C’était pourtant bien la question. [..] Je ne comprends pas ce que tu dis là.
Les questions qui ont donné lieu à cette discussion étaient les suivantes:
Donc on ne peut pas considérer R2 comme un ensemble ?
Est-ce qu’un espace vectoriel est un ensemble ?
Ce à quoi tu as répondu que "tout est ensemble" (sauf exceptions, j’imagine que tu penses aux classes qui sont trop grandes en théorie des ensembles), en plaçant cette affirmation dans le cadre de la théorie des ensembles.
Il me semble qu’il y a une erreur conceptuelle dans cette réponse, que j’ai essayé d’expliquer dans mon message. La réponse aux deux questions de Ge0 est oui, mais pour des raisons différentes que tu mélanges:
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Oui, on peut considérer un espace vectoriel (ou un groupe, etc.) comme un ensemble, ce que j’appelle "voir comme un ensemble", en "considérant" l’espace vectoriel comme l’ensemble de ses vecteurs, et le groupe comme l’ensemble de ses éléments — les deux cas sont des structures algébriques et on considère leur ensemble support.
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Oui, quand on utilise des fondations ensemblistes comme ZFC (le choix par défaut sauf pour certains spécialites pointus), tout est un ensemble, tout est défini ou construit comme un ensemble, mais ce n’est pas forcément le même ensemble que celui dont on parle ci-dessus.
Par exemple un groupe G peut être défini comme un quadruplet (E,(⋅),1,(−1)) (un support, une opération, un neutre et une fonction inverse), et un quadruplet est peut-être défini comme des paires imbriquées (E,((⋅),(1,(−1))))), et une paire (p,q) est peut-être définie comme l’ensemble {{p},{p,q}} (pour quadruplet et paires je ne me souviens plus des détails), et donc oui, le quadruplet (E,(⋅),1,(−1)) est un ensemble, mais ce n’est pas l’ensemble E des éléments du groupe !
Remarque pour Ge0, qui a parlé du "point de vue programmeur" ci-dessus: on peut voir la notion de "voir l’objet t comme un ensemble" ou "considérer t comme un ensemble" comme l’usage d’une "coercion implicite" ou "conversion implicite", qui n’est pas écrite dans le document mathématique, elle est implicite, et "convertit" l’objet en un ensemble de la façon naturelle suivant le contexte. On pourra donc lire x∈t comme voulant dire, explicitement, x∈carrier(t), pour une fonction carrier savamment choisie. Des mécanismes de "conversions implicites" statiques propres existent dans certains langages de programmation, Scala et Coq par exemple. (Des versions runtime assez crades sont très courantes, mais pas comparables avec ce qu’on fait en mathématiques.)