Wow, un très grand merci pour vos retours ! Je ne réponds pas à tout, mais je note toutes vos remarques !
Voilà donc l’exemple d’un projet foireux qui pourtant n’a pas vu le jour au sein d’une société de service.
Oui, bien sûr, je ne voulais pas sous-entendre que tous les projets foireux devaient nécessairement voir le jour dans des sociétés de service, mais d’après les retours que j’ai eus, ils semblaient majoritaires dans ce genre d’entreprise. Manifestement, la suite des réponses me donne tort, et tant mieux.
Pour cela, je peux te conseiller de t’inspirer du Test de Joël pour connaître les questions permettant de le déterminer. Ce test n’est pas parfait, certaines questions ne s’appliquent pas toujours, ou bien la négation de certaines question n’est pas forcément un drapeau rouge selon l’activité et le contexte.
Merci, je ne connaissais pas ce test ! C’est un élément intéressant je trouve. Après, le projet sur lequel je travaillais devait être à 10 ou 11 sur 12 ce qui ne paraît pas si mal et pourtant…
Pendant la période d’essai, tu devrais vite savoir si on t’a embrouillé pendant l’entretien ou pas. Il suffit de te reposer les mêmes questions.
En effet, après toute la question est de savoir si on peut s’en rendre compte avant… C’est quand même déjà s’investir un peu que d’accepter un contrat de travail et ça rend le départ plus difficile.
C’est d’ailleurs une des questions que je me pose n’ayant pas eu l’occasion de le vivre moi-même : partir quand on n’est pas bien dans un projet informatique, bonne idée ou pas ? C’est pas trop difficile de retrouver du travail derrière avec une démission sur son CV ? J’ai l’impression que le domaine est assez dynamique et rend largement possible ce genre de choses, mais je me base sur à peu près rien…
Alors, pour commencer je pense que face à quelqu’un qui veut se reconvertir, il faut d’abord énoncer un fait qui est à la fois contre-intuitif et parfois source de frottements : le développement, c’est un métier essentiellement humain, collaboratif et organisationnel. La qualité de la communication est très importante, parce que c’est d’elle que découle tout le reste.
Effectivement, c’est un élément qui me semble primordial. J’avais lu quelque chose de cet ordre sur quelqu’un qui faisait le différence entre un codeur (qui écrit du code) et un développeur (qui fait la même chose, mais qui en prime s’assure qu’il soit maintenable, que son équipe a compris et est capable de prendre le relai s’il est absent, etc.).
Quelle est la taille de l’équipe ? Une équipe qui marche bien c’est pas plus de 6–7 personnes, empiriquement
Comment est-ce que tu définis la taille de l’équipe ? Par exemple, dans le projet où je travaillais moi, nous étions une dizaine de développeurs, deux ou trois chargés du déploiement (release manager de mémoire) et de divers scripts et 6 ou 7 business analysts. Et nous avions également des développeurs en Inde. Est-ce que tu compterais tout le monde ou seulement les développeurs ?
Autre détail important pendant l’entretien : si on est face à quelqu’un qui a une position d’encadrant et qui nous teste, est-ce que cette personne va avoir tendance à nous faire du feedback, notamment du feedback positif1 ("c’est bien", "tu t’en sors bien", "ne t’inquiète pas, c’est un exercice difficile, tu te débrouilles bien", etc.) ?
Comment tu arrives à déterminer ça pendant l’entretien ?
Est-ce que c’est des standups où tout le monde se contente de déclamer d’un ton monotone ce qu’il/elle a fait la veille, ce qu’il/elle compte faire aujourd’hui et ses obstacles, sans aucune forme d’interaction entre les gens ?
C’est marrant, parce qu’en vrai ça va précisément à l’encontre de tout ce que j’ai appris pendant mon projet. Nos standups étaient effectivement dédiés à ce que chacun dise ce qu’il avait prévu pour la journée, on pouvait réagir mais rapidement et dès que ça partait en débat, c’était classé en car park et ré-abordé plus tard (en théorie en tout cas). À quoi ressemble un bon standup pour toi ?
Ça pue, très fort: cette équipe est en situation d’échec et a probablement jeté de l’Agile sur ses problèmes en espérant que ça les règle par magie. Sauve-toi !
Alors ça pour le coup, ça résume complètement mon expérience avec Agile. Chacun essaye de mettre cette façon de faire plus ou moins en pratique soit parce que c’est à la mode soit parce que la hiérarchie l’impose, mais au final chacun le fait à sa sauce et ça donne rien. On se tapait une formation par mois avec un coach agile qui en savait pas bien plus que nous mais que était très fier de nous juger avec son langage incompréhensible et ses cartes star wars sur notre méthologie agile. Il y a vraiment des projets qui arrivent à la mettre entièrement en pratique et chez qui ça apporte une véritable plus-value ?
Si c’est hors de leur pouvoir, ils se barrent du projet dès qu’ils ont acquis la certitude qu’ils ne peuvent plus rien y changer, et donc tu n’as plus une bonne équipe.
Je ne sais pas honnêtement… J’ai vraiment l’impression d’avoir été dans un projet foireux (et je suis convaincu que si je vous en parlais en détails vous en seriez convaincus également) mais j’ai pas l’impression d’avoir des collègues incompétents. Bien au contraire, certains me paraissaient être de bons développeurs (après, je suis probablement pas le meilleur juge, je te l’accorde volontiers). Je crois qu’ils restaient parce qu’ils n’avaient pas envie de devoir de nouveau chercher du travail, certains parce qu’ils étaient internes dans la banque avec de l’ancienneté et avaient des avantages qu’ils ne voulaient pas perdre.
Attention à la techno utilisée tout de même: une fois que tu as acquis de l’expérience avec l’une d’entre elle, il est difficile (mais pas impossible) de te présenter à un job avec une techno complétement différente 5 ans après même si tu as étudié cette techno pendant ta formation.
C’est une question que je me suis posée en vrai… Et je me la suis posée bien après avoir été embauché ce qui tend à prouver que j’y suis sûrement allé un peu trop tête baissée. Je suis assez d’accord avec la réponse de nohar, mais j’ai l’impression qu’il y a quand même certains domaines où, une fois enfermé, il est plus difficile de sortir.
Je prends mon exemple une nouvel fois, ne croyez pas que je sois là uniquement pour cracher sur mon ancien projet (pas du tout), mais j’ai l’impression d’être précisément le genre de juniors à avoir fait le mauvais choix et c’est l’exemple que je connais le mieux.
Je travaillais sur un système bancaire et le but c’était de développer des modules (et de maintenir l’existant) de ce système dans un langage qui avait été créé pour. Le langage était franchement mal conçu, le modèle objet sur lequel il reposait était relativement inconsistant (désolé pour l’anglicisme, je ne trouve pas l’équivalent en français) et même le processus de release était particulier. Quand j’en ai pris conscience, j’ai vraiment eu l’impression d’être enfermé dans cette technologie et je ne pense pas que j’aurais pu valoriser quoi que ce soit de technique (je ne compte pas les autres acquis) dans un entretien qui n’aurait pas eu pour objet ce système.
Et d’ailleurs, ça se confirme plutôt : cela fait plusieurs années que j’ai quitté ce travail et repris mes études, mais je suis toujours contacté par des recruteurs pour des postes de consultant sur ce système, et jamais été contacté pour autre chose.
Leur priorité, c’est juste de placer des prestas dans des boîtes qui payent, et c’est ce qui ouvre la porte à toutes les dérives que l’on connaît.
J’avoue que je rejoins un peu la réponse de Renault en-dessous. Ma boîte de presta était clairement dans l’optique de vouloir placer au maximum ses consultants pour maximiser ses revenus, mais pourtant ils étaient assez attentifs au bien être des gens et faisaient en sorte qu’ils soient bien formés.
Au-delà du projet foireux, il y a l’équipe (dont @nohar a déjà parlé), et il y a ce qui nous intéresse. Ce dernier point dépend des gens, mais un projet peut être techniquement honteux, mais avoir plein de points qui nous conviennent.
Effectivement, c’est super intéressant (et ça change) comme point de vue ! Ça fait relativiser. Je vais garder les éléments qu’on m’a donnés pour repérer les projets foireux, mais je vais tempérer avec cet avis.
Merci beaucoup à tous, cette discussion est vraiment intéressante !