La classe Prépa

Is it dangerous to go alone ?

a marqué ce sujet comme résolu.

Salut les zestiens !

Voilà, je suis actuellement en Terminale S, et du coup, faut que je commence à me poser des questions par rapport à mon avenir après le bac… J'envisage de faire une classe préparatoire, (MPSI, ou PCSI, peut être PTSI), mais voilà : J'ai peur de me planter et de pas y arriver.

Enfait, le soucis c'est que j'en entends un peu de tout. Je suis conscient du fait que c'est hardcore, mais à quel point ? D'un coté, je me dit que je dois avoir les moyens de réussir ( je suis dans les meilleurs de ma classe ), mais de l'autre, j'entends que c'est super élitiste, super difficile…

On m'a conseillé de discuter avec des anciens élèves, alors du coup, si des Zestiens pouvaient me donner leur ressenti sur la classe prépa, ça serait bien sympathique. ;)

Merci d'avance !

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Salut,

Ah, les bons vieux complexes qui ressortent, ce truc là :

j'entends que c'est super élitiste, super difficile

j'ai du l'entendre à chaque fois que j'ai changé d'endroit ou de niveau, que les résultats allaient baisser, que ce serait dur, le bla bla habituel pour faire peur aux petits nouveaux et les motiver à bosser. La vérité, c'est que la prépa, c'est du bac+2, point barre. En terme de complexité, ce seront donc les années les plus simples de toute tes études supérieures. Pas besoin d'être un génie pour réussir, donc. Maintenant, la difficulté, c'est que c'est dense. Le secret pour y arriver est donc… le travail ! Quelle surprise ! Donc si tu bosses, il n'y a pas de raisons particulières pour que tu échoues.

Yo !

J'ai peur de me planter et de pas y arriver.

Ce n'est pas très grave. :)

Je suis conscient du fait que c'est hardcore, mais à quel point ?

Pas simple à dire. ^^' Mais il ne faut pas non plus exagérer, ce n'est pas insurmontable, des centaines d'élèves le font chaque année.

mais de l'autre, j'entends que c'est super élitiste

Nop. J'imagine que ça dépend des prépas, mais l'ambiance dans la mienne était tout à fait bonne et les profs étaient sympas.

Je sors de MP et suis en école d'ingénieur, et je ne regrette absolument pas d'avoir suivi ce cursus. D'une part parce que l'école d'ingénieurs me convient complètement ; d'autre part parce que la prépa a été très formatrice. Les deux années ne sont pas faciles, mais c'est, je pense, un bon investissement.

Après, as-tu des idées d'orientation autres que la prépa ?

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Bonjour,

Une prépa n'est pas nécessairement hardcore. C'est surtout un environnement fortement encadré (avec en particulier un suivi des élèves via des interrogations orales). S'il est clair qu'une prépa de trop bon niveau n'est pas à conseiller, on peut souligner qu'en général, la procédure de sélection APB ne fait pas trop de bêtises.

Si tu as peur de te planter, peut-être devrais-tu jeter un oeil aux débouchées possibles en cas de problème en prépa. J'y soulignerais les choses suivantes : - il y a aujourd'hui beaucoup plus de places en école qu'en prépa. Donc en jouant le jeu, on peut normalement assez bien s'en sortir au final. - si jamais l'ambiance / le style / les cours ne conviennent pas, il est généralement possible (et ça le sera de plus en plus avec les conventions prépa université) de rejoindre une licence (L2 ou L3) après un ou deux ans de prépa, généralement dans de bonnes conditions.

Maintenant, je peux te parler de ma prépa (quand j'étais élève), mais ce n'est sans doute pas représentatif (j'étais un élève doué et pas très travailleur, ce n'est pas un profil typique) : je parle ici surtout de l'expérience que j'ai en tant qu'enseignant.

– Mouton

Pour être actuellement en prépa (dans le lycée où était Vayel, yahou), je peux te donner une vue en direct de l'intérieur.

La prépa, ça peut être dur, parce que ça fait, mine de rien, un certain volume horaire (rien qu'en terme de cours et de colles), et qu'on avance bien plus vite que dans le secondaire. Du coup, si on prend un peu de retard, pour une raison ou une autre, c'est plutôt dur à rattraper. Mais surtout, ça restreint pas mal la vie en dehors de l'école : on rentre plus tard (colles), on travaille plus le soir (~2h en moyenne dans ma classe). On fait une croix sur une bonne moitié des vacances si on veut être prêt pour la rentrée.

On est classé, systématiquement, par rapport au reste de la classe, et se savoir toujours dans les derniers peut être difficile à vivre. La moindre démotivation se sent énormément. En fait, quand on y va, il faut savoir pourquoi, avoir un but derrière, pour avoir envie de continuer.

Niveau social, il n'y a pas à s'en faire : toute la classe est embarquée dans la même galère, et même si on ne se parle pas tous tout le temps, l'ambiance est quand même hyper chaleureuse, familiale. On devient vite amis, on fait des sorties.

Voilà, tout ce que j'ai pour l'instant :)

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Perso j'y suis actuellement et je suis globalement assez satisfait.

Ya du travail, c'est sûr, mais ya de la place pour tout le monde (on ne jette personne, en école d'ingés ya plus de places que d'élèves - enfin, dans toutes les écoles d'ingé, dans les meilleurs ya une sérieuse concurrence quand même).

C'est tout à fait abordable : faut juste bosser ! Quand on aime les matières c'est plus simple.
Le niveau est élevé, mais c'est voulu : c'est dense, et avec tout ce que tu vois il y a toujours moyen d'être confronté à des choses assez difficile (comprendre : avec des outils bac+2 tu peux déjà taper dans du hardcore).
De façon générale les exigences aux concours et dans le programme sont faite de façon à ce que tout le monde soit face à ses limites : si t'es bon mais que tes profs jouent le jeu, il ne sera pas possible pour toi de te balader. Tu seras souvent très en dessous de ce qu'on attend de toi, mais c'est normal : tu prépares un concours, si tout le monde pouvait tout maîtriser il ne pourrait pas y avoir de concours.

En ce qui me concerne le rythme soutenu ne me dérange pas et je trouve ça intellectuellement riche, globalement. Tu apprendras à travailler, tu apprendras à apprendre, c'est très utile par la suite. Et dans la plupart des universités il me semble que tu ne vois pas autant de choses en deux ans que tu ne le fais pendant une prépa.

Si t'as les moyens d'en faire une, fais en une. Même si tu ne veux pas devenir ingé, c'est pas un problème. Déjà il n'est pas impossible que tu découvres des trucs qui te plaisent par la suite dans le métier d'ingé, mais en plus si tu réintègres la fac tu auras plus de facilités à travailler et ce sera une épreuve plus agréable (l'inverse est plus difficile : passer un concours quand on vient de la fac c'est très délicat).

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Le classement des élèves n'est heureusement pas systématique, ça dépend beaucoup des établissements et des collègues. Pour ma part, je choisis de ne jamais le faire figurer, et de ne pas donner à un·e élève la note d'un·e de ses camarades (y compris en colle). J'ai bien conscience, par contre, que cette manière de faire est assez peu répandue en prépa.

– Mouton

Je suis globalement d'accord avec tout ce qui a été dit. Je tiendrais juste à ajouter quelques points qui me tiennent à cœur. Premièrement, l'ambiance est vraiment importante, d'autant plus que les profs en sont souvent en grosse partie responsable, que se soit par leurs actions ou leurs inactions. Et bien souvent, une bonne ambiance veux dire des bons profs qui sont investis dans leur travail.1

Un autre point qui me semble important : il y a habituellement, certes, plus de travail en prépa qu'en fac, mais il y a aussi une grosse différence dans la manière de travailler. Tu seras beaucoup plus suivi en prépa et tu te rendras très vite compte s'il y a une partie de cours que tu n'as pas bien intégré. Au contraire, même s'il y a moins de travail en fac, tu es beaucoup plus livré à toi-même, ce qui fait que tu peux assez facilement décrocher et te retrouver à devoir rattraper un semestre en quelques jours (ce qui nécessitera une densité de travail bien plus grande qu'en prépa) juste avant les partiels.

Voilà pour moi. D'ailleurs, vu que ce n'est pas la première fois que je vois ce genre de sujet passer (ici, ou sur d'autres forums/sites), ne serait-il pas intéressant de faire un sorte de tuto pour expliquer un peu les différences entre prépa et fac, les choix qui peuvent pousser à choisir l'un ou l'autre ainsi que résumer les retours et impressions des gens qui ont fait l'un et/ou l'autre?


  1. Je n'ai fait qu'une seule prépa, donc je ne peux pas vraiment affirmer qu'il y a des prépas avec des profs qui n'en ont rien à faire, mais c'est l'impression que j'ai eu en discutant avec d'autres élèves en école d'ingé. 

Bonjour à tous, je suis l'élément pas d'accord avec vous, enchanté.

Je suis passé par la prépa, 6 mois, puis je me suis barré. J'étais dans une prépa avec un bon niveau, mais pas non plus extra-ordinaire. Je n'ai pas supporté le côté bachotage. Je manquais de confiance en moi en arrivant, ça n'a clairement pas aidé. Si tu veux faire une école précise, si tu as besoin d'être encadré, fais une prépa. Si tu es autonome, capable d'apprendre des choses par toi-même si on te laisses du temps, que tu n'aimes pas le bachotage ou les classements, va à la fac.

Je retiens de mes camarades un manque profond d'intérêt pour les sciences (en MP…) ; quand le prof de math avait demandé à une demi classe qui lisait des revues de vulgarisation, on avait eu le droit à un Science et vie, et un Pour la science (mais c'était moi) (et ce n'était pas parce qu'il lisait d'autre chose scientifique plus poussé). Bref, très loin d'une émulsion positive.

Je souhaiterai finir par deux chose. Un, on peut être heureux en prépa, et le type avec qui je jouais à qui-est-le-meilleur en math en terminal était très heureux dans sa prépa. Deux, la phrase « Si t'as les moyens d'en faire une, fais en une. » est une stupidité sans nom. C'est ce qu'on m'a dit, mais avec mon caractère, ça ne pouvait pas marcher. Si tu as les capacités, profites-en, fais selon tes objectifs et ton caractère.

+5 -2

Je retiens de mes camarades un manque profond d'intérêt pour les sciences

J'ai également observé cela.

C'est aussi accompagné d'un manque de curiosité et de connaissances. Je vois ça souvent en physique. On aligne les équations mais peu de de gens savent les interpréter physiquement. D'ailleurs on ne le fait jamais, car ça n'est pas vraiment une compétence importante.
On doit connaître par cœur des exercices types mais des concepts de base sont souvent mal compris, c'est un peu triste.
J'ai en tête l'exemple frappant d'un 5/2 qui se débrouillait bien de façon générale mais qui n'était pas capable d'expliquer comment une pompe à chaleur pouvait prendre de la chaleur dans le milieu froid pour l'amener vers le local chaud. Il savait pourtant faire l'exercice, calculer les transferts thermiques, etc… mais pas moyen de lever le paradoxe ! Paradoxe qui n'est qu'apparent car c'est une imprécision du langage, ce n'est pas la chaleur que l'on transfert mais l'énergie… bref il n'empêche que des exemples comme celui-ci j'en ai une foultitude : on apprend pas à réfléchir. On attend de nous que l'on sache manier certains outils calculatoires et les appliquer sur des situations types sans vraiment comprendre ce que l'on fait. C'est frustrant.

C'est ce qu'on m'a dit, mais avec mon caractère, ça ne pouvait pas marcher.

Je comprend ce que tu ressens. Cela dit on ne peut pas savoir sans essayer. Dans ton cas ça n'est jamais que 6 mois… après il est certain que les problèmes de confiance en soit sont tout autre : je ne recommande pas ce genre de formations pour les gens qui n'en ont pas beaucoup, parce que les occasions de la perdre sont très nombreuses : DS trop dur, impression de ne rien comprendre, que ça va trop vite, prof condescendant, colleur qui t'humilie… ce n'est pas sytématique mais faut y aller en sachant que ça peut arriver.

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Wow, je ne m'attendais pas à autant de réponses en si peu de temps !

Merci beaucoup d'avoir pris la peine de me répondre ! Chacun de vos témoignages à été très instructif, c'est vraiment super de pouvoir compter sur une communauté comme la votre !

Encore une fois, merci ! :)

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la phrase « Si t'as les moyens d'en faire une, fais en une. » est une stupidité sans nom.

+1. La prépa, c'est bien quand on a un projet derrière. J'ai pas mal d'amis qui ont choisi de faire une prépa par défaut "parce qu'ils en avaient les moyens", et certains regrettent pas mal. Après, si c'est ce que tu veux, fonce.

la phrase « Si t'as les moyens d'en faire une, fais en une. » est une stupidité sans nom.

+1. La prépa, c'est bien quand on a un projet derrière. J'ai pas mal d'amis qui ont choisi de faire une prépa par défaut "parce qu'ils en avaient les moyens", et certains regrettent pas mal. Après, si c'est ce que tu veux, fonce.

Bibibye

Oui et non. Perso, en terminale, je savais que je voulais bosser dans l'informatique (sans plus de détail) et on m'a dit que vu que j'avais les capacités, il fallait que j'aille en prépa. En rétrospective, c'était clairement le meilleur choix : j'ai vraiment beaucoup apprécié la prépa et je me retrouve actuellement à faire des trucs qui m'intéressent. Du coup, la prépa par défaut, c'est pas toujours mauvais non plus.

Je comprend ce que tu ressens. Cela dit on ne peut pas savoir sans essayer.

Je n'en serai pas si sûre. Mon prof de maths m'avait encouragé à aller en prépa, car je pouvais (point de vue niveau), tout en m'indiquant des prépa pas trop haute point de vue niveau. Mon prof de physique m'a dit quand je l'ai revu après coup que ça ne l'étonnais pas que la fac m'ait plu (tout en me disant « Comme t'as les moyens d'en faire une, fais en une. » à l'époque).

Les choix post-bac devraient se faire sur trois bases :

  • le niveau et la capacité de travail, qui détermine les choix possibles ;
  • le but, c'est-à-dire l'objectif en terme d'école, d'emploi, de type d'étude, tout en se gardant la possibilité d'avoir des passerelles à côté (ce qui est la norme aujourd'hui dans un grand nombre de fac et prépa au moins – école avec prépa intégré, je ne sais pas) ;
  • la personnalité.

Le premier point ne semple pas poser soucis ici. Le second est un choix, souvent peu mure encore en terminal (ce qui n'est pas un problème en soit – j'ai vraiment choisi mon cursus en L3, puis finalement je suis parti un peu à côté en 6ème année). Le troisième se voit plutôt avec les professeurs (théoriquement les conseillers d'orientations, mais je crains qu'il n'y en ai pas assez en France pour qu'ils fassent des bilans de personnalité, pourtant intéressant). Je dirai que si ton professeur principal, surtout si ce n'est pas l'un de tes professeurs de science, est sûrement un bon interlocuteur sur ce sujet.

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Le manque profond d'intérêt pour le domaine étudié est hélas courant. Par exemple, un simple fizzbuzz pendant les entretiens d'embauche pour un poste de développeur permet de dégager autour de 2/3 des candidats.

L'incapacité à faire le lien entre une situation concrète et le problème théorique correspondant est aussi courante, alors que c'est le quotidien du travail d'un ingénieur (je suppose que c'est le boulot cherché après la prépa). J'avais des profs qui faisaient des examens simples mais qui nécessitaient de faire ce lien, et plein d'étudiants (dont les bachoteurs fous) se plantaient lamentablement. Et pour moi c'est un gros problème que l'enseignement reste théorique et n'apprenne pas à appliquer la théorie.

Sinon, je voudrais insister sur le manque total et absolu de pratique de la prépa (qu'elle soit standard ou intégrée à l'école d'ingénieur). Selon ta sensibilité, ça peut être un avantage ou un inconvénient. Personnellement, c'est ce qui m'a poussé (avec le bachotage, je suis incapable de bachoter) à quitter la prépa intégrée de mon école pour faire un IUT.

Exemple de discussion avec mon coloc de l'époque, qui lui était dans cette prépa intégrée :

[Moi] Tu révises quoi ?
[Lui] L'électronique.
— Ah, moi aussi. Je ne savais pas qu'il y en avait dans cette prépa intégrée. Vous apprenez quoi ?
— En cours on a vu les lois physiques qui régissent les transistors.
— Pas de TP ?
— Si, on a vérifié que les transistors vérifiaient les loi qu'on a apprises.
— Mais tu sais au moins à quoi sert un transistor ?
— Ben…

Sinon, je voudrais insister sur le manque total et absolu de pratique de la prépa (qu'elle soit standard ou intégrée à l'école d'ingénieur). Selon ta sensibilité, ça peut être un avantage ou un inconvénient. Personnellement, c'est ce qui m'a poussé (avec le bachotage, je suis incapable de bachoter) à quitter la prépa intégrée de mon école pour faire un IUT.

Oui enfin, en prépa tu as quand même un bon paquet de TP (je n'ai aps le souvenir d'avoir vu le transistor à ce stade là cependant) et qui montrent un intérêt pratique et pas que calculatoire. Si le prof est mauvais, il ne faut pas s'étonner du résultat…

Je ne pense pas que ton commentaire soit si générique que cela.

Après je pourrais parler de l'ensemble des élèves de l'IUT qui savent faire efficacement des manipulations mais incapable de calculer correctement les propriétés d'un circuit électronique ou faire des calculs assez élémentaires en général.

Je pense que les deux formations sont complémentaires, cela tombe bien, il faut de tout pour faire un monde. :)

@adrien

j'ai du l'entendre à chaque fois que j'ai changé d'endroit ou de niveau, que les résultats allaient baisser, que ce serait dur, le bla bla habituel pour faire peur aux petits nouveaux et les motiver à bosser. La vérité, c'est que la prépa, c'est du bac+2, point barre. En terme de complexité, ce seront donc les années les plus simples de toute tes études supérieures. Pas besoin d'être un génie pour réussir, donc.

La prépa reste quand même l'une des formations les plus denses qui existe. C'est je pense réellement plus difficile que les années ingénieurs en comparaison. Après, le tout est aussi une question d'objectifs. N'importe qui ou presque avec un minimum de travail peut rejoindre une école d'ingés après la prépa. La question est surtout : quelle est l'école visée ensuite ? Si l'objectif est une école prestigieuse, ce sera très difficile. La concurrence est rude. Sinon cela n'est vraiment pas insurmontable.

+1 -0

Il ne faut pas oublier qu'après la prépa, il y a une école d'ingénieurs (entre autres) qui, elle, axe beaucoup plus ses cours sur la pratique. On part sur une prépa pour faire (en général) trois ans d'études derrière.

+1 -0

On pourrait longtemps disserter sur l'intérêt et la pertinence des prépas, mais ça nous entraînerait trop loin dans le HS.

Pour moi, ce qu'il faut retenir, c'est que la phrase « J'envisage de faire une prépa » n'a aucun sens (puisque par définition, une prépa n'est pas une fin en soi) et que le processus de décision devrait plutôt se baser sur des critères comme :

  • L'école visée
  • Le mode de travail préféré (encadré ou libre)
  • L'intérêt pour les cours purement théoriques
  • L'intérêt pour la pratique (manipulations, lien entre ce qui est appris et la vie réelle, _)
  • La relation aux concours
  • La certitude du choix d'avenir (aller dans une formation relativement spécifique ou se garder un maximum de portes ouvertes au cas où)

Avec ces critères, tu peux définir le genre de parcours dont tu as besoin (contrainte forte de l'école / de parcours visé) ou qui te conviendrais le mieux, puis les grandes lignes dans ce parcours : quel type d'établissement viser, plans B, etc. L'idée générale étant de tendre vers ce que tu veux faire et non vers ce que l'on pense que tu devrais faire.

Aussi, renseigne-toi le plus tôt possible vers la réalité des métiers que tu vises. Entre ton idée, la promotion de l'école et la réalité, il peut y avoir des écarts violents. Je ne compte plus les camarades que j'ai eu en école d'ingénieur qui voulaient être « chef de projet si possible en sortant de l'école » (ce qui est plus ou moins vendu par l'école) alors que 95% des recrutements n'ont rien à voir avec ça.

En ce qui me concerne j'ai fait une prépa, j'ai vaguement décroché pour une raison X ou Y au premier trimestre de spé, et j'ai vraiment hyper mal vécu le reste de l'année (dépression, séchage massif de cours) jusqu'aux concours, à l'issue desquels j'ai eu le coup de bol monstre d'être pris dans 2 ou 3 écoles peu exigeantes, et donc d'avoir une occasion pour me casser de là "par la grande porte".

J'aime à croire que la prépa que j'avais intégrée était peut-être plus exigeante que d'autres, mais dans le fond, je pense que la vraie raison est que ce n'était pas fait pour moi. Avec maintenant 12 ou 13 ans de recul, je comprends le décalage entre ce qui est attendu d'un élève de prépa et ma propre façon de fonctionner à l'époque. Le côté "bachotage" comme le dit Gabbro, n'est pas dans ma nature, et j'étais parfaitement incapable de me mettre à taffer sur commande sans réfléchir. Je suis plutôt du genre à mûrir un sujet, m'arrêter dessus, le regarder sous tous les angles, prendre du recul, jouer avec les notions pour les rendre miennes : c'est pas ce qu'on attend de toi en prépa, t'as pas le temps pour ça parce que le lendemain t'es déjà passé à autre chose.

La prépa, comme le PCEM1 en médecine, te demande d'être travailleur, de piger vite, d'encaisser un flot continu d'informations et de boulot à abattre sans broncher, et tant pis si ça déborde, parce que le but du concours est de sélectionner le récipient qui aura le mieux gardé son contenu.

Est-ce que c'est fait pour toi ou pas ? Comment t'y préparer ? Sérieusement, je dirais "ne cherche pas à t'y préparer, tu verras".

Tu as peur d'échouer ? Y'a pas de raison. Un échec pendant les études supérieures, c'est comme se faire fragger pendant une LAN : c'est pas la fin du monde, tu respawnes ailleurs, tu adaptes ta stratégie et tes objectifs et à la fin tu finis par te trouver toi, ainsi que la voie qui te convenait.

Dans mon cas, j'ai fini dans une école d'ingé où je me suis copieusement emmerdé, dont l'enseignement se trouvait à des années lumières de ce que j'en attendais : second échec. Est-ce que j'en suis mort ? Non. J'ai fini par trouver à ce moment là ce que je voulais, ce qui me faisait avancer et me plaisait vraiment, et je suis parti à la fac avec l'envie très précise et concrète de faire un master de recherche. Et chose ultra-curieuse, c'est que les acquis de ma prépa m'ont été le plus utiles. J'ai majoré mon M2. Et encore, est-ce que c'était là le bout du voyage ?

Pas vraiment, puisqu'après diverses évolutions de ma carrière, je me retrouve aujourd'hui à faire un métier où nombre de mes collègues sont passés par le cycle classique prépa/école d'ingé, à quelques parsecs encore de ce que j'imaginais à la fin de mon M2, et certainement encore plus heureux dans ma vie professionnelle que j'aurais pu l'espérer avant même de démarrer ma prépa.

Bref, tl;dr : n'angoisse pas. Tu ne risques virtuellement rien à te tromper.

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