En ce qui me concerne j'ai fait une prépa, j'ai vaguement décroché pour une raison X ou Y au premier trimestre de spé, et j'ai vraiment hyper mal vécu le reste de l'année (dépression, séchage massif de cours) jusqu'aux concours, à l'issue desquels j'ai eu le coup de bol monstre d'être pris dans 2 ou 3 écoles peu exigeantes, et donc d'avoir une occasion pour me casser de là "par la grande porte".
J'aime à croire que la prépa que j'avais intégrée était peut-être plus exigeante que d'autres, mais dans le fond, je pense que la vraie raison est que ce n'était pas fait pour moi. Avec maintenant 12 ou 13 ans de recul, je comprends le décalage entre ce qui est attendu d'un élève de prépa et ma propre façon de fonctionner à l'époque. Le côté "bachotage" comme le dit Gabbro, n'est pas dans ma nature, et j'étais parfaitement incapable de me mettre à taffer sur commande sans réfléchir. Je suis plutôt du genre à mûrir un sujet, m'arrêter dessus, le regarder sous tous les angles, prendre du recul, jouer avec les notions pour les rendre miennes : c'est pas ce qu'on attend de toi en prépa, t'as pas le temps pour ça parce que le lendemain t'es déjà passé à autre chose.
La prépa, comme le PCEM1 en médecine, te demande d'être travailleur, de piger vite, d'encaisser un flot continu d'informations et de boulot à abattre sans broncher, et tant pis si ça déborde, parce que le but du concours est de sélectionner le récipient qui aura le mieux gardé son contenu.
Est-ce que c'est fait pour toi ou pas ? Comment t'y préparer ? Sérieusement, je dirais "ne cherche pas à t'y préparer, tu verras".
Tu as peur d'échouer ? Y'a pas de raison. Un échec pendant les études supérieures, c'est comme se faire fragger pendant une LAN : c'est pas la fin du monde, tu respawnes ailleurs, tu adaptes ta stratégie et tes objectifs et à la fin tu finis par te trouver toi, ainsi que la voie qui te convenait.
Dans mon cas, j'ai fini dans une école d'ingé où je me suis copieusement emmerdé, dont l'enseignement se trouvait à des années lumières de ce que j'en attendais : second échec. Est-ce que j'en suis mort ? Non. J'ai fini par trouver à ce moment là ce que je voulais, ce qui me faisait avancer et me plaisait vraiment, et je suis parti à la fac avec l'envie très précise et concrète de faire un master de recherche. Et chose ultra-curieuse, c'est là que les acquis de ma prépa m'ont été le plus utiles. J'ai majoré mon M2. Et encore, est-ce que c'était là le bout du voyage ?
Pas vraiment, puisqu'après diverses évolutions de ma carrière, je me retrouve aujourd'hui à faire un métier où nombre de mes collègues sont passés par le cycle classique prépa/école d'ingé, à quelques parsecs encore de ce que j'imaginais à la fin de mon M2, et certainement encore plus heureux dans ma vie professionnelle que j'aurais pu l'espérer avant même de démarrer ma prépa.
Bref, tl;dr : n'angoisse pas. Tu ne risques virtuellement rien à te tromper.