le salaire à vie compatible avec la théorie relative de la monnaie ?

Le problème exposé dans ce sujet a été résolu.

C'est un débat intéressant, mais je pense que globalement la classe moyenne de ces pays est plutôt contente de se développer. Si tu as des recettes miracles pour se développer en arrivant directement avec des hauts salaires et une super protection social beaucoup de gens seront intéressés par tes idées. Globalement, le capitalisme bien employé ça marche plutôt pas trop mal et on ne sais pas vraiment comment faire mieux :)

Heu… On sait parfaitement comment faire mieux et, pour commencer, ne rien faire aurait probablement été mieux (au moins ils avaient de quoi manger sans travailler comme des bêtes de sommes). Sinon, au hasard, on pourrait limiter les heures de travail, augmenter les revenus, éviter d'exprorier les gens à tour de bras, bref, pleins d'idées novatrices encore inconnues de l'humanité…

Le libéralisme n'est pas contre la régulation. C'est simplement en avoir le moins possible, là où ce n'est pas nécessaire. Et dans certains comme ceux que je cite c'est clairement nécessaire.

Demandred

Oui, donc il est contre la régulation, il n'en veut pas et là voit comme un « mal nécessaire » par endroit.

Tu as une vision très biaisée et partielle de ce qu'est le libéralisme. Cela dit c'est normal, vu ce qu'on raconte dans les médias et ce que les politiques apprennent.

Demandred

Rassure-toi, cela fait bien longtemps que je ne me repose plus sur les médias traditionnels ou, pire ou pareil, sur nos représentants pour me forger une opinion ou pour m'informer. Je sais en quoi consiste le libéralisme et je sais que je ne suis pas du tout partisan de cette doctrine.

Un exemple simple de solution libéral concernant l'éducation. On peut tous s'entendre sur le fait que l'éducation est un bien qui produit une externalité et que l'état devrait encourager l'éducation en la subventionnant.

Demandred

Si part là tu veux dire que l'éduction est un service indispensable qui doit être accessible à tous, oui, nous sommes d'accord.

La solution interventionniste est de faire des écoles publiques gratuites, comme ça se fait en France. La solution libérale (développée entre autre par M. Friedman) serait que l'état donne un chèque éducation à chaque famille, dont le montant serait identique au coût d'une scolarité publique. Chaque famille serait libre alors de mettre ses enfants à l'école publique (ce qui ne lui couterait rien), ou bien d'utiliser le chèque pour aller dans une école privée (qui respecterait un minimum de normes/programmes).

Demandred

Techniquement cela existe déjà, du moins en Belgique c'est ainsi : il y a d'un côté l'école publique et de l'autre l'école privée (majoritairement, un circuit d'enseignement catholique) qui est subsidiée à condition d'appliquer le programme de la Communauté française. Il n'y pas de chèques, mais le résultat est le même : les deux circuits sont financés par l'État.

Après, est-ce que cela donne de bons résultats ? Bof. Bon d'une part, les subsides fondent comme neige au soleil, mais ça c'est un autre problème et, d'autre part, on se retrouve exactement dans la situation que tu voulais éviter : les écoles publiques sont majoritairement composées d'enfants défavorisés et font ce qu'elles peuvent pour les éduquer et les écoles privées sont réservées aux autres.

Je suis d'avis qu'on obtiendrait de bien meilleurs résultat avec un seul circuit massivement financé.

Édit : et pour rebondir sur le message de Mewtow, la Belgique est située très bas dans le classement PISA.

Une famille riche pourrait dépenser plus pour accéder à une meilleure école.

[…]

Actuellement seul les personnes riches ont les moyens de le faire, les autre doivent se contenter de l'éducation publique.

Il n'y a pas une légère contradiction dans ton raisonnement ?

Les écoles seraient en concurrence et pourraient donc innover sur la pédagogie. Les bonnes écoles attireraient des élèves et obligeraient les moins bonnes à baisser leurs tarifs ou à innover pour garder leurs attractivité. Si les écoles publiques deviennent peu efficace, les gens pourront utiliser le chèque de l'état pour aller dans les écoles privées qui font mieux leurs travail. Actuellement seul les personnes riches ont les moyens de le faire, les autre doivent se contenter de l'éducation publique.

C'est un exemple typique de solution libéral à ce genre de problème : donner plus de liberté aux gens, pour rendre le meilleur service possible. On voit bien que ce système profiterait aux personnes aux revenus modestes, serait neutre pour ceux qui veulent rester dans les écoles publiques tout en incitant les écoles à innover et être efficaces.

Demandred

C'est effectivement un exemple typique de solution libérale : créons un marché de l'éducation et laissons fée concurrence le saupoudrée de sa magie bienvaillante. Plus sérieusement, à mes yeux, la concurrence est un poison et fait partie du problème et non de la solution. Ce n'est pour moi pas un système concurrenciel qui fera naître un bon système éducatif, mais au contraire un système unique basé sur l'inclusion et l'émulation.

Je vais prendre un exemple simple : Orange (ex France Telecom) qui appartient (en bonne partie) à l'état. Cette entreprise peut tarifer moins cher ses services aux clients car l'état peut dire "moi je ne demande pas de bénéfice, juste l'équilibre".
Pourtant cela ne c'est jamais produit, au contraire Orange à toujours été considéré comme une entreprise inefficace, qui emploi beaucoup de monde, trop payés, et qui se sachant comment se débarrasser des fonctionnaires qu'on ne peut licencier à décider de les pousser au suicide… Il y à fallu attendre l'arrivée de Free pour que d'un coup les entreprises du secteur arrivent à baisser les prix alors qu'avant c'était impossible à les écouter… Pourquoi une entreprise publique n'était-elle pas capable d'innover ainsi pour le bien être général, sachant qu'elle peut se permettre une vision à long terme et ne pas avoir de pression des actionnaires ? Au lieu de ça, on remarque que le plus souvent les entreprises publiques sont peu efficaces, mal gérés, avec beaucoup trop de personnel, qui est souvent bien payé (SNCF, EDF etc.). L'état se comporte en rentier qui utilise ces entreprises pour gagner un peu d'argent sans rien faire au lieu d'essayer d'innover ou de rendre service au consommateur.

Demandred

Je vais prendre un exemple également : l'accès à Internet. Avant la privatisation du système, l'Internet à haut débit a été installé massivement dans les différents foyers. Aujourd'hui, aucune entreprise ne souhaite investir pour agrandir et perfectionner le réseau. Cela vaut également pour la distribution d'énergie et, notamment, d'électricité. Le réseau de distribution belge est par exemple plus que vétuste, mais à nouveau aucune entreprise ne se chargera de le rénover (alors que les entreprises qui se sont servis de ce réseau se sont bien sucrés au passage).

+1 -0

Sinon, le collectivisme, ça marche ou pas, mais pas le collectivisme étatique, mais à l'échelle d'une communauté, municipalité ?

qwerty

À ma connaissance, il n'y a pas eu énormément d'exemples récents en Europe. Il y a bien eu l'histoire de la Commune de Paris, qui apparemment a plutôt bien fonctionné durant sa mise en place, mais cela s'est assez vite terminé. Sinon, y a des exemples a petite échelle qui fonctionnent plutôt bien comme les jardins communautaires (ou jardins partagés).

+1 -0

Je vais rebondir sur ce qu’a dit Mewtow pour insister sur le fait que les bons résultats du système éducatif privé sont intégralement dus au fait qu’il peut choisir ses élèves. N’importe quel prof te dira qu’il est plus facile d’enseigner et qu’on obtient de meilleurs résultats quand il y a 20 élèves par classe, sélectionnés pour leurs bons résultats dans les classes précédentes, que quand il y a 35 élèves, dont le cassos qui s’est déjà fait renvoyer de deux établissements.

J’ajouterai que la Finlande, qui fait figure — à tort ou à raison — de modèle européen en terme d’instruction, n’a pas de système éducatif privé, et fournit gratuitement non seulement l’instruction, mais aussi les manuels et le matériel de classe, la cantine du midi et les transports pour ceux qui habitent à plus de 5 km de l’école, et ce jusqu’à la fin du secondaire.

L’instruction est clairement un domaine où la privatisation est la pire des conneries à faire.

+3 -0

La quasi-totalité des innovations pédagogiques de ces 50 dernières années (en clair, tout ce qui se réclame du constructivisme pédagogique) ont eu pour résultat une baisse des performances scolaires des élèves. Et au fait : ces innovations sont parties d'institut privés avant de se répandre dans le public…

Pas vraiment. La base idéologique des réformes de l'éducation viennent des travaux de Bourdieu qui à montré que l'école reproduisait fortement les inégalités et que la méritocratie ne fonctionnait pas. On à donc essayer de changer tout ça, en appliquant des méthodes pédagogiques/pédagogistes à l'efficacité plus que douteuse…

Il n'y pas de chèques, mais le résultat est le même : les deux circuits sont financés par l'État.

Et les écoles privées ne sont pas payantes ? Dans ce cas pourquoi les gens ne vont dans ces écoles ?

Il n'y a pas une légère contradiction dans ton raisonnement ?

Je voulais dire qu'une famille riche peut payer plus pour accéder à une meilleure école, mais qu'une famille pauvre aura accès plus facilement aux écoles privée car elle ne devra pas en supporter la totalité du coût (grave au chèque du gouvernement).

Je ne vois pas le problème avec cette solution : le système publique ne change absolument pas : le programme et la façon d'enseigner restent la même, et la scolarité y est toujours gratuite (comme les frais sont égaux au montant du chèque éducation). La seule chose qui change c'est la possibilité de mettre ses enfants dans des écoles privées et d'avoir le choix. Comment un tel système pourrait être moins efficace ?

Aujourd'hui, aucune entreprise ne souhaite investir pour agrandir et perfectionner le réseau.

Typiquement les industries de réseau ne peuvent pas être vraiment libéralisés car se sont des monopoles naturels : une seule entreprise y est toujours plus efficace que plusieurs, c'est pour ça qu'ils sont toujours des monopoles publiques (chemin de fer, télécom etc). Par contre ce qu'on peut libéraliser c'est l'exploitation du réseau. Le prix Nobel de l'année passée (le français Tirole) portait entre autre sur la façon de réguler de façon efficace ces monopoles.

N’importe quel prof te dira qu’il est plus facile d’enseigner et qu’on obtient de meilleurs résultats quand il y a 20 élèves par classe, sélectionnés pour leurs bons résultats dans les classes précédentes, que quand il y a 35 élèves, dont le cassos qui s’est déjà fait renvoyer de deux établissements.

Sur la sélection des élèves pas de doutes. Justement le système actuel est injuste de ce coté là : si tu payes tu peux aller avec les bons élèves et sinon tu ne peux pas.

Par contre sur le nombre d'élèves par classe je ne suis pas du tout d'accord : toutes les études montre que ça n'a aucun impact sur les résultats. Les pays nordiques ont souvent des classes importantes et pourtant ils ont de très bons résultats.

L’instruction est clairement un domaine où la privatisation est la pire des conneries à faire.

Je ne parle pas de privatisation, mais de concurrence réglementé (comme toute concurrence d'ailleurs^^) c'est assez différent non ?

Au passage j'ajouterai que les écoles comme les montessori et autres sont bien des écoles privées. Et la plupart des gens s'accordent à dire que ces pédagogies sont bien plus efficace que ce qui se fait dans l'éducation nationale. Pourtant seuls une minorité de personnes y ont accès, et il faut sortir le portefeuille.

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Pas vraiment. La base idéologique des réformes de l'éducation viennent des travaux de Bourdieu qui à montré que l'école reproduisait fortement les inégalités et que la méritocratie ne fonctionnait pas. On à donc essayer de changer tout ça, en appliquant des méthodes pédagogiques/pédagogistes à l'efficacité plus que douteuse…

Demandred

Supreme facepalm from the outer space

On parle bien du Bourdieu dont la conclusion de ses travaux était qu'il fallait inventer une pédagogie rationnelle, qui enseignerait les codes de l'école aux enfants qui n'ont pas intégré ces implicites dans leur milieu social ? Soit le truc le plus opposé au pédagogisme, qui cherche à changer les codes de l'école pour que les nouveaux codes soient adaptés aux élèves de milieux socioprofessionnels défavorisés.

D'ailleurs, tu remarqueras que les sociologues qui se réclament de Bourdieu sont opposés aux méthodes pédagogistes et vantent au contraire un enseignement structuré, systématique et instructioniste. Un exemple récent, axé sur les méthodes de lecture : Sandrine Garcia et Anne-Claudine Oller, dont le livre "Réapprendre à lire" défend les méthodes instructionnistes dans l'apprentissage de la lecture.

En réalité, les méthodes pédagogistes proviennent d'une interprétation radicale des théories de Bruner, de Piaget et de Vytgotsky, interprétation qui est d'ailleurs rejetée par certains de ces auteurs (Bruner en tête).

Je ne vois pas le problème avec cette solution : le système publique ne change absolument pas : le programme et la façon d'enseigner restent la même, et la scolarité y est toujours gratuite (comme les frais sont égaux au montant du chèque éducation).

Demandred

Les programmes changent régulièrement, et tous les professeurs te diront que c'est pour le pire. Il n'y a qu'à voir la bronca levée par les derniers programmes de collège. Et au passage, les EPIs de cette réforme mettent en pratique une idée libérale ineffablement stupide : que les professeurs puissent choisir ce qu'ils peuvent enseigner. Une marotte des milieux libéraux, littéralement honnie par la quasi-totalité des professeurs. Pour avoir cette pseudo-"liberté", donnée par les référentiels de BTS (qui sont volontairement vagues et flous de manière à nous donner toute latitude pour qu'on choisisse quoi enseigner), je peux t'assurer que c'est une purge ! Dire que nos inspecteurs ne savent même pas ce qu'est un pré-requis !

Quand à la façon d'enseigner, je ne vois pas pourquoi elle changerait : il n'y a pas 36 façons d'enseigner quelque chose, juste quelques techniques pas vraiment dithyrambiques. Les professeurs sont souvent de bonne volonté et essaient d’utiliser de nouvelles méthodes, ou à défaut de changer leurs pratiques. Et surtout, il faut savoir que les inspecteurs et autres haut-fonctionnaires font tout pour que ces méthodes changent. Mais cela ne marche pas du tout pour une raison simple : la méthode ou l'approche à employer dépend de ce qu'il faut enseigner ! C'est le contenu qui détermine les méthodes et approches, et non les injonctions pédagogiques de nos supérieurs ou les élèves qu'on a devant soi. Ce qui égratigne une autre marotte des libéraux : adapter les méthodes et approches d’enseignement à chaque élève (on parle de différenciation pédagogique), ce qui ne marche pas si on en croit les expériences réalisées sur le sujet.

C'est d'ailleurs pour cela que les professeurs sont attachés à leur liberté pédagogique, à savoir la liberté des méthode et approches et non la liberté de choisir ce qu'ils doivent enseigner (qu'ils exècrent, ce coup-ci). Vu qu'il n'y a pas de méthode miracle, cela leur permet de choisir la méthode adaptée à ce qu'ils doivent enseigner au lieu de tenter de faire rentrer des ronds dans des carrés. Et je pourrais développer sur cette différence entre liberté des contenus et liberté des méthodes/approches : la position la plus intelligente est loin d'être celle des pédagogistes qui veulent imposer des méthodes, et encore moins celle des libéraux qui veulent la liberté des contenus.

Au passage j'ajouterai que les écoles comme les Montessori et autres sont bien des écoles privées. Et la plupart des gens s'accordent à dire que ces pédagogies sont bien plus efficace que ce qui se fait dans l'éducation nationale.

Demandred

Il n'existe strictement aucune preuve expérimentale de l’efficacité des méthodes Montessori ou Freinet. Mais vraiment : aucune !

De plus, on pourrait parler du délire qui est en train de se bâtir avec le matériel Montessori (la méthode demande d'utiliser du matériel conçu pour, étudié spécialement pour cette méthode). Le matériel Montessori se vend de plus en plus cher au fur et à mesure que le marché des écoles Montessori se développe, et les prix deviennent totalement délirants. Et évidemment, les fabricants de ce matériel assurent que créer son propre matériel ne fonctionne pas. Maria Montessori s'en retournerait dans sa tombe, ce n'est pas la vision de l'éducation qu'elle avait !

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Je vais rebondir sur ce qu’a dit Mewtow pour insister sur le fait que les bons résultats du système éducatif privé sont intégralement dus au fait qu’il peut choisir ses élèves. N’importe quel prof te dira qu’il est plus facile d’enseigner et qu’on obtient de meilleurs résultats quand il y a 20 élèves par classe, sélectionnés pour leurs bons résultats dans les classes précédentes, que quand il y a 35 élèves, dont le cassos qui s’est déjà fait renvoyer de deux établissements.

Dominus Carnufex

Oui, tu pointes du doigt un problème important de l'éducation publique : quand il y a tel ou tel cas ingérable dans une classe, ça plante les résultats de toute la classe, avec des effets aussi sur les autres classes de l'école.

Et comme l'école publique vise avant tout l'égalité plutôt que l'efficacité, on lui impose de gérer ces cas ingérables, et surtout de les répartir uniformément dans toutes les classes. Pour bien plomber toutes les classes.

Au nom de l'égalité, on préfère que tous les élèves finissent avec un classement PISA entre 7 et 8, plutôt qu'avoir une moyenne à 10, mais une forte dispersion.

Et les écoles privées ne sont pas payantes ? Dans ce cas pourquoi les gens ne vont dans ces écoles ?

Demandred

Les écoles privées ne sont pas payantes (comprendre, pas de droit d'inscription), mais les montants demandés pour les fournitures varient. De plus, s'agissant majoritairement d'écoles catholiques, certains parents ne souhaitent pas y inscrire leurs enfants. Également, un certain nombre de règles bloquent l'accès à certaines écoles, par exemple parce que les enfants d'une même famille sont prioritaires pour l'inscription (après, c'est : « premier arriver, premier servi »). Note enfin que la concurrence a non seulement court entre écoles publiques et privées, mais en plus entre écoles privées, ce qui fait que certaines ressemblent finalement à des ghettos.

+0 -0

Plus sérieusement, à mes yeux, la concurrence est un poison et fait partie du problème et non de la solution. Ce n'est pour moi pas un système concurrentiel qui fera naître un bon système éducatif, mais au contraire un système unique basé sur l'inclusion et l'émulation.

Je voulais juste réagir sur ce point et les autres trucs qui y font allusion (NB : je suis plutôt de tendance libérale). Un système comme l'éducation nationale a une très forte inertie, ce qui fait qu'il a une très forte tendance à persévérer dans son mouvement… Je vais pas faire une liste de reproches, mais en gros, dès que tu veux changer une bricole, ça devient un bordel monstre.

Exemple typique : les rythmes scolaires. En gros, le changement de rythme était (si je suis bien renseigné) basé sur des études des rythmes d'apprentissage des enfants, et donc tout à fait justifié. Il a ensuite fallu batailler avec les syndicats, les mairies, les parents, et tout le toutim. Si les écoles étaient individuellement plus libres, ça serait autrement.

Ce qui m'attire l’œil en ce moment ce sont les free schools en Angleterre. L'idée, c'est de fournir un cahier des charges (programme entre autre) et un financement sur la base du nombre d'élèves, et de laisser l'association (non-profit) gérer le reste (embauche des profs, pédagogie, emploi du temps). En gros c'est une école privée publiquement financée (et qui peut donc être gratuite).

Enfin bon, tout ça est un peu hors-sujet. Ne serait-il pas temps d'ouvrir un nouveau sujet ?

Ce qui m'attire l’œil en ce moment ce sont les free schools en Angleterre. L'idée, c'est de fournir un cahier des charges (programme entre autre) et un financement sur la base du nombre d'élèves, et de laisser l'association (non-profit) gérer le reste (embauche des profs, pédagogie, emploi du temps). En gros c'est une école privée publiquement financée (et qui peut donc être gratuite).

Aabu

Il y a l'équivalent aux USA, qui porte le nom de charter school. Et les recherches sur l'efficacité de ces écoles sont nombreuses et variées. Et disons-le clairement : si les premières études étaient en faveur de ces écoles, ce n'est plus du tout le cas si on retire la plupart des biais. Le consensus actuel est relativement négatif, même si assez contrasté.

Pour donner un exemple, l'étude du CREDO datée de 2009 a montré que :

  • 17% des charters schools ont de meilleurs résultats que les écoles publiques ;
  • 37 % ont des résultats similaires au public ;
  • 47 % ont des résultats inférieur au public.

Et les études libres de biais ont montré que les écoles qui avaient de meilleurs résultats utilisaient toutes la même méthode : un nombre d'heures d'enseignement supérieur au public, avec notamment plus de jours d'enseignement et des journées plus longues. On peut parfaitement faire la même chose dans le public. Les innovations pédagogiques ou changements d'organisation dans ces charters schools n'ont que peu d'effets, quand elles n'ont pas tendance à réduire les performances.

Je reviens sur les impôts. Si on remplace les impôts sur le revenu par une taxe sur les transactions, ç'est plus juste socialement, oú aucun effet avec les riches épargnant plus (pour transmettre) que dépense ?

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C'est difficile de savoir si c'est économiquement viable en fait, car on n'a jamais fait d'expérimentation réelle (bien qu'on ai des trucs qui s'en approchent). Certains moyens de financement semblent plus pertinents que d'autres et posent des questions différentes.

Par exemple supprimer la retraite ou le chômage dépends de si on voit ses prestations comme relevant d'une logique d'assurance ou d'assistance. A priori c'est une logique d'assurance, donc il n'y aurait pas de raison de les supprimer. L'assurance chômage devrait toujours servir aux travailleurs afin de compenser la perte d'un emploi (et serait cumulable avec le revenu de base). Idem pour les retraites.

Concernant le financement par création monétaire c'est aussi un long débat qui soulève pas mal de questions. J'avoue que je ne sais pas trop quoi en penser. Y a des avantages et des inconvénients on va dire^^

Mais d'un point de vue de la théorie économique c'est un sujet tout à fait sérieux et intéressant !

+0 -0

Disclaimer: Je vais peut être poser une question stupide, mais tant pis :

Quand on parle de création monétaire, cela consiste à créer de l'argent, donc imprimer des billets. Cela n'a pas comme conséquence de diminuer la valeur de la monnaie et donc de créer une inflation ? Et donc finalement d'être inutile ? (Car on va ensuite dévaluer la monaie pour retrouver des unités utilisables tous les jours et ne pas devoir payer 1 million sa baguette) J'imagine que si on le fait de manière parcimonieuse cela n'arrive pas, mais financer un revenu pour tous les citoyen, ça représente une certaine somme, non ?

Quand on parle de création monétaire, cela consiste à créer de l'argent, donc imprimer des billets. Cela n'a pas comme conséquence de diminuer la valeur de la monnaie et donc de créer une inflation ?

Cela dépends de comment la production varie pendant ce temps. Imagine que tu doubles la monnaie présente dans une économie du jour au lendemain. Alors les prix vont doubler car chacun aura deux fois plus de monnaie mais il y aura toujours autant de bien à se partager. Maintenant imagine l'inverse : la monnaie reste présente en quantité égale, mais la production est doublée en une nuit. Au reveil tu aura autant de monnaie mais tu devra la partagée entre une quantité de biens doublée. Les prix devront être divisés par deux. Enfin, si la production double et la masse monétaire également, alors les prix ne changent pas, on se retrouve juste avec deux fois plus de biens qu'avant !

C'est pour ça qu'en général les théoriciens de la monnaie considèrent qu'elle devrait augmenter au même rythme que la production pour garantir l'équilibre des prix et la fluidité de l'économie.

Ici rien ne dit que la création monétaire qui en résultera se fera au même rythme que la croissance économique moyenne. A priori à long terme le taux de croissance de la masse monétaire devrait être plus proche de celui de la population. La question est de savoir si a long terme la croissance économique suit la croissance de la population (ce qui renvois aux questions sur les modèles de croissance). On peut aussi se dire que ces taux sont souvent assez proche, donc qu'avoir à long terme une masse monétaire qui croit au rythme de la population active est assez quelque chose d'acceptable.

+1 -0

Ahhh d'accord, merci beacoup pour ta réponse !

Donc si je comprend bien, autant c'est pas trop risqué de faire ça dans un pays développé (où les quantité de population et de biens sont prévisibles et stables), mais à l'inverse pour un pays en train de se développer c'est plus risqué (car son développement vas avoir pour conséquence une forte croissance de population et de biens).

J'ai bon ?

Hum je ne sais pas trop ce que ça donnerait dans un pays en développement…

En général les pays en développement connaissent justement une forte inflation et un fort accroissement de leur masse monétaire. Si la création monétaire se fait uniquement via le mécanisme de revenu universelle, il est en effet possible que cela soit insuffisant pour accompagner la croissance et que ça entraine des tensions deflationnistes.

Personnellement je serait plus pour un financement via la suppression des aides actuelles et un éventuel impôt sur le revenu (type flat tax) si le financement n'était pas suffisant.

+1 -2

Cela n'a pas comme conséquence de diminuer la valeur de la monnaie et donc de créer une inflation ?

L'inflation n'apparaît que si la monnaie circule dans l'économie, ce qui n'est pas toujours le cas. Un exemple typique est celui de la Fed' qui injecte des centaines de milliards dans les banques en 2008 et sur 2009 sans que cela n'entraine d'inflation (situation similaire en Europe). La raison est que cet argent était destiné à servir de matela de liquidité pour les banques afin d'absorber des chocs violents sur le marché interbancaire pour éviter à ces banques de faire faillite dans la semaine.

Enfin, il y a des biens qui ne subissent pas l'elasticité prix-volume, au moins partiellement, comme le pétrole pour l'exemple extrême, et les liens entre prix, inflation et valeur de la monnaie sont alors plus difficiles à analyser.

L'inflation n'apparaît que si la monnaie circule dans l'économie, ce qui n'est pas toujours le cas.

Ici comme la monnaie serait directement distribuée aux ménages on peut imaginer que elle circulerait dans l'économie et qu'elle irait alimenter l'inflation.

Enfin, il y a des biens qui ne subissent pas l'elasticité prix-volume

En effet, en pratique ce qu'on appel le vecteur des prix ne se déforme pas de façon uniforme : si vous avez deux fois plus d'argent vous n'allez probablement pas acheter 2 fois plus d’essence (car vous n'aller pas rouler deux fois plus) ou deux baguettes de pain le matin (car une seule vous suffit).

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