Loi travail, quel est votre avis ?

Le problème exposé dans ce sujet a été résolu.

Non !! Elle embauchera le même nombre de CDI qu’avant, qu’elle fera travailler plus ou moins longtemps selon les « besoins ». Les perdants de l’histoire, ce sont ceux qui pouvaient se faire embaucher en CDD de temps à autre et qui seront relégués à un chômage durable !

Sauf que d'autre entreprise embaucheront en CDI au lieu de CDD, le but est d'avoir une conversion de CDD en CDI ce qui sera profitable aux entreprises comme aux employeurs. Le but est aussi de maintenir l'emploi dans les entreprises en difficultés en adaptant le temps de travail ou la rémunération avec les employés, comme cela se fait en Allemagne (ce qui à permet d'amortir la crise).

+0 -3

Le problème est que je n'ai pas vraiment le temps/le courage/l'ambition/le talent pour expliquer cette réforme correctement : il faudrait faire tout un cours d'économie du travail, discuter des études empiriques, faire des comparaisons internationales etc. Et je ne me sens pas de me lancer là dedans. Du coup je ne donne que des grandes lignes assez incomplètes et parfois proches de l'argument d'autorité, j'en conviens. Cette réforme manque cruellement de pédagogie malheureusement alors que le sujet est sensible et qu'elle part de constats empiriques et théories assez solides…

Demandred

J'ai beau connaitre le sujet et avoir lu pas mal de livres sur le sujet (je comptais notamment écrire un cours d'économie sur le marché du travail lors des vacances d'été), je ne vois même quoi de quoi tu parles. La seule référence claire que tu as donné, à savoir ta mention à la théorie néo-keynésienne des insiders-outsiders, est complètement tombée à côté de la plaque. Autant te dire que je doutes que cette réforme "part de constats empiriques et théories assez solides".

Sauf que d'autres entreprises embaucheront en CDI au lieu de CDD, le but est d'avoir une conversion de CDD en CDI ce qui sera profitable aux entreprises comme aux employeurs. Le but est aussi de maintenir l'emploi dans les entreprises en difficultés en adaptant le temps de travail ou la rémunération avec les employés, comme cela se fait en Allemagne (ce qui à permet d'amortir la crise).

Et quelles mesures de la loi permettront à cette conversion de CDD en CDI d'avoir lieu ? Ensuite, pour ce qui est de maintenir l'emploi dans les entreprises en difficulté, en facilitant les licenciements et en augmentant heures supplémentaires et temps de travail : quel est le rapport ?

Je ne comprends pas. Un exemple simple : j'ai besoin de 4h pour faire une tâche quelconque. Admettons pour l'exemple qu'avec la loi actuelle je ne puisse travailler que 2h. Si mon patron souhaite voir la tâche exécutée en une fois il devra embaucher quelqu'un en plus non ?

Avec la loi travail il peut allonger mon temps de travail. Dans ce cas, je ne vois pas pourquoi mon patron embaucherait alors quelqu'un d'autre ?

Avec la loi travail il peut allonger mon temps de travail. Dans ce cas, je ne vois pas pourquoi mon patron embaucherait alors quelqu'un d'autre ?

Ezenku

Le travail n'est pas nécessairement une espèce de ressource à partager. Le patron n'a pas "une réserve de travail" à répartir. Il a des employés qui travaillent et apportent de la valeur à l'entreprise.

En gros, tu as 35h pour faire des choses productives, et tu es payé pour. S'il y a plus de travail qui vaut la peine d'être payé (suffisamment productif), tu peux être amené à faire des heures sup. Ce faisant, tu vas produire de la richesse supplémentaire. Il n'y en a pas nécessairement assez pour embaucher quelqu'un, même à temps partiel (minimum de 24h, sauf dérogations très particulières).

Si un patron embauche quelqu'un en plus, parce qu'il pense avoir suffisamment de travail productif à lui donner, et qu'en fait non, il va se passer l'inverse, la personne va s'occuper avec des choses moins productives, et ça peut coûter très cher. Du coup, dans le doute, on n'embauche pas, quitte à "perdre" du travail qui serait intéressant.

L'argument (qui semble fallacieux à lire tout le monde ici), c'est qu'en cas de doute sur la productivité du travail, il faut mieux pouvoir licencier facilement, pour embaucher facilement. On peut imaginer des situations comme ça : j'embauche un commercial, va-t-il être suffisamment productif ? Que se passe-t-il si la situation se dégrade ? Combien ça va me coûter si je le vire à cause de difficultés et que le juge en décide autrement ? Est-ce que ça vaut vraiment le risque d'embaucher ?

à savoir ta mention à la théorie néo-keynésienne des insiders-outsiders, est complètement tombée à côté de la plaque. Autant te dire que je doutes que cette réforme "part de constats empiriques et théories assez solides".

Cette théorie est pourtant un des point clef pour comprendre le débat, et il n'y a pas mal d'études sur sur le sujet.

Voici un article qui regroupe différentes tribunes publiées par des économistes pour expliquer la réforme, vous trouverez peut-être leurs arguments plus pertinents et mieux développés que les miens.

+0 -2

D'expérience, d'un pays étranger où certaines mesures similaires existent (avec un flicage des chômeurs en prime) : c'est la merde. Mais clairement. Ce n'est juste pas du tout une bonne chose. Les CDI perdent en stabilité à un point où cumuler des CDDs est parfois plus intéressants (mais il faut suer pour en obtenir dans certains secteurs), ça ne dynamise pas le marché de l'emploi (loin de là), etc. Et je ne vous parle même pas des répercussions sur le pouvoir d'achat. Et dans tout cela, ce sont les jeunes (diplômés ou non) qui en subissent le plus les conséquences.

Arius

Sans parler du fait que Demandred a magnifiquement ignoré ce message démontant son argumentation, on sait aussi que dans les pays qui n'appliquent absolument aucune mesure proposée par théoriciens de l'économie (dont les modèles sont à peines bons à expliquer ce qui s'est passé et surtout pas ce qui viendra), typiquement l'Islande, font partie de ceux qui se débrouillent le mieux au niveau économique.

Non !! Elle embauchera le même nombre de CDI qu’avant, qu’elle fera travailler plus ou moins longtemps selon les « besoins ». Les perdants de l’histoire, ce sont ceux qui pouvaient se faire embaucher en CDD de temps à autre et qui seront relégués à un chômage durable !

Sauf que d'autre entreprise embaucheront en CDI au lieu de CDD, le but est d'avoir une conversion de CDD en CDI ce qui sera profitable aux entreprises comme aux employeurs. Le but est aussi de maintenir l'emploi dans les entreprises en difficultés en adaptant le temps de travail ou la rémunération avec les employés, comme cela se fait en Allemagne (ce qui à permet d'amortir la crise).

Demandred

Way, invocation de l'Allemagne. C'est vrai, le niveau de chômage est à peine plus bas qu'en France. M'enfin, il faut aussi voir le nombres de gens pauvres, bien supérieur à celui en France, tout simplement parce que s'ils ne sont pas chômeurs ils occupent des emplois précaires et mal rémunérés de type intérim ou temps partiel bidouillé.

+1 -0

Sans parler du fait que Demandred a magnifiquement ignoré ce message démontant son argumentation

Par ce que venir dire "moi je vis dans tel endroit et c'est mieux" c'est pas vraiment ce que j'appelle démonter une argumentation… Typiquement tu as une vision négative de l'économie, qu'on retrouve aussi assez souvent en France, en particulier chez les gens qui n'ont justement jamais étudier l'économie. Personne n'a parler de prédire le futur, mais ça n'empêche pas d'avoir des modèles théories et empiriques pour faire certaines recommandations de politique économique.

M'enfin, il faut aussi voir le nombres de gens pauvres, bien supérieur à celui en France, tout simplement parce que s'ils ne sont pas chômeurs ils occupent des emplois précaires et mal rémunérés de type intérim ou temps partiel bidouillé.

Oui nous on préfère avoir plein de chômeurs et de gens au RSA plutôt que d'avoir des petits jobs qu'on juge mal payés et dégradant. Voici un article qui illustre bien le problème du marché du travail en France concernant ces jobs pauvres.

http://www.lopinion.fr/3-mars-2015/jean-olivier-hairault-en-verite-chomage-travailleurs-moins-qualifies-est-choix-pas

+1 -4

En fait Demandred je crois que j'ai compris ton point de vue, même si je suis pas d'accord avec.

Un truc est choquant dans chacun de tes posts, exemple ici, je te laisse découvrir :

Sur le premier point l'idée est la suivante : imagine une entreprise qui à une activité qui fluctue au cours du temps et qui doit travailler plus certains moins et moins d'autres. Dans la situation actuelle elle ne peut pas faire varier le temps de travail des employés car le CDI est rigide et cela dépends des accords de branches. Une entreprise va donc utiliser des CDD qu'elle va renouveler ou non pour faire face à l'activité cyclique. Si on rend le CDI plus flexible, l'entreprise pourra utiliser cette flexibilité pour s'adapter au lieu d'utiliser des CDI et donc embaucher plus de CDI qu'avant. Sur le second point le problème est qu'une entreprise qui embauche en CDI aujourd'hui cours un risque en cas de problème où elle devrait se séparer de son entreprise en cas de difficultés économiques : si le tribunal des prud'homme juge que le licenciement n'est pas économique l'entreprise va payer très chère pour se séparer de ce salarié. La loi va harmoniser les critères de licenciement économique pour donner de la visibilité aux entreprises. En moyenne ça ne change rien, mais ça réduit l'incertitude ce qui réduit in fine le coût d'un licenciement pour une entreprise. On peut donc embaucher des travailleurs moins productifs en CDI, ce qui était trop risqué avant.

Quelles sont les propositions ? Le flicage des chômeurs comme entendu il n'y a pas longtemps ?

Je parle de position d'économistes, pas de politiques qui racontent beaucoup de bêtises et qui fantasme à droite sur le chômeur assisté. Pour faire simple l'idée serait de mieux indemniser les chômeurs mais moins longtemps en les formant rapidement et efficacement à retrouver du travail dans les secteurs qui en demandent. Un problème dans tout ça est le smic : il existe des gens qui ne sont pas productif pour une entreprise au salaire minimal malheureusement. Ces gens là auraient besoin d'un salaire en dessous du smic pour trouver un travail… (mais là c'est un autre débat qui va assez loin).

La flexibilité est surtout un problème actuellement pour les PME et les ETI qui ont sont petites et peuvent difficilement répartir les coûts ou la main d'oeuvre et qui ne peuvent payer en cas de jugement défavorable aux prud'homme. Alors que les grandes entreprises peuvent organiser plus facilement une flexibilité interne et supporter un coût imprévu de licenciement. D'ailleurs une étude suite aux réformes du marché du travail en Italie avait montré que 70% des emplois avaient été crées par les PME et les ETI ce qui va dans ce sens.

Jolie contradiction. :)

Tu as raison j'ai mal exprimé les choses. Je voulais dire que c'était un transfert des CDI actuels (qui sont moins protégés) vers les CDD actuels qui pourront plus facilement accéder à l'emploi.

Il faut bien garder en tête que à long terme protéger l'emploi ne lutte pas contre le chômage : cela va simplement rendre le marché moins flexible et moins réactif : en cas de crise en licencie moins, mais en cas de reprise on embauche moins. Avec un chômage qui dur plus longtemps pour les malheureux qui sont licenciés ou qui ne sont pas assez productif (jeunes sans expérience/formation). Cela à plutôt tendance à augmenter le chômage à terme car les chômeurs vont perdre en compétence et les entreprises sont moins efficaces car elles ont du mal à s'adapter ce qui est couteux. Dans un marché du travail plus flexible l'ajustement offre/demande se fait plus facilement ce qui à long terme bénéfice aux salariés et aux employeurs. Il ne faut pas perdre de vue que tout frein au licenciement est un frein à l'embauche qui est pris en compte par l'employeur dans sa décision d'embaucher au non.

Demandred

Tu te places exclusivement du point de vue de l'entreprise, de l'employeur, du marché. Alors elles sont jolies tes théories économiques, même si elles ne sont pas fondées. (La preuve dans cet article.)

Et même si au final il y avait des vrais économistes d'accord avec toi, et au fond j'en doute pas tant que ça, ça ne changerait pas grand chose à la réalité. Essaie simplement de comprendre que les gens qui sont contre cette loi sont des êtres humains qui réfléchissent d'après leurs besoins d'êtres humains. Besoin d'avoir un travail stable par exemple. Besoin de payer des factures ou de manger ou d'avoir un toit. Besoin d'être indemnisés s'ils sont virés sans raison. Besoin d'être un minimum protégé par l'état aussi.

Les entreprises, les entreprises, les employeurs, les entreprises, les patrons, les entreprises, je me fais pas trop de souci pour eux. Ils ont de l'argent, ça leur permet de se défendre, ça leur permet de survivre et qui sait, ça pourrait même peut-être leur permettre de faire un peu de lobbyisme politique. Je me fais plus de souci pour les emplois que les entreprises vont flexibiliser. Parce que c'est pas des emplois qui seront flexibilisés, ce sont des gens. Et ces gens, quand ils tenteront de flexibiliser leur compte en banque pour acheter des couches pour leur gosse, quand ils tenteront de flexibiliser leur proprio pour payer leur loyer, quand ils tenteront de flexibiliser EDF ou leur facture de carte de crédit, ça risque d'être plus difficile.

+10 -1

Pour ma part, je faisais partie de l'équipe de sécurité du blocus d'un lycée Nantais. J'ai pu remarquer plusieurs choses, en vrac :

  • nous étions soutenus par plusieurs professeurs (à l'inverse de la proviseure)
  • nous étions aussi soutenus par plusieurs anonymes qui donnaient quelques coups de klaxon devant le lycée, preuve s'il en était besoin que les jeunes ne sont pas les seuls à s'y opposer
  • quelle que soit la cause du rassemblement, il y aura toujours quelques casseurs motivés
  • la loi travail n'a été qu'un catalyseur à tout ce qui se passe en ce moment, et ça ne devrait pas s'arrêter ; je m'explique :

Durant le blocus, j'ai pu remarquer de nombreuses affiches dirigées contre le capitalisme au sens large. Depuis plusieurs années, la tension monte doucement. Entre la loi sur le renseignement, la loi Macron, la précarité qui continue et l'état d'urgence, ça allait forcément se finir par un mouvement d'envergure. Mais ça veut aussi dire qu'il ne faudra pas s'arrêter à la première victoire. Si la loi travail est abandonnée, quelque chose de semblable risquera de prendre sa place dans l'ombre, et tout cela n'aura servi à rien. Il faudrait poursuivre jusqu'à une victoire totale. Nous avons tout pour organiser un formidable mouvement, profitons-en.

A ce sujet, voici une vidéo sur la loi travail, où l'auteur parle de la loi travail et de la poursuite de la lutte :

Je suis ouvert à toute critique !

PS : j'admets que de par ma position, mon message contient un énorme biais, mais je n'ai absolument pas la prétention d'être neutre, je ne fais que rapporter ce que j'ai vu.

+1 -3

. Essaie simplement de comprendre que les gens qui sont contre cette loi sont des êtres humains qui réfléchissent d'après leurs besoins d'êtres humains. Besoin d'avoir un travail stable par exemple. Besoin de payer des factures ou de manger ou d'avoir un toit. Besoin d'être indemnisés s'ils sont virés sans raison. Besoin d'être un minimum protégé par l'état aussi.

Il faut arrêter d'opposer ainsi travailleurs et entrepreneurs et d'avoir cette vision binaire des choses. Comme si flexibilité = précarité et que patron = exploiteur. Avant d'être flexible il faut avoir un emploi, typiquement tu raisonne en temps qu'insider qui protège ses avantages (ce que je ne peux pas te reprocher). Mais le chômage se concentre surtout chez les jeunes et les sans diplômes qui eux n'ont même pas accès à un CDD, et encore moins à un CDI. Ils ne peuvent avoir un logement facilement car un CDI est bien souvent nécessaire, va faire un emprunt immobilier en CDD…

Il faut ARRETER de penser protection de l'emploi pour penser protection des individus. Ce n'est pas les emplois qu'on doit protéger dans un monde qui change, ce sont les individus. Typiquement comment ça marche dans les pays nordiques ? Un emploi faiblement protégé, pas de salaire minimum mais une forte protection des individus via des fortes indemnisations chômage et des formations efficace pour permettre le retour vers l'emploi rapidement. C'est ce qu'on appel la flexi-sécurité.

Et c'est la partie flexibilité que cette loi essaie de mettre en place. Le problème est que les gens ont du mal à le comprendre. Pourquoi ?

  • Est-ce un simple manque de pédagogie ?
  • Un problème de pédagogie ?
  • Un manque de confiance ? (peur de voir la flexibilité sans jamais voir le bout de la sécurité ?)
  • Un problème de méthode ? (on demande de la flexibilité aux insiders qui n'ont à priori pas grand chose à gagner à accepter.).

Oui ces questions sont intéressantes et possible que j'ai comme les universitaire une vision naïve des choses : on voit un trucs qui va dans le sens de nos théories donc on est content. Alors qu'il est possible qu'on ne voit jamais le volet sécuritaire et que cela ne soit qu'un simple "cadeau" aux entreprises et une façon de faire baisser le chômage. Mais ces questions méritent d'être débattues correctement, en étant conscient des enjeux et des problèmes qu'on doit résoudre. Et non en tombant dans une vision idéologique du méchant patron contre le pauvre travailleurs (et tant pis pour le chômeur). La réforme polique est clairement un art difficile…

+1 -7

Pour ma part, je faisais partie de l'équipe de sécurité du blocus d'un lycée Nantais.

Plus jeune j'ai pu assister aux blocus, soyons honnete la moitier des personnes n'a aucune idée de ce pour quoi elles pensent se battre, les autres ont juste une excuse pour ne pas aller en cours.

+5 -2

Plus jeune j'ai pu assister aux blocus, soyons honnete la moitier des personnes n'a aucune idée de ce pour quoi elles pensent se battre, les autres a juste une excuse pour ne pas aller en cours.

Je te l'accorde, et c'est regrettable. Cela dit, nous étions nombreux à connaître le problème et à être restés au delà des heures de cours normales. Pour de nombreuses personnes, c'était l'occasion de sécher légitimement. Heureusement, pour d'autres, ça a été un rassemblement marquant et bien organisé, et nous avons pu voir dans l'après-midi qui venait juste pour voir et qui venait pour participer vraiment. Certes, nous n'étions pas très nombreux, mais nous étions là, et la majorité des personnes présentes connaissaient le sujet.

+1 -0

Comme si flexibilité = précarité

Ben si, flexibilité = précarité, c'est un fait. Le staff on call est précaire.

typiquement tu raisonne en temps qu'insider qui protège ses avantages (ce que je ne peux pas te reprocher).

Je protège que dalle. Je suis même pas français.

Mais le chômage se concentre surtout chez les jeunes et les sans diplômes qui eux n'ont même pas accès à un CDD, et encore moins à un CDI. Ils ne peuvent avoir un logement facilement car un CDI est bien souvent nécessaire, va faire un emprunt immobilier en CDD…

Donc tu défends becs et ongles une loi qui promeut les CDD au détriment des CDI parce que les CDD précarisent ?

Il faut ARRETER de penser protection de l'emploi pour penser protection des individus. Ce n'est pas les emplois qu'on doit protéger dans un monde qui change, ce sont les individus. Typiquement comment ça marche dans les pays nordiques ? Un emploi faiblement protégé, pas de salaire minimum mais une forte protection des individus via des fortes indemnisations chômage et des formations efficace pour permettre le retour vers l'emploi rapidement.

Faiblement protégé ? Tu rigoles ? Et elle est où la forte augmentation des indemnités chômage dans la nouvelle loi du travail ?

Et c'est la partie flexibilité que cette loi essaie de mettre en place. Le problème est que les gens ont du mal à le comprendre. Pourquoi ?

Parce que dire aux gens : moins de CDI, plus de CDD, moins d'indemnités quand t'es viré sans raison, mais peut-être un jour en échange on augmentera les indemnité chômage et on augmentera la qualité de la formation, ça fait pas très envie ?

Mais ces questions méritent d'être débattues correctement, en étant conscient des enjeux et des problèmes qu'on doit résoudre. Et non en tombant dans une vision idéologique du méchant patron contre le pauvre travailleurs (et tant pis pour le chômeur).

T'es le seul à agiter l'épouvantail du méchant patron dans ce topic hein. Les patrons sont pas plus méchants que les travailleurs. Et les patrons seraient pas content s'ils pouvaient se faire virer sans raison et sans indemnité par leurs employés, ou si on précarisait leur situation.

J'ai jamais dit que les patrons étaient méchants. Je dis qu'ils sont privilégiés, et qu'il n'est pas nécessaire de faire passer une loi qui leur donne encore plus de privilèges et leur enlève des responsabilités vis-à-vis de leurs employés.

+5 -1

Par ce que venir dire "moi je vis dans tel endroit et c'est mieux" c'est pas vraiment ce que j'appelle démonter une argumentation… Typiquement tu as une vision négative de l'économie, qu'on retrouve aussi assez souvent en France, en particulier chez les gens qui n'ont justement jamais étudier l'économie. Personne n'a parler de prédire le futur, mais ça n'empêche pas d'avoir des modèles théories et empiriques pour faire certaines recommandations de politique économique.

Raté :

  • J'ai étudié l'économie, c'est un aspect qu'un juriste doit maîtriser.
  • Je parle justement d'un système où certaines de ces idées sont appliquées et je dis justement que c'est pire.
  • Je côtoie des pauvres, des indépendants, des professions libérales, des personnes de la classe moyenne, des étudiants. Tu veux que je te parles des avocats français qui touchent moins que le SMIC ? Des élèves-avocats qui galèrent pour leur fin de mois, des juristes français ou belge qui sont dans un CDD/CDI dans des conditions précaires, dont leur employeur veulent une grande flexibilité (et dans le milieu du droit, ça veut dire être dispo de potentiellement 7h à 19-21h) ? Des intérims ? De la précarité dans le bâtiment ? Et je pourrais continuer… Vas dire à ces messieurs que la loi est "un pas en avant pour la France". Tu ne réalises pas la gravité inhérente des situations dans laquelle les indépendants (par effets de bord), les personnes de la classe moyenne mais surtout les jeunes vont tomber s'ils n'ont pas la chance de trouver un boulot avec une certaine stabilité parce que clairement, les patrons peu scrupuleux ont trouvé le St. Graal avec les intérims et de plus en plus d'entreprises ne jurent que par cela (y compris pour les postes senior), les CDI/CDD, ils se torchent avec… La grande différence est que, en Belgique du moins, les CDI/CDD ont une certaine stabilité (on ne peut pas, sauf exception (faute majeure,…) viré quelqu'un en CDD avant le terme, du coup les CDD ne sont accordés majoritairement qu'à des personnes que les employeurs jugent fiables : des gars avec +5ans d'expérience, ciao les jeunes diplômés) et les CDI ? Au compte-goutte (rares sont aujourd'hui les employeurs qui donnent un CDI à un jeune diplômé, et comme il y a plus de période d'essais, on se sert des CDDs et comme le statut des CDI est devenu moins stable, on peut s'en séparer assez facilement comparé à avant les dernières évolutions législatives).

Tu ne parles que d'économie, je te parle de réalités sociales, juridiques et économiques. En Belgique et même en France, les défavorisés (par exemple des étudiants en sortie d'études), certains chômeurs et pensionnés n'ont même plus les moyens d'acheter des vêtements au marché du coin. Les commerçants ambulants notent une baisse assez significative du pouvoir d'achat.

Je vois deux biais dans tes interventions :

  • T'es pas concerné, tu ne sembles pas cotoyer des personnes dans ces situations au quotidien.
  • Tu te places selon un point de vue purement économique (comme si ça suffisait à "émettre des théories", on parle de la qualité des vies des gens, mon grand, il faut être un poil plus sérieux que juste émettre des théories). Point de vue erroné pour le surplus, même dans un référentiel purement économique.

Et le pire dans tous ça ? C'est qu'il y a une forte probabilité que tu tombes dans cette situation au sortir de tes études. Comme plus de 12% des jeunes diplômés (et ça monte depuis 2014). Je te le souhaite pas, mais l'on en reparlera dans 3 ou 4 ans. Bisous.

+10 -0

Ils ne peuvent avoir un logement facilement car un CDI est bien souvent nécessaire, va faire un emprunt immobilier en CDD…

Va me faire un emprunt immobilier avec les contrats sans sécurité de l'emploi que tu préconise.

Typiquement comment ça marche dans les pays nordiques ? Un emploi faiblement protégé, pas de salaire minimum mais une forte protection des individus via des fortes indemnisations chômage et des formations efficace pour permettre le retour vers l'emploi rapidement. C'est ce qu'on appel la flexisécurité.

Les pays nordiques ont un taux de chômage très faible, proche de 3-5% et des systèmes éducatifs et de formation qui marchent (marchaient, pour les systèmes éducatifs). Rien de tout cela ne marcherait avec un taux de chômage à 10/15% et un système d'éducation/formation en ruine. Si ça semble fonctionner, c'est plus parce que les pays nordiques ont des avantages qui surcompensent l'idiotie de leur modèle social. Nous, on doit faire avec les moyens du bord.

Il est évident que la flexisécurité demande, pour fonctionner, demande que tout chômeur qui perd son emploi en retrouve un autre peu après sa perte d'emploi. Si les emplois manquent, la flexisécurité signifie simplement licencier des personnes qui ne trouveront aucun emploi par la suite, toutes les possibilités d'emploi étant déjà prises (ou presque).

Et tu ne me feras va pas croire que les entreprises accepteront un roulement des employés : tous les travaux théoriques et empiriques sur le sujet montrent clairement que les couts (formation, couts de gestion interne des équipes, et autres) font que ça ne peut être rentable. Mieux vaut, pour les entreprises, garder les employés déjà existants que d'en employer d'autres, quelque soit la situation et indépendamment de toute friction sur le marché du travail. Tu auras beau libéraliser et réformer, obtenir un marché du travail idéal, ces frictions resteront et seront suffisantes pour empêcher le roulement des employés que tu appelles de tes vœux.

+6 -0

Pour ma part, je faisais partie de l'équipe de sécurité du blocus d'un lycée Nantais.

rezemika

Si quelqu'un bloquait mon bahut et m'empêchait d'aller en cours parce qu'il est pas content contre une loi, quelque soit mon avis sur ladite loi, j'apprécierais vraiment pas. Au lieu d'aller à une manif' vous foutez la merde en bloquant l'accès à un établissement scolaire, donc pour protester vous faites chier des gens qui vous ont rien fait. C'est vraiment une manière intelligente d'exprimer son avis ça. J'ai pas d'avis sur cette loi parce que j'y comprends rien et que je sais pas qui croire, mais je peux te dire que les gens qui bloquent des lycées c'est à mon avis des cons. Si tu veux protester contre une loi tu sèches le cours et tu vas à la manif et tu en assumes tout seul les conséquences au lieu de faire en sorte de gêner le plus grand monde.

+7 -3

J'arrive un peu tard, et il y a beaucoup de messages très longs… Donc je lis en diagonale. En fait, à part 2 ou 3 incidentes, tout le débat est franco-français. Personnellement, je travaille dans une multinationale,avec des capitaux essentiellement américains. Cette entreprise recrute. Pas en France, mais en Espagne, en Pologne, en Angleterre, en Ukraine et dans plein d'autres pays.

On est d'accord, on aimerait tous que tous ces pays s'alignent sur le modèle social français. Mais on sait tous que ça ne se fera pas. Et on constate tous que le pays qui a le meilleur système de protection sociale est aussi le produit qui a le plus fort taux de chômage des jeunes. Et on sait tous que ce n'est pas une coïncidence.

Donc on fait quoi pour inciter les multinationales à recruter en France, on fait quoi pour réduire le chômage des jeunes, si on ne veut pas s'inspirer de ce qui se passe chez nos voisins ?

On fait quoi pour la construction de l'Europe, si nous, complètement atypiques, on ne fait pas un pas vers les autres ?

Sincèrement, j'ai l'impression que tu ne réponds pas aux questions qui te sont posées. Ou bien je ne comprends vraiment pas les réponses.

Je vais tenter de répondre à tout, point par point :

Si on rend le CDI plus flexible, l'entreprise pourra utiliser cette flexibilité pour s'adapter au lieu d'utiliser des CDI et donc embaucher plus de CDI qu'avant.

L'entreprise pourra. Qu'est-ce qui me prouve que l'entreprise fera ? Autrement dit, qu'est-ce qui fera que l'entreprise embauchera ? Pourquoi investirait-elle des ressources sur un recrutement ?

Ces gens là auraient besoin d'un salaire en dessous du smic pour trouver un travail… (mais là c'est un autre débat qui va assez loin).

Tu es au courant que le gouvernement avait proposé une aide aux salariés qui touchent le smic ? Cela signifie que le smic n'est pas suffisant pour vivre. Accepterais-tu un emploi qui ne te permette pas de payer tes factures sans aide ?

si le tribunal des prud'homme juge que le licenciement n'est pas économique l'entreprise va payer très chère pour se séparer de ce salarié.

En cas de licenciement économique, l'entreprise est supposée apporter la preuve qu'elle est en difficulté. Autrement dit, s'il y a des preuves, le licenciement sera avéré et le salarié sera débouté.

Mon but est d'avoir une approche théorique du sujet,

D'accord. Je n'avais pas compris ça avant. Pourquoi pas, mais rien ne montre que ta théorie sera vérifiée en pratique.

Le problème est que je n'ai pas vraiment le temps/le courage/l'ambition/le talent pour expliquer cette réforme correctement : il faudrait faire tout un cours d'économie du travail, discuter des études empiriques, faire des comparaisons internationales etc. Et je ne me sens pas de me lancer là dedans. Du coup je ne donne que des grandes lignes assez incomplètes et parfois proches de l'argument d'autorité, j'en conviens. Cette réforme manque cruellement de pédagogie malheureusement alors que le sujet est sensible et qu'elle part de constats empiriques et théories assez solides…

Je peux comprendre que tu n'aies pas envie d'écrire un cours, mais peut-être as-tu des liens qui me permettraient de comprendre globalement la chose ?

Aabu :

Le travail n'est pas nécessairement une espèce de ressource à partager. Le patron n'a pas "une réserve de travail" à répartir. Il a des employés qui travaillent et apportent de la valeur à l'entreprise.

En gros, tu as 35h pour faire des choses productives, et tu es payé pour. S'il y a plus de travail qui vaut la peine d'être payé (suffisamment productif), tu peux être amené à faire des heures sup. Ce faisant, tu vas produire de la richesse supplémentaire. Il n'y en a pas nécessairement assez pour embaucher quelqu'un, même à temps partiel (minimum de 24h, sauf dérogations très particulières).

Si je comprends bien qu'il n'y a pas assez de travail pour embaucher quelqu'un, je ne comprends pas la différence entre la "réserve de travail" et le fait d'avoir 35h où je suis payé.

Une entreprise doit réaliser/produire une certaine quantité en fonction de la demande. C'est cela qui constitue sa "réserve de travail" (avec les fonctions de gestion en plus) qui est répartie entre les employés. S'il y a plus de travail on peut faire des heures supplémentaires, OK. Cela n'a jamais impliqué d'embaucher, OK. Mais je vois toujours pas la différence entre ton explication et la mienne.

Si un patron embauche quelqu'un en plus, parce qu'il pense avoir suffisamment de travail productif à lui donner, et qu'en fait non, il va se passer l'inverse, la personne va s'occuper avec des choses moins productives, et ça peut coûter très cher. Du coup, dans le doute, on n'embauche pas, quitte à "perdre" du travail qui serait intéressant.

Pour cela il existe :
- les CDD
- les périodes d'essai (qui permettent de voir l'adéquation salarié/entreprise et de licencier facilement)

On peut imaginer des situations comme ça : j'embauche un commercial, va-t-il être suffisamment productif ? Que se passe-t-il si la situation se dégrade ? Combien ça va me coûter si je le vire à cause de difficultés et que le juge en décide autrement ? Est-ce que ça vaut vraiment le risque d'embaucher ?

Période d'essai + licenciement économique.

Voici un article qui regroupe différentes tribunes publiées par des économistes pour expliquer la réforme, vous trouverez peut-être leurs arguments plus pertinents et mieux développés que les miens.

Sauf erreur de ma part, il n'y a pas de lien.

Comme si flexibilité = précarité et que patron = exploiteur.

Mais on n'est pas dans cette vision-là !

Ils ne peuvent avoir un logement facilement car un CDI est bien souvent nécessaire, va faire un emprunt immobilier en CDD…

Euh, il est possible de se loger sans avoir de CDI. Il n'est pas nécessaire de faire un emprunt pour se loger.

mais une forte protection des individus via des fortes indemnisations chômage

Justement ce n'est pas en diminuant les indemnités de licenciement que l'on augmente les indemnités, qu'elle soient de chômage ou non.

des formations efficace pour permettre le retour vers l'emploi rapidement. C'est ce qu'on appel la flexi-sécurité.

Ca je veux bien y croire, mais depuis que j'ai été formé, je n'ai jamais pu augmenter mon niveau de formation autrement qu'en me débrouillant seul, sans entreprise. Je doute donc que les entreprises jouent le jeu.

Un manque de confiance ? (peur de voir la flexibilité sans jamais voir le bout de la sécurité ?)

Clairement, il n'y a aucune garantie que les entreprises joueront le jeu.

Et on constate tous que le pays qui a le meilleur système de protection sociale est aussi le produit qui a le plus fort taux de chômage des jeunes. Et on sait tous que ce n'est pas une coïncidence.

Merci de relever que ce débat est très fanco-français, et d'y amener par cette phrase un peu de diversité. Seulement je ne suis pas sûr de bien la comprendre. Quand tu parles du pays qui a le plus fort taux de chômage des jeunes, tu parles de pays européen ? Si oui, je ne crois pas que la Grèce ait vraiment le meilleur système de protection sociale. Après, t'as peut-être confondu avec le deuxième pays européen qui a le plus haut taux de chômage chez les jeunes, l'Espagne. 46%, joli score. Mais à nouveau, leur sécurité sociale est pas top. Du coup le troisième, la Croatie ? Ou juste derrière l'Italie ? Puis Chypre, puis le Portugal (31%) ?

+10 -0

Euh, il est possible de se loger sans avoir de CDI. Il n'est pas nécessaire de faire un emprunt pour se loger.

Difficilement. Les banques sont frileuses en ce moment. C'est possible, selon les cas. Mais si tu veux acheter un petit appartement à Bruxelles par exemple, tu vas avoir du mal. Une de mes collègues (pour l'exemple) désire acheter un appartement à Bruxelles (et pour des raisons liés à son emploi, ne peut aller vivre dans des coins où les prix des biens sont plus abordables), elle travaille depuis 1 an, CDI, bon salaire de surcroît et une vie et des revenus plutôt stables (donc une cliente dont on peut avoir confiance), la banque n'a voulue lui octroyer le prêt demandé que grâce à l'intervention de son père, banquier, apportant une certaine garantie.

C'est un cas assez représentatif de la frilosité des banques même pour des personnes qui ont une certaine stabilité dans leur vie.

Et c'est une personne aisée. Alors oui, il y a effectivement des cas où c'est jouable même avec un CDD (j'en connais) mais je ne suis pas sûr que ce soit la norme, mais bien l'exception. ^^

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Arius : j'aurais dû être plus clair. J'entendais "se loger" au sens large et je pensais à la location. Tu peux te retrouver à travailler, mais payer un loyer peut devenir difficile.

Quand à devenir propriétaire, je n'y pense même pas.

Si je comprends bien qu'il n'y a pas assez de travail pour embaucher quelqu'un, je ne comprends pas la différence entre la "réserve de travail" et le fait d'avoir 35h où je suis payé.

Une entreprise doit réaliser/produire une certaine quantité en fonction de la demande. C'est cela qui constitue sa "réserve de travail" (avec les fonctions de gestion en plus) qui est répartie entre les employés. S'il y a plus de travail on peut faire des heures supplémentaires, OK. Cela n'a jamais impliqué d'embaucher, OK. Mais je vois toujours pas la différence entre ton explication et la mienne.

Ce que je veux dire en parlant d'absence de "réserve de travail", c'est que ce qui fixe la limite utile ce n'est pas une quantité de travail qui dépendrait de l'extérieur (par exemple les commandes), mais qu'elle est fixée par la quantité de travail rentable (qui va rapporter suffisamment d'argent).

Tu peux donc augmenter le travail via les commandes, mais aussi en rendant possible toute une gamme de travail dont l'espérance de gains ne serait pas assez intéressante pour être effectué. C'est d'ailleurs le principe de plein de choses qui sont ou ont été discutées (crédit d'impôt compétitivité emploi, crédit d'impôt recherche, baisse des charges sur les bas salaires, crédit d'impôt sur les chèques emploi service, etc.).

Mais tout ça s'éloigne du débat.

@demandred : je ne vais pas parler de science économique mais juste de la réalité du terrain :) Je ne sais pas ce que tu fais comme boulot, mais pour ma part, j'en exerce un dans le milieu industriel. De l'avis même de ma hiérarchie, c'est un boulot assez dangereux puisque on me garanti statistiquement 2 accidents de travail au cours de ma carrière.

Dans ce cadre, on me demande une fois par moi (pour l'instant) de monter une semaine d'astreinte, ou je vais pouvoir être réveiller en pleine nuit, après une journée de boulot dans les pattes pour intervenir sur des machines dont l'unité utilisée pour compter l'énergie entrante et sortante est le mégaWatt (MW).

Pour l'instant, à l'occasion de ces astreintes (et de tous les autres jours d'ailleurs), je dois me reposer 11 heures minimum avant d'attaquer une nouvelle journée, et je ne peux pas travailler plus de 48h (et 45h sur 12 semaines consécutives). Je ne sais pas si tu as déjà essayer de te faire sortir du lit par un coup de fil et de devoir être en possession de tout tes moyens pour monter dans ta voiture et ensuite réfléchir à la résolution d'un problème, mais crois moi, ce n'est pas facile. Quand tu viens de terminer ta journée à 4h30 du mat, même 11h après, t'es pas forcement au top de tes capacités.

Avec cette loi, ces 11h ne seront même plus obligatoire et on pourra augmenter le nombre d'heure maximum de la semaine. Pour te donner une idée, ça implique donc que je vais pouvoir terminer une intervention à 4h du mat, revenir à 8h, faire ma journée, et potentiellement remettre ça la nuit d'après. Personnellement, je me demande comment je vais tenir sans faire de bêtises qui vont mettre ma santé ou ma vie en péril. Au passage, ça pourra également impacter les riverains (bah oui, les conneries en MW, ça fait des gros trous). Je te laisse donc imaginer ce que ça donne avec des travailleurs du même secteur qui compte en GigaWatts :D

Voilà, donc grosses bises aux économistes qui voient les problème de leur bureau. Ils devraient travailler (du latin tripalium un instrument de torture) un an ou deux, et je suis certain que les théories économiques seraient différentes ;)

Edit : orthographe

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