Nuits debout, votre avis !

Le problème exposé dans ce sujet a été résolu.

Ces témoignages, quand ils sont regroupés comme ici, 10 témoignages qui vont tous dans le même sens… ça pourrait faire croire que tous les jobs sont vides de sens. Comme toujours, dans tous les domaines, on pointe le curseur sur les cas marginaux, les plus exceptionnels. Plus c'est rare, plus on en parle.

Ceci dit, les cas en question ne sont certainement pas rares. Et effectivement, à part les travailleurs manuels type plombier ou boulangers, tous les travailleurs intellectuels vont à un moment ou un autre se demander 'à quoi sert mon job ?'

Un marketeur ou un publicitaire, son rôle sera de survendre un produit ? Quelle est l'utilité sociale de ce job ?

Un juriste aura pour rôle de trouver les failles dans la loi. Et le législateur se débrouille pour que la loi soit le plus tordue possible, pour que les juristes ne tombent pas tous au chômage du jour au lendemain … A part occuper des gens, ça sert à quoi ?

Toutes les formations de type 'sociologue', à quoi mènent-elles ? A des boulots dans le privé, pour vendre des trucs sans vrai intérêt à un maximum de monde ?

A des boulots dans des administrations, pour aider des politiques à faire croire qu'ils travaillent bien ?

A devenir prof, pour former encore plus de sociologues ?

Toutes les formations de type 'sociologue',

elles servent à faire de la sociologie, donc de la science? je suppose que tu es du genre à dire comme sarkozy "à expliquer l'inexplicable on excuse l'inexcusable". C'est mal connaître la sociologie.

Toutes les formations de type 'sociologue', à quoi mènent-elles ?

Elles mènent à des études scientifiques qui permettent de mieux comprendre comment les gens interagissent avec et vivent dans notre société. C'est vraiment inutile, en effet.

+4 -2

Ceci dit, les cas en question ne sont certainement pas rares. Et effectivement, à part les travailleurs manuels type plombier ou boulangers, tous les travailleurs intellectuels vont à un moment ou un autre se demander 'à quoi sert mon job ?'

elegance

Je ne pense pas, non. D'une part, des métiers manuels ingrats, il y en a pas mal (ouvrier dans une entreprise de conditionnement de thon à l'huile par exemple, ça doit être hautement valorisant) et, d'autre part, ce n'est pas parce qu'un métier a une utilité sociale qu'il n'est pas « débile ». Typiquement, un éboueur a une grande utilité sociale, mais sa tâche n'en est pas moins stérile (il n'y a aucune réflexion, aucun savoir-faire, aucune expérience, juste des gestes répétitifs).

Un juriste aura pour rôle de trouver les failles dans la loi. Et le législateur se débrouille pour que la loi soit le plus tordue possible, pour que les juristes ne tombent pas tous au chômage du jour au lendemain … A part occuper des gens, ça sert à quoi ?

elegance

Merci pour ce magnifique troll sur ma branche d'activité. Pour répondre à ta question, le rôle du juriste est, majoritairement, d'étudier le droit (notamment en se tenant informé de la jurisprudence, de la doctrine et de l'évolution des règles), de conseiller les personnes et, enfin, de veiller à la bonne application du droit (que cela soit de manière plus visible en tant que juge ou de manière plus discrète en s'assurant par exemple qu'un bien vendu n'est pas grevé d'une hypothèque, objet d'une saisie ou susceptible d'avoir été construit ou rénové en infraction des normes urbanistiques).

Quant à la complexification du droit, c'est effectivement un gros problème de nos sociétés, mais qui a des causes multiples et qui ne touche pas également les différentes branches du droit (le droit civil par exemple est nettement moins mouvant que le droit fiscal). Sur le plan fiscal justement, c'est un peu le phénomène de la couverture qui est tirée de tous les côtés : chacun essayant d'en avoir un bout pour lui, on fini avec une pléthore d'exceptions…

+2 -1

Gros +1 sur tout ce que dit mon VDD. Je veux bien un minimum de trolls parce que c'est le bar à smoothies mais des discours du café d'en face… Bof, bof.

+0 -3

@ Taurre, Oui, les métiers manuels peuvent très vite être ingrats. Mais ils ont un rôle social indéniable. Si le'éboueur n'était pas la, la société serait invivable.

Dans les témoignages référencés par Davidbrcz, on parle de gens qui écrivent des trucs que personne ne lira jamais, et plus généralement de gens qui pourraient s'arrêter de travailler du jour au lendemain, sans que personne ne s'en aperçoive (en gros le syndrome du bore-out). Le travailleur manuel est à l'opposé de cela. S'il s'arrête de travailler, tout le monde le voit tout de suite.

La réponse de Backmachine était brève, et pleine de bon sens : 'On retrouve un point commun dans tous ces boulots, le service et le marketing.'

Formule brève, mais qui dit tout.

Avec mon côté provocateur et maladroit, je dis exactement la même chose.

L'argument "les publicitaires n'ont pas une utilité sociale"… C'est de la généralisation. Le publicitaire, c'est pas juste "survendre un produit", c'est avant tout quelqu'un "spécialisé" dans la communication et la communication, ça existe dans de nombreuses formes (qu'elle ait un caractère de vente ou non).

L'image d'une ville, de son souffle économique, de ses qualités touristiques et traditions culinaires, ça donne de la visibilité, ça rapporte à la société, à la ville et aux entreprises et autres projets sociaux de ladite ville. Et celui qui prépare ce genre de projets publicitaires apporte en ce sens une utilité à la société puisqu'il lui permet de toucher un public, d'avoir une visibilité qui dépasse souvent ce que le premier échelon aurait songé.

L'une des définitions (parce qu'il n'y en a pas qu'une seule) de l'utilité sociale est celle d'une "mesure du bien-être ou de la satisfaction obtenue par la consommation, ou du moins l'obtention, d'un bien ou d'un service". Elle appert comme étant donc liée à la notion de besoin. Une autre est liée à celle de l'apport à la société, d'une manière générale.

Tant pour la société que pour les éléments qui la composent, la visibilité est un besoin. Toute entreprise (à visée lucrative, sociale, associative, etc.) a un tel besoin. Va dire à un musée que son publicitaire n'a pas une utilité sociale, ne répond pas à un besoin (en réalité, ces besoins se confondent avec ceux du musée qui fait un apport à la société grâce au travail du publicitaire, comme pour un avocat dans sa branche). Sans publicité, le musée n'a pas plus d'utilité que cela puisque ce qui lui permet de subsister est notamment (mais pas que) la visibilité. A moins que tu considères un musée comme n'ayant aucune utilité sociale ? (je demande, quand je lis le troll sur les juristes, je suis en droit d'émettre un doute…)

Alors oui, certains métiers deviennent vite ingrats mais il y a là un caractère subjectif, personnel à l'individu, c'est pour cela qu'évaluer l'utilité sociale d'un métier n'a aucun sens. Déjà que sous l'intitulé d'un même métier, t'as pas forcément les mêmes fonctions. Or, le bore-out est (notamment, mais pas que) lié aux fonctions du travailleur, pas tant à l'intitulé du job. Le métier d'avocat entre aussi, pour certains1, dans cette catégorie. Pourtant, il a un rôle social (pour faire le parallèle avec l'éboueur). Bref, faut vraiment éviter de généraliser des situations. ;)

Très clairement, t'as plus de chance de tomber dans un bore-out en tant qu'employé, qu'ouvrier. Maintenant, est-ce que tous les "travailleurs intellectuels" (que je hais cette distinction) vont se poser ça :

Ceci dit, les cas en question ne sont certainement pas rares. Et effectivement, à part les travailleurs manuels type plombier ou boulangers, tous les travailleurs intellectuels vont à un moment ou un autre se demander 'à quoi sert mon job ?'

Je ne crois pas. Cela dépend de tellement de facteurs que l'on peut juste pas dire que ça concerne tous les travailleurs intellectuels. Déjà que le bore-out concerne en moyenne une personne sur dix et ce, indépendamment du type de travail (intellectuel) accompli.


  1. Oui, pour certains, le métier d'avocat peut devenir ingrat au fil du temps. Surtout pour les avocats stagiaires qui ont du mal, malgré les journées et soirées passées à bosser, à finir leur fin de mois. Certains considèrent vite que leur job, selon les conditions qui leur sont propres, devient ingrat quand tu regardes le temps dingue passé à travailler, les problèmes liés aux points BAJ, la justice et le fait que la classe politique ne réagit pas… pour galérer à atteindre le SMIC. Pour une bonne partie des avocats, c'est pas un eldorado. Ça devient de plus en plus précaire. Et ce n'est que le reflet de la précarité d'une partie des clients aussi (qui ont souvent pas de toit, des problèmes de dettes ou familiaux, pas d'emploi, etc.).  

+2 -4

Tu vas être surpris, mais je suis globalement d'accord avec ce que tu dis.

Mais je vais rebondir sur cette phrase : Déjà que sous l'intitulé d'un même métier, t'as pas forcément les mêmes fonctions

Effectivement, tu parles de publicitaires, d'avocats … BIEN EVIDEMMENT, il y a des publicitaires et des avocats (et des marketeux et des sociologues et … et …) qui sont parfaitement utiles à la société.

Et dans tous ces métiers, et dans plein d'autres métiers intellectuels, il y a aussi des gens chargés de survendre, des gens chargés d'exploiter telle ou telle faille dans le système législatif, des gens chargés de concevoir l'obsolescence programmée… et que sais-je encore.

Il y a un point sur lequel je ne suis pas d'accord, c'est quand tu dis que le bore-out touche plus les employés/ouvriers que les cadres. Soyons clair, je n'ai aucune statistique sous les yeux, juste un peu d'expérience.

Mon sentiment, c'est que le bore-out, c'est le résultat d'une déception : on espérait s'éclater au boulot, et un jour, on constate qu'on est placardisé, ou qu'on s'ennuie. D'où une déception.

Le type qui est ouvrier ou employé est relativement à l'abri contre cela. On ne peut être déçu par le monde du travail que si auparavant, on a cru que le travail serait épanouissant. Et justement, l'ouvrier ou l'employé n'ont aucune illusion. l'un comme l'autre ont tout de suite considéré le travail comme une nécessité 'alimentaire'. A l'opposé, le cadre considère le travail comme une façon de briller, comme une façon d'être reconnu. Il est donc beaucoup plus susceptible d'être déçu.

D'ailleurs, même si c'est assez biaisé, on constate que les témoignages apportés par Davidbrcz sont des témoignages de cadres. Ou en tout cas de gens ayant fait des études supérieures.

Tu vas être surpris, mais je suis globalement d'accord avec ce que tu dis.

Non, je ne suis pas surpris. En te lisant maintenant, c'est nettement plus clair que dans le post que je citais.

Effectivement, tu parles de publicitaires, d'avocats … BIEN EVIDEMMENT, il y a des publicitaires et des avocats (et des marketeux et des sociologues et … et …) qui sont parfaitement utiles à la société.

D'où le fait que je ne comprends pas le post cité, vu que tu partais (ou en apparence du moins) dans le sens opposé.

Il y a un point sur lequel je ne suis pas d'accord, c'est quand tu dis que le bore-out touche plus les employés/ouvriers que les cadres. Soyons clair, je n'ai aucune statistique sous les yeux, juste un peu d'expérience.

Bah, en tous cas, ce sont les cas qui reviennent le plus souvent. Du moins, en ce qui concerne l'un des points qui entrent dans la notions de bore-out, à savoir le fait de ne plus rien à voir à faire une fois toutes les tâches accomplies et de s'ennuyer littéralement. Pour connaître un peu le domaine du bâtiment (plafonnage), même si de prime abord, ça semble un boulot assez "répétitif" qui pourrait mener à des cas de bore-out. Mais en fait, non. Chaque chantier étant unique en soi, t'as toujours quelque chose à faire et cela en est même artistique (dans le sens que voir bosser un gars expérimenté, passionné, c'est impressionnant la qualité du travail, la technicité). Je ne dis pas qu'il n'y a pas de cas de bore-out pour les ouvriers, c'est probablement le cas. J'ai pas abordé les cadres, par contre. J'ai donné un avis perso sur ouvrier/employé, pas les cadres. Je suis plutôt d'accord avec toi là-dessus. C'est en tous cas également mon ressenti les concernant.

+0 -1

J'ai beaucoup de mal à suivre ton raisonnement. Tu dis d'abord :

Très clairement, t'as plus de chance de tomber dans un bore-out en tant qu'employé, qu'ouvrier.

Puis quelques heures plus tard :

Je ne dis pas qu'il n'y a pas de cas de bore-out pour les ouvriers, c'est probablement le cas.

Bizarre.

Bha c'est pas incompatible ^^

D'un coté les ouvriers font moins de burn out que les cadres mais ils en font quand même.

C'est comme si je dis : Les gens à bac+5 sont moins au chômage que ceux sans le bac mais il arrive que certains bac+5 soient au chômage quand même.

+0 -1

J'ai beaucoup de mal à suivre ton raisonnement. Tu dis d'abord :

Très clairement, t'as plus de chance de tomber dans un bore-out en tant qu'employé, qu'ouvrier.

Puis quelques heures plus tard :

Je ne dis pas qu'il n'y a pas de cas de bore-out pour les ouvriers, c'est probablement le cas.

Bizarre.

elegance

C'est vrai que ce raisonnement est très difficile à comprendre. C'est un peu comme s'il disait que t'as plus de chance de mourir dans un lit que dans un accident d'avion, tout en affirmant qu'il est très probable que certaines personnes décèdent dans des accidents d'avion. C'est complètement contradictoire, absurde, incompréhensible, paradoxal, etc.

+3 -1

J'ai beaucoup de mal à suivre ton raisonnement. Tu dis d'abord :

Très clairement, t'as plus de chance de tomber dans un bore-out en tant qu'employé, qu'ouvrier.

Puis quelques heures plus tard :

Je ne dis pas qu'il n'y a pas de cas de bore-out pour les ouvriers, c'est probablement le cas.

Bizarre.

elegance

A ma connaissance, les cas les plus fréquents concernent des employés, même si je pense que ça existe coté ouvrier. Maintenant, on ne peut fondamentalement exclure que le taux soit similaire dans les deux cas. Toutefois, la plupart des statistiques (relativement "précises") sur lesquels je suis tombé semblent porter bien plus sur les travailleurs ayant un statut d'employé que d'ouvriers. Cela peut être inhérent à (notamment) deux choses : soit, les études portent principalement sur les employés car l'on constate qu'ils y sont plus soumis et forment ainsi la "population à risque", soit l'absence d'études en ce qui concerne les ouvriers est liée à une méconnaissance (moins (ou pas) de cas découverts/nb de cas réels) de cas. Visiblement en tous cas et sauf données contraires, les ouvriers semblent avoir moins de pépins de ce coté-là.

+0 -1

Oups, j'ai confondu burn out et bore out, my bad !

C'est intéressant de se demander pourquoi un employé s'ennuie plus qu'un ouvrier alors que a priori on pourrait penser que l'ouvrier n'a pas non plus une tâche très valorisante…

Peut-être que l'ouvrier ayant souvent une tache plutôt manuelle il a moins la sensation d'ennui et d'inutilité car son corps est toujours occupé. Alors qu'un employé qui serait deux heures à attendre un client ou un evenement sans rien faire aurait beaucoup plus se sentiment de ne rien faire et d'inutilité.

De ma petite expérience personnelle, ayant travaillé l'été à l'accueil dans une banque je trouvais que le sentiment le plus dominant étant justement l'ennui : attendre toute la journée sur une chaise pour voir passer quelques clients dans la journée, et bien souvent ils ne viennent que pour retirer au distributeur ce qui limite les échanges… Alors que quand j'ai fait les vendanges c'était physiquement plus fatiguant mais il n'y avait pas du tout se sentiment d'ennui voir d'inutilité.

Évidement c'est juste un cas personnel qui ne saurait être généralisable mais je me dis que c'est pas totalement stupide de voir les choses ainsi.

+1 -0

Tu es le seul à parler de burn out (qui est une surcharge de travail ou de stress). Ici cela parle du bore out donc de l'ennui, l’inutilité et de la dévalorisation de son travail.

C'est donc très différent et ne concerne pas les mêmes employés. ;)

+1 -1

Tu es le seul à parler de burn out

Ouuuuups au temps pour moi en effet… :( je vais éditer mon message du coup !

+1 -0
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