Ahah. C’est un travail de longue haleine d:. La première fois que j’ai imaginé le monde de Nexus, c’était avant le début de ma thèse, il y a presque trois ans. Les idées de base étaient là, notamment le fait que ça se passerait sur une île et le côté « science-fiction fantastique ».
Par la suite, je m’y suis remis récemment et beaucoup de choses ont évolué. Globalement, quand j’essaie d’inventer un univers, j’essaie en permanence de tout remettre en question. C’est un processus de longue haleine, parce ce que ça consiste à trouver « pourquoi ça ne marche pas ». Je ne pense pas que ça soit optimal, comme technique, mais le fait de toujours me demander si ça paraît crédible, si ça « fonctionne » me permet en quelques sortes de challenger mon univers.
Ensuite, il faut lutter contre ce que j’appelle « la tendance du kikoolol » (terme péjoratif que j’ai gardé de mes longues années sur divers fora RP). Globalement, il s’agit d’éviter l’écueil du personnage parfait, élu entre tous les autres, trop fort, trop classe, etc. L’important, dans un personnage et plus particulièrement un personnage que le lecteur va devoir suivre pendant plusieurs pages, c’est à mon avis qu’il paraisse « vrai » et pour ça, il doit avoir des défauts. Il doit avoir des faiblesses. Il doit avoir des mauvais côtés. J’ai notamment un faible pour les personnages un peu cabossé par la vie et qui présente une franchise agressive pour se protéger é_é.
Du coup, c’est un processus itératif. Ce que j’aime bien faire, c’est de parler de mon idée à quelques gens dont je sais qu’on est sur la même longueur d’ondes pour ce genre de choses. Si je n’ose pas évoquer un détail/le trouve soudainement ridicule, c’est sans doute qu’il tombe dans ma « tendance du kikoolol ». C’est une forme d’auto-censure, mais dans le bon sens x). Après, ça peut aussi m’amener dans des impasses ou je n’arrive plus à sortir : par exemple, Purgatoire, mon premier NaNo, que je n’arrive pas à finir parce que je n’arrive pas à répondre à certaines questions d’une manière qui me satisfasse.
Après, le processus d’écrire est aussi un très grand catalyseur d’idées. Il faut accepter que ce que tu écris à un instant t sera différent de ce que tu auras pu écrire à un instant t + 1 et en jouer. J’aime beaucoup me surprendre moi-même avec une idée que je n’avais pas du tout vu venir.
J’ai deux grandes difficultés : rentrer dans les détails de mes univers, notamment au niveau des descriptions. Comment est-ce qu’ils s’habillent par exemple ? Dans Nexus, j’aimerai trouver une inspiration pour imaginer un style vraiment de là-bas, mais je n’ai pas encore eu l’inspiration. Et trouver des noms. Mais mon expérience m’a appris qu’un nom sonne toujours bizarrement au début à mes oreilles, mais qu’avec le temps je m’y habitue et je finis par aimer.
Voilà voilà. Je ne sais pas si je peux donner d’autres détails.