Retour sur mes débuts dans le monde du travail #1 : le lieu

Questionner son début de carrière

J’ai terminé il y a peu mon école d’ingénieurs d’informatique (c’est-à-dire Bac+51). Suite à un stage de six mois en entreprise, je me retrouve catapulté sur le marché du travail et travaille actuellement dans une start-up londonienne développant un outil pour créer des modèles simulés (notamment pour faire des prédictions).

Au cas où vous vous poseriez la question, oui ça me plait. Les défis sont stimulants et combinent mathématiques et informatique, ce que je recherchais. Toutefois, je questionne de plus en plus mon quotidien et ce sont ces interrogations que je souhaite partager avec vous aujourd’hui. Je me permets d’être exhaustif à leur sujet non pas pour raconter ma vie mais pour initier plusieurs pistes de réflexion.

Pour ne pas obtenir un seul billet à rallonge et au contenu éparpillé, ce qui découragerait la lecture et rendrait les commentaires moins constructifs car dispersés, je découpe le contenu en une série de billets.

J’inclue tout au long du billet des blocs « Leçon » pour résumer ce que j’ai appris. La leçon s’adresse à moi, je ne vous la fais absolument pas.

Qui plus est, malgré le ton un peu affirmatif, gardez en tête que j’ai peu d’expérience du monde du travail et manque donc probablement de recul sur ces questions. Aussi, ne prenez pas mon propos pour argent comptant, n’oubliez pas qu’il est subjectif et n’hésitez pas à le nuancer ou à le remettre complètement en question.

Un lieu urbain

Londres, c’est une grande ville. C’est bruyant et il n’est pas facile d’écouter les oiseaux chanter le midi en mangeant. Ce n’est pas facile non plus le week-end puisqu’il est laborieux de quitter la ville : ça prend du temps et ça revient vite cher.

Pour éclaircir le contexte, j’ai grandi à la campagne et suis émotionnellement réceptif à la nature et au calme. Londres ne fut donc pas un choix très pertinent de ce point de vue. Je ne dis pas que vous n’aimerez pas la ville, simplement que c’est un aspect auquel on ne pense à priori pas beaucoup avant de se retrouver enfermé comme dans mon cas. Surtout qu’en tant qu’étudiant, la question du lieu est secondaire puisqu’on va généralement, il me semble, là où est ce qu’on veut faire, ou tout simplement là où on est pris.

Leçon

Se renseigner sur le lieu de travail en plus du travail lui-même.

Des aliments de qualité moyenne

Un autre argument en défaveur de Londres est la nourriture. Détrompez-vous, on est loin du rôti bouilli ou de la jelée clichés (même s’il y en a et que ce n’est pas forcément mauvais) : Londres est très internationale et on peut manger de toute nationalité (je ne suis néanmoins pas suffisament expert pour juger de la qualité). Par contre, dénicher des produits frais ou de bonne qualité (j’ai rarement vu si peu de boucheries par exemple) est un défi en soi. C’est clairement un inconvénient si vous aimez cuisiner ou, au contraire, manger de bonnes choses sans passer trop de temps à la préparation du repas (ni payer le restaurant). Ça peut paraître accessoire, mais la nourriture nous concerne au quotidien, donc il me semble important d’y prêter attention pour ne pas se faire piéger (quitte à décréter que ça n’a pas d’importance).

Leçon

Penser à se renseigner sur la nourriture si on y attache de l’importance.

Un choc culturel limité

Pour revenir sur le caractère international de Londres, il en découle que le choc culturel n’est pas si grand. Que ce soit une bonne ou une mauvaise chose dépend j’imagine de la personalité, mais je souhaite surtout relever un préjugé possible : changer de pays ferait vivre des expériences inédites. C’est tout à fait possible (il n’est d’ailleurs pas nécessaire de voyager pour ça), mais attendez-vous dans ce genre de villes occidentales à retrouver les McDo, les perches à selfies et compagnie. Changer de pays ne semble donc pas une garantie de nouveauté (bien qu’il y en ait un minimum, à commencer par le changement de langue), surtout si on prend en compte l’attrait de l’humain pour ce qui lui est familier.

Leçon

Tempérer nos attentes d’aventures palpitantes.

Une présence répétée sur le lieu de travail

Jusqu’à présent, j’ai parlé du lieu de vie mais il y a aussi le lieu de travail. Et on y passe beaucoup de temps. Etudiant, je n’avais pas toujours un emploi du temps chargé et il n’était pas rare de passer une partie de la matinée chez moi ou de rentrer en milieu d’après-midi. Maintenant, je suis de 9h à 18h au bureau. Personnellement je le supporte plutôt bien mais il me semble intéressant de se renseigner sur le travail à distance (possiblement à distance à temps partiel seulement, le reste du temps au bureau). C’est un point sur lequel il est possible de négocier, plutôt que de demander un salaire plus avantageux par exemple (comme on manque de recul en début de carrière, on intègre je crois peu de critères dans nos négociations, si encore on prend la peine de négocier).

Leçon

Se renseigner sur la possibilité de travailler de chez soi (même si ce n’est qu’un ou deux jours par semaine), voire filtrer les opportunités selon ce critère.

En cas d’impossibilité, se renseigner sur la qualité du lieu de travail. Est-il bruyant ? Les locaux sont-ils récents ? Serai-je assis sur une chaise en bois toute la journée ou pourrai-je bénéficier de chaises appropriées, voire d’un sofa pour profiter d’un momente de détente ? Y a-t-il de quoi se préparer à manger ? Etc.


  1. Je précise pour donner une idée de l’investissement en temps.



J’ai parlé de Londres parce que c’est là où je suis, mais ce n’est qu’un prétexte pour soulever les questions et présenter les leçons reçues lors de ce début de carrière.

Et vous :

  • Vous êtes-vous posé ces questions ou fait ces remarques ?
  • Dans quelles circonstances ?
  • À quelles prises de décision ont-elles mené ?
  • Travaillez-vous dans un environnement atypique ? Par exemple, un pays où il fait particulièrement bon d’exercer son métier.

19 commentaires

Personnellement je me suis retrouvé à chercher du boulot dans l’informatique fin 2008. Or, fin 2008, c’était la crise, donc en étant débutant, c’était la région parisienne presque obligatoire si on voulait un boulot intéressant.

Sauf que si mes parents habitent dans le coin et que j’y ai passé mon adolescence, ça ne veut pas dire que je l’apprécie pour autant : le climat est pourri (on ne voit pas le soleil), c’est pollué, l’immobilier vaut une fortune et la moindre activité nécessite de se taper des plombes en transport.

Donc, au bout de sept ans quand mon boulot a commencé à vraiment gonfler, j’ai cherché ailleurs. Et j’ai trouvé là où je pensais qu’il n’y avait pas vraiment de boulot, parce que les offres ne remontaient pas sur les canaux que j’utilisais : à Montpellier.

Honnêtement, depuis, y’a un truc qui me manque vraiment à Paris, c’est les concerts. Je dirais bien aussi « les expos et tout », mais ça en vrai j’y allais jamais (trop chiant). En échange, je gagne plein de soleil, j’ai enfin pu acheter (et mon appart a littéralement doublé en surface), je fais la majorité de mes trajets pour le boulot ou pour le loisir à vélo, et je suis beaucoup moins enrhumé.

Donc oui, choisir sa ville si on en a la possibilité, c’est un point important, même en restant en France métropolitaine.

Cela dit, deux points importants :

  1. Il faut se renseigner sur ce qu’est la vie sur place face à ce qu’on attend vraiment (et pas face à ce qu’on imagine attendre, ce qui peut être très différent).
  2. En informatique, il y a du boulot en province. Ici on essaie de recruter des développeurs expérimentés, on galère, y’en a pas. Par contre les offres ont plus qu’à Paris tendance à rester au sein de réseaux et à ne pas sortir sur des sites très publics. Si vous bossez dans l’informatique, cherchez les communautés de dev des villes que vous visez, vous aurez les offres avec.

Salut,

Vous êtes-vous posé ces questions ou fait ces remarques ?

Pour les points 1, 2, oui, le 3 n’est pas applicable pour moi étant resté dans le même pays. Pour le 4, je ne me suis pas vraiment attardé dessus, non, les points 1 et 2 étant les plus importants pour moi. ^^

Comme toi, j’ai dû migrer d’un milieu résidentiel semi-campagnard vers Bruxelles alors que j’apprécie particulièrement le calme et le vert. Cela n’atteint pas le même niveau que Londres étant donné que j’habite plutôt dans une zone résidentielle, mais le changement est là en termes de bruit et de monde.

Quand on vient d’un milieu calme, cela pèse bien entendu sur la qualité de vie, toutefois, il y avait un critère plus important à remplir dans mon cas. D’une part, étant de nature anxieuse, je souhaitais éviter de dépendre de la voiture ou des transports en commun pour me rendre sur mon lieu de travail (trop d’aléas et/ou de contraintes pour moi) et, d’autre part, réduire les temps de trajet afin de maximiser mon temps libre. Habiter à la campagne en devant se farcir des trajets d’en moyenne plus d’une heure (sans compter les aléas) n’aurait pas eu de sens pour moi.

J’ai donc choisi un appartement à environ 20–25 minutes de marche de mon lieu de travail (avec possibilité de prendre le bus en cas de très mauvais temps ou autre).

Pour ce qui est de la nourriture, je m’étais également renseigné sur la présence de commerces où je pourrais me procurer des produits frais (étant un grand adepte de soupes fraîches). Dans mon cas, je n’ai pas de problèmes à ce niveau, j’ai du choix.

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  • Vous êtes-vous posé ces questions ou fait ces remarques ?

Oui, mais relativement "sur le tard". Au début, vivre à Paris ne me dérangeait pas tant que ça. Quoique j’ai alterné assez régulièrement entre la vie en banlieue, les Yvelines, Paris même et maintenant la rase campagne, tout en continuant à travailler à Paris ou proche banlieue.

  • À quelles prises de décision ont-elles mené ?

Au bout de quasiment 10 ans de carrière, je me suis simplement fait construire une maison à la campagne à 1h30 de Paris, et je travaille très régulièrement en remote le matin (pour déposer mon fils à l’école sans pour autant que ce soit la course), voire des journées entières (parce que quand on vit au calme, c’est bien d’y rester pour éviter les context switch). Et au boulot, le constat que je fais est que malgré ma position de tech lead, l’équipe s’en accommode très bien : on sait s’organiser pour les réunions et ma hiérarchie me fait confiance pour livrer mon travail en temps et en heure (parfois en avance) avec la qualité voulue.

Je compense la perte de stress et le gain global en qualité de vie par une plus grande efficacité. La conclusion pour moi, c’est que c’est payant.

À ce niveau, on est vraiment privilégiés en informatique : ce genre de pratique se démocratise de plus en plus (ça fait un moment que je fais comme ça), et globalement, ça marche. C’est peut-être plus facile dans des petites structures, cela dit.

+1 -0

Je trouvais que Londres (et sa banlieue qui est extrêmement proche) avait beaucoup de grand parc/champ où on pouvait s’isoler des voitures. Peut-on vraiment trouver une métropole plus verte en Europe ? Tu as même le Mayfield Lavender farm pour entendre le bourdonnement des abeilles/bourdons. Après les déplacements font partie du budget légèrement compensé par la gratuité de l’eau.


Je suis aussi très déçus des produits alimentaires de Londres (niveau bouf, je suis assez strict. Je ne mange jamais de plat pré-cuisiné et quasi-jamais fast-food).


Si possible, je serais pour minimiser (dans l’ordre de préférence) :

  1. Le temps pour aller au travail (si pas de télétravail) ;
  2. La possibilité de rejoindre le centre-ville/centre d’intérêt à pied ;
  3. Le temps de faire les courses/acheter du pain ;
  4. La nécessité d’une voiture (+ prix d’un garage/parking) ;
  5. Le temps pour attraper un transport pour aller travailler.

NB : Eviter de faire le signe 2 par réflexe avec votre main (index + majeur) quand un vendeur à mal compris que vous vouliez 2 boissons ou autres, ça peut vous éviter pas mal de problème. :-°


J’aime bien tes leçons, j’en ai quelques une aussi notamment : mon bureau aura-t-il de vrai ampoule à LED avec un nombre de lumen suffisant qui éclaire vraiment le bureau ? C’est mortel sur PC d’avoir un contraste avec la lumière de la fenêtre quand tu l’as sous les yeux, tu ne vois pas bien l’écran. :lol:

Et la qualité minimum acceptable d’un écran de pc, on en parle ? Ca devrait être définit par le code du travail pour nos pauvres yeux. :(

J’aime bien tes leçons, j’en ai quelques une aussi notamment : mon bureau aura-t-il de vrai ampoule à LED avec un nombre de lumen suffisant qui éclaire vraiment le bureau ? C’est mortel sur PC d’avoir un contraste avec la lumière de la fenêtre quand tu l’as sous les yeux, tu ne vois pas bien l’écran. :lol:

Et la qualité minimum acceptable d’un écran de pc, on en parle ? Ca devrait être définit par le code du travail pour nos pauvres yeux. :(

A-312

Je pense pas que y en ait pour les écrans, mais le code du travail impose bien un éclairement minimum pour le tertiaire. De 200 ou 300 lux si je me souviens bien.

Pour rebondir donc sur ton billet Vayel, personnellement je ne suis qu’en apprentissage mais je peux déjà commencer. Sachant que je suis en centre de Nîmes.

Le milieu urbain

Je suis tout à fait d’accord. J’ai emménagé il y a 2 semaines, et je manque déjà d’espaces verts au quotidien. Après, avec le train je peux aller dans plein de coins sympas les week-ends. Mais j’aimerais vraiment un parc dans lequel me balader le soir. Plus de verdure tout court en fait.

L’avantage, c’est que je ne suis là que pour 1 an. Donc après, je rebouge ailleurs.

D’un autre côté, un centre-ville sympathique et bien fourni, c’est très agréable aussi. Même rien qu’à Nîmes, je peux comparer à celui de Montpellier… et l’envier…

La qualité de la nourriture

Là aussi je te rejoins. J’ai accès à un magasin local, bio et vrac, et en plus à des paniers de légumes locaux livrés chaque semaine dans ce magasin. C’est vraiment bien pour la qualité de vie. Il y a de grands marchés aussi à Nîmes, mais j’ai même pas besoin d’y aller du coup.

Choc culturel

Je ne suis pas sûr de chercher un choc culturel. Par contre, dans le genre, j’aimerais pouvoir me promener, faire de la randonnée dans des coins sympas et accessibles sans voiture. C’est ce qui se rapproche le plus des attentes d’aventures.

Présence au travail

Alors pour le coup, être apprenti ne va pas me faciliter le télétravail. Par contre, mon employeur est très cool sur les horaires. En fait, ils sont libres tant que je fais mes 35h. Et tout le monde travail sur 4 jours et demi. Sachant que la demi-journée est au choix. Et c’est un vrai plus.

Le télétravail, j’aimerais beaucoup. Mais bon, on verra plus tard.

D’un autre côté, étant très proche de mon lieu de travail, 20 minutes à pieds, ça se ressent vraiment au quotidien. En cours, au contraire, je suis à 1h30 de mon IUT et ça c’est crevant.

+0 -0

Merci pour tous ces témoignages, même si je ne serai pas amené à travailler dans le même secteur, je pense que certaines remarques d’ordre général restent valables.

Je me suis posé une question un peu similaire en choisissant ma fac et j’ai retenu Paris essentiellement parce que c’est là qu’on y trouve les facs avec le meilleur niveau. Un peu comme toi, j’y suis allé assez naturellement sans forcément penser à ce que cela pourrait impliquer comme changement dans le style de vie. Finalement, j’aime beaucoup Paris, mais les ciels étoilés de campagne me manquent vraiment…

Aux personnes qui font du télétravail, je serais curieux de savoir quelles sont les conséquences de l’éloignement par rapport à votre équipe. Est-ce que vous arrivez à être aussi efficace dans votre communication ? (Quand on a une question très simple par exemple, on est peut-être plus réfractaire à décrocher son téléphone qu’à simplement demander rapidement si la personne est à côté, non ?) Est-ce qu’au contraire le fait d’être moins « dérangé » permet d’être plus productif ?

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Quand on est étudiant, c’est vrai qu’on ne se pose pas toutes ces questions: on va là où on peut/doit aller, un point c’est tout.

Maintenant que je ne suis plus étudiant, je considère entres autres que moins de temps on passe dans les transports, mieux on se porte. Les transports, c’est toujours du temps perdu et du stress.

C’est du temps perdu:

  • On ne travaille pas vraiment (même dans un train particulièrement silencieux et en 1ère classe, on n’arrivera jamais à se concentrer aussi efficacement qu’au bureau ou à la maison)
  • On ne dort pas vraiment (on peut somnoler, oui, mais de nouveau ça n’a rien à voir avec son lit ou son canapé)
  • ON ne passe pas vraiment du temps pour soi (jouer à des jeux débiles ou regarder facebook sur son téléphone, est-ce que ça permet de se changer les idées ? ET écouter la musique à s’en rendre sourd est-ce que ce n’est pas juste du "remplissage" parce que de toute façon on n’a rien d’autre à faire ?)

Et c’est du stress. Qu’on ait un train par heure ou un bus toutes les 10 minutes, ça reste du stress quand même:

  • Vite, il est 17h38, on bus est à 41
  • Ah mince il est 42, je dois attendre le prochain dans 9 minutes; qu’est-ce que je peux bien faire pendant 9 minutes ? je glande au bureau ou bien je vais me les geler un petit coup dehors ?
  • "Annonce de retard. l’ICN pour Lausanne circule avec environ 4 minutes de retard"; fait ch###, ça va me faire rater ma correspondance
  • "La ligne 12 est bloquée à cause d’un problème technique"; Arf du coup comment je fais ? par où je passe maintenant ?

ET en plus, en Suisse en tout cas, ça peut coûter cher…

ET ne me dites pas que la voiture c’est mieux, avec les bouchons et les cons qu’il y a sur la route.

Actuellement, je mesure vraiment le confort que j’ai de pouvoir aller au travail à pied en 20 minutes. Au début je n’y croyais pas, mais ça change vraiment la vie. 20 minutes de marche (et sans regarder son téléphone s’il vous plaît), ça laisse le temps de prendre l’air et de se déconnecter; avec l’assurance qu’à midi ou à minuit, on met toujours le même temps pour retourner chez soi.

+3 -0

Aux personnes qui font du télétravail, je serais curieux de savoir quelles sont les conséquences de l’éloignement par rapport à votre équipe. Est-ce que vous arrivez à être aussi efficace dans votre communication ? (Quand on a une question très simple par exemple, on est peut-être plus réfractaire à décrocher son téléphone qu’à simplement demander rapidement si la personne est à côté, non ?) Est-ce qu’au contraire le fait d’être moins « dérangé » permet d’être plus productif ?

Je ne fais pas de télétravail, mais j’ai des collègues qui en font, donc je peux faire l’autre côté du miroir. Et je ne suis pas dans l’informatique !

Quand il y a des problèmes de communication dans une équipe, je pense que ce n’est pas lié au télétravail. Il y a de gros problèmes de communication dans mon projet, malgré la proximité. À l’inverse, j’ai eu des cas de flow sur plusieurs jours avec un collègue en télétravail.

Pour ce qui est de la productivité, je pense que ça peut être bénéfique en fonction de la culture de l’entreprise et de l’environnement de travail. Je passe des journées à changer de contexte à cause d’interruptions régulières, sans avancer sur la tâche d’intérêt. Tu peux avoir un gain avec le télétravail, mais si la culture est à l’interruption, ça peut ne pas avoir d’effet : on te téléphonera quand même.

Finalement, le télétravail n’est pas très différent du travail sur place, à condition que la culture de l’entreprise s’y prête. Si on convoque des réunions trois fois par jour, qu’on change de plan toutes les heures et qu’on veut tout immédiatement, le télétravail marchera moyen, même si tu peux justement de protéger de cette culture. À l’inverse, si les objectifs sont clairs, les gens autonomes, l’information bien partagée, le télétravail fera gagner en qualité de vie, sans impacter notablement la manière de travailler.

Bref, ce n’est qu’un avis !

Perso, le télétravail ne change pas énormément de choses en termes de communication à mon boulot, mais c’est parce qu’on a structuré ensemble notre façon de communiquer :

  • D’abord on ne fait plus de réunions à la rache : elles sont prévues plus de 24h à l’avance dans le calendrier, commencent à l’heure et terminent à l’heure, donc on se debrouille pour être présent physiquement autant que possible quand on a une réunion prévue. On fait aussi attention, si on a vraiment besoin d’une personne, à prévoir la réunion à un moment où elle sera là.
  • Personne n’est censé être indispensable : sauf cas particulier on ne mobilise pas toute l’équipe pour une réunion, tant qu’un membre y participe. La plupart des réunions est donc optionnelle par défaut : on peut (et il est normal de) les zapper quand le sujet ne nous intéresse pas ou qu’on estime avoir plus important à faire.
  • On communique sur IRC. La réponse peut venir 10 ou 15 minutes après la question, mais on ne fait pas sonner un téléphone pour une broutille.
  • On essaye d’avoir un bus factor élevé : pour chaque question, il devrait y avoir plus d’une personne capable d’y répondre. Donc on la pose sur un chan public plutôt qu’en privé.
  • Quand je vois que j’ai été souvent interrompu par des questions sur un thème précis, je me debrouille pour faire une réunion de formation sur ce sujet à l’itération suivante, dans le but de rendre les gens de mon équipe plus autonomes. Et les slides de ces réunions (techniques) finissent versionées en markdown dans le repo du projet, avec le reste de sa doc technique : les nouveaux arrivants peuvent facilement les trouver.
  • etc…

Alors bien sûr ce genre de truc ne se met pas en place du jour au lendemain, mais quand on y fait régulièrement attention, on finit par rendre le processus beaucoup plus fluide, lentement mais sûrement.

C’est un des bénéfices d’avoir fait adopter SCRUM dans ma boîte : on fait plus attention à notre capacité à faire du bon boulot et à ce qui nous freine, et surtout on a un moment privilégié pour en causer tous ensemble toutes les deux semaines. Par contre clairement, je bosse dans une structure qui s’y prête, c’est-à-dire avec un petit nombre de gens ouverts et intelligents, avec lesquels il est aisé de trouver des compromis.


Par contre le témoignage de @QuentinC sur les transports me laisse un peu perplexe : j’ai 40 minutes de train pour me rendre à Paris et globalement, je ne trouve pas que ce soit 40 minutes perdues.

  • Je bosse sur un tuto ou des slides ou je me cultive en lisant ou en écoutant de la musique activement (ce qui est indispensable quand on veut progresser en musique), ou en browsant les forums de ZdS.
  • Le soir, j’en profite pour relire des PR, améliorer les commentaires, écrire des tests unitaires, simplifier le code pour le rendre plus lisible… Ou bien faire comme le matin quand j’estime que j’ai eu ma dose.

Globalement, en 40 minutes je trouve toujours un truc utile à faire. Pas des trucs vitaux, mais utiles néanmoins.

Plus facilement qu’en 20 minutes de métro en tout cas.

+3 -0

Comme mes VDD, j’appuierai le fait que le télétravail force à ce qu’il y ait une communication claire, qui ne se base pas sur de la transmission d’informations par bruits de couloirs. Ce qui veut dire réunions prévues à l’avance, enregistrées pour ceux qui ne pourraient pas y assister, et avec un compte-rendu écrit dans l’idéal.

Pour les simples questions, les outils numériques font qu’il est facile d’envoyer un message à quelqu’un pour la lui poser. Il est possible que cette personne ne réponde pas dans l’immédiat, justement parce qu’elle est déjà occupée par une tâche et ne veut pas avoir à changer de contexte toutes les cinq minutes. Il faut alors adopter une vision asynchrone du travail, poser les questions avant qu’elles ne deviennent bloquantes, et prévoir d’autres tâches en cas de blocage. Quitte aussi à vraiment insister ou demander un appel audio/vidéo si le point est urgent.

Et oui, je trouve que c’est un gain net en productivité. Tu peux vraiment t’isoler pour te consacrer à une tâche, sans craindre la moindre interruption. Le confort aide aussi, déjà tu évites la fatigue due aux transports (quand il y en a), mais tu es aussi assez libre sur ton cadre de travail. Si tu te sens mieux à un moment d’aller bosser dans ton canapé, tu peux le faire.

Comme mes VDD, j’appuierai le fait que le télétravail force à ce qu’il est une communication claire

Tout à fait. J’ai fait pendant 1 an du télétravail à coup de 3–4 jours à la maison par semaine. Ça a mis clairement évidence les soucis de communication en interne de mon client. :D

C’est l’exemple type d’une entreprise mal organisée. Réunions organisées à l’arrache et qui mobilisent pendant trop de temps tous les gens conviés alors qu’ils ne sont utiles qu’une fraction de ce temps. Peu de communications internes, donc difficile de savoir qui devait faire quoi pour quand. Beaucoup d’interruptions car comme les informations sont mal transmises (peu de specs, peu de compte rendus de réunion, etc.) faut toujours poser des questions pour savoir comment fonctionne le produit. Les outils internes comme le rapport de bogue n’est pas utilisé, donc on envoie des courriels à droite et à gauche pour signaler les problèmes (et parfois pour nous parler d’un bogue déjà identifié et corrigé). Ces outils n’étaient pas accessibles de l’extérieur, car n’étant pas interne je n’ai pas le droit au VPN. Dois-je préciser qu’ils utilisaient SVN ? Et aucune autonomie possible, car le savoir n’est pas transmis et personne ne lit les docs de toute façon. Cela génère beaucoup d’interruptions et d’interactions superflues.

Pour enfoncer le clou, ils ne sont clairement pas asynchrone. Exemple typique, j’ai un rendez-vous médical en heure de boulot (un des avantages du télétravail, les horaires sont plus flexibles), je reçois un message Skype qui me dit bonjour. Mais quand je rentre c’est trop tard, le gars est déjà parti. Donc je ne saurai la raison de ce début de conversation que le lendemain. Impossible pour moi de le traiter avant.

Puis enfin, je serais remplacé fin du mois prochain sur cette mission. Mon remplaçant est déjà sur place. Je reçois encore des courriels pour définir de nouvelles fonctionnalités… mais mon remplaçant n’est absolument pas inclus dans la conversation et donc pas notifié. Pour la passation du savoir cela va être délicat à ce rythme.

Et quand bien entendu ces éléments sont évoqués comme un frein à la bonne marche de l’entreprise, tout est nié en bloc et ils renforcent leur défauts à coup de réunions physiques plus intenses.

Pourtant, même sans télétravail, il est nécessaire d’avoir une communication qui rend le télétravail efficace. Les gens peuvent être absents pour maladie ou vacances. Voire quitter l’entreprise rapidement, une démission ça arrive vite. Il est nécessaire que l’entreprise puisse avancer sans être gêner par ces évènements.

D’autant plus que la mauvaise communication interne est souvent liée à un mauvais processus de travail. Peu de documentations, peu de tests, des délais absurdes. Des livraisons faites à l’arrache et donc peu fiables ce qui a bien entendu un impact fort.

+4 -0

Je dois dire que ça me surprend ce que vous dites sur les réunions. Vous arrivez à rester aussi organisés en permanence ? Même quand y’a une urgence (un bug critique par exemple ?), y’a pas de tentation de bousculer le planning et de faire une réunion au dernier moment ? Ou d’être un peu plus négligent sur le compte-rendu ?

L’exemple n’est peut-être pas très pertinent, mais dans un service de radiologie qui comporte une IRM, il y a beau avoir un planning avec parfois un temps d’attente de plusieurs semaines/mois, s’il y a un patient qui se pointe avec un AVC il passe en priorité et tant pis pour les autres. Toute proportion gardée, comment est-ce que vous gérez les urgences (par exemple un bug de dernier moment qui risquerait de faire reporter une mise en production et coûter très cher à l’entreprise) ? Est-ce que c’est plutôt « tant pis pour l’urgence, on va pas casser notre fonctionnement » ou « tant pis pour les règles, on va gérer l’urgence et on verra comment se réorganiser plus tard » ?

Édition. — Effectivement, ce que décrit Renault correspond un peu plus à ce que l’on m’avait décrit du monde de l’entreprise. ^^

+0 -0

Vous arrivez à rester aussi organisés en permanence ? Même quand y’a une urgence (un bug critique par exemple ?), y’a pas de tentation de bousculer le planning et de faire une réunion au dernier moment ? Ou d’être un peu plus négligent sur le compte-rendu ?

Il y a une différence selon moi à avoir la culture de l’urgence et de la réunion et de faire des entorses justifiées ou très occasionnelles (car nous sommes humain et faillibles).

Le problème pointé ici est que de nombreuses structures n’ont justement aucune structure, ou une qui est trop pauvre. Ce qui génère des pertes de temps, d’efficacité et de résilience. Et cela fini par peser sur la qualité du produit et le respect des délais.

il y a beau avoir un planning avec parfois un temps d’attente de plusieurs semaines/mois, s’il y a un patient qui se pointe avec un AVC il passe en priorité et tant pis pour les autres.

Il est assez rare que l’ingénierie logicielle ait à traiter des cas de vie ou de mort imminente. Les urgences finalement sont rarement si urgents pour bousculer les procédures même si cela peut arriver. Le tout est de justifier l’urgence pour outrepasser des procédures.

Mais attention au retour de bâton. J’ai déjà vu des livraisons se faire en urgence, donc peu testées, avec un cahier des charges flous. Au lieu de perdre quelques heures à faire les tests usuels et à bien définir ce qu’on devait faire, on a livré. Résultat, un bogue découvert en production chez le client qui n’aurait pas du passer. On passe pour des nigauds auprès d’eux, et finalement le produit fonctionnel arrivera avec plus de retard encore.

Agir ainsi a fait perdre sur tous les tableaux.

Personnellement, dans mon domaine de métier (systèmes embarqués) je n’ai jamais vu une réelle urgence qui justifiait de telles prises de risque. Pas de pertes économiques énormes (en général c’est moins cher d’être un peu en retard mais avoir une livraison fiable que de tenter d’être à l’heure sans fiabilité), pas de vies humaines en jeu, etc.

Je pense justement qu’il est plus sage et professionnel de savoir s’excuser auprès du client et de dire qu’il y aura un retard prévu et contrôlé. Plutôt que d’essayer de tout cacher sous le tapis et de prier que cela ne se verra pas.

D’autant plus quand tu travailles sur des projets n’ayant pas une grande visibilité. Quand Apple fait des démonstrations de ses produits et invite la presse entière pour la couverture, être à l’heure c’est important. Quand tu as un client qui a un produit à diffusion limité, il est rarement à quelques jours près en fin de compte. Introduire un petit retard est moins gênant.

Le risque également de fonctionner à l’urgence (et avec ce client je l’ai globalement vécu), tu finis en fait par avoir un développement basé sur la démo. En gros toutes les fonctionnalités vont être définie par les démonstrations à effectuer pour le client. Et comme c’est une démo, les délais sont courts et la qualité pas optimale. Car après tout, le but est d’être une démo, pour éventuellement jeter ce qui ne convient pas (ou changer de comportement). Mais la démo finalement est développée pendant des mois et finira en production. Sans qu’autre temps du temps soit alloué pour définir le produit sainement et faire un code respectant une certaine qualité.

L’urgence doit donc rester une notion exceptionnelle (si tout est de l’urgence, rien ne l’est, sauf aux services des urgences hospitaliers). Et quand on analyse un peu, beaucoup d’urgences sont en réalité plus des souhaits que des urgences réelles. Et donc il faut savoir relativiser cette notion pour garder au maximum un flux de travail sain.

+1 -0

Ah, si, bien sûr qu’on a des urgences. Et bien sûr elles doivent être réglées en mode "alerte rouge". Mais c’est prévu.

Pour ça, on a un type de l’équipe qu’on désigne comme le "scrum master", et on fait tourner le rôle toutes les deux semaines. C’est typiquement le gars qui ne va pas produire grand chose pendant les deux prochaines semaines, mais qui va plutôt :

  • absorber les interruptions extérieures et rediriger vers la bonne personne au besoin,
  • organiser/animer les réunions,
  • globalement, s’assurer que tout se passe bien.

Ça, déjà, ça absorbe pas mal.

Après il faut voir aussi que les urgences et les imprévus en info :

  • ne doivent généralement pas mobiliser tout le monde,
  • sont de notre faute, donc c’est souvent l’occasion de tirer des leçons pour que ça ne se reproduise pas.

Du coup c’est pas vraiment que les urgences priment sur l’organisation. C’est plutôt que l’organisation prévoit les urgences. :)

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Il est assez rare que l’ingénierie logicielle ait à traiter des cas de vie ou de mort imminente.

Ce qui s’approche le plus d’une urgence légitime, c’est quand un problème plante complètement un système de production critique. « Critique », c’est quand ton client e-commerçant ne peut plus faire de ventes, ou quand les assurés de ton client assureur sont en rade au bord de la route et ne peuvent plus appeler le service, par exemple.

Tu a aussi les vraies dates de lancement, celles qui ont impliqué deux millions de flyers, des publicités radiotélévisées et des centaines de milliers de magasines1, une keynote géante… mais ça c’est normalement prévisible et ne te tombe pas par dessus par surprise. Même si certains sont champions pour ignorer ce genre de contraintes.

Sinon pour les réunions, dans ma précédente boite, on avait mis en place un concept radicalement différent de celui décrit par nohar, en particulier avec certains clients. Une réunion :

  • Ne pouvait exister que pour prendre une décision,
  • Ne se faisait qu’avec les gens indispensables (et tous les gens indispensables),
  • La participation était strictement obligatoire (vu que les invités y sont indispensables),
  • Faisait l’objet d’un compte-rendu précis et diffusé à toutes les équipes concernées.

Je pense que c’était pour gérer des problématiques différentes ; en l’occurrence une certaine tendance à organiser des réunions avec l’univers entier pour un oui ou pour un non, avec finalement tout le monde de présent sauf ceux vraiment concernés.


  1. On a beau se préparer, il peut y avoir des surprises de dernière minutes. J’ai eu le cas d’un site publicitaire au nom en deux parties. On a fait les mois de développement avec les specs qui disaient d’utiliser un-exemple.com ; l’avant du lancement (en grande pompe comme décrit dans le paragraphe lié), quelqu’un s’est rendu compte que tous les supports papiers avaient été imprimés avec unexemple.com. Et c’était évidemment trop trad pour réimprimer…

Question à ceux qui font du télétravail: comment vous gérez les potentielles distractions ? comment faites-vous pour éviter d’être trop tenté de vous écarter de votre travail ? genre la famme / mari / enfant / voisin qui vient vous demander un petit truc, les téléphones ou mails privés qui poussent à aller vite checker quelque chose, et finalement c’était pas si "vite" que ça (ah mince je viens de passer 1h sur ZDS et j’avais dit 5 minutes) ? Que répondez-vous à ceux qui croient à tort que puisque vous êtes à la maison c’est que vous ne travaillez pas ? J’imagine bien que vous ne vous enfermez pas à double tour dans votre chambre/bureau de 8h à 17h quand même ?

Je n’ai jamais fait de télétravail donc je ne peux pas juger, mais j’ai l’impression qu’avoir un bureau et une maison et en être physiquement séparé d’au moins 15–20 minutes, ça aide à faire le switch: laisser les problèmes du boulot au boulot, et ceux de la maison à la maison. J’ai l’impression pour la santé mentale que c’est important d’être capable de bien compartimenter les deux et d’empêcher au maximum la fusion. Même si en vérité ce n’est pas toujours facile de ne pas penser aux bugs non résolus ou aux demandes incongrues des clients pendant la nuit…

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Perso, j’ai fait du télétravail pour rédiger ma thèse. Je laissais toutes mes données au boulot, donc une fois chez, je devais travailler (astreinte mentale, d’efficacité moyenne, parfois), et je ne pouvais que rédiger ma thèse. Sans ça, j’aurais sûrement fait des choses plus amusantes. Mais en effet, séparer l lieux de travail et celui de non-travail aide à compartimenter et à être efficace, si on n’est pas capable de s’y astreindre (et c’est super dure !).

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Ce qui s’approche le plus d’une urgence légitime, c’est quand un problème plante complètement un système de production critique. « Critique », c’est quand ton client e-commerçant ne peut plus faire de ventes, ou quand les assurés de ton client assureur sont en rade au bord de la route et ne peuvent plus appeler le service, par exemple.

Oui bien sûr, j’ai évoqué le cas des annonces type Apple par exemple. J’ai parlé de mon domaine d’activité qui est moins sensible à ce genre de choses que d’autres. Quand tu es sys admin d’une grande structure, tu es plus confronté à ce genre d’exercices je pense.

Mais malgré tout, de l’expérience de mon entourage, beaucoup d’urgences professionnelles semblent en réalité avec un peu de recul être des évènements qui auraient pu être traités avec une latence plus longue sans que cela soit un vrai problème.

genre la famme / mari / enfant / voisin qui vient vous demander un petit truc, les téléphones ou mails privés qui poussent à aller vite checker quelque chose, et finalement c’était pas si "vite" que ça (ah mince je viens de passer 1h sur ZDS et j’avais dit 5 minutes) ?

Bah comme au travail au bureau j’ai envie de dire (des coups de fils perso qui s’éternisent, des passages sur ZdS, etc.) cela arrive que tu sois à la maison ou au boulot. Bah personnellement je répercute ce temps pris en travaillant plus longtemps. Tout simplement.

Que répondez-vous à ceux qui croient à tort que puisque vous êtes à la maison c’est que vous ne travaillez pas ?

C’est un problème fréquent de croire que le présentéisme est nécessaire pour travailler efficacement. De la même façon qu’en entreprise tu vois ceux qui ne foutent rien et ceux qui bossent. Il faut communiquer sur ce que tu fais de manière régulière. On a tous des ordres de grandeurs du temps pris par une tâche donnée. Ou le volume de commits nécessaire à cette activité. Quelqu’un qui ne montre rien de tangible ou qui ne communique pas sur ses problèmes (pour montrer qu’il avance et qu’il essaye d’avoir de l’aide) n’est pas productif et glande probablement (ou est en difficulté ce qui est aussi problématique).

Typiquement, chaque fin de semaine, j’envoyais un bilan de mes avancées et échecs. Ce qui était utile pour que les gens sachent ce que j’ai fait, qu’on ait une trace de l’avancée niveau développement. Mais c’était aussi une preuve pour dire que je n’ai pas rien foutu pendant 4–5 jours et que le travail abattu est compatible avec 35–40h de travail.

Je n’ai jamais fait de télétravail donc je ne peux pas juger, mais j’ai l’impression qu’avoir un bureau et une maison et en être physiquement séparé d’au moins 15–20 minutes, ça aide à faire le switch: laisser les problèmes du boulot au boulot, et ceux de la maison à la maison.

Cela dépend des individus. Beaucoup me disent qu’ils se sentent incapables de bosser à la maison. Trop facile d’être distrait, ou pas l’équipement nécessaire. Je le comprends bien mais cela ne concerne pas tout le monde.

Il m’est déjà arrivé en rentrant du boulot le soir d’être tellement intrigué par un problème que j’y ai réfléchi en voiture, pris quelques notes de ces réflexions le soir voire vérifier rapidement si cela colle.

La séparation stricte boulot / perso personnellement je n’y crois pas. Ça m’est arrivé d’être incapable de bien travailler à cause de soucis personnels. Et ça m’est arrivé que du temps personnel soit consacré à une activité pro que ce soit juste d’y réfléchir vaguement comme parfois expérimenter ou se documenter car tu n’arrives pas à t’arrêter d’y penser.

De la même façon que je passe du temps à faire de la veille technologique à la maison et au travail. Une partie de cette veille faite au boulot ne servira pas l’entreprise très probablement. Mais une partie de cette veille à la maison sera directement utile à mon activité pro. Comment dissocier les deux ? C’est délicat.

Je pense surtout qu’il faut savoir connaître son fonctionnement, savoir ses limites pour en tirer un maximum de potentiel. Faire des généralités pour tout le monde me semble difficile sur ce genres de sujets.

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