J’ai terminé il y a peu mon école d’ingénieurs d’informatique (c’est-à-dire Bac+51). Suite à un stage de six mois en entreprise, je me retrouve catapulté sur le marché du travail et travaille actuellement dans une start-up londonienne développant un outil pour créer des modèles simulés (notamment pour faire des prédictions).
Au cas où vous vous poseriez la question, oui ça me plait. Les défis sont stimulants et combinent mathématiques et informatique, ce que je recherchais. Toutefois, je questionne de plus en plus mon quotidien et ce sont ces interrogations que je souhaite partager avec vous aujourd’hui. Je me permets d’être exhaustif à leur sujet non pas pour raconter ma vie mais pour initier plusieurs pistes de réflexion.
Pour ne pas obtenir un seul billet à rallonge et au contenu éparpillé, ce qui découragerait la lecture et rendrait les commentaires moins constructifs car dispersés, je découpe le contenu en une série de billets.
J’inclue tout au long du billet des blocs « Leçon » pour résumer ce que j’ai appris. La leçon s’adresse à moi, je ne vous la fais absolument pas.
Qui plus est, malgré le ton un peu affirmatif, gardez en tête que j’ai peu d’expérience du monde du travail et manque donc probablement de recul sur ces questions. Aussi, ne prenez pas mon propos pour argent comptant, n’oubliez pas qu’il est subjectif et n’hésitez pas à le nuancer ou à le remettre complètement en question.
Un lieu urbain
Londres, c’est une grande ville. C’est bruyant et il n’est pas facile d’écouter les oiseaux chanter le midi en mangeant. Ce n’est pas facile non plus le week-end puisqu’il est laborieux de quitter la ville : ça prend du temps et ça revient vite cher.
Pour éclaircir le contexte, j’ai grandi à la campagne et suis émotionnellement réceptif à la nature et au calme. Londres ne fut donc pas un choix très pertinent de ce point de vue. Je ne dis pas que vous n’aimerez pas la ville, simplement que c’est un aspect auquel on ne pense à priori pas beaucoup avant de se retrouver enfermé comme dans mon cas. Surtout qu’en tant qu’étudiant, la question du lieu est secondaire puisqu’on va généralement, il me semble, là où est ce qu’on veut faire, ou tout simplement là où on est pris.
Se renseigner sur le lieu de travail en plus du travail lui-même.
Des aliments de qualité moyenne
Un autre argument en défaveur de Londres est la nourriture. Détrompez-vous, on est loin du rôti bouilli ou de la jelée clichés (même s’il y en a et que ce n’est pas forcément mauvais) : Londres est très internationale et on peut manger de toute nationalité (je ne suis néanmoins pas suffisament expert pour juger de la qualité). Par contre, dénicher des produits frais ou de bonne qualité (j’ai rarement vu si peu de boucheries par exemple) est un défi en soi. C’est clairement un inconvénient si vous aimez cuisiner ou, au contraire, manger de bonnes choses sans passer trop de temps à la préparation du repas (ni payer le restaurant). Ça peut paraître accessoire, mais la nourriture nous concerne au quotidien, donc il me semble important d’y prêter attention pour ne pas se faire piéger (quitte à décréter que ça n’a pas d’importance).
Penser à se renseigner sur la nourriture si on y attache de l’importance.
Un choc culturel limité
Pour revenir sur le caractère international de Londres, il en découle que le choc culturel n’est pas si grand. Que ce soit une bonne ou une mauvaise chose dépend j’imagine de la personalité, mais je souhaite surtout relever un préjugé possible : changer de pays ferait vivre des expériences inédites. C’est tout à fait possible (il n’est d’ailleurs pas nécessaire de voyager pour ça), mais attendez-vous dans ce genre de villes occidentales à retrouver les McDo, les perches à selfies et compagnie. Changer de pays ne semble donc pas une garantie de nouveauté (bien qu’il y en ait un minimum, à commencer par le changement de langue), surtout si on prend en compte l’attrait de l’humain pour ce qui lui est familier.
Tempérer nos attentes d’aventures palpitantes.
Une présence répétée sur le lieu de travail
Jusqu’à présent, j’ai parlé du lieu de vie mais il y a aussi le lieu de travail. Et on y passe beaucoup de temps. Etudiant, je n’avais pas toujours un emploi du temps chargé et il n’était pas rare de passer une partie de la matinée chez moi ou de rentrer en milieu d’après-midi. Maintenant, je suis de 9h à 18h au bureau. Personnellement je le supporte plutôt bien mais il me semble intéressant de se renseigner sur le travail à distance (possiblement à distance à temps partiel seulement, le reste du temps au bureau). C’est un point sur lequel il est possible de négocier, plutôt que de demander un salaire plus avantageux par exemple (comme on manque de recul en début de carrière, on intègre je crois peu de critères dans nos négociations, si encore on prend la peine de négocier).
Se renseigner sur la possibilité de travailler de chez soi (même si ce n’est qu’un ou deux jours par semaine), voire filtrer les opportunités selon ce critère.
En cas d’impossibilité, se renseigner sur la qualité du lieu de travail. Est-il bruyant ? Les locaux sont-ils récents ? Serai-je assis sur une chaise en bois toute la journée ou pourrai-je bénéficier de chaises appropriées, voire d’un sofa pour profiter d’un momente de détente ? Y a-t-il de quoi se préparer à manger ? Etc.
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Je précise pour donner une idée de l’investissement en temps.
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J’ai parlé de Londres parce que c’est là où je suis, mais ce n’est qu’un prétexte pour soulever les questions et présenter les leçons reçues lors de ce début de carrière.
Et vous :
- Vous êtes-vous posé ces questions ou fait ces remarques ?
- Dans quelles circonstances ?
- À quelles prises de décision ont-elles mené ?
- Travaillez-vous dans un environnement atypique ? Par exemple, un pays où il fait particulièrement bon d’exercer son métier.