Salut
Je suis en plein dans l’étude des intégrales de Riemann. J’ai des trucs que je pigent pas, j’aimerais votre aide.
Déjà, comment on fait pour montrer qu’une fonction est intégrable au sens de Riemann, la continuité par morceaux ou simple suffit ? POurquoi ?
La construction de l’intégrale de Riemann se fait par une approximation à l’aide de fonctions en escalier. On regarde, si la borne supérieur de l’intégrale des fonctions en escalier inférieur à $f$ coïncide avec la borne inférieur de l’intégrale des fonctions en escalier qui sont supérieur à $f$. Tu peux regarder le message de melepe au-dessus qui explique bien la construction de cette intégrale. Tu remarqueras que cette construction est équivalente à dire :
$f$ est intégrable au sens de Riemann si et seulement si $\forall \epsilon > 0$ il existe deux fonctions en escalier : $\varphi$, $\gamma$ tels que : $\varphi \leq f \leq \gamma$ et tels que :
$$\int_a^b \gamma(x) - \varphi(x) \mathrm{d}x < \epsilon$$
Bon ok, maintenant on a une définition précise de ce qu’est une fonction Riemann intégrable, mais il y a quand même un problème, c’est que cette définition n’est pas du tout maniable.
Si on te donne une fonction tu préfère directement dire "elle est intégrable au sens de Riemann" plutôt que de dire : bon je vais chercher des fonctions en escalier bien choisit, je pense qu’on est d’accord là-dessus.
Généralement on travaille avec quoi comme type de fonctions ? Et bien des fonctions continues et des fonctions monotones.
Et bien, on peut-prouver qu’une fonction continue et qu’une fonction monotone sur $[a,b]$ sont intégrables au sens de Riemann (tu as sûrement du voir les démonstrations en cours). A partir de là, il est peut-être possible d’étudier un type de fonction et de se demander si de manière général ce type de fonctions est intégrable, mais normalement fonctions monotones et continues sont les deux plus importants.
Ok, bon maintenant on en revient à ta question, comment on montre que $f$ est Riemann intégrable ?
Tu as juste trois choses à faire, si elle est continue (ou continue par morceaux) alors oui, si elle est monotone alors oui, si elle ne respecte aucune de ces deux propriétés tu reviens à la définition (càd que tu cherches des fonctions en escalier tels que pour tout $\epsilon > 0$…).
Pareil, pour montrer qu’une fonction n’est pas Riemann intégrable, tu repasse à la définition. Par eemple tu peux montrer que la fonction $f$ définie sur $[0, 1]$ par $f(x) = 1$ si $x$ est rationnelle et $0$ sinon.
Maintenant pour ta deuxième question, comme le dit Lucas-84 il y a une distinction dans le programme lorsqu’on a la convergence uniforme et lorsqu’on ne l’a pas.
Dans le cas ou on à la convergence uniforme les hypothèses devraient te paraître assez intuitives.
Lorsqu’on a la convergence uniforme on garde les mêmes propriétés entre $f$ et la suite des $f_n$ (du moins la continuité et l’intégrabilité). Ca se voit assez bien dans la définition, on ne regarde pas chacun des points indépendamment mais "les uns par rapport aux autres" dans le sens ou la définition ne dépend pas d’un point $x$ en particulier.
Donc ici si on a les conditions suivantes :
- $f_n$ converge uniformément vers $f$
- $I$ est borné (donc pas besoin d’avoir nécessairement un compact)
- $f_n$ intégrable pour tout $n$
Alors dans ce cas on peut échanger les deux, normalement les hypothèses devraient te paraître assez naturelle si tu as compris tes définitions à part peut-être l’hypothèse que $I$ soit borné. Déjà note que la démonstration de ce résultat utilise la mesure de $I$, donc on comprend qu’il faudrait trouver autre chose dans le cas ou $I$ n’est pas borné.
Pour retenir cette hypothèse tu devrais te dire la chose suivante : on a d’abord une limite des $f_n$ qui va faire $f$, ensuite une limite de fonctions en escalier va vers $f$ et qui doit coïncider avec cette limite sur les $f_n$, puis en plus on demande de regarder si c’est bien vrai en l’infini. Donc en gros l’idée, c’est que si l’intervalle n’est pas bornée on aura assez "de mesures qui seront imprécises" pour qu’à l’infini, toutes ces imprécisions font que le résultat est faux.
C’est pas très rigoureux mais tu peux le comprendre comme ça.
Maintenant pour le théorème de convergence dominée on en avait déjà parler sur ce forum : ici.
Ensuite il reste quoi ? Il y a le théorème d’integration terme à terme. Note que la plupart des conditions sont des conditions d’intégrabilité, pour le coup ça c’est logique dans le sens ou par définition on ne peut pas définir une intégrale sur quelque chose qui n’est pas intégrable.
La seule condition qui peut paraître étrange est celle-là :
- la série $\sum \left (\int_I \mid u_n \mid \right)$ converge
Pourquoi la valeur absolue. En fait, il faut que de manière générale tu te dises que la semi convergence ne veut rien dire, puisqu’elle dépend de la façon dont on prend les termes. Bon tu me diras, dans ce cas pourquoi on prend pas : $\sum \mid \int_I u_n \mid$ ? Dis toi juste qu’on perdrait trop d’informations sur $u_n$, dans le sens ou on peut trouver une fonction impair, et en prenant $I$ un intervalle de la forme :$]-r, r[$ on a une intégrale de $0$, tandis que si on fait la somme, comme c’est une série les petites imperfections ne seront pas ignorés pouvant alors donner des résultats différents.
Ensuite pour les intégrales à paramètres en traçant les lignes de niveaux et en se ramenant à des fonctions à une variable un peu comme quand tu fais du calcul différentielle, on peut comprendre un peu de la même manière les conditions qui peuvent paraître étrange.
De manière générale en fait il faut que tu te dises que regarder à l’infini c’est "mettre tout dans le même sac", toutes les imprécisions tu les gardes et tu les sommes, donc les conditions de valeurs absolues permettent de vérifier que tu ne perds pas d’information.
(rappel : les hypothèses sont cvs et majoration uniforme par une fonction intégrable).
majoration uniforme ?