(TL;DR : dernière ligne)
@Adri1 : J’ai bien compris que toi tu n’étais pas là pour l’argent, l’écrasante majorité des chercheurs non plus, de toute manière c’est pas un bon plan financièrement. Mais c’est pas une raison pour ne pas demander l’argent quand même. Sinon ça sera reproché à ceux qui, eux, le veulent, de le demander. Alors je sais bien que tu vas pas aller attaquer l’état devant le tribunal administratif, mais je refuse de présenter pour autant cette situation comme "normale".
(toujours @Adri1 : )
Mais pour moi le problème c’est pas juste pourquoi toi tu bosses alors que t’es posé avec ton CDI. Toi personne va te dire à la fin de l’année "hop c’est fini va bosser ailleurs", toi tu te demandes pas si tu vas devoir faire un job alimentaire pour survivre l’année prochaine. Tu réfléchis pas à devoir faire prof en lycée alors que t’as une thèse.
T’es en train de dire "moi j’ai atteint la stabilité donc j’en ai plus rien à cirer". C’est comme dire "maintenant que je gagne de l’argent j’ai pas envie de cotiser pour des prestations sociales auprès de ceux qui n’en gagnent pas encore".
L’état divise par 10 le nombre de postes ouverts au CNRS, "mais c’est pas grave moi j’ai mon poste je bosse pour moi, j’ai pas grand chose à faire de ce que fait l’état", tant pis si les post doc travaillent la nuit dans l’espoir d’en avoir un. Les vacataires chargés de TD/TP prennent des crédits à la banque en attendant de toucher leurs payes pour les heures qu’ils ont donné y’a 6 mois.
La pression, elle est sur ces gens là. Elle est justement sur ceux qui sont pas encore permanents/HDR.
Et je ne parle même pas du personnel administratif ou de l’assistant de laboratoire qui sont aussi employés par l’état dans le même labo, payés un salaire de misère avec une très grosse pression. Eux sont invisibles, ils ont besoin du soutien de leurs collègues "importants" qui, eux, sont écoutés.
TL;DR : Pour une bonne partie d’entre nous, on en haut de l’échelle. Ceux qui sont en bas se font piétiner mais ne peuvent pas y faire grand chose. Si nous ne tenons pas le taureau par les cornes, qui le fera ?