Pourquoi l'extrême droite a-t-elle remplacé les anarchistes sur Internet ?

a marqué ce sujet comme résolu.

Bonsoir,

J’ai l’impression que, des les années 2000, la contre-culture qui se développait sur Internet était une culture de hackers dont le projet était centré autour d’idéaux libertaires et anti-autoritaires. D’aussi loin que je souvienne c’est l’image que j’avais d’Internet dans mon enfance.

Pourtant aujourd’hui, Internet n’est plus du tout présenté ainsi dans les médias. À les croire c’est devenu l’antre de l’extrême droite et c’est difficile de leur donner tort… 4chan par exemple était le repère des anonymous et autres cyberanarchistes, mais quand je me connecte aujourd’hui, il n’y a plus que des posts racistes et haineux. Il semble que la sous-culture transgressive sur Internet ne soit maintenant incarné plus que par l’alt-right. Ils sont devenu la nouvelle culture underground de la toile. C’est maintenant l’extrême droite qui défend la liberté d’expression et les alternatives au GAFAM sur Internet.

Ainsi je me demandais si des explications et des théories avaient été émises sur les causes de ce tournant ? Où sont passés tous ceux qui défendaient naguère la liberté sur Internet ? Avez-vous des idées ou connaissez vous des études sur le sujet ?

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Salut,

des les années 2000, la contre-culture qui se développait sur Internet était une culture de hackers dont le projet était centré autour d’idéaux libertaires et anti-autoritaires.

C’est un peu simplifier, les cultures hacker ont en effet émergé tôt et sont intimement liées puisqu’elles sont liées à la technologie, mais les débuts du web chez le grand public (sur la décennie 1995–2005 par exemple) ont vu émerger tous types de sites (beaucoup de personnes lambdas, d’entreprises quand même puisqu’on considère qu’il y a eu une bulle économique autour du web, mais aussi des universitaires, des sites de warez, des complotistes, des pages persos avec des connaissances quelconques, et toutes sortes d’autre choses). Il y a peut-être un biais par rapport aux documentaires que tu as vu sur le sujet, ou les personnes qui t’ont amené sur Internet.

4chan par exemple était le repère des anonymous et autres cyberanarchistes, mais quand je me connecte aujourd’hui, il n’y a plus que des posts racistes et haineux.

Pour ça, ceux qui disent les trucs les plus abjects font fuir ceux qui tolèrent moins les trucs abjects. Il n’y a pas de secret.

Ils sont devenu la nouvelle culture underground de la toile.

Je pense qu’une culture qui préside les États-Unis pour encore quelque jours n’est pas tellement underground.

C’est maintenant l’extrême droite qui défend la liberté d’expression et les alternatives au GAFAM

Parce qu’ils se font chasser. Il n’y a pas de secret non plus.

Ainsi je me demandais si des explications et des théories avaient été émises sur les causes de ce tournant ?

Oui, ils sont plus bruyants que les autres, fédèrent grâce à une idéologie populiste et profitent de l’anonymat qui n’est pas disponible dans le monde physique. Si tu veux une étude menée sur le plus gros forum français avec des chiffres, quelques diagrammes : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/04/02/les-forums-de-jeuxvideo-com-fers-de-lance-de-la-campagne-de-marine-le-pen_5104551_4355770.html

Dans ces articles, quelques chiffres issus d’une étude sur les personnes qui alimentes ces thématiques : « Au sein même de cette minorité, tous ne participent pas à la conversation avec la même intensité : près de la moitié (47 %) de la conversation est alimentée par 6 % des membres. »

Cela signifie qu’il y a du militantisme actif. Attention, ce sont loin d’être les seuls à militer, les militants d’extrême-droite privilégient les plateformes anonymes (4chan, etc.), alors que les militants d’extrême-gauche privilégient les réseaux fermés (comme Twitter ou Mastodon).

Tu peux être intéressé de faire des recherches sur l’effet de chambre d’écho, celui qui fait qu’une opinion tend souvent à devenir majoritaire au sein d’une communauté en ligne et finir par sembler prendre toute la place : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chambre_d%27%C3%A9cho_(m%C3%A9dias)

Où sont passés tous ceux qui défendaient naguère la liberté sur Internet ?

Si tu veux des blogs anarchistes, c’est pas très dur à trouver (attention, fichage rapide par les renseignements si tu te mets à les fréquenter trop) : https://www.google.com/search?channel=fs&client=ubuntu&q=site%3Asamizdat.net+OR+site%3Anoblogs.org

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Salut,

J’ai l’impression que, des les années 2000, la contre-culture qui se développait sur Internet était une culture de hackers dont le projet était centré autour d’idéaux libertaires et anti-autoritaires. D’aussi loin que je souvienne c’est l’image que j’avais d’Internet dans mon enfance.

kiox

Pour compléter la réponse de @roanne, il faut garder à l’esprit que l’accès à Internet a été progressif et que ceux qui y ont eu accès dans ses débuts étaient ceux qui s’y intéressait, donc une frange pas forcément représentative de la population en général.

Où sont passés tous ceux qui défendaient naguère la liberté sur Internet ?

kiox

Ils sont toujours là, ils sont juste moins visibles et/ou audibles car noyé dans la masse. Il existe même encore une presse anarchiste comme le Monde libertaire (qui n’a rien à voir avec la journal Le Monde, au passage :-° ).

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Merci pour vos liens et vos commentaires,

Je ne doute pas qu’il existe toujours des sites d’informations aux tendances anarchistes, mais ce que je constate c’est le glissement de la pop culture vers l’extrême droite. Certes les néofascistes et les xénophobes sont arrivés rapidement sur Internet, parce qu’ils disposaient là d’un terrain où il pouvait librement s’exprimer, mais il me semble qu’à cette époque, ils étaient cantonnés sur leurs propres plateformes, alors qu’aujourd’hui ils envahissent la culture du troll et du mème qui ne leur appartenait pas à la base.

@r0anne Pour moi ce ne sont pas seulement les militants d’extrême d’extrême droite irl qui sont venus sur Internet pour diffuser leurs idées, mais ce sont aussi et surtout des internautes lambdas, adeptes à la base des forums à la jvc ou 4chan, qui se sont radicalisé par la suite sur ces mêmes plateformes. Or ces plateformes ne sont assimilé à la fascosphère que depuis le milieu des années 2010, avant il y avait beaucoup plus d’anarchistes il me semble.

J’ai donc l’impression qu’il y a une extrême droite qui est née directement sur internet. Et quand on parle de contre-culture sur Internet de nos jours, on ne pense plus aux libristes, aux hackers, aux lanceurs d’alerte et aux projets collaboratifs, qui ont façonné la culture populaire internet, mais surtout à l’alt-right et aux trumpistes.

@r0anne Pour moi ce ne sont pas seulement les militants d’extrême d’extrême droite irl qui sont venus sur Internet pour diffuser leurs idées, mais ce sont aussi et surtout des internautes lambdas, adeptes à la base des forums à la jvc ou 4chan

J’étais beaucoup sur JVC à l’époque, et je peux te dire que s’est au moment des élections de 2012 que ça s’est vraiment politisé. Avant le forum était vachement neutre à ce niveau (à la limite quand occasionnellement un sujet politique était abordé, il y avait une réaction peu étonnante chez un adolescent moyen, à savoir rejet du Front national et basta). Il y a eu une invasion de trolls à cette époque (et du militantisme officiel de partis, d’après le magazine GQ qui a enquêté à la même époque), c’est là que ça a basculé.

Les gens se sont mis à utiliser des smileys souriants pour signifier l’aigreur aussi, avant l’ambiance était plutôt bon enfant. Ensuite, vers 2015–2016 la situation s’est mise à empirer, une énorme quantité de contenus trashs sur les plus gros forums, les délires de type notation systématique sur le physique, etc. Je pense que l’orientation politique est un des gros problèmes mais pas le seul.

Il y a sans aucun doute des gens qui ont été convertis à ces idéologies sur ces plateformes, mais je pense que Twitter a un potentiel d’endoctrinement beaucoup plus élevé (il est utilisé par des échelles beaucoup plus massives de personnes, surtout).

Et quand on parle de contre-culture sur Internet de nos jours, on ne pense plus aux libristes, aux hackers, aux lanceurs d’alerte et aux projets collaboratifs

Ce sont des sphères marginales. Si pour toi c’était tout Internet c’est peut-être que tu les fréquentais beaucoup.

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@kiox: Quand j’entends contre-culture de l’internet1, c’est toujours relative aux libristes/culture hackers dans mes cercles.

Les initiatives ne manquent pas. Au niveau Français/Européen, ce n’est pas l’extrême droite qui défends la liberté sur internet. Clairement, même si c’est un sujet qu’il essaye de récupérer. C’est plutôt la Quadrature du net. En étant honnête, bien que non politisée, c’est clairement de l’hacktivisme.

Au niveau mondial, tu as par exemple Mastodon qui a de bons exemples de communautés essentiellement anarchistes. Où on retrouve le blocage de Gab, directement dans le code source.


  1. @Taurre: des zinternets :p
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Pour ma part, je te conseille d’éviter les réseaux militants sur les sites de microblogging, quelle que soit l’idéologie. Non seulement à entendre parler des gens qui parlent tout le temps des mêmes sujets, tu n’apprends pas grand chose à la longue, mais en plus ça avilit : la taille des messages empêche d’exposer des raisonnements développés, mène aux propos péremptoires, ce qui fait que les utilisateurs, au lieu d’essayer d’interpréter ce qu’ils ne comprennent pas, ont des réactions épidermiques envers tout ce qui paraît extérieur, méprisent, bloquent, restent entre eux.

Les réseaux sociaux deviennent un outil de propagation des idéologies parce qu’ils sont attrayants, faciles à prendre en main et pour d’autres raisons relatives à la densité de contenu. Mais ce sont de mauvais outils pour creuser en profondeur un sujet.

Le mieux, c’est de t’instruire avec du vrai matériau fait pour ça : si tu veux t’intéresser à une science humaine quelconque (au hasard, la sociologie), commence par te renseigner sur un historique du domaine et les différents courants qui ont existé. L’humanité ne s’est pas créée hier. Quand tu penses que tu as une vision un peu globale des grandes lignes d’un sujet, tu peux te mettre à te documenter plus en détail et lire des ouvrages sur le sujet, en commençant par les auteurs connus, par exemple.

Surtout, ne pars pas du principe qu’une idéologie est meilleure que les autres sans la connaître en détail et connaître les idéologies opposées. Confronte-les. Le discours contradictoire aide à forger l’esprit critique, à contrario du fait de parler toute la journée avec les mêmes gens qui affirment les mêmes chose.

Considère aussi qu’un discours politique ou idéologique va presque systématiquement ignorer une partie des considérations qu’il juge peu utiles pour se concentrer sur d’autres, quand celles qu’il ignore seront probablement centrales d’un autre discours tenu par autres gens. Considère aussi que le langage d’une personne qui cherche à te convaincre d’un point de vue en particulier sera presque toujours composé d’éléments de langage mélioratifs ou péjoratifs, etc.

Au niveau Français/Européen, ce n’est pas l’extrême droite qui défends la liberté sur internet. Clairement, même si c’est un sujet qu’il essaye de récupérer. C’est plutôt la Quadrature du net.

En t’insérant dans un cercle militant de la Quadrature, tu te mets en relation avec des gens qui prennent le parti que les problématiques liées aux réseaux doivent être analysées sous un angle essentiellement technique, au-delà de considérations sociales approfondies. Je le précise car ce n’est pas neutre et pas juste une question défense de la « liberté ». D’ailleurs, le terme est tellement galvaudé et utilisé pour convaincre qu’il est utilisé dans le nom de nombreuses idéologies sans rapport les unes avec les autres : le libéralisme (économique, à droite), le mouvement libertaire (autre nom pour l’anarchisme, recherche d’égalité sociale par l’absence de pouvoir), le libertarianisme (recherche de liberté à la fois économique et sociale par la minimisation de l’État, proche de ce qu’on appelle « anarchisme de droite »), le librisme, le « liberalism » américain qui ne désigne rien d’autre que les courants politiques de gauche chez eux… Tous prétendent défendre une forme de liberté ou une autre, même quand ils se contredisent frontalement. ;)

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@r0anne Je suis d’accord avec toi. En réalité, je ne cherche pas à m’inclure dans une communauté militante. Je rejette toutes les idéologies et leur prétention chimérique à changer le monde. Pour tout dire, je m’intéresse à la question des rapports de force politiques sur Internet d’un point de vue purement positif. Je cherche juste à comprendre comment l’extrême droite est devenue aussi hégémonique sur le web au détriment, me semble-t-il, d’autres valeurs, sans m’en réjouir, ni le regretter.

Même si pour être honnête, je suis un peu nostalgique d’un culture du libre et du hack parmi les jeunes geeks dont j’ai l’impression qu’elle s’est faite remplacée par les idéologies racistes chez ces mêmes geeks. Mais peut-être que ma vision des choses est biaisée et que j’idéalise l’Internet d’avant.

Dans mon premier message, en disant "anarchistes" je ne parlais pas forcément d’un socialisme libertaire militant, mais plus de cette culture du libre qui n’avait pas de prétentions politiques, mais qui était philosophiquement passionnante.

Je sais bien qu’elle n’a pas disparue, mais il me semble qu’elle a perdu sa visibilité. Et la preuve, c’est que ces jours-ci, lorsqu’on défend la liberté d’expression sur Internet (que la quadrature soutient) ou qu’on s’indigne de la toute puissance des GAFAMs, on passe pour un dangereux fasciste qui traîne sur Gab (et non plus pour un Snowden ou pour un soutient de la quadrature du net).

La thèse que je que je défends est donc de dire que l’extrême droite sur Internet a gagné sur le plan médiatique, on ne parle plus que d’elle.

Je me méfie naturellement des personnes qui se disent a-idéologiques. Quand on est a-idéologique, on est dans l’idéologie dominante (c’était mon disclamer).

Je crois pas que c’est tant l’extrême droite fasciste qui a remplacé l’idéologie dominante chez les « geeks » qu’une certaine forme de libertarianisme, déjà latent par ailleurs. Il suffit de lire certains commentaires, parfois effarants, de LinuxFR.

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Je me méfie naturellement des personnes qui se disent a-idéologiques. Quand on est a-idéologique, on est dans l’idéologie dominante (c’était mon disclamer).

Source:qwerty

L’histoire nous montre que les idéologies font couler bien plus de sang et de larmes que les égoïstes, les cyniques ou autres punks qui refusent le militantisme. Le problème de l’idéologie c’est qu’elle donne toujours à l’Homme une définition arbitraire et elle lui fixe un destin unique. Elle nous oblige à voir le monde avec des œillères.

Un tel discours signifie-t-il l’acceptation passive du pouvoir en place ? Je ne pense pas. Au contraire, on peut très bien refuser les valeurs dominantes et développer les siennes propres, mais pas des valeurs universelles à imposer à tout le monde. Je pense qu cette démarche est même bien plus subversive que celle des idéologues.

Je crois pas que c’est tant l’extrême droite fasciste qui a remplacé l’idéologie dominante chez les « geeks » qu’une certaine forme de libertarianisme, déjà latent par ailleurs. Il suffit de lire certains commentaires, parfois effarants, de LinuxFR.

Ton constat est intéressant. Alors ça dépend de ce que tu entends exactement par libertarianisme, mais il me semble qu’il a toujours trouvé un certain écho dans les milieus geeks, après tout le fondateur de Wikipedia en est fait parti je crois. Ca vient du fait que la philosophie du libre et du participatif est compatible avec une pensée libertaire de gauche, mais aussi avec un libertarianisme de droite. On trouve donc les deux depuis les débuts d’internet j’ai l’impression.

Or, maintenant les raids organisés par les «geeks» sur les forums aujourd’hui, c’est plus souvent pour harceler des féministes ou soutenir un candidat d’extrême droite que pour faire la révolution en Tunisie ou hacker des grands pontes de la finance.

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L’histoire nous montre que les idéologies font couler bien plus de sang et de larmes que les égoïstes, les cyniques ou autres punks qui refusent le militantisme. Le problème de l’idéologie c’est qu’elle donne toujours à l’Homme une définition arbitraire et elle lui fixe un destin unique. Elle nous oblige à voir le monde avec des œillères.

Je reformule. Beaucoup de personnes qui sont « apolitiques » ou « a-idéologiques » sont en fait des libéraux. Mais comme ils sont dans la « majorité », ça « paraît normal » et, sans altérité, considère que c’est la norme et donc n’est pas idéologiques. Alors que ça l’est.

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En ce moment cette question est un sujet de discussion sur LinuxFR. Je suis tombé par ce biais sur l’article (et vidéo) How to Radicalize a Normie que j’ai trouvé intéressant. C’est une personne américaine qui se considère comme "de gauche" qui décrit ce qu’elle perçoit du processus de radicalisation "alt-right" aux États-Unis.

Comme limites, l’article utilise une perspective assez militante (ça le rend moins accessible) et a le défaut de ne pas être sourcé. L’auteur mentionne des sources dont des livres, elles sont peut-être données dans la vidéo mais pas dans la transcription texte que j’ai lue. Globalement c’est plus un style anecdotique (je regrette car on pourrait s’appuyer sur des études sociologiques sur ces questions). Mais ça reste intéressant à lire.

Pour rebondir sur le post de gasche, la vidéo citée fait partie d’une playlist youtube, "The Alt-Right Playbook".

À ma connaissance, cette série est plutôt bien reçue et considérée, et se diffuse pas mal dans les milieux militants de gauche. Pour information, un certain nombre de sources sont données dans les descriptions des vidéos sur youtube. Il est également à noter qu’une bonne partie des vidéos de la série dispose de sous-titres en français, pour les intéressés.

Pour ajouter une piste de réflexion à l’édifice j’avais vu une piste soulevé je ne sais plus trop où qui ne me semblait pas si débile (après a confirmer plus sérieusement) : que la montée de mouvement dit "SJW" par la droite et son emprise croissante sur le monde culturel (que vous trouviez ca bien ou non hein je suis pas la pour juger ni donner mon avis sachant que je suis neutre sur ce sujet) pouvait créer par réactance un mouvement de droite plus dure de l’autre côté du spectre.

que la montée de mouvement dit "SJW" par la droite et son emprise croissante sur le monde culturel (que vous trouviez ca bien ou non hein je suis pas la pour juger ni donner mon avis sachant que je suis neutre sur ce sujet) pouvait créer par réactance un mouvement de droite plus dure de l’autre côté du spectre.

alliocha1805

Ou peut-être que ces mouvements existaient depuis toujours, et que c’est l’émergence de la droite dure qui a fait qu’on les appelle maintenant « SJW » ?

que la montée de mouvement dit "SJW" par la droite et son emprise croissante sur le monde culturel (que vous trouviez ca bien ou non hein je suis pas la pour juger ni donner mon avis sachant que je suis neutre sur ce sujet) pouvait créer par réactance un mouvement de droite plus dure de l’autre côté du spectre.

alliocha1805

Ou peut-être que ces mouvements existaient depuis toujours, et que c’est l’émergence de la droite dure qui a fait qu’on les appelle maintenant « SJW » ?

entwanne

Effectivement l’hypothèse peut être retournée ca ne me semble pas non plus incohérent ;)

Dans tous les cas on assiste a une polarisation politique je trouve ces temps-ci.

La polarisation politique a toujours existé. Elle avait +/- disparu suite à l’effondrement du bloc soviétique et au « consensus néolibéral » (fin de l’histoire, tout ça). La polarisation prends juste une autre forme, c’est tout.

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Certes les néofascistes et les xénophobes sont arrivés rapidement sur Internet, parce qu’ils disposaient là d’un terrain où il pouvait librement s’exprimer, mais il me semble qu’à cette époque, ils étaient cantonnés sur leurs propres plateformes, alors qu’aujourd’hui ils envahissent la culture du troll et du mème qui ne leur appartenait pas à la base.

Il n’y a pas d’histoire d’« invasion » ou d’« appartenance » qui soit franchement applicable ici, parce que ce que tu vois par Internet (sauf ce qui sort de la presse) n’est pas souvent régi et préparé par des groupes formels. Plus par des utilisateurs de plateformes qui partagent des contenus.

Tu sembles beaucoup utiliser les grilles de lecture proposées par certain médias spécialisés (Owni à l’époque, « Écrans » de Libération, « Pixels » du Monde) qui aiment beaucoup, dans mes souvenirs, désigner les communautés en ligne comme des ensembles de gens qui se concertent et agissent collectivement, d’une manière ou d’une autre. En réalité, ce sont surtout des gens réunis au même endroit ou qui agissent de la même manière.

Je cherche juste à comprendre comment l’extrême droite est devenue aussi hégémonique sur le web au détriment, me semble-t-il, d’autres valeurs, sans m’en réjouir, ni le regretter.

Parce que c’est une idéologie à la fois individualiste, propre à l’exclusion et peu avouable en public, mais qui séduit par sa simplicité, même si elle repose sur des postulats généralement faux : les gens qui raisonnent avec mais n’en parlent pas dans la vie réelle utilisent l’anonymat comme un exutoire. Et ils sont nombreux. C’est tout.

Je me méfie naturellement des personnes qui se disent a-idéologiques. Quand on est a-idéologique, on est dans l’idéologie dominante

Je partage ce constat. Beaucoup de gens, à certains endroits, se disent apolitiques, mais se plaignent du montant des cotisations sociales en France (ils peuvent employer le mot charges), se félicitent des résultats commerciaux d’une startup (ils peuvent employer le mot succès) ou des résultats d’un gouvernement.

Mais je constate aussi qu’il est possible de n’avoir que faire de l’équilibrage entre égalité sociale et augmentation de la richesse totale à l’issue d’un mandat gouvernemental, ou ne pas considérer que ça existe ou que ça doit exister. En fait, c’est même la norme. En fait, les gens sont attentifs à leur confort personnel et à leur environnement, mais ne font pas forcément le lien entre les deux. En fait, les gens ont presque tous une activité dans laquelle ils sont spécialisés, un ensemble d’activités annexes plus divertissantes qu’ils exercent en dehors de celle-ci et ne pensent pas tous les jours à autre chose ?

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La polarisation politique a toujours existé. Elle avait +/- disparu suite à l’effondrement du bloc soviétique et au « consensus néolibéral » (fin de l’histoire, tout ça). La polarisation prends juste une autre forme, c’est tout.

Le terme « SJW » est au moins aussi vague que « bobo », mais ça a généralement tendance à désigner ce qui se rapporte à la promotion du progressisme américain des années 2010, soit un ensemble d’idéologies cherchant à apporter du changement social (visible, pouvant être motivé par des doctrines lui prédisant des résultats positifs, mais dans l’absolu ni forcément bon ni mauvais) sans toucher à un quelconque paradigme économique. C’est pour ça qu’aujourd’hui, on a tendance à introduire une polarisation sur deux axes : social et économique.

Par exemple, on dira qu’on a un gouvernement très libéral (à l’opposé d’antilibéral) sur le plan économique et vaguement progressiste (à l’opposé de conservateur) sur le plan social.

Ça se rapporte aussi au fait que les idéologies qui se propagent le mieux sur les réseaux sociaux sont les plus simples à vulgariser : sans questions économiques, on rentre dans des schémas moins complexes.

Ça se rapporte aussi au fait qu’on a un parti au pouvoir qui parle beaucoup de droit des femmes dans sa communication publique lorsqu’il veut réformer les retraites, mais pas trop du reste. Le reste ne passionne pas les foules. La privatisation de services publics non plus.

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