1 an de Saynètes - Le livre !

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Salut tout le monde !

Je viens ici avec l’arrivée de mon projet, pour vous en présenter le résultat : une compilation en 400 vraies pages d’un an de saynètes !

Une saynète, officiellement c’est un terme de théâtre pour des pièces courtes et comiques. Moi, j’aimais bien l’orthographe, alors je l’ai réutilisé dans le sens de scénette, ou petite scène. À raison de une par jour, cela en fait donc 365. Souvent moyennes, parfois nulles, rarement bonnes, il y en a de toutes les tailles et thématiques (même si ça reste très majoritairement de la fantasy).

Le résultat sera disponible en ebook, mais je vous réserve quelques surprises, alors ce n’est pas encore en téléchargement. Je vous propose d’échelonner un peu les différentes étapes dont je souhaite vous parler. Sachez, en tout cas, que je suis très heureux du résultat, et que j’ai hâte de vous montrer tout ça :D

Certains en savent déjà plus : on ne dit rien 🤫

N’hésitez pas à poser des questions ! J’essayerai d’intégrer les réponses.

On se retrouve très vite pour parler de : Écrire tous les jours

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Écrire tous les jours

On rentre franchement dans le gros du sujet, le plus important. Tout le reste n’est finalement qu’annexe.

Je vais vous parler de comment j’ai réussi personnellement à écrire tous les jours. Bien évidemment, ce n’est qu’un retour, à chacun de trouver sa manière de faire. Mais peut-être que cela pourra vous inspirer aussi ! :magicien:

Se fixer un objectif personnalisé

Et on commence par le truc le plus abstrait :D Effectivement, tout commence par se choisir un objectif bien à soi, qui nous convient. Par exemple, il existe le défi Bradbury : une nouvelle par semaine. J’ai essayé, mais ça n’a pas fonctionné, j’ai même pas réussi à commencer la rédaction de la première. Mais ça peut être ce qui fonctionne pour quelqu’un d’autre. Ou ça peut-être en 10 jours, ou en trois, etc. Ou ça peut être totalement autre chose, ou il peut y avoir des contraintes supplémentaires, faites ce que vous voulez ! Tant que c’est quelque chose qui vous intéresse.

Personnellement, j’ai choisi les saynètes. Et en fait, je me suis beaucoup inspiré de Boulet et de son livre Rogatons. Seulement voilà, moi je sais pas dessiner… alors j’ai adapté le concept en écrit. Un texte par jour, mais juste une scène, qui peut être quelque chose d’amusant, ou parfois d’épique, ou juste une idée comme ça.

Je me suis vite rendu compte, en prenant un peu le pli, que ça me faisait fourmiller d’idées. Pas forcément des idées intéressantes, hein, mais en tout cas j’en avais plein qui allaient et venaient dans ma caboche.

Ne pas avoir de contrainte de chute était très libérateur, et j’ai pu me faire plaisir, à écrire des trucs dans tous les sens, à faire des blagues, etc.

D’ailleurs, je "saisissais" les idées un peu n’importe où. Tout est prétexte à une idée : une blague, la mention de quelque chose, une petite histoire, même une hallucination ("ah, j’ai cru voir un visage humain dans ce tronc") ou une impression ("ce poteau ressemble à une grande tour pour gnomes").

Commencer sans se mettre trop de pression

Au tout début, j’ai le plus possible réfréné l’idée d’en faire pendant un an. Bien sûr, secrètement c’était ce que j’espérais. Mais un an, c’est beaucoup trop long, c’est déprimant. Alors, j’ai d’abord cherché à écrire une fois, parce que ça faisait longtemps. Ensuite une deuxième fois, puis une troisième, puis une semaine, puis deux, puis un mois, etc. Comme ça, je me suis beaucoup gratifié au début, puis au fur et à mesure, tenir plus longtemps m’a paru de plus en plus facile. À six mois, il m’en restait encore six, mais finalement je venais déjà de les faire, alors j’en étais capable, non ? Et puis, tenir encore trois mois pour arriver à neuf mois au total paraissait encore plus simple.

Pour suivre tout ça, j’ai utilisé l’application Loop Habit Tracker. Aller consulter la page de l’habitude, et regarder la grande série est très gratifiant.

Une exigence variable

Se contraindre à écrire tous les jours, c’est bien beau, mais c’est fatigant. Alors des fois, ça donne un peu envie de faire autre chose, de se reposer. Ma façon de gérer ça, ça a été d’avoir une exigence minimale assez basse.

Il m’est arrivé, certains jours, d’écrire une saynète de trois lignes (littéralement). Mais l’important, c’était de pouvoir cocher le jour dans le suivi, de me dire que ce n’est pas fou, mais que j’ai tenu le rythme quand même.

Et c’est comme ça que quand ma motivation était basse et que j’écrivais des trucs assez nuls, j’ai évité le plus possible de me flageller moi-même. L’idée est d’espérer en faire plus un autre, sans m’infliger trop de remords. Et bah, jusqu’à présent, ça a plutôt bien fonctionné. Au bout d’un moment, on en a marre de faire des trucs nazes, on se trouve une meilleure idée, et on y passe plus de temps.

Aujourd’hui encore, je maintiens mes coches, mais je peux me contenter de très peu, et d’autres jours me dire "c’est bon, ça suffit, on écrit un vrai truc".

Le piège des retours

Quand on construit un livre, les retours sont, à priori, très importants afin de l’améliorer, le peaufiner. Quand on écrit un truc tous les jours… Les retours sont pour moi un piège vicieux.

Un jour, j’écris une saynète qui sort du lot. On me dit "elle est super bien celle-là !" et "j’aime beaucoup !". Je suis très heureux (parce que ça fait très plaisir, quand même), et ça me motive énormément ! Le lendemain, hop, ni une ni deux, je saute sur mon clavier, et… déjà j’ai du mal à trouver une idée… puis je l’écris… Et là, c’est le drame : pas de retours.

Oh, c’est pas très grave, on essayera encore demain… Mais toujours pas de retours, pas de compliments, et ainsi de suite. Eh bien, c’est très déprimant.

Et c’est quelque chose auquel j’avais pourtant fait attention dès le début, et quand j’ai intégré un groupe d’écriture, j’ai spécifiquement dit que je ne souhaitais pas que l’on lise mes saynètes pour éviter ça. L’astuce, c’est de n’écrire que pour soi, sans attendre de retours. Mais ça ne fonctionne que tant qu’on n’en a pas. C’est un état d’esprit difficile à atteindre et à préserver (et je ne suis pas sûr de l’avoir encore).

À noter qu’écrire des idées-blagues, ça fonctionne assez bien pour ça. Mes blagues me font marrer quoi qu’il advienne. Même quand personne n’aborde mon humour, je m’en moque, j’ai fait ça pour me faire rire moi-même.

Un peu de discipline

Oui, bon, on en arrive toujours à ça. Juste quelques précisions sur ce qu’il m’a été nécessaire de faire.

Déjà, si je veux réussir à écrire, il faut que j’ouvre ma page d’écriture, que je me mette devant, et que je me bloque dessus. Des fois, je suis resté devant pendant presque une heure sans rien sortir, à chercher des idées, en rejeter, en chercher d’autres, etc. Mais ça m’a souvent été nécessaire pour réussir à avancer.

Enfin, et comme d’habitude, couper les distractions est important. Assez difficile quand on écrit directement dans un navigateur (j’aime bien la page d’édition de Wordpress), mais fermer Discord et les autres onglets est franchement indispensable.


C’est le tour des remarques que j’avais pour l’instant, mais n’hésitez pas à poser des questions si vous voulez ! La prochaine fois, on parlera de l’illustration de couverture :)

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Aujourd’hui encore, je maintiens mes coches, mais je peux me contenter de très peu, et d’autres jours me dire "c’est bon, ça suffit, on écrit un vrai truc".

Le défi de l’année complète étant techniquement terminé, cela veut dire que tu continues malgré tout à écrire tous les jours jusqu’à ce que… jusqu’à ce que ?

Si oui, est-ce que la gestion de la motivation a changé, avec l’objectif en moins ? Garder la série ininterrompue le plus longtemps possible ?

(Il y aura un tome 2 ? 😶‍🌫️ )

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Salut,

Non, je ne fais plus vraiment de Saynètes, je taffe sur d’autres projets. Par exemple, retravailler certaines en histoires plus approfondies, ou des projets de BD (coucou les bombes au graphite sur le discord). Mais je triche un peu dans mes coches, j’ai compté la rédaction de ce sujet dedans par exemple ^^

À priori pas de tome 2, parce que mine de rien ça prend du temps et il faudrait que je mette les autres projets de côté… Mais j’espère que je réussirai à sortir d’autres trucs l’année prochaine, et peut-être qu’un jour je ferai une compilation de nouvelles 🤷

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Beau projet, et bravo pour le marathon !

Un point m’interroge dans ta présentation :

À raison de une par jour, cela en fait donc 365. Souvent moyennes, parfois nulles, rarement bonnes, il y en a de toutes les tailles et thématiques (même si ça reste très majoritairement de la fantasy).

Le résultat sera disponible en ebook, mais je vous réserve quelques surprises, alors ce n’est pas encore en téléchargement.

Est-ce que tu prévois d’éditorialiser la chose avant la publication en ebook ? Parce que si oui ça veut dire que tu casses un peu le concept ; mais si non, ça veut dire que tu laisses au lecteur des histoires dont tu sais qu’elles sont mauvaises.

@SpaceFox : Merci !

Est-ce que tu prévois d’éditorialiser la chose avant la publication en ebook ? Parce que si oui ça veut dire que tu casses un peu le concept ; mais si non, ça veut dire que tu laisses au lecteur des histoires dont tu sais qu’elles sont mauvaises.

SpaceFox

Non, effectivement, je laisse tout. D’abord, parce que c’est le concept. Ensuite, parce qu’après avoir lu une compilation des débuts de Pratchett, je me dis que c’est pas si mal de voir aussi ce qui n’est pas très bien. Et enfin, parce que de toute façon, quand c’est mauvais, c’est pas long, et on passe vite à autre chose, ce qui est, je pense, assez amusant dans ce livre.

Par contre, ceux qui m’ont demandé pourquoi je ne le proposais pas à un éditeur ne les avaient clairement pas encore lues :D

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Bon, désolé, j’attendais une réponse de mon illustratrice sur le prix, malheureusement je n’ai toujours pas de nouvelles. Je poste comme ça, et j’éditerai si j’ai le droit de mettre le prix précis :)

Faire une illustration de couverture

Ça vous intéresse vachement plus, n’est-ce pas ? Et bah non, je ne vous la montrerai pas tout de suite ! Tout ne sera révélé qu’à la fin :p

Choisir un illustrateur

Alors là, c’est un peu open bar. Tout ce qu’il y a à faire, c’est trouver un artiste dont le style correspond à ce que vous recherchez : plutôt figuratif, ou abstrait ? Style réaliste, ou plus cartoon ? Art traditionnel ou peinture numérique ? C’est à vous de voir ce que vous voulez. Si vous ne savez pas, alors regardez d’autres couvertures, voyez ce que vous aimez, ce qui vous semble coller (voire directement le nom d’un artiste !).

Une fois que vous avez une idée, il ne vous reste plus qu’à écumer le web et faire votre liste de favoris…

Bien sûr, avoir une connaissance dans le milieu aide énormément à avoir quelques références de départ. Ensuite, par le jeu des interactions sur les réseaux sociaux, vous pouvez en découvrir beaucoup plus.

Tous les artistes que j’ai pu voir utilisent beaucoup instagram. Quand on n’a pas de compte, c’est vite casse-pieds : Instagram ne laisse pas tout voir, pour ouvrir en grand une image sans se connecter il faut ouvrir dans un nouvel onglet… Et surtout, dès que l’on regarde quelques pages, Instagram va soft block l’adresse ip : ils prétendront que tous les liens que l’on visite sont des pages introuvables, alors qu’il s’agit juste d’un blocage IP. C’est assez insupportable, surtout que ça dure longtemps, au moins 24h de ce que j’ai pu voir.

C’est là qu’utiliser les autres liens des artistes est très utiles : parfois un site perso (top !), mais sinon un lien Artstation, très pratique.

D’ailleurs, Artstation permet théoriquement de trouver des artistes, mais c’est tellement blindé de contenu, et beaucoup d’anglophones, que c’est à priori impossible de découvrir un artiste français qui ferait des illustrations de couverture. Mais très utile pour approfondir ses recherches sur un illustrateur dont on a le lien.

Twitter, les artistes postent dessus, mais c’est très peu orienté portfolio. C’est cool par contre pour découvrir d’autres gens via les interactions. Par contre, sans compte, maintenant c’est l’enfer.

Twitch également est extrêmement pratique : sur une chaîne twitch, les artistes mettent des suggestions vers d’autres artistes, c’est super pour naviguer. J’en ai découvert plein comme ça ! Et là, pas besoin de compte.

Après, personnellement je fonctionne par shortlist. Déjà, je note plein d’artistes que j’aime bien même si je ne compte pas leur passer commande, c’est juste super cool ^^ Ensuite, je sélectionne, je fouille les pages, j’ouvre dans plusieurs onglets, je compare, je re-sélectionne, etc., et je réduis la liste de plus en plus.

Il y a des petites choses qui peuvent vous aider à écarter certains artistes, et qu’il est important de regarder avant de les contacter. Par exemple, certains ont l’habitude de travailler avec des professionnels et refusent de travailler avec des particuliers. D’autres peuvent avoir des commissions fermées : ils n’ont probablement pas le temps de gérer une commande importante comme une couverture. Enfin, certains ont des tarifs fixés, ça peut être l’occasion de regarder si votre budget peut correspondre.

Combien ça coûte une illustration ?

Cher pour un particulier.

La première chose à faire, c’est bien sûr de demander un devis, après avoir décrit votre demande. Inutile d’attendre, à mon avis, faites-le directement : si l’accord financier n’est pas possible, ce n’est pas la peine d’y perdre du temps.

Ne cherchez pas forcément à négocier : les artistes ne sont pas bien payés du tout. Et en plus de ça, leurs prix n’augmentent pas forcément avec l’inflation. J’ai littéralement vu un artiste reconnu expliquer qu’en 10 ans, il n’a pas pu augmenter ses tarifs parce que sinon on refusait de lui passer commande. 10 ans où non seulement il est devenu plus expérimenté, mais où aussi l’inflation a fait monter ses coûts.

Dans mon cas, je suis arrivé en disant que j’avais vu une tranche de prix sur le net, en me renseignant, et l’artiste m’a répondu que pour elle, la valeur haute de la tranche c’était ok :D

J’en ai eu pour 500€, auxquels j’ai rajouté après coup 50€ de "pourboire". Mais il faut savoir que le prix prend en compte le fait que c’est un projet personnel, sans volonté commerciale. Également, je n’ai pas l’exclusivité sur l’usage de l’image, c’est l’artiste qui a conservé les droits dessus.

Également, les conditions de versement sont différentes selon les artistes. Certains vont demander un acompte de la moitié du prix (je crois avoir vu certains demander le versement complet en avance). Dans mon cas, elle ne m’a demandé le versement qu’avant de recevoir le fichier haute définition.

Le prix peut être augmenté également si vous avez d’autres exigences : un délai court, besoin de nombreux échanges, etc.

Le fonctionnement d’une commande

Pour le coup, je ne peux témoigner que sur mon expérience personnelle.

D’abord, il y a le passage de commande. Là, j’ai expliqué l’esprit du projet, résumé l’histoire que je voulais être illustrée, et décrit l’idée que j’avais pour la couverture. J’ai essayé d’être assez complet sans en faire trop non plus. J’ai également donné un lien vers l’histoire complète, mais à l’heure actuelle, je ne sais toujours pas si elle l’a lu :D Ce n’est effectivement pas nécessaire pour en réaliser l’illustration.

Après cela, mon illustratrice a travaillé de son côté jusqu’à la réalisation d’un premier rough. Il s’agit d’une version sans couleurs qui est un travail de composition de l’image. Attention : ce n’est pas parce qu’un rough a l’air simple qu’il ne demande pas de longues heures de travail, la recherche des idées et d’une composition intéressante n’étant pas du tout faciles. J’avais le droit, dans mon tarif, à trois versions du rough.

Bon, dans les faits, j’étais :waw: et j’ai donné mon accord immédiat et sans aucune réserve pour la suite.

Suite qui consiste en la mise en couleurs. À partir de là, je n’ai plus le droit qu’à de menues retouches, étant donné qu’un changement important entraînerait de longs temps de peinture numérique.

Bon bah pareil qu’avant :waw:

Ensuite, une fois validé, j’ai pu envoyer le paiement complet, et l’artiste m’a transmis le fichier haute définition et au format CMJN1, adapté à l’impression.

J’ai eu la chance, après lui avoir envoyé mon projet de mise en page de la couverture, qu’elle me fasse d’elle-même des retouches pour en améliorer le rendu.

La licence

Pour information, j’ai proposé à l’artiste de mettre l’image sous licence libre. Je lui ai dit que mes textes seraient sous licence CC-BY-NC-SA, et lui ai demandé si elle souhaitait choisir une licence Creative Commons également, et elle a choisi la CC-BY-NC-ND.

Bien sûr, il est possible dès la commande de réclamer une licence particulière, c’est comme tout le reste : tout se monnaye.


Voilà, je vous ai dit tout ce que j’avais en tête ! Comme d’hab, si vous avez des questions, n’hésitez pas :) La prochaine fois, on parlera de la mise en page du livre.


  1. Format de couleur adapté à l’impression par les imprimantes. Contrairement au RVB, qui utilise la synthèse additive avec 3 couleurs, il utilise la synthèse soustractive (comme en peinture) avec 3 couleurs plus le noir.
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Hello !

Pour vois dire que j’ai eu l’autorisation de révéler le tarif ^^

On est donc sur un tarif à 500€ pour l’illustration

Pour info, j’y ai rajouté un tip de 50€ après avoir lu des trucs sur l’inflation et les tarifs des artistes…

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La mise en page

Il y a deux choses qui rentrent dans la mise en page : la mise en page intérieure, et la mise en page de la couverture. On va parler des deux !

La relation avec l’impression

La mise en page est profondément liée à l’impression. En effet, on détermine d’abord le format du livre, puisque tout le reste va suivre. Et le style que l’on veut donner à son livre va dépendre à la fois de la mise en page et des choix techniques d’impression.

Sans m’étendre trop là-dessus, parce qu’il y aura une partie dédiée, je suis parti personnellement sur un format A5 (livre broché), et je recherche un effet un peu beau livre ou littérature sans en faire trop.

S’inspirer

Ou franchement copier, dans mon cas.

En effet, en absence de professionnel pour m’épauler dans cette étape, j’ai littéralement pompé la mise en page de livres que j’aimais. Certains reconnaîtront peut-être le style du premier coup d’œil… Je me suis fortement basé sur un livre que j’aimais, et m’imaginer avoir un rendu similaire mais à moi m’a beaucoup motivé. Mais sinon je vous conseille de voir ce que vous aimez d’en d’autres livres, et de piocher les élément qui vous plaisent.

À noter que je considère que ma copie éhontée ne porte pas trop à mal uniquement parce que c’est un projet personnel.

À propos de la mise en page intérieure

Après le choix du format, il y a certaines choses qui doivent se définir.

Les marges et l’interligne

Elles vont définir l’aération de votre texte. Sur un format A5, et pour le rendu que je voulais, j’ai dû les monter de manière assez conséquente pour avoir un beau rendu. Mais il faut se rendre compte que cela va augmenter significativement le nombre de pages, et donc le coût.

À noter, la marge intérieure est toujours plus grande que la marge extérieure : une bonne partie se fait manger par la pliure du livre.

La police

Il y a des choix classiques selon le genre du livre. Par exemple, en fantasy, le plus courant est Garamond. Il en existe une version libre, EB Garamond, et c’est celle que j’ai utilisée. Encore une fois, ne pas hésiter à regarder ce qui vous plaît dans d’autres livres pour vous aider à choisir.

Il me semble que de manière générale, on prend plutôt des polices à empattements (sérif) pour le corps de texte, et on évite des polices trop originales qui ne seraient pas lisibles.

La taille de police

Elle va dépendre du format du livre et de ce que vous êtes prêt à payer en nombre de pages… Mais aussi de l’objet du livre. Un livre pour enfants, par exemple, aura souvent une police plus grande pour en faciliter la lecture.

Dans mon cas, je suis parti sur une taille 12 pt. À noter que le rendu varie selon la police…

Les titres

Habituellement, on a uniquement des titres de chapitre, et il peut y avoir plusieurs dizaines de pages avant d’en voir un.

Dans mon cas, on en a plutôt un par page… Pour les distinguer, en plus de les centrer et de les mettre plus grands, j’ai choisi d’utiliser une autre police, sans empattements cette fois. Mon choix s’est porté sur Railway.

Ils ont également chacun un sous-titre, qui est la date du jour de la saynète. Et ils sont espacés par rapport au corps de texte. Cependant, j’ai fini par réduire un peu cet espacement : non seulement ça a réduit le nombre de pages, mais surtout je me retrouvais parfois avec trop peu de texte sur une page, ou alors le titre sautait trop facilement à la page suivante en laissant des blancs trop importants.

À noter qu’avoir des titres partout comme ça à tendance à créer des espaces vides en fin de page, comme j’ai contraint le rattachement du titre et du sous-titre avec le paragraphe suivant. Normalement, on fait un saut de page avec un titre, mais pas quand on en a 365…

En-têtes et pieds de page

Bien que facultatifs, on les retrouve de manière générale, d’autant plus sur les formats brochés. Souvent, on va avoir en en-tête un rappel du titre de l’ouvrage, et celui du chapitre. Plutôt que le chapitre (il y en a 365 et n’avancent pas à grand chose…), j’ai envisagé de mettre le mois, mais ça ne pouvait pas être fait de manière automatique.

Finalement, je ne me suis pas embêté, j’ai juste mis le nom de l’auteur (mon prénom), et le titre de l’ouvrage. Par contre, ils sont en petit, taille 10 pt, et version light de Railway. Je les ai aussi mis en capitales (en majuscules). Les en-têtes sont séparés du corps de texte par une ligne fine qui fait la largeur de page (hors marge).

Oui, j’ai encore tout pompé sur un autre livre :D

Pour le pied de page, j’ai simplement mis le numéro de page, aligné à l’extérieur, Railway light 10 pt également.

Attention, la numérotation ne commence pas au début. Les premières pages ne sont pas numérotées : page de licences, page de titres, sauts de page et avant-propos. Elle ne commence qu’au début des Saynètes, soit à la page 13.

Justification

Sur un livre imprimé, de manière générale, on évite le simple alignement à gauche. Il y a deux possibilités : la justification, ou la césure.

En fait, il est probable que la césure1 fasse tout de même un peu de justification, parce qu’on ne coupe pas n’importe où. De ce que je sais, cependant, c’est pas si facile pour les logiciels de bien gérer la césure…

Moi, je suis parti un peu vite sur du justifié simple. C’est probablement pas la meilleure chose à faire. Le rendu varie selon la taille de ligne, les miennes étant assez longues, ça reste correcte. Mais une bonne césure serait sans doute mieux, je ne sais pas.


Je coupe ici ! Je parlerai de la mise en page de la couverture et des logiciels que j’ai utilisés la prochaine fois, mais là ça commence à faire long.

Je vous mets le rendu en image en spoiler. Saurez-vous deviner quel éditeur j’ai scandaleusement copié ? :D

Rendu de la mise en page intérieure
Rendu de la mise en page intérieure

  1. Coupure d’un mot en mettant un tiret (en français), permettant le retour à la ligne.
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La césure et la justificiation sont deux procédés complètement différents et qui ne sont pas mutuellement exclusifs. La césure, c’est couper les mots en fin de ligne ; la justification, c’est le texte aligné à gauche et à droite. Beaucoup de livres sont imprimés avec césure et justification. Une césure propre est difficile à gérer (Word et LibreOffice ont tendance à couper beaucoup trop souvent – mais ça ne sont pas des logiciels de PAO), alors quelques éditeurs sont connus pour esquiver la problème en en mettant aucune (Bragelonne et ses sous-entités, en premier éditeur qui me vient à l’esprit).

En fait appliquer les deux est presque obligatoire pour avoir une typographie soignée, surtout sur des lignes assez courtes, sinon il se passe exactement le problème que tu as sur la première ligne de « Les procès de Gutenberg » sur ton exemple : les espaces sont trop larges (le dernier semble aussi large que le mot « et »). Sur un texte aligné à gauche, ça ferait une ligne trop courte.

D’une manière générale, une mise en page livresque n’a pas grand-chose à voir avec ce qu’on fait avec un logiciel de traitement de texte, surtout si on veut quelque chose de bien propre à la fin. On part très vite dans des concepts de « gris typographique », de lignes veuves et orphelines, de questions existentielles à base de texte sur une grille ou bien justifié verticalement, etc. Et c’est encore pire pour les magazines.

Bonjour, super projet.

Il y a un truc que je n’ai pas compris. Je pensais que c’était uniquement un ebook, mais en lisant ceci :

Je suis parti personnellement sur un format A5 (livre broché), et je recherche un effet un peu beau livre ou littérature sans en faire trop.

Je me demande si le livre sera aussi imprimé ?

@firm1 : je n’ai pas du tout été clair, en me relisant >< Je vais mettre le livre en ebook pour qu’il soit dispo sur le net. Par contre, effectivement, le résultat principal est un livre physique, que j’ai chez moi. Mais c’est juste une impression à titre personnel en quelques dizaines d’exemplaires, non disponible à la vente.

@SpaceFox : les lignes veuves et orphelines peuvent se gérer dans LibreOffice :) Le gris typographique, par contre, je ne connais pas, et le texte aligné sur la grille, bien que j’ai vu la fonction sur Scribus, je n’ai jamais regardé en quoi ça consiste. Je pense que la césure m’aurait demandé beaucoup de boulot à vérifier… D’autant plus que j’y ai pensé très tardivement 😅

(Mais c’est sûr que la ligne que tu prends en exemple serait sans doute mieux avec une césure à contrefaçon)

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En effet, en absence de professionnel pour m’épauler dans cette étape, j’ai littéralement pompé la mise en page de livres que j’aimais. Certains reconnaîtront peut-être le style du premier coup d’œil…

Maintenant que tu le dis, je confirme :-°

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En effet, en absence de professionnel pour m’épauler dans cette étape, j’ai littéralement pompé la mise en page de livres que j’aimais. Certains reconnaîtront peut-être le style du premier coup d’œil…

Maintenant que tu le dis, je confirme :-°

Amaury

Tu ne gagnes rien tant que tu ne fais pas valider ta réponse :p

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En effet, en absence de professionnel pour m’épauler dans cette étape, j’ai littéralement pompé la mise en page de livres que j’aimais. Certains reconnaîtront peut-être le style du premier coup d’œil…

Maintenant que tu le dis, je confirme :-°

@Amaury

Tu ne gagnes rien tant que tu ne fais pas valider ta réponse :p

@Moté

J’vais pas le dire en public, c’est sous embargo !

Mise à jour  — Ma réponse a été validée 😎

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Mise en page de la couverture

Pensez à partager votre mise en page avec votre illustrateur de couverture ! Déjà, dès le départ, parce qu’il y aura besoin des dimensions. Mais en plus, si je prends mon exemple, mon illustratrice a modifié d’elle-même son illustration afin de donner plus d’espace à la mise en page.

Je ne vais pas tout répéter, mais comme d’habitude, je me suis inspiré autour de moi ^^

Police

À l’intérieur du livre, j’ai utilisé Railway pour les titres, mais sur la couverture j’ai préféré gardé Garamond. Je préférais ce rendu un peu plus "classique" et beau livre.

À noter, il est assez courant, dans les couvertures très graphiques, de dessiner complètement le titre. C’est très beau, mais ce n’est pas à la portée de tout le monde. Par exemple, ce n’est pas quelque chose que mon illustratrice fait, il aurait fallu passer par encore une autre prestation.

Mes titres sont en blanc sur fond noir, parce que c’est très classe.

J’ai également un sous-titre, et après avoir testé, là aussi j’ai préféré gardé Garamond.

Les différentes couvertures

Je parlais jusqu’ici de la première de couverture, mais il y a, en tout 4 "couvertures" :

  1. La face avant du livre, celle qu’on voit sur les piles, etc.
  2. La face intérieure quand on ouvre le livre
  3. La face intérieure à la fin du livre
  4. Le dos du livre, avec le résumé

Et on y ajoute aussi le dos, improprement appelé tranche (la tranche, c’est là où le papier est tranché). Le dos, c’est ce qu’on voit dans rayonnages de nos bibliothèques, avec généralement le rappel du titre et de l’auteur.

Par contre, la 1e, le dos et la 4e ne représente qu’un seul fichier mis en page, parce que c’est imprimé sur une seule feuille avant d’être plié. Je n’insiste pas dessus pour l’instant, mais il y a également des histoires de marges (1cm depuis le bord ou on évite de mettre du texte) et de fonds perdus (quelques millimètres, j’en reparlerai à l’impression).

Dans mon cas, la 2e et la 3e de couverture ne sont pas imprimés.

Par contre, ma couverture est à rabats, ce qui étend d’autant la taille de la feuille imprimée :)

Le dos

Sur le dos de mon livre, il y a, toujours sur fond noir, mon nom et le nom du livre. Mais attention : personnellement, je recommande de ne pas couper le fond noir pile à l’endroit de la pliure. En effet, si celle-ci est décalée d’un demi millimètre, cela risque de ressortir très visible. À la place, j’ai choisi de faire un rectangle noir plus étroit, et de faire dépasser l’image de couverture sur le dos.

Petit conseil : faites très attention à l’alignement du texte… Sur mon dos, le titre est légèrement trop bas. Ce n’est pas très visible, mais ça a le don de m’agacer :D

La 4e de couverture

C’est là qu’on met le résumé. J’y ai aussi mis une jolie citation de mon livre, et j’ai rappelé les noms des illustrateurs.

C’est également là qu’on va le plus souvent mettre un code-barre, avec le code ISBN et le prix. Dans mon cas, ce n’est pas nécessaire, vu que le livre n’est pas vendu.

J’ai choisi de mettre une simple couleur comme fond. Poursuivre l’illustration de 1e de couverture est possible, mais c’est plus cher… et je voulais un texte en blanc pour le dos également. Du coup, c’est un bleu assez profond.

Et il se poursuit également sur le dos, pour éviter la pliure !

Note pour plus tard : penser à parler des couleurs et notamment du noir dans la partie sur l’impression.

Les rabats

Sur le rabat de 1e, le décor de l’illustration se poursuit, et j’ai mis en avant mes deux illustrateurs avec leur avatar, leur nom et un lien vers leurs réseaux sociaux.

Sur le rabat de 4e, c’est la couleur qui continue, et j’ai mis trois citations rigolotes de mes saynètes.

Les décorations

Il est possible de mettre des décorations sur une couverture, et notamment des dorures ou du vernis sélectif. Ça peut être très joli, mais ça a un coût à l’impression, et ça implique de savoir dessiner des motifs intéressants à dorer… C’est également plus courant sur des livres à couverture rigide, et non pas souple comme le min.

Logiciels

J’ai utilisé deux logiciels pour mettre en page mon livre : Scribus, et LibreOffice !

En effet, je trouve que LibreOffice est très suffisant pour la mise en page intérieure, tant qu’on reste sur du classique. Il faut savoir bien gérer les styles, et se battre un peu avec les sauts de page changeant le style de page, mais sinon ça fonctionne très bien et c’est beaucoup moins lourd à l’usage qu’un logiciel de PAO. Le plus gros bémol, à priori, étant la difficulté à gérer correctement la césure comme on disait plus tôt.

Pour la couverture, par contre, je suis passé à Scribus, à peu près le seul logiciel de PAO libre existant. De ce qu’on m’a dit, Scribus est carrément en retard par rapport à l’industrie (et donc Adobe). Mais pour faire une couverture, ça fait le job. Après, je savais déjà un peu l’utiliser avant, ça aide aussi. Dans ses énormes avantages, on va citer sa gestion des couleurs CMJN, ses facultés de placement libre, liberté de contrôle des formes et des textes, l’inspecteur avant export PDF… Mais le gros manque, c’est qu’on ne peut toujours pas centrer un texte verticalement !

Et je me suis fait avoir par un truc de Scribus ! J’ai aligné la couleur de 4e avec le rectangle noir du dos… et j’ai un tout petit liseré blanc. Est-ce un mauvais alignement de Scribus ? Ou un mauvais réglage de contour ? Dans le doute, la prochaine je ferai passer l’un en-dessous de l’autre, par précaution.


C’est tout pour le moment ! La prochaine fois, je parlerai des illustrations internes du livre. Entre-temps, je vous mettrai un rendu de la couverture sans les illustrations, pour vous garder la surprise :p

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Désolé, j’étais un peu occupé, et le topic m’est sorti de la tête…

Illustrations intérieures

J’ai fait illustrer certaines saynètes ! Une trentaine, pour être précis, et c’était trop trop bien ! Cette partie va être plus courte, parce qu’on va éviter les redites par rapport à la partie sur la couverture.

L’illustrateur que j’ai contacté m’a été recommandé par une amie ayant fait une école de BD. J’ai longtemps hésité, à switcher entre quelques onglets avant de me décider… J’ai fini par le contacter via Artstation. Je lui ai expliqué le projet et ce que je souhaitais, et lui ai demandé si ça l’intéressait.

Il a été très gentil et m’a proposé un super tarif parce que c’était un projet personnel (et rigolo, quand même :soleil: ). J’en ai donc eu pour 400€, auxquels j’ai rajouté également mon tip de 50€.

Le projet d’illustration en lui-même… C’était trente illustrations en line simple en noir et blanc, à disséminer un peu partout dans le livre. Quelle joie de voir sa première saynète prendre vie ! C’était incroyable. Et là, j’avais pour volonté de laisser plus de liberté à l’illustrateur. J’ai réduit la liste des saynètes que je lui envoyais pour ne garder que celles qui, selon moi, étaient les plus propices à être illustrées (parce qu’elles étaient plutôt graphiques), et lui éviter de devoir tout lire. Il a ensuite pu choisir celles qui l’inspiraient le plus, et m’envoyer ses jolis dessins.

Je souhaitais qu’il puisse poser sa marque à lui, et lui de son côté s’inquiétait beaucoup d’avoir des illustrations qui me conviennent, c’était rigolo de travailler ensemble. Dans les faits, il n’y a qu’une seule saynète où j’ai fait un commentaire pour une petite (je crois) modification.

L’envoi s’est fait au fur et à mesure, puisque je n’avais pas encore tout écrit quand on a commencé. Je lui envoyais ensuite les nouvelles saynètes par gros paquets.

Et on a encore de la chance, il a bien voulu tout mettre en licence libre :)


Allez, la prochaine fois on parle impression, et je crois qu’on aura fait le tour !

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J’ai fait beaucoup trop long… Je découpe en deux, la deuxième partie sera demain !

Impression

Le processus

L’imprimerie va fonctionner un peu différemment d’une imprimante que l’on a à la maison, mais ça peut se ressembler.

La grande différence, c’est qu’on n’imprime pas directement sur le format final, mais on va imprimer sur de grandes feuilles de papier. Ensuite, on découpe ces feuilles (parfois on les plie), et on les ordonne. Ou l’inverse, on peu très bien les ordonner puis les découper, puisqu’on utilise des machines à découper qui peuvent trancher à travers des centaines d’épaisseurs de papier (essayez de faire ça avec vos ciseaux pour voir :D ). C’est ce qu’on appelle le massicotage, ou massicoteuse.

À côté, on va imprimer également la couverture, lui faire subir ses différents traitements dont on reparlera après, et la découper aussi aux bonnes dimensions. Elles seront différentes de celles du papier, puisqu’on doit avoir la 1e de couverture, la 4e, le dos, et éventuellement des rabats, par exemple.

Ensuite, on part sur l’assemblage, et là aussi il y en a différents types. Sur certains, on doit assembler les pages, puis relier l’ouvrage, c’est-à-dire le fixer à la couverture. Sur d’autres, c’est une même étape.

Les deux méthodes d’impression

Il n’existe que deux méthodes industrielles pour l’impression de livres (il y en a d’autres pour ce qui n’est pas impression sur papier, par exemple).

Celle que l’on connaît bien, c’est l’impression numérique. Elle fonctionne comme nos imprimantes : des rails vont circuler et projet l’encre ou déposer la poudre sur le papier. Cela permet d’imprimer directement un fichier numérique de manière extrêmement simple. En imprimerie, la différence c’est que ce sont de grandes imprimantes, qui vont bien plus vite que les nôtres, sur de bien plus grandes feuilles.

Je vous mets la vidéo d’un petit imprimeur sur l’impression numérique, c’est assez sympa à regarder :)

Et il y a l’imprimerie offset. Cette fois, c’est la grosse imprimerie industrielle, avec de très grosses machines.

Le principe est très différent : on grave des plaques d’aluminium avec le motif à imprimer. On fixe ces plaques sur un gros rouleau qui, en tournant, va passer sur de l’encre puis ensuite se presser contre le papier. Cela permet de déposer l’encre par imposition, de manière un poil plus traditionnel. Et il n’y a pas qu’une seule plaque ni un seul rouleau, il y en a quatre, les uns à la suite des autres, un par encre CMJN : cyan, magenta, jaune, noir. Sauf en impression noir et blanc, où l’on a besoin que d’un rouleau d’impression noir. En réalité, il peut y en avoir plus sur de l’impression très qualitative, jusqu’à 7 ou 8 il me semble, pour des encres de couleur spéciale.

Par rapport à l’impression numérique, on va avoir des feuilles encore plus grandes, voire carrément des rouleaux de papier.

L’impression offset, ça coûte cher au démarrage : il faut préparer les plaques, préparer la machine… Par contre, ça imprime beaucoup beaucoup plus vite que l’impression numérique. C’est donc utiliser pour des grosses séries, et ça permet de réduire très fortement le coût de l’impression.

Voici la vidéo d’une très grosse impression offset, sur un magazine. La plupart des imprimeries ne fonctionnent pas avec des machines aussi impressionnantes, ça ne doit concerner vraiment qu’une fraction du nombre de livres / magazines imprimés.

Dans mon cas, j’imprime en 40 exemplaires, on ne se pose donc même pas la question : ce sera de l’impression numérique.

Les formats de papier

Il existe un standard sur le format de papier, qui existe en plusieurs tailles. La plus connue, bien sûr, est la taille A4, qui fait 21 * 29,7cm. En fait, le A4 est fait pour que chaque taille supérieure corresponde à deux feuilles de taille inférieure mise côte à côte. Ça veut dire que pour un A3, il suffit de juxtaposer deux feuilles A4.

Cela permet de vendre des feuilles A0 aux imprimeries, qui peuvent comme ça imprimer plein de pages d’un coup puis les découper. Quand on essaye de rester sur des tarifs plus économiques, on reste donc sur un format standard. Sinon, si on prend une taille un peu plus petite, on va perdre un peu de papier sur la feuille A0. Et encore pire, si on fait même juste un tout petit peu plus grand, ça veut dire qu’on perd l’impression de plusieurs pages sur le A0.

La taille classique pour les livres au format broché, ce que j’ai choisi de faire, c’est du A5, soit 21 * 14,8cm.

Je vous laisse faire le calcul pour voir combien de pages ça donne sur un A0 :p

Ça fait 32 pages d’un coup ! Mais en impression numérique, on n’imprime pas sur du A0 (plus de 1m de large !), mais probablement sur du A2, je pense.

Types de papier

Il existe en gros trois types de papier pour l’impression, qui possèdent des qualités différentes :

  • Le papier offset : C’est le papier "imprimante" classique, le même que celui qu’on utilise dans les imprimantes personnelles. Il est économique, il fonctionne très bien, bref, c’est le classique.
  • Le papier bouffant : C’est un papier plus épais que le papier offset, mais attention, pour le même poids. Ça veut dire que même si une feuille pèse le même poids qu’un papier offset, elle est plus épaisse. Ce papier apporte un toucher et une sensation particulière. Par contre, il absorbe plus d’encre, ce qui veut dire que le rendu de l’impression sera moins fort, surtout pour de la couleur. Le fait qu’il soit plus épais va également augmenter l’épaisseur du livre, on va donc éviter d’imprimer une thèse de 800 pages avec.
  • Le papier couché : C’est un papier qui a reçu un traitement de surface avec une très fine couche minérale. Cela réduit l’absorption de l’encre et permet d’améliorer grandement le rendu des couleurs. C’est très utilisé voire indispensable pour les livres photos, mais aussi les BD. Le papier a un toucher particulier, très lisse et un peu plastique, même s’il n’y en a pas dedans.

Dans mon cas, j’ai pris un papier bouffant. Je trouve que ça donne un rendu "beau livre", et j’adore la sensation de la page dans mes mains. J’ai 400 pages, donc ça va encore pour l’épaisseur, voire ça donne un côté gros objet que j’aime bien. Mes illustrations intérieures étant en nuances de gris, l’absorption ne va pas trop les dénaturer, donc c’est ok là-dessus aussi.

Bien sûr, on peut toujours choisir de faire comme on veut. Boulet, pour sa série de BD Notes, a imprimé sur du papier offset, par exemple.

Il y a deux autres paramètres qui rentrent en compte dans le choix du papier : le grammage et la couleur du papier.

Le grammage, c’est la densité du papier. En gros, plus le grammage est haut, plus le papier est épais. Du moins, dans une même gamme, on ne compare pas directement le grammage d’un papier bouffant (plus épais) à un papier offset (en gros le standard) ou à un papier couché (plus fin, le traitement ajoutant du poids). Le grammage va également avoir un impact sur la solidité du papier, ou le poids final du livre. En standard, on est plutôt sur du 80 ou 90g/m². On peut descendre plus bas, pour des raisons économiques (le papier est moins cher) ou pratique (ce sera moins lourd et se pliera plus facilement). Les journaux ont un papier plus léger, et le plus fin de tous est le papier bible, parce qu’il y a un paquet de pages à imprimer en très grandes séries et à essayer de faire tenir dans des livres les plus petits possibles.

Pour information, ce qui distingue un papier d’un carton, c’est uniquement le grammage du papier.

Pour la couleur, il y a deux classiques : le blanc, et l’ivoire ou crème selon les marques. Ce dernier n’est pas un blanc pur, mais plutôt légèrement jauni. Perso, j’aime énormément ce rendu, même si d’après mon imprimeur c’est plutôt pour les livres de poésie. Je trouve également que c’est plus agréable.

Après, il y a toute liberté à utiliser des papiers fantaisie de couleur : noir, rouge, bleu, rose… Par contre, il faut savoir gérer ça sur l’impression.

Dans mon cas, j’ai donc un papier crème bouffant de 80g.

On peut aussi rentrer des critères environnementaux sur le choix de son papier ! Notamment, il est possible de choisir un papier recyclé, avec une teinte naturelle, etc. Il y a aussi des certifications sur la gestion durable des forêts, mais dans les faits, tous les papiers les ont.

Le choix du papier a un impact majeur sur l’épaisseur du livre. Cela veut dire que ce n’est qu’une fois le papier décidé que l’on aura la largeur du dos, et donc la possibilité de faire la mise en page définitive. Selon les cas, c’est plus ou moins important : comme je laisse l’image de couverture déborder sur le dos, cela la décale obligatoirement et peut endommager la mise en page de la 1e de couverture.

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