Ceci dit, je ne comprends toujours pas comment 2 expressions équivalentes peuvent donner 2 fonctions différentes. Je comprends que d’un point de vue mathématique ça fait du sens, mais je me demande ce qui arrive entre les 2 fonctions pour qu’elles ne soient plus exactement pareilles.
En introduisant une possible division par 0, tu changes le domaine de validité de l’expression. Souvent, on n’écrit pas ces domaines quand ils sont évidents (le degré d’évidence étant variable selon le niveau du pratiquant), mais ils sont très importants du point de vue de la logique.
Si on est assez rigoureux, on pourrait écrire :
∀x∈R,x+1=x+1
Comme pour x=1, x−1x−1=1, alors on en déduit que :
∀x∈R,x=1,(x+1)⋅x−1(x−1)=(x+1)⋅1
On en déduit :
∀x∈R,x=1,x−1(x−1)(x+1)=x+1
On fait une circonvolution qui élimine une valeur et on perd l’équivalence logique. On peut d’ailleurs enlever autant de valeurs qu’on veut. Par exemple pour x=1 et x=0, x(x−1)x(x−1)=1.
Ces cas-là n’ont pas un intérêt flagrant, si ce n’est des jeux de logique. On n’est même pas obligé de faire des calculs pour enlever les valeurs. Cette proposition est vraie, par exemple :
∀x∈R,x=1,x+1=x+1
On peut reboucher les trous derrière comme on veut, vu qu’on les a créé pour le plaisir.
Là où c’est intéressant, ce sont vraiment les prolongements par continuité où le trou existe pour une raison plus fondamentale et qu’on arrive à faire comme s’il y en avait pas. C’est le cas du sinus cardinal (qu’on obtient en bouchant xsinx en 0) ou de la cotangente (qu’on obtient en bouchant tanx1 en 2π).
J’ai dû sortir des fonctions moins banales que l’exemple initial, parce que les rapports de polynômes (qu’on appelle des fractions rationnelles) sont des fonctions gentilles, et ça finit toujours par marcher, même si on fait un peu n’importe quoi.