Salut,
Je n'ai pas lu le sujet en entier, mais j'ai parcouru le débat qui a été entamé sur cette page. Mea culpa.
Je vois que la tendance globale coïncide assez avec ce que j'ai tiré de l'avalanche d'interventions publiques qui m'ont envahi me crâne cette dernière semaines. La question que je me pose depuis dimanche, c'est plus ou moins la même que tout le monde : que faire pour que le visage qu'affichait la France le 11 janvier 2015 soit le reflet de sa réalité dans les années à venir ? C'est-à-dire que faire pour vivre dans une république unie que le terrorrisme ne peut pas atteindre tant physiquement que moralement, à laquelle chaque citoyen est fier d'appartenir ?
Ce qui m'a frappé, personnellement, c'est que toutes les interventions qui m'ont fait hocher la tête avec approbation avaient le même socle commun : "la" solution à long terme ne peut être que pédagogique.
Vous parlez actuellement des difficultés de l'éducation nationale mais j'ai l'impression que vous considérez qu'il s'agit uniquement des élèves en situation d'échec scolaire. Pour moi ce n'est pas le plus grave. Certains jeunes se retrouvent très tôt dans leur vie dans un état de déscolarisation, il est vrai que le contexte familial, s'il n'est pas forcément la cause première, est souvent un catalyseur du phénomène. Néanmoins je ne crois pas que l'échec scolaire soit l'élément déclencheur : au mieux c'est un symptôme. À mes yeux ce sont des gamins qui ne sont pas cadrés pour apprendre à vivre à l'école, à la respecter, ni à comprendre qu'elle est là pour eux. Là, on a déjà un débat de longue date.
L'école primaire que j'ai connue il y a 20 ans n'existe plus, on reproche aux profs de ne pas se limiter à l'enseignement de leurs disciplines alors que LA discipline n'est plus faite. L'école ne transmet plus les valeurs morales et républicaines : l'EN semble considérer que ce n'est pas son job. Pourtant, ça l'est. Qui mieux qu'elle ?
Aujourd'hui on s'inquiète qu'une minute de silence n'ait pas été respectée, et que certains élèves (très, très minoritaires, certes) ait répondu "bien fait pour eux". C'est encore un signe de ce manque d'éducation morale.
… et republicaine : dimanche, on semblait s'étonner de voir des jiifs et musulmans marcher ensemble. Depuis une semaine on nous gonfle avec ce "faut pas faire d'amalgames". Vraiment ? C'est nouveau ? Il semblerait. Il semblerait en effet que les gens qui vivent dans la même république laïque tout en étant de confessions différentes se méfient (et aient peur) les uns de la religion des autres. Pourquoi ? Parce que le concept de laïcité est aussi mal compris et enseigné que celui de religion. Un pays laïc est un pays dans lequel les citoyens acceptent et respectent la (ou l'absence de) religion des uns et des autres. Cette notion est martelée en éducation civique, mais la réalité ne montre que des lois sur le port du voile. Instaurons un cours de religions (au pluriel), ou plutot de "laïcité" dans les écoles républicaines ! Enseignons à chacun les fondements des religions des autres, demandez aux gamins juifs, catholiques et musulmans d'expliquer leur culture et leur religion à leurs camarades. Faites-les discuter. Respecter c'est comprendre, comprendre c'est apprendre. Apprendre, c'est le rôle de l'école. Une école républicaine dans un pays laïque, à mes yeux, c'est une école qui doit enseigner le respect des cultures.
Bref, on est sur ZdS, on devrait tous être conscients de l'importance capitale de la pédagogie.