Interdiction des calculatrices programmables

pour le bac 2018

Le problème exposé dans ce sujet a été résolu.

Clairement je pense que donner des feuilles de formules

Peut-être que je vais dire une bêtise, mais il me semble que le savoir-faire vaut plus qu'un savoir tout court. De la même manière qu'on attend pas d'un programmeur qu'il connaissance une API sur le bout des doigts mais qu'il sache utiliser une doc, on peut raisonnablement attendre d'un élève qu'il sache utiliser une formule sans la connaître par cœur.

Sauf qu'être scientifique c'est différent d'être programmeur.

On attend d'un scientifique qu'il connaisse son sujet. Connaître quelques formules c'est rien et ça en fait partie.

Un élève qui connait déjà son cours sera plus rapide et potentiellement largement plus capable de comprendre ce qu'il fait. Et c'est ce qu'on attend de lui.

+1 Holosmos

Je ne vois pas comment on peut raisonner sans avoir de connaissances. La doctrine du "j'ai pas de connaissances, mais y a Google et je sais pense savoir raisonner" est un fleau moderne.
Avoir un minimum de connaissances par coeur, c'est a dire tellement connu qu'elles deviennent des automatismes, est le pre-requis pour pouvoir depasser un peu ses connaissances.

A trop faire croire que le cours est la pour faire comprendre son contenu et non pas donner des outils pour aller plus loin que son contenu, on se retrouve avec cette espece de culte de la mediocrite ou l'on part de facto perdant sur les enjeux vu qu'on ne les a meme pas compris (probablement la faute a l'enseignant sur ce coup la).

D'experience, j'ai eu un prof, en deuxieme annee de prepa, qui etait deteste par ses eleves parce qu'il ne donnait aucun exercice "type" durant ses TD, ceux-ci consistant a des discussions sur ou au dela des concepts du cours et surtout a des problemes dont la difficulte etait bien bien au dela de ce qu'on pouvait imaginer - potentiellement ouvert. Les eleves le detestaient parce qu'ils se tapaient des notes moisies aux examens et qu'ils ne comprenaient rien au TD. En fait il considerait simplement que la comprehension du cours, et les "petits exos" types etaient du resort de l'eleve et que pour suivre son TD, le pre-requis etait la connaissance et la maitrise du cours.

Un autre professeur, comprenant que les eleves n'apprenaient pas leur cours et donc ne pouvait pas raisonner (ou a un degre de lenteur tel que cela en devient ridicule), mettait de 7 a 11 points pour les examens sur la recitation parfaite du cours. Et quand je dis parfaite c'est qu'a la moindre erreur de notation, imprecision, aucun point n'etait attribue. Le reste de l'examen etait constitue d'un, deux ou trois exercices totalement nouveaux (et disons le aussi, bien chaud), au sens ou ils ne derivaient pas du tout d'un exercice vu ou fait en TD. Je me souviens encore de ma promotion, moi y compris, recopier des pages de definitions, questionner les autres et me faire question comme on interroge sur une dictee. Au final cela semble barbare mais ce sont les matieres ou d'une part j'ai pris le plus de plaisir car j'ai le plus compris, d'autre part quelques annees apres, ce sont celles dont je me souviens encore de (presque) l'integralite du cours et mieux, suis capable de refaire des exercices dans le domaine sans remise a niveau prealable.

Je dirais qu'on a vraiment perdu la mesure de l'importance si ce n'est du pre-requis d'avoir des connaissances par coeur voire des connaissances tout court (il n'est pas possible d'ancrer durablement des connaissances sans les comprendre a minima et il n'est pas posible de comprendre de nouvelles connaissances sans en avoir d'autres, comme pre-requis, qui doivent etre maitrises egalement a minima). En fait en l'ecrivant, je m'apercois que c'est la description meme de la dynamique qui conduit a l'echec scolaire par decrochement.

+3 -4

Autant je suis d'accord que l'apprentissage par cœur de certaines choses est inévitable et nécessaire, autant les profs que tu décris sont, à mes yeux, des terroristes (comme souvent en prépa, surtout scientifique).

Concernant le prof qui refuse de faire des exos de base et met la barre directement très haut, c'est débile. On fait pas l'ascension du Ventoux pour s'initier à la randonnée ! C'est un coup à finir dans un ravin… On n'a pas tous besoin d'autant d'exos d'application bêtes et méchants, et je suis le premier que ça faisait chier de faire 15 exos où il faut juste calculer des dérivées ordinaires avant de passer aux choses intéressantes. Mais même si c'est juste un peu, il faut quand même s'entraîner à mettre en pratique les connaissances théoriques acquises. Et ensuite, face à des exos « en situation réelle », on commence par de l'abordable, c'est la base.

Mon prof de paléographie était comme le tien : il embrayait direct sur des exos difficiles, sans passer par les étapes intermédiaires. Et c'est un terroriste. Bordel, passer 8 putain d'heures à 3 cerveaux pour ne pas arriver à déchiffrer complètement un manuscrit de 30 lignes, c'est juste pas humain ! Et au final, ce n'est pas en planchant sur ses exercices tellement absurdement difficiles qu'ils en étaient frustrants que j'ai réussi à lire l'écriture XVIIe, c'est en passant plusieurs mois à ne lire que ça, pour le boulot.

Quant à l'autre, il sombre dans l'excès inverse. Autant il faut savoir laisser une place aux exos de simple application, autant il ne faut pas en faire un mantra. Quand tu en viens à passer plus de temps à apprendre la forme que le fond, c'est qu'il y a un problème. En prépa, en latin, on avait toutes les semaines des contrôles de grammaire sur un chapitre donné. C'est évidemment nécessaire, et objectivement le seul moyen que le bagage de par cœur indispensable à la maîtrise de la langue soit acquis. Mais les contrôles vérifiaient l'acquisition du contenu du savoir, ils ne cherchaient pas à vérifier si on avait retenu la formulation exacte de la règle utilisée par le manuel ou l'exemple exact donné.

Parce que ça ne sert à rien. Y'avait une fille dans ma promo, qui passait tellement de temps à potasser sa grammaire, qu'elle pouvait te dire le paragraphe du manuel où se trouvait une règle donnée. Bon, ben, je lui mettais la misère en thème et en version, parce que j'avais fait en sorte d'acquérir un Sprachgefühl (le fait de « sentir » à l'oreille qu'une forme ou une tournure ne va pas) plutôt qu'une connaissance mécanique des règles.

TL;DR : les élèves n'ont pas tous les mêmes besoins ni les même facilités face à différents types d'exos (par exemple, je suis assez mauvais en exos de vocabulaire, parce que je ne suis pas très doué pour apprendre par cœur des infos décontextualisées) et il est criminel de la part d'un prof de privilégier exagérément une forme d'entraînement sur les autres, au motif que « ils y arriveront mieux comme ça ».

+5 -0

Je suis d'accord que vouloir faire du difficile est terroriste. D'ailleurs, je viens de lire "surtout en prépa scientifque", et bien j'ai eu des retours autrement différent des prépas littéraires (en gros les profs étaient des pervers narcissiques).

Par contre, ne jamais rien demander de difficile, c'est aussi promouvoir la médiocrité. Quand on est jamais mis en difficulté, on ne se rend pas compte de son ignorance, et on ne peut pas progresser. Les gens qui peuvent le faire tout seul sont rares, et je pense qu'il y en a beaucoup ici, parce que c'est, selon moi, une caractéristique des autodidactes.

Il me faut clarifier les choses. Il n'y a point d'utilisation des connaissances sans connaissance. Si la maitrise de la manipulation des connaissances provient de l'entrainement sur des petits exercices par exemple, il est plus difficile de savoir les utiliser en dehors des contextes dans lesquels on les a deja utilise (ce qui est pourtant a mon sens l'enjeu de n'importe quel cours et de l'education en general). De la meme maniere, si les petits exercices bateaux sont la pour acquerir des automatismes et ancrer la connaissance et sa manipulation / utilisation basique dans le crane de l'eleve, c'est a mon sens un objectif bien minimal de l'education.

Concernant le prof qui refuse de faire des exos de base et met la barre directement très haut, c'est débile.

Il ne refuse pas. Il considere que ces exercices ils doivent etre faits (et c'est un must be et pas un can be) par les eleves et pour chacun individuellement (ce qui n'est pas en opposition avec le travail de groupe, mais veut simplement dire "sans le professeur", celui-ci ne devant pas etre un simple gendarme la pour forcer l'apprentissage des connaissances basiques) pour atteindre cet objectif minimal d'automatisme et eventuellement de comprehension (souvent dans le cas des mathematiques il arrive qu'une demonstration ne soit comprise sur le moment dans le cours, alors qu'un petit travail de relecture, crayon en main, voire de recherche d'une preuve alternative sur Internet ou ailleurs, permette de comprendre). Et la ou je trouve que c'est trea malin, c'est que cela laisse parfaitement la place a toutes les methodes personnelles que l'on juge efficace pour apprendre ou comprendre. Certains se contenteront de lire le cours, voire n'en auront pas beosin, d'autre auront besoin de faire quelques exercices types sur un domaine particulier du cours, exercices que l'on trouve partout dorenavant sur internet.

Le TD est alors une discussion entre eleves et le professeur pour reexpliquer, d'une autre maniere, illustrer des concepts abstraits par des exemples concrets, aller plus loin, et ensuite poser des exercices qui demandent une synthese et un depassement des connaissances. Je trouve cela bien plus malin dans le sens ou de toute maniere, en tout cas en sciences, les examens ou les concours sont fait pour proposer des exercices qui vont au dela de ce qui a ete vu en cours (combien de fois peut on voir ce genre d'image de la part des eleves: https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/e5/e0/d5/e5e0d51fb7008dea960c2dc5af1578c7.jpg ). Au final on etait largement mieux prepare aux examens que par n'importe quel autre cours. Bon, je dois reconnaitre que c'est moins le cas du lycee ou le bac au final est un simple control des connaissances, souvent meme plus simple que ce qui q ete vu mais on peut tout de meme critiquer cet etat de fait, surtout en prenant en compte le choc que peut etre les attentes du superieur de ce cote la.

On fait pas l'ascension du Ventoux pour s'initier à la randonnée ! C'est un coup à finir dans un ravin… On n'a pas tous besoin d'autant d'exos d'application bêtes et méchants, et je suis le premier que ça faisait chier de faire 15 exos où il faut juste calculer des dérivées ordinaires avant de passer aux choses intéressantes. Mais même si c'est juste un peu, il faut quand même s'entraîner à mettre en pratique les connaissances théoriques acquises. Et ensuite, face à des exos « en situation réelle », on commence par de l'abordable, c'est la base.

Si tu me lis bien, tu verras que ce n'est pas incompatible. En general le processus classique pour preparer un examen c'est "cours -> exercices simples -> annales d'examen". Traditionnelement les deux premieres etapes sont suivis par un prof alors que les dernieres le sont rarement. Dans le cas du prof que je decris, c'est l'inverse plus ou moins puisqu'il considere que l'on peut faire la partie "facile" seul (en notant qu'il est tout de meme la pour repondre aux questions, en dehors des cours, par email ou meme dans le TD, en marge) et tend la main du sommet de la montagne pour t'aider a grimper la ou tu ne pourrais y arriver seul, pour reprendre ton analogie. Alors il y a deux critiques a emettre par rapport a ce que je viens de dire:

  1. Cela suppose un interet profond des eleves pour leurs etudes et surtout, une autonomie et methodologie de travail, ce qui n'est pas evident d'obtenir les deux premieres annees d'etudes puisque cela s'apprend (et clairement je pense que son approche etait un peu trop tot dans le cursus par rapport a la configuration presente des etudes en France).
  2. Cela suppose de ne pas preparer de concours (j'ai mentionne une prepa mais il s'agissait d'un cycle integre, et donc pas de concours, et donc aussi la possibilite d'aborder les choses plus pour soi que pour une epreuve d'entree).

Mon prof de paléographie était comme le tien : il embrayait direct sur des exos difficiles, sans passer par les étapes intermédiaires. Et c'est un terroriste. Bordel, passer 8 putain d'heures à 3 cerveaux pour ne pas arriver à déchiffrer complètement un manuscrit de 30 lignes, c'est juste pas humain ! Et au final, ce n'est pas en planchant sur ses exercices tellement absurdement difficiles qu'ils en étaient frustrants que j'ai réussi à lire l'écriture XVIIe, c'est en passant plusieurs mois à ne lire que ça, pour le boulot.

Je ne sais pas pour ton professeur mais la situation que tu decris ne correspond pas a celle que je decris, dans le sens ou le professeur qu'etait le mien, bon ami desormais, ne proposait pas de formule classique de TD avec une fiche d'exercices, difficiles, et te laissait reflechir (ou pas) pendant 2h sachant la frustration que cela pouvait etre de ne pas capable de ne serait-ce comprendre ce que l'on attend de nous. Au contraire, il arrivait et sa premiere question etait : "qu'est-ce que vous voulez faire ?". Et de fil en aiguille, par sa culture et sa connaissance profonde du sujet, il pouvait amener sur un tas de choses tres tres interessantes, et difficiles, mais faisables avec pour supposition que le cours etait compris et maitrise.

Quant à l'autre, il sombre dans l'excès inverse. Autant il faut savoir laisser une place aux exos de simple application, autant il ne faut pas en faire un mantra. Quand tu en viens à passer plus de temps à apprendre la forme que le fond, c'est qu'il y a un problème. En prépa, en latin, on avait toutes les semaines des contrôles de grammaire sur un chapitre donné. C'est évidemment nécessaire, et objectivement le seul moyen que le bagage de par cœur indispensable à la maîtrise de la langue soit acquis. Mais les contrôles vérifiaient l'acquisition du contenu du savoir, ils ne cherchaient pas à vérifier si on avait retenu la formulation exacte de la règle utilisée par le manuel ou l'exemple exact donné.

C'est une autre approche. Dans le ce second professeur, qui n'enseignait que de L3 a M2, le cours etait tres classique et le TD egalement fait de petits exos. Par contre, il attendait aux examens la capacite de l'eleve a depasser son cours. Or, il s'est appercu que la majorite des eleves se mangeaient des toles phenomenales non par parce qu'ils etaient stupides mais parce qu'ils ne connaissaient pas le minimum vital pour se mettre reellement a reflechir et produire du contenu interessant. Du fait, conscient de cela et mais aussi de l'alea de la difficulte lie a un probleme nouveau (il arrive qu'on ait aucune affinite avec un probleme, de ne pas etre tres inspire), il proposait une formule "parachute" ou l'on pouvait obtenir tres proche de la moyenne en ayant montre une capacite a apprendre, moyenne atteignable alors par un petit effort intellectuel. De l'autre, il n'etait possible d'obtenir de tres bonnes notes qu'en ayant une parfaitre maitrise des concepts et en etant capable de depasser la simple application. En fait, la note sur 20 se transformait en quelque chose de beaucoup moins classant, qu'on pourrait diviser en seulement 3 categories:

  • meme pas les connaissances requises (par rapport aux attentes du programmes) = en dessous de la moyenne
  • connaissances requises et un effort minimal d'application / comprehension = autour de la moyenne
  • parfaite maitrise des concepts = bien au dessus de la moyenne

Et on ne s'y trompe pas, ceux qui ont en dessous de la moyenne n'etaient jamais ceux qui reussisaient les exercices mais foiraient la partie "recitation", alors que l'inverse tombe sous le sens. Quand je dis formulation "exacte", ce n'est pas tout a fait vrai. Le mot d'ordre etait toujours "avec vos mots, mais avec une precision chirurgicale", mais le probleme se pose qu'en mathematique, la petite inversion d'un signe peut tout changer au sens, et qu'il n'y a pas d'homonyme dans les mathematiques et les formulations sont souvent emprunte de semantique autant que les mots - du coup il y a moins de place pour un brodage personnel, ce qui n'est pas forcement le cas de tous les domaines, je l'admets bien volontier. Par contre, ce n'etait pas de question du style "Donner le theoreme X" mais plutot "Classification des etats d'une chaine de Markov" auquel cas l'etudiant devait donner precisement ce qui lui paraissait pertinent sur le sujet, sans trop de detail mais tout de meme ceux necessaires la comprehension. Donc la encore le terme que j'ai utilise (recitation) est un peu faux puisqu'il s'agissait plus d'une organisation des connaissances - mais celles-ci ne demandent pas de savoir utiliser les notions, simplemment de les connaitres precisemment et a fortiori de les comprendre un minimum.

TL;DR : les élèves n'ont pas tous les mêmes besoins ni les même facilités face à différents types d'exos (par exemple, je suis assez mauvais en exos de vocabulaire, parce que je ne suis pas très doué pour apprendre par cœur des infos décontextualisées) et il est criminel de la part d'un prof de privilégier exagérément une forme d'entraînement sur les autres, au motif que « ils y arriveront mieux comme ça ».

TL;DR : les connaissances sont un pre-requis, et, apres avoir donne les clefs methodologiques aux etudiants pour pouvoir travailler seuls et utiliser la methode qui sera la plus efficace pour eux, decaler le prof vers sa plu-value (aka, exercices plus difficiles, meilleure preparation aux examens, connaissances connexes aux sujets abordes), me semble une reforme necessaire pour 1) optimiser l'apprentissage personnel de chacun, 2) renforcer les "competences" des etudiants, 3) proposer un enseignement plus "pedagogique".

J'espere avoir ete plus clair dans mon propos (c'est toujours assez difficile de partager des experiences vecues sans oublier les details importants).

+0 -0

Perso, je pense que c'est un peu inutile. Le fait de mettre ses formules dans la calculatrice est plus une perte de temps qu'un véritable intérêt, et même avec un calculatrice haute gamme (ti-89) j'ai vite abandonné, car je mettais moins de temps à apprendre le cours, et vu qu'on le comprend mieux, on arrive à s'en sortir en apprenant 2-3 formules par cœur (surtout en physique). Le seul moment où j'étais avantagé c'était pour vérifier le calcul/la courbe, mais après je pense pas que ça pouvait influer sur la note. Vu qu'il faut en principe justifier, si on trouve un résultat différent sur sa copie et qu'on comprend pas pourquoi, ça nous avance pas plus. Et enfin, je pense que c'est un outil rassurant, faut-il être sanctionné d'un exercice entier, juste parce qu'on a oublié une formule sur le moment ? Pour terminé, je trouve que certains articles de presse sont maladroits, ou fait sans rien y connaitre, présentant ça comme de la triche, alors que c'était plus une faille, toléré, vu que même certains profs nous encouragé à le faire pour le bac.

Eskimon Samedi 11 avril 2015 à 22h38 Cette réponse a aidé l'auteur du sujet

Pour la simple raison que dans les études supérieures on a pas le droit à la calculatrice (!) Ah bon ? En France j'ai jamais eu de contraintes sur la calculatrice (parcours IUT et école d'ingé).

Par contre en Angleterre (niveau Licence), il fallait faire "approuver" sa calculatrice avant les examens (elle se retrouvait alors avec un joli sticker) pour l'utiliser aux exams. Évidemment les calculatrices programmables n'étaient pas admises…

Et sinon je fais partir des rares (je pensais qu'il y en avait plus) qui ont découvert et pris goût à la programmation au lycée, via le TI-Basic de la calculatrice. Je m'étais concocté un paquet de programme pour résoudre rapidement les problèmes simples et récurrents de maths ou de physique (là où tout mes collègues se contentait de recopier le cours dedans)

Je suis en licence d'info et on a pas le droit à la calculatrice. Mais peut être que c'est un changement "récent", parce que je sais que pour le bac dans les années 2000-2009, c'était plus avantageux d'être bien équipé, alors que entre 2010-201x ils sont rendus compte du problème et ont commencé à faire des sujets, plus basé sur la méthode, la réflexion, que sur les calculs ou les applications directs.

+2 -0

En matière de calculatrice programmable, j'ai une TI-Nspire CX CAS. C'est une calculatrice que l'on pourrait qualifier de tout à fait abusée, surtout au lycée. Mais, deux remarques :

  • On peut tout à fait copier tout son cours dessus, y compris les fameuses formules utiles en maths (coucou la trigonométrie, les produits scalaires, etc.) ou en physique-chimie, mais soyons sérieux : quelqu'un qui n'a rien fait de toute l'année ne pourra pas comprendre le cours le jour du bac et décrocher la mention très bien juste parce qu'il avait une calculatrice programmable.
  • Cette calculatrice permet de calculer des dérivées avec l'expression littérale et de résoudre des équations. Mais ces fonctions ne servent qu'à des fins de vérification, aucun professeur n'accepterait juste la réponse sans justification, d'autant plus que le raisonnement écrit est très valorisé au lycée.

Enfin, l'interdiction des calculatrices programmables me paraît à contre-courant de ce qui a été mis en place ces dernières années. On a appris à concevoir des algorithmes (ou à comprendre les explications du prof), mais surtout à les implémenter sur la calculatrice. Si les calculatrices programmables seront interdites au bac de 2018, autant dire que ces efforts pour démocratiser un peu l'algorithmique et la programmation auront été vains.

+2 -6

autant dire que ces efforts pour démocratiser un peu l'algorithmique et la programmation auront été vains.

non.

Ce que je vois, pour être encore assez proche des lycées (je n'ai que bac+5 et ma soeur bac+1) c'est qu'on n'a pas appris l'algorithmique aux élèves mais le TIBasic. Demande-leur de faire l'algo d'euclide en python, ils se plantent. Alors je ne te dis pas si ton prof t'a appris l'algo de recherche dichotomique. Là je suis même pas sûr ue les gars savent le reprogrammer.

Les calculatrice graphiques ne servent qu'à copier les formules et oublier qu'on l'a fait le jour du bac tellement on est stressé. Les interdire est totalement neutre.

Enfin, l'interdiction des calculatrices programmables me paraît à contre-courant de ce qui a été mis en place ces dernières années. On a appris à concevoir des algorithmes (ou à comprendre les explications du prof), mais surtout à les implémenter sur la calculatrice. Si les calculatrices programmables seront interdites au bac de 2018, autant dire que ces efforts pour démocratiser un peu l'algorithmique et la programmation auront été vains.

MisterRiz

Honnêtement, il y a de meilleurs supports pour apprendre à programmer. La tendance, c'est plutôt de mettre en place de vrais cours d'informatique au lycée, avec notamment une partie programmation sur PC.

Le gros problème avec les super-calculatrices, c'est qu'elles deviennent un outil de raisonnement pour les élèves, au lieu d'être un outil de calcul. Et ça, c'est mal.

Je suis contre les calculettes au lycée, mais surtout au collège en fait. C'est ahurissant le nombre d'élèves en terminale S qui bloquent pour réduire deux fractions au même dénominateur. Comment ça se fait ? Parce qu'ils ont un truc magique qui le fait tout seul, et les profs estiment que ça ne pose pas des de problème qu'un élève de quatrième écrive sans justification 3/4 + 2/3 = 13/12. Résultat : les gens ne savent plus compter et encore moins calculer. La calculette, c'est devenu un prétexte pour ne pas raisonner et réfléchir.

À l'instant, je viens de donner un cours de maths à un élève de terminale S. On fait un calcul de module sur les nombres complexes, avec multiplication par la quantité conjuguée, bouh ! Expliquer moi en quoi la calculatrice, qui pourtant donne la réponse, permet de mesurer le degré de compréhension du raisonnement ?

Je ne suis pas contre un formulaire qui donne quelques formules (IPP — qui maintenant n'est plus au programme, de toute façon —, dérivée d'une composée, termes d'une suite géométrique), mais totalement contre un formulaire qui énonce des théorèmes et propriétés. S'il n'est pas dramatique de ne plus se rappeler si la dérivée de $\cos u$ c'est $u'\sin u$ ou $-u'\sin u$, c'est mal de ne pas savoir que le sens de variation d'une fonction est donné par le signe de la dérivée.

Utiliser la calculatrice pour y écrire des formules et des tables Infrarouge, je l'ai fait, et au bac j'ai eu besoin de tout ce que j'avais accumulé durant mes deux années. J'ai eu mention très bien grace à cela. Et même avec cette technique de HAUTE TRICHE. des gens ont raté le bac.

Ce que je retiens c'est qu'il faudrait que les bacs ne soit pas basé sur l'apprentissage par coeur de Table Infrarouge, de formules complexe, de lignes du tableau periodique. Mais que cela se base sur une vrai compréhension de l'exercice. Preuve en est : Le bac que j'ai passé était assez bien basé sur la compréhension plutôt que l'apprentissage (STL-PCL 2014). Bah des gens avec toutes les formules ce sont ramassé car ils ne savaient pas les utiliser.

Je pense que s'ils l'interdisent pour moins foutre d'apprentissage par coeur, cela peut-être benefique. S'ils le font pour rendre le bac bête et méchant, ce sera aussi benefique car il faut bien à un moment donné, TRIER les élèves.

Quand je vois des gens avec 8 de moyennes toute l'année ne rien glander et avoir le BAC. C'est la preuve que l'institution est hypocrite.

[Erk… j'ai vraiment un discours de réac' ou j'rêve ? =( ]

+1 -1

Pourquoi pas les deux ? Une formule complexe est le reflet d'un raisonnement en amont, et c'est egalement la brique d'un raisonnement.
On ne pond pas des formules complexes en mathematiques ou en physique pour le plaisir en general, en tout cas pas celles qui sont inculquees. Le probleme de l'enseignement aujourd'hui c'est de faire comprendre que la connaissance, meme dite par coeur, s'inscrit dans un contexte. D'une part le contexte permet a chacun de fixer plus facilement la connaissance dans sa memoire, mais elle permet par la suite d'elaborer des choses plus complexes. L'apprentissage c'est un processus iteratif et si l'on n'a pas des bases solides, les iterations suivantes sont fragilisees, etc.

Du coup, les formules et les connaissances font parti du raisonnement, elle supporte et articule celui-ci.

Je crois qu'il ne faut pas confondre formule / connaissances et calculs numeriques.

(Ca, c'est un discours de reac' ;D)

+3 -0
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