Peut-être qu'un exemple concret, où la volonté de l'auteur est connue, aiderait à faire mieux comprendre ce que veut dire Vayel ?
Prenez mon tuto sur la conjugaison allemande. Les pré-requis sont minimaux : savoir prononcer la langue. Un débutant presque total pourrait le lire, et même quelqu'un qui n'a jamais vu d'allemand et ne s'intéresse qu'à l'organisation de son système verbal.
Pourtant, il est totalement inadapté à un débutant qui veut apprendre la langue. En effet, j'ai adopté une démarche analytique, présentant les notions dans un ordre qui est cohérent au niveau global. Et non une démarche progressive, permettant à un vrai apprenant d'acquérir la maîtrise de la langue dans l'ordre de ce qui lui sera le plus utile.
Et je me suis efforcé de l'expliquer clairement dans mon introduction : le problème ne vient pas des pré-requis, mais de la manière d'enseigner. Cette question de la manière d'enseigner a aussi été le point d'achoppement majeur dans mon cours avorté sur les ensembles de nombres.
Donc je suis d'accord avec Vayel, il me paraît important que les auteurs expliquent dans l'intro la démarche de leur cours. Mais je ne suis pas d'accord sur la nécessité de catégoriser cela formellement, je préfère une explication plus souple.
En fait, cela me rappelle une discussion avec ma mère, qui bosse dans la formation professionnelle. D'après elle, la description d'un cours se compose de trois parties.
- Les pré-requis, c'est-à-dire ce que les apprenants doivent déjà connaître avant d'aborder le cours. La description de ceux-ci doit être aussi précise que possible. En particulier, je ne suis pas d'accord avec mewtwo qui estime que les connaissances du secondaire n'ont pas à être mentionnées dans les pré-requis : cela revient à se fermer la possibilité d'écrire des cours précisément de niveau secondaire. Et je suis intimement persuadé que cela manque cruellement sur ZdS, en particulier en sciences.
- Le contenu du cours, c'est-à-dire l'ensemble des notions qui vont être abordées ou acquises au cours de l'enseignement. Je ne m'attarde pas là-dessus, c'est ce qui est le plus facilement géré.
- Les objectifs, c'est-à-dire les compétences que possédera l'apprenant après avoir terminé la formation. Et c'est là le point que les gens ont usuellement les plus de mal à définir précisément. Pour revenir sur mon exemple de la conjugaison allemande, il ne fera pas acquérir la compétence « sait parler allemand à un niveau courant » mais la compétence « maîtrise l'organisation structurelle du verbe allemand ». Et cette distinction fait que le cours ne s'adresse pas au même public !