Définir les pré-requis d'un tutoriel

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Bonjour,

Il est question dans ce sujet de définir l'approche d'un contenu (particulièrement d'un tutoriel) afin que le lecteur puisse à la fois s'assurer (plus ou moins) que la forme lui conviendra et qu'il sache ce qu'il fait, ce qu'il va faire et comment il va le faire. Ici, je souhaiterais me pencher sur une autre information substantielle : les pré-requis.

En effet, dans tout tutoriel, il est nécessaire au lecteur de possèder un certain nombre de connaissances pour comprendre le contenu. Comme cette compréhension est l'objectif de l'auteur, ce dernier gagne à expliciter lesdites connaissances requises.

Mais qu'est-ce qu'un pré-requis ?

Certaines notions sont nécessaires pour assimiler certains passages, mais il n'est pas nécessaire de comprendre tous les passages pour suivre le tutoriel. Par exemple, je peux faire référence à un terme technique non expliqué dans un exemple : certains lecteurs risquent de ne pas comprendre, mais je ne vais tout de même pas imposer à tous de posséder ce pré-requis pour suivre tout le tutoriel. Si ? Sauf que buter sur un terme n'est pas très agréable. Donc comment remédier à ça ? Faut-il fournir une listes de notions utiles à la compréhension mais non nécessaires ?

Une autre question : jusqu'où faut-il remonter pour dresser la liste des pré-requis ? Il apparaît idiot, dans un tutoriel de Maths par exemple, d'indiquer qu'il faut savoir compter. Le problème avec le fait de ne pas indiquer les pré-requis censés être possédés de tous est double : ils n'ont pas nécessairement été vus (après tout, on pourrait tout à fait avoir de très jeunes lecteurs ou/et des lecteurs étrangers ne suivant pas le même cursus scolaire que les français de métropole) ou ont pu être oubliés (personnellement, j'ai tout oublié concernant ce qu'on appelle la SVT au collège). Là encore, que faire ? Faut-il jouer sur la transitivité (cf. ZEP-32 sur la cartographie des contenus), i.e. n'indiquer que les pré-requis de plus haut niveau (si j'impose d'avoir des bases en algèbre linéaire pour suivre mon tutoriel, il va de soi qu'il faut savoir compter) ?

Merci.

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En très rapide, je dirais qu'il y a deux types de pré-requis : les pré-requis dont la connaissance est indispensable à la compréhension du cours, et ceux dont la connaissance est utile à la compréhension du cours. Chacun d'eux doit faire l'objet d'une liste séparée, et l'auteur, du haut de sa maîtrise du sujet, doit prendre garde à ne pas ranger trop facilement les pré-requis dans la seconde catégorie.

Par exemple, je peux faire référence à un terme technique non expliqué dans un exemple

Là, on rentre dans une troisième catégorie. À mon sens, une notion utilisée pour faire comprendre le cours (par exemple un terme de vocabulaire) doit au choix (1) se trouver dans les pré-requis (2) être rapidement expliqué en note ou autre (3) être accompagné d'un lien vers une explication précise et du niveau de son lectorat. Utiliser une notion inconnue en laissant le lecteur se dépatouiller pour trouver ce qu'elle signifie, c'est à mon avis une faute du rédacteur, et ce n'est en tout cas pas souhaitable.

Quant à la liste des pré-requis, je suis partisan de la transitivité. Si un tuto de physique demande une connaissance correcte des deux relativités, il n'est pas nécessaire de préciser qu'il faut aussi avoir des bases en mécanique newtonienne : l'une implique l'autre. Par conséquent, si les seuls pré-requis sont d'un niveau collège/lycée, il faut les indiquer, parce que cela n'est pas équivalent à aucun pré-requis.

A priori, les seuls pré-requis qui peuvent être omis, ce sont ceux dont la méconnaissance sont incompatibles avec la lecture du cours : connaissance de la langue française, usage minimal d'un ordinateur (et encore…), etc.

Cela étant, je mets en garde contre un usage abusif de cette transitivité. En effet, plutôt que de demander une connaissance générale d'un domaine, une définition plus précise des pré-requis exacts (quitte à modifier le cours pour en limiter le nombre) peut éviter de donner l'impression que le cours est d'un plus haut niveau qu'il ne l'est.

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C'est sur cette vision de l'apprentissage que j'aimerai rebondir :

En effet, dans tout tutoriel, il est nécessaire au lecteur de possèder un certain nombre de connaissances pour comprendre le contenu.

Pourquoi on ne peut pas partir du principe qu'un lecteur va chercher à combler ses manques pour continuer/comprendre un tutoriel qu'il veut, et qu'il va, lire ?

Je reste très sceptique à cette idée de devoir toujours réduire de plus en plus les pré-requis pour toucher un maximum (ou assumer le contraire et devoir faire plein de choses exotiques). On se retrouve à tailler dans la simplicité du contenu pour faire ce qu'un lecteur éclairé peut faire en 2 min (une recherche).

De plus, il est tout de même assez rare dans les tutoriels avancés de pouvoir établir une liste de pré-requis (parce que les notions à connaitre son déjà vastes) et il est encore plus dur de les réduire.

Pourquoi on ne peut pas partir du principe qu'un lecteur va chercher à combler ses manques pour continuer/comprendre un tutoriel qu'il veut, et qu'il va, lire ?

Il me semble que tu réagis plutôt à cette phrase, du Carnufex :

Utiliser une notion inconnue en laissant le lecteur se dépatouiller pour trouver ce qu'elle signifie, c'est à mon avis une faute du rédacteur, et ce n'est en tout cas pas souhaitable.

Sauf que je pense que tu l'interprètes mal. Il n'est pas ici question, je crois, de faire le travail de recherche à la place du lecteur, mais de lui indiquer qu'il lui faut en faire un. Il n'est à mon sens pas agréable de tomber sur une notion inconnue dans un tutoriel, mais ça l'est encore moins quand on ignore qu'il est prévu qu'on bute là-dessus. Autrement dit, le problème n'est pas de devoir combler ses lacunes, le problème est d'ignorer qu'on est censé le faire, parce que ce faisant, on se demande si le contenu est adapté à sa personne. Bon, il faut que je réfléchisse sur cette notion de "contenu adapté".

Je reste très sceptique à cette idée de devoir toujours réduire de plus en plus les pré-requis pour toucher un maximum (ou assumer le contraire et devoir faire plein de choses exotiques). On se retrouve à tailler dans la simplicité du contenu pour faire ce qu'un lecteur éclairé peut faire en 2 min (une recherche).

Un lecteur éclairé. Mais, à ce compte-là, où est la limite ? Aujourd'hui, quasiment toute connaissance est accessible sur le Net. Si on part du principe que le lecteur doit faire ses propres recherches, on n'écrit plus de tutoriel, si ? J'avoue ne pas comprendre l'intérêt de glisser sciemment des manques d'explications. Les deux seules justifications pour ne pas inclure une explication à son tutoriel sont, je pense, le manque de motivation (écrire un contenu n'est pas de tout repos et rendre accessible un contenu à tout le monde ou presque est très exigent) et de compétence (il est tout à fait possible que je sois incapable d'expliquer de manière satisfaisante un pré-requis à mon tutoriel).

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J'avoue ne pas comprendre l'intérêt de glisser sciemment des manques d'explications. Les deux seules justifications pour ne pas inclure une explication à son tutoriel sont, je pense, le manque de motivation (écrire un contenu n'est pas de tout repos et rendre accessible un contenu à tout le monde ou presque est très exigent) et de compétence (il est tout à fait possible que je sois incapable d'expliquer de manière satisfaisante un pré-requis à mon tutoriel).

Vayel

Personnellement, c'est surtout le fait de ne pas vouloir dénaturer le contenu du tutoriel avec des remarques, notes, explications qui alourdissent le propos, ne me permettent pas d'aller à l'essentiel, et perturbent la lecture.

Autant dire que je me vois mal rappeler des notions qui sont tellement basiques comparé au niveau du tutoriel que cela en devient ridicule. Et ce d'autant plus que quand un tutoriel est remplit de micro-prérequis qui se limitent à quelques points de vocabulaires basiques et déjà vus plusieurs fois dans la scolarité habituelle de la majorité des pays développés. Et au delà des rappels, je me vois mal indiquer au lecteur une liste longue comme le bras de pré-requis tous aussi minuscules les uns que les autres. Tant pis pour les lecteurs qui manquent du minimum de culture scientifique de base que tout citoyen se doit d'avoir.

Et il faut aussi ajouter le fait que faire des rappels n'est pas une solution miracle : les rappels feront eux-même appel à d'autres pré-requis, qui eux-même, et ainsi de suite. Il faut bien partir de quelque part, les rappels ne devant pas remplacer une connaissance des pré-requis. Personnellement, je me débrouille pour que les rappels de mes tutoriels permettent à l'élève de se remémorer quelque chose qu'il sait déjà, qui a de bonnes chances d'avoir été oublié (parce que l'élève ne l'a pas vu ou revu depuis longtemps). Le but des rappels n'est pas d'introduire les pre-requis, mais de les réactiver chez quelqu'un qui les a acquis.

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Je n'avais pas bien lu la réponse de Dominus Carnufex, mais en effet on semble diverger sur ce point.

Il n'est à mon sens pas agréable de tomber sur une notion inconnue dans un tutoriel, mais ça l'est encore moins quand on ignore qu'il est prévu qu'on bute là-dessus.

C'est parce que tu n'es pas habitué à apprendre par toi même.

Autrement dit, le problème n'est pas de devoir combler ses lacunes, le problème est d'ignorer qu'on est censé le faire, parce que ce faisant, on se demande si le contenu est adapté à sa personne.

C'est bien ce que je dis. Tout lecteur devrait être attentif à sa lecture : savoir quand il décroche et ce qu'il doit apprendre pour continuer la lecture.

Un lecteur éclairé. Mais, à ce compte-là, où est la limite ? Aujourd'hui, quasiment toute connaissance est accessible sur le Net. Si on part du principe que le lecteur doit faire ses propres recherches, on n'écrit plus de tutoriel, si ?

Justement, l'intérêt n'est pas de réunir de l'information en vrac mais d'apporter d'un point de vue, un formalisme différent, des idées peut-être nouvelles.

Avoir à chercher des infos en plus ça ne veut pas dire que le tutoriel est inutile. Au contraire : c'est le guide principal dans un acte d'apprentissage. Le tutoriel nous pousse à apprendre des notions (dans le cas où elles manquent au lecteurs) déjà « concrétisées » (dans le tuto) et dont il reste juste à apprendre les aspect théoriques. C'est donc beaucoup moins dénué de sens que de simplement se laisser flotter sur internet.

@Holosmos : Je comprends mieux ton point de vue. Mais penses-tu qu'il faille toujours écrire son tutoriel en glissant des manques, pour forcer le lecteur à chercher de son côté ? Pourquoi ?

@Mewtow :

Personnellement, c'est surtout le fait de ne pas vouloir dénaturer le contenu du tutoriel avec des remarques, notes, explications qui alourdissent le propos, ne me permettent pas d'aller à l'essentiel, et perturbent la lecture.

Je suis bien plus perturbé par un terme inconnu que par une note. ^^'

Et au delà des rappels, je me vois mal indiquer au lecteur une liste longue comme le bras de pré-requis tous aussi minuscules les uns que les autres. Tant pis pour les lecteurs qui manquent du minimum de culture scientifique de base que tout citoyen se doit d'avoir.

La seconde phrase m'attriste un peu : ceux qui n'ont pas cette "culture scientifique de base que tout citoyen se doit d'avoir", on les laisse dans leur ignorance ? Quid des contenus adressés à des personnes n'ayant pas l'âge d'être des citoyens que tu décris ? J'ai personnellement toujours pensé qu'il était du devoir de l'auteur de faire comprendre ce qu'il explique ou bien de faire comprendre au lecteur qu'il ne pourra pas comprendre ce qu'il explique. Apparemment, Holosmos a une autre vision des choses.

Quant à la première, c'est justement un des objectifs de ce sujet : comment rendre compte de ces pré-requis minuscules qu'il est laborieux de décrire ? Dominus a proposé une solution : fournir un lien, pour indiquer qu'il est "normal" que le lecteur bute là-dessus et qu'il lui faudra se débrouiller pour comprendre de son côté.

Et il faut aussi ajouter le fait que faire des rappels n'est pas une solution miracle : les rappels feront eux-même appel à d'autres pré-requis, qui eux-même, et ainsi de suite. Il faut bien partir de quelque part, les rappels ne devant pas remplacer une connaissance des pré-requis.

Oui, mais je ne crois pas qu'on ait dit ça. :)

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Mais penses-tu qu'il faille toujours écrire son tutoriel en glissant des manques, pour forcer le lecteur à chercher de son côté ? Pourquoi ?

Je ne sais pas si c'est nécessaire mais en tout cas ça me paraît presque inévitable. Je ai rarement lu un livre sur un sujet qui m'était inconnu sans avoir à faire ce travail.

Mais je crois aussi que c'est une bonne chose. Devoir prendre en main son apprentissage, se remettre en question, aller voir plusieurs sources sont autant de principes que l'on devrait apporter dans un tutoriel parce que les bienfaits sont trop grands pour être mis sous le tapis.

La seconde phrase m'attriste un peu : ceux qui n'ont pas cette "culture scientifique de base que tout citoyen se doit d'avoir", on les laisse dans leur ignorance ? Quid des contenus adressés à des personnes n'ayant pas l'âge d'être des citoyens que tu décris ?

Vayel

Ceux qui n'ont pas ce que j'appelle la culture scientifique de base (même chose pour la culture littéraire, ou artistique, ou que sais-je encore) n'ont pas besoin qu'on rappelle les pré-requis dans des cours qui ne leur sont destinés. Ils ont besoin de cours qui leurs inculquent les connaissances de bases, sur des sujets relativement "simples", qui s'apparentent à des cours niveau secondaire. Je serais le premier à vouloir en écrire pour Zeste de savoir, crois-moi.

J'ai personnellement toujours pensé qu'il était du devoir de l'auteur de faire comprendre ce qu'il explique ou bien de faire comprendre au lecteur qu'il ne pourra pas comprendre ce qu'il explique.

Vayel

Faire comprendre ce qu'il explique, je suis d'accord. Faire comprendre au lecteur qu'il ne pourra pas comprendre, c'est illusoire quand on ne sait pas exactement qui est l'auditoire et ce qu'il sait déjà. Pour faire cela, il faudrait deviner ce que le lecteur sait, ce qu'il a oublié, ou encore pire : ce qu'il croit savoir mais ne sait pas ou a oublié (par exemple, quand tu as tiqué sur le terme membrane du tutoriel de neuroscience, alors que tu n'a pas tiqué sur le terme cellule)…

C'est déjà très difficile à l'école où les niveaux des élèves sont différents, mais où ils ont appris et abordé des connaissances et pré-requis identiques, alors quand des lecteurs de niveaux très différents peuvent avoir accès à un cours… C'est peut-être possible en apprentissage individualisé, mais pas en apprentissage destiné à la "masse".

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@Holosmos : le problème c'est que ton tutoriel aura l'effet inverse de celui escompté si le lecteur n'est pas dans l'optique que tu décris. Faudrait-il l'indiquer en introduction (ce qui rentrerait dans la description de l'approche du contenu, cf. l'autre sujet) ?

@Mewtow :

Ceux qui n'ont pas ce que j'appelle la culture scientifique de base (même chose pour la culture littéraire, ou artistique, ou que sais-je encore) n'ont pas besoin qu'on rappelle les pré-requis dans des cours qui ne leur sont destinés.

Ah ! Vu que le tutoriel ne leur est pas destiné, pourquoi ne pas le dire ? Tout simplement parce que tu ne parviens pas, me semble-t-il, à définir ce que tu désignes par "culture scientifique de base". Du coup, ça me semble un peu simple de dire qu'on ne va pas inclure dans les pré-requis des notions censées être connues de tous, mais d'être en même temps incapable de lister lesdites notions. Un tel raisonnement me semble être une impasse puisqu'on dit (et encore, c'est très souvent implicite malheureusement) que les lecteurs ne possédant pas une "culture scientifique de base" ne peuvent suivre ce cours mais on est incapable d'indiquer à ces mêmes lecteurs ce qu'ils doivent apprendre pour acquérir cette culture.

Ils ont besoin de cours qui leurs inculquent les connaissances de bases, sur des sujets relativement "simples", qui s'apparentent à des cours niveau secondaire. Je serais le premier à vouloir en écrire pour Zeste de savoir, crois-moi.

Pourtant, beaucoup de tes cours "de zéro" sont accessibles à un grand nombre. On peut considérer ma méconnaissance des neurosciences comme totale et pourtant je parviens à suivre ton tutoriel… sauf au niveau de certains termes techniques. Du coup, ne pas posséder une culture scientifique de base n'est pas de manière si évidente une barrière à la compréhension.

Faire comprendre au lecteur qu'il ne pourra pas comprendre, c'est illusoire quand on ne sait pas exactement qui est l'auditoire et ce qu'il sait déjà. Pour faire cela, il faudrait deviner ce que le lecteur sait, ce qu'il a oublié, ou encore pire : ce qu'il croit savoir mais ne sait pas ou a oublié (par exemple, quand tu as tiqué sur le terme membrane du tutoriel de neuroscience, alors que tu n'a pas tiqué sur le terme cellule)…

Justement, lister les pré-requis remédie à cela, non ?

C'est déjà très difficile à l'école où les niveaux des élèves sont différents, mais où ils ont appris et abordé des connaissances et pré-requis identiques, alors quand des lecteurs de niveaux très différents peuvent avoir accès à un cours… C'est peut-être possible en apprentissage individualisé, mais pas en apprentissage destiné à la "masse".

Sauf que l'école impose une telle diversité, pas les tutoriels sur ZdS. L'intérêt de fournir des pré-requis et de décrire l'approche de son tutoriel est de ne conserver que les lecteurs ciblés par le contenu.

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J'ai l'impression que la discussion se base sur une définition de pré-requis trop rigide et limitée. À lire certains arguments, un pré-requis serait une espèce "d'unité de connaissance", ou une notion très précise. Ces "unités de connaissance" auraient des dépendances bien définies, de sorte qu'un tutoriel abordant un ensemble particulier de notions aurait un ensemble de pré-requis bien défini.

Le problème, c'est que ça représente assez mal la réalité. Par exemple, un cours de logique mathématique ou de théorie des ensembles peut n'avoir absolument aucun pré-requis de mathématiques, et à la fois n'être compréhensible et/ou intéressant que pour des gens ayant fait énormément de maths. À l'inverse, on pourrait avoir un cours qui demanderait normalement beaucoup de "pré-requis" (par exemple en traitant de relativité générale, avec équations et tout), mais où le traitement est tellement bon qu'un lecteur pourrait en retirer quelque chose sans avoir tous les pré-requis.

À mon avis, il n'y a pas besoin de définir ou formaliser les pré-requis d'un tutoriel. Une petite phrase de l'auteur dans l'introduction indiquant à qui s'adresse son tutoriel est bien suffisante (et souvent ce n'est même pas nécessaire). De toute façon, si un tutoriel est bien au dessus ou en dessous du niveau du lecteur, celui-ci s'en rendra compte bien assez vite et agira en conséquence (soit en arrêtant sa lecture, ou en allant chercher ce qui lui manque par lui-même).

C'est pour cela qu'il faut compléter la liste des pré-requis par une description de l'approche. :)

À mon avis, il n'y a pas besoin de définir ou formaliser les pré-requis d'un tutoriel. Une petite phrase de l'auteur dans l'introduction indiquant à qui s'adresse son tutoriel est bien suffisante (et souvent ce n'est même pas nécessaire).

Je ne suis pas d'accord, pour les raisons évoquées plus haut.

De toute façon, si un tutoriel est bien au dessus ou en dessous du niveau du lecteur, celui-ci s'en rendra compte bien assez vite et agira en conséquence (soit en arrêtant sa lecture, ou en allant chercher ce qui lui manque par lui-même).

Je ne suis pas certain que ce soit aussi évident. Ayant eu l'occasion de commenter des contenus en bêta, sans une liste de pré-requis, on ignore si une explication peu claire l'est sciemment (parce qu'elle sera lue par des personnes possédant des compétences en la matière) ou s'il faut revenir sur ce passage.

Du point de vue du lecteur, le problème est que notre tutoriel influe sur l'opinion qu'il se fait du sujet, comme le dit Holosmos ici. Or lire un contenu inadapté à nos attentes n'est clairement pas agréable. Et comme je pense qu'il est du devoir de l'auteur de faire en sorte que son tutoriel soit le plus apprécié possible, il est nécessaire de filtrer les lecteurs dès le départ.

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Tu sais Holosmos, je n'aime pas plus que Vayel tomber sur une notion inconnue dans un cours qui ne soit pas expliquée ou, a minima, fournie avec une référence vers une explication. Et il serait malvenu de prétendre que je n'ai pas l'habitude d'apprendre par moi-même…

Comme le dit mewtwo, il n'est pas possible de tout expliquer depuis zéro. Et ce n'est pas nécessairement souhaitable : empeser un cours de maths de niveau master par des rappels sur les dérivées usuelles a peu de chance de le rendre plus lisible. Alors oui, tu as tout à fait le droit de ne pas vouloir prendre en charge toi-même l'explication de toutes les notions que tu utiliseras.

Mais je ne suis pas d'accord avec ton mantra « c'est bon pour les gens de chercher les infos par eux-mêmes ». Pas dans ce contexte. Si quelqu'un bute sur le terme de « membrane cellulaire » dans le cours de mewtwo, il va chercher sur Google et atterrir sur la page Wikipédia. Qui est d'un niveau bien trop élevé pour quelqu'un qui n'a même pas un niveau Bac en biologie.

Alors soit tu expliques dans les pré-requis qu'il faut avoir un niveau lycée en bio, si possible en renvoyant vers un cours permettant d'acquérir ces connaissances, soit tu adjoints le terme de « membrane cellulaire » d'un lien vers un contenu qui explique de quoi il s'agit à un niveau adapté à un lecteur qui n'aurait pas ce pré-requis. À mon sens, procéder autrement est nocif.

J'ai ce principe que l'enseignant, surtout quand il n'a pas de contact direct avec ses élèves, est là pour leur faciliter l'apprentissage autant que possible. Pas pour considérer que « Eh oh ! S'il manque des trucs dans mon cours, ils ont qu'à se démerder pour trouver. », une attitude que je trouve désagréablement élitiste.

D'autant que, c'est peut-être une déformation professionnelle, mais je ne vois pas le problème à rappeler beaucoup de choses quand on aborde un domaine peu connu du grand public. En histoire, même dans un article / bouquin qui s'adresse à des gens en master ou plus, une part non négligeable est consacrée à des rappels, même s'ils sont courts et renvoient vers des articles / ouvrages plus détaillés.

Et quand on rédige un ouvrage ou un article à destination du grand public, celui censé avoir la « culture historique de base » chère à mewtwo, on part du principe qu'il ne sait rien, parce que c'est nettement plus proche de la réalité du terrain. Lisez le bouquin d'Arlette Jouanna sur la Saint Barthélémy : le premier tiers du livre est composé de rappels servant à contextualiser, même de notions en apparence aussi basiques que « Qu'est-ce que le protestantisme ? ».

Déterminer précisément ce que votre lecteur doit connaître pour aborder sereinement votre cours, c'est aussi un moyen pour vous de mieux vous rendre compte en amont que vos explications ne sont pas adaptées à votre cible, c'est aussi un moyen de mieux situer votre cours dans la marée de cours existants. C'est aussi une marque de respect pour votre lecteur que de ne pas le laisser démuni face à la question de savoir si votre cours s'adresse vraiment à lui ou non1. Et ça ne vous coûte pas grand chose.


  1. Un cours sans information sur les pré-requis, c'est comme un roman dont la quatrième de couverture cite des critiques de journaliste au lieu d'expliquer de quoi parle le bouquin… 

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Tu sais Holosmos, je n'aime pas plus que Vayel tomber sur une notion inconnue dans un cours qui ne soit pas expliquée ou, a minima, fournie avec une référence vers une explication. Et il serait malvenu de prétendre que je n'ai pas l'habitude d'apprendre par moi-même…

Excuse moi si ça t'a offensé. Mais je doute qu'en autodidaxie il soit possible de lire tous ses livres sans jamais avoir à rattraper ce qui manque selon la lecture.

Alors soit tu expliques dans les pré-requis qu'il faut avoir un niveau lycée en bio, si possible en renvoyant vers un cours permettant d'acquérir ces connaissances, soit tu adjoints le terme de « membrane cellulaire » d'un lien vers un contenu qui explique de quoi il s'agit à un niveau adapté à un lecteur qui n'aurait pas ce pré-requis. À mon sens, procéder autrement est nocif.

Ce n'est pas parce que je conseillerai au lecteur de chercher les informations qui lui manque que je refuse de mettre toute bibliographie. D'ailleurs la bibliographie fait partie d'une vieille demande de ma part, puisque sur ZdS c'est impossible d'en utiliser une dans un contenu écrit.

D'autant que, c'est peut-être une déformation professionnelle, mais je ne vois pas le problème à rappeler beaucoup de choses quand on aborde un domaine peu connu du grand public. En histoire, même dans un article / bouquin qui s'adresse à des gens en master ou plus, une part non négligeable est consacrée à des rappels, même s'ils sont courts et renvoient vers des articles / ouvrages plus détaillés.

Les rappels, comme le dit Mewtow, c'est censé remettre quelqu'un qui connait déjà dans le bon bain. C'est ce que j'appelle "l'échauffement". Tout comme dans les cours de théorie des groupes on commence souvent par rappeler ce que c'est qu'un groupe alors que le cours peut parler de choses très pointues.

C'est aussi une marque de respect pour votre lecteur que de ne pas le laisser démuni face à la question de savoir si votre cours s'adresse vraiment à lui ou non1. Et ça ne vous coûte pas grand chose.

Comme je l'ai dit plus haut, sur certains contenus techniques il est assez compliqué de donner une liste de pré-requis.

Bonjour, à la suite de ce qui se disais ici, je propose de tenter d'établir une classification de difficulté liée aux prérequis.

mseyne a pointé vers wikiversité (un peu complexe), j'ai proposé

  • vert : prérequis minimaux. En gros, si tu sais lire, ça dois être OK ;
  • bleu : niveau Bac/Bac-2 en gros. Tu sais te servir d'un PC, même si tu n'as jamais programmé, tu sais ce qu'est une dérivée, un atome, t'as un idée de la place de la Chine dans le monde et tu sais différencier l'antiquité du moyen age ;
  • rouge : Bac à Bac+2. En cursus scolaire, dans ces années, le thème est spécialisé, mais la matière pas totalement. Je serai capable de lire un tuto Rouge en bio alors que ça n'a formé qu'une partie minime de mon cursus. En sciences humaines, je ne pourrai pas.
  • noir : Bac+3 ou +. Le genre de truc ultra-spécialisé ; je ne suis même pas sûr qu'on ait des choses comme ça ici.

Gabbro

Vayel a rétorqué :

Vu que les programmes changent, qu'on n'est pas tous de la France métropolitaine, je ne suis pas sûr qu'il soit judicieux de se baser sur l'école pour définir les pré-requis. D'autant plus que "niveau Bac" ne veut pas dire grand chose, vu la diversité des filières.

Pour la France, pas de problème, les niveau bac est théoriquement homogène à l'échelle européenne. Pour nos amis québécois, le post-bac, c'est le "Baccalauréat x", donc une correspondance existe. Pour nos amis africains, j'imagine qu'il existe une correspondance. Si on veut un critère aussi simple et universelle que possible, le bac n'est pas si mauvais.

Pour la diversité, malheureusement, en France, un scientifique (S) ne sait virtuellement rien en économie, et un littéraire (L), la même en maths. Je propose de se baser sur la filière adaptée, en ciblant les généralités pour contourner la volatilité des programmes (bleu en math -> dérivée, trigo, exp, ln, par exemple).

mseyne proposait de rajouter un "jaune". Ça pourrait correspondre au Bac-1 dans un filière non spécialisée dans le domaine, donc avec un certaine culture général, mais rien de précis.

Rien n’empêche, même en partant de ça, de fixer précisément les prérequis par matière, mais ça risque d'être assez long, d'où ma proposition d'avoir une base approximative.

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Hop et je rajoutes à la suite ma proposition suite au constat que ça serait difficile de faire des comparaisons avec le niveau académique ou l'âge.

Je dirais en m'inspirant de la Wikiversité et de Gabbro:

novice (zéro) – vert // Pour les personnes désirant acquérir les bases

débutant – bleu // Pour les personnes souhaitant acquérir plus que les bases

intermédiaire – jaune // Pour les personnes souhaitant acquérir un bon niveau

avancé – rouge // Pour les personnes pratiquant la discipline à un haut niveau

perfectionnement // expert – noir // Pour les personnes désirant maîtriser parfaitement la discipline

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Concernant la proposition de Gabbro, je rajouterais bien un niveau pour les connaissances de fin de collège. Vu que l'on a la chance d'avoir un collège unique sans filières dans la majorité des pays francophones (et pas seulement la France), autant en profiter.

Pas fan du système de mseyne. Exemple perso : j'écris un tuto de théorie cinétique des gaz. Il va très loin dans la discipline mais devrait être lisible par quelqu'un en formation pour Bac scientifique, alors que la notion est habituellement vu vite fait en Bac+2. Je fais quoi. :D

Mewtow : en gros, tu intercales un jaune (fin de cursus unique) entre le vert et le bleu, plutôt que de rattacher aux filières ? Si c'est ça, carrément pour.

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Sur le principe, j'aime l'idée des couleurs, mais j'attire votre attention sur la différence entre deux choses :

  • le bagage de connaissances ;
  • la maturité intellectuelle.

C'est particulièrement important en ce qui concerne la catégorie verte et une éventuelle catégorie jaune, qui s'adresserait à des élèves en début ou fin de collège, selon les propositions.

En effet, un cours peut demander très peu voire pas du tout de pré-requis, sans pour autant être adapté à un public vraiment jeune, en primaire ou collège, pour des raisons de maîtrise de la langue française (vous remarquerez que mon cours sur la conjugaison du français utilise des tournures et un vocabulaire moins avancés que mes contenus habituels, parce qu'il faut qu'il soit compréhensible par un gamin de 11 ans), de capacité d'abstraction ou de compréhension du monde qui l'entoure (sérieusement, expliquer la féodalité à un gamin de 12 ans, c'est juste pas possible, c'est bien pour ça que les cours sur le sujet au collège racontent de la merde).

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