Nuits debout, votre avis !

Le problème exposé dans ce sujet a été résolu.

Hier ou avant-hier, je me disais : Tiens les bobos de Nuit-debout ont obtenu une première victoire. Eux, étudiants favorisés, étaient énervés de voir que le gouvernement faisait quelque chose pour les décrocheurs, en les aidant à entrer sur le marché du travail. Ils ont obtenu gain de cause, puisque le gouvernement avait décidé de revenir sur cela, et de taxer un peu plus ces méchants patrons qui avaient le culot de recruter des décrocheurs.

Et je me suis dit … le débat sur 'Zeste de Savoir' s'est endormi, je me tais.

Je suis content de voir que des sympathisants de ce mouvement se rendent -très partiellement- compte que ce mouvement est complètement déphasé par rapport aux problèmes de notre société.

On sent le message qui cherche à relancer sereinement la discussion, avec des arguments, un certain recul et un profond respect de l'autre, avec qui l'on débat respectueusement, malgré les désaccords. :D

+5 -1

Je sais que c'est une façon provocatrice de relancer le débat, mais c'est exactement ce que je ressens. Et c'est assez en phase avec ce que dit Qwerty.

  1. Ce mouvement est un mouvement d'urbains aisés, communément appelés les bobos.

  2. Après un rendez-vous entre les représentants de ce mouvement et le gouvernement, qu'est ce qui est annoncé ? Une hausse des taxes sur les CDD. Autrement dit une mesure qui va encore freiner un peu plus l'entrée sur le marché du travail pour les décrocheurs.

Alors, qu'on m'explique pourquoi le gouvernement a décidé de taxer les CDD suite à ce rendez-vous. J'espère qu'on est d'accord pour dire que taxer un type qui recrute, c'est ce qu'on peut faire de plus stupide quand on dit qu'on lutte contre le chômage. Et plus spécialement le chômage des jeunes.

Qu'on taxe le carburant, le tabac, tout ce que vous voulez, mais pas le travail !

+0 -4

Ce mouvement est un mouvement d'urbains aisés, communément appelés les bobos.

Pas par n'importe qui. Ce terme a pris une connotation assez railleuse.

Après un rendez-vous entre les représentants de ce mouvement et le gouvernement

Ce mouvement n'a pas de représentant. Ces annonces ont été faites après rencontre entre le gouvernement et les représentants syndicats des jeunes (UNEF et FAGE pour les étudiants et SGL pour les lycéens). Ces gens sont sensée représentés les étudiants (et vu la participation, c'est déjà contestable), mais en aucun cas le mouvement nuit debout.

Pour le fait de surtaxer les CDD courts, je ne suis pas sur que ce soit la chose à faire lors d'un début de reprise, effectivement. À moins de vouloir favoriser l'intérim. :-°

+3 -1

J'ai jamais dit que c'était qu'un mouvement de bobo, mais que jusqu'à là, c'est de l'entre-soi. Et sans l'implication du plus grand nombre, syndicats, assos… le mouvement ne donnera rien !

+1 -2

Je ne sais pas bien ce qui est prevu dans le texte de loi a propos des CDD, mais en general il est impossible de comparer une taxe sur un produit comme les cigarettes et un prelevement obligatoire (ou cotisation sociale) qui est en realite un paiement differe (que ce soit pour l'employe ou l'employeur). Dans le second cas, c'est juste une balance dans le temps, et c'est bien plus un choix social et politique que de definir, ou et comment preleve et quand et comment on redonne.

Et oui, objectivement le patronat est un groupe de "mechants" pour peser mes mots. Recevoir en moyenne un don du gouvernement de 300k euros par chomeur avec le pacte de competitivite, avec un salaire moyen plus proche de 23k euros par ans, et sans resultat sur le chomage, c'est un niveau de sodomie jamais atteint. Outre le fait qu'aucune etude n'ait jamais montre un lien entre flexibilite et emploie (par contre entre flexibilite et precarite, y en a des tonnes), cela verifie l'implacable logique qui est que ce n'est pas en stimulant l'offre qu'on obtientra une diminution du chomage. Tu peux donner des milliards aux entreprises, flexibiliser autant que tu veux le marche du travail, et meme retablir l'esclavage pour avoir un cout du travail nul, une entreprise ne creera pas d'emploi si elle n'a pas de commande. Et elle n'a pas de commande parce que ses clients ne lui passent pas commande. Et ses clients ne lui passent pas commande parce que… en fin de chaine il y a toujours le consommateur, qui est aussi celui qui normalement travaille dans une des entreprise de ce gigantesque tissu d'entreprises, et qui soit au chomage, soit trop pauvre pour depenser son argent dans des biens autres que de premiere necessite, ou qu'il a peur de l'avenir a cause de la flexibilisation, etc. Et encore, quand on voit par exemple en Grece (et meme en France) des familles qui ne se chauffent plus pour economiser un peu, ca peut meme se repercuter rapidemment aux biens de premiere necessite.

Pas etonnant que dans ces conditions, le seul marche qui ne subisse pas de probleme en France, c'est celui du luxe ou les consommateurs n'ont ete que peu sinon pas du tout touche.

C'est d'ailleurs pour ces raisons qu'un bon paquets de personnes de tout bord, jusqu'a un certain nombre de grandes entreprises, sont en faveur d'un revenu de base universel : optimiser la consommation et donc la demande.

+2 -3

Hier ou avant-hier, je me disais : Tiens les bobos de Nuit-debout ont obtenu une première victoire. Eux, étudiants favorisés, étaient énervés de voir que le gouvernement faisait quelque chose pour les décrocheurs, en les aidant à entrer sur le marché du travail. Ils ont obtenu gain de cause, puisque le gouvernement avait décidé de revenir sur cela, et de taxer un peu plus ces méchants patrons qui avaient le culot de recruter des décrocheurs.

Et je me suis dit … le débat sur 'Zeste de Savoir' s'est endormi, je me tais.

Je suis content de voir que des sympathisants de ce mouvement se rendent -très partiellement- compte que ce mouvement est complètement déphasé par rapport aux problèmes de notre société.

elegance

Euh j'ai surement raté une étape mais en quoi le gourvernement à fait un truc en faveur des décrocheurs qui a été retiré ? oO

: Tiens les bobos de Nuit-debout ont obtenu une première victoire. Eux, étudiants favorisés, étaient énervés de voir que le gouvernement faisait quelque chose pour les décrocheurs, en les aidant à entrer sur le marché du travail.

Rappelons que l'OFCE, organisme qui est sensé conseiller l'état (et donc être écouté) dit que favoriser la "flexibilité" en mode "droit de licencier facilement", ça crée du chômage. Alors comment peut-on prétendre que cette loi est faite pour insérer les jeunes?

@KFC Je suis désolé, je n'aipas une documentation toute prête comme toi (et j'en suis fier), donc je vais juste te donner des ordres de grandeurs.

Dans les années 80, quand un employeur donnait 100€ nets à un salarié, il versait en gros 40€ en charges sociales.

Puis d'année en année, des décisions stupides ont été prises, et on en est arriver à dire : Quand un employeur donne 100€ à un salarié, il doit verser environ 100€ en charges sociales.

Et là, un type se dit : on a taxé l'emploi de plus en plus depuis 30 ans, et ce faisant, on a tué l'emploi. Il est temps d'arrêter le délire et de moins taxer le travail. Et au lieu de réclamer 100€ en charges pour 100€ versés en salaires, on réclame maintenant 95€.

Tu appelles cela faire un cadeau aux employeurs.

Ce n'est pas faire un cadeau à qui que ce soit ; c'est juste faire un peu moins stupide que ce qui a été fait depuis des années.

En quoi le gouvernement revient sur des mesures qui auraient aidé les décrocheurs ?

Pour des gens comme vous et moi, trouver un CDD, c'est un échec, c'est pas réjouissant, et bien évidemment, nous, favorisés, on voit les CDD comme un recul.

Mais pour les décrocheurs, l'espoir de trouver un CDI est très mince, disons même nul. Le seul espoir pour eux, c'est de trouver 1 CDD, puis un 2ème …puis plusieurs CDD. et si au bout de X années en CDD, une confiance s'établit, ils obtiendront un CDI. La confiance entre un décrocheur et un employeur ne peut s'établir qu'au bout de plusieurs CDDs.

Quand on recrute un type en CDD, on peut prendre un risque, on peut faire un pari sur un type au profil peu engageant. Mais quand il s'agit de recruter un type en CDI, on ne prend plus le moindre risque, on choisit un type sur-qualifié (mais pas surpayé), ou on renonce à recruter, plutôt que recruter un type border-line.

Limiter ou taxer les CDDs, c'est céder aux bacheliers/futurs diplômés, et donc aux personnes favorisées, au détriment des plus défavorisés.

Puis d'année en année, des décisions stupides ont été prises, et on en est arriver à dire : Quand un employeur donne 100€ à un salarié, il doit verser environ 100€ en charges sociales.

Heu pas si on compare les années 80 et les années 2010, les charges sociales ont été bien abaissées depuis le paroxysme qu'étaient la fin des années 80.

@KFC Je suis désolé, je n'aipas une documentation toute prête comme toi (et j'en suis fier), donc je vais juste te donner des ordres de grandeurs.

Dans les années 80, quand un employeur donnait 100€ nets à un salarié, il versait en gros 40€ en charges sociales.

Puis d'année en année, des décisions stupides ont été prises, et on en est arriver à dire : Quand un employeur donne 100€ à un salarié, il doit verser environ 100€ en charges sociales.

Et là, un type se dit : on a taxé l'emploi de plus en plus depuis 30 ans, et ce faisant, on a tué l'emploi. Il est temps d'arrêter le délire et de moins taxer le travail. Et au lieu de réclamer 100€ en charges pour 100€ versés en salaires, on réclame maintenant 95€.

Tu appelles cela faire un cadeau aux employeurs.

Ce n'est pas faire un cadeau à qui que ce soit ; c'est juste faire un peu moins stupide que ce qui a été fait depuis des années.

En quoi le gouvernement revient sur des mesures qui auraient aidé les décrocheurs ?

Pour des gens comme vous et moi, trouver un CDD, c'est un échec, c'est pas réjouissant, et bien évidemment, nous, favorisés, on voit les CDD comme un recul.

Mais pour les décrocheurs, l'espoir de trouver un CDI est très mince, disons même nul. Le seul espoir pour eux, c'est de trouver 1 CDD, puis un 2ème …puis plusieurs CDD. et si au bout de X années en CDD, une confiance s'établit, ils obtiendront un CDI. La confiance entre un décrocheur et un employeur ne peut s'établir qu'au bout de plusieurs CDDs.

Quand on recrute un type en CDD, on peut prendre un risque, on peut faire un pari sur un type au profil peu engageant. Mais quand il s'agit de recruter un type en CDI, on ne prend plus le moindre risque, on choisit un type sur-qualifié (mais pas surpayé), ou on renonce à recruter, plutôt que recruter un type border-line.

Limiter ou taxer les CDDs, c'est céder aux bacheliers/futurs diplômés, et donc aux personnes favorisées, au détriment des plus défavorisés.

elegance

M'enfin c'est pas comme si "de base" on recrute déjà des gens sur-qualifiés dans de nombreux postes (voir tous) donc CDD / CDI ca change rien pour les décrocheurs .

Du fait du taux de chômage t'es un employeur tu te démerde tout le temps pour trouver quelqu'un prêt à accepter un CDD parcequ'il veut bosser et ce dans de très nombreux domaine (même si dans certains domaines j'avoue c'est chaud de recruter mais le type de contrat n'y est pour rien)

De base les recruteurs veulent tous un moutons à 5 pattes le fameux "jeune diplômé avec 5 années d'expérience qui sait tout faire" donc ton décrocheur avec un CDD ou un CDI il a de toute manière aucune chance au vu des attentes .

Je vois pas le lien de cause à effet entre "latter la sécurité de l'emploi" et "aider les mecs décrocheurs du système"

+1 -1

Là, ton graphique montre la part des charges sociales sur le PIB. On parlait de la part des charges sociales sur le salaire net. Et je crois bien que la part des salaires dans le PIB baisse. Donc le ratio charges / salaire net augmenterait bien, non ?

La part des charges pour les salariés a augmenté.

celle pour les patrons a baissé.

PS: le rapport au PIB est nécessaire car entre les exonérations énormes sur les très bas salaires et les niches fiscales dont profitent les hauts revenus (donc au délà du salaire) ça rendrait toute comparaison impossible.

La part des charges pour les salariés a augmenté. celle pour les patrons a baissé.

Attention, ça n'a aucun sens de raisonner ainsi : au final c'est toujours l'employeur qui paye l'ensemble des charges sociales. Ce qui compte pour un employeur est ce que vous payer en brute (salaire + ensemble des charges sociales). A l'inverse pour l'employé ce qui compte c'est le net.

Ce qui est vraiment important c'est l'ensemble des charges.

+1 -1

Ce qui est vraiment important c'est l'ensemble des charges.

Ce qui est important pour le salarié et l'état.

Or pour le patron, c'est le brut + charge patronale qui compte. Et à l'heure actuelle, tout est transféré des charges de l'employeurs vers les charges pour le salarié.

Ce qui est important pour le salarié et l'état.

Pour le patron aussi.

Or pour le patron, c'est le brut + charge patronale qui compte.

Bha c'est exactement ce que je dis. :D Quand je dis brut pour moi c'est salaire net + cotisations sociales (patronales et salariales).

Et à l'heure actuelle, tout est transféré des charges de l'employeur vers les charges pour le salarié.

En réalité il n'existe aucune différence entre charges sociales et patronales. Du point de vue du patron ce qui l'intéresse c'est le coût total du salaire : salaire net + cotisation salariale + cotisation patronale. La répartition entre cotisation salariale et patronale ne change à son coût total.

De même pour le salarié c'est son salaire net qui compte, pas la répartition des charges. Tu négocie ton salaire net en général, pas le brut.

Ce qui compte au final c'est bien l'ensemble des cotisations sociales pour le patron et le net pour le salarié, la répartition entre cotisation patronale et salariale n'a aucune importance. Parler de "transfère" n'a pas vraiment de sens, ni pour le patron (qui paye la même chose au final) ni pour l'employé (qui reçois aussi la même chose au final).

+1 -4

Le fait de séparer charges salariales et patronales joue un peu.

Dans des mesures macro-économiques, dans des comparaisons internationales ou dans des analyses d'efficacité, seul le cumul des 2 types de charges joue.

Mais en découpant entre charges salariales et charges patronales, ça donne des os à ronger aux syndicats. Parce que effectivement, c'est le salaire 'semi-brut' qu'on négocie.

En réalité il n'existe aucune différence entre charges sociales et patronales. Du point de vue du patron ce qui l'intéresse c'est le coût total du salaire : salaire net + cotisation salariale + cotisation patronale. La répartition entre cotisation salariale et patronale ne change à son coût total.

Ca, c'est juste si le patron regarde combien il doit débourser pour payer son employé. Maintenant il est bien content des transferts de l'état par la suite, tout comme l'employé en question est bien content d'avoir des soins remboursés, et une retraite, et une assurance chômage. Mais ça, c'est tellement assimilé comme normal que les deux parties ont tendance à l'oublier alors qu'ils considèrent tout à fait normal de payer de leur poche des assurances obligatoires comme la responsabilité civile, l'assurance de leur voiture, etc. La seule différence c'est que l'employé ou l'employeur paiera cela de sa poche tandis que pour l'assurance vieillesse et chômage c'est payé automatique sous forme de cotisation à la source.

Le principe des cotisations sociales c'est qu'elles sont rendues sous une forme ou une autre à plus ou moins long terme.

Arretez de confondre "le point de vue d'une étude économique" où effectivement le distingo des charges est peu ou pas pertinent et le "point de vue de la réalité" où les cotisations ont une sémantique particulière et une signification très précise. Par exemple l'employeur participe tout comme l'employé à l'assurance chômage de l'ensemble des travailleurs français, à l'assurance vieillesse et même l'aide au logement. Même si c'est plus symbolique qu'autre chose que de dire que l'employeur participe à cela, cela a une influence non-néglieable sur les revendications sociales et la structuration même de la société française.

Sinon, elegance est fier de ne pas avoir de sources et juste son ressenti. Dans ce cas plutôt que de dialoguer avec lui je préfère aller au troquet du coin et parler politique avec le poivrot au bar, au moins j'aurais le demi.

+2 -3

où les cotisations ont une sémantique particulière et une signification très précise.

Justement, il serait probablement temps de revoir tout cela. Il faut faire la différence entre ce qui relève d'une logique d'assurance (je touche selon ce que je cotise) d'une logique d’assistance (je touche selon mon besoin, qu'importe ce que j'ai cotisé). Par exemple le chômage relève de l'assurance : il protège les travailleurs des périodes d'inactivités : celui qui à un travail cotise pour quand il en cherchera un. A l'inverse la couverture maladie est plutôt une prestation de type assistance : on n'envisage pas vraiment de ne pas rembourser les soins aux personnes qui ne peuvent pas les payer ! La niveau de prestation est donc indépendant des cotisations.

Ces deux types de prestations différentes appellent à un financement différent : L'assurance doit être financée uniquement par ceux qui vont en bénéficier. Par exemple seul le travailleur qui cotise à droit au chômage. Quant à ce que relève de l'assistance, le financement doit se faire par l'ensemble de la société, c'est à dire par l'impôt. Comme chacun peut en profiter, il faut que chacun participe au financement.

Dans une société où tout le monde travail et cotise comme dans les 30 glorieuses on peut financer l'assistance sur les cotisations sociales au lieu de l'impôt, ça ne change pas grand chose et ça revient plus ou moins au même : tout le monde paye car il n'y a pa de chômage ou presque. Mais dans une société où on à 10% de chômage et de plus en plus de prestations à financer (car l'espérance de vie augmente, qu'on étend la protection sociale etc.) ça devient très mauvais de financer ces prestations uniquement sur les travailleurs alors que l'ensemble de la société en profite.

On doit retrouver une cohérence entre la vocation d'une prestation (assurance ou assistance) et son mode de financement (cotisations ou impôt). C'est ça le vrai distinguo qu'il faut faire quand on parle de cotisations sociales, et non faire une différence sémantique entre cotisations salariales et patronales. On ne devrait pas utiliser des cotisations sociales pour financer une prestation d'assistance, de la même façon qu'on n'utilise pas un tournevis pour enfoncer des clous ! ;)

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