Cours d'analyse vectorielle

a marqué ce sujet comme résolu.

Bonjour, aujourd’hui, je fais appel à votre savoir sans limite.

Je souhaiterai savoir si vous avez de bons liens de sites sur l’analyse vectorielle en physique (produit vectoriel, champs vectoriels, gradient…). Si il y a aussi une extension aux complexes, ça peut être intéressant.

Je sais que l’on trouve pas mal de contenu sur google mais pas forcément complet, bien expliqué et toussa. Je suis débutant complet, même si j’ai les notions de base sur les vecteurs, un niveau math sup sera suffisant. En effet, je souhaiterai pouvoir aborder ce genre de cours.

Merci d’avance.

+0 -0

Qu’il faudra pas mal de travail pour arriver à comprendre un cours d’analyse vectorielle.

Lire un cours d’analyse vectorielle sans y comprendre grand chose ne sera pas très intéressant et va te prendre beaucoup de temps. De plus, comme ce n’est pas un but en soi, tu ne seras peut-être pas motivé à faire les exercices proposés, etc., qui sont nécessaires pour bien comprendre ce qui se passe.

En revanche, ce que tu peux faire, c’est essayer de lire le contenu qui t’intéresse avec une page de recherche à côté, et dès que tu comprends pas quelque chose, de faire une recherche pour essayer d’avoir une idée de ce qui se passe intuitivement.

Je pense que sans trop de difficultés tu pourras comprendre (en tout cas avoir une idée) le cas d’une application en physique, mais que de développer la capacité d’émettre un raisonnement en analyse vectorielle est un objectif qui n’est pas atteignable sans travailler et être vraiment à l’aise avec des notions plus fondamentales, que tu aborderas probablement en partie dans ton cursus.

Il faut reprendre tous les arguments et les relier à ton cours. :) C’est (c’était en tout cas) au programme de spé en physique. Laborieux mais pas difficile à comprendre.

unidan

Ce n’est plus au programme de spé depuis 2011 ou 2012. Le seul chapitre d’optique qu’on voit au lycée c’est en première et c’est vraiment pas ouf .

+0 -0

Merci beaucoup pour ton lien Looping. La première partie jusqu’à l’énoncé moderne n’est effectivement pas très compliquée, pour les dérivées partielles on se contente juste de fixer deux variables (c’est le principe en fait je crois. :-° ).

+0 -0

Dérivées partielles : on fixe toutes les variables, sauf une qui reste libre. Et on analyse ce qui se passe quand cette variable libre varie sur son domaine de définition. On est donc ramené à l’étude d’une fonction à une seule variable.

Et en principe, on recommence l’opération pour chacune des variables.

Je sais qu’en physique, on interprète souvent des $dx$ comme des « petites variations de $x$ », mais je vais dire les choses clairement : mathématiquement, ça n’a strictement aucun sens. :-°

Formellement, on fait apparaître la lettre $x$ pour indiquer par rapport à quelle variable on intègre. C’est utile lorsque les fonctions ont plusieurs variables, car alors il est nécessaire de spécifier par rapport à quelle variable on intègre, exactement comme dans le cas des dérivées partielles où il faut préciser par rapport à quelle variable on dérive. Toujours formellement, j’en profite pour rappeler que dans l’intégrande, $x$ est une variable muette qui n’a de sens que dans l’intégrale et qui n’existe que sous l’intégrale, exactement comme les indices de sommation dans les calculs de sommes.

Plus mathématiquement, l’intégrale de Lebesgue donne un sens satisfaisant à $dx$ : c’est tout simplement1 la mesure de Lebesgue de l’ensemble dans lequel vit le paramètre d’intégration $x$. Du point de vue de l’intégrale de Riemann, de $dx$ est simplement une notation pour indiquer la variable d’intégration — c’est un peu moins élégant mathématiquement, mais cela colle peut-être plus avec l’intuition physique de « petite variation ».


  1. Si tant est que l’on puisse dire que la mesure de Lebesgue est un objet « simple ». 

Après la réponse mathématiques de c_pages, j’apporte le complément physique : ça sert aussi à préserver la dimensionnalité. Si $f(x)$ est sans dimension et que $x$ est une longueur, alors $\int_a^b f(x) \mathrm dx$ est aussi une longueur (à cause du $dx$).

+0 -0

Et le $dx$ dans l’intégrale $\int_a^b f(x) \mathrm dx$, c’est un accroissement de x infinitésimal (tout petit?)? Pourquoi le faire apparaître?

Ozmox

Je crois que $dx$ est un nombre infiniment petit, et multiplier chaque terme de la somme ($\int$) par ce nombre permet de ne pas avoir un résultat infiniment grand.

Je lis $\int_a^b f(x) \mathrm dx$ comme $\displaystyle \lim_{n \to +\infty} \sum_{i = 0}^n f(a + i \times \frac{b - a}{n}) \times \frac{b - a}{n}$, avec $\frac{b - a}{n}$ qui correspond au $\mathrm dx$ (puisque variation entre deux valeurs consécutives de $x = a + i \times \frac{b - a}{n}$), mais ne suis pas sûr que ce soit réellement juste.

@entwanne C’est un peu ça. Il y a sur ce site un tutoriel(validé ou non ?) qui explique le calcul des intégrales, en passant par différentes étapes : estimation par des rectangles, puis estimation par des trapèzes.

Dans l’exemple que tu donnes, imagine que la fonction f, c’est f(x) = 1/racine(x), et on calcule l’intégrale entre 0 et 1. Avec la formule que tu donnes, on a des divisions par 0 qui traînent. Mais en dehors de ça, le principe est bon.

J’aimerais faire un tout petit panorama de ce que peut signifier l’écriture $dx$ dans une telle intégrale :

  • une variable mutée permettant de faire une intégrale de Riemann ;
  • une mesure en théorie de l’intégration (celle de Lebesgue par exemple) ;
  • une section du fibré cotangent ($f(x)dx$ étant alors une 1-forme différentielle) pour une intégration au sens géométrique ;
  • un élément infinitésimal dont le carré est nul en analyse non standard (et autant vous dire tout de suite, que c’est de très, très haut niveau mathématiquement, je n’y comprends pas grand chose et ça m’étonnerait que ça soit ce dont les physiciens parlent).

Vu que je fais surtout de la topologie et géométrie différentielle, pour moi le sens géométrique est celui qui me vient tout de suite à l’esprit. L’opérateur $d$ permet « d’envoyer » une fonction sur le fibré cotangent. Et $dx$ n’échappe pas à la règle, puisque $x$ n’est jamais que la fonction coordonnée de $x$ ($x(x,y,z) = x$).

Pourquoi les physiciens disent à tout bout de champ que $dx$ est un élément infinitésimal ?

  • Tout d’abord, ça peut être une façon de formuler la géométrie différentielle : les sections des fibrés peuvent être appelés comme des machins infinitésimaux.
  • Ensuite l’intégration de Riemann peut permettre plus ou moins de comprendre que $b-a/n$ tendant vers 0, ça ressemble à $dx$ comme l’a montré entwanne. En revanche cela reste une image puisque la limite de $b-a/n$ c’est $0$ et donc une telle identification n’a pas de sens. Mais numériquement (ou si on regarde les choses avec un $n$ très grand plutôt que la limite), amha c’est une excellente interprétation de l’intégration.
  • La manipulation de la différentiation (notamment de la chain-rule) et des développements limités permet une telle interprétation. Amha c’est la plus dangereuse, puisque certains font des calculs sans savoir ce qu’ils font en se basant sur cette interprétation qui n’a aucune valeur mathématique. En revanche une fois acquise, c’est certainement ce qu’il faut garder à l’esprit pendant un calcul.

Il y a surement d’autres raisons mais je ne suis pas physicien …


TL&DR : il y a des raisons pour que $dx$ soit appelé élément infinitésimal, mais ça n’est jamais tout à fait simple et cela doit rester dans quasiment tous les cas une image, et pas une définition ou un concept mathématique. En revanche, malgré la (haute !) dangerosité, ça n’est pas du tout débile de penser en termes infinitésimaux, c’est même un point de vue très éclairant dans bien des cas.


Bonus : je vais changer votre vie (pour ceux pour qui ça n’est pas encore arrivé).

Remarquez que $d$ et $\partial$ sont deux écritures différentes d’une même chose (le son « dé »). Maintenant ce qui relie $d$ et $\partial$ c’est le théorème de Stokes :

$$ \int_{\partial \Omega} \mu = \int_\Omega d\mu .$$

Vous venez de comprendre que l’opérateur de bord sur les cochaînes ou les chaînes sont duaux. La dualité de Poincaré vous dit aussi qu’à chaque forme différentielle, vous pouvez associer une réalisation géométrique que l’on peut penser comme une sous-variété.

Et donc, quand on pense le bord d’une variété, on peut toujours le penser comme très étroitement lié avec les bords de ses sous-variétés, par le théorème de Stokes.

Mieux, en topologie et de façon totalement générale, le cobordisme (c’est-à-dire l’étude des bords des variétés compactes) s’étudie par des outils (co)homologique simpliciaux (ou équivalent), c’est-à-dire par l’étude du bordisme des « sous-variétés » (en un sens plus large que celui que vous connaissez).

Par exemple, si vous savez que toutes les sous-variétés sont le bord d’une autre sous-variété, alors votre variété est cobordante : c’est le bord d’une variété compacte. Une réciproque plus délicate est vraie.

Mieux : on peut presque compter directement le nombre de variétés qui ne sont pas le bord d’une variété. En dimension plus petite que 3 il n’y en a pas. En dimension $4$, la variété qui n’est pas un bord et « engendre » toute les autres c’est $\mathbf{CP}^2$.

+2 -0
Connectez-vous pour pouvoir poster un message.
Connexion

Pas encore membre ?

Créez un compte en une minute pour profiter pleinement de toutes les fonctionnalités de Zeste de Savoir. Ici, tout est gratuit et sans publicité.
Créer un compte