Puis j’ai inspiré, expiré, inspiré, expiré, inspiré, expiré, inspiré, expiré, et péter un câble car c’était méga chiant. Je suis du genre à marcher pour réfléchir, courir et sauter dans tous les sens. Comment diable quelqu’un a-t-il pu se dire que ce serait une bonne idée de me faire essayer la méditation ?
Désolé d’être sérieux et/ou hors-sujet mais : C’est tout l’inverse du concept de méditation en réalité…
L’idée c’est justement de ne pas réfléchir. D’où la sensation d’apaisement, toussa toussa.
Je pense que c’est un peu la clef qui te manque, et franchement, quand on passe ses journées à réfléchir à des problèmes techniques, problèmes qu’on ramène à la maison, problèmes auxquels on pense quand on va courir, etc. Bah finalement le concept de la méditation est assez intéressant.
J’essaie de te retranscrire l’idée telle qu’on me l’a expliquée (et telle que je l’ai comprise) :
La méditation ce n’est pas réfléchir à quelque chose, mais ce n’est pas non plus "penser à rien" (en fait c’est impossible). C’est apprendre à son cerveau à agir avec discernement.
L’image souvent employée dans les bouquins de vulgarisation c’est un torrent. (le torrent représentant le fil de nos pensées). - forcément c’est une image poétique, sinon c’est pas drôle -
Les pensées coulent, filent, etc. à travers notre esprit, parfois on s’accroche à l’une ou l’autre et on y attache de l’importance, (comme des cailloux dans un torrent qui cassent le fil de l’écoulement), voire pire, on devient obnubilé par une pensée, une idée, une projection dans le futur (et si j’ai pris la mauvaise décision et que finalement ça va être une catastrophe terrible ? et si ça se passe pas bien ? et si et si), là, c’est carrément un barrage dans le courant, ça bloque tout, et on n’arrive plus à rien.
L’idée (bouddhiste, je crois ?) derrière ça, c’est que notre cerveau se nourrit de nos sens pour construire sa "vision" de la réalité. J’ai vu quelque chose, c’est réel, c’est arrivé, ça m’a rendu triste, heureux ou quoi que ce soit. C’est un fait. J’ai appris de ça.
Mais aussi puissant que l’outil soit, il peut se tromper, et pire encore, on peut l’induire en erreur. De ce que j’en ai compris, a posteriori le cerveau a un peu de mal à retrouver l’origine d’un sentiment, d’une émotion. Tant et si bien, que si ça se trouve, je suis malheureux aujourd’hui parce que je me suis martel en tête hier, alors que dans les faits, concrètement, il ne s’est rien passé de terrible, j’ai simplement envisagé quelque chose.
Le sens de la méditation tel que je l’ai compris, ce n’est pas "faire le vide" (ça n’a pas de sens), mais plutôt, "apprendre à éviter les cailloux". Donc se dire "ah tiens, y’a une pensée qui m’arrive, je la laisse passer tranquillement, sans la bloquer, sans y accorder plus d’importance que je ne devrais". Si une pensée file et donc "interrompt" la méditations, c’est totalement normal, c’est même plutôt bon signe, il faut savoir l’écarter tranquillement.
L’idée étant d’entraîner son cerveau, presque comme un muscle ou une machine finalement, à faire la part des choses entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Ce qui doit couler tranquillement, et ce qui, étant très important, mérite d’occuper de la place.
Bon, c’est un peu poétique / bullshitesque sur certains aspects, mais en tout cas non, c’est surtout pas "pour réfléchir". Au contraire, perso je le conçois comme un entraînement à réfléchir correctement : à se concentrer sur les faits.