Licence CC BY-SA

Des fonctions pour factoriser

Mais au juste pourquoi vouloir écrire des fonctions, à quoi ça sert ?

Don't Repeat Yourself

L’idée première, c’est d’éviter de se répéter, de dupliquer du code. En effet, il y a plusieurs portions du code de notre TP qui pourraient être mises en commun et qui nous ferait gagner en clarté.

Un code dupliqué, c’est un code plus difficile à maintenir. Déjà, il est plus long à lire et il faut garder plus d’éléments de contexte en tête pour le comprendre. Mais ça alourdit aussi les étapes de réécriture et/ou de correction.

Quand un code est présent à un seul endroit, il n’y a que cet endroit à réécrire pour l’adapter. Quand il est dupliqué à dix emplacements différents, il devient plus difficile d’aller tous les corriger. Et une erreur peut facilement s’y glisser, si l’on oublie l’un de ces emplacements.

En factorisant le code, on isole les portions logiques que l’on peut ainsi plus facilement retrouver. On divise ainsi un programme en plusieurs petites portions de code qu’il est aisé de relire indépendamment les unes des autres. On verra aussi par la suite qu’un code divisé en fonctions est plus facile à tester.

Factoriser

La question va maintenant être de savoir comment identifier et réunir les portions logiques pour éviter les répétitions.

Mais souvent, on ne sera pas face à deux codes strictement identiques, ils seront simplement similaires. L’idée sera alors de travailler à les rendre identiques afin de les factoriser en une unique fonction. Pour cela, il faudra identifier les paramètres variables qui agissent sur le code et le font se différencier. Une fois ces paramètres isolés et placés dans des variables avant la portion concernée, le code deviendra factorisable.

Prenons l’exemple suivant, qui affiche les tables de multiplication de 3 et de 5.

for i in range(1, 11):
    print(3, '×', i, '=', 3*i)

for i in range(1, 11):
    print(5, '×', i, '=', 5*i)

On a deux boucles très semblables qui ne sont pourtant pas identiques. Un paramètre diffère entre les deux, le nombre par lequel on multiplie. Si l’on isole ce nombre dans une variable, on constate que nos deux boucles deviennent identiques.

n = 3
for i in range(1, 11):
    print(n, '×', i, '=', n*i)

n = 5
for i in range(1, 11):
    print(n, '×', i, '=', n*i)

On pourrait alors écrire une fonction pour réaliser ces opérations, paramétrée selon la valeur de n.

C’est donc en ça que consiste le travail de factorisation : œuvrer pour que des codes similaires mais différents puissent utiliser une fonction commune.

Identifier les portions logiques dans un code plus complet

Pour s’exercer sur un cas d’usage réel, on peut reprendre le code du dernier TP que je réinsère ci-dessous. Notre travail va alors être d’identifier les différentes sections qui composent notre programme et qui pourront donc être séparées en fonctions.

monsters = {
    'pythachu': {
        'name': 'Pythachu',
        'attacks': ['tonnerre', 'charge'],
    },
    'pythard': {
        'name': 'Pythard',
        'attacks': ['jet-de-flotte', 'charge'],
    },
    'ponytha': {
        'name': 'Ponytha',
        'attacks': ['brûlure', 'charge'],
    },
}

attacks = {
    'charge': {'damages': 20},
    'tonnerre': {'damages': 50},
    'jet-de-flotte': {'damages': 40},
    'brûlure': {'damages': 40},
}

print('Monstres disponibles :')
for monster in monsters.values():
    print('-', monster['name'])

players = []

# Boucle pour créer 2 joueurs sans se répéter
for i in range(2):
    player_id = i + 1
    print('Joueur', player_id, 'quel monstre choisissez-vous ?')

    name = input('> ').lower()
    while name not in monsters:
        print('Monstre invalide')
        name = input('> ').lower()

    pv = int(input('Quel est son nombre de PV ? '))
    players.append({'id': player_id, 'monster': monsters[name], 'pv': pv})

print()
print(players[0]['monster']['name'], 'affronte', players[1]['monster']['name'])
print()

# Représente les tours de jeu, liste de couples (joueur, opposant)
turns = [
    (players[0], players[1]),
    (players[1], players[0]),
]

while players[0]['pv'] > 0 and players[1]['pv'] > 0:
    # On effectue les deux tours de jeu
    for player, opponent in turns:
        # Le joueur ne peut jouer que s'il n'est pas KO
        if player['pv'] > 0:
            print('Joueur', player['id'], 'quelle attaque utilisez-vous ?')
            for name in player['monster']['attacks']:
                print('-', name.capitalize(), -attacks[name]['damages'], 'PV')

            att_name = input('> ').lower()
            while att_name not in attacks:
                print('Attaque invalide')
                att_name = input('> ').lower()
            attack = attacks[att_name]

            opponent['pv'] -= attack['damages']

            print(
                player['monster']['name'],
                'attaque',
                opponent['monster']['name'],
                'qui perd',
                attack['damages'],
                'PV, il lui en reste',
                opponent['pv'],
            )

if players[0]['pv'] > players[1]['pv']:
    winner = players[0]
else:
    winner = players[1]

print('Le joueur', winner['id'], 'remporte le combat avec', winner['monster']['name'])

À sa lecture on distingue ainsi plusieurs blocs avec des logiques bien distinctes :

  • Lignes 1 à 21, la définition de nos données.
  • Lignes 23 à 25, l’affichage des monstres existants.
  • Lignes 27 à 44, la sélection des joueurs, et plus particulièrement :
    • Lignes 34 à 40, la sélection d’un joueur.
    • Lignes 34 à 37, la validation des monstres.
    • Lignes 42 à 44, l’affichage des monstres en jeu.
  • Lignes 46 à 50, la définition des tours de jeu.
  • Lignes 52 à 77, la boucle jeu et le déroulement des combats, notamment :
    • Lignes 57 à 77, le déroulement du combat pour un joueur.
    • Lignes 57 à 65, le choix d’une attaque.
    • Lignes 67 à 77, l’application d’une attaque (avec affichage).
  • Lignes 79 à 84, la désignation du vainqueur.

L’écriture des fonctions correspondant à ces différentes logiques sera l’objet du prochain TP.

Définir une fonction (bloc def)

On définit une fonction à l’aide du mot-clé def qui introduit un bloc. On le fait suivre du nom de la fonction, d’une paire de parenthèses et d’un signe :. Toutes les lignes indentées qui suivent appartiendront au corps de la fonction.

def toto():
    print('Hello')
    print('World!')

Ainsi, les lignes ne sont pas directement exécutées. Le bloc de code précédent ne fait que créer une nouvelle fonction connue sous le nom de toto. Son contenu sera exécuté lors de l’appel à la fonction.

Le nom d’une fonction est similaire à celui d’une variable, et doit donc se soumettre aux mêmes règles : composé uniquement de lettres, de chiffres et d'underscores (_), et ne pouvant pas commencer par un chiffre.

Appel de fonction

On appelle notre fonction comme toute autre fonction (sans arguments pour le moment), en faisant suivre son nom d’une paire de parenthèses.

>>> toto()
Hello
World!

Le code contenu dans le bloc de notre fonction est alors exécuté, c’est pourquoi nous voyons s’afficher les messages passés à print.

Tout le code de la fonction sera à nouveau exécuté à chaque nouvel appel, chaque appel étant indépendant des autres.

>>> toto()
Hello
World!
>>> toto()
Hello
World!

Ce sont les parenthèses qui demandent à Python d’appeler la fonction et d’en exécuter le contenu. Sans elles, l’interpréteur ne ferait qu’évaluer l’expression toto pour nous indiquer qu’elle correspond à une fonction.

>>> toto
<function toto at 0x7fea64fcf1f0>

Ne vous souciez pas de cette valeur 0x7fea64fcf1f0 qui apparaît derrière et qui différera sûrement chez vous, il ne s’agit que de l’emplacement en mémoire de la fonction.