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L'énergie et la pollution en France

Production, consommation, effet.

Chacune de nos actions consomme de l’énergie. Qu’il s’agisse de se déplacer, même à pied, de se chauffer, de produire des vêtements, ou des ordinateurs ! Produire, déplacer, utiliser, etc., consomme de l’énergie. De plus, ces actions engendrent des déchets et des effets de bords, que l’on regroupe sous le terme de pollution. Une pollution est la dégradation d’un écosystème, ce qui n’est pas sans conséquences sur la santé humaine.

L’objectif de ce tutoriel est de vous présenter les sources et la consommation d’énergie, en prenant les chiffres de la France (qui sont, sauf points particulier, transposables à tous les pays développés). Le but est de vous donner les chiffres clés, pour juger les propositions que l’on trouve dans les médias : l’industrie, ça consomme combien, la viande, ça pollue comment ? Le tout étant à mettre en regard des engagements de la France en termes de réduction de consommation énergétique et de réduction de l’impact écologique.

Concernant la pollution, nous nous concentrerons sur les émissions de gaz à effet de serre, en survolant les nombreux autres types de pollution (contamination des eaux, particules fines, pollution lumineuse…) lors de l’étude de cas particuliers.

Dans un premier temps, nous allons détailler la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre en France, ainsi que leur évolution et les objectifs de réduction. Ensuite, nous ferons l’étude plus détaillée du cas des transports et de la production de chaleur résidentielle. Pour finir, nous parlerons rapidement des limites de ce tutoriel, afin de présenter la complexité de ce genre de problèmes.

Ce tutoriel n'a pas pour but de parler des pistes pour modifier notre consommation ou émission, mais de faire l’état des lieux en France, afin de donner les informations nécessaires à un débat constructif.

Consommation d'énergie par secteur

Les secteurs

La consommation d’énergie est répartie entre les secteurs suivants :

  • les transports (de marchandises (fret) ou de personnes) ;
  • le résidentiel (consommation directe des particuliers) ;
  • l’agriculture ;
  • le tertiaire (secteur des services, du commerce et de l’administration) ;
  • l’industrie ;

    • avec une part énergétique (énergie consommée),
    • et une part non énergétique ; il s’agit de la consommation de pétrole par l’industrie pétrochimique lorsque le pétrole est utilisé comme matériau et non comme source d’énergie. Il s’agit principalement du plastique et des huiles. On compte alors l’énergie de ces activités comme l’énergie que l’on aurait récupérée si le pétrole avait été brûlé plutôt que transformé.

Unités de l’énergie

Il ne faut pas confondre l’énergie avec la puissance, qui est l’énergie dépensée par seconde. La puissance s’exprime en W (watt), ou en J/s (joule par seconde). Par exemple, la puissance d’un centrale nucléaire est de 1 GW, soit une énergie de 1 GWh en une heure, d’où 10 TWh par an.

L’énergie se mesure en joules ou ses multiples. Dans le cas de l’énergie consommé chaque année par un pays, on utilise souvent le TWh (Térawatt heure ; c’est l’énergie consommée par un appareil d’une puissance d’un térawatt (1000 milliards de watts) utilisé pendant une heure. On rencontre aussi les tep, tonnes d’équivalent pétrole, l’énergie dégagée par la combustion d’une tonne de pétrole (et on utilise les Mtep, millions de tonnes d’équivalent pétrole).

Pour comparaison, une plaque de cuisson (l’un des éléments les plus puissants d’un logement) consomme une puissance de 2 kW, et ne fonctionne pas une heure par jour. Donc l’énergie consommée quotidiennement par une plaque de cuisson est inférieure à 2 kWh.

Toujours pour donner un ordre de grandeur, un réacteur nucléaire produit environ 10 TWh par an.1 Par produit, il faut bien évidemment comprendre transforme une source d’énergie primaire en énergie électrique. Dans le cas d’une centrale nucléaire, on transforme l’énergie de liaison interne aux atomes en chaleur, qui sert à vaporiser de l’eau, qui fait tourner une turbine, dont le mouvement est transformé en électricité.

Pour faire des calculs de conversion d’énergie d’une unité à l’autre, sachez qu’on a :
1 TWh = 3,6 PJ (pétajoule, soit un millions de milliards de joules) = 0,086 Mtep.

Consommation de l’énergie

En France, la consommation de l’énergie se fait comme suit2 :

  • 29 % pour les transports ;
  • 27 % pour le résidentiel ;
  • 25 % pour l’industrie (dont 9 % en usage non énergétique) ;
  • 16 % pour le tertiaire ;
  • 3 % pour l’agriculture.

Schématiquement, les transports consomment un tiers de l’énergie, le résidentiel et tertiaire un autre tiers, et l’industrie avec l’agriculture le dernier tiers. La consommation d’énergie est donc répartie entre les différents secteurs. Certains secteurs sont dominants (transport, résidentiel), mais, à part l’agriculture, tous les secteurs contribuent notablement à la consommation de l’énergie.

La consommation totale d’énergie en France est de 1800 TWh (ou 150 Mtep), composé principalement de produit pétrolier (40 % de pétrole, 20 % de gaz), d’électricité (25 %), puis d’énergie renouvelable, électricité exclue (10 %, typiquement, le bois).

Le terme d’énergie renouvelable désigne des énergies dont la source se renouvelle sur un temps court, et que l’on ne peut pas épuiser à l’échelle humaine. Il peut s’agir des vents, des marées, de la lumière solaire, des courts d’eau, ou du bois, à condition de la replanter.

Le faible poids de l’agriculture s’explique par le fait qu’on considère ici l’énergie consommée, c’est-à-dire principalement4 l’énergie consommée par les tracteurs. L’agriculture a besoin de peu d’énergie pour fonctionner, même si elle émet une quantité non négligeable de gaz à effet de serre, comme nous allons le voir.

Consommation d'énergie par secteur.
Consommation d'énergie par secteur.

Émission de gaz à effet de serre par secteur

Les gaz à effet de serre sont nombreux, et avec un potentiel réchauffant (une capacité à effectuer un effet de serre) plus ou moins important. Pour pouvoir comparer les émissions diverses, on considère un indicateur qui regroupe les différents gaz en les pondérant selon leur potentiel réchauffant. On parle alors d’émission en équivalent CO2CO_2CO21.

Émissions

En reprenant les mêmes secteurs, nous pouvons voir comment se répartissent les émissions de gaz à effet de serre en France. Cela se fait comme suit2 :

  • 30 % pour l’industrie (dont la production d’énergie, pour 10 %);
  • 29 % pour les transports ;
  • 17 % pour l’agriculture ;
  • 17 % pour le résidentiel et tertiaire ;
  • 4 % pour les déchets.

On remarque que la répartition est différente de celle de la consommation d’énergie, avec un secteur agricole sur-représenté, et un secteur résidentiel sous représenté.

Émissions de gaz à effet de serre par secteur.
Émissions de gaz à effet de serre par secteur.

Consommation d’énergie et émissions

Précisons que cette répartition est, en partie, une spécificité française, due à l’utilisation du nucléaire pour la production d’électricité, très peu émettrice de gaz à effet de serre. Dans le reste de l’UE, la production d’énergie, fortement consommée par le secteur résidentiel et tertiaire, représente près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre.

Justement, les émissions de gaz à effet de serre par énergie consommée dépendent du type d’énergie utilisé. Voici la quantité de gaz à effet de serre émis par les différentes sources d’énergie3, par kWh utilisé.

  • 270 g d’équivalent CO2CO_2CO2 par kWh de fioul consommé ;
  • 200 g pour le gaz ;
  • 80 g pour l’électricité (en France, 400 g en Allemagne) ;

De manière générale, pour l’électricité, la produire à partir de ressources fossiles (toutes les ressources issues de la dégradation d’êtres vivant sur de très longues durées, comme le charbon, pétrole, gaz) produit plus de gaz à effet de serre qu’à partir de ressources renouvelables (barrage hydroélectrique, solaire) ou du nucléaire.

Et voici, pour chacun des secteurs, la principale source d’énergie4 :

  • Les produits pétroliers (35 %), puis l’électricité et le gaz (10 % chacun) pour l’industrie ;
  • Les produits pétroliers (90 %) pour les transports ;
  • Les produits pétroliers (75 %) pour l’agriculture ;
  • L’électricité (presque 40 %), le gaz (30 %) puis le pétrole et les énergies renouvelables non électriques (10 % chacun) pour le résidentiel et tertiaire.

Cela explique la plus grosse partie des différences entre consommation d’énergie et émissions de gaz à effet de serre. Reste le secteur agricole, qui se démarque des autres. Dans ce cas, les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas principalement dues à la consommation d’énergie, mais à l’émission directe de gaz à effet de serre par l’activité (méthane par l’élevage et la riziculture).

Évolution et objectifs

L’énergie consommée en France depuis 1980 évolue ainsi1/2 : jusqu’en 2005, elle augmente (d’environ 2 % par an), puis se stabilise, sauf en 2008, où la crise provoque un réduction brusque de la consommation (-4 %). À partir de 2011, la consommation d’énergie décroît, de 0,5 % par an environ. Au final, l’énergie consommée en 2015 est la même que celle consommée en 1997.

L’objectif est une réduction de 50 % en 2050 par rapport au niveau de 20153 ; le niveau de réduction actuelle est insuffisant.

Les émissions de gaz à effet de serre4 sont quant à elles stables entre 1990 et 2005, avant de décroître, à raison de 2 % par an, depuis. Si la trajectoire continue ainsi, l’objectif5 d’une réduction de 40 % par rapport au niveau de 1990 en 2030 sera atteint, mais celui d’une réduction de 75 % d’ici 2050, non. Précisons que ces émissions sont les émissions directes de la France : les émissions dues aux produits fabriquées à l’étranger et utilisés en France sont comptabilisées à l’étranger. En tenant compte de cela6, les émissions françaises sont stables entre 2005 et 2015.

Évolution des émissions de gaz à effet de serre, et objectifs. Tiré du [ministère du développement durable](http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/199/1080/emissions-gaz-effet-serre-france.html).
Évolution des émissions de gaz à effet de serre, et objectifs. Tiré du ministère du développement durable, lien cassé suite à une restructuration du site.

Étude de cas : les transports

Les transports regroupent l’ensemble des déplacements de personnes ou de marchandises, quel que soit le moyen de locomotion (train, voiture, camion, vélo…). Ils représentent un tiers des émissions de gaz à effet de serre françaises, de même ils représentent un tiers de l’énergie consommée. La consommation d’énergie du secteur est presque exclusivement du pétrole (45 tep sur 50 en 2016).

La route concentre la plupart des déplacements et des émissions (voiture et camion, 95 % des émissions du transport), loin devant l’avion (uniquement pour les déplacements nationaux ici !) et les autres modes de transports (train, mobilités douces) qui représentent pourtant un nombre de voyageurs conséquent. La répartition au sein du routier sont d’environ la moitié pour la voiture, puis un quart pour les poids lourds (camion) et un quart pour les véhicules utilitaires.

Contrairement aux autres secteurs, la consommation énergétique de ce secteur ne diminue pas : elle a été multipliée par 2,5 entre 1970 et 2000, puis est restée constante depuis. L’efficacité, elle, s’est améliorée depuis 2000 (alors qu’elle était constante avant) : on émet 15 % de gaz à effet de serre en moins pour parcourir 1 km (transport de personne) ou déplacer 1 tonne d’un km (transport de marchandise). Les déplacements augmentant, il n’y a pas réduction des émissions.

Émissions de gaz à effet de serre  dues au secteur des transports. Prenez garde au changement d'échelle sur l'axe des ordonnées ! Tiré de l'ADEME.
Émissions de gaz à effet de serre dues au secteur des transports. Prenez garde au changement d’échelle sur l’axe des ordonnées ! Tiré de l'ADEME, page 44.

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de ce secteur, les différents leviers sont :

  • une amélioration de l’efficacité énergétique (principal levier utilisé jusqu’ici) ;
  • une réduction des déplacements ;
  • un transfert depuis les moyens routiers vers d’autres moyens moins polluants (routier collectif, train ou mobilités douces).

Cela devant se faire à la fois auprès des particuliers et des entreprises pour tenir compte d’une proportion raisonnable des émissions.

Étude de cas : production de chaleur

Nous allons réaliser ici une deuxième étude de cas, cette fois-ci d’une sous-catégorie : la production de froid et de chaleur dans le secteur résidentielle et tertiaire. Cela inclut typiquement le chauffage et la climatisation, mais pas les industries sidérurgiques (fonte de métaux).

Cette seule catégorie représente 19 % de l’énergie totale consommée en France (44 % de l’énergie du secteur résidentielle et tertiaire). Le type d’énergie utilisé est

  • du gaz, pour 44 % ;
  • de l’électricité (directement, ou via des pompes à chaleur), pour 31 % ;
  • des produits pétroliers, pour 17 % ;
  • d’autres sources, pour 8 %.

Ce secteur est, en France, peu carboné, car l’électricité est faiblement carbonée (nucléaire et hydraulique principalement) et que le gaz émet moins de gaz à effet de serre que les autres sources d’énergie fossiles (pétrole et charbon). Dans la plupart des autres pays, il y a moins de chauffage électrique, et l’électricité est plus carbonée.

L’électricité utilisée peut l’être de façon plus ou moins efficace : soit en chauffage direct (résistance électrique), peu efficace, soit en pompe à chaleur, plus efficace. De plus, avec le même usage, l’efficacité peut être différente, notamment entre une chaudière ancienne ou récente, mal ou bien entretenue. Le choix de l’énergie source modifie les émissions de gaz à effet de serre. Dans le cas de la production de chaleur et de froid, il y a aussi l’importance de l’isolation du parc de batiment.

Le niveau d’isolation est caractérisé par une lettre, allant de A, très bien isolé, à G, très mal isolé. En France, les bâtiments sont isolé comme suit (donnée de 2017)1 :

  • 38 % en A, B, C ou D (moins de 230 kWh/m2/an) ;
  • 30 % en E (entre 230 et 330 kWh/m2/an) ;
  • 31 % en F ou G (plus de 330 kWh/m2/an).

Pour réduire la consommation énergétique, on peut améliorer l’isolation des logements, en particulier du tiers le moins bien isolé (F ou G). Il est réaliste de diviser par deux la consommation d’un logement mal isolé.

Typologie des logements selon le diagnostique de performance énergétique
Typologie des logements selon le diagnostique de performance énergétique. Tiré du Parisien.

Une autre solution pour diminuer la consommation d’énergie sans procéder à aucune modification consiste à chauffer moins. La température effective des logements en France l’hiver est de 20°2 (environ 30 % à 21°C ou plus, 40 % à 20°C et 30 % à 19°C ou moins), nettement au-dessus des 18 à 19°C recommandés !

Avec cet exemple, nous avons vu la répartition de l’un des principaux secteurs en termes de consommation d’énergie. Ce secteur est particulièrement intéressant, car il émet peu de gaz à effet de serre bien qu’il soit très peu renouvelable, par l’utilisation d’énergie peu carbonée. De plus, il existe des solutions pour réduire l’énergie consommée, que ce soit l’amélioration de l’isolation ou les changements d’usage.

Allons plus loin : autres pollutions

Nous n’avons jusqu’ici parlé que de gaz à effet de serre pour caractériser la pollution d’un secteur. Cependant, il existe de nombreuses pollutions. Qu’elle soit lumineuse, des sols ou de l’air, locale ou globale, la dégradation de l’environnement peut se faire de bien des façons. Restreindre la pollution aux seuls gaz à effet de serre est très restrictif. Nous allons voir ici quelques exemples dans lesquels un secteur est surreprésenté dans une pollution donnée.

  • Le dioxyde d’azote NO2 est un polluant atmosphérique (diminution de la qualité de l’air proche de son lieu d’émission) principalement dû aux secteurs des transports pour 61 % (en particulier les véhicules diesels), et à l’industrie pour 18%1.
  • La pollution des eaux par le nitrate (principal polluant des eaux, provoque avec les phosphates la prolifération d’algues vertes…) est due principalement à l’agriculture pour 66 %, puis aux collectivités locales pour 22 % et à l’industrie pour 12 %2.
  • La pollution lumineuse perturbe la faune et la flore (ainsi que le sommeil humain) et est due aussi bien aux collectivités, via l’éclairage public, qu’aux devantures de magasins3.

La question des pollutions est beaucoup plus complexe que ce qui a été survolé ici. Chaque secteur va polluer différemment, que ce soit pour des raisons intrinsèques ou par l’usage de sources d’énergies différentes. Ainsi, pour chaque pollution, il faut établir quelle est sa source pour savoir efficacement comment la réduire. De plus, le transfert d’un système vers un autre remplissant les même besoins, même s’il pollue moins, risque aussi de polluer différemment, et cela doit être pris en compte.

Et nous n’avons parlé ni de consommation de ressources, ni de recyclabilité !

Allons plus loin : l'empreinte carbone

Jusqu’à présent, nous avons éludé une composante importante : tous les produits consommés en France n’y sont pas nécessairement produits, et inversement, tous les biens produits en France n’y sont pas forcément consommés. Pour calculer l’empreinte carbone d’un pays, il faut donc compter les émissions directes (véhicules, consommation d’énergie des ménages), celles dues à la production intérieure non exportée, et celles dues aux produits importés (mais pas celle due aux produits exportés, qui seront comptabilisées dans le pays qui consomme).

L’empreinte carbone est en France 50 % plus importante que les émissions nationales. Elle se réduit ces dernières années, en particulier si elle est rapportée à la population, mais moins vite que les émissions nationales.

Empreinte carbone et émissions nationales françaises.
Empreinte carbone et émissions nationales françaises. Tiré de l'ADEME, page 38.

Nous avons pu voir dans ce tutoriel comment se répartit la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre en France. Celle-ci est répartie entre plusieurs secteurs, et au sein de chaque secteur, il y a potentiellement plusieurs sources de consommation et émissions. De plus, il existe de nombreuses autres pollutions, et en diminuer une peut en augmenter d’autres.

Nous avons pu esquisser les grandes lignes, et donner les principaux chiffres pour vous aider à vous faire un avis sur le sujet, et sur les propositions visant l’écologie que l’on peut voir. Notez que ce tutoriel n’a pas parlé de nombreuses autres problématiques liées, mais plus complexes, qu’il s’agisse du captage des gaz à effet de serre, les émissions indirectes (l’élevage nécessite des pâturages, qui prennent la place de ce qui pourrait être une forêt, qui séquestre les gaz à effet de serre ; cela n’a pas été compté ici, car ce n’est pas une émission), et nous n’avons que survolé les multiples questions liées aux pollutions (par exemple, comment traiter le cas de la pollution qui n’est pas un déchet, mais est liée à l’effet lui-même, comme la pollution lumineuse ?).

En espérant vous avoir apporté des billes fiables pour vous aider à vous faire un avis sur ces questions importantes.


Un grand merci à @adri1 pour la validation et @Rockaround, @etherpin, @Vayel et @qwerty pour leur relecture durant la béta. :)

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27 commentaires

Très bon contenu, qui je pense fait un bon résumé ou disons un bon tableau synthétique des différentes composantes.

Mais cela reste un peu fouillis et très éparse, tu envisages de lier ce contenu à d’autres de ton cru qui sont plus approfondis ou c’est le résultat final que tu envisages ?

+1 -0

Bon tuto ! Il donne de bonne bases et ouvertures à la réflexion sur le sujet des énergies et de la pollution en France. De plus il met bien en perspective toute la complexité du sujet.

J’ai beaucoup apprécié. Une suite avec approfondissement de certain sujet est prévue ?

+2 -0

Fouillis et éparse, c’est malheureusement le sujet qui veut ça. Je me suis déjà restreint fortement. Il y aurait moyen de faire un tuto aussi long sur la production électrique ou l’isolation résidentielle (j’ai une quinzaine de page là dessus dans ma thèse).

Je ne compte pas faire de suite ou de complément à ce tuto à priori. J’estime que ce tuto donne de bonnes bases pour mieux comprendre de nombreuses problématiques que l’on rencontre dans les médias. C’est le but premier.

Éventuellement, je ferai une synthèse du chapitre Contexte de ma thèse, un jour. :-°

+5 -0

Le tutoriel est très intéressant et remet certains chiffres à leur place : mais pour l’agriculture les chiffres sont partiels et ne reflètent pas la réalité des choses. Comme tout le monde vous parlez seulement d’une partie de l’énergie nécessaire pour produire en agriculture, et cette énergie c’est de l’énergie indirecte : celle des produits pétroliers. Mais pour obtenir une tonne de matière sèche, par exemple pour du blé, un ha peut produire 25 tonnes de matière sèche dont 10 à 12 sont consommés par l’homme (pain, farine, plats transformés), 4 à 6 sont consommés par les animaux ou restitués sous forme d’engrais organique, et 4 à 6 sont rendus au sol (racines, éteules (bas des tiges restant au sol)). 85 à 90% des besoins en énergie pour fabriquer cela est fourni par le soleil et le CO2 de l’air. Plus les rendements augmentent, plus le CO2 est consommé par les plantes grâce à la photosynthèse.

Les produits pétroliers ne représentent que le reste et ont remplacé la quantité d’énergie "organique" que les agriculteurs donnaient à leurs animaux de trait lorsque ceux-ci faisaient le travail des tracteurs. Votre remarque sur le bois est absolument exacte : une forêt bien exploitée et entretenue, où un arbre prélevé est replanté est plus efficace dans le stockage du CO2 que une forêt vierge qui ne se contente que d’équilibrer ses besoins en CO2 à ce qu’elle relargue lorsque les feuilles tombent.

De même, aujourd’hui le bilan de certaines cultures comme le chanvre ou le lin, qui aujourd’hui ne servent pas qu’à faire des vêtements mais aussi des "pailles" pour remplacer la laine de verre dans l’isolation des combles de maisons ou qui servent dans les nouveaux alliages de métaux spéciaux et allégés des voitures et des avions (pare-chocs, rembourrage des portières) grâce à leur élasticité) permet aussi de stocker du CO2 pour longtemps et contribuent à baisser les gaz à effet de serre. La recherche agronomique a permis de doubler le rendement des plantes en améliorant leur capacité à su performer la photosynthèse (on est passé de 12/13% de transformation à 16/17%, un peu comme le photovoltaïque) et on vise les 20/22% dans les dix ans avec des plantes de plus en plus tolérantes à la sécheresse et aux maladies. C’est à dire que l’on va encore augmenter le rendement de 20% et contribuer encore à stocker du CO2. De même, revenir aux constructions en bois (avec des durées de vie de plus de cinquante à soixante ans permet aussi de séquestrer du CO2 facilement à condition de replanter un arbre pour un arbre abattu. De nouvelles variétés de colza et de tournesol très riches en huile (mais pauvres en oméga 3 et 6) avec des tolérances à la sécheresse et au phoma (principale maladie fongique du colza) et des rendements élevés fournissent des composés servant soit au biocarburant soit pour le colza à l’élaboration de désherbants organiques qui remplaceront demain le glyphosate (ils sont cependant moins efficaces et plus cher pour l’instant).

Voilà un complément sur votre excellent tutoriel Richard DAMBRINE Ingénieur Agronome, Consultant Indépendant Expert Environnement et Protection des plantes Expert près les Cours d’Appel et Administrative d’Appel de Douai

+3 -0

Bonjour Monsieur,

Concernant les chiffres données dans ce tutoriel, il s’agit bien évidemment des chiffres officiels. Je peux difficilement en donner d’autres. ^^

J’ai essayé de remettre en perspective certains d’entre eux, notamment dans les sujets que je connais le mieux, dont l’isolation du batiment. Je vous rejoins parfaitement sur l’intérêt des isolants biosourcés qui, bien utilisés, possèdent de nombreux atouts.

Je vous remercie aussi pour votre très juste remise en perspective des chiffres de l’agriculture, que j’ai très peu détaillé dans ce tutoriel.

+1 -0

ou du bois, à condition de la replanter.

à condition de replanter un arbre pour un arbre abattu

Yep, mais il faut faire attention, les plantation d’arbres appauvrissent le sol (de la même manière que l’agriculture) puisque le bois qui est prélevé ne se décompose pas sur place (et donc de la matière est directement enlevé, Lavoisier etc.). On sait que l’agriculture appauvri les sols.

Je ne sais pas ce que dise les études qui prennent en compte la qualité des sols en fonction des intrants sur la durabilité de ce type de pratique, mais toute ce qui tourne autour de la plantation d’arbre, biomasse etc. je me méfie, ça a une certaine efficacité mais sans engrais mon petit doigt me dit que ça doit rester marginal (par exemple utiliser les "déchets de récolte", tiges etc. en biomasse est-il réellement bénéfique par rapport à laisser les tiges se décomposer sur place et donc avoir un besoin moindre d’engrais pour la suite ? Et si il y a un bénéfice quel est-il, sur quel plan ? Significatif, epsilon ? Et contenu de toute les infrastructures à déployer ? Et de la durabilité de l’approvisionnement en engrais et des conséquences sanitaire et environnemental ?). Une réalité c’est que de la Renaissance à la venue du charbon/petrole on a mis un grand coup dans les forêts Française, et les besoins en énergie étaient bien moindre.

Actuellement, si je dis pas de bêtise, on utilise déjà pas mal d’engrais en sylviculture pour que ça pousse plus vite, meilleurs rendement etc. Quelle durabilité pour cette pratique, quel rendement de la capture du C02 ? J’ai pas (encore) regardé mais il y a un film sur les forêt (foret et non plantation) qui est à voir je crois : Le temps des forêts.

Bref ça ressemble à un probleme à plusieurs étages qui nécessite de mettre le nez dedans !

Bonjour, je ne suis pas spécialiste des forêts mais en nutrition et protection des plantes mais je peux vous dire qu’il y a plusieurs phases dans la croissance et les besoins des arbres en nutriments. la fertilisation organique ou minérale est nécessaire et effectuée juste avant plantation en plein à une dose adaptée tous les ans pendant les cinq premières années. Ensuite l’arbre a des besoins moindres qui sont compensés par la décomposition des feuilles qui tombent chaque année au pied de celui-ci et ce pour tous les arbres de la forêt. Entre la 5ème année après plantation et 25 et 30 ans de croissance (50 à 100 ans pour certaines espèces), les arbres équilibrent leurs croissance avec la décomposition des feuilles qu’ils perdent l’hiver pour les feuillus. C’est une autre histoire pour les arbres à feuille persistantes. C’est pourquoi, il faut distinguer les deux. Après 30 à 50 ans, les arbres n’ont plus besoin de beaucoup de nourriture venant du sol, la transformation énergétique se faisant par les feuilles et les branches hautes. Il existe des espèces à croissance rapide et d’autres à croissance lente.

Pour une bonne gestion des forêts, il faut avoir des plans de développement à 5, 10, 25 et 50 ans et les modifier tous les cinq à dix ans selon l’évolution constatée. Une forêt équilibrée doit avoir une bonne dizaine d’espèces différentes d’arbres de hauteur et de diamètres différents sans compter la proportion d’arbustes qui font l’habitant de petits animaux et aussi de plus grands. C’est la bonne gestion de ces forêts qu’il faudrait réapprendre à nos gestionnaires et la prévision des futures coupes se fait lors de la plantation. Les petites branches de l’année de l’abattage sont aujourd’hui broyées pour reconstituer ce que l’on appelle l’humus stable, celui qui protège les sols de l’érosion.

Ce que l’on pourrait faire avec l’exploitation de la biomasse, c’est de restituer les cendres au sol car en effet celles-ci sont riches en éléments nutritifs qui seront remis en circulation dans les forêts lors de nouvelles plantations.

+1 -0

Bonjour à tous

Bravo "GABBRO", vaste sujet traité de façon magistrale. Je pense que si nous ne sommes pas assé sage pour trouver des solutions, la nature en trouve sans se soucier de notre existance. En voici une qui n’est encore qu’à l’état d’hypothèse. https://invention-europe.com/2019/06/07/reflexion-sur-le-couple-mecanique-de-la-reactance-dinduit-dans-les-alternateurs/ Bonne lecture.

Bonjour,

@JL: Je ne vois pas en quoi le lien envoyé à un rapport étroit avec le sujet. C’est difficilement lisible.

En tout cas, quand je vois des choses comme ça :

Donc, environ 10% d’énergie absorbée me fournirait 90% d’énergie utilisable.

Cela me donne l’impression qu’il s’agit encore d’une machine à faire de l’énergie gratuite, ce qui n’est physiquement pas possible, sauf à violer le principe de conservation de l’énergie. Ce principe est très bien établi et maintes fois vérifié, depuis des décennies, à toutes les échelles spatiales, et quelque soit la théorie (mécanique, électromagnétisme, thermodynamique, …).

@Vanadiae je ne dis pas qu’il n’est pas possible de faire pousser des arbres sans appauvrir le sol !

Pour une bonne gestion des forêts, il faut avoir des plans de développement à 5, 10, 25 et 50 ans et les modifier tous les cinq à dix ans selon l’évolution constatée. Une forêt équilibrée doit avoir une bonne dizaine d’espèces différentes d’arbres de hauteur et de diamètres différents sans compter la proportion d’arbustes qui font l’habitant de petits animaux et aussi de plus grands. C’est la bonne gestion de ces forêts qu’il faudrait réapprendre à nos gestionnaires et la prévision des futures coupes se fait lors de la plantation. Les petites branches de l’année de l’abattage sont aujourd’hui broyées pour reconstituer ce que l’on appelle l’humus stable, celui qui protège les sols de l’érosion.

RICDAM62

Je suis tous a fait d’accord avec ça.

Mais du coup avec une telle gestion je pense pas qu’on fasse des miracle niveau volume de production, ni capture de C02 (puisque c’est un sujet évoqué dans le tuto et par vous même dans votre premier post). C’est une dynamique porche de la dynamique naturel, avec des temps long.

Par ailleurs ce n’est absolument pas le modèle actuel, ni du coté des propriétaires privés, ni de l’ONF (il y a des grosses tensions entre les exécutants sur le terrain qui aimerait bien gérer comme tu le proposes, et les administratifs qui ne voient pas les choses de la même manière…). Et malgrès quelque initiatives par ici et par là, de gestion durable, c’est loin d’être la norme Il ne me semble pas que la tendance soit à plus de durable dans l’exploitation (je ne demande qu’a me tromper la dessus).

D’un point de vu économique et à court termes le prélèvement d’arbre sélectionné de manière individuel dans une foret gérée de manière durable ce n’est pas la même chose que la coupe rase d’une plantation de conifère planté en ligne et mono espèce. Après niveau durabilité, ça marchera sans doute plus ou moins, tant qu’on utilisera des engrais.

Bonjour Aabu,

Désolé, il n’est pas en mon pouvoir de rendre ce document plus lisible pour toi, cependant je peux répondre à tes autres argumentations.

Je tiens à préciser que je ne défends en aucun cas le document, j’interviens uniquement sur les écrit de Aabu avec les quels je suis en accord ou en désaccord.

Le rapport, c’est simple. Le sujet est : « Énergie et pollution » ; L’objectif du lien est «L’indépendance énergétique » et sans pollution. Je suis d’accord il faut tout lire et jusqu’au bout.

Donc, environ 10% d’énergie absorbée me fournirait 90% d’énergie utilisable. C’est comme si j’écrivais que : après avoir vu le film « TITANIC » je le résume en « Attention, Boum, nous coulons » et déclare ce film vide. Je suis d’accord il faut tout comprendre, époque, environnement sociaux économique, etc …

Je suis d’accord, on ne fait pas d’énergie. L’énergie ne peut être créée, ni détruite. Donc toutes les machines qui prétendent cela sont une aberrance. Toute fois il existe le deuxième principe de la thermodynamique qui complète le premier devenu obsolète devant l’évolution de la science. Si non il n’aurait pas était écrit, le deuxième principe.

J’ai mis ce lien car il me parait intéressant sur les points suivants : Il est en rapport avec le sujet (environnement et pollution) Le raisonnement est complet, démontré, en se basant sur des faits avérés. Les faits avérés sont décrits dans leurs environnements habituels de fonctionnement. Toutes les formules sont équilibrées, ainsi que toutes les énergies. A aucun moment il n’est question de créée ou détruire de l’énergie. Les oppositions à la rotation (avérés) ont simplement été orienté mécaniquement pour s’auto équilibrer. Rien n’est sorcier dans le système, si j’ai bien compris.

Étant de formation électromécanicien, je peux écrire que dans les alternateurs actuels en charge, il y a effectivement une puissance absorbée qui a deux effets. (Aux pertes près) 1 La puissance utile à l’extérieure de l’alternateur. 2 La puissance du couple mécanique de la réactance d’induit, à l’intérieure de l’alternateur. Une puissance ne peut pas être effective instantanément à deux endroit différent. C’est l’état actuel de fonctionnement des alternateurs et tout le monde est content. Cela ne gène personne qu’une puissance absorbée a pour effet deux puissances effectives à deux endroits différents. Pour moi le premier principe de la thermodynamique est violé depuis longtemps. Et la je suis d’accord avec Aabu ce n’est pas le thème du sujet. Quoi que ?

J’espère ne pas avoir à polluer d’avantage le sujet qui ne mérite pas cela.

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Bonjour, je vous prierais en effet de ne pas venir polluer ce sujet plus que ça. Si vous souhaitez développer vos élucubrations, merci de créer un sujet dans le forum.

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Que le journaliste du monde qui nous lit se dénonce !

Blague à part, ça montre bien l’importance du sujet dans nos sociétés occidentales modernes, et ça pourrait être intéressant de décoder les décodeurs pour voir si ils traitent correctement du sujet. Personnellement, j’avouerai ne pas avoir lu leur article.

J’ai lu l’article, et il est globalement juste. Les chiffres, bien que légèrement différents de ceux donnés ici, sont du bon ordre de grandeur. Au passage, cela vous donne une idée de ma douleur pour trouver des chiffres fiables, et qui ne se contredisent pas d’une année à l’autre. J’ai parfois la même source (datalab) qui modifie d’un rapport à l’autre de plusieurs pourcents une valeur sur les chiffres de 1995.

Bref, l’article est OK. Je critiquerai seulement le fait qu’il ne parle quasiment pas du chauffage. En effet, autant il est compliqué de diviser par deux la consommation du parc de voiture étant donné les consommations actuelles, tout aussi compliqué de réduire les distances parcourues, autant on peut faire ça pour l’isolation : en isolant les passoires énergétiques et en réduisant à 19 °C la température de chauffage partout, une division par deux de la consommation énergétique du chauffage est réaliste. Certes, le chauffage est peu carboné, mais cette énergie peu carbonée économisé peut servir à remplacer une autre énergie ailleurs, de façon probablement plus efficace que de réduire la consommation de cet autre secteur.

Concernant la viande, c’est un sujet particulièrement compliqué, car il s’agit de système interagissant un peu partout. D’une part, les bovins et ovins produisent viande, mais aussi lait et tissu (laine, cuir). Est-ce que la laine, faite par des moutons qui rejettent du méthane, est plus polluant que du coton irrigué en région sèche ? Ou remplaçant une culture alimentaire (là où le mouton, en pâturage sur des terres pauvres, ne fait pas de concurrence) ?

Cependant, moins de viande, c’est plus de place pour, par exemple, replanter des forêts. Sauf que ça implique un changement majeur d’utilisation des sols dans nos terroirs, il faut donc en mesurer l’impact. Autre chose que j’ai lu récemment, et auquel je n’avais pas pensé, c’est que le lisier, d’origine animale, est fortement utilisé comme engrais. Bref, pour la viande, j’ai fouillé le sujet juste assez pour pouvoir dire que c’est probablement le point le plus compliqué. Donc je dirai sobrement que la réduction de la consommation de viande est probablement une bonne idée, tant d’un point de vue écologique que diététique, point dont je n’ai pas parlé du tout et qui importe aussi beaucoup sur ce thème.

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Certes, le chauffage est peu carboné, mais cette énergie peu carbonée économisé peut servir à remplacer une autre énergie ailleurs, de façon probablement plus efficace que de réduire la consommation de cet autre secteur.

En quoi le chauffage est peu carboné ? Oui la France a beaucoup plus recourt au chauffage électrique que d’autres pays, qui avec le nucléaire est peu carboné, mais ce n’est pas pour autant une situation acceptable.

En 2011, la répartition était la suivante :

  • 1/3 se chauffait au gaz ;
  • 1/3 se chauffait à l’électricité ;
  • 1/6 se chauffait au fioul ;
  • 1/6 restant par différentes manières dont le réseau de chaleur.

Tu as donc la moitié du pays qui se chauffe toujours au gaz ou au pétrole, c’est beaucoup. On peut facilement s’en débarrasser (via les pompes à chaleur) et réduire le besoin d’énergie primaire pour ces logements via l’isolation.

Ensuite, même si l’électricité est décarbonée, isoler les logements concernés reste malgré tout nécessaire. Déjà car cela apporte un plus gros confort dans la maison, moins de sensations de froid ou de courants d’air qui poussent les gens à pousser la température de la maison.

Après car c’est de toute façon du gaspillage de ressources et d’infrastructure en plus de polluer indirectement. En hiver, quand il fait froid, le réseau électrique français est très stressé vers 18–20h à cause du chauffage électrique notamment. Réduire le besoin de ce chauffage permettrait de moins le stresser. Car pour répondre à cette demande on importe de l’électricité étranger (qui est plus carboné et polluant que le nôtre) et on utilise nos centrales à gaz et charbon également (ce qui génère des pollutions). Donc en réduisant ces pics, on peut limiter ces impacts secondaires.

Point bonus, en isolant on peut passer plus facilement d’un chauffage électrique classique par une pompe à chaleur avec un rendement plus intéressant. Sans isolation cela pourrait devenir trop cher pour le particulier. Et en réduisant également la facture électrique pour le chauffage, notamment des plus pauvres, on peut améliorer considérablement leur qualité de vie pour qu’ils puissent plus facilement répondre à leurs autres besoins essentiels.

Enfin, cela permettrait de probablement libérer des unités de production électrique qui peuvent servir à électrifier d’autres choses (plus de trains, certaines industries, etc.) sans devoir augmenter la puissance électrique globale du pays donc en réduisant les coûts.

Bref, à tout point de vue, isoler une maison même avec un chauffage électrique est une bonne chose.

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En 2011, la répartition était la suivante :

Et du côté des transports, c’est 100 % de pétrole. Peu carboné n’est peut-être pas le bon terme, mais moins carboné que le reste, si.

Par contre, je suis entièrement d’accord avec tous le reste de ton message. Mon propos est justement que ce n’est pas parce que c’est moins carboné qu’il ne faut pas aller de ce côté-là. ^^ Résumé très schématiquement, réduire la consommation d’énergie du chauffage de 20 % va moins réduire les émissions que de réduire de 20 % les transports (pourtant en gros autant d’énergie les deux), mais c’est plus facile, et ça nous donne de la marge de manœuvre pour le reste, comme tu le notes très bien.

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Résumé très schématiquement, réduire la consommation d’énergie du chauffage de 20 % va moins réduire les émissions que de réduire de 20 % les transports (pourtant en gros autant d’énergie les deux), mais c’est plus facile, et ça nous donne de la marge de manœuvre pour le reste, comme tu le notes très bien.

C’est ça. L’avantage du chauffage c’est que c’est une procédure rentable et assez simple à réaliser. Donc on peut le démarrer tout de suite et obtenir de gros gains qui peuvent faire gagner du temps et de la marge pour d’autres domaines où ça s’annonce plus difficile comme le transport.

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Hello ! J’ai enfin pris le temps de lire ton tuto, vraiment très intéressant @Gabbro ! Je le partage dans la prochaine actu de Nacobat, mais personne ici ou presque ne sait pour le moment ce qu’est Nacobat.

Je me demandais du coup, pour les émissions de CO2 des énergies, ces chiffres prennent en compte les cycles de vie complet des moyens de production ? On peut se poser la question notamment pour toutes les énergies qui n’émettent pas directement (nucléaire, renouvelable). Même aussi pour les pompes à chaleur, puisque leur technicité implique une fabrication plus complexe.

Sinon, juste pour la précision mais tu as dû choisir déjà de ne pas le mettre, ce sont des kWh d’énergie primaire pour les étiquettes énergie, et non pas d’énergie finale, ce qui n’est pas forcément représentatif de l’isolation réelle, notamment sur le chauffage électrique puisque c’est la seul énergie à avoir un coefficient d’énergie primaire.

Tu conseilles de chauffer moins, ce qui est évidemment un conseil de base et général. Mais on ne peut pas conseiller à tout le monde de diminuer la température de chauffage de 1 ou 2°C. Certes, il faut abandonner l’idée d’être à poil en hiver, mais pour les logements mal isolés, la problématique de confort thermique est telle qu’il faut parfois chauffer avec 4°C de plus pour avoir le même confort que dans un logement neuf.

Pour ce qui est de la viande, c’était ma motivation première pour devenir végétarien, mais effectivement, le sujet est bien plus complexe que je ne le pensais il y a quelques années. Je préciserai juste que Carbone 4 conseille quand même de devenir végétarien pour réduire les émissions de CO2. Par contre, j’avais lu un article qui disait que les pâturages avaient un rôle important dans le stockage du carbone dans le sol, plus efficace que des forêts à croissance rapide.

@Vael : La problématique de captage de CO2 est de toute façon une problématique à voir sur le long terme. Mais l’utilisation d’isolants biosourcés a un réel potentiel de séquestration de carbone, notamment pour la paille de blé ou la balle de riz. Et en plus, ce sont des matériaux qui nécessitent beaucoup moins de transformations que les matériaux synthétiques.

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Je me demandais du coup, pour les émissions de CO2 des énergies, ces chiffres prennent en compte les cycles de vie complet des moyens de production ? On peut se poser la question notamment pour toutes les énergies qui n’émettent pas directement (nucléaire, renouvelable). Même aussi pour les pompes à chaleur, puisque leur technicité implique une fabrication plus complexe.

Les études sérieuses, dont celle du GIEC sur le sujet, se basent en effet sur l’ensemble du cycle. De la construction de l’infrastructure, au démantèlement et en passant par l’approvisionnement en combustible quand c’est nécessaire.

D’où le fait que le nucléaire à un faible taux mais pas nul non plus. Mais il faut en effet s’assurer de la méthode de calcul d’une étude avant d’en tirer quoique ce soit (ce que font peu de gens, dont les journalistes).

Tu conseilles de chauffer moins, ce qui est évidemment un conseil de base et général. Mais on ne peut pas conseiller à tout le monde de diminuer la température de chauffage de 1 ou 2°C. Certes, il faut abandonner l’idée d’être à poil en hiver, mais pour les logements mal isolés, la problématique de confort thermique est telle qu’il faut parfois chauffer avec 4°C de plus pour avoir le même confort que dans un logement neuf.

Bien sûr qu’il faut s’adapter à toutes les situations, un conseil reste un conseil. Après l’isolation permettrait de régler ce problème en améliorant le confort thermique comme tu le soulignes.

Le but est je pense de donner un ordre de grandeur, je connais trop de maisons où les chambres sont à la même température que le salon alors que c’est assez idiot. Ou qui transforment leur maison en sauna, oubliant que porter un pull chez soi n’a rien de gênant. Savoir que normalement les pièces de vie devraient être à 19–20°C et les chambres à 16–17°C est une indication pour agir de manière finalement assez simple.

Je préciserai juste que Carbone 4 conseille quand même de devenir végétarien pour réduire les émissions de CO2. Par contre, j’avais lu un article qui disait que les pâturages avaient un rôle important dans le stockage du carbone dans le sol, plus efficace que des forêts à croissance rapide.

Le soucis est que beaucoup d’élevage ne sont pas des pâturages, car le volume de production est trop importante. Le pâturage semble en effet un puits carbone bien que beaucoup d’études restent à faire pour le confirmer, notamment en terme de gestion optimale du sol.

Cela est particulièrement valable aux USA / Canada par ailleurs.

Je pense qu’il faut donc au moins envisager de réduire la consommation sans la supprimer totalement.

D’autant que dans certains cas, comme moi, les soucis de santé font que le passage au végétarisme n’a rien d’évident. Dans le cas du diabète par exemple, les alternatives gustatives à la viande sont souvent à base de produits riche en glucide (et sont de manière général pas terribles en terme d’équilibre alimentaire pour tout le monde), et la maladie entraîne aussi une plus grande sensibilité aux carences alimentaires ce qui complexifie la réalisation d’un repas équilibré adapté sans la présence de viande à un volume raisonnable. Donc quand certains disent qu’on doit interdire la consommation de viande, mouais bof. À part si le steak artificiel tient ses promesses il y a de nombreux problèmes à résoudre pour un tel chantier qui sont souvent non abordés.

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Sinon, juste pour la précision mais tu as dû choisir déjà de ne pas le mettre, ce sont des kWh d’énergie primaire pour les étiquettes énergie

Ce tuto est déjà beaucoup trop gros à mon gout. ;) Mais oui, c’est l’énergie primaire (parce que c’est les données qu’on a).

Certes, il faut abandonner l’idée d’être à poil en hiver, mais pour les logements mal isolés, la problématique de confort thermique est telle qu’il faut parfois chauffer avec 4°C de plus pour avoir le même confort que dans un logement neuf.

Ceci est un argument de bon sens. Mais vous commencez à me connaitre : le bon sens, ça ne marche pas. :P Si tu suis ce lien (mettez vos sources, ça sert !), tu verras que la température des logements a augmenté entre 1986 et 2003, et que les logements récents (après 1988) sont en moyenne chauffés un degré de plus que les anciens (avant 1988). Je n’ai cependant pas le détail par niveau d’isolation.

Le conseil de chauffer moins s’adresse avant tout à ceux qui chauffent fort, c’est-à-dire majoritairement des gens habitant une construction récente, donc en moyenne mieux isolée (j’ai vu les chiffres de l’isolation en fonction de l’age. C’est plus compliqué qu’il n’y parait, je n’ai plus la source sous la main, et l’age est un assez mauvais critère, mais on fait avec les données que l’on a).

Mais l’utilisation d’isolants biosourcés a un réel potentiel de séquestration de carbone, notamment pour la paille de blé ou la balle de riz.

Pour l’isolation des batiments neufs, c’est une vraie piste à explorer. Pour l’ancien, ou la ville, l’épaisseur des murs nécessaire rend très compliqué l’utilisation de ces matériaux.

Le but est je pense de donner un ordre de grandeur, je connais trop de maisons où les chambres sont à la même température que le salon alors que c’est assez idiot. Ou qui transforment leur maison en sauna, oubliant que porter un pull chez soi n’a rien de gênant. Savoir que normalement les pièces de vie devraient être à 19–20°C et les chambres à 16–17°C est une indication pour agir de manière finalement assez simple.

En gros, 5 à 10 % des logements sont à 23 °C ou plus (lien donné plus haut). Avec une moyenne à 21 °C (tous le logement). On a un peu de marge…

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Ah oui, effectivement, je pense qu’on a de la marge là…

La problématique effectivement de l’urbanisme très dense qui ne permet pas du tout d’isoler facilement (coucou Paris). Mais on fait pas mal de progrès avec la laine de bois ou la ouate de cellulose, et on a un meilleur confort d’été qu’avec de la laine minérale.

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on a un meilleur confort d’été qu’avec de la laine minérale.

T’aurais une source pour ça ? Je précise, ce n’est pas pour embêter le monde, c’est que j’ai une riche documentation sur le sujet (parce que ce fut mon sujet de thèse, avec une dizaine de pages qui compare les propriétés, prix, avantages et inconvénients des différents isolants sur le marché), et que je n’ai jamais vu passer ça.

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Alors, ce n’est pas le matériau en lui-même, mais la technique employée. Avec un isolant qui soit un bon isolant mais lourd en même temps, on améliore le déphasage thermique, ce qui permet de gérer la chauffe en journée pour décaler la vague de chaleur de 12h, soit dans la nuit, quand on peut la neutraliser avec une surventilation nocturne.

Donc en effet, dire qu’on a un meilleur confort d’été c’est un peu un raccourci, mais c’est le seul moyen qu’on a pour gérer le confort d’été sans passer par la climatisation.

Avec de la climatisation, par contre, c’est juste la conductivité thermique qui joue.

C’est le raisonnement global, qui est connu dans mon job (études thermiques et efficacité énergétique), mais je t’avoue ne pas avoir de source particulière là-dessus, uniquement des sites qui vont expliquer la même chose que moi pour parler du déphasage thermique.

Après, faut aussi prendre en compte l’effusivité et la diffusivité thermique si on veut faire au mieux, mais là je suis même pas sûr que les logiciels de STD les prennent en compte dans leurs calculs de confort. (Avec clim par exemple, et une bonne isolation, il faudra logiquement mieux une forte effusivité, mais si l’isolation est mauvaise ce ne sera pas le cas)

Edit : @Gabbro : J’ai trouvé une source finalement, qui parle au moins de l’inertie thermique du bâtiment pour rester au frais. Par logique, un isolant lourd apporte plus d’inertie qu’un isolant léger, surtout en isolation par l’intérieur. Mais bon, ça parle assez peu du déphasage thermique.
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/62539_guide-confort-dete.pdf p.29

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