Licence CC BY

La GPL, la licence des cornus

La GPL est une licence pour gnous : elle rend libre comme l'air, mais elle sait aussi se défendre.

La GNU General Public License (GPL) a été écrite par Richard Stallmann. Elle fait sa première apparition en février 1989 pour protéger le code des programmes qu’il écrit pour le projet GNU (1).

Elle en est actuellement à sa version 3 (GPLv3) et est déclinée en 3 saveurs (la GPL, la LGPL et la AGPL). Elle s’applique à tout ce qui dispose d’un code source et donc en particulier aux programmes informatiques.

La GPL et le logiciel libre : les deux font la paire

Vouloir parler de la GPL sans présenter ce qu’est le logiciel libre, ce serait un peu comme expliquer pourquoi les pommes tombent par terre en oubliant de mentionner la gravitation. La GPL et le logiciel libre sont étroitement reliés. Peut-être parce que l’inventeur de la première est le premier à écrire une définition de la seconde ?

Logiciel libre: la définition de Richard

Richard Stallman définit un logiciel libre par quatre grandes libertés qu’il doit donner à son utilisateur :

  • Liberté 0 − liberté d’utiliser le programme comme bon lui semble, pour n’importe quel usage ;
  • Liberté 1 − liberté d’étudier le programme sous toutes ses coutures et de le modifier ;
  • Liberté 2 − liberté de partager le programme avec qui il veut et comme il veut ;
  • Liberté 3 − liberté de partager ses modifications du programme avec qui il veut et comme il veut.

Tout programme qui ne respecte pas l’une ou plusieurs de ces règles n’est pas libre et est appelé logiciel privateur. Bref, n’est pas logiciel libre qui veut !

J’ai repris cette définition de celle donnée par la Free Software Foundation. On ne peut pas comprendre la GPL sans avoir compris cette idée de logiciel libre, alors prenez peut être le temps de relire cette définition, ou d’aller consulter les explications supplémentaires du site de la Free Software Foundation. (2)

Pas de GPL sans code source

Cette définition a des conséquences assez immédiates.

Par exemple, pour que la liberté 1 puisse être exercée, un utilisateur doit pouvoir accéder aux sources du programme. Sans ces sources, il ne lui est pas possible d’étudier le fonctionnement du programme ou de l’adapter à ses besoins, etc. En choisissant la GPL, le développeur a l’obligation de donner accès au code source du programme qu’il donne ou vend.

Prenez toutefois garde, logiciel libre ≠ logiciel open source ! La différence entre les deux est à deux doigts d’être capilotractée mais mérite toutefois une longue parenthèse à la fin de cet article. [1]

Quelques nuances

À la première lecture de ces libertés, on peut penser qu’elles nous permettent de faire un peu n’importe quoi. Oui et non. Je ne souhaite pas entrer dans une étude de cas complète de ce qu’on peut faire ou ne pas faire avec la GPL (la FAQ de la Free Software Foundation remplit déjà parfaitement cette mission (3) ), cependant j’aimerais mettre la lumière sur quelques situations qui m’ont permis de mieux appréhender cette licence.

Question de diffusion

La GPL n’entre vraiment en vigueur que lorsqu’un programme est diffusé. Par exemple, la GPL impose de donner accès aux sources du programme non pas à tout le monde, mais à tous ceux ayant reçu le programme. Autrement dit, ce n’est pas parce qu’un programme est sous la GPL que tout le monde peut en réclamer les sources. Uniquement les personnes qui en possèdent une copie.

Pas de rétrodroits

En quelque sorte, de par l’application des quatre libertés, l’auteur d’un programme perd tous les droits sur les copies qu’il en diffuse. Ainsi, si l’utilisateur décide de modifier le programme, il n’est pas tenu d’en informer le premier auteur. Pas même qu’il n’est tenu de lui fournir le code source de ses modifications s’il en fait la demande.

On voit ainsi des entreprises qui modifient pour leur besoin un programme libre et qui commercialisent ce programme modifié mais sans faire profiter de ces modifications la communauté libre.

Si cela peut rendre ronchons les libristes les plus passionnés, cela est en parfait respect avec la GPL.

Remarque : GPL oblige, rien n’empêche les clients de ladite entreprise de reverser à la communauté le programme modifié qu’ils ont acheté. ;)

La GPL : l'étendard du logiciel libre

La GPL permet d’incarner la définition du logiciel libre dans un formalisme juridique. N’y allant pas avec le dos de la cuillère, elle a deux implications qui font grincer des dents. En premier, la conséquence des libertés sur la vente de programmes libres et en second l’obligation d’adopter la GPL pour tout programme intégrant un programme protégé par la GPL.

La GPL et l’argent

Peut-on vendre un logiciel libre ?

Oui. Si vous lisez bien la GPL, vous remarquerez qu’il n’est jamais écrit qu’un logiciel libre ne peut être vendu. Au contraire même, les libertés 2 et 3 vous permettent de diffuser votre copie du programme comme bon vous semble, avec ou sans modifications. Dès lors, rien ne vous empêche de le rendre payant.

Mais vous devez être conscient d’une chose : si vous disposez des quatre libertés, la personne à qui vous l’aurez vendu aussi. Elle pourra alors revendre, ou donner la copie du programme que vous lui aurez vendue, aussi librement que vous. Et vous ne pourrez rien y faire sans rendre votre programme privateur.

Je pense que vous voyez assez rapidement le problème que cela peut poser… [2]

La GPL, c’est comme l’entropie…

L’entropie d’un système fermé ne peut qu’augmenter. La GPL, elle, ne peut que s’étendre. Pour être respectée, la GPL demande qu’un programme qu’elle protège doit rester libre, dans toutes les circonstances et quelques soient les conditions dans lesquelles il est utilisé. Ainsi, si un programme libre est intégré dans un programme plus grand, ce programme doit lui aussi être libre. Pour plagier Wikipedia, c’est ce que j’appellerai le caractère héréditaire de la GPL et c’est sur ce point que les esprits s’échauffent.

Une partie importante des programmes libres sont ce que l’on appelle des bibliothèques. Ce ne sont pas des programmes indépendants qui peuvent s’exécuter seuls, mais plutôt des boîtes à outils spécialisées que tous les autres programmes peuvent venir utiliser. Or, dès qu’un programme fait appel à une bibliothèque sous licence GPL, il doit lui aussi adopter cette licence.

Les choses sont en réalité un peu plus subtiles que cela car l’obligation dépend de la nature de la liaison entre le programme et la bibliothèque.

D’un coté, les libristes utilisent ce principe comme une arme pour propager le logiciel libre : si quelqu’un souhaite utiliser leurs bibliothèques libres, il doit rendre son programme libre, ce qui augmente le volume total de programmes libres. De l’autre, les développeurs de programme privateurs s’efforcent d’utiliser toutes les entourloupes possibles pour contourner cette règle et utiliser des bibliothèques libres dans leurs propres programmes.

Stallmann le reconnaît lui-même, cette décision est stratégique. (4) Cette licence permet aux logiciels libres de se battre sur une sorte de pied d’égalité avec le logiciel privateur. Les logiciels privateurs profitent de financements conséquents, les logiciels libres d’un large choix de bibliothèques de qualité !

Quelques déclinaisons de la licence

L’obligation de protéger avec la GPL tout programme lié à une bibliothèque sous la GPL peut toutefois être un frein pour l’adoption de logiciels libres. Dans ce cas, une licence un tantinet plus faible, la LGPL peut prendre la relève.

La Lesser General Public Licence est en tout point identique à la GPL sauf en ce qui concerne l’hérédité.

Lorsqu’un programme protégé par la LGPL est intégré dans un plus grand programme, celui-ci n’est pas obligé d’adopter la GPL. L’obligation de donner accès à l’utilisateur au code source et tout le tutti quanti des libertés restent et demeurent, mais restent limités au code sous la LGPL.

Grâce à cette licence, certaines bibliothèques libres peuvent donc être adjointe à un programme privateur.

Il existe enfin une dernière déclinaison de la GPL. L’Affero General Public Licence permet de protéger aussi bien que la GPL les programmes utilisables à travers un réseau, et en particulier les applications web.

Fonctionnement de la GPL

Copyright et copyleft

Pour fonctionner, la GPL utilise le cadre légal du copyright et le retourne à ses propres fins.

Copyright.

Le copyright est un droit décrit dans la loi d’un pays qui garanti au créateur d’un travail intellectuel les droits exclusifs sur son utilisation et sa distribution. Ce droit s’applique souvent pour un temps limité (par exemple jusqu’à un certain nombre d’années après la mort du créateur) avec l’intention de permettre au créateur de recevoir un bénéfice sur le travail qu’il a fourni.

(d’après Wikipedia)

Par l’intermédiaire d’une licence, l’auteur décrit de quelle façon il souhaite disposer des droits qu’il possède sur son travail. La GPL lui permet de donner les 4 libertés fondamentales aux personnes ayant reçu son programme. C’est assez extraordinaire. Alors que le copyright interdit par défaut la diffusion, la modification et le détournement d’un travail sans l’autorisation explicite de l’auteur, les licences libres l’utilisent pour faire entièrement l’inverse ! L’auteur permet à tout le monde de diffuser, modifier et détourner son travail sans qu’un accord supplémentaire soit nécessaire ; la licence fait office d’autorisation.

Lorsqu’une licence impose que les travaux dérivés de ce qu’elle protège soient publiés sous la même licence (comme la GPL), on parle de copyleft.

Remarquez que la notion de copyright n’existe pas dans tous les pays. C’est en fait plutôt une notion de droit anglo-saxon. En France, il existe un droit similaire : le droit d’auteur. Par exemple, le copyright américain permet à un auteur de verser son travail dans le domaine public ce que le droit d’auteur français ne permet pas.

Conclusion

La GPL est une licence peu ordinaire. Elle défend mordicus les valeurs du logiciel libre tout en assurant une totale liberté aux utilisateurs. Il ne faut toutefois pas oublier qu’il n’y a pas de consensus sur la définition du logiciel libre telle qu’elle est dictée par le Free Software Foundation et sur laquelle la GPL s’appuie. Pour découvrir les licences alternatives à la GPL qui définissent autrement le libre, c’est vers les licences open source qu’il faut se tourner.

Bref, la GPL est bien une licence pour gnou1 qui libre comme l’air, sait aussi se défendre.

~2ohm

Article original sur mon site perso

Quelques liens et sources

Notes

[1] Logiciel Open Source

Un logiciel open source n’est pas nécessairement libre. La façon dont je vois cette différence est que l’open source, c’est comme le logiciel libre mais sans son idéologie. Ses critères sont notamment plus faibles sur la liberté 0. Ainsi, d’après cette liberté, lorsqu’un logiciel libre est utilisé dans un appareil, l’utilisateur doit pouvoir modifier ce logiciel, l’adapter, le mettre à jour, le remplacer librement. Pour respecter la licence de ce programme, le fabricant de l’appareil est même tenu de fournir à l’utilisateur les moyens nécessaires d’exercer cette liberté. Un programme open source n’impose pas ça.

L’exemple le plus connu concerne les téléphones sous Android. Android est un logiciel open source, vous pouvez télécharger et consulter son code sur internet. Pourtant vous ne pouvez pas modifier librement la version qui est installée sur votre appareil ; le constructeur vous en empêche.

Pour grattouiller plus sur les détails, consultez là aussi la page de la Free Software Foundation dont je me tire mes informations ainsi que la définition de l’open source sur le site de l’Open Source Initiative.

Voir

[2] GPL et profits

En fait, une approche classique pour tirer des profits d’un logiciel protégé par la GPL est d’utiliser une licence double. Le programme sous la GPL est distribué gratuitement ou vendu à une somme symbolique. Ce même programme sous une licence qui accepte qu’il soit intégré dans un logiciel privateur est vendu cher.

Je n’entre pas dans les détails, mais vous renvoie vers la page wikipedia.

Un grand merci à Arius pour sa relecture !


  1. Parce que le gnou s’appelle GNU. :p 


36 commentaires

Très intéressant ! Merci beaucoup.

Petites coquilles :

  • En choisissant la GPL, le développeur a l'obligation de donner accès au code source du programme qu'il donne ou vend.
  • L'obligation de donner accès à l'utilisateur au code source et tout le tutti quanti des libertés restent et demeurent, mais restent limités au code sous la LGPL.
+0 -0

C'est dit au paragraphe suivant :

J'ai repris cette définition de celle donnée par la Free Software Foundation.

Et il est vrai que c'est sujet à débat, d'ailleurs je ne suis pas d'accord avec les positions de la FSF en la matière. A mes yeux, la position de la FSF est bien trop "extrême" alors qu'elle ne fait que vérifier la conformité avec une vision anglo-saxonne de la propriété intellectuelle plus largement.

+0 -0

Je trouve 6 fois le mot privateur dans le tutoriel et nulle part propriétaire, alors que ce dernier est couramment accepté comme étant plus objectif, par opposition au premier qui est ouvertement militant (cf Wikipédia sur ce débat).

Visiblement c'est plus qu'une citation, c'est un choix de rédaction du tutoriel et je trouve ça dommage. Accepterait-on un tutoriel qui décrirait le logiciel libre comme du "logiciel amateur qui ne marche jamais" par exemple ?

Je suis assez d'accord avec Stranger : l'article est intéressant mais a le défaut de ne présenter que le point de vue de la FSF, qui est très partisan et extrême dans cette histoire de licence.

Un certain recul sur la notion de copyleft eut été nécessaire à mon sens pour avoir un article complet sur la question.

En effet, on utilise plus couramment propriétaire que privateur. J'ai moi-même utilisé les deux terminologies dans mon tuto :

Il existe différents types de licence, certaines plus permissives que d’autres (les plus restrictives sont appelées licences propriétaires ou privatives)

Je ne considère pas que la différence soit telle au point de me faire sortir de mes gonds. Que ce soit dans les dossiers juridiques ou sur les forums que je fréquente, les deux termes sont utilisés sans discrimination de l'un envers l'autre et autres orientations militantes. Même si je préfère la terminologie courante, la notion de licence privative ne me gêne pas outre mesure. Je pense qu'il faut aller plus loin que les trolls et débats houleux de bas étages entre personnes qui ont une compréhension bien personnelle du sens de ces mots. :)

Maintenant, cet avis n'engage que moi (je ne réponds donc pas pour l'auteur mais 2ohm ne souhaitait pas entrer dans les détails de la notion de logiciel libre ou non).

+1 -0

Bon article. :)

Il y a cependant un détail que je ne comprends pas. Dans la liberté 3, il est écrit que pour un logiciel libre, on doit être libre de distribuer nos modifications de ce programme comme on le veut. Or, la GPL impose de distribuer ces modifications sous GPL, ce qui me semble contredire l'expression "comme on le veut". Un logiciel sous GPL est-il vraiment libre alors ?

+4 -0

Salut tous,

Merci pour vos retours et vos corrections !

Il y a cependant un détail que je ne comprends pas. Dans la liberté 3, il est écrit que pour un logiciel libre, on doit être libre de distribuer nos modifications de ce programme comme on le veut. Or, la GPL impose de distribuer ces modifications sous GPL, ce qui me semble contredire l'expression "comme on le veut". Un logiciel sous GPL est-il vraiment libre alors ?

Ekron

Il faut croire que la GPL contient en elle même ses propres contradictions. Lorsque la FSF parle de logiciel libre, il y a un ton militant derrière, comme le souligne Stranger. Elle lui donne une définition très précise et veut défendre toutes qu'elle y adjoint. Ainsi, la GPL veut rendre un logiciel libre mais veut aussi s'assurer qu'il le reste à tout jamais, même si pour cela, elle lui retire sa liberté de ne plus être libre. (Si c'est pas un bon sujet de philo ça … Peut-on choisir librement de ne plus être libre ?)

Et pour répondre de façon plus général à vos remarques, voilà ce qui aurait pu servir d'à propos à mon article. :)

Le but de cet article est de présenter la GNU General Public License, et c'est tout. Je n'ai pas essayé de peindre un panorama complet du joyeux débat entre logiciel libre et logiciel. C'est pour cela qu'il a peut être un coté partisan (involontaire promis juré). Comme c'est la licence de la FSF, c'est difficile d'en parler sans utiliser abondamment le vocabulaire de la FSF et sans présenter son point de vue.

Il y a énormément de chose que l'on peut dire sur cette licence, en éloges comme en critiques. Je ne prétends pas avoir été exhaustif, mais j'ai essayé d'être assez factuel. J'espère ne pas m'être planté et que cet article peut faire un bon point de départ pour comprendre la GPL. :)

[Edit]

Bon, et pour rebondir sur ce que vous dites, il y a quand même un chose que j'aime bien dans ce qu'à fait la FSF. Elle a réussi à créer des outils sous sa GPL qui sont devenus incontournables (gcc et tous les autres). Ainsi, grâce à la GPL, elle arrive à faire progresser le logiciel libre là où cela aurait été plus difficile sans une licence aussi "dure". Pour le reste, il y a matière à de longs et longs débats.

Mais le plus chouette, c'est qu'il n'y a pas que la GPL. Je ne crois pas qu'il puisse y avoir de licence unique pour rassembler tout l'open et le free software, 1 je ne crois même pas que ce soit désirable. Au contraire, avec la multiplicité des licences, chaque projet peut trouver et utiliser celle qui colle le mieux à sa philosophie, 2 et tout le monde est contant. :D

~2ohm


  1. Vous savez, une licence pour les gouverner tous. Une licence pour les trouver, une licence pour les rassembler, et dans la matrice les lier. ;) 

  2. Cela dit, un peu d'homogénéité, ça ne peut qu'aider au début. 

+1 -0

Comme c'est la licence de la FSF, c'est difficile d'en parler sans utiliser abondamment le vocabulaire de la FSF et sans présenter son point de vue.

Je vois ce que tu veux dire. Cela étant, je pense qu'il serait important que tu le précises en intro de ton article, ou quelque chose comme ça : cette licence rend « libre comme l'air »… aux yeux de RMS, dont tout le monde est loin de partager la position.

Que je me fasse bien comprendre : je ne te dis pas de présenter tous les points de vue du libre, simplement d'éviter qu'un néophyte venant lire ton article, soit adopte la propagande de la FSF comme seule vérité, soit (ce qui est lié) en arrive à la conclusion que les autres formes de libre (opensource, non commercial, licence <3, etc.) ne sont pas du libre.

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Comme c'est la licence de la FSF, c'est difficile d'en parler sans utiliser abondamment le vocabulaire de la FSF et sans présenter son point de vue.

Je vois ce que tu veux dire. Cela étant, je pense qu'il serait important que tu le précises en intro de ton article, ou quelque chose comme ça : cette licence rend « libre comme l'air »… aux yeux de RMS, dont tout le monde est loin de partager la position.

Que je me fasse bien comprendre : je ne te dis pas de présenter tous les points de vue du libre, simplement d'éviter qu'un néophyte venant lire ton article, soit adopte la propagande de la FSF comme seule vérité, soit (ce qui est lié) en arrive à la conclusion que les autres formes de libre (opensource, non commercial, licence <3, etc.) ne sont pas du libre.

Dominus Carnufex

Bon point. J'ai développé un tout petit peu la conclusion pour introduire (en généralisant méchamment) les licences open source comme alternatives à la GPL.

Conclusion (en attente de validation)

La GPL est une licence peu ordinaire. Elle défend mordicus les valeurs du logiciel libre tout en assurant une totale liberté aux utilisateurs. Il ne faut toute fois pas oublier qu'il n'y a pas de consensus sur la définition du logiciel libre telle qu'elle est dictée par le Free Software Foundation et sur laquelle la GPL s'appuie. Pour découvrir les licences alternatives à la GPL qui définissent autrement _le libre, c'est vers les licences open source qu'il faut se tourner._

Bref, c'est bien une licence pour gnou qui libre comme l'air, sait aussi se défendre.

~2ohm

PS. Merci poulp pour la coquille débusquée. :)

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Lorsqu'un programme protégé par la LGPL est intégré dans un plus grand programme, celui-ci n'est pas obligé d'adopter la GPL. L'obligation de donner accès à l'utilisateur au code source et tout le tutti quanti des libertés restent et demeurent, mais restent limités au code sous la LGPL.

Je tiens à noter une subtilité qui semble de l'ordre du détail, mais qui m'a fait passer de promoteur de la LGPL à la détestation pure et simple de tout le système à base de licence : dans le "tutti quanti des libertés" qui restent applicable à la LGPL, il y en a une que l'on a tendance à oublier et qui fait qu'on s'en mord les doigts, c'est la possibilité pour l'utilisateur de modifier la partie du code d'un programme sous LGPL (et de distribuer une version du programme modifié complet si la licence de celui-ci le permet).

Le problème se pose lorsque l'on est dans le cas où l'on ne souhaite pas distribuer la totalité des sources de son programme. Dans tous les cas, il faut distribuer la partie de code LGPL dans sa version utilisée dans le programme.

Si vous utilisez la partie de code LGPL comme bibliothèque dynamique, pas de problème : l'utilisateur peut parfaitement compiler sa propre dll et remplacer la votre par la sienne. Il/Elle peut parfaitement faire tourner sa version modifiée.

En revanche si vous intégrez/linkez statiquement la partie de code LGPL, un problème se pose : pour garantir ces libertés à l'utilisateur, il est nécessaire de distribuer tous les fichiers objets (.o ou .a en C ou en C++) de votre programme, ainsi que les instructions permettant de linker le programme. Ainsi, l'utilisateur peut remplacer les fichiers par sa version.

Si l'on est informé de cette subtilité lorsqu'on prend la décision de placer son code sous cette licence ou d'utiliser des morceaux de code sous LGPL, celle-ci peut être un choix tout à fait adapté. En revanche, si comme cela m'est arrivé on ne la découvre qu'une fois le programme codé, cela peut engendrer des problèmes critiques, arrachages de cheveux, pertes de foi en l'humanité, etc.

Pour l'anecdote, j'utilisais une bibliothèque (sndfile) qui n'est disponible que sous LGPL, et dont il n'existe aucun équivalent sous une licence plus libre (MIT/BSD). J'ai eu de la chance de tomber sur une bibliothèque (stb_vorbis) dans le domaine public qui certes ne permet qu'une infime partie des possibilités de la bibliothèque précédente (notamment ne décoder que l'ogg/vorbis), mais qui m'a au moins sauvé de la calvitie.

+0 -0

Remarque : il y a encore quelques coquilles et fautes d'orthographe dans l'article. Il faudrait passer les articles aux correcteurs automatiques (je suppose qu'il est difficile de trouver des correcteurs humains), type bon patron ou antidote.

"entourloupes" n'est pas très neutre. Si un logiciel sous licence proprio propose la possibilité de créer des plugins et qu'une autre personne crée un plugin qui utilise une lib sous licence GPL, pourquoi la licence GPL serait contaminante pour le logiciel proprio ? Et si maintenant c'est l'éditeur qui propose un plugin utilisant une lib GPL, pour son logiciel proprio, est ce que cela devient contaminant pour le logiciel proprio ? (seul le code du plugin doit être sous licence GPL)

Donc parler d'entourloupes est un peu fort. L'utilisateur du logiciel proprio y gagne la possibilité d'ajouter des fonctionnalités au logiciel sans que l'éditeur ne soit obligé de changer sa licence.

@germinolegrand: tu perds foi en l'humanité pour pas grand chose :) Link en dynamique et mets ton appli dans un installer pour gérer les dépendances aux dll

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@gbdivers: ça m'arrive souvent :D , il me faut pas trop longtemps pour récupérer ^^ .

Par contre c'est pas une solution. D'une part j'ai pas prévu de faire ça en dll, d'autre part avec un raisonnement pareil, on se retrouve à lancer une appli sur un OS dans une VM dans un autre serveur juste pour respecter une licence (si y'a des admins windows server qui font même carrément des serveurs de licences, coucou o/ !).

Je ne dis pas qu'il n'était pas possible de contourner et faire des compromis dans mon cas. On peut faire des workarounds autant qu'on veut, mais ça sert à rien de se voiler la face, c'est une considération juridique qui vous impose une limitation technique.

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Je ne dis pas qu'il n'était pas possible de contourner et faire des compromis dans mon cas. On peut faire des workarounds autant qu'on veut, mais ça sert à rien de se voiler la face, c'est une considération juridique qui vous impose une limitation technique.

germinolegrand

Je ne comprends pas. C'est un peu comme si tu disais "mettre un Linux patché dans une Freebox oblige un work-around de la GPLv2". Apple, par exemple, utilise beaucoup de logiciels libres et publie les patchs produits quelle que soit la licence utilisée (certes ils pourraient aussi soumettre leur patchs upstream, mais c'est un autre problème). Pour moi ça fait partie de l'esprit du logiciel libre : certains logiciels n'ont pas intérêt à être développé n fois, autant travailler ensemble sur la version libre.

germinolegrand, quelle était cette modification à sndfile que tu ne voulais pas publier ?

Je ne dis pas qu'il n'était pas possible de contourner et faire des compromis dans mon cas. On peut faire des workarounds autant qu'on veut, mais ça sert à rien de se voiler la face, c'est une considération juridique qui vous impose une limitation technique.

germinolegrand

Je ne comprends pas. C'est un peu comme si tu disais "mettre un Linux patché dans une Freebox oblige un work-around de la GPLv2". Apple, par exemple, utilise beaucoup de logiciels libres et publie les patchs produits quelle que soit la licence utilisée (certes ils pourraient aussi soumettre leur patchs upstream, mais c'est un autre problème). Pour moi ça fait partie de l'esprit du logiciel libre : certains logiciels n'ont pas intérêt à être développé n fois, autant travailler ensemble sur la version libre.

germinolegrand, quelle était cette modification à sndfile que tu ne voulais pas publier ?

Quentin

Je suis tout à fait disposé à publier mes modifications à sndfile. Quelque soit la façon dont j'analyse la question, je suis bénéficiaire en les publiant, et j'ai tout intérêt à le faire. De même pour tous les outils/bibliothèques que j'utilise pour développer mes programmes.

Là où je suis moins disposé, c'est de publier la totalité du code de mon programme. Or c'est l'obligation à laquelle je suis confronté, sauf si je mets en place un système permettant de distribuer les .o de mon programme, ce qui par ailleurs peut vite devenir un bazar sans nom si je fais des mises à jour fréquentes. Et j'ai encore moins envie de m'embarquer là dedans.

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Ah ouais, OK. C'est vrai que cette distinction entre statique/dynamique est un peu dommage, même si personnellement elle ne me dérange pas.

Quels sont les environnements où le dynamique n'existe pas ? Je pense à l'embarqué, là où la (L)GPLv2 ne doit pas obliger à publier le code source si je ne me trompe pas, cf. TiVo. Avec la 3, pas de bol. :)

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