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Crowdfunding : mais pour quoi faire?

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Ah le crowdfunding, cette manière de financer les projets en partant de l’argent disponibles dans nos poches plutôt que dans celle des banques et qui semble si prometteuse1 2. Pour tout vous dire, j’y participe, et voici mon retour d’xp en tant que backer.


  1. je n’ai pas retrouvé le dossier de canard pc à ce propos alors va falloir vous contenter de ça 

  2. en tant que nordiste, je peux vous dire que notre région fait de gros pari sur le crowdfunding pour financer sa "troisième révolution industrielle". 

Être le premier à l'avoir

Une des motivations qui m’a poussé à faire du crowdfunding a été la possibilité, via les contreparties d’avoir un accès anticipé à ce que j’aidais à financer.

Ca peut vous paraître bassement capitaliste mais je suis un gros lecteur et pour moi posséder un livre le plus vite possible pour pouvoir le lire comme je l’entends, c’est hyper important. Ca fait partie de mon expérience de lecteur, et c’est encore plus vrai en ce qui concerne les BD. J’en achète assez peu (manga mis à part), sauf quand je vais dans un salon de la BD où je peux parler avec les auteurs, et surtout m’extasier devant les dessinateur (ces gens sont pas humains, comment un humain peut arriver à faire de tels dessins, j’y arrive pas moi !)

Néanmoins j’essaie au plus de soutenir des BD (car pour l’instant j’ai pas eu beaucoup de livres en crowdfunding qui m’ont hypé) qui sont auto édités ou publiés par des petites boîtes d’édition. Les autres, je vais à la librairie acheter si un jour ça m’intéresse.

Pour les BD que j’ai soutenues, il y a eu :

Pour l’instant ça fait peu, car les autres motivations sont pour moi plus importantes.

Engagement citoyen

Je dois vous l’avouer, je me suis laissé convaincre par le discours "citoyen" des firmes de crowdfunding.

Du coup, quand un projet (souvent culturel, avouons-le) me plait, je participe assez facilement pour que la citoyenneté soit mise en avant.

C’est ainsi que dans le but de favoriser le partage scientifique, j’ai participé au crowdfunding de l’esprit sorcier. De même j’avais participé au crowdfunding d’arrêt sur images lorsqu’ils ont créé leur spin off Hors Série, j’avais participé à la levée de fond car je trouvais qu’un tel projet journalistique dans un format adapté à internet manquait.

Je range ces projets dans la motivation "citoyenne" car dans un cas comme dans l’autre, je n’ai pas profité moi-même des projets. Ainsi, je n’ai pas pris de contrepartie dans chacun de ces cas (sauf le "certificat" pour l’esprit sorcier). Ce sont ici des dépenses de pure engagement pour la pluralité des médias.

Aider la créativité

Je considère la programmation comme un artisanat créatif et je sais combien la créativité est souvent en manque de sous. Du coup, l’idée de soutenir projet par projet (plutôt que des associations complète sans visibilité) me plait et me permet aussi de choisir le format de mes dons.

Par exemple, je fais régulièrement un don sur tipeee sur les projets qui me bottent genre La tronche en Biais ou encore LinksTheSun.

Je peux aussi faire quelques dons sur des projets ponctuels. Mais ça serait un peu long de tout détailler.


En somme, je participe à pas mal de chose sur le crowdfunding, mais il faut bien se rendre compte d’une chose : j’arrive souvent avec un don assez tard dans la campagne, lorsque la chance de réussite de la levée est bonne.

Si j’ai ce comportement, c’est simplement parce que le crowdfunding ne fait pas que vous investir financièrement, il vous investit éthiquement et mentalement dans le projet. Du coup je ne me sens pas prêt à faire face à un échec des projets que je soutiens.

Comme dans tous les domaines, il n’y a pas de balle d’argent (no silver bullet) pour le financement des projets et le crowdfunding a lui aussi fait émerger sa dose d’happy few.

26 commentaires

Ca peut vous paraître bassement capitaliste mais je suis un gros lecteur et pour moi posséder un livre le plus vite possible pour pouvoir le lire comme je l’entends

Amazon premium et la livraison en un jour. <3 Je trouve ça tellement génial, c’est un plaisir de commander un livre l’aprèm et de le recevoir le lendemain chez soi.

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Mais amazon c’est un des pire trucs qui soit arrivé au monde.

Mais encore ? Qu’on soit contre c’est une chose, mais quand on l’affirme ainsi il me semble intéressant d’étayer son propos.

Histoire de pouvoir discuter / débattre quoi.

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Mais encore ? Qu’on soit contre c’est une chose, mais quand on l’affirme ainsi il me semble intéressant d’étayer son propos.

outre que je l’ai déjà fait sur le site, je pense que de toute façon c’est pas du tout le sujet. Mais apparament les gens aiment bien parler de ce genre de firme en mode "je t’aime moi non plus".

Amazon est une entreprise qui a tout fait pour faire plonger les réseaux de distributions locaux en se permettant de faire des ventes à pertes (on ne compte plus les années dans le rouge ou bien le simple fait que s’ils sont bénéficiaires aujourd’hui c’est à 95% grâce au cloud).

Ces gens se sont habillé d’une image de modernité à la service des clients. Mais c’est avant tout un empire financier qui désire un monopole et qui fait tout pour l’avoir (pour les capitalistes, le monopole est pourtant sensé être le mal absolu après les fonctionnaires, of course).

e pense que de toute façon c’est pas du tout le sujet

C’est pourquoi tu as exprimé ton opinion quand un membre a simplement mentionné son nom ?

Pas très cohérent. ;)

Amazon est une entreprise qui a tout fait pour faire plonger les réseaux de distributions locaux en se permettant de faire des ventes à pertes

Ça dépend de ce que l’on appelle une vente à pertes. D’un point légal ils n’en font pas, le prix vendu correspond au prix qu’ils ont acheté + TVA. Après c’est sûr que si on ajoute les coûts de livraisons et de logistiques, ils ne gagnent clairement pas de l’argent (ou à peine) mais ce n’est pas répréhensible d’autant que si on souhaite punir ces actions, on risque d’avoir des effets de bords intéressants. Du genre si une entreprise n’arrive pas à vendre suffisamment de produits pour X ou Y raisons, on pourrait assimiler cela à de la vente à pertes car les coûts fixes de production n’auront pas été rentabilisés pour les exemplaires vendus.

Je suis d’accord que la pratique d’Amazon pose question, mais en même temps je n’ai pas réellement vu de réaction adaptée des commerces locaux. Car Amazon a aussi des avantages (outre le prix) indéniables par rapport à un commerce local, s’ils veulent continuer à vivre il faut réagir plutôt que d’uniquement se plaindre. Essayer de satisfaire les clients quoi.

Mais c’est avant tout un empire financier qui désire un monopole

Comme la quasi-totalité des entreprises. Je ne vois pas le problème avec ce souhait tant que les moyens sont honnêtes.

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C’est pourquoi tu as exprimé ton opinion quand un membre a simplement mentionné son nom ?

Pas très cohérent. ;)

parce que le membre en question a cru pertinent de comparer le crowdfunding pour avoir une BD dès sa sortie et le service de livraison à domicile d’amazon…

Car Amazon a aussi des avantages (outre le prix) indéniables par rapport à un commerce local, s’ils veulent continuer à vivre il faut réagir plutôt que d’uniquement se plaindre. Essayer de satisfaire les clients quoi.

Mais bien sûr, c’est vrai quoi les commerces locaux n’avaient pas envie de satisfaire le client avant l’arrivée d’amazon qui en plus d’apporter les avantages de la vente par correspondances a décidé qu’ils :

  • seraient en plus largement moins chers
  • qu’ils paieraient pas les impôts que les petits paient
  • qu’ils tricheraient avec les prix sur les livraisons
  • qu’avec leur puissance financière ils pourraient avoir les moyens d’avoir 80% des livres qui sortent dans l’année en stock là où un grand libraire n’a même pas la place d’en avoir 40%.

En somme les gars s’appuient sur leur capacité à perdre de l’argent car ils ont de la trésorerie pour se constituer un monopole de fait :

  • très peu de vendeur par correspondance (la FNAC résiste encore, mais côté librairie ils sont pas aussi fort qu’amazon)
  • un catalogue de ouf
  • des prix beaucoup plus bas que le reste alors qu’en France les livres sont sensés tous avoir le même prix
  • des livraisons "comme si on était allé au magasin mais en fait non"
  • un service après vente qui se demande même pas si t’es en train de les arnaquer et qui t’envoie des bons d’achat à tout vas
  • un service marketting de ouf

C’est clair, faut simplement que les commerces locaux se mettent à satisfaire le client pour survivre…

e ne vois pas le problème avec ce souhait tant que les moyens sont honnêtes.

ça tombe bien, ils le sont aps.

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très peu de vendeur par correspondance

Avant, j’utilisais Chapitre. Ils sont un peu dans la mouise, et leur service s’est très dégradé. Je crois que Décitre fait le boulot, mais perso, je me contente d’aller chez mon libraire…


Perso, j’ai participé à quelques rares crowfunding (BD), ne serait-ce que parce qu’il y a deux ans, je n’avais guère de moyens. :-° En pratique, ce sont des BD qui ont été édités pour l’occasion et ne le seront plus.

Ce n’est pas contre qu’un moyen parmi d’autre de faire, certains auteurs choisissent l’autoédition ou l’impression à la demande (super à la mode il y a quelques années, moins maintenant, j’ai l’impression).

Je suis aussi sur Tipeee, mais de manière plus marginale ; je suis intéressé mais me demande ce que ce genre de chose va changer/donner.


en tant que nordiste, je peux vous dire que notre région fait de gros pari sur le crowdfunding pour financer sa "troisième révolution industrielle".

Le financement d’industrie, ça me fait plus penser à ce genre de financement. Et là, les choses changent : on a une contrepartie, soit en action, soit en obligation. Ce qui, selon les projets, me parait plus sain (payer une entreprise pour qu’elle m’envoie dans 1 an si elle réussit un prototype, payé plus cher que ce que devrait, je trouve que ça sent l’arnaque).

+1 -0

[…] - qu’avec leur puissance financière ils pourraient avoir les moyens d’avoir 80% des livres qui sortent dans l’année en stock là où un grand libraire n’a même pas la place d’en avoir 40%.

En somme les gars s’appuient sur leur capacité à perdre de l’argent car ils ont de la trésorerie pour se constituer un monopole de fait : […]

  • un catalogue de ouf […]
  • des livraisons "comme si on était allé au magasin mais en fait non"
  • un service après vente qui se demande même pas si t’es en train de les arnaquer et qui t’envoie des bons d’achat à tout vas

Moi non plus je n’aime pas Amazon. Mais de fait, leur catalogue est bien plus riche que n’importe quelle librairie, y compris spécialisée dans certains cas. Typiquement, je suis amené à m’acheter pas mal de livres de maths, parfois assez spécifiques. À moins d’acheter directement chez l’éditeur, ce qui n’est pas simple, il y a plein de livres que je n’ai trouvé chez aucun (vraiment aucun) commerçant autre qu’Amazon. Alors je fais quoi ? Je renonce à mes achats pour ne pas les soutenir ? Ce n’est certainement pas une solution.

C’est clair, faut simplement que les commerces locaux se mettent à satisfaire le client pour survivre…

Je ne vois pas le problème avec ce souhait tant que les moyens sont honnêtes.

artragis

Rendre les moyens honnêtes, c’est le rôle des lois et des règlement. On ne peut pas reprocher à une société d’utiliser ses moyens pour augmenter ses bénéfices. Et je dis ça en détestant profondément le capitalisme.

Alors je fais quoi ? Je renonce à mes achats pour ne pas les soutenir ? Ce n’est certainement pas une solution.

je ne reproche pas aux clients d’Amazon d’être leurs clients. Je reproche à Amazon son comportement. Tu n’es pas responsable des frasques d’un fournisseur, surtout s’il est le seul ou presque à pouvoir te fournir (à ce jeu la FNAC est vraiment faible).

Et c’est pour ça que c’est totalement hors sujet par rapport à mon billet. Et c’est aussi pourquoi je n’ai aps compris pourquoi Demandred a trouvé crédible de comparer ma participation à un financement participatif au fait d’utiliser amazon prime.

@c_pages : les bons libraires permettent de commander chez tous les dustributeurs, mais effectivement tout ce qui est en-dehors du circuit est vachement plus difficile à trouver. Personnellement, ton cas ne me dérange pas. Je trouve juste dommage la mort des librairies locales qu’on avait réussi à sauver avec la loi Lang…

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Et c’est aussi pourquoi je n’ai aps compris pourquoi Demandred a trouvé crédible de comparer ma participation à un financement participatif au fait d’utiliser amazon prime.

Je parlais uniquement de la livraison, vu que tu as dis "je suis un gros lecteur et pour moi posséder un livre le plus vite possible pour pouvoir le lire comme je l’entends c’est hyper important. Ca fait partie de mon expérience de lecteur, et c’est encore plus vrai en ce qui concerne les BD. ". Ce qui me semblait être une remarque d’ordre générale et pas vraiment liée au crowdfunding si ? Ou alors tu n’aimes être livré rapidement que dans le cadre du financement participatif ?^^

Sur Amazon, les libraires ont simplement raté le coche. Ils ont préférés se battre entre eux et contre les grandes surfaces à savoir qui vendrait plus de Marc Levy au lieu de construire un service qui répondrait aux (vrais) besoins des lecteurs. Par peur de s’auto-concurencer ils ont préférés mourir doucement. Si chacun de mes achats une pelletée de terre en plus sur le cercueil de mon brave libraire (qui affiche la moitié de son espace d’exposition à Macron, Levy et aux frères Bogdanov, sans doute par amour de la littérature), je crois que j’ai repéré un petit livre sur l’histoire des banques au 20éme siècle qui me fait bien envie sur Amazon…

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@c_pages : les bons libraires permettent de commander chez tous les dustributeurs, mais effectivement tout ce qui est en-dehors du circuit est vachement plus difficile à trouver. Personnellement, ton cas ne me dérange pas. Je trouve juste dommage la mort des librairies locales qu’on avait réussi à sauver avec la loi Lang…

Je trouve dommage qu’on s’attache à vouloir absolument protéger les petits libraires à tout prix au lieu de se poser la question : pourquoi veut-on les soutenir ? Qu’apporte ces libraires ?

Car tout métier est susceptible d’être remis en cause par une innovation technologique ou un changement de mentalité. Soutenir ces métiers sans se demander s’ils sont encore pertinents aujourd’hui me paraît être la mauvaise voie. Est-ce que nous devons vraiment protéger les PagesJaunes et autres services de renseignement de la concurrence déloyale qu’est le Web ? Est-ce que cela fait sens ?

Personnellement mon expérience des librairies de proximité est souvent mauvaise :

  • Rarement un site Internet disponible, impossible donc de commander de chez soi à tout heure, consulter les horaires d’ouverture ou même de voir l’éventail du catalogue disponible ;
  • Les livres en stocks sont souvent très populaires, pour les ouvrages plus rares c’est par commande uniquement, quand c’est disponible ;
  • Les conseils des libraires sont souvent limités à ce qu’ils connaissent de la littérature. Ce qui est normal, il y a trop de livres sur le marché pour tout savoir. Mais à moins de tomber sur LE libraire renseigné sur ce qui t’intéresse, ses conseils ne seront pas pertinents.

Le seul avantage qu’ils ont, comme toute boutique physique : tu peux consulter les rayons physiquement, feuilleter et éventuellement prendre l’exemplaire s’il est disponible directement. Mais comme ils n’ont en stocks que globalement des livres populaires (car un stock invendu c’est coûteux à gérer), on ne peut pas dire qu’ils font la promotion de la diversité littéraire. Et pour éventuellement les libraires d’occasion ou de livres plus rare, s’il faut tous les consulter avant de se résigner à utiliser Internet pour le trouver, c’est chiant. Perso j’ai autre chose à faire que de passer du temps à trouver un bouquin.

+4 -0

Eh bien moi j’apprécie de me promener parmi les rayonnages. J’apprécie de profiter de cet espace de rencontre entre amateurs. Et j’apprécie énormément de discuter avec le libraire, d’voir de ses conseils ou juste de ses nouvelles.

Et quand j’aime quelque chose, ça ne me dérange pas de prendre le temps d’aller en boutique. D’ailleurs, ma libraire prenait les commandes par mail ou par téléphone. Pareil pour les demandes de stock.

Non, il n’y a pas de catalogue sur internet, de livraison en 24h ouvré, et non plus un grand stock en boutique. Mais il y a un libraire et une librairie. Et c’est pour les mêmes raisons que je fais mes courses au marché, que je vais en boulangerie, ou en mercerie, ou en chocolaterie, etc. Tant qu’il reste un centre-ville intéressant chez moi j’en profite.

@Demandred : Est-ce que ce ne serait pas l’inverse sinon ? Que les librairies coulant elles ne peuvent que se permettre de prendre du grand public ?

+1 -0

Qu’apporte ces libraires ?

Les petits libraires gérées par des passionnées, ou les plus grosses dont le rayon est géré par un passionné ont une plus-value de taille.

Je suis déjà allé chez mon libraire, je lui ai dit les gouts de mon frère, il m’a trouvé un (super) bouquin, que celui-ci a beaucoup aimé.

Combien de fois me suis-je vu proposé un livre que je n’aurai pas ouvert par un libraire et qui s’est avéré génialissime ? La même chose avec les algorithme des magasins en ligne, c’est beaucoup plus rare.

Après, ce n’est pas sans inconvénient : pour faire une commande chez un petit éditeur, ça peut prendre 1 semaine (mais j’ai toujours réussi à commander un bouquin), il faut se déplacer…

Mais surtout, le fait de pouvoir feuilleter un livre apporte je trouve un plus gigantesque. Mais que les libraire prennent garde : des initiatives du genre « le premier chapitre en lecture libre » fleurissent, et risquent de leur faire perdre cet avantage.

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Et c’est pour les mêmes raisons que je fais mes courses au marché, que je vais en boulangerie, ou en mercerie, ou en chocolaterie, etc. Tant qu’il reste un centre-ville intéressant chez moi j’en profite.

Ces artisans m’offrent une qualité du produit et des conseils que ma grande surface ne m’apporte pas. Aussi en général je sais que mon boucher se fourni localement et travail avec des agriculteurs qui respectent leurs animaux, ce qui est assez important pour moi en temps que petit fils d’agriculteurs. C’est donc un service différent de la grande surface je trouve, et on peut selon sa situation et ses préférences juger que cela mérite d’y mettre le prix. A contrario mon libraire ne m’apporte rien de positif par rapport à Amazon malheureusement…

@Demandred : Est-ce que ce ne serait pas l’inverse sinon ? Que les librairies coulant elles ne peuvent que se permettre de prendre du grand public ?

C’est clair qu’a partir d’un certain moment c’est un cercle vicieux. Mais je comprends que en exposition un tel choix soit fait pour des tas de raisons. Malheureusement pour eux ce créneau (vendre du livre grand public à la ménagère pour caricaturer un peu) est en train de se faire manger par les grandes surfaces. Et le livre plus spécialisé se fait mangé par Amazon car impossible à trouver en libraire. C’était il y a 10 ans qu’il y aurai fallu réagir et fournir un service concurrent à Amazon, quitte à être un peu plus cher. De temps en temps j’aurai bien voulu acheté un livre quelques euros de plus pour faire vivre des commerçants. Mais a condition d’avoir les mêmes conditions de services…

Les petits libraires gérées par des passionnées, ou les plus grosses dont le rayon est géré par un passionné ont une plus-value de taille.

Je pense que sur des domaines spécifiques (BD, Fantasy, etc) le libraire peut garder un avantage certain en termes de conseils, ainsi pour ceux qui cherchent un cadeau comme dans ton cas. Mais malheureusement c’est largement insuffisant pour compenser la pertes des autres clients… Sur les 10 derniers livres que j’ai acheté je savais a chaque fois quoi acheter et je n’avais pas besoin de conseils (ou alors pas de ceux qu’un libraire généraliste puisse donner).

Mais que les libraire prennent garde : des initiatives du genre « le premier chapitre en lecture libre » fleurissent, et risquent de leur faire perdre cet avantage.

Je trouve ça juste indispensable. Maintenant je n’achètes quasi jamais un livre de cours/livre sérieux sans pouvoir feuilleter le sommaire avant et lire les premières pages pour savoir si il me convient en terme de contenu et de pédagogie.

+0 -0

De manière générale, si la question est « Quel est l’intérêt d’aller dans une boutique spécialisée pour acheter un objet avec de bons conseils ? », la réponse est assez évidente. Un libraire qui se contente d’afficher en rayon le dernier Marc Lévy est très certainement voué à disparaître. À l’inverse, un libraire qui connaît les dernières perles et sait conseiller judicieusement les clients a toutes les chances de très bien marcher.

C’est vrai pour tout. Personnellement, j’aime beaucoup les jeux de société. Dans Paris, ça tombe bien, il y a plein de boutiques qui en vendent. Eh ben figurez-vous qu’elles marchent du tonnerre : les vendeurs connaissent leurs produits et conseillent très bien, ils ont des jeux que l’on ne trouve pas facilement ailleurs, y compris en grande surface ou sur Amazon — ce qui ne signifie pas que les boutiques n’ont pas de site Internet, évidemment. À mon sens, c’est là l’intérêt. Dans le fond, les libraires d’aujourd’hui vendent d’abord et avant tout un service.

C’est assez facile de taper sur Amazon et sa politique. Tout comme Uber Vs Taxi, AirBnB Vs Hotel, Spotify Vs les disquaires/majors, Youtube Vs la TV, si ça marche ce n’est pas uniquement parce qu’ils "trichent" ou on un comportement limite, c’est aussi et surtout parce qu’ils proposent une bien meilleur expérience au client, que ce soit sur les coûts, l’expérience utilisateur, le SAV (j’ai eu plusieurs fois a faire au service amazon et fnac, il n’y a aucune comparaison possible). On parle des petites librairies mais les grandes enseignes sont probablement celles qui perdent le plus vis a vis d’amazon. Il y a encore un marché pour les petites boutiques : des conseils, de la proximité. Mais pour les grandes enseignes, leur avantage sur amazon est bien plus faible.

PS : Non amazon ne vie pas grace à AWS : https://www.statista.com/statistics/672747/amazons-consolidated-net-revenue-by-segment/ et https://www.statista.com/statistics/237736/amazons-segment-distribution-net-sales/

+3 -0

Puis surtout, rien n’empêche aux petits commerces physiques de s’unir au sein d’une organisation pour concevoir un site Web leur permettant de remédier leur écart avec certains très gros sites comme Amazon, Uber ou AirBnB.

Il faut s’adapter aux changements et répondre aux besoins des consommateurs.

+1 -0

c’est vrai, on pourrait presque penser que ces salaut de commerçant n’y ont pas pensé.

artragis

En fait, il y a deux types de commerces physiques, qu’il convient de distinguer. Il y a d’une part les petits commerces de proximité, qui probablement n’ont pas tant perdu que ça face à Amazon. Et il y a les chaînes telles que la Fnac, et là typiquement je rejoins Kje : entre Amazon et la Fnac, le choix est vite fait. Et pourtant, la Fnac a une grosse puissance de frappe. S’ils sont incompétents et n’ont pas le sens de la clientèle, ils ont toute marge de manœuvre pour y remédier. Ils ne le font pas : tant pis pour eux.

c’est vrai, on pourrait presque penser que ces salaut de commerçant n’y ont pas pensé.

artragis

Attention, je ne défend pas Amazon a tout prix, mais limité le débat à "Bouh amazon ils trichent c’est pour ça que les commerçants meurent" est ultra réducteur. Tant que les autres enseignes se tiennent à ça, ils continueront à mourir.

Perso j’achète pas mal sur Amazon, et j’ai d’ailleurs un kindle, mais j’achète régulièrement au libraire a côté de chez moi. Pourquoi ? Parce qu’il conseil, on peut voir les objets et il y a le côté "proximité" (je peux y aller en speed 1h avant de prendre le train, je peux y trouver un livre a offrir, etc.). Par contre je vois aucun intéret à aller à la fnac plutot que sur Amazon.

A coté de cette librairie, j’en ai essayé plusieurs sans jamais y retourner : peu de produits, vendeurs désagréable ou ne connaissant pas ces références…

Et je peux te dire exactement la même chose pour les disques vinyles. J’en achète sur Amazon (des neufs) et régulièrement chez des disquaires.

Personnellement je pense que, qu’on le veuille ou non, le monde change. Il y avait en Suède des vendeurs de glaces qui prélevait en hiver des blocs de glaces dans le nord du pays pour les vendre dans le sud du pays. Ce metier à disparut depuis l’apparition de l’électricité. C’est comme ça. Les commerçant, en particulier les petits en centre ville, ont une vrai carte à jouer. Mais c’est pas en voulant imiter Amazon en moins bien ou se leurrer sur les raisons (et se contenter de "amazon c’est des méchants") que ça va fonctionner.

Le gros du problème est que le marché est secoué par amazon. Il faut évoluer ou mourir. Mais c’est un peu trop facile de faire porter la faute à Amazon quand pendant des années beaucoup de libraires se contentaient d’être des vendeurs de livres de Levy ou du dernier Goncourt.

+2 -0

(je m’incruste dans le débat sans vraiment y participer, mais cette dualité Amazon/libraire, ça me fait énormément penser au livre Au bonheur des dames, de Zola. Et je suis assez impressionné que près de cent cinquante ans après la chronologie du livre, la même lutte reste d’actualité. Par ailleurs, Kje, ton exemple des vendeurs de glace m’a fait penser à cet article de ploum, je n’ai que faire de votre business model.)

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