Merci de ta réponse Ithms. Par contre, ce n’est pas parce que toi, tu t’es senti privilégié, que c’est nécessairement le cas pour tous les hommes. Tu es quand même chanceux d’avoir été dans un bon milieu.
Par contre, aucun de ces exemples ne sont exclusifs aux femmes.
Quand ma cousine m’a raconté les trois pires anecdotes de harcèlement de rue, quand je n’en avais aucune qui me revienne en tête. Pouvoir se promener dans l’espace urbain l’esprit tranquille, c’est un privilège
Malheureusement, sans plus de détails, je ne peux juger la sévérité du harcèlement… En effet, certaines personnes considèrent des effleurements accidentels comme des agressions. Mais bon ça ne me regarde pas alors je vais laisser le bénéfice du toute. Par contre, le harcèlement de rue n’est pas un problème unique aux femmes. Il y a des hommes qui se font harceler par des hommes ou des femmes, mais c’est tabou, parce que plusieurs hommes ont peur de se faire juger. De toute façon, ce n’est pas une compétition de qui se fait le plus harceler : mon point, c’est que c’est un problème qui touche les 2 sexes alors je ne considère pas ça comme un privilège.
Quand je me suis rendu compte que ma mère confiait plus facilement des tâches domestiques à ma sœur. Qu’on attende moins d’un jeune garçon, puis d’un homme, qu’il s’occupe du logis, c’est un privilège
c’est drôle, à la maison, c’est moi qui faisait les tâches domestiques, et c’est ma mère qui s’occupait du logis. Ce n’était peut-être pas le cas il y a cinquante ans, mais de nos jours, les tâches sont partagées plutôt également je trouve. Et je vais encore appliquer le principe du double standard : on attend souvent d’un homme qu’il effectue les tâches manuelles, mais ça ne lui tente pas nécessairement. Bref, pas un privilège exclusif aux hommes.
Quand je me suis rendu compte de la sous-représentation des femmes dans les œuvres de fictions notamment cinématographiques. Avoir des modèles qui nous ressemblent et auquel on peut instinctivement s’identifier, c’est un privilège.
Tu as des exemples? Moi je trouve au contraire que les œuvres de fiction contemporaines regorgent de figures féminines riches et fortes.
L’homme n’est guère mieux représenté au cinéma : il est souvent caricaturé comme un personnage grossier et macho avec des gros muscles.
Quand j’ai commencé à m’intéresser à la politique et que j’ai vu la représentation de la femme dans les différentes instances de pouvoir au sens large (pas seulement étatique).
Si la femme est moins représentée dans certaines instances de pouvoir, c’est peut-être simplement parce que moins de femmes s’intéressent à la politique pour des raisons familiale ou autres. Et je vais le répéter pour la énième fois : la parité n’est pas la même chose que l’égalité. Si on commence à élire des femmes en fonction de leur sexe plutôt qu’en fonction de leurs compétences, ça ne règle pas le problème. Les femmes ont autant les capacités de gouverner que les hommes.
Quand je me suis rendu compte que mes collègues étaient des femmes avant d’être des informaticiennes. Qu’elles avaient l’impression d’évoluer parfois dans des milieux toxiques. Aller travailler tranquillement sans craindre les interactions sociales qui m’attendent est un privilège.
Voir mon commentaire sur les hommes infirmiers. Il y aussi de nombreux hommes qui vont travailler en craignant les interactions sociales. Ce n’est encore une fois pas un privilège typiquement masculin.
Quand la sous-représentation des femmes ne se limitent pas au présent, mais aussi au passé. On parlera plus facilement de « la femme de », la « sœur de », etc.
Euh… ben en tout cas personnellement, je n’ai jamais entendu ça. Et puis je ne vois pas en quoi c’est problématique? Je dis parfois « le frère à mon père » pour désigner mon oncle, et ça n’a jamais choqué personne.
Quand je me rends compte qu’on peut être accusé de viol, en fuite, mais quand même rencontrer du succès tout au long de sa carrière. Quand les scandales n’affectent pas plus que ça ma carrière. L’impunité, c’est un privilège.
Ça c’est un point sur lequel je suis fortement en désaccord. Plusieurs féministes rejettent totalement la présomption d’innocence, ce qui est inquiétant. Combien d’hommes ont été accusés à tort d’un crime qu’ils n’avaient pas commis? De surcroît, les femmes qui commettent des viols sont plus souvent impunis que les hommes. Et ça, c’est dû au fait qu’on considère par défaut les hommes comme des oppresseurs.
Mais bon, soyons clair, nous sommes d’accord : le viol est un crime odieux qui mérite d’être puni, peu importe qui l’a commis.
Personne ne m’a jamais demandé si j’avais mes règles quand j’étais de mauvaise humeur, alors que j’ai vu plusieurs personnes le demander à ma copine. Ne pas être ramené à son sexe, c’est un privilège.
Pourtant, combien de fois ai-je entendu « C’est la testostérone » pour justifier le comportement d’un homme? Et je ne parlerai même pas des commentaires que des hommes reçoivent sur d’autres aspects de leur intimité.
Quand je me suis rendu compte qu’on ne me demanderait jamais si j’avais eu cette promotion parce que j’avais couché avec mon chef. Que l’on reconnaisse facilement mes compétences, c’est un privilège.
Personnellement, je n’ai jamais entendu ce commentaire une seule fois dans les nombreux milieux de travail où j’ai travaillé. Et puis moi, j’ai entendu des histoires de professeures qui étaient un peu trop à l’aise avec leurs étudiants…
Quand je me suis rendu compte que ça coûtait plus cher d’être femme que d’être un homme, même pour exactement les mêmes produits.
Quoi? Si on suit cette logique, de manière générale, les hommes dépensent un peu plus en nourriture à cause de leur physiologie différente. Et si on parle de produits plus personnels, les préservatifs coûtent aussi une fortune.
Je sais que je donne l’impression de dire « Oui mais les hommes aussi » pour tout, mais je ne nie aucunement les problèmes des femmes. J’essaie juste de montrer comment le double standard peut être appliqué. J’ai l’impression que les féministes n’appliquent jamais les doubles standards, comme si tous les problèmes étaient réservés aux femmes, qui seraient d’éternelles victimes… À leur place, je m’inquiéterais plutôt du sort des femmes dans les pays sous développés qui, elles, ont de sérieuses raisons de se plaindre.
Maintenant pour répondre à entwanne :
Parce que les femmes vivent dans le même monde que les hommes, elles n’échappent pas au patriarcat. Par conditionnement, les femmes peuvent facilement reproduire les schémas patriarcaux. Ou par stratégie (consciente ou non) en adoptant les codes des hommes.
Je ne suis pas du tout convaincu que l’entièreté des femmes qui ne sont pas féministes le sont à cause qu’elles ont été influencées. En tout cas personnellement, les femmes que je connais qui ne sont pas féministes le sont parce qu’elles n’étaient tout simplement pas d’accord avec l’idéologie du féminisme.
Aussi, ne pas se déclarer féministe n’équivaut pas à se déclarer anti-féministe.
Tu as raison sur ce point, je voulais plutôt dire non-féministe.
Je ne connais pas la situation des infirmiers ou des sages-femme/maïeuticiens (le « femme » de « sage-femme » ne se réfère pas à la personne qui exerce la profession), je doute qu’elle soit telle que celle des femmes dans les milieux machistes (sifflées, brimées, harcelées) mais je ne m’avancerai pas plus là-dessus. Tout ce que je peux dire, c’est que les médecins sont majoritairement des hommes, et que les métiers de la santé moins bien valorisés sont associés aux femmes.
Concernant les hommes pratiquant des métiers typiquement féminins, la façon qu’ils sont harcelés est peut-être différente que celle des femmes, mais elle existe néannmois. Concernant les métiers de la santé, la proportion actuelle d’hommes et due au fait que les hommes étaient effectivement plus nombreux à l’époque, mais à mon université, le trois quarts des étudiants en médecine sont des femmes.
S’ils vivent des situations difficiles, ils méritent bien sûr qu’on les aide. Tu n’as qu’à trouver l’association féministe qui répond à ces attentes.
Les associations féministes aident rarement les hommes.
Je pense que cela passe par le fait d’arrêter de juger des professions comme féminines et de les dévaloriser pour la même raison.
Je qualifiais seulement des professions comme « féminines » parce que tu en qualifiais d’autres de « machistes ». Je voulais montrer le double standard. Je n’ai bien sûr aucun préjugé envers ces professions.
Finalement, je suis d’accord avec ce qui dit Society : concentrons-nous sur des enjeux importants! Pendant que les gens s’offusquent pour des questions de mots, il y a des victimes qui attendent.
Enfin bref, je commence à m’égarer dans ce débat, donc je crois que je vais m’arrêter là. De toute façon, je crois que nous sommes tous les deux solidement ancrés dans nos convictions qui sont en désaccord alors il serait vain d’essayer de changer ça. Je répète que je ne nie pas les problèmes des femmes et qu’il faut les aider. Je souhaite simplement qu’on arrête de cantonner les hommes à des « eux aussi ». Je souhaite sincèrement que, même si on n’est pas d’accord, vos démarches, inscrites dans une perspective féministe, permette l’établissement d’une société plus égalitaire. Sans rancune.