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Et si l'homéopathie sauvait des vies ?

Peut-être. Peut-être pas. Mais ça mérite d'y réfléchir un peu.

Bonjour à tous,

Dans cette tribune, je vais m’attaquer à un exercice un peu dangereux en présence de trop de scientifiques : essayer de "montrer" que l’homéopathie est peut-être très utile à nos sociétés. Et qu’elle sauve peut-être des vies, contrairement à ce que l’on croit.

Le contexte.

Cet été, Twitter à été le théâtre d’un affrontement sanglant entre journalistes et communauté scientifique autour de l’homéopathie. La raison du crime ? Une interview publiée dans Libération du médecin Jean-François Mason, qui y défend l’homéopathie comme une pratique scientifique et respectable.

Las, la moitié de ce que compte Twitter de scientifiques et autres zététiciens c’est empressée de tomber sur le journal, l’accusant de faire la promotion d’une pratique de charlan.

Le débat semble simple : l’homéopathie ne repose sur aucun principe scientifique, et son efficacité ne pas au delà de l’effet placebo. Toutes la littérature scientifique est unanime sur le sujet. Depuis plus de 30 ans au moins, les études s’accumulent pour pointer du doigt l’absence de principe scientifique et de résultats de cette pratique ! On devrait donc jeter l’homéopathie et son remboursement aux poubelles de l’histoire, comme semble le penser beaucoup de gens. Stop aux charlatans ! Non ?

Et bien… ce n’est pas si simple. Laissez moi vous expliquer pourquoi il est bien possible que en réalité, l’homéopathie sauve des vies. Respirez, buvez un verre d’eau (sucrée), et suivez moi !

Médecine iatrogène et effets de second ordre

Le premier élément qui est souvent oublié est que, dans l’immense majorité des cas, les gens prennent de l’homéopathie pour des petits bobos. Qui ici n’a jamais pris d’arnica quand il était petit ? Le fait que certains cas tragiques de conséquences de refus de la médecine classique existent ne doivent pas nous faire oublier que l’homéopathie est finalement utilisée de façon très raisonnable. Très peu de gens se soignent uniquement avec cela et refusent totalement et jusqu’au bout la médecine moderne.

Néanmoins, en recourant à l’homéopathie pour de petits problèmes, les gens évitent le recours à la médecine moderne. Ce qui est parfois une meilleure idée qu’on ne le pense.

En effet, quand on parle médecine moderne, on oublie de prendre en compte les erreurs médicales et autres effets iatrogènes des médicaments. La médecine n’est pas toujours positive, contrairement à l’image naïve et qu’en ont la plupart des gens. Un effet iatrogène désigne les effets secondaires négatifs de la médecine. Ces effets sont en réalité bien plus nombreux qu’on le croit. Par exemple, saviez vous que les erreurs médicales aux USA tuent entre 3 fois et 10 fois de gens que les accidents de la route ?

Les médecins sont soumis à une asymétrie perverse qui les encourage à prescrire beaucoup trop de médicaments et d’examens inutiles, comme le dénonce régulièrement le spécialiste de la prise de décision en incertitude Gigerenzer.

Le problème est simple à comprendre : si vous êtes médecin et que vous prescrivez un médicament ou un examen à un patient, vous n’avez pas grand chose à craindre. Le patient de vous embêtera jamais en vous disant que vous avez prescrit un acte inutile. A l’inverse, si vous ne prescrivez rien et que votre patient ce voit plus tard diagnostiquer un problème, il n’y a pas de doute qu’il vous demandera des comptes. Vous êtes son médecin non ? Aussi, pour éviter les procès et les remontrances de leurs patients (qui aime ressortir de chez son médecin sans rien ?), les médecins ont intérêt à prescrire beaucoup plus d’actes et médicaments inutiles qu’il n’est réellement nécessaire de le faire.

Cette sur-médication à un coût important pour la société, bien que difficile à estimer : traitement des cancers à plusieurs millions de dollars qui améliore de seulement quelques mois la durée de vie, dépistage du cancer de la prostate qui ne sert à rien, prescriptions de statines préventives contre le cholestérol alors que ces produits ont des effets secondes très négatifs. De nombreuses interventions chirurgicales sont aussi bien moins efficaces qu’on ne le croit.

La sur-prescription d’antibiotiques depuis des années continue au développement des résistances antibiotiques, qui sont un danger négligé mais probablement très sérieux pour les décennies/siècles à venir.

De même, beaucoup de prescription ne sont simplement pas adapté au cas du patient, où présentées avec une mauvaise explication ou durée du traitement, ce qui entraine des effets plus ou moins graves chez les patients.

L'homéopathie à la rescousse ?

L’avantage de l’homéopathie, c’est qu’elle ne produit aucun effet iatrogène. Ainsi en situation d’incertitude ou de doute, prendre de l’homéopathie vous expose simplement à un potentiel effet placebo positif, et ce sans risque d’effet iatrogène ni coût important pour la société.

L’inconvénient, est que si votre situation est réellement grave, alors l’homéopathie de vous aidera pas non plus. Pire, elle retardera peut-être un traitement classique qui aurait été plus efficace dès le début.

La plupart des gens qui parlent d’homéopathie ont une approche native du sujet. Ils se focalisent sur la simple efficacité directe de cette pratique, au lieu de d’avoir une vue d’ensemble. Ainsi il est facile de voir les quelques rares cas médiatiques de personnes qui sont mortes car elles ont cru en l’homéopathie et refusé la médecine moderne. Mais il est beaucoup plus difficile de savoir combien de sur médication ou résistances aux antibiotiques la prescription de l’homéopathie évite.

Pourtant, si on veut savoir si l’homéopathie ne doit plus être remboursée, une telle réflexion est indispensable. Imaginons que l’on ne rembourse plus l’homéopathie, et que l’on donne à 80% des gens qui en prenait des médicaments traditionnels. Pensez vous réellement que les quelques cas graves médiatiques que l’on éviterai compenserait les nombreux effets secondaires et autres résistances que l’on provoquerait ? Je pense que la question mérite au minimum d’être posée.

Il faudrait pouvoir mesurer d’un coté : Le nombre de cas où le patient prend de l’homéopathie pour un cas grave et où cela conduit à des complications ou à son décès, ce que la médecine classique aurait évité. Et de l’autre coté mesurer les cas où le patient à utilisé l’homéopathie au lieu de la médecine classique, et ce que cela à produit comme économie pour la sécu, à évité en effet secondaires et utilisation d’antibiotiques. C’est uniquement en comparant les deux que l’on peut savoir si l’homéopathie est efficace ou non.

Vive la non linéarité !

Je pense que l’homéopathie doit s’apprécier de façon non linéaire. Elle me semble une très bonne réponse de principe pour la plupart des petits problèmes de santé. Elle ne coûte pas cher, ne produit aucun effet négatif, et la plupart du temps l’effet placebo et la capacité d’auto-guérison de notre corps fait le reste. A l’inverse, la médecine classique reste totalement indispensable pour tous les cas un peu importants et où les effets positifs d’un traitement compensent de façon évidente les risques négatifs.

Bref, médecine classique et homéopathie peuvent sans doute vivre dans une certaine harmonie

La question philosophique

Le raisonnement que j’expose porte un problème moral inacceptable pour beaucoup. Il revient au médecin de mentir au patient, en lui proposant un traitement inutile et sans efficacité scientifique, uniquement pour le rassurer. N’est-il pas plus simple de directement éduquer les gens à ne pas prendre trop de traitements et à lutter de façon direct contre la sur médication plutôt que de soutenir l’homéopathie ?

C’est possible. Mais je doute que cela fonctionne. Cela fait des années que l’on sait que l’homéopathie n’est pas efficace scientifiquement. Depuis que Twitter existe, la moitié de la twittosphère zététique doit s’étrangler tous les ans à chaque parution des habituels dossiers annuels "l’homéopathie fonctionne-elle ?" des grands magazines. Chacun sait et peut savoir en 10s sur internet que l’homéopathie n’a aucune efficacité scientifique. Pourtant, les gens n’ont jamais cesser d’en acheter. En fait, plus on accumule de preuve sur son inefficacité, plus les gens sont nombreux à en utiliser :

source : http://www.homeoint.org/articles/gouin/index.htm
source : http://www.homeoint.org/articles/gouin/index.htm

On peut se désoler de ce constat en disant que les gens ne sont pas bien malins (constat avec lequel je suis pourtant bien souvent d’accord :p ). Mais on peut se dire qu’il y a peut-être autre chose qu’un simple problème de culture scientifique. Après tout, depuis les années 80 les gens ont encore eu plus facilement accès à l’éducation secondaire et universitaire, internet permet de se renseigner bien plus facilement…

Il est possible que les gens pratiquent une forme de sagesse bien plus subtile qui échappe aux scientistes anti-homéopathie. Les gens savent bien que l’homéopathie n’est pas efficace. La plupart des gens qui en prennent ne s’en cachent pas. Mais ils savent aussi que l’homéopathie revient à acheter pas cher un effet placebo crédible, sans aucun risque d’effet seconde négatif. Est-ce si stupide ? :)


En conclusion, j’aimerai attirer votre attention sur la facilité qu’il y a de passer de la science au scientisme. Il est tentant de voir la médecine classique comme une discipline idéale, dont on oublie les effets négatifs, et qui s’opposerait à l’obscurantisme des méchants homéopathes. C’est une visions très tentante, car il faut bien avouer que les pro homéopathie racontent souvent un bon paquet de bêtises. De quoi énerver n’importe quel amoureux de la méthode scientifique. De même, voir dans l’actualité qu’un petit enfant de 7 ans est mort d’une maladie parfaitement traitable à quelque chose de très frustrant.

Mais cela ne doit pas faire tomber dans le scientisme primaire et nous empêcher de déployer une vue d’ensemble pour estimer l’efficacité globale de l’homéopathie. On ne peut se contenter de sa simple non efficacité scientifique pour en rejeter la pratique.

C’est oublier énormément d’éléments à prendre en compte et leurs effets globaux sur la santé publique. L’homéopathie tue parfois quand elle conduit au refus de la médecine classique, mais elle a aussi peut être des effets positifs cachés quand elle conduit évite la sur-médication et les effets iatrogènes de notre médecine moderne. Adopter une vraie démarche scientifique c’est être capable d’identifier l’existence de ces potentiels effets contradictoires, et essayer de voir lesquels l’emporte. A ma connaissance il n’existe malheureusement pas d’étude sérieuse sur le sujet, qui nous permettrait de savoir si l’homéopathie nous permet réellement d’éviter de nombreux effets iatrogènes ou pas.

Alors, en attendant que des gens se penchent sérieusement sur la question pour donner des réponses, vous reprendrez bien un verre d’eau… sucrée ? ;)


PS :

Moi aussi j’étais plutôt scientiste il y a quelques années, et totalement anti homéopathie. Pour soigner cette maladie moderne assez courante et embêtante, je recommande ce médicament ou celui ci.

126 commentaires

Je fais humblement remarquer que mon "argument" vise à pointer une approximation de la journaliste. Il ne s’agit en aucun cas d’un argument visant à trancher le statut des médicaments homéopathiques.
Je suis un peu étonné que personne ne se donne la peine d’aller voir du côté d’éventuelles publications scientifiques en Inde.
J’espère que l’évaluation scientifique qui nous est annoncée par la ministre sera moins bornée.
@artragis "il n’y a rien d’actif" écris-tu. Je veux bien qu’il n’y ait rien dans du 13 CH. Mais il y a quelque chose dans une dilution 3 CH.
Et ne vas répondre qu’il n’y a pas grand’chose, et donc que ça compte pour rien. C’est un gag inspiré de Raymond Devos.

+0 -0

Petits calculs avec la dilution à 3 CH. 3 CH = dilution par un million, et le poids d’une granule homéopathique semble tourner autour de 50 mg.

La DL50 de la toxine botulique est de 1 a 2 ng / kg, donc 1 a 2 mg / kg de toxine à 3 CH. 1 à 3 granules devraient tuer la moitié des gens qui essaieraient un pareil traitement. Conseillé pour : guérir de tout définitivement.

Sauf que la toxine botulique est vraiment très très très toxique. Ça donne quoi avec quelque chose de très toxique ?

La dose fatale de cyanure est de 1,5 mg/kg environ. Dilué à 3 CH, ça fait 1,5 kg/kg. Soit probablent plus de 100 kg de granules pour tuer un homme adulte en bonne santé. J’imagine qu’avec un pareil traitement on meurt d’abord d’autre chose. Probablement des granules eux-mêmes en fait : je n’ai pas de chiffres pour l’humain, mais la DL50 du saccharose chez le rat par voie orale est d’environ 30 g/kg, plusieurs ordres de grandeur en-dessous de celle du cyanure à 3 CH. Et c’est sans compter le prix, les homéopathies pas chères semblent se trouver vers 2 € le tube de 4 g, donc 500 €/kg, soit bien 50 000 € pour la dose léthale de cyanure.

Quant à l’arsenic, bien connu des lecteurs de romans policiers, il ne doit pas être contenu à plus de 10 µg/l par litre. Sa masse volumique est au plus de 5,7 environ ; une dilution homéopathique d’arsenic dans de l’eau à seulement 5 CH (ou même 4,5 CH en réalité) serait potable – et on boit beaucoup plus de volume d’eau que ce qu’on absorbe en traitement homéopathique.

PS : En fait la DL50 de l’arsenic est du même ordre de grandeur que celle du cyanure, de même pour sa concentration dans l’eau potable (5 µg/l selon l’OMS).

Bon, alors je me suis dévoué pour chercher des références sur l’homéopathie en Inde.

Google scholar est mon ami. https://scholar.google.com/scholar?start=10&q=homeopathy+india&hl=fr&as_sdt=0,5

Il y a beaucoup de résultats, certains disent que c’est une piste de recherche intéressante, d’autres disent qu’il n’y a pas d’effet propres, d’autres enfin trouvent des biais statistique significatifs.

Juste pour taquiner certains qui sont tellement sûr qu’il n’y a pas d’effet propres, pas d’essais comparatifs. Pour taquiner ceux qui ne cherchent même pas à vérifier leurs ~opinions ~ certirudes :
Randomized controlled pilot study to compare Homeopathy and Conventional therapy in Acute Otitis Media

Attention, je ne suis pas compétent pur juger la valeur de cette étude. Je point juste le fait qu’on peut trouver des études comparatives.

+0 -0

D’accord, je creuse un peu.
https://scholar.google.fr/scholar?hl=fr&as_sdt=0%2C5&q=nanoparticulate+homeopathy&oq=nanoparticulate+homeo

Des articles pour dire qu’il reste des nanoparticules aux fortes dilutions.
Sujet étudié depuis 2010 au moins :
Extreme homeopathic dilutions retain starting materials: A nanoparticulate perspective

+0 -0

Des articles pour dire qu’il reste des nanoparticules aux fortes dilutions.

Nanoparticule métallique ? Mais attendez, c’est pas ce truc là qu’on reproche d’ingérer dans les M&M’s ? J’comprend plus rien :p

Zincum met, Aurum met, Stannum met and Cuprum met 30c and 200c were analyzed by TEM

10.1016/j.homp.2010.05.006

Du zinc, de l’or, de l’étain et du cuivre en dose homéopatiques ne répondent pas à tout les produits homéopathique. On fait aussi du foie de canard de barbarie et je doute qu’il y ait la possibilité d’avoir des nanoparticules de foie…

The aggregation behavior of the particles seems to be dependent on the physical property of the starting metal, specifically its melting point.

Ah bah si la succussion est si forte que ça fait de la cavitation, mieux vaut pas mettre de molécule organique trop sensible la dedans, au final on ne saurait même plus si les molécules n’ont pas étaient dégradés o_O

+0 -0

Bah non, les M&M’s, les nanoparticules dedans, c’est pour se soigner en fait :D

Je suis bien d’accord avec Blackline sur le venin d’abeille, le foie de canard et autres remèdes d’origine animale.
Ce serait une grave erreur que de généraliser une observation sur des métaux.
Je pense que les raisonnements basés sur le nombre d’Avogadro sont tout à fait valable pour les composés solubles.

+0 -0

Puisqu’on est en train de jouer avec des études : le traitement pas homéopathie coûterait plus cher que les autres traitements, et pas seulement à cause des médicaments.

Je ne sais pas ce que vaut l’étude mais au moins celle-ci annonce des cohortes avec plus que 3 personnes et donne des p-values.

les conclusions de l’article cité par Spacefox ne peuvent pas être différentes. En effet, le premier paragraphe nous prévient tout de suite :

This study aimed to provide a long-term cost comparison of patients using additional homeopathic treatment

Comme l’homéopathie n’est pas gratuite, "using additional homeopathic treatment" comme il l’écrivent, entraîne nécessairement un surcoût, à long terme comme à court terme.
Il y a des gens qui ont du temps et de l’argent à perdre pour démontrer des évidences.

+0 -0

Comme l’homéopathie n’est pas gratuite, "using additional homeopathic treatment" comme il l’écrivent, entraîne nécessairement un surcoût, à long terme comme à court terme.

du coup l’homéopathie sert à quoi? On sait qu’elle n’a pas d’effet propre, on sait que de toute façon il faut une médecine efficace pour que les gens soient guéris.

Ici le but ce l’étude c’est de montré que quand on prend de l’homéo en plus du traitement normal comme le conseillent les homéo (eh oui) bah en fait ça change rien sinon le coût qui est augmenté, à l’opposé de ce que disent les homéo.

Lisons donc les ce qu’il y ajuste en dessous (avant même de rentrer dans l’article à proprement parler) :

Health care costs over the 33 months were 12,414 EUR [95% CI 12,022–12,805] in the homeopathy group and 10,428 EUR [95% CI 10,036–10,820] in the control group (p<0.0001). The largest cost differences were attributed to productivity losses (homeopathy: EUR 6,289 [6,118–6,460]; control: EUR 5,498 [5,326–5,670], p<0.0001) and outpatient costs (homeopathy: EUR 1,794 [1,770–1,818]; control: EUR 1,438 [1,414–1,462], p<0.0001).

Donc ce n’est pas lié au coût des médicament. Ensuite, additional, sans plus, ça peut tout vouloir dire (homéopathie en plus des médicaments, aussi bien qu’en remplacement partiel des médicament). Dans ce contexte, ça signifie simplement « pas exclusivement homéopathique ».

Le détail, ce sont les premières lignes de la partie Methods qui nous le donne :

Patients were labelled as homeopathy patients if they subscribed to the integrated care contract homeopathy in 2011, regardless of whether they used homeopathy during the study.

L’étude est peut-être contestable, je ne l’ai pas fouillée en détail, mais sûrement pas sur les arguments que tu donnes.

Et quand bien même ce serait uniquement en plus, si l’homéopathie permettait de réduire la durée des traitements ou de diminuer les effets secondaires, cela réduirait les coûts. Par exemple, si l’homéopathie a un effet sur la dépression, elle dure moins longtemps, donc au finale ça coûte moins cher. Mais encore une fois, ce n’est pas ça qui est testé.

+0 -0

Merci @Gabbro qui s’est donné la peine de lire cet article.
Je note que le critère est d’avoir souscrit à une assurance maladie incluant l’homéopathie.

On ne se demande pas comment les patients se soignent " regardless of whether they used homeopathy " , mais ce que coûte l’assurance maladie qu’ils ont souscrit.

Je pense que le titre de l’article est trompeur, car il s’agit ici du coût des assurances et non pas du coût des traitements homéopathiques. En examinant les chiffres, je pense que les surcoûts sont en essentiellement dûs aux consultations auprès des médecins spécialisés.

Si ici en France on comparait le cout d’un assurance complémentaire avec couverture optique et dentaire intégrale, on trouverait que c’est plus cher, mais personne n’irait dire que les lunettes ou les soins dentaires ne sont pas efficaces.

Je note aussi l’usage injustifié du terme 'often' dans la citation ci-dessous :

These homeopathic medicines are often diluted up to a concentration to which no molecule of the original substance can be found [2] and there is no valid scientific explanation for the mechanism of action of these diluted homeopathic medicines [2,3].

Comme si la plupart des médicaments homéopathiques avaient des hautes dilutions. La référence [2] citée explique seulement que les résultats de Benveniste sur la mémoire de l’eau ne sont pas reproductibles. Comme quoi on peut manquer de rigueur dans un article de forme scientifique.

+0 -2

… On sait qu’elle n’a pas d’effet propre, on sait que de toute façon il faut une médecine efficace pour que les gens soient guéris.

Source: artragis

Euhh … Il y a des gens qui guérissent sans aucune médecine (sinon, nous ne serions pas là à échanger).

Je n’ai pas une certitude absolue comme ces "on" qui pensent savoir. Dans l'article que citait SpaceFox, on trouve :

Yet, supporters of homeopathic treatment argue that individually prescribed homeopathic medicines are superior to placebo and quote respective meta-analyses [7], while critics quote those meta-analyses that come to the opposite conclusions [8].

Ce que je peux dire sur un possible effet propre de l’homéopathie,c’est que je sais que cette question est encore débattue.

+0 -0

Ce que je peux dire sur un possible effet propre de l’homéopathie,c’est que je sais que cette question est encore débattue.

Où cette question est encore débattue ? Cela n’a aucun principe actif, et aucune étude sérieuse ne trouve d’effet autre que l’effet placebo (qui n’est donc pas un effet propre).

Je rappelle que le but de mon billet était de parler des effets de second ordre de l’homéopathie, en aucun cas de promouvoir de la fake science. :p

+3 -0

Ce que je peux dire sur un possible effet propre de l’homéopathie,c’est que je sais que cette question est encore débattue.

Mouais, étant donné l’état actuel de la littérature sur le sujet, qui ne manque pas d’études sérieuses, je dirais que le débat est plutôt clôt.

Tu tournes en rond depuis plusieurs pages. Tu joues sur les mots uniquement pour aller dans le sens qui t’arrange. Tu sembles afficher une position neutre alors que très clairement tu montres un penchant pour l’homéopathie sans aucun justification à la hauteur. Bref, cela ne mène nul part cette discussion.

+3 -0

Euhh … Il y a des gens qui guérissent sans aucune médecine (sinon, nous ne serions pas là à échanger).

tu le fais exprès hein?

on parle de maladie qui nécessite l’intervention extérieure, bien évidemment que nous guérissons le plus souvent de nos rhume et autre sans médecins ni médicaments. Je pense que vu qu’on parle de l’efficacité et de l’usage de l’homéopathie, c’est assez évident.

Yet, supporters of homeopathic treatment argue that individually prescribed homeopathic medicines are superior to placebo and quote respective meta-analyses [7], while critics quote those meta-analyses that come to the opposite conclusions [8].

donc quand on regarde la phrase on a:

  • d’un côté les supporters de l’homéopathie qui disent "c’est mieux que le placébo"
  • de l’autre les "opposant" qui fournissent des méta-études qui disent le contraire.

On est donc bien d’accord du point de vue scientifique le débat est clos : l’homéopathie n’a pas d’effet propre.

Comme si la plupart des médicaments homéopathiques avaient des hautes dilutions.

et pourtant…

Ma thèse est très simple : en matière scientifique et plus encore en médecine, il faut rester prudent … Je n’aime pas les approximations, je réfute les généralisations abusives, je me méfie des affirmations péremptoires. Et ce n’est pas ce qui a manqué dans les débats ci-dessus.

Quand untel affirme qu’il n’y a rien dans les médicaments homéopathique, c’est typiquement une généralisation abusive. Oui, il y a quelque chose dans du CH3. Et quand tel autre dit qu’il n’y a pas d’effet, c’est une approximation, j’écris qu’il doit au moins y avoir un effet placebo. A ce sujet, je pense que ça a été utile, car je lis maintenant "pas d’effet propres" au lieu de "pas d’effet".

Je donne une citation d’un texte qui fait référence à deux méta-analyses contradictoires. Et voilà-t-y pas qu’on me répond que le débat est clos du point du vue scientifique !!! J’aurais plutôt tendance à écrire plus modestement que, si il y a un effet propre, il est difficile à mesurer.

Le propre du débat scientifique, c’est précisément de n’être jamais totalement clos. La science, c’est un domaine où les certitudes restent individuelles, où toute affirmation est provisoire .

Si je devais justifier ma position, je dirais qu’il est tout à fait abusif de limiter la médecine et la pharmacie au seul domaine scientifique. La science en est une composante de plus en plus importante depuis quelques dizaines d’années seulement. N’oublions pas que la médecine remonte à la nuit des temps, n’est pas limitée à l’espèce humaine, et qu’on n’a pas attendu la science pour soigner les animaux et les gens.

+0 -8

Et quand tel autre dit qu’il n’y a pas d’effet, c’est une approximation, j’écris qu’il doit au moins y avoir un effet placebo. A ce sujet, je pense que ça a été utile, car je lis maintenant "pas d’effet propres" au lieu de "pas d’effet".

Parce que « sans effet » = « sans effets propres », systématiquement, quand on parle de médicaments. On est obligés de préciser ici parce que sinon tu nous casses les pieds avec ça (pour rester poli) en faisant semblant de ne pas comprendre. Et tout le reste de ton « argumentation » est à l’avenant.

il faut rester prudent … Je n’aime pas les approximations, je réfute les généralisations abusives, je me méfie des affirmations péremptoires.

Il ne faut pas non plus abuser, surtout que là IMHO il n’y a aucune raison que ça marche. Un truc qui n’a aucun fondement théorique pour être efficace et pour lequel la majorité des études disent que ça marche pas… voilà quoi. J’adore vraiment le doute scientifique, mais il faut savoir le mettre au bon endroit, avec des raisons crédibles de douter. Pas être hyper septique sur tout et n’importe quoi.

Pour paraphraser Will Hunting : les gens doutes de tout, mais jamais des bonnes choses. :p

+0 -0

@Demandred
"Il n’y a aucune raison que ça marche" ce n’est pas une raison pour dire que ça ne marche pas. L’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence (comme déjà dit plus haut dans ce fil).
Je ne suis pas hyper septique. Seulement prudent et mesuré. Et j’essaye d’être précis.
@SpaceFox
Désolé si je suis casse pieds à chercher de la précision dans les expressions. Je ne fais pas semblant de ne pas comprendre, je lis ce qui est écrit et je demande des précisions. Je te remercie de faire l’effort d’utiliser la terme "sans effets propres", par respect pour ma sensibilité, et aussi pour être bien compris.

+0 -0

Désolé si je suis casse pieds à chercher de la précision dans les expressions.

Sauf que ce que tu demande n’est pas une précision nécessaire. C’est une incompréhension du vocabulaire spécifique à un domaine (ici la médecine et la pharmacologie) via laquelle tu nous forces à une sur-précision normalement inutile.

Les mots ont un sens dans leur contexte. C’est important, le contexte. Quand tu parles de « couverture », tu ne précises pas systématiquement si tu parles d’une couverture de livre, d’une pièce de literie, ou que sais-je d’autre : c’est normalement clair par le contexte. Ici, c’est la même chose : comme on parle de médicaments, si on dit qu’il n’a pas d’effets, c’est qu’il n’a pas d’effets propres, et c’est normalement compris sans avoir besoin de précision supplémentaire.

. L’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence

1) l’absence de preuve est équivalent à l’absence de raison de penser qu’une chose est vraie.
2) pour l’homéopathie on n’en est plus à l’absence de preuve mais à la preuve de l’absence (d’effet).

Je ne suis pas hyper septique. Seulement prudent et mesuré. Et j’essaye d’être précis.

et pour cela tu refuses le vocabulaire commun. Quand on est dans l’évaluation d’une thérapeutique, "l’effet" de ladite thérapeutique c’est justement son effet propre, c’est quand on essaie de faire croire que "l’effet placébo" est un effet de la thérapeutique que justement on entretient la confusion car le concept même d’effet placébo (et je le répète on parle plutôt d’effet contextuel, on est en 2018, c’est bon, on sait que la psychologie n’est pas le facteur principal de ces effets) implique que ça soit "peu importe ce qu’on fait, même si ce n’est pas thérapeutique".

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Un podcast en marge du sujet :
Placebo : le morceau de sucre qui aide la médecine à couler
A l’écoute, il m’a semblé que l’homéopathie est un placebo, mais probablement dénué d’effet nocebo.
Surpris par les passages sur l’effet placebo de la chirurgie, et la faible efficacité des anti-inflammatoires dans certaines indications.

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