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Et si l'homéopathie sauvait des vies ?

Peut-être. Peut-être pas. Mais ça mérite d'y réfléchir un peu.

Bonjour à tous,

Dans cette tribune, je vais m’attaquer à un exercice un peu dangereux en présence de trop de scientifiques : essayer de "montrer" que l’homéopathie est peut-être très utile à nos sociétés. Et qu’elle sauve peut-être des vies, contrairement à ce que l’on croit.

Le contexte.

Cet été, Twitter à été le théâtre d’un affrontement sanglant entre journalistes et communauté scientifique autour de l’homéopathie. La raison du crime ? Une interview publiée dans Libération du médecin Jean-François Mason, qui y défend l’homéopathie comme une pratique scientifique et respectable.

Las, la moitié de ce que compte Twitter de scientifiques et autres zététiciens c’est empressée de tomber sur le journal, l’accusant de faire la promotion d’une pratique de charlan.

Le débat semble simple : l’homéopathie ne repose sur aucun principe scientifique, et son efficacité ne pas au delà de l’effet placebo. Toutes la littérature scientifique est unanime sur le sujet. Depuis plus de 30 ans au moins, les études s’accumulent pour pointer du doigt l’absence de principe scientifique et de résultats de cette pratique ! On devrait donc jeter l’homéopathie et son remboursement aux poubelles de l’histoire, comme semble le penser beaucoup de gens. Stop aux charlatans ! Non ?

Et bien… ce n’est pas si simple. Laissez moi vous expliquer pourquoi il est bien possible que en réalité, l’homéopathie sauve des vies. Respirez, buvez un verre d’eau (sucrée), et suivez moi !

Médecine iatrogène et effets de second ordre

Le premier élément qui est souvent oublié est que, dans l’immense majorité des cas, les gens prennent de l’homéopathie pour des petits bobos. Qui ici n’a jamais pris d’arnica quand il était petit ? Le fait que certains cas tragiques de conséquences de refus de la médecine classique existent ne doivent pas nous faire oublier que l’homéopathie est finalement utilisée de façon très raisonnable. Très peu de gens se soignent uniquement avec cela et refusent totalement et jusqu’au bout la médecine moderne.

Néanmoins, en recourant à l’homéopathie pour de petits problèmes, les gens évitent le recours à la médecine moderne. Ce qui est parfois une meilleure idée qu’on ne le pense.

En effet, quand on parle médecine moderne, on oublie de prendre en compte les erreurs médicales et autres effets iatrogènes des médicaments. La médecine n’est pas toujours positive, contrairement à l’image naïve et qu’en ont la plupart des gens. Un effet iatrogène désigne les effets secondaires négatifs de la médecine. Ces effets sont en réalité bien plus nombreux qu’on le croit. Par exemple, saviez vous que les erreurs médicales aux USA tuent entre 3 fois et 10 fois de gens que les accidents de la route ?

Les médecins sont soumis à une asymétrie perverse qui les encourage à prescrire beaucoup trop de médicaments et d’examens inutiles, comme le dénonce régulièrement le spécialiste de la prise de décision en incertitude Gigerenzer.

Le problème est simple à comprendre : si vous êtes médecin et que vous prescrivez un médicament ou un examen à un patient, vous n’avez pas grand chose à craindre. Le patient de vous embêtera jamais en vous disant que vous avez prescrit un acte inutile. A l’inverse, si vous ne prescrivez rien et que votre patient ce voit plus tard diagnostiquer un problème, il n’y a pas de doute qu’il vous demandera des comptes. Vous êtes son médecin non ? Aussi, pour éviter les procès et les remontrances de leurs patients (qui aime ressortir de chez son médecin sans rien ?), les médecins ont intérêt à prescrire beaucoup plus d’actes et médicaments inutiles qu’il n’est réellement nécessaire de le faire.

Cette sur-médication à un coût important pour la société, bien que difficile à estimer : traitement des cancers à plusieurs millions de dollars qui améliore de seulement quelques mois la durée de vie, dépistage du cancer de la prostate qui ne sert à rien, prescriptions de statines préventives contre le cholestérol alors que ces produits ont des effets secondes très négatifs. De nombreuses interventions chirurgicales sont aussi bien moins efficaces qu’on ne le croit.

La sur-prescription d’antibiotiques depuis des années continue au développement des résistances antibiotiques, qui sont un danger négligé mais probablement très sérieux pour les décennies/siècles à venir.

De même, beaucoup de prescription ne sont simplement pas adapté au cas du patient, où présentées avec une mauvaise explication ou durée du traitement, ce qui entraine des effets plus ou moins graves chez les patients.

L'homéopathie à la rescousse ?

L’avantage de l’homéopathie, c’est qu’elle ne produit aucun effet iatrogène. Ainsi en situation d’incertitude ou de doute, prendre de l’homéopathie vous expose simplement à un potentiel effet placebo positif, et ce sans risque d’effet iatrogène ni coût important pour la société.

L’inconvénient, est que si votre situation est réellement grave, alors l’homéopathie de vous aidera pas non plus. Pire, elle retardera peut-être un traitement classique qui aurait été plus efficace dès le début.

La plupart des gens qui parlent d’homéopathie ont une approche native du sujet. Ils se focalisent sur la simple efficacité directe de cette pratique, au lieu de d’avoir une vue d’ensemble. Ainsi il est facile de voir les quelques rares cas médiatiques de personnes qui sont mortes car elles ont cru en l’homéopathie et refusé la médecine moderne. Mais il est beaucoup plus difficile de savoir combien de sur médication ou résistances aux antibiotiques la prescription de l’homéopathie évite.

Pourtant, si on veut savoir si l’homéopathie ne doit plus être remboursée, une telle réflexion est indispensable. Imaginons que l’on ne rembourse plus l’homéopathie, et que l’on donne à 80% des gens qui en prenait des médicaments traditionnels. Pensez vous réellement que les quelques cas graves médiatiques que l’on éviterai compenserait les nombreux effets secondaires et autres résistances que l’on provoquerait ? Je pense que la question mérite au minimum d’être posée.

Il faudrait pouvoir mesurer d’un coté : Le nombre de cas où le patient prend de l’homéopathie pour un cas grave et où cela conduit à des complications ou à son décès, ce que la médecine classique aurait évité. Et de l’autre coté mesurer les cas où le patient à utilisé l’homéopathie au lieu de la médecine classique, et ce que cela à produit comme économie pour la sécu, à évité en effet secondaires et utilisation d’antibiotiques. C’est uniquement en comparant les deux que l’on peut savoir si l’homéopathie est efficace ou non.

Vive la non linéarité !

Je pense que l’homéopathie doit s’apprécier de façon non linéaire. Elle me semble une très bonne réponse de principe pour la plupart des petits problèmes de santé. Elle ne coûte pas cher, ne produit aucun effet négatif, et la plupart du temps l’effet placebo et la capacité d’auto-guérison de notre corps fait le reste. A l’inverse, la médecine classique reste totalement indispensable pour tous les cas un peu importants et où les effets positifs d’un traitement compensent de façon évidente les risques négatifs.

Bref, médecine classique et homéopathie peuvent sans doute vivre dans une certaine harmonie

La question philosophique

Le raisonnement que j’expose porte un problème moral inacceptable pour beaucoup. Il revient au médecin de mentir au patient, en lui proposant un traitement inutile et sans efficacité scientifique, uniquement pour le rassurer. N’est-il pas plus simple de directement éduquer les gens à ne pas prendre trop de traitements et à lutter de façon direct contre la sur médication plutôt que de soutenir l’homéopathie ?

C’est possible. Mais je doute que cela fonctionne. Cela fait des années que l’on sait que l’homéopathie n’est pas efficace scientifiquement. Depuis que Twitter existe, la moitié de la twittosphère zététique doit s’étrangler tous les ans à chaque parution des habituels dossiers annuels "l’homéopathie fonctionne-elle ?" des grands magazines. Chacun sait et peut savoir en 10s sur internet que l’homéopathie n’a aucune efficacité scientifique. Pourtant, les gens n’ont jamais cesser d’en acheter. En fait, plus on accumule de preuve sur son inefficacité, plus les gens sont nombreux à en utiliser :

source : http://www.homeoint.org/articles/gouin/index.htm
source : http://www.homeoint.org/articles/gouin/index.htm

On peut se désoler de ce constat en disant que les gens ne sont pas bien malins (constat avec lequel je suis pourtant bien souvent d’accord :p ). Mais on peut se dire qu’il y a peut-être autre chose qu’un simple problème de culture scientifique. Après tout, depuis les années 80 les gens ont encore eu plus facilement accès à l’éducation secondaire et universitaire, internet permet de se renseigner bien plus facilement…

Il est possible que les gens pratiquent une forme de sagesse bien plus subtile qui échappe aux scientistes anti-homéopathie. Les gens savent bien que l’homéopathie n’est pas efficace. La plupart des gens qui en prennent ne s’en cachent pas. Mais ils savent aussi que l’homéopathie revient à acheter pas cher un effet placebo crédible, sans aucun risque d’effet seconde négatif. Est-ce si stupide ? :)


En conclusion, j’aimerai attirer votre attention sur la facilité qu’il y a de passer de la science au scientisme. Il est tentant de voir la médecine classique comme une discipline idéale, dont on oublie les effets négatifs, et qui s’opposerait à l’obscurantisme des méchants homéopathes. C’est une visions très tentante, car il faut bien avouer que les pro homéopathie racontent souvent un bon paquet de bêtises. De quoi énerver n’importe quel amoureux de la méthode scientifique. De même, voir dans l’actualité qu’un petit enfant de 7 ans est mort d’une maladie parfaitement traitable à quelque chose de très frustrant.

Mais cela ne doit pas faire tomber dans le scientisme primaire et nous empêcher de déployer une vue d’ensemble pour estimer l’efficacité globale de l’homéopathie. On ne peut se contenter de sa simple non efficacité scientifique pour en rejeter la pratique.

C’est oublier énormément d’éléments à prendre en compte et leurs effets globaux sur la santé publique. L’homéopathie tue parfois quand elle conduit au refus de la médecine classique, mais elle a aussi peut être des effets positifs cachés quand elle conduit évite la sur-médication et les effets iatrogènes de notre médecine moderne. Adopter une vraie démarche scientifique c’est être capable d’identifier l’existence de ces potentiels effets contradictoires, et essayer de voir lesquels l’emporte. A ma connaissance il n’existe malheureusement pas d’étude sérieuse sur le sujet, qui nous permettrait de savoir si l’homéopathie nous permet réellement d’éviter de nombreux effets iatrogènes ou pas.

Alors, en attendant que des gens se penchent sérieusement sur la question pour donner des réponses, vous reprendrez bien un verre d’eau… sucrée ? ;)


PS :

Moi aussi j’étais plutôt scientiste il y a quelques années, et totalement anti homéopathie. Pour soigner cette maladie moderne assez courante et embêtante, je recommande ce médicament ou celui ci.

126 commentaires

Tu bases ta réflexion sur le fait que c’est homéopathie ou médicaments "normaux", quand c’est homéopathie ou rien. J’ai lu que tu retoques cette possibilité dans un paragraphe, en disant que ça ne marchera pas, que les gens savent que c’est inutile mais en consomment, que les patients veulent une prescription, mais tout ceci n’est qu’un problème d’éducation.

Je vie dans un pays où l’homéopathie n’est pas très répandue, et où les médecins, même après 3 jours à 40 de fièvre (expérience vécue) te disent de revenir dans quelques jours (et dans l’expérience, quelques jours plus tard, j’allais beaucoup mieux). Alors certes, avec mon éducation et mon habitude de la pratique de la médecine française, c’était frustrant, mais on s’y fait très vite. Ça passe aussi par des changements societaux;il ne faut pas de certificats médicaux pour prendre quelques jours sans aller au travail par exemple. Du coup, les recours aux médecins et à la medicine sont réduits, et le temps, qui est le principal allié de l’homéopathie fait son effet.

En résumé, je suis d’accord quand tu dis que c’est mieux que d’avoir des antibiotiques à chaque coup de froid, mais je ne suis absolument pas d’accord quand tu dis que ce sont les deux alternatives.

Les sources que j’avais (et que je n’ai plus sous la main, et que je n’ai pas le temps de retrouver à cette heure) montraient au contraire une corrélation positive entre homéopathie et prise trop importante de médicaments : cette prise de médicaments pour leur effet placebo1 donne l’habitude de se voir prescrire des médicaments pour tout et n’importe quoi, ce qui augmente la consommation générale de médicaments (avec toutes les implications que ça peut avoir).

D’autre part, l’homéopathie (comme l’acupuncture, qui était le sujet de la BD du Pharmachien, et plein d’autres médecines alternatives) reste assez souvent une mauvaise réponse à un vrai problème : les médecins « normaux » ne prennent pas (pour tout un tas de raison : manque de temps, de moyens, de formation…) assez de temps avec leurs patients et se focalisent parfois trop sur l’aspect technique et pas assez sur l’aspect humain.

Donc, peut-être que dans des cas particuliers les médecines alternatives peuvent aider. Mais :

  • L’aspect humain et la qualité générale de la médecine « normale » doivent être améliorés de toutes façons.
  • Ces médecines alternatives ne doivent pas être présentées comme de la science, puisque ça n’en est pas (et donc ne devraient jamais être présentées par des gens qui se prétendent médecins, puisque leur code déontologique le leur interdit)
  • Les traitements associés ne devraient pas être remboursés, puisqu’ils n’ont aucun effet mesurable au-delà de l’effet placebo.
  • Ces alternatives ne doivent en aucun cas empêcher de se faire soigner correctement dès que l’effet placebo ne suffit plus et qu’il existe des traitements efficaces connus.

  1. La prise d’homéopathie est en réalité inutile pour obtenir un effet placebo.

autres effets iatrogènes

Fièvre médicamenteuse, acte soit-disant prophylactique mais finalement ne faisant pas consensus. Oui il y a plein de problème avec le fait de vouloir sauver les gens… parce qu’on parle de chose sérieuse. Et c’est cette notion de responsabilité que prennent les médecins.

Les homéopathes, ils ont quoi comme responsabilité ? Ici, les homéopathes ne sont pas tous médecins initialement. Ailleurs non-plus.

la médecine classique reste totalement indispensable pour tous les cas un peu importants

Ça c’est difficile à définir. Où est la limite ? Steve Jobs a essayer de soigner son cancer du pancréas à l’homéopathie, si je ne me trompe pas… Et ça ne lui a pas réussi. Alors que je connais aussi quelqu’un qui soigne actuellement les douleurs de son fils (suivant une opération chirurgicale) via de l’homéopathie.

Pourquoi se prendre la tête si la codéine ferait pareil, sans contre-indication ?

A mon avis c’est parce que c’est idéologique et c’est bien le problème de la rationalisation de la pensée. Ils pensent que l’homéopathie est une science et qu’elle va totalement dans le sens de la "nature". Qu’on y trouve que des plante (mdr) et que parce que ce sont des plantes c’est forcément mieux (mdr).

Quand ils s’y connaissent un peu, ils remettent en question la notion même de posologie. Enfin bref, le débat idéologique qui suit le débat de l’homéopathie soulève beaucoup trop d’intox. Et c’est ça le plus gros problème de l’homéopathie.

Les médecins, sans être homéopathe prescrivez des sucres imbibé d’alcool pour soigné des "bobos anecdotiques" d’enfant. (Peut-être ont-ils déjà loupé des appendicites d’ailleurs…) C’est pas vraiment le placebo qui est critiqué à mon avis. Tout bons scientifiques s’accordent à dire que ça fonctionne dans une certaine mesure puisqu’on en mesure les effets :)


  • Les traitements associés ne devraient pas être remboursés, puisqu’ils n’ont aucun effet mesurable au-delà de l’effet placebo.

Je suis pas strictement d’accord avec toi @SpaceFox, il a été montré que l’effet placebo est lié à la valeur du produit. Si on classe le produit dans une catégorie différentes des médicaments allopathiques, on va se retrouver avec une baisse du placebo malheureusement.

+1 -0

Ça passe aussi par des changements societaux;il ne faut pas de certificats médicaux pour prendre quelques jours sans aller au travail par exemple. Du coup, les recours aux médecins et à la medicine sont réduits, et le temps, qui est le principal allié de l’homéopathie fait son effet.

Je suis tout à fait d’accord avec toi. Dans un monde idéal, il n’y aurait pas d’homéopathie (ou pas remboursée du tout), et les gens se soigneraient beaucoup moins pour les choses simples, tout en étant prudent sur les choses importantes (vaccinations, complications, etc).

Mon point était simplement de souligner qu’en voulait aller trop vite vers ce monde idéal en se concentrant principalement sur le rejet de l’homéopathie (qui est un truc qui énerve facilement tout scientifique dans l’âme), on risque de créer des effets secondes négatifs car on aura oublier de réfléchir à l’ensemble du problème (augmenter la sur médication et les problémes associés).

Ce ne sera peut-être pas le cas, mais il me semble que la question mérite à minimum d’être posée. J’ai l’impression que 99% des gens qui sont contre l’homéopathie oublient totalement ce raisonnement, comme si il n’existait pas ou que la réponse était juste évidente à leurs yeux.

montraient au contraire une corrélation positive entre homéopathie et prise trop importante de médicaments

C’est en effet un point qu’il faudrait étudier avec précaution. IL est à double tranchant. D’un coté on peut dire que cela va contre mon raisonnement car les gens qui prennent de l’homéopathie prennent déjà des médicaments classiques, donc il n’y a pas de substitution. De l’autre coté, rien ne dis que si on ne rembourserait plus l’homéopathie ces gens ne prendrait pas encore plus de médicaments classiques, avec des risques de contre-indications des produits entre eux, etc. C’est cette substitution potentielle entre homéopathie/médecine classique qu’il faudrait étudier (selon la gravité des pathologie, les patients, etc).

l’homéopathie (comme l’acupuncture, qui était le sujet de la BD du Pharmachien, et plein d’autres médecines alternatives) reste assez souvent une mauvaise réponse à un vrai problème

Là aussi on est d’accord. Personnellement je pense qu’il faut mieux garder une mauvaise réponse à un vrai problème le temps de trouver une meilleure façon de l’aborder, plutôt que de combattre la mauvaise réponse "par principe qu’elle est mauvaise" avec le risque d’avoir une situation pire.

Ce que je dis n’est clairement pas un pretexe pour ne rien faire et dire "pas besoin de combattre la sur-médication, vive l’homéopathie", juste un appel à avoir une pensée un peu complexe sur le sujet et ne pas les traiter indépendamment de leurs interactions entre eux. 

Ça c’est difficile à définir.

En effet, il y aura toujours une zone flou.

Steve Jobs a essayer de soigner son cancer du pancréas à l’homéopathie, si je ne me trompe pas… Et ça ne lui a pas réussi.

Il faudrait voir les taux de survie sans traitement et avec traitement. Par exemple je crois que dans le cas d’un cancer du sein, moins de la moitié des tumeurs sont cancéreuses. Du coup c’est facile de se soigner par homéopathie avec un certain taux de réussite. :p

Quand ils s’y connaissent un peu, ils remettent en question la notion même de posologie. Enfin bref, le débat idéologique qui suit le débat de l’homéopathie soulève beaucoup trop d’intox.

C’est le débat qui nous intéresse nous, et peut-être 1% de la population à tout casser. 99% des gens a mes yeux s’en fiche de savoir comment/pourquoi l’homéopathie fonctionne et ce que dis la science là dessus. Plein de gens qui en prennent savent bien que ça a aucun fondement mais ils en prennent quand même. De même c’est très facile avec internet d’avoir un avis éclairé. Si les gens avaient vraiment envie de se faire un avis neutre et rationnel sur le sujet, pourquoi de plus en plus de gens prennent de l’homéopathie alors que c’est de plus en plus facile de se renseigner et qu’ils sont de plus en plus éduqués ?

Je crois que c’est un mythe courant de penser que les gens vont agir de façon rationnel et qu’il "suffit" de les éduquer, de leur donner les informations. Je toutes les raisons du monde de croire que le monde n’a jamais fonctionné ainsi, et qu’il ne fonctionnera jamais comme ça. C’est une fable que les gens éduqués se racontent entre eux depuis l’époque des lumières. Si il y a bien un truc auquel je ne crois plus, c’est ça.

+0 -1

Ce ne sera peut-être pas le cas, mais il me semble que la question mérite à minimum d’être posée. J’ai l’impression que 99% des gens qui sont contre l’homéopathie oublient totalement ce raisonnement, comme si il n’existait pas ou que la réponse était juste évidente à leurs yeux.

Je trouve au contraire que les anti-homéopathiques s’attaquent globalement à ceux qui défendent l’homéopathie comme un vrai remède. Et contrairement à ce que tu crois, beaucoup trop de gens sont convaincus que la médecine disons classique est gangrénée par Big Pharma et cherchent donc des alternatives qui ne sont pas scientifiquement efficaces.

Pas plus tard que la semaine dernière, ma mère a essayé de me convaincre que l’homéopathie était efficace, à base de remboursement partiel par la Sécu, utilisation dans les hôpitaux, etc. Le fait que l’homéopathie est utilisée dans le parcours de soin sans plus de précision que c’est juste un effet placébo encourage les gens à croire que c’est quelque chose de réellement efficace.

Et après les gens vont ressortir le dossier de la mémoire de l’eau sur le sujet et on est reparti pour un énième troll.

Je n’ai personnellement jamais vu un anti-homépathie critiquer un usage conscient de l’homéopathie comme effet placébo par le patient et le praticien. Car c’est le seul effet connu et avéré de la méthode.

De même c’est très facile avec internet d’avoir un avis éclairé.

Et très facile d’avoir aussi une information biaisée et non éclairée (théorie du complot tout ça). Internet présente ces deux facettes. Avant globalement tu t’informais via l’école, les médias et des œuvres en général supervisés comme des livres de vulgarisation. Si ce n’était clairement pas parfait, l’information divulguée était un minimum relu et les idioties assez peu propagées à large audience.

Avec Internet il est très aisé de bien s’informer, mais très aisé de tomber dans la spirale négative en fréquentant uniquement des sites de la même mouvances confortant l’individu dans ses opinions.

Et je constate personnellement que sur certains sujets très polémiques comme l’homéopathie, la vaccination, le nucléaire, tout ça, nous avons un grand combat de vulgarisation et de rationalisation des arguments à faire pour que le débat soit réellement sain.

+3 -0

J’irais même jusqu’à dire que c’est très difficile d’avoir un avis éclairé sur Internet. Il y a tellement de contenu publié par n’importe qui sur n’importe quel sujet que faire le tri entre :

  • ce qui est vrai et simplement factuel,
  • ce qui est vrai mais présenté d’une façon partisane (que ce soit volontaire ou non, et quel que soit le sens du biais),
  • ce qui est vrai dans certaines circonstances,
  • ce qui a été considéré comme vrai mais est obsolète (je chie sur les gens qui ne datent pas leurs articles),
  • ce qui est vrai mais on fait mieux,
  • ce qui est vrai mais sans les précisions suffisantes pour en conclure quoi que ce soit,
  • ce qui est vrai mais mal expliqué,
  • ce qui partiellement vrai et faux,
  • ce qui est faux mais de bonne foi,
  • ce qui est volontairement faux et présenté comme tel,
  • ce qui est volontairement faux mais présenté comme vrai,
  • etc.

avoir des informations fiables est extrêmement difficile. Rien que déterminer dans quelle catégorie se trouve l’information n’est pas évident.

Et là je parle du cas où la personne est de bonne volonté et veut s’informer sur des sources variées et fiables. Or, beaucoup de gens on tendance à rester dans leur bulle d’information, ce qui est assez catastrophique (et naturel, cf la notion de renforcement des opinions préalables), d’autant plus que les réseaux sociaux ont tendance à renforcer cet effet « bulle ».

Je trouve au contraire que les anti-homéopathiques s’attaquent globalement à ceux qui défendent l’homéopathie comme un vrai remède.

Je suis d’accord avec ça, mais ce n’est justement pas le point que je voulais aborder. Pour moi ce point est évident et il n’y a pas grand chose à en dire. Si des gens ont envie de croire que l’homéopathie fonctionne réellement, c’est leur problème. :D

Je n’ai personnellement jamais vu un anti-homépathie critiquer un usage conscient de l’homéopathie comme effet placébo par le patient et le praticien.

Je n’ai jamais dis le contraire. Mais mon point ne porte pas sur l’effet palcebo mais sur le fait d’éviter les effets iatrogènes de la médecine classique. Ce qu’on oublie car c’est un effet indirect/de second ordre. J’ai jamais vu un anti-homéopathie, se réclamant d’une démarche scientifique et sérieuse, m’en parler.

Avant globalement tu t’informais via l’école, les médias et des œuvres en général supervisés comme des livres de vulgarisation. Si ce n’était clairement pas parfait, l’information divulguée était un minimum relu et les idioties assez peu propagées à large audience.

Tout à fait d’accord. Les gens ne devraient s’informer que par des livres à mon sens, ou de l’info filtrée. Les avantages sont bien plus importants que les inconvénients. Le problème a mes yeux est que dans une société individuel et démocratique, chacun s’estime l’égal de l’autre, être à même de juger. Chacun veut se faire sa propre opinion, affirmer son libre arbitre dans le choix de ses croyances et ne pas se les voir imposer par une élite sachante.

Hier je me suis ainsi fait reproché de suivre le consensus de giec sur le réchauffement climatique. Et ainsi de suivre la masse, de refuser la pensée indépendante et à avoir mon propre avis.

Et je constate personnellement que sur certains sujets très polémiques comme l’homéopathie, la vaccination, le nucléaire, tout ça, nous avons un grand combat de vulgarisation et de rationalisation des arguments à faire pour que le débat soit réellement sain.

Je suis d’accord sur le problème, mais je suis pessimiste sur la capacité de la vulgarisation et de la rationalisation des arguments à résoudre ces problèmes…

+0 -0

Si des gens ont envie de croire que l’homéopathie fonctionne réellement, c’est leur problème.

Oui et non.

Car après ces gens, via les élections ou des associations, vont intervenir dans la politique santé du pays, vont créer des débats médiatiques pour défendre leur point de vue, etc. Le tout, sans que cela repose sur quelque chose de tangible.

Tout ceci pose problème. On a le droit d’avoir des opinions divergents, de les publier si on veut. Mais si l’opinion repose sur du vent, il me semble normal et sain d’essayer d’éduquer correctement tous ces individus pour qu’ils évitent de propager des conneries et donc de participer à des prises de positions politiques absurdes.

Nous ne sommes pas dans le domaine du religieux ou de la stricte politique où plusieurs courants, hypothèses, etc. se valent plus ou moins. On parle ici d’un sujet documenté et scientifiquement assez solide à l’encontre de ce que prodigue et pratique ces personnes.

J’ai jamais vu un anti-homéopathie, se réclamant d’une démarche scientifique et sérieuse, m’en parler.

Car pour moi c’est un non sens.

Plutôt que de soutenir ou défendre l’homéopathie pour éviter les dérives de la médecine classique, on devrait se cantonner à corriger les défauts de cette médecine. Qui par ailleurs pourrait évoluer rapidement sans en faire un chantier de plusieurs décennies.

Le problème a mes yeux est que dans une société individuel et démocratique, chacun s’estime l’égal de l’autre, être à même de juger. Chacun veut se faire sa propre opinion, affirmer son libre arbitre dans le choix de ses croyances et ne pas se les voir imposer par une élite sachante.

Je trouve très sain que les gens essayent de prendre du recul par rapport à du contenu filtré ou officiel.

Le soucis est comme souvent dans le dosage. En relativisant un peu trop les informations et leur source, on met sur un même plan des contenus élaborés par des gens à la pointe du domaine avec ceux qui ont eu juste une pensée dans leur canapé.

Car il y a aussi des biais dans la science à différent niveau, faut en avoir conscience pour justement mieux l’utiliser. D’ailleurs certaines associations reprennent un peu trop facilement les études scientifiques allant dans leur sens en oubliant de le confronter avec le reste de la littérature tout en omettant les nombreux biais que peuvent contenir la dite étude.

Hier je me suis ainsi fait reproché de suivre le consensus de giec sur le réchauffement climatique. Et ainsi de suivre la masse, de refuser la pensée indépendante et à avoir mon propre avis.

Je constate que les gens qui émettent ce genre de critique sont souvent dans une mouvance idéologique qui rejette la politique, la science, etc. Tout doit être façonné selon leur intuition. Et ils sont rarement formés sur les sujets qu’ils remettent en cause.

Car bon, on peut sans doute critiquer des choses dans le rapport du GIEC par exemple. Mais balayer ce rapport d’un revers de la main alors que c’est écrit par une belle brochette de scientifiques dans des sujets pointus et très différents, il faut se lever tôt pour remettre en cause ne serait-ce qu’une partie du travail abattu.

Je suis d’accord sur le problème, mais je suis pessimiste sur la capacité de la vulgarisation et de la rationalisation des arguments à résoudre ces problèmes…

Je ne pense pas que cela soit impossible d’obtenir de gros résultats. Cela implique évidemment un certain travail, de la part des médias, des politiques, des scientifiques et même de la population. Mais cela a déjà été fait par le passé, on peut quand même assez facilement soutenir que les connaissances moyennes de la population a fortement progressé de 2 siècles. Et je suis sûr que bon nombre de l’élite du XVIIIe pensaient un tel résultat impossible.

+2 -0

Plutôt que de soutenir ou défendre l’homéopathie pour éviter les dérives de la médecine classique, on devrait se cantonner à corriger les défauts de cette médecine.

Qu’on soit clair, je ne soutiens pas l’homéopathie. Je pense que c’est du bullshit et que les gens qui défendent cette pratique en la disant efficace sont au minimum des charlatans. Pour rester gentil, disons que ces gens là me laissent au mieux perplexe. :D

Mon but est juste de dire que (1) actuellement cette mauvaise discipline à peut être des effets positifs indirects et donc que (2) il faut en tenir compte pour la combattre. Et (3) de pousser les gens à s’interroger sur les effets de second ordre. Peut-être que les effets que j’évoque sont en réalité très faibles. Mais il me semble qu’une démarche sérieuse mérite a minima de penser à leur existence, ce qui me semble être très rarement le cas.

les connaissances moyennes de la population a fortement progressé de 2 siècles. Et je suis sûr que bon nombre de l’élite du XVIIIe pensaient un tel résultat impossible.

Mais est-ce vraiment par pédagogie et arguments rationnels ? Pour prendre un exemple pas trop mal connu ici, regarde le nombre de gens qui pensent que Gallilé est un héros contre l’obscurantisme de l’Eglise. Parmi les gens qui croient que la terre tourne autour du soleil, combien penseraient le contraire si on le leur avait enseigné depuis petit ? Si tu dis a des gens que la terre est au centre de l’univers, combien savent que sans lunette c’est le modèle le plus compatible avec les observations qu’on peut faire, ce qui explique qu’il a été en vigueur si longtemps ? Et qu’il a fallu la lunette astronomique et Kepler je crois pour avoir les observations permettant de trancher entre les deux modèles.

Les gens soutiennent tous le modèle hélio-centrique de nos jours. Mais ce n’est pas par une réflexion profonde sur le sujet ou un examen neutre et raisonnable des deux modèles, confrontés aux faits. C’est simplement car on leur a appris à y croire depuis tout petit comme à une évidence. Les gens croient en ce modèle "bêtement" exactement comme ils ont cru à l’ancien modèle.

Pour moi c’est là que réside l’illusion "scientiste". Croire qu’on l’on va apprendre aux gens a avoir une opinion sérieuse, à trancher entre deux etc. Alors qu’en réalité on ne fait que leur mettre les "bonnes" croyances dans la tête, et essayer de rependre ces croyances. Les gens ne sont pas plus intelligents qu’avant. Ils ont juste des croyances différentes, qui semblent plus "vraies".

Je ne crois pas qu’on éradiquera l’homéopathie par l’appel la rationalité des gens, mais simplement par un processus de changement lent, qui implémentera la croyance que cette pratique est ancienne, pas efficace, et que les nouveaux procédés sont mieux. Personne ne saura argumenter sérieusement sur ce point, mais les gens suivront la nouvelle norme. Et on appellera ça "un progrès". ;)

+0 -0

Les gens soutiennent tous le modèle hélio-centrique de nos jours. Mais ce n’est pas par une réflexion profonde sur le sujet ou un examen neutre et raisonnable des deux modèles, confrontés aux faits. C’est simplement car on leur a appris à y croire depuis tout petit comme à une évidence. Les gens croient en ce modèle "bêtement" exactement comme ils ont cru à l’ancien modèle.

Oui et non. Déjà, même si c’est incomplet, les enseignants et professeurs ne font pas que d’énoncer des faits. L’histoire et les techniques sont aussi enseignées. Ce qui justifie ou pose les bases de la démonstration des faits énoncés.

Le cas de l’héliocentrisme est d’ailleurs bancal. À l’époque de Galilée, l’étendue des connaissances et des capacités techniques étaient minces. Aujourd’hui on pourrait montrer l’héliocentrisme de plein de façons différentes via l’observation sur Terre à la lunette, dans l’espace par les satellites ou par le calcul de la gravitation, etc. Il est donc naturel qu’à cette époque le consensus prenne du temps. D’autant que l’Église qui avait un grand pouvoir et détenait l’accès à l’essentiel des connaissances de l’époque a par idéologie condamné ces connaissances qui remettaient en cause son pouvoir (car certains écrits devenaient factuellement faux).

Personnellement je ne cherche pas à ce que chaque citoyen ait redémontré tout le travail des siècles derniers pour valider les connaissances. Ce serait un travail assez pénible et je pense peu efficace.

Le but est plutôt d’énoncer les faits quand ils sont solidement démontrés ou avérés. Je n’ai pas besoin d’ouvrir un corps humain moi même pour apprendre la disposition des organes, on peut supposer que la littérature existante sur le sujet est assez vaste et le consensus assez clair pour faire confiance. Et si tu veux des preuves, l’imagerie médicale est là encore assez riche pour te montrer ce que tu souhaites vérifier.

C’est pour cela que globalement les vraies démonstrations et remises en question du cours arrivent plutôt en milieu universitaire. Le contenu élémentaire est suffisamment fiable avec assez de ressources pour que l’élève puisse retrouver par lui même la connaissance en question.

Bref, il y a eu une évolution pour les gens. Certes ils croient au lieu de savoir pour certains sujets, même élémentaires. Mais ces croyances sont étayées, démontrées, documentées. Donc il est possible de vérifier tout cela sans partir de rien. On est loin des croyances d’un autre temps où tout était supervisé apr une autorité religieuse qui n’hésitait pas à mentir pour maintenir sa position politique.

+2 -0

Trois éléments qui semblent absent :

  • Boiron fait partie de BigPharmaTM donc pour une lutte contre BigPharmaTM c’est raté :soleil:

  • Vu le prix exorbitant au kilo de sucre, si on rembourse on devrait à minima produire des génériques (ça serait pas bien dur :D )

  • tout ce qu’on rembourse en homéopathie c’est de l’argent de nos cotisations en moins pour d’autres choses…

Ah, et une phrase célèbre : "Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez donc l’ignorance." Victor Hugo ; si elle n’a pas d’autorité en soi, elle donne à réfléchir…

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Qui ici n’a jamais pris d’arnica quand il était petit ? Source: Demandred

A mon avis c’est parce que c’est idéologique et c’est bien le problème de la rationalisation de la pensée. Ils pensent que l’homéopathie est une science et qu’elle va totalement dans le sens de la "nature". Qu’on y trouve que des plante (mdr) et que parce que ce sont des plantes c’est forcément mieux (mdr).

Blackline

J’aimerais rebondir là-dessus parce que je trouve la confusion malheureusement assez fréquente : ça c’est de la phytothérapie, pas de l’homéopathie et cela n’a rien à voir. La première propose de soigner des maux par l’utilisation de plante (que cela soit en infusion, cataplasme, décoction, huile essentielle ou autre) et l’autre propose « de soigner un patient en diluant très fortement des substances qui, si elles étaient concentrées, provoqueraient des symptômes similaires à ceux qu’il rencontre » (cf. Wikipédia).

L’efficacité de certains principes actifs contenus dans plusieurs plantes est, elle, démontrée et sont des médicaments. La même prudence doit d’ailleurs être appliquée lorsque l’on consomme une plante médicinale (ou un médicament à base de plantes médicinales) que lorsque l’on prend un médicament « classique » : il y a des effets secondaires et des risques suivant la personne qui l’emploie et son traitement actuel (boire une infusion qui augmente la tension artérielle quand on fait de l’hypertension, c’est pas une super idée).

La phytothérapie convient très bien comme traitement de première ligne pour les « maux du quotidien » ou comme bequille sur laquelle s’appuyer pour diminuer la pénibilité de certains effets secondaires (en accord avec le médecin prescripteur, évidemment, pour éviter de mauvaises intéractions).

+1 -0

J’ajoute que beaucoup de médicaments modernes ne sont autre que des bases de phytothérapie, mais améliorées : on avait une plante qui fonctionnait, on en a extrait le principe actif, on l’a purifié (ce qui permet d’éliminer certains effets secondaires), on l’a dosé, on l’a parfois amélioré, et on le fournit sous forme pratique et surtout à des doses constantes (les plantes contiennent des doses aléatoires, tout ceux qui ont essayé de cuisiner avec des piments frais s’en sont rendus compte). L’Aspirine, qui vient du saule en est sans doute l’exemple le plus connu.

L’aspirine ne vient pas directement du Saule, son précurseur oui. @spacefox Mais j’suis pas du tout contre les plantes. Loin de là…

Attention @Taurre quand je dis :

Ils pensent que l’homéopathie est une science et qu’elle va totalement dans le sens de la "nature". Qu’on y trouve que des plante (mdr) et que parce que ce sont des plantes c’est forcément mieux (mdr).

Je parle bien de personnes qui pensent à tort que l’homéopathie est ainsi faite. La naturopathie ou la phytothérapie (avec la branche de l’aromatotherapie) restent tout de même discuté dans certains cas. Bien qu’en soit, les origines soient végétales et que les plantes soient bel et bien des usines à molécules complexes et bien souvent utiles.

EDIT : j’vais continué parce que j’suis chaud finalement :p

Donc en chimie effectivement on s’inspire de molécule du vivant pour soit les resynthétisé (algues marines à des dizaines de mètres sous l’eau c’est re-lou à récupérer, pour 10 mg d’un composé de recherche.) donc on la fabrique. On essaye aussi des fois de créer des voies de synthèse très générique pour ensuite pouvoir faire subir n’importe quel pharmacomodulation à la molécule à n’importe quelle étape. Bref on les utilises bien ces plantes.

Mais des fois les molécules des plantes ne suffise pas à être utile. Je m’explique : l’hormone du bonheur c’est la sérotonine (grossièrement), il y en a dans la banane. Certains naturopathe dirait : mangez des bananes pour être heureux. Ou comme on m’as déjà dit un jour, une tomate crues à peine lavé, sans la coupé, ça préviens du cancer.

C’est bien mignon, mais une fois dans l’estomac la sérotonine par exemple est détruite (si mes souvenirs sont bons) donc elle n’atteindra jamais le cerveau. Pareil pour les anti-oxydant de la tomate ou du poivron. Ils auront déjà été oxydés dans l’estomac ou par d’autres agents de l’organisme, avant d’arrivé sur un site sensible aux mutations.

Donc ce n’est pas parce que les plantes fabriquent la bonnes molécule, que grignoter cette dernière est stricto sensu une valeur sûre.


Mais on s’égare. Le biomimétisme dans la chimie organique, c’est la base. Et quand une plante sait mieux faire que nous (la morphine) on ne s’embête pas à la produire nous même. Mon questionnement était surtout que les gens ne connaissaient justement pas les tenants et aboutissant de l’homéopathie. Ce que je raillais c’était justement ce stupide amalgame 'l’homéopathie sont des plantes’ et des jeunes filles en DUT chimie m’ont sortie ce genre d’ânerie. Alors qu’on sait bien que déjà :

  • C’est du sucre donc parler d’autre chose… faut quand même avoir des gonades colossales
  • L’oscillococcinum qui à lui seul mériterais un article, se base sur du foie de canard de barbarie.
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Merci pour ce billet.

Qu’on soit clair, je ne soutiens pas l’homéopathie. Je pense que c’est du bullshit et que les gens qui défendent cette pratique en la disant efficace sont au minimum des charlatans.

Demandred

C’est justement ce genre de réaction que je ne comprends pas de la part des "anti homéopathie". Être efficace, c’est améliorer les problèmes de santé de ceux qui en prennent. Alors que ce soit une réalité scientifique ou bien un pur effet placebo, quelle importance ? Chez certaines personnes ça ne fonctionne pas, mais d’autres constatent bien des effets positifs, alors même si c’est du "bullshit" on s’en fout ! L’efficacité est bien là pour ces personnes, tant mieux pour elles.

Ce raisonnement est d’ailleurs valable pour d’autres médecines alternatives. Du moment que ça peut aider certains, même de façon irrationnelle, je ne vois pas en quoi ça dérange les autres.

+2 -1

C’est justement ce genre de réaction que je ne comprends pas de la part des "anti homéopathie".

On peut être un charlatan, mais un charlatan utile malgré soi. Mais un charlatan quand même. :p

Du moment que ça peut aider certains, même de façon irrationnelle, je ne vois pas en quoi ça dérange les autres.

Le problème est surtout philosophique/éthique : est-il juste moralement de dire aux gens qu’un traitement à une réelle efficacité et mécanisme de cause à effet alors que tout porte à croire que ce n’est pas le cas ? Peut-on soigner les gens "contre leur grès" ?

Je me rapproche de plus en plus de la philosophie suivante : les croyances et superstitions sont souvent utiles à une majorité des gens, si elles restent dans un cadre relativement limité. J’y suis opposé à l’échelle individuelle (vive la rationalité et tout le tralala), mais a l’échelle globale si ces systèmes fonctionnent alors c’est pas si mal.

+2 -0

Être efficace, c’est améliorer les problèmes de santé de ceux qui en prennent. Alors que ce soit une réalité scientifique ou bien un pur effet placebo, quelle importance ?

en fait ce qu’il faut comprendre c’est que si c’est "effet placebo" c’est uqe ce n’est pas l’homéopathie qui fonctionne mais le contexte.

Une petite expérience personnelle que tu peux faire la prochaine fois que tu auras un peu mal au crâne : prend un paracétamol, mais pas dans le même conditionnement que celui dont tu as l’habitude (genre un cachet dragéifié au lieu d’un effervescent (ou l’inverse quoi)). Le cachet devrait faire effet au bout d’une demie heure, trois quarts d’heure.

Alors que quand tu prends dans le conditionnement habituel, genre en 5 minutes c’est ok.

Bah en fait c’est parce que dans le premier cas, tu as juste attendu que ça soit le paracétamol qui fasse effet, ton corps ne sachant pas réagir au contexte "prendre un cachet dont je n’ai pas l’habitude". Dans le second cas, les effets contextuels aka placebo marcheront super rapidement et tu verras la douleur baisser. Mais ce n’est pas le paracetamol qui te soulage aussi rapidement, lui il continue de le faire au bout de 30/45min.

Bah avec l’homéopathie, on te dit "eh regarde ça a un effet" sauf que si tu donnes de l’homéopathie ou un truc neutre c’est pareil : l’homéopathie ne fait rien. C’est le contexte qui fait le mieux être ici.

@Blackline oui, l’acide acétylsalicylique est passé par la case « on l’a parfois amélioré » :p

@PG06 la majorité du mouvement anti-homéopathie et anti-« médecines »-alternatives (et à commencer par ceux qui ont lancé le mouvement fakemed) ne sont pas contre ces traitement en tant que tels. Ils sont contre le fait qu’on les présente comme de la science, contre le fait qu’on les rembourse uniquement sur des bases d’exception, et veulent surtout éviter les drames qui y sont liés par refus de la médecine « normale ». En fait, beaucoup sont d’accord pour dire que si ça fait du bien à des gens, tant mieux pour eux, tant que ça vient en complément et n’empêche pas de se soigner.

Ah, et si l’auteur de ce billet parlait d’évaluer les effets iatrogènes de la médecine classique, on pourrait aussi évaluer les effets iatrogènes des médecines alternatives.

PS :

Le problème est surtout philosophique/éthique : est-il juste moralement de dire aux gens qu’un traitement à une réelle efficacité et mécanisme de cause à effet alors que tout porte à croire que ce n’est pas le cas ? Peut-on soigner les gens "contre leur grès" ?

En fait, on en a pas besoin. Les études faites sur le sujet montrent que l’effet placebo fonctionne même si on sait que c’est un effet placebo. Donc, rien n’empêcherait de donner des placebo en expliquant aux patients que le médicament lui-même n’a pas d’effet actif.

PPS : allez, une anecdote personnelle donc sans valeur : il y a quelques années, j’étais chef scout. Pour les petits bobos genre « je me sens pas bien, j’ai vaguement mal à la tête », on avait un médicament redoutablement efficace : le Fèkdal™. Un médicament, me diriez-vous ? Et vous aviez le droit de filer ça aux gamins ? En théorie non, parce qu’on avait le droit de rien leur donner à moins qu’ils n’aient eux-même l’ordonnance, pas même du paracetamol. Mais le Fèkdal™, oui. Parce que c’est juste un verre de sirop, si possible un mélange bien horrible, avec du sel, pour que ça ne soit pas bon1. Les mioches le savent, on le prépare devant eux. Il n’empêche que c’est très efficace – et évidemment si c’est trop grave, on va voir un médecin…


  1. Juste pour éviter qu’ils prétendent être pas bien pour avoir une boisson qu’ils aiment.

Sujets chauds, voir bouillant.

Dire que l’homéopathie n’a pas d’effet iatrogène est partiellement faux. L’homéopathie comme d’autre medecine non basés sur les preuves (je n’oserai pas dire prescrite et exercé par des charlatans) ont des effets négatifs. Les principaux sont défiance envers les médecine conventionnelles et retards de diagnostics. Cela peut avoir des effets désartreux sur la santé des patients, par exemple celui du patient ayant un cancer de grade 1, qui décide de la soigner à l’homéopathie et qui revient à l’Hopital avec un cancer de grade 4… Dire que les médecines parrallèle (qu’est ce que je deteste ce mot, il est trompeur et participe à la désinformation) est sans danger est une abération.

Au niveau de l’éthique maintenant, le code de déontologie médicale (article 39) exige que l’activité du praticien soit basé sur les preuves (EBM), et soit conforme aux données actuelles de la science. Je ne pense pas que l’homéopathie rentre dans les règles… De plus je ne relève pas les cas où il faut mentir aux patients… Le rôle du médecin n’est pas de faire espérer la patient, mais de le soigner au vue des capacités actuelles de la science.

Au niveau de BigPharma, on oublie souvent que Boiron en fait partie lui aussi. Boiron se fait des couilles en or en vendant du sucres, en mentant allégrement et sans remords aux patients… Dire que l’homéopathie ne supporte pas BigPharma est donc aussi complétement faux.

Ce raisonnement est d’ailleurs valable pour d’autres médecines alternatives. Du moment que ça peut aider certains, même de façon irrationnelle, je ne vois pas en quoi ça dérange les autres.

PG06

@PG06 Bah si, tu peux avoir des abandons de traitement, parce que entre prendre des médicaments avec des effets secondaires, pas l’droit de prendre la voiture etc. et prendre un bonbon au sucre, tu choisiras le sucre par facilité. Et entraînant ainsi un retard de diagnostique ou de traitement.

Bon et l’idée "ça ne regarde qu’eux ?" pourquoi pas, mais lorsqu’il s’agit d’un problème environnemental, ainsi plusieurs personnes sont touché ? Ou bien s’il s’agit de la mère d’un enfant, persuadé du bien fondé de ses actions ? Ou encore acupuncture dans les cliniques vétérinaires ? (cf : au cœur des refuges).

Il n’est que très rare que les agissements des gens, n’affectent que les gens qu’il le choisisse.

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La sur-prescription d’antibiotiques depuis des années continue au développement des résistances antibiotiques, qui sont un danger négligé mais probablement très sérieux pour les décennies/siècles à venir.

Tu as des sources à ce sujet ? Parce que j’ai quand même l’impression que les animaux d’élevage (intensif) sont vachement plus nombreux que nous et eux sont sous antibiotiques systématiquement alors que nous c’est relativement peu fréquent sur toute une vie. Donc j’aurais tendance à penser que la surprescription d’antibiotiques chez les humains joue un rôle assez marginal dans le développement de résistances, non ?

J’étais passé à côté de ce billet :D , je ne vais pas revenir sur ce qu’on dit les gens, seulement répondre à @Guigz12. L’élevage présente un vrai risque en terme de résistance aux antibiotiques (c’est entre autre pour ça que l’utilisation d’antibiotique pour favoriser la prise de poids des animaux est interdite en Europe). L’avantage, c’est que la transmission est moins facile que d’humain à humain. Mais les sur-prescriptions d’antibiotiques chez les humains joue un rôle sur les résistances. Les proportions restent, à ma connaissance, inconnues.

Je recommande à ce sujet le numéro 325 de Science et pseudo-sciences (juillet-septembre), qui a consacré un dossier d’une cinquantaine de page sur le sujet.

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