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Traitement « journalistique » de l'information en France : un exemple

Et le résultat n'est pas glorieux…

Ce matin (heure de France métropolitaine) sont apparus divers titres sur des journaux francophones :

  • « Nouvelle-Calédonie : alerte au tsunami après un violent séisme »,
  • « Nouvelle-Calédonie: alerte au tsunami après un séisme »,
  • « Alerte au tsunami après un puissant séisme au large de la Nouvelle-Calédonie »,
  • etc.

(Je ne mets volontairement pas les liens vers les journaux concernés)

Comme j’ai de la famille là-bas qui habite en bord de mer, je m’inquiète, et me dis que je vais lire les journaux locaux pour une information plus fiable. J’ai donc :

En plus de la différence dans le côté anxiogène du traitement, on apprends en lisant les articles locaux qu’il n’y a pas d’alerte au Tsunami, seulement une incitation à la vigilance en bord de mer. Parce que visiblement tous les journaux français se sont contentés de reprendre cette dépêche de l’AFP.

Ce qui implique quand même qu’en France on a un problème d’information et de journalisme tel que même se contenter de lire les dépêches de l’AFP brutes ne suffisent plus pour avoir un information fiable sur des faits objectifs et facilement vérifiables.

Je vous laisse imaginer ce qu’il en est quand on parle de sujets complexes, d’analyses ou d’éléments subjectifs…


PS : commentaire de la famille en question :

😆 on savait pour le séisme mais pas pour le terrible tsunami !



51 commentaires

Je vous laisse imaginer ce qu’il en est quand on parle de sujets complexes, d’analyses ou d’éléments subjectifs…

Bah c’est une catastrophe, comme pour la plupart des sujets traités. Comme tu peux le souligner dans ton billet (en parlant de "côté anxiogène"), j’ai réduit les journaux (IRL comme ceux que tu peux trouver sur le net) à de simples diffuseurs de stress concentré.

Je trouve ça aberrant que l’on puisse piétiner la déontologie à ce point.

+4 -0

/o\

J’ai regardé vite fait où était l’épicentre du seisme, et il n’est ni loin ni proche il me semble. 7.1 c’est déjà beaucoup ! J’espère que toute famille va bien et que les dégâts restent gérables.

7.1 c’est déjà énorme, des écoles doivent être fissurées, les bâtiments sans protection sismique doivent appartenir au passé ; il n’y avait clairement pas besoin d’une fausse alerte tsunami pour faire monter le stress !

Le rayon de dégât du séisme semble être 100km. Et l’épicentre est à plus de 200km, plus qu’à prier pour que ce soit la dernière secousse.

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Je ne sais pas si c’est un message sérieux @ache ?

Dans le doute et pour que ce soit bien clair (sait-on jamais), l’épicentre est à près de 300 km de Nouméa et à 220 km des habitations les plus proches. Je ne suis même pas sûr qu’il ait été ressenti plus que ça, et il n’est fait mention d’aucun dégât.

PS : les cartes de la région, quand on a pas l’habitude de l’échelle, ça surprend. La grande île de Nouvelle Calédonie est grande comme deux fois la Corse, la plus grande des îles Loyauté (celles à l’Est) est un peu plus grande que la Martinique.

Dans ma ville j’avais souscris à un service d’envoi de SMS pour prévenir de l’Etat de la mer, je recevais un SMS en cas de vague importance. Tu sais s’il y a un service de référence dans ce domaine ? Je serais curieux de voir leur conseil, sur internet je n’ai rien trouvé.

J’ai déjà était interviewé deux fois pour un journal et une fois le journal a décris une situation où j’ai été impliqué, et ils ont légèrement déformé mes propos ou la situation pour la rendre plus romancière, plus rien ne m’étonne. :lol:

Dans le doute et pour que ce soit bien clair (sait-on jamais), l’épicentre est à près de 300 km de Nouméa et à 220 km des habitations les plus proches. Je ne suis même pas sûr qu’il ait été ressenti plus que ça, et il n’est fait mention d’aucun dégât.

PS : les cartes de la région, quand on a pas l’habitude de l’échelle, ça surprend. La grande île de Nouvelle Calédonie est grande comme deux fois la Corse, la plus grande des îles Loyauté (celles à l’Est) est un peu plus grande que la Martinique.

SpaceFox

Merci, non non, j’ai vraiment paniqué ^^"
Même s’il y a une seconde secousse, à cette distance elle ne sera que peu ressentie.

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Je pense que tout dépend ce qu’on appelle "alerte tsunami". D’aprés les articles que tu ne cites pas et la dépeche AFP, il y a bien une vague entre 50cm et 1m qui serait attendu. Peut-être que c’est considéré comme un minimum tsunami non ?

Les titres des articles font un peu peur, mais quand on lit le contenu (j’ai lu celui du Point), je ne vois rien d’alarmant moi.

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J’ai déjà remarqué ce genre de choses également et je me demande s’ils ne font pas exprès de faire du sensationnalisme pour vendre/être lus plus…

Il y a les informations fausses qui sont un problème et les décalages entre les titres alarmistes et le contenu des articles qui ne l’est finalement pas tant que ça qui est également un autre problème. Après, à titre personnel, je lis souvent les journaux sur application mobile, ça vient peut-être de ce modèle.

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J’ai déjà remarqué ce genre de choses également et je me demande s’ils ne font pas exprès de faire du sensationnalisme pour vendre/être lus plus…

Ekron

Bien évidemment, il faut des infos qui se vendent. On ne peux pas uniquement blâmer les journalistes. Ils ont peu de temps pour ramener des informations qui se vendent bien, sinon ils ne sont pas rentable. Forcément la qualité en prend un coup.

Je pense que tout dépend ce qu’on appelle "alerte tsunami". D’aprés les articles que tu ne cites pas et la dépeche AFP, il y a bien une vague entre 50cm et 1m qui serait attendu. Peut-être que c’est considéré comme un minimum tsunami non ?

Demandred

Non, une alerte tsunami c’est une procédure spécifique, cf ici. Qui n’a pas été déclenchée. Donc l’information est fausse.

Les titres des articles font un peu peur, mais quand on lit le contenu (j’ai lu celui du Point), je ne vois rien d’alarmant moi.

Demandred

Et

Bien évidemment, il faut des infos qui se vendent. On ne peux pas uniquement blâmer les journalistes. Ils ont peu de temps pour ramener des informations qui se vendent bien, sinon ils ne sont pas rentable. Forcément la qualité en prend un coup.

Ryx

Non ! Tous ces articles faux, tous ces titres mensongers sont contraires à la Charte d’éthique professionnelle des journalistes et en particulier à ses paragraphes 4 et 5 ! Surtout quand comme ici la vérification m’a pris littéralement deux minutes.

De mon point de vue (et selon cette charte) les gens qui pondent ce genre de conneries devraient se voir retirer leur carte de presse ; et ceux qui les éditent (et poussent au titre putassier) se faire retirer les millions d’euros d’aide publique.

Non, une alerte tsunami c’est une procédure spécifique, cf ici. Qui n’a pas été déclenchée. Donc l’information est fausse.

Je comprends bien que tu vois la chose ainsi. Mais peut-être que les journalistes ne pensent à mal en parlant d’alerte tsunami car le centre d’étude à prévu une potentielle vague jusqu’a 1m. Ce n’est pas une alerte tsunami au sens formel, mais ça peut en être une dans un sens plus large et plus courant non ? C’est plus facile de titrer "alerte tsunami" que "une petite vague de 1m est potentiellement annoncée".

Si on regarde le message emis par le centre météo on lit : "Ptwc Tsunami Threat", ce qui est bien une menace de (petit) tsunami non ?

Dans ce cas là il y a juste une imprécision de langage et une formulation pratique, qui parle aux gens, pas forcement de volonté de mensonge ou d’erreur. La formulation correcte aurait sans doute été "menace de (petit) tsunami" plutôt que "alerte tsunami", on sera probablement d’accord là dessus. Cela aurait éviter l’ambiguïté avec la formule "alerte tsunami", qui devrait désigner une procédure spécifique.

De mon point de vue (et selon cette charte) les gens qui pondent ce genre de conneries devraient se voir retirer leur carte de presse ; et ceux qui les éditent (et poussent au titre putassier) se faire retirer les millions d’euros d’aide publique.

On devrait alors supprimer 90% des journaux et virer 90% des journalistes. C’est rigolo de voir le nombre de gens qui croient en un journalisme de qualité, avec un respect des chartres, etc. Je n’y crois absolument pas pour deux raisons :

  • Les journalistes ne sont pas formés à être compétent en quoi que ce soit. Comment pouvoir transmettre correctement une information sur des sujets que tu ne maitrises que très très grossièrement ? Dans mon domaine je vois une grosse différence entre des journalistes US reconnus, qui ont au moins un bachelor/master voir PhD en économie, et les journalistes français qui sont 3% a avoir un diplôme en économie. Forcement, ils y a peu de chances qu’ils disent des choses intéressantes, ce n’est pas de leur faute.
  • Le système pousse au putaclic. Les biais comportementaux des gens font que obligatoirement un titre provocateur va faire plus de vues, donc plus de pub affichées. Hier j’ai lu un article "scientifique" titré "nos ancêtres sont tous arabes" d’un grand titre français. Tout ça pour dire que le trajet de sortie d’Afrique de l’Homme il y a quelques millions d’années ce serait fait en passant par l’actuel arabie saoudite. La presse est en trop mauvaise posture pour cracher sur ces ressources additionnelles. Plus tu es "dans la merde", plus tu acceptes des trucs pour survivre que t’accepterai pas autrement.

Ca serait pas très humain de reprocher aux journalistes la façon dont ils se comportent vu les conditions du système. Ils font de leur mieux. De façon plus formelle, Bourdieu décrivait très bien ce processus dans son magnifique ouvrage "De la Télévision".

Bref, blame the game, not the players comme on dit. :)


A titre personnel, je suis pour la suppression de toutes les subventions à la presse, qu’elle dise des trucs intéressants ou non.

+1 -7

C’est mignon d’aller chercher des informations qui vont dans ton sens, c’est mieux de les lire jusqu’au bout (un clic pour lire le message en question) :

** NOTICE ** NOTICE ** NOTICE ** NOTICE ** NOTICE ***

THIS MESSAGE IS ISSUED FOR INFORMATION ONLY IN SUPPORT OF THE UNESCO/IOC PACIFIC TSUNAMI WARNING AND MITIGATION SYSTEM AND IS MEANT FOR NATIONAL AUTHORITIES IN EACH COUNTRY OF THAT SYSTEM.

NATIONAL AUTHORITIES WILL DETERMINE THE APPROPRIATE LEVEL OF ALERT FOR EACH COUNTRY AND MAY ISSUE ADDITIONAL OR MORE REFINED INFORMATION.

** NOTICE ** NOTICE ** NOTICE ** NOTICE ** NOTICE ***`

Je ne sais même pas pourquoi tu tentes de sauver les meubles en cherchant à justifier une « imprécision de langage » alors que tu as deux exemples de titres parfaitement valides en l’exemple des titres des médias calédoniens, donnés dans le billet.

Quant au reste :

  • S’il faut dégager 90% du journalisme actuel pour avoir dis infos correctes, ça me va.
  • Soyons sérieux deux minutes : des tas de sujets ne nécessitent pas de maîtriser quoi que ce soit pour relayer une info vraie et honnête. Le sujet du billet, pour commencer.
  • On a d’excellents journalistes spécialisés freelance qui galèrent à trouver du boulot.
  • PS : et ma critique visait évidemment toute la chaîne, en particulier les éditeurs qui exigent n’importe quoi des journalistes.
  • PPS : Niveau d’études ≠ capacité à vulgariser (ce qu’on attend d’un journaliste)

On devrait alors supprimer 90% des journaux et virer 90% des journalistes.

Et pourquoi pas ? Si demain tous les médecins prescrivent uniquement de l’homéopathie pour tout et n’importe quoi. Tu voudrais les garder ? Si tous les avocats font des menaces violant le code déontologique à l’adversaire, tu voudrais les garder ? Si tous les flics tabassent les citoyens sans raison, tu voudrais les garder ? Si tous les architectes civils faisaient de belles structures mais absolument pas fiables, tu voudrais les garder ?

La liste est extensible à l’infini. Mais conserver des incompétents voire des éléments dangereux en place, non.

Les journalistes ne sont pas formés à être compétent en quoi que ce soit. Comment pouvoir transmettre correctement une information sur des sujets que tu ne maitrises que très très grossièrement ? Dans mon domaine je vois une grosse différence entre des journalistes US reconnus, qui ont au moins un bachelor/master voir PhD en économie, et les journalistes français qui sont 3% a avoir un diplôme en économie. Forcement, ils y a peu de chances qu’ils disent des choses intéressantes, ce n’est pas de leur faute.

Mouais.

Pas besoin d’être un expert pour savoir communiquer une information. Cela aide, mais pas que. Il faut surtout être débrouillard, vouloir chercher, et en général avec le temps tu te spécialises. Je ne suis pas un expert de tas de domaines, et je peux malgré tout constater que des journalistes commettent des fautes grossières de base dans ces dits domaines. Car j’ai de la curiosité et avec le temps j’ai aussi des connaissances même si je ne suis pas un expert du sujet. Je ne serais pas capable d’écrire des bouquins ou des cours sur ces sujets, mais bien assez pour traiter de manière rapide et succinct le sujet. C’est quand même pas tous les jours que tu lis dans la presse des sujets hyper techniques nécessitant expertise.

Le système pousse au putaclic. Les biais comportementaux des gens font que obligatoirement un titre provocateur va faire plus de vues, donc plus de pub affichées

Oui mais non. Ce qui est bien avec l’Homme et les sciences sociales, c’est qu’on peut déceler nos défauts de comportements pour les corriger. Sinon à quoi cela sert d’étude le sujet si c’est pour ne pas corriger les défauts qu’on y trouve ?

On sait bien aussi que l’être humain a toujours envie d’avoir plus pour moins cher et sans effort. Est-ce que cela doit être un prétexte pour ne pas payer ses impôts ? Pour polluer plus car polluer coûte moins cher que l’alternative. Est-ce que cela justifie qu’on autorise quelqu’un de vendre ses organes pour avoir de l’argent facile ? Est-ce que cela doit rendre la corruption acceptable ?

Bah non, car oui l’Homme a des biais et à cause de cela il est tenté de faire des mauvais choix pour l’environnement, l’éthique ou la société en générale. C’est tout l’intérêt d’avoir des lois, l’État ou des règles déontologiques pour limiter ces dérives et essayer de faire le bon choix pour tous.

Car fournir de l’information de mauvaise qualité,ça n’est un bon choix pour personne. Ça apporte quoi aux gens de positifs ? Rien. À l’inverse la liste des effets pervers est longue :

  • Entretient la paresse intellectuelle ;
  • Manipule l’opinion des gens ;
  • Influe les décisions politiques dans le mauvais sens (quand la presse couvre des faits divers comme des dossiers d’État, cela pousse les politiques à prendre des décisions stupides) ;
  • Ne permet pas d’apprendre de la connaissance car les faits sont biaisés, faux ou mal expliqués ;
  • Ne permet pas de faire de l’investigation ou des prises de position courageuses ;
  • Mélangent publicité et informations de qualité ;
  • Etc.

En gros, tout le contraire de ce que devrait faire un journaliste.

Ca serait pas très humain de reprocher aux journalistes la façon dont ils se comportent vu les conditions du système.

Ils s’y complaisent dedans. S’ils avaient vraiment de l’éthique, ils partiraient fonder leur structure pour essayer de respecter leurs engagements. Personnellement je ne resterais pas dans une boîte qui me demande d’aller à l’encontre des bonnes pratiques de mon métier. Et qui ne soit pas au service de mon client. Le client du journaliste ce sont les lecteurs. Et leur but est de les informer, pas de les divertir ou de dresser un monde imaginaire.

+3 -0

C’est mignon d’aller chercher des informations qui vont dans ton sens, c’est mieux de les lire jusqu’au bout

On me dit souvent que je suis mignon. :)

Je vais reprendre en détail !

  • Le journaliste de l’AFP voit "tsunami altert" émit par le centre météo US. Il veut transcrire l’information.

  • Le terme qui lui vient en français immédiatement est l’expression "alerte au tsunami". Il écrit son article. Il ne parle a AUCUN MOMENT d’une procédure par les autorités françaises ou autre, mais juste des prévision du centre météo. Sans penser une seconde à la confusion possible avec la procédure officielle désignée sous un nom proche.

  • La dépêche est reprise partout, avec parfois la transcription de "alterne au tsunami" en "alerte tsunami", qui peut prêter encore plus à confusion avec la procédure officielle. Mais a aucun moment les articles ne font état de la procédure officielle d’alerte tsunami, mais à toujours référence au centre météo.

Bref, c’est toi qui a envie de voir une erreur là dedans, car pour toi le terme alerte tsunami fait exclusivement référence à la procédure officielle. Tu n’envisages même pas que on peut aussi de façon plutôt légitime employer cette même expression pour designer par exemple une prévision de menace tsunami émise par un centre méteo. C’est aussi une "alerte tsunami" en un sens non ?

A aucun moment les articles ne font référence à la procédure des autorités locales, mais simplement au centre météo. Donc arrête de dire qu’ils annoncent un truc sans vérifier, tu vois vraiment ce que t’as envie de voir en fait.

Tu as tellement envie de critiquer les journalistes et de trouver un coupable à l’émotion que tu ressens car cela concerne ta famille que tu oublies complétement de réfléchir correctement. C’est humain cela dit.


Et pourquoi pas ?

Moi je serais pour en supprimer 99% tu sais. Et avec, je virerai gratuitement 90% des chercheurs (au moins en économie) qui produisent des tas d’articles que personne lira jamais et qui apportent aucune contribution utile. Moins de bruit, plus de signal.

Mais conserver des incompétents voire des éléments dangereux en place, non.

Ils sont dangereux uniquement car les gens attendent quelque chose d’eux. Moi je n’attend rien des journalistes, ce qu’ils écrivent ne m’intéresse pas dans 99% des cas, donc qu’ils écrivent ce qu’ils veulent. Dieu reconnaitra les siens. ;)

Je ne serais pas capable d’écrire des bouquins ou des cours sur ces sujets, mais bien assez pour traiter de manière rapide et succinct le sujet.

Tu triches. La plupart des gens sur ce forum ont une formation scientifique et une idée pas trop mauvaise de comment pas mal de choses marchent. Les journalistes à 99% ils ne font pas la différence entre Jean Claude qui prêtent avoir inventé le moteur a énergie libre et une publication de Stéphane Hawkins. Ils vont se dire "on va voir ce que Jean Claude à a dire, il faut que chacun ai la parole, et pis il a peut être inventé un vrai truc hein, allez savoir". C’est même pas de la mauvaise volonté de leur part en fait.

Sinon à quoi cela sert d’étude le sujet si c’est pour ne pas corriger les défauts qu’on y trouve ?

Hahahahahaha, si seulement ça marchait comme ça. C’est vraiment un sujet qui me passionne (en partie mon sujet de doctorat appliqué à la finance), mais je pourrais pas répondre ici sans faire offense à ce que ça mériterait pour en parler correctement. Pardonne donc ma réponse un peu troll. ;)

+1 -2

Les mots ont un sens, et c’est justement l’une des missions des journalistes de les utiliser correctements.

C’est aussi leur boulot de vérifier leurs sources et de les utiliser correctement, notamment pour ne pas induire la population en erreur.

Tu n’es pas journaliste mais tu aurais pu rédiger les articles de métropole, parce que tu fais les deux erreurs :

  1. Tu me fais un pavé sur une prétendue différence entre « alerte tsunami » et « alerte au tsunami » qui n’existe que dans ta tête. Je n’ai jamais fait une telle distinction. Pire, le terme utilisé pour l’exercice n’est aucun de ces deux-là. Ce qui qui mène au point 2 :
  2. Tu ne prends qui ce qui t’arrange dans tes sources. Ton bulletin d’alerte dit explicitement qu’il n’est pas à destination du public, si l’AFP en a fait une dépêche, c’est une faute. Si les journaux ont repris cette dépêche et ont conservé le vocabulaire anxiogène sans vérifier l’état réel de l’alerte, c’est aussi une faute. Et tu ignores le vocabulaire réellement utilisé pour les alertes tsunami par les autorités locales, mais ça ne t’empêche pas de bâtir tout un raisonnement dessus.

Mais le meilleur argument c’est encore celui-ci :

Tu as tellement envie de critiquer les journalistes et de trouver un coupable à l’émotion que tu ressens car cela concerne ta famille que tu oublies complétement de réfléchir correctement. C’est humain cela dit.

Relis bien le billet, surtout le PS. C’est ma famille, je ne me suis jamais inquiété parce que je sais qu’ils sont en zone de risque sismique et de submersion faible.

Au final tout ça relève en réalité d’un même processus, quasi-systématique dans tes interventions : tu te forges une opinion sur des éléments parcellaires, tu bâtis une théorie mais elle s’avère bancale (normal, vus les éléments choisis). Mais quand on te le signale, tu préfères soutenir ta théorie en extrapolant n’importe quoi, quitte à ce que ça n’ait plus qu’un vague rapport avec la réalité. Pourquoi ? Je ne sais pas, même si je pourrais échaffauder des dizaines de théories, elles auraient toutes la caractéristique d’être sans fondement vérifiable – peut-être que du coup elles te convaincraient ?

N’hésites pas à te rappeler que toi aussi tu es humain, et que tu as le droit d’essayer et de te tromper. Et que tes interlocuteurs aussi sont humains, et préfèrent lire un « ha oui tiens, j’avais pas pensé à ça » qu’un tissu d’inepties qui ne convainquent que toi.

@Demandred À partir du moment où tu pars du principe que les journalistes sont des ignares qui n’ont aucune culture ni aucun sens critique, je pense que la discussion peut s’arrêter là : tu pars, comme d’habitude, sur une modélisation de la réalité tout à fait arbitraire, dont la seule propriété intéressante est de mener à peu près logiquement à la conclusion que tu cherches à atteindre.

Ta réponse n’est pas juste "un peu troll", elle l’est complètement, mais tu le dis toi-même, une bonne partie des visiteurs de ce site a au moins une formation scientifique de base, et donc elle ne trompe personne. C’est de la fiction, et reconnaissons-le, un joli travail d’imagination, mais ça n’a rien de rigoureux, et encore moins de constructif.

Par contre, ce soir, la fatigue aidant ça m’agace suffisamment pour que je le verbalise au lieu de garder le silence comme à mon habitude : ce genre de discours pseudo-rationnel mérite à mes yeux le même sort que les "90 %" de la production journalistique française.

Moins de bruit, plus de signal.

+5 -0

J’ai lu dans ce fil et dans la dépêche AFP « des vagues de tsunami allant jusqu’à un mètre ». Un mètre. Un tsunami. Sérieusement.

En plus en lisant la dépêche, on lit « "Des vagues pouvant dépasser de 30 cm à un mètre le niveau de la marée sont possibles", a déclaré le Centre d’alerte au tsunami dans le Pacifique (PTWC). ». Déjà que c’est faible, mais c’est pas parce qu’un centre d’alerte dis quelque chose qu’il y a une alerte…

En vrai, je connais pas le relief de la Nouvelle-Calédonie, mais un mètre, ça doit quand même pas faire grand-chose niveau dégâts, si ?

+0 -0

En vrai, si t’es pile au mauvais endroit au mauvais moment, tu peux te faire surprendre et renverser. L’eau peut embarquer des affaires rangées trop près du bord. Les vagues de tempête sont bien plus grosses en fait. Le marnage du jour est d’un petit mètre le matin, d’un gros mètre le soir – coefficient 85, je crois qu’il peut y avoir 1m60.

(La Nouvelle-Calédonie, c’est des principalement des montagnes plantées dans la mer, entourées par un lagon délimité par une barrière de corail géante).

J’ai lu dans ce fil et dans la dépêche AFP « des vagues de tsunami allant jusqu’à un mètre ». Un mètre. Un tsunami. Sérieusement.

Et tu n’as vu le meilleur : la fin de la dépêche AFP, pourtant titrée « Nouvelle-Calédonie, Vanuatu et Fidji : alerte au tsunami après un séisme » :

"Les vagues de tsunami qui ont été recensées dans deux stations de Nouvelle-Calédonie mesurent 16 à 17 centimètres", a-t-il déclaré à l’AFP. "A ce niveau, nous ne nous attendons pas à des dégâts".

L’alerte tsunami de 17 cm. :D

+0 -0

« "Des vagues pouvant dépasser de 30 cm à un mètre le niveau de la marée sont possibles", a déclaré le Centre d’alerte au tsunami dans le Pacifique (PTWC). »

et

Les vagues de tempête sont bien plus grosses en fait. Le marnage du jour est d’un petit mètre le matin, d’un gros mètre le soir – coefficient 85, je crois qu’il peut y avoir 1m60.

Juste parce que je trouve le sujet intéressant et qu’on est sur le sujet de la désinformation, ce qui fait qu’un tsunami est dangereux, c’est sa longueur d’onde, pas son amplitude. L’amplitude d’un tsunami en mer, c’est de l’ordre de quelque dizaines de centimètres au mètre en mer. C’est lorsqu’elle arrive sur le rivage que la vague se retrouve confinée sur une hauteur encore plus faible (ouais parce que pour un tsunami, l’océan est un domaine peu profond, et encore heureux) et que l’amplitude grimpe pour conserver l’énergie.

Tout ça pour dire que je ne sais pas ce que sont ces amplitudes, mais si c’est de la pleine mer, non, même 30 cm c’est pas rien si on parle d’une vague à longue période.

+5 -0

Exact. La question est de savoir si les hauteurs données dans les alertes sont celles en pleine mer ou celles attendues au rivage – le cas de la Nouvelle Calédonie étant particulier à cause du lagon ?

J’avoue que vue l’heure, la vérification attendra pour ma part.

Moi je serais pour en supprimer 99% tu sais. Et avec, je virerai gratuitement 90% des chercheurs (au moins en économie) qui produisent des tas d’articles que personne lira jamais et qui apportent aucune contribution utile. Moins de bruit, plus de signal.

Ce n’est pas parce qu’un chercheur ne publie pas le résultat du siècle que son travail est inutile. Déjà je rappelle que les expériences doivent être reproduites, pour s’assurer de leur constance, du domaine de validité, essayer d’identifier des effets non découverts à l’origine ou même voir si des faux positifs (ou négatifs) ont eu lieu. Cela permet également de faire ensuite de la méta analyse ce qui est utile quand les données sont difficiles à contrôler parfaitement (donc pas la physique des particules mais les sciences sociales par exemple). Un résultat négatif aussi à publier est pertinent. Cela n’apporte pas de bouleversement, mais ça apporte des informations comme la non pertinence finalement de la recherche en question. Ou justement apporter du grain à moudre pour les méta analyses plus tard. Et puis si on aime résumer la science et son évolution à coup de génies qui en une expérience et demie ont révolutionné plus la science que nombre de leur contemporains durant toute leur carrière, on oublie que nombre de petits pas qui semblent ridicules à côté son nécessaires et font la différence sur le long terme. Et étant donné la complexité de la connaissance humaine aujourd’hui, les révolutions seront de plus en plus rares.

Bref, je n’utiliserais pas ce sentiment d’utilité pour décider s’il faut les garder ou non car tout résultat finalement est utile.

Ils sont dangereux uniquement car les gens attendent quelque chose d’eux. Moi je n’attend rien des journalistes, ce qu’ils écrivent ne m’intéresse pas dans 99% des cas, donc qu’ils écrivent ce qu’ils veulent. Dieu reconnaitra les siens. ;)

Si tu n’as pas besoin des journalistes c’est que :

  • Tu vis dans ta grotte, que tu t’en fous de l’actualité et du monde (y’en a, et je ne juge pas mais finalement c’est plutôt rare) ;
  • Tu ne penses pas en avoir besoin alors qu’en réalité si.

Les domaines couverts par les journalistes et l’actualité sont vastes : l’environnement, la politique, la science, l’économie, le sociétal, les projets, le sport, etc. Ce qui impacte tout le monde tous les jours. Le soucis est que les journées font 24h. Il est impossible de suivre et d’apprendre tout ce qui est nécessaire pour comprendre l’évolution du monde. Ou du moins en avoir un aperçu.

C’est ça le but du journaliste. Rapporter les faits et les interpréter avec le contexte, les impacts ou même expliquer les bases du sujet si tu n’y connais rien (donc tu pourrais apprendre des choses essentielles et globales facilement). Par exemple, je pense savoir me débrouiller quant à l’analyse de l’actualité informatique voire scientifique par moi même (je peux lire les sources moi même). Cela me paraît impensable de le faire pour la politique ou l’économie car je n’ai pas le temps de traiter ces sujets moi même et d’acquérir le savoir nécessaire pour les traiter. Et même pour l’informatique, pour gagner du temps je laisse le journaliste me prémâcher le boulot. Je ne traite l’actualité en profondeur que si je sens que le journaliste dit de la merde ou si le sujet m’intéresse vraiment.

Le rôle d’un journaliste est donc essentiel. Pour ta carrière (faire la veille de base / de culture), pour la démocratie, etc.

La seule illusion sur le journalisme est sans doute la volonté de neutralité. Un journaliste, comme un critique, ne peut et ne doit pas être neutre. Il y a tellement de sujets à traiter, tellement de prisme pour analyser un même fait qu’il est illusoire de croire que tout sera écrit et traité sous l’autel de la neutralité. C’est même bien pour les raisons suivantes :

  • Tu peux facilement traiter que les sujets qui t’intéressent. Si tu lis un journal orienté environnement car cela te branche, tu auras moins de pollution visuelle à propos du sport qui ne t’intéresse pas. Le sujet sera à priori mieux traité.
  • C’est plus facile d’éviter les biais quand le prisme de l’analyse est connu. Quand tu lis Médiapart ou Le Figaro, comme tu connais leur vision politique, économique et social tu peux facilement identifier ce qui relève de l’objectif de ce qui relève de l’idéologie.
  • En diversifiant un peu ses sources on a une certitude plus forte qu’un sujet traité par ces journalistes aura été étudié sur tous ses aspects et que tu as toutes les informations en main. Si tu te contentes d’une seule source qualifiée de neutre, difficile de savoir si un point n’a aps été omis volontairement ou non.

. Les journalistes à 99% ils ne font pas la différence entre Jean Claude qui prêtent avoir inventé le moteur a énergie libre et une publication de Stéphane Hawkins. Ils vont se dire "on va voir ce que Jean Claude à a dire, il faut que chacun ai la parole, et pis il a peut être inventé un vrai truc hein, allez savoir". C’est même pas de la mauvaise volonté de leur part en fait.

Beaucoup de journalistes et heureusement ont de la jugeote. Même si nombre d’entre eux n’en ont pas. Mais c’est clairement un problème à traiter,ces journalistes font du tort à cette profession mais aussi à toute la société car les fausses informations (ou déformées par un prisme type anxiogène non justifié) font des dégâts à tout le monde directement ou non.

+2 -0

Ce qui me pose question, c’est qu’une "hauteur au rivage", ça veut pas dire grand chose (surtout quand on commence à parler tsunami), ça va dépendre de la configuration topographique de l’endroit. Du coup d’instinct, j’aurais tendance à dire que ce sont soit des données pleines mer (qui pour le coup sont inutiles sans la longueur d’onde), soit des nombres sortis de leur contexte et donc là encore inexploitables.

En bref, parler d’amplitudes brutes quand on parle de risque de tsunami, c’est du vent.

+0 -0

Les mots ont un sens, et c’est justement l’une des missions des journalistes de les utiliser correctement.

Mais rien ne dit que le terme "alerte tsunami" doit faire exclusivement référence à la procédure officielle des autorités. Ça ne me semble pas délirant de l’utiliser pour parler de la prédiction qu’une agence météo fait. Après libre à toi de penser que y a une définition exclusive et que quiconque l’utilise au sens large est dans l’erreur.

Mais le pire c’est que tu n’es même pas cohérent. Ton billet critique comme si le journaliste avait annoncé une alerte au sens des autorités locale (qui n’a pas eu lieu) alors que les articles ne sont pas du tout dans cette optique. Ils parlent tous d’alerte tsunami faite par le centre météo.

Donc si tu étais honnête et que tu avais compris ce double sens des termes, ta critique aurait du être : "ce journaliste de l’AFP, qui doit connaitre un peu son sujet car il va sur des sites d’institut professionnel, n’aurai pas du employer le terme "alerte tsunami" car cela prête à confusion. Il n’utilise pas ce terme correctement.".

Ta critique ne ressemble pas du tout à ça, c’est "ils ont annoncé une alerte (sous entendu des autorités) qui n’a pas eu lieu".

C’est pas trop compliqué à comprendre tout ça quand même si ? ^^

Tu ne prends qui ce qui t’arrange dans tes sources

Pas compris ton propos ni ton histoire de vocabulaire local que je ne connaitrais pas (et que je n’ai pas prétendu connaitre).

je ne me suis jamais inquiété parce que je sais qu’ils sont en zone de risque sismique et de submersion faible.

C’est marrant car dans ton billet tu dis pourtant :

Comme j’ai de la famille là-bas qui habite en bord de mer, je m’inquiète

J’ose pas imaginer ce que ça serait si le sens des mots était pas important pour toi ! ;(


Ta réponse n’est pas juste "un peu troll"

Oo, je parlais seulement des biais cognitifs. Je ne troll jamais sur le fond moi, seulement parfois un peu sur la forme histoire de m’amuser un peu. ;)

mais tu le dis toi-même, une bonne partie des visiteurs de ce site a au moins une formation scientifique de base, et donc elle ne trompe personne.

C’est vrai que tu ferai sans doute un bon journaliste vu ta formation et rigueur, je n’en doute pas. ;)

Moins de bruit, plus de signal.

Le plus dur est de ne pas confondre les deux ! Heureusement, avec ta super formation scientifique, ça ne risque pas d’arriver n’est ce pas ?

Un mètre. Un tsunami. Sérieusement.

C’est un petit tsunami. Si le centre de prévision appelle ça un tsunami, moi je ne pose pas de questions sur la taille réglementaire d’un tsunami !


@Renault

Bref, je n’utiliserais pas ce sentiment d’utilité pour décider s’il faut les garder ou non car tout résultat finalement est utile.

Tous ce que tu décris là est utile pour moi. Et pour n’importe qui d’un peu sérieux.

Le rôle d’un journaliste est donc essentiel.

Oui tu as raison, j’ai un peut troll dans ma réponse je l’avoue. Je voulais surtout dire que je demande juste aux journalistes de rapporter plus ou moins précisément les faits, et que ça s’arrête là. Si il me donne une interprétation ou explication de ce qu’il rapporte, je vais y prendre de façon assez légère. Avec un peu de chance il raconte un truc intelligent, avec pas mal de chance c’est juste du bruit. Je prend ce qu’il me donne en tant que tel, sans le prendre pour forcement vrai, complet ou pertinent. Et je filtre moi même. Donc ce qu’il raconte après, je m’en fiche un peu du coup.

Beaucoup de journalistes et heureusement ont de la jugeote.

Pas plus pour moi que les autres gens, c’est pour ça qu’au final je leur en veux pas. Humans stays humans.

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