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Traitement « journalistique » de l'information en France : un exemple

Et le résultat n'est pas glorieux…

Ce matin (heure de France métropolitaine) sont apparus divers titres sur des journaux francophones :

  • « Nouvelle-Calédonie : alerte au tsunami après un violent séisme »,
  • « Nouvelle-Calédonie: alerte au tsunami après un séisme »,
  • « Alerte au tsunami après un puissant séisme au large de la Nouvelle-Calédonie »,
  • etc.

(Je ne mets volontairement pas les liens vers les journaux concernés)

Comme j’ai de la famille là-bas qui habite en bord de mer, je m’inquiète, et me dis que je vais lire les journaux locaux pour une information plus fiable. J’ai donc :

En plus de la différence dans le côté anxiogène du traitement, on apprends en lisant les articles locaux qu’il n’y a pas d’alerte au Tsunami, seulement une incitation à la vigilance en bord de mer. Parce que visiblement tous les journaux français se sont contentés de reprendre cette dépêche de l’AFP.

Ce qui implique quand même qu’en France on a un problème d’information et de journalisme tel que même se contenter de lire les dépêches de l’AFP brutes ne suffisent plus pour avoir un information fiable sur des faits objectifs et facilement vérifiables.

Je vous laisse imaginer ce qu’il en est quand on parle de sujets complexes, d’analyses ou d’éléments subjectifs…


PS : commentaire de la famille en question :

😆 on savait pour le séisme mais pas pour le terrible tsunami !



51 commentaires

Les mots ont un sens, et c’est justement l’une des missions des journalistes de les utiliser correctement.

Mais rien ne dit que le terme "alerte tsunami" doit faire exclusivement référence à la procédure officielle des autorités. Ça ne me semble pas délirant de l’utiliser pour parler de la prédiction qu’une agence météo fait. Après libre à toi de penser que y a une définition exclusive et que quiconque l’utilise au sens large est dans l’erreur.

Mais le pire c’est que tu n’es même pas cohérent. Ton billet critique comme si le journaliste avait annoncé une alerte au sens des autorités locale (qui n’a pas eu lieu) alors que les articles ne sont pas du tout dans cette optique. Ils parlent tous d’alerte tsunami faite par le centre météo.

Donc si tu étais honnête et que tu avais compris ce double sens des termes, ta critique aurait du être : "ce journaliste de l’AFP, qui doit connaitre un peu son sujet car il va sur des sites d’institut professionnel, n’aurai pas du employer le terme "alerte tsunami" car cela prête à confusion. Il n’utilise pas ce terme correctement.".

Ta critique ne ressemble pas du tout à ça, c’est "ils ont annoncé une alerte (sous entendu des autorités) qui n’a pas eu lieu".

C’est pas trop compliqué à comprendre tout ça quand même si ? ^^

Tu ne prends qui ce qui t’arrange dans tes sources

Pas compris ton propos ni ton histoire de vocabulaire local que je ne connaitrais pas (et que je n’ai pas prétendu connaitre).

je ne me suis jamais inquiété parce que je sais qu’ils sont en zone de risque sismique et de submersion faible.

C’est marrant car dans ton billet tu dis pourtant :

Comme j’ai de la famille là-bas qui habite en bord de mer, je m’inquiète

J’ose pas imaginer ce que ça serait si le sens des mots était pas important pour toi ! ;(


Ta réponse n’est pas juste "un peu troll"

Oo, je parlais seulement des biais cognitifs. Je ne troll jamais sur le fond moi, seulement parfois un peu sur la forme histoire de m’amuser un peu. ;)

mais tu le dis toi-même, une bonne partie des visiteurs de ce site a au moins une formation scientifique de base, et donc elle ne trompe personne.

C’est vrai que tu ferai sans doute un bon journaliste vu ta formation et rigueur, je n’en doute pas. ;)

Moins de bruit, plus de signal.

Le plus dur est de ne pas confondre les deux ! Heureusement, avec ta super formation scientifique, ça ne risque pas d’arriver n’est ce pas ?

Un mètre. Un tsunami. Sérieusement.

C’est un petit tsunami. Si le centre de prévision appelle ça un tsunami, moi je ne pose pas de questions sur la taille réglementaire d’un tsunami !


@Renault

Bref, je n’utiliserais pas ce sentiment d’utilité pour décider s’il faut les garder ou non car tout résultat finalement est utile.

Tous ce que tu décris là est utile pour moi. Et pour n’importe qui d’un peu sérieux.

Le rôle d’un journaliste est donc essentiel.

Oui tu as raison, j’ai un peut troll dans ma réponse je l’avoue. Je voulais surtout dire que je demande juste aux journalistes de rapporter plus ou moins précisément les faits, et que ça s’arrête là. Si il me donne une interprétation ou explication de ce qu’il rapporte, je vais y prendre de façon assez légère. Avec un peu de chance il raconte un truc intelligent, avec pas mal de chance c’est juste du bruit. Je prend ce qu’il me donne en tant que tel, sans le prendre pour forcement vrai, complet ou pertinent. Et je filtre moi même. Donc ce qu’il raconte après, je m’en fiche un peu du coup.

Beaucoup de journalistes et heureusement ont de la jugeote.

Pas plus pour moi que les autres gens, c’est pour ça qu’au final je leur en veux pas. Humans stays humans.

+0 -2

Un mètre. Un tsunami. Sérieusement.

C’est un petit tsunami. Si le centre de prévision appelle ça un tsunami, moi je ne pose pas de questions sur la taille réglementaire d’un tsunami !

Demandred

Quand j’entends régulièrement parler à la météo de vagues de 3 à 6m (enfin, de creux pour être exact) lors de mer agitée, je me dis qu’un mètre c’est à peine une mer agitée. Et qu’un tsunami, c’est généralement plus qu’une mer légèrement agitée :D

+1 -0

Quand j’entends régulièrement parler à la météo de vagues de 3 à 6m (enfin, de creux pour être exact) lors de mer agitée, je me dis qu’un mètre c’est à peine une mer agitée. Et qu’un tsunami, c’est généralement plus qu’une mer légèrement agitée :D

Un article de physique d’ondes gravitaires avant de continuer à parler vagues, ça vous dit ?

+8 -0

Les mots ont un sens, et c’est justement l’une des missions des journalistes de les utiliser correctement.

Mais rien ne dit que le terme "alerte tsunami" doit faire exclusivement référence à la procédure officielle des autorités. Ça ne me semble pas délirant de l’utiliser pour parler de la prédiction qu’une agence météo fait. Après libre à toi de penser que y a une définition exclusive et que quiconque l’utilise au sens large est dans l’erreur.

Demandred

Arrête Demandred, ton argument tiendrait 2 min si alerte ne faisait pas référence dans son sens commun à une urgence ou un danger. Quand un journaliste titre alerte rouge, violet, gris ou orange, cela a des conséquences casi immédiates pour la population, on s’attend à avoir des instructions de la part d’un organisme officiel, c’est pareil pour alerte tsunami. Et même pour quelqu’un qui ne serait jamais allez à l’école et n’aurait jamais entendu parler, le terme alerte ne s’utilise pas si l’organise officiel dis, je cite “Il n’y a pas de tsunami”.

@adri1: Carrément ! J’ai certainement pas le niveau pour mais j’essayerais de le comprendre.

+1 -0

Salut à tous.

Petit rappel aux agrumes du site : essayons de débattre dans le calme, sans agressivité, ni mauvaise fois ni attaque personnelle et autres comportements du genre.

Si vous êtes énervés, sortez faire un tour, changez-vous les idées mais ne commencez pas à vous en prendre aux autres.

Ceci est un simple avertissement. Allez, reprennez un smoothie. 🍹;)

Cordialement.

informaticienzero

Arrête Demandred, ton argument tiendrait 2 min si alerte ne faisait pas référence dans son sens commun à une urgence ou un danger.

Qui te dit qu’un tsunami de 1m ne peut absolument pas être dangereux ? Une agence météo annonce un petit tsunami, mais on n’aurait pas le droit d’utiliser l’expression "alerte tsunami" ?

Quand un journaliste titre alerte rouge, violet, gris ou orange, cela a des conséquences casi immédiates pour la population, on s’attend à avoir des instructions de la part d’un organisme officiel, c’est pareil pour alerte tsunami.

Ne pas va dire que les gens qui sont concernés vont lire seulement le titre de l’article d’un quotidien national et commencer à paniquer, ça n’a aucun sens. Si tu es concerné (sur place ou tes proches) tu lis l’article et tu vois qu’il n’y a aucun danger, à part éviter la plage peut-être.

Si le problème était le titre anxiogène qui peut faire peur, alors il faut critiquer le titre et dire "il aurait mieux de formuler mini tsunami attendu ou alerte au mini tsunami". Et là la critique aurait été compréhensible et cohérente. Sauf que personne ici ne dit ça, la critique d’origine consiste à dire "il n’y pas d’alerte officielle tsunami les articles sont mensongers".

Vous n’arrivez pas à voir que c’est fondamentalement deux choses différentes ?

Mon point est simplement de dire que l’article n’a jamais fait référence à une alerte officielle au sens de spacefox, et que traduire une menace de tsunami par "alerte tsunami" ne me semble pas complétement délirant.

Bref, j’ai dis ce que j’avais à dire sur le sujet et je pense avoir été assez clair dans mon propos et mes arguments. Ma contribution s’arrête ici, je vous laisse libre de penser ce que vous avez envie de penser. :)

+0 -1

Je voulais surtout dire que je demande juste aux journalistes de rapporter plus ou moins précisément les faits, et que ça s’arrête là. Si il me donne une interprétation ou explication de ce qu’il rapporte, je vais y prendre de façon assez légère. Avec un peu de chance il raconte un truc intelligent, avec pas mal de chance c’est juste du bruit. Je prend ce qu’il me donne en tant que tel, sans le prendre pour forcement vrai, complet ou pertinent. Et je filtre moi même. Donc ce qu’il raconte après, je m’en fiche un peu du coup.

Rapporter les faits c’est bien, mais le reste est aussi utile. Le reste étant les argumentaires, le contexte historique ou culturel, etc.

Prenons trois exemples fictifs mais réalistes.

Premier cas, l’Assemblée Nationale discute de la politique énergétique du pays. Il y a donc des débats sur ce que souhaite la France (idéologiquement) et sur ce qui est possible de faire sur la base de données scientifiques. Typiquement la question du nucléaire sera sur la table.

Le journaliste ici peut se contenter de rapporter la situation actuelle de la France et du contenu des débats. Cela sont des faits bruts. Mais, il est bon que le journaliste synthétise du contenu aux lecteurs. Expliquer que le tout renouvelable c’est beau sur le papier mais qu’il y a des défis technologiques qui rendent sa généralisation complexe à court terme. Que le nucléaire a des inconvénients mais aussi des avantages énormes. Le journaliste peut orienter le débat, vaut-il mieux combattre le CO2 d’abord (dans ce cas le nucléaire à court et à moyen terme est bénéfique) ou les déchets nucléaires ? Bref, en somme, synthétiser l’état actuel scientifique sur la question.

Et cela est important, le lecteur vote régulièrement pour des politiques. Il doit déceler dans le débat ceux qui disent de la merde des autres. Mais le citoyen n’a pas le temps et les connaissances pour juger de cela pour chaque sujet où un politique intervient.

Deuxième cas, nous sommes en campagne électorale des présidentielles. Il y a des débats, des conférences suivies de questions. Si le journaliste ne parle que de la politique économique, le chômage et de l’immigration lors des débats. Les politiques et les citoyens vont se concentrer sur ce sujet pour émettre des propositions ou pour évaluer les candidats. Délaissant d’autres sujets importants. Comme l’environnement, la politique européenne ou la politique étrangère.

Le journaliste peut ici influer grandement sur le contenu de la campagne et de fait sur le résultat électoral. De plus, le journaliste comme il va suivre l’ensemble de sa campagne (je n’ai pas le temps de suivre tout, je lis les programmes moi même uniquement), le journaliste peut résumer le contenu d’une conférence, dire s’il s’est contredit trois jours avant ou si la proposition est en l’état actuel des choses réaliste.

Troisième point, il peut apporter du contexte difficilement mesurable de chez soi. Par exemple lors des réunions internationales (dont européennes), pour savoir comment ça se passe et comprendre le déroulement, il faut du contexte provenant des pays concerné. Je ne connais pas personnellement la situation historique, politique, économique et sociale de chaque pays. Le journaliste peut justement agrémenter tout cela aux simples faits bruts de la réunion pour en saisir les enjeux, les impacts et le rapport de force.

Sinon si on se contente de faits bruts, le citoyen lambda va dire "tel pays n’a pas été pour tel truc que je voulais, c’est qu’il est méchant" alors qu’en vérité il y a un contexte qui explique cette volonté et qui échappe totalement au lecteur.

Pas plus pour moi que les autres gens, c’est pour ça qu’au final je leur en veux pas. Humans stays humans.

Un journaliste peut merder. Bien entendu et de bonne foi.

Mais soyons honnêtes, beaucoup trop usent et abusent de techniques regrettables. Par exemple pour le traitement du crop circle d’un billet précédent, on l’a vu. Durant 2 mois ils ont ressorti ce sujet, ils ont distillé le doute tout du long que cela pouvait être extra-terrestre alors qu’ils savaient que ce n’était pas le cas. Ils auraient pu au contraire expliquer les éléments qui montrent que l’origine humaine est possible et étayée. Plutôt que d’adopter un ton faussement neutre à des fins commerciales.

+2 -0

En fait, tout le monde est d’accord :

SpaceFox dit : Traitement « journalistique » de l’information en France : un exemple Et le résultat n’est pas glorieux…

Renauld dans son dernier message : Un journaliste peut merder. Bien entendu et de bonne foi. Mais soyons honnêtes, beaucoup trop usent et abusent de techniques regrettables.

Et Demandred fait la synthèse : Blame the game, don’t blame the gamers.

Déjà, avant de faire le procès des journalistes, il faut quand même dire que sous le mot journaliste, on met plein de gens avec des missions/des profils très différents. Donc forcément, à vouloir juger les journalistes en 3 lignes, on va dire n’importe quoi. Et on va se taper dessus parce qu’on n’a pas clairement défini de quoi on parle. Et je me demande même si les gens dont on parle ici ont réellement la fameuse carte-de-presse qui caractérise les journalistes.

Tout le monde fait des erreurs, en permanence. Dans le domaine de l’informatique, il y a tout plein de procédures pour limiter l’impact des erreurs. Entre le moment où le programmeur écrit 10 lignes de code et le moment où l’utilisateur bénéficie de la fonctionnalité en question, il s’écoule généralement plusieurs semaines, pour le test.

Dans le journalisme dont on parle aujourd’hui (les gens qui sont dans un bureau et qui écrivent 15 à 20 articles par jour), c’est sans filtre. 10 minutes entre l’écriture de l’article, et sa parution. Imaginez le même rythme de déploiement en informatique :).

Pour illustrer cela : ce week-end, j’ai vu ce titre : 'Alex Lutz fête ses 40 ans’. Et la 1ère ligne de l’article : Agé de 36 ans, l’acteur bla bla bla.

Après, il y a ces erreurs/imprécisions, et il y a aussi la contrainte de faire du putaclic. Un journaliste a l’obligation de faire des titres racoleurs. C’est dans sa mission. Comme dit Demandred : blame the game, don’t blame the gamers.

Dans le journalisme dont on parle aujourd’hui (les gens qui sont dans un bureau et qui écrivent 15 à 20 articles par jour), c’est sans filtre. 10 minutes entre l’écriture de l’article, et sa parution. Imaginez le même rythme de déploiement en informatique :).

Mais justement, ce n’est pas un mode de fonctionnement souhaitable. Il faut que ce modèle soit remis en cause et par les journalistes eux mêmes.

Si demain ma boîte exige de moi 15–20 commits par jour et sans les tester car pas le temps, je me casse. Et si un client se plaint d’un bogue, il devrait obtenir réparation car cela a été fait n’importe comment. Un minimum de qualité est à exiger de toute profession.

Après, il y a ces erreurs/imprécisions, et il y a aussi la contrainte de faire du putaclic. Un journaliste a l’obligation de faire des titres racoleurs. C’est dans sa mission. Comme dit Demandred : blame the game, don’t blame the gamers.

Non, un journaliste n’a pas une obligation d’être racoleur. Un titre racoleur c’est contraire au métier de journaliste car il n’informe pas, au contraire il détourne très souvent la vérité pour qu’on clique.

Le titre doit être en phase avec le contenu, il peut être drôle, pas totalement précis, mais il ne doit pas induire en erreur. En gros un lecteur qui lit un titre ne doit pas être désinformé sans lire le contenu. Il peut ne rien apprendre, mais il ne doit pas repartir avec un sentiment faux.

Les journalistes exploitent cette faille humaine (qui est naturellement attiré par ces titres) pour maximiser les clics et donc les revenus. C’est une pratique qui est condamnable éthiquement et devrait être sanctionnée.

En fait ce qui me surprend dans vos argumentaires sur les pratiques journalistiques, c’est que comme c’est courant et incité par le lecteur d’une certaine façon, on doit laisser faire. Pourtant pour nombre de professions, s’ils agissaient ainsi vous trouverez cela scandaleux. Le journalisme étant un domaine important, il me semble évident qu’ils doivent respecter de bonnes pratiques aussi.

+4 -0

Ce que tu décris, elegance, ce n’est pas du journalisme, même si c’est la situation actuelle. Cf la charte d’éthique professionnelle des journalistes. Les principaux points que tu soulèves sont même explicitement décrits :

Concernant les erreurs / imprécisions :

Le journalisme consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de qualité

Concernant le rythme de parution :

Son exercice demande du temps et des moyens, quel que soit le support.

Et

La notion d’urgence dans la diffusion d’une information ou d’exclusivité ne doit pas l’emporter sur le sérieux de l’enquête et la vérification des sources.

La notion des gens qui ne sont peut-être même pas journalistes, s’ils sont pigistes :

L’exercice du métier à la pige bénéficie des mêmes garanties que celles dont disposent les journalistes mensualisés.

Concernant la pression et les exigences posées par les rédactions :

Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte ou exprimer une opinion contraire à sa conviction ou sa conscience professionnelle, ni aux principes et règles de cette charte.

(mais c’est infiniment plus facile à dire qu’à faire).

Concernant d’une certaine façon les titres racoleurs et de façon certaine l’immense majorité de la communication politique :

Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication ;


Et je plusseoie les propos de Renault qui m’a doublé.

Quant à ceci :

Blame the game, don’t blame the gamers

Il n’y a pas de jeu sans joueurs. Au moins dans la presse spécialisée, on trouve de bons journaux qui font très bien leur travail (Canard PC dans la presse vidéoludique, Canard PC Hardware en ce qui concerne le matériel informatique, NextInpact dans son genre, et je sais qu’il en existe par exemple dans le spatial, etc).

Je suis assez d’accord avec Renault, @Demandred sans rentrer dans ta polémique avec Spacefox, je trouve ta position au moins curieuse, au plus salement condescendante.

"Après tout c’est des humains". Ouais nan mais c’est des humains dont le travail exige rigueur et responsabilité. Je veux bien faire semblant de me positionner un peu au-dessus de la mêlée pour jouer les condescendants en mode "je suis au dessus de ça, moi, je m’en fous des journalistes putaclic".

Mais en fait non, véritablement pas.

Bien sûr qu’il faut blâmer la chaîne d’édition, mais oui, aussi le journaliste. Navré, mais si un incident industriel se produit, on va en chercher les causes et on s’arrêtera difficilement à "ouais non mais c’est des humains les mecs, forcément on leur dit de travailler comme des sagouins ils le font, pis c’est dla faute des gens franchement, vouloir un pont à-pas-cher, forcément…".

A chaque fois (vraiment c’est systématique) que je tombe sur des articles grand public sur un sujet que je connais et maîtrise, c’est du sensationnalisme gratuit, et c’est majoritairement faux. Et ça c’est quand c’est facilement vérifiable. Maintenant si on rentre sur le terrain de la politique internationale c’est absolument n’importe quoi (et vraiment hein : n’importe quoi).

N’importe quel sujet de politique internationale traité par des medias mainstream français vs. son traitement local (i.e. là où ça se passe) devient de la bouillie d’info complètement partisane. Russie-Crimée, le référendum en Catalogne, etc. pour ceux que je connais de près.

Merde, là l’info est précise, et choisir les termes pour faire une dépêche propre c’est 99% du taff de l’AFP, c’est leur livrable !

Non, "Alerte au Tsunami" n’est pas le bon terme. Et oui, c’est à 100% une faute. Peu en importe les raisons. C’est à relever et à blâmer.

+2 -0

Prenons trois exemples fictifs mais réalistes.

Je suis 100% d’accord avec e que tu évoques. Mais pour moi c’est bien le problème : c’est un travail énorme, et il me semble impossible d’attendre de bonne foi que de nombreuses personnes en soit capable. Pour faire ça correctement cela demande :

  • D’être compétent sur son domaine. Comment parler du climat ou des enjeux de la réglementation financiére sans avoir une solide formation sur ces sujets ? Déjà là on a perdu la plupart des journalistes.
  • De savoir transmettre ses connaissances au public, en les contextualisant. Très difficile là aussi. Combien de profs super bons dans leurs domaine sont de très mauvais pédagogues ?
  • Être capable de saisir les implications politiques et social de son sujet, pour comprendre les différentes décisions. Là aussi, pas facile.
  • Faire tout cela dans un format très limité en temps et en espace. Un article d’une demi page. Une vidéo de quelques minutes. Et pour des gens qui n’ont souvent aucune connaissances de base sur ces sujets.

Tu te rend compte de la difficulté de la tache ? Comment pensez sincèrement que la majorité des journalistes actuels peuvent être capable de faire ça correctement ? Je n’y crois pas un instant.

Et le pire dans tout ça, c’est que le citoyen lambda ne fait pas la différence. Regarde sur l’écologie, combien de gens qui se réclament écolo sont capable de discuter sans tomber en PLS des propositions d’un Jancovici ? Combien vont préférer écouter une Ségolène Royal vouloir mettre des éoliennes partout plutôt que ce mec ? Le journaliste compétent a en fait probablement moins de chance de survivre économiquement dans notre société que le journaliste incompétent qui alimente les biais et peurs des gens.

Je suis très Platonique sur les bords : très peu de gens méritent le rang de "citoyen", ont l’éducation et les capacités morales/intellectuelles pour cela. Les lumières ont voulu croire que, libéré du travail par le progrès technique, l’humanité se tournerait vers la raison et le savoir. L’économie comme science aurait résolu le problème moral des Grecque : le citoyen ne pouvait être citoyen que par ce que ses esclaves lui donnaient le temps de l’être et de se consacrer à la cité et à la philosophie. Le citoyen des lumières, n’ayant plus à souffrir de la faim et de la misère matérielle, pourrait alors se consacrer à élever son esprit et son âme. C’est une vision que je retrouve chez la plupart des humanistes.

Pourtant je crains qu’elle ne soit fausse. Même libéré du travail et du matériel, l’individu lambda ne cherchera jamais la connaissance ou la sagesse. Il ne reconnaitra pas plus ceux qui essayeront de le lui apporter. Il restera un "animal" à peine évolué, prisonnier de ses biais cognitifs et incapable de s’en détacher. Au mieux, on remplacera ses mauvaises croyances par de nouvelles. Mais jamais il n’aura un avis éclairé sur quoi que ce soit, quel que soit les efforts de certains pour cela.

Et c’est ça qui pourri le journalisme de façon intrinsèque : les gens ne veulent pas en majorité d’un bon journalisme. Ils s’en fichent. Ils ne voient pas la différence. Les journalistes ne font que suivre les gens. Pensez pouvoir avoir un journalisme de qualité pour moi c’est comme ceux qui veulent interdire le porno ou la drogue pour des raisons morales. Ils ne se rendent pas compte que cela se heurte avec violence avec la réalité de l’humain. Si un journalisme de qualité doit exister, il sera toujours minoritaire, pour une petite partie de gens éclairés à qui il s’adresse.

Regardez ce qui buzz le plus sur internet. Tout le monde s’en tape de la vulgarisation et comprendre le monde. Ce qui les gens regardent c’est la téléréalité, des vidéos complotistes ou des youtubeurs gaming ou humour ou tuto make up. Venir dire qu’un jour il y aura un journalisme de qualité c’est comme venir me dire "un jour Dirty Biology aurait plus de vues que Cyprien car la science c’est important pour comprendre le monde". La réalité est que 70% des gens au moins s’en contrefiche de comprendre quoi que ce soit. Donc il y aura toujours des journaux pour servir à la majorité ce qu’elle demande.

Un des premiers à avoir compris tout ceci est notre cher ami Alexis de Tocqueville, visionnaire parmi les visionnaires à mes yeux. :)


PS : Je comprends vraiment votre position, j’avais la même il y a quelques années. Je pensais vraiment que ce genre de mission était possible. Que il "suffisait" d’éduquer les gens, de faire de la pédagogie, et que petit a petit les bonnes idées triompheraient. Puis j’ai étudié et regardé le monde autour de moi, et j’ai changé d’avis. J’ai abandonné la philosophie des lumières pour un scepticisme antique.

+0 -2

Entre le moment où le programmeur écrit 10 lignes de code et le moment où l’utilisateur bénéficie de la fonctionnalité en question, il s’écoule généralement plusieurs semaines, pour le test.

@elegance En fait je suis d’accord avec ton idée générale, mais je pense que ta comparaison avec le développement gagnerait à être ajustée.

De plus en plus de boîtes, aujourd’hui, tendent vers le continuous deployment, et dans ce type de fonctionnement, entre le moment où un développeur pousse un commit et celui où son code tourne pour les utilisateurs, il peut très bien ne se passer qu’une ou deux heures, en faisant passer le code par une machine très complexe, minutieuse et généralement bien rodée (quand ça marche…) dont le but n’est autre que de garantir que le code arrivera en production de la façon la plus safe et la plus efficace possible.

Alors bien sûr c’est encore rare dans la pratique mais c’est une réalité du monde d’aujourd’hui et un modèle dont on se rapproche de plus en plus dans certains domaines.

Que les journalistes aient besoin de réduire le time to publication (par comparaison au time to delivery) au minimum est tout à fait entendable, mais cela ne devrait pas se faire au détriment de la vérification des infos ni de la déontologie d’une façon générale.

Quant au putaclic, je n’ai vraiment aucune bille à apporter à ce sujet. C’est un problème qui repose en premier lieu sur la façon dont l’info est consommée par les internautes, donc virtuellement insoluble à mes yeux.

+2 -0

Regardez ce qui buzz le plus sur internet. Tout le monde s’en tape de la vulgarisation et comprendre le monde. Ce qui les gens regardent c’est la téléréalité, des vidéos complotistes ou des youtubeurs gaming ou humour ou tuto make up. Venir dire qu’un jour il y aura un journalisme de qualité c’est comme venir me dire "un jour Dirty Biology aurait plus de vues que Cyprien car la science c’est important pour comprendre le monde". La réalité est que 70% des gens au moins s’en contrefiche de comprendre quoi que ce soit. Donc il y aura toujours des journaux pour servir à la majorité ce qu’elle demande.

Et c’est là que je suis pas d’accord. Je ne sais pas si demain y’aura plus de lecteurs du Monde que de Closer, mais osef en fait, là on parle de l’AFP.

EDIT : Nota bene, c’est amusant de lire "je pensais pareil y’a quelques années", quand, de mon côté, j’ai fait le chemin inverse. J’étais plutôt cynique il y a quelques années. Allez Demandred, p’tit gars, je te donne une tape sur l’épaule, et tu verras, dans 5 ans t’auras changé d’avis, moi aussi j’étais cynique comme toi sur le genre humain y’a 5 ans et je pensais que c’était pas possible de les éduquer, ces glandus.

C’est juste pas un argument ;)

+5 -0

Je ne sais pas si demain y’aura plus de lecteurs du Monde que de Closer, mais osef en fait, là on parle de l’AFP.

Source: Javier

Euh… jusque là, le sujet n’était pas clair pour moi. De ce que j’avais perçu, on parlait du traitement de l’information en général, donc un fourre-tout pas possible, donc un débat flou, plein de quiproquos. Ce que je dénonçais il y a quelques minutes.

Parlons de l’AFP. Là au moins, c’est un sujet précis, qui devrait limiter les quiproquos.

D’être compétent sur son domaine. Comment parler du climat ou des enjeux de la réglementation financiére sans avoir une solide formation sur ces sujets ? Déjà là on a perdu la plupart des journalistes.

Tu peux parler du gros du climat sans être un expert. Lire le rapport du GIEC et par exemple Jancovici est à la portée de tous (sans compter d’autres sources d’infos évidemment). Le journaliste avec le temps peut accumuler ce savoir de base essentiel.

Faire tout cela dans un format très limité en temps et en espace. Un article d’une demi page. Une vidéo de quelques minutes. Et pour des gens qui n’ont souvent aucune connaissances de base sur ces sujets.

On ne peut pas tout justifier et expliquer à base de journaux télé ou papiers. C’est évident. Mais la place prise pour dire de grosses bêtises pourraient être exploitées pour dire des choses justes.

Le journaliste compétent a en fait probablement moins de chance de survivre économiquement dans notre société que le journaliste incompétent qui alimente les biais et peurs des gens.

Mais on peut décider que tous les journalistes qui font n’importe quoi soient interdits d’exercer. Ou non recruter dans les maisons d’édition. C’est sûr qu’en ne faisant rien, ça ne motive pas à se bouger.

Je suis très Platonique sur les bords : très peu de gens méritent le rang de "citoyen", ont l’éducation et les capacités morales/intellectuelles pour cela.

Pourtant en 200 ans la connaissance dans la population a fait des pas en avant énormes. Et cela continue. Ce qu’il faut c’est stimulé cette curiosité et cette capacité intellectuelle justement. Et les journalistes ont un rôle clé dans ce processus.

Au mieux, on remplacera ses mauvaises croyances par de nouvelles. Mais jamais il n’aura un avis éclairé sur quoi que ce soit, quel que soit les efforts de certains pour cela.

On n’a pas besoin que le citoyen soit éclairé, car de toute façon pour être vraiment éclairé de manière globale cela demande du temps qu’aucun humain même expert ne peut consacrer de manière globale.

Il y a quand même une différence entre savoir quelque chose de faux et quelque chose de juste ou d’un minimum étayé même si tu ne comprends pas forcément l’origine ou la méthode qui a donné ce savoir.

Les journalistes ne font que suivre les gens.

Les clients veulent le produit le moins cher possible, ce n’est pas pour autant qu’on doit autoriser des pratiques qui mettent en péril la sécurité des gens.

Bref, on peut généraliser ton discours, bizarrement dans certains secteurs on est obliger de forcer les professionnels à ne pas céder aux sirènes des clients mais les journalistes oui ? Pas cohérent.

Pensez pouvoir avoir un journalisme de qualité pour moi c’est comme ceux qui veulent interdire le porno ou la drogue pour des raisons morales. Ils ne se rendent pas compte que cela se heurte avec violence avec la réalité de l’humain. Si un journalisme de qualité doit exister, il sera toujours minoritaire, pour une petite partie de gens éclairés à qui il s’adresse.

Mais il y a du journalisme de qualité. Pas forcément dans la presse généraliste (bien que tous les journalistes ne sont pas mauvais non plus là bas) mais il y en a. Je ne vois pas pourquoi certains y arriveraient et d’autres pas.

La réalité est que 70% des gens au moins s’en contrefiche de comprendre quoi que ce soit. Donc il y aura toujours des journaux pour servir à la majorité ce qu’elle demande.

Pas de problème, on va demander aux profs demain d’apprendre n’importe quoi aux enfants car après tout tout le monde s’en fiche de la vérité. Les enfants veulent jouer.

Bah non, on leur apprend des trucs justes car cela leur est utile même s’ils n’en voient pas l’intérêt.

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Salut,

Pourtant je crains qu’elle ne soit fausse. Même libéré du travail et du matériel, l’individu lambda ne cherchera jamais la connaissance ou la sagesse. Il ne reconnaitra pas plus ceux qui essayeront de le lui apporter. Il restera un "animal" à peine évolué, prisonnier de ses biais cognitifs et incapable de s’en détacher. Au mieux, on remplacera ses mauvaises croyances par de nouvelles. Mais jamais il n’aura un avis éclairé sur quoi que ce soit, quel que soit les efforts de certains pour cela.

Demandred

Le meilleur moyen pour le savoir, c’est d’essayer. On a aujourd’hui parfaitement les moyens de libérer davantages les gens de la contrainte du travail et de leur assurer un meilleur cadre de vie (par exemple en augmentant les dépenses dans l’enseignements, la recherches, les soin de santé, les transports en commun, les infrastructures sportives, etc.). Pourquoi ne pas expérimenter une telle solution puisque la méthode actuelle ne permet pas d’atteindre cet objectif ?

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Au-delà de ses biais cognitifs, l’homo sapiens et son cerveau vivent le cul entre deux chaises, l’une étant sa pensée rationnelle, l’autre sa pensée quotidienne (c’est le nom que porte en psychologie cette pensée dans laquelle les "biais cognitifs", tellement à la mode de nos jours, prennent racine, entre autres choses).

Cela dit avant de le prendre de haut et de considérer cette pensée quotidienne comme un handicap, il convient de se rappeler que sans elle, nous serions incapables de vivre au jour le jour ni même d’avancer en tant qu’espèce : c’est précisément parce que nous avons tous ces raccourcis "hardcodés" dans le cerveau que nous sommes en mesure de prendre moins de 3 heures pour choisir un modèle de grille-pain dans un supermarché, et de ne pas rester paralysés devant la complexité d’autres choix moins triviaux comme celui du candidat pour lequel nous allons voter aux prochaines élections.

C’est également ce qui pousse les gens à sur-simplifier les prémisses d’un raisonnement dans le seul but d’avoir raison…

Bref, sans cette dualité, les moyens techniques dont nous disposons pour avoir cette discussion sur le net, tout comme ceux de nous auto-détruire, seraient hors de la portée de notre espèce. Pour le meilleur ou pour le pire, on n’a pas d’autre solution que de faire avec.

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Cela dit avant de le prendre de haut et de considérer cette pensée quotidienne comme un handicap, il convient de se rappeler que sans elle, nous serions incapables de vivre au jour le jour ni même d’avancer en tant qu’espèce 

Je n’ai jamais dis le contraire, on est tout à fait d’accord là dessus. Loin de moi l’idée de défendre un pseudo rationalisme, je suis plutôt dans le camp adverse. Les heuristiques de notre cerveau sont bien souvent robustes et indispensables à notre survie. Mais rien ne dis qu’elles sont adaptées aux problèmes de notre monde moderne, qui sont une échelle différente de l’environnement dans lequel ces heuristiques se sont formées. :)

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PS : Je comprends vraiment votre position, j’avais la même il y a quelques années. Je pensais vraiment que ce genre de mission était possible. Que il "suffisait" d’éduquer les gens, de faire de la pédagogie, et que petit a petit les bonnes idées triompheraient. Puis j’ai étudié et regardé le monde autour de moi, et j’ai changé d’avis. J’ai abandonné la philosophie des lumières pour un scepticisme antique.

Demandred

Au fait, pour le coup, vraie question ouverte : pourquoi participez à un site comme celui-ci dans ce cas ? Je veux dire, si tu penses que « les gens » resterons des « animaux à peines évolués », à quoi bon partager des connaissances ou échanger des opinions sur ZdS ?

Comprenons-nous bien, je ne dis pas ici « ben casse-toi si tu penses comme ça », je m’interroge juste sur la contradiction qui apparaît entre ce que tu dis et ce que tu fais.

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Mais rien ne dis qu’elles sont adaptées aux problèmes de notre monde moderne, qui sont une échelle différente de l’environnement dans lequel ces heuristiques se sont formées.

D’un autre côté, le monde moderne est notre réalité, je ne vois pas quel autre choix on pourrait avoir en dehors du pari que oui d’un côté, ou du refus de continuer à exister de l’autre.

Je suis juste soulagé que mon cerveau soit câblé pour estimer de lui-même que cette question, un dilemme qui restera certainement sans réponse de mon vivant, est moins pressante que celles de ce que je vais prendre à l’apéro, ou de ce que je voudrais accomplir dans la vie.

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Au fait, pour le coup, vraie question ouverte : pourquoi participez à un site comme celui-ci dans ce cas ? Je veux dire, si tu penses que « les gens » resterons des « animaux à peines évolués », à quoi bon partager des connaissances ou échanger des opinions sur ZdS ?

Quand je dis ça je parle de façon globale. Ça n’empêche pas que individuellement il y a des gens qui sont très intéressants. Sur ta question, je t’avoue que je me pose parfois la question dans le cadre de ce site en particulier. Il est vrai que ma façon d’y présenter ma pensée et mes arguments est souvent bien trop expéditive pour espérer avoir un réel effet (a part énerver les gens^^).

Comprenons-nous bien, je ne dis pas ici « ben casse-toi si tu penses comme ça », je m’interroge juste sur la contradiction qui apparaît entre ce que tu dis et ce que tu fais.

C’est pas faux.

je ne vois pas quel autre choix on pourrait avoir en dehors du pari que oui d’un côté, ou le refus de continuer à exister de l’autre.

Ce n’est pas forcement binaire. Regarde la question du réchauffement climatique. Au pire il y aura des millions de morts, des bouleversement majeur, mais l’humanité survivra. Échouer à résoudre ce problème n’est pas la fin du monde, juste peut être de celui qu’on a connu. L’humanité à vécu des guerres mondiales, des épisodes horribles, etc. Si disons 1/3 de l’humanité disparait dans le siècle à venir, les survivants s’adapteront. Nous sommes bien plus préparés in fine à survivre dans un monde qui se réchauffe et se bouleverse que à agir ex ante pour éviter ces changements… Rien ne nous pousse vraiment globalement à résoudre ce problème.

Je suis juste soulagé que mon cerveau estime que cette question, qui restera probablement sans réponse de mon vivant, soit moins pressante que celle de ce que je vais prendre à l’apéro.

Je crains que nous n’ayons un aperçu de la réponse que trop rapidement.

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Nous sommes bien plus préparés in fine à survivre dans un monde qui se réchauffe et se bouleverse que à agir ex ante pour éviter ces changements… Rien ne nous pousse vraiment globalement à résoudre ce problème.

Ce que je vais dire peut sembler insensible, ou même inconscient, mais je ne suis pas certain que ce soit un critère pertinent pour jauger de la capacité des humains à gérer les problèmes : si l’on se place à l’échelle de l’existence de l’homme, on n’a pris connaissance de ces périls qu'hier soir parce qu’ils sont dûs aux progrès fulgurants qu’on a réalisés entre midi et deux, et l’échéance pour réagir avant qu’il ne soit trop tard, c’est demain matin.

Au final, on attend d’une espèce entière qu’elle se mettre à collaborer dans un seul et unique but, ce qu’aucune espèce n’a jamais eu à faire auparavant, et ce en un battement de paupières. À mes yeux c’est comme jauger la capacité d’une poignée de dinausores à se préparer au météore qui va leur arriver sur la tronche dans 10… 9… 8…

Ça ne nous enlève absolument pas la responsabilité de ce qui se passe, mais de là à y voir un échec uniquement imputable à la bêtise humaine, il y a une marge. Ce qui arrivera ensuite et la façon dont nous allons mitiger les dégâts, en revanche, dépend de nous.

PS : ah oui, c’est vrai. Ce billet parlait de journalisme à l’origine… Désolé !

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