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Mieux répartir les contributions aux dépenses du foyer quand on est en couple

Face aux inégalités patrimoniales entre hommes et femmes, trouvons de nouvelles façons de tenir nos comptes pour mieux répartir les dépenses et avoir une épargne égalitaire

Introduction

En France au 21ème siècle, les inégalités de revenus entre hommes et femmes sont encore très marquées, encore plus quand ils vivent en couple : trois femmes sur quatre gagnent moins que leur conjoint et en moyenne les femmes perçoivent un revenu inférieur de 42% à celui de leur conjoint1. Au-delà du revenu, l’inégalité patrimoniale entre hommes et femmes est de 16% en 2015. En cas de séparation du couple, la perte de niveau de vie directement imputable à la rupture est de l’ordre de 20 % pour les femmes et de 3 % pour les hommes. Toutes ces statistiques sont rappelées et les mécanismes sous-jacents expliqués dans un épisode du toujours chouette podcast Les couilles sur la table de Victoire Tuaillon, produit par Binge Audio et publié le 23 avril 2020. Ce podcast intitulé Le patrimoine, enjeu capital (et qui s’écoute ici https://www.binge.audio/le-patrimoine-enjeu-capital/), met en avant, par un entretien, les travaux de deux sociologues, Céline Bessière, professeure de sociologie à l’Université Paris Dauphine et Sybille Gollac chercheuse au CNRS, qui ont publié cette année le livre Le Genre du Capital aux éditions La Découverte2.

En fin d’épisode, l’animatrice Victoire Tuaillon et ses invitées essayent de répondre à la question suivante : en attendant le grand soir, que pouvons-nous faire à l’échelle de nos foyers pour réduire ces inégalités de patrimoine ? En particulier, comment sortir de la méthode qui consiste à ce que chaque conjoint participe autant aux dépenses du foyer ? En effet, si les femmes sont en moyenne moins rémunérées de 42% que leur conjoint, est-ce que cette approche est juste ? Que signifie-t-elle pour l’épargne, les économies des conjoints ? Dans l’épisode, deux méthodes alternatives sont suggérées. La première consiste à répartir les dépenses en proportions égales aux revenus de chaque membre du couple. La seconde consiste à faire en sorte que les deux membres du couple épargnent autant chaque mois.

La parution de ce podcast est l’occasion d’explorer ces deux méthodes de répartitions des dépenses (et donc de l’épargne) alternatives à la pratique courante. Je présente d’abord chaque méthode et sa mise en pratique, puis compare les trois méthodes en seconde partie.

Mise en pratique de trois méthodes de répartition des dépenses

Dans cette partie, nous allons présenter trois méthodes pour répartir les dépenses du foyer au sein du couple. La première méthode, consiste simplement à diviser en deux les dépenses du foyer. La seconde, à contribuer également, en proportion aux revenus de chaque conjoint. La troisième de contribuer de façon à ce qu’il reste, une fois les dépenses payées, les mêmes économies aux deux conjoints.

Le graphique ci-dessous présente, pour chaque méthode, l’épargne réalisée par chaque conjoint au bout de 5 ans, si Sam gagne 1300€ par mois, Alex 754€ par mois et que les dépenses du foyer s’élèvent à 1500€.

Prédictions des 3 méthodes quant à l'épargne cumulée si Sam et Alex gagnent chacun moins que les dépenses du foyer pendant 5 ans
Prédictions des 3 méthodes quant à l'épargne cumulée si Sam et Alex gagnent chacun moins que les dépenses du foyer pendant 5 ans

L’annexe détaille ces résultats dans trois études de cas.

Nous allons dans la suite de cette partie nous placer dans le foyer fictif d’un couple composé d’Alex et de Sam, qui ne touchent pas les mêmes revenus. Les dépenses du foyer s’élèvent à 1500€ par mois et Sam a un revenu de 1800€. Nous allons explorer la répartition des dépenses et l’épargne pour chacune des trois méthodes en faisant varier les revenus d’Alex entre 800 et 2500€ par mois.

Méthode 1 : Pratique courante : chacun contribue autant aux dépenses

La pratique courante consiste à diviser en deux les dépenses du couple. Autrement dit, si les dépenses du foyer s’élèvent à 1500€ par mois, chacun paye 1500/2=7501500 / 2 = 750 € par mois. C’est un modèle qui se veut égalitaire sur la base des contributions mais qui, en cas de forte inégalité entre les revenus d’Alex et Sam, entraînera de fortes disparités en proportion des revenus et pour l’épargne en fin de mois. Quand Alex a un faible revenu, l’essentiel de celui-ci passe dans les dépenses et il ne reste plus rien à la fin de mois, quand Sam a une épargne qui s’élève à 1050€ par mois, soit 58% de son salaire (voir les graphiques ci-dessous).

Résultats pour la méthode 1 : chacun contribue autant aux dépenses. En haut, les dépenses en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. En bas, l'économie réalisée à la fin du mois en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. Les dépenses du foyer sont de1500€ par mois, Sam a un revenu de 1800€ et les revenus d'Alex varient entre 800 et 2500€. La ligne est violette quand les courbes d'Alex et Sam sont superposées.
Résultats pour la méthode 1 : chacun contribue autant aux dépenses. En haut, les dépenses en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. En bas, l'économie réalisée à la fin du mois en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. Les dépenses du foyer sont de1500€ par mois, Sam a un revenu de 1800€ et les revenus d'Alex varient entre 800 et 2500€. La ligne est violette quand les courbes d'Alex et Sam sont superposées.

Méthode 2 : Chacun contribue selon un même pourcentage de ses revenus

Cette solution consiste à définir à quelle hauteur chaque membre du couple contribue aux dépenses en définissant un pourcentage des revenus commun à Alex et Sam.

Prenons un exemple concret : les dépenses du foyer sont toujours de 1500 euros, les revenus mensuels de Sam de 1800 euros et posons qu’Alex a un revenu de 1200 euros. Chacun devra contribuer à hauteur de 50% de son salaire pour payer les dépenses, ce qui représente 900 euros pour Sam et 600 euros pour Alex.

Cette méthode fait en sorte qu’en proportion de ses revenus, chacun contribue autant aux dépenses du foyer et épargne autant que son conjoint. Il existe cependant toujours des disparités dans les économies mises de côté chaque mois, ce qui nous amène à la troisième méthode.

Comment calculer le pourcentage à appliquer en fonction de vos revenus et dépenses ? La formule à utiliser est la suivante, avec pp le pourcentage à appliquer aux revenus d’Alex et Sam :

p=D/(RA+RS),p = D / (R_A + R_S),

avec DD les dépenses du foyer, RAR_A le revenu d’Alex et RSR_S le revenu de Sam. Ainsi, Alex contribuera à hauteur de p×RAp\times R_A euros, et Sam à hauteur de p×RSp\times R_S euros. Dans l’exemple précédent, les dépenses du foyer étaient de D=1500D = 1500 euros, les revenus mensuels de Sam de RS=1800R_S=1800 euros et Alex a un revenu de RA=1200R_A = 1200 euros. Chacun devra contribuer à hauteur de 1500/(1800+1200)=0.51500/(1800+1200)=0.5 soit 50% de son salaire, ce qui représente bien 900 euros pour Sam et 600 euros pour Alex.

Les graphiques ci-dessous montrent comment varient les dépenses et l’épargne du couple en fonction des revenus d’Alex :

Résultats pour la méthode 2 : chacun contribue selon un même pourcentage de ses revenus. En haut, les dépenses en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. En bas, l'économie réalisée à la fin du mois en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. Les dépenses du foyer sont de1500€ par mois, Sam a un revenu de 1800€ et les revenus d'Alex varient entre 800 et 2500€. La ligne est violette quand les courbes d'Alex et Sam sont superposées.
Résultats pour la méthode 2 : chacun contribue selon un même pourcentage de ses revenus. En haut, les dépenses en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. En bas, l'économie réalisée à la fin du mois en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. Les dépenses du foyer sont de1500€ par mois, Sam a un revenu de 1800€ et les revenus d'Alex varient entre 800 et 2500€. La ligne est violette quand les courbes d'Alex et Sam sont superposées.

Méthode 3 : Chacun contribue de façon à épargner autant

Cette troisième méthode fait en sorte que les deux membres du foyer épargnent autant, quels que soient les revenus de l’un ou de l’autre. Cela revient à ajouter tous les revenus du foyer dans un pot commun (en pratique, un compte courant par exemple), payer les dépenses mutuelles avec ce pot commun et ce qui reste est partagé en parts égales entre Alex et Sam. Avec cette méthode, très simple à mettre en place et qui ne requiert pas de savants calculs, il faut que le conjoint gagnant le plus accepte de contribuer plus que l’autre (sur les graphiques ci-dessous, on peut voir que Sam contribue à hauteur de 70% de ses revenus aux dépenses du foyer si Alex gagne 800€ par mois – Alex contribue à hauteur de 30% de ses revenus dans ce cas-là).

En pratique, chacun va épargner

E=(RA+RSD)/2E = (R_A + R_S - D) / 2 euros chaque mois, avec DD les dépenses du foyer, RAR_A le revenu d’Alex et RSR_S le revenu de Sam.

Prenons là encore un exemple : les dépenses du foyer sont toujours de D=1500D = 1500 euros, les revenus mensuels de Sam de RS=1800R_S = 1800 euros et posons qu’Alex a un revenu de RA=1200R_A = 1200 euros. L’épargne va représenter (1800+12001500)/2=750(1800 + 1200 - 1500)/2 = 750 euros chacun. Dans cet exemple, Sam contribuera donc à hauteur de 1800750=10501800 - 750 = 1050 euros (58% de ses revenus) et Alex à hauteur de 1200750=4501200 - 750 = 450 euros, soit 37,5% de ses revenus.

Résultats pour la méthode 3 : chacun épargne autant. En haut, les dépenses en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. En bas, l'économie réalisée à la fin du mois en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. Les dépenses du foyer sont de1500€ par mois, Sam a un revenu de 1800€ et les revenus d'Alex varient entre 800 et 2500€. La ligne est violette quand les courbes d'Alex et Sam sont superposées.
Résultats pour la méthode 3 : chacun épargne autant. En haut, les dépenses en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. En bas, l'économie réalisée à la fin du mois en euros (gauche) et en proportion de revenus (droite) pour Alex et Sam. Les dépenses du foyer sont de1500€ par mois, Sam a un revenu de 1800€ et les revenus d'Alex varient entre 800 et 2500€. La ligne est violette quand les courbes d'Alex et Sam sont superposées.

Mise en pratique des méthodes 2 et 3

Dans la vraie vie, il est probable que soit Alex soit Sam n’ait pas un revenu constant : avec l’uberisation du marché du travail, le recours à la contractualisation ou au CDD dans, respectivement la fonction publique et le privé, les revenus d’un foyer sont souvent instables. Il se peut aussi, qu’en raison d’une histoire antérieure au couple, Alex et/ou Sam ait un prêt étudiant, une pension alimentaire à verser, … soit des dépenses qui peuvent être considérées comme externes au foyer. Les méthodes 2 et 3 permettent de répondre à ces problématiques très simplement. Quand les revenus ne sont pas réguliers, il suffit de recalculer ce qui est versé à chaque fois que le revenu d’Alex ou Sam change. S’il y a des prêts ou des pensions qui ne concernent pas le foyer, il suffit qu’Alex ou Sam retire ces montants de ses revenus avant d’appliquer les formules données.

Annexe : comparaison des méthodes

Nous allons maintenant comparer ces trois méthodes pour les dépenses et l’épargne cumulées pendant 5 ans, en fonction des revenus d’Alex et Sam. Nous allons nous intéresser à trois exemples, dans lesquels Alex gagne toujours 42% de moins que Sam, en accord avec la (triste) moyenne nationale entre revenus des hommes et des femmes en couple.

Premier exemple : Sam et Alex gagnent chacun moins que les dépenses du foyer

Les dépenses sont toujours de 1500€, Sam gagne 1300€ et Alex 754€. Dans ce cas, au bout de 5 ans, Alex a épargné moins de 1% de ce que Sam a épargné sur la période si le couple suit la première méthode, tout en contribuant à même hauteur aux dépenses ! L’épargne d’Alex est de 240€ au terme des 5 ans, contre 33 000€ pour Sam ! La seconde méthode permet de réduire l’inégalité fortement, Alex peut maintenant épargner 58% de ce qu’a épargné Sam sur les cinq années, soit 12 202€ contre 21 038€. La troisième méthode, en "socialisant" les dépenses du foyer, permet d’obtenir une épargne rigoureusement identique pour Alex et Sam.

Prédictions des 3 méthodes quant aux dépenses cumulées (haut) et épargne cumulée (bas) si Sam et Alex gagnent chacun moins que les dépenses du foyer pendant 5 ans
Prédictions des 3 méthodes quant aux dépenses cumulées (haut) et épargne cumulée (bas) si Sam et Alex gagnent chacun moins que les dépenses du foyer pendant 5 ans

Second exemple : Sam gagne plus que les dépenses totales du foyer, Alex moins

Les dépenses sont toujours de 1500€, Sam gagne 2000€ et Alex 1160€.

Prédictions des 3 méthodes quant aux dépenses cumulées (haut) et épargne cumulée (bas) si Sam gagne plus que les dépenses totales du foyer et Alex moins, pendant 5 ans
Prédictions des 3 méthodes quant aux dépenses cumulées (haut) et épargne cumulée (bas) si Sam gagne plus que les dépenses totales du foyer et Alex moins, pendant 5 ans

Troisième exemple : Sam et Alex gagnent chacun plus que les dépenses du foyer

Les dépenses sont toujours de 1500€, Sam gagne 2800€ et Alex 1624€.

Prédictions des 3 méthodes quant aux dépenses cumulées (haut) et épargne cumulée (bas) si Sam et Alex gagnent chacun plus que les dépenses du foyer pendant 5 ans
Prédictions des 3 méthodes quant aux dépenses cumulées (haut) et épargne cumulée (bas) si Sam et Alex gagnent chacun plus que les dépenses du foyer pendant 5 ans

Comparaison des méthodes

Les mêmes tendances sont observées dans les trois études de cas mais on constate que l’accroissement des revenus du couple permet de réduire les inégalités. C’est quand un des membres du couple est très précaire que l’inégalité en terme d’épargne est la plus forte. La méthode 2 reflète pour les 3 études de cas l’écart de salaire initial (de 42%, conformément à la moyenne nationale des couples hétérosexuels), quel que soit le niveau de richesse du couple. La troisième méthode assure à chaque conjoint une épargne, au prix de "socialiser" les dépenses (c’est à dire de contribuer plus en proportion de son revenu si l’on est plus riche). Dans tous les cas, les méthodes alternatives 2 et 3 proposées ici permettent de réduire fortement les inégalités de patrimoine liées aux différences de revenus au sein du couple.


Conclusion

L’idée de ce billet n’est pas de juger l’usage de la première méthode au sein du foyer des lecteurs et lectrices. Il est plutôt de donner quelques éléments pratiques et quelques observations pour pouvoir discuter de la mise en pratique de méthodes de répartition des dépenses alternatives à la plus courante. Cela pour permettre de diminuer les inégalités de revenus, de patrimoine entre hommes et femmes vivant en couple, ces dernières pouvant engendrer de la pauvreté lors de la séparation des conjoints ou du décès du plus riche si le couple n’est pas marié. Ces méthodes alternatives peuvent aussi permettre de discuter et d’intégrer le coût du travail domestique au sein du foyer – un des mécanismes expliquant les disparités de revenus entre hommes et femmes. Si la troisième méthode demande moins d’organisation et de calculs, elle s’applique par contre difficilement à des couples récemment formés ou à une colocation, contrairement à la seconde, probablement plus facile à suggérer dans de telles conditions.

S’il est probable qu’en réalité (contrairement à ce qui est formalisé dans la méthode 1) dans un couple avec de fortes inégalités de revenus, le conjoint le plus riche va couvrir plus de dépenses liées au foyer, cela n’implique pas que le conjoint le plus pauvre (qui peut-être participe moins aux dépenses) ose s’accorder une épargne (parce qu’il ou elle contribue déjà moins aux dépenses). Ainsi, expliciter et s’accorder sur le schéma utilisé permet au conjoint le plus pauvre de ne pas culpabiliser à faire des économies malgré des revenus faibles.

Et vous, avez-vous d’autres méthodes à partager qui pourraient répondre de façon juste à cette problématique très importante ?

23 commentaires

Je me demandais, y a-t-il une étude qui donnerait les chiffres sur qui utilise quelle formule ? Je ne serais pas catégorique sur le fait que ce soit tant majoritaire la méthode 50/50.

Tes premiers schémas méritent peut-être une petite explication, il m’a fallu un certain pour les comprendre.

+0 -0

Je vais chercher si cela existe – je n’ai malheureusement pas encore pu lire le livre cité dans le podcast. Intuitivement, je dirais que si la participation aux dépenses n’est peut-être pas aussi stricte qu’un 50/50 (c’est-à-dire le conjoint le plus riche prend sans doute généralement en charge plus de dépenses) cela n’implique pas forcément un accord explicite de ce qui est épargné par chaque conjoint. Dit autrement, le conjoint le moins riche (qui peut-être participe moins aux dépenses) ne s’accorde aucune ou très peu d’épargne parce qu’il ou elle contribue déjà moins aux dépenses.

Cela a probablement en partie pour conséquence les inégalités patrimoniales observées et mesurées par Céline Bessière et Sybille Gollac. Expliciter et s’accorder sur le schéma utilisé permet au conjoint le plus pauvre de ne pas culpabiliser à faire des économies malgré des revenus faibles.

Merci pour la remarque concernant les figures, je vais réfléchir à ce que je peux faire.

Edit : bon j’ai décidé de cacher les figures qui rendent le message confus et j’ai repris les arguments de ce message en conclusion. Merci pour ton commentaire :)

+0 -0

C’est intéressant. Je ne savais pas que certain pouvaient utiliser la méthode 3 dans la vrai vie.

Si j’ai bien suivi, c’est ce qu’on toujours appliqué mes parents. En moins subtile : tout rentre dans le pot commun, tout sort du pot commun, l’épargne est commune. Les compte perso qui existaient étaient des reliquats et ne contenaient que des sommes dérisoires.

Je pense que c’est super courant, comme technique. C’est typiquement le cas (de facto) des gens mariés sous le régime de la communauté des biens, en France.

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Je pense que c’est super courant, comme technique. C’est typiquement le cas (de facto) des gens mariés sous le régime de la communauté des biens, en France.

J’avoue que je ne connais personne (parmi ceux avec qui on a parlé de ça) qui fonctionne comme ça.

Moi même étant en communauté de biens, dans la pratique on est pas sur la méthode 3. Même si au final, en cas de pépins dans l’avenir (si par exemple un des deux à des créances non remboursée) le régime reprendra le dessus (et donc dans mon exemple le créancier ira chercher ce qu’il faut chez l’autre conjoint).

Moi même étant en communauté de biens, dans la pratique on est pas sur la méthode 3. Même si au final, en cas de pépins dans l’avenir (si par exemple un des deux à des créances non remboursée) le régime reprendra le dessus (et donc dans mon exemple le créancier ira chercher ce qu’il faut chez l’autre conjoint).

À confirmer par un juriste, mais de ce que je comprends de ces deux pages là 1 2, tu es dans le cas 3 de facto, même si au jour le jour vous répartissez ça différemment. En cas de séparation, dette…, ce sera 50 / 50. Même si vous aviez convenu que les dépenses loisir étaient hors compte commun, par exemple.

Avec comme toujours des exceptions, les biens et dettes précédant le mariage, les donations et successions, les dettes contractées pendant le mariage sous certaines conditions restrictives (grosse différence de train de vie, bien inutile ou mauvaise foie du contractant).

Perso, je suis célibataire, donc c’est 100 % pour moi. :D

+2 -0

Vous avez raison de préciser que le régime du mariage et de communauté des biens (qui sont en recul1) sont plus protecteurs, en cas de séparation, pour les femmes qui gagnent moins que leur conjoint. Les stratégies mises en avant dans mon billet sont plus pertinentes (voire critiques) pour les couples non mariés, a fortiori s’il y a de fortes disparités dans les revenus (et que l’un des deux conjoints ne gagne pas beaucoup plus que la moitié des dépenses du foyer).

+0 -0

À confirmer par un juriste, mais de ce que je comprends de ces deux pages là 1 2, tu es dans le cas 3 de facto, même si au jour le jour vous répartissez ça différemment. En cas de séparation, dette…, ce sera 50 / 50. Même si vous aviez convenu que les dépenses loisir étaient hors compte commun, par exemple.

Tout à fait, en régime de communauté il n’y a plus de notion de patrimoine individuelle lors du mariage par défaut, même si on utilise des comptes bancaires séparés.

En cas de divorce, sauf si le contrat de mariage est modifié en cours de route, la répartition se fera sur base égalitaire.

+0 -0

À confirmer par un juriste, mais de ce que je comprends de ces deux pages là 1 2, tu es dans le cas 3 de facto, même si au jour le jour vous répartissez ça différemment. En cas de séparation, dette…, ce sera 50 / 50. Même si vous aviez convenu que les dépenses loisir étaient hors compte commun, par exemple.

Gabbro

Ben si effectivement il y a séparation oui on passe dans le cas 3 (hormis exception). Mais si je reste marié jusqu’au bout, pas forcément. C’est pour cela que je précisais que dans la pratique, notre système ressemble surtout au cas 2 (saupoudré d’un peu de cas 1) et tant que nous sommes marié, on gardera ce fonctionnement puisque c’est celui qui nous convient le mieux.

Je ne comprends pas, pourquoi si deux personnes en couple ont un revenu différent elles devraient épargner autant ?

Society

Ce n’est pas une histoire de devoir. Il n’y a aucune obligation. C’est un choix moral donc subjectif. Mettre en commun l’argent du couple ou vivre comme des colocataires où chacun participe de manière égale.
Le but de la manoeuvre est indiqué dans l’introduction : "que pouvons-nous faire à l’échelle de nos foyers pour réduire ces inégalités de patrimoine ? "

le fond est bon mais la forme avec "trois femmes sur quatre gagnent moins que leur conjoint et en moyenne les femmes perçoivent un revenu inférieur de 42% à celui de leur conjoint" ne vaudrait il pas mieux parler a poste et a responsabilité egal ? ainsi que la difficulté d’acquérir un poste a responsabilité pour une femme ? (pour les disparité)

et dans ce contexte, parlait de différence dans un couple,alors que l’on peut juste parler d’un couple… les différences de salaire dans un couple existe et c’est normal. pourquoi ne pas juste avoir parler d’un couple sans mettre de sexe ?

sinon très bonne idée comme article ^^

le fond est bon mais la forme avec "trois femmes sur quatre gagnent moins que leur conjoint et en moyenne les femmes perçoivent un revenu inférieur de 42% à celui de leur conjoint" ne vaudrait il pas mieux parler a poste et a responsabilité egal ? ainsi que la difficulté d’acquérir un poste a responsabilité pour une femme ? (pour les disparité)

depfryer

Dans l’émission que je cite, il est rappelé (de mémoire) qu’à poste équivalent et "toutes choses égales par ailleurs", la différence de revenus entre un homme et une femme est de 12% en France. Si j’ai choisi de conserver la statistique de 42% c’est, comme tu le rappelles, qu’elle intègre beaucoup plus de facteurs symptomatiques de l’organisation de notre société : la difficulté pour une femme d’accéder à des postes à responsabilité (par exemple en raison du travail domestique déséquilibré au sein du couple qui laisse moins de temps aux femmes pour s’investir professionnellement), le fait que les femmes soient très majoritairement représentées dans des métiers peu payés (caissières, enseignantes, infirmières), etc.

et dans ce contexte, parlait de différence dans un couple,alors que l’on peut juste parler d’un couple… les différences de salaire dans un couple existe et c’est normal. pourquoi ne pas juste avoir parler d’un couple sans mettre de sexe ?

depfryer

Je me suis efforcé, une fois le contexte posé, de présenter un couple théorique composé d’Alex et Sam, qui sont deux prénoms épicènes (qui peuvent désigner à la fois un homme ou une femme), les méthodes présentées pouvant s’appliquer à tous les couples, hétérosexuels ou non. Cependant, si en effet on peut considérer qu’il est normal que les membres d’un couple n’aient pas strictement le même salaire, le fait que dans trois quarts des couples hétérosexuels ce soit la femme qui soit la moins payée des deux et que cela représente en moyenne un revenu de 42% (!) inférieur à celui de leur conjoint est suffisamment significatif, il me semble, pour être contextualisé de la sorte. Occulter ces faits serait un choix largement autant politique que de prendre le point de vue féministe de mon article.

+4 -0

ton couple théorique Alex et Sam est certes composé de prénom mixte, mais couplé a l’introduction. On J’ai fait le rapport avec l’introduction, je suis peut être pas le seul a l’avoir fait inconsciemment jsp

Et donc si t’as du t’es "efforcé" de replacer le contexte sur un couple mixte, peut être que le contexte de départ n’étais pas bon ?

ton contexte a de la valeur , mais je pense pas sur cette article

sinon ton dernier points est stipulé dans ta premiere source ^^ une femme participe (en majorité etre 40 et 50% (exclu)) des charges, mais ca depend de plein d’autre choses, si elle est embauché a plein temps, ect (et du salaire)

et puis empêcheras jamais qqn de culpabilisé (mais ça c’est un autre débat)

Personnellement, j’ai trouvé ce parti pris plutôt bien. Et justement la première remarque que je me suis fait en arrivant devant les prénoms c’est : « Ah c’est cool, ce sont des prénoms épicènes et il a quand même pris quand même le temps de sensibiliser sur les inégalités de salaire homme/femme ». :)

+4 -0

Je me demandais, y a-t-il une étude qui donnerait les chiffres sur qui utilise quelle formule ? Je ne serais pas catégorique sur le fait que ce soit tant majoritaire la méthode 50/50.

Phigger

intuitivement, je me dis que ça ne doit pas être le cas: le revenu des femmes est inférieur de 42%, et le patrimoine seulement de 16%. Avec une participation égale aux dépenses, la différence de revenu disponible après dépense de bases est encore accrue, et l’inégalité d’accumulation de capital devrait être encore plus marquée que l’inégalité de revenu.

Je me demandais, y a-t-il une étude qui donnerait les chiffres sur qui utilise quelle formule ? Je ne serais pas catégorique sur le fait que ce soit tant majoritaire la méthode 50/50.

Phigger

intuitivement, je me dis que ça ne doit pas être le cas: le revenu des femmes est inférieur de 42%, et le patrimoine seulement de 16%. Avec une participation égale aux dépenses, la différence de revenu disponible après dépense de bases est encore accrue, et l’inégalité d’accumulation de capital devrait être encore plus marquée que l’inégalité de revenu.

Jacen

Ça peut être biaisé par la richesse des couples. Si les couples pauvres font la méthode 1 et les riches la 3, alors on peut avoir une majorité de couple fonctionnant en 1, et que l’écart sur le patrimoine soit plus faible que celui sur les revenus.

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Je me demandais, y a-t-il une étude qui donnerait les chiffres sur qui utilise quelle formule ? Je ne serais pas catégorique sur le fait que ce soit tant majoritaire la méthode 50/50.

Phigger

intuitivement, je me dis que ça ne doit pas être le cas: le revenu des femmes est inférieur de 42%, et le patrimoine seulement de 16%. Avec une participation égale aux dépenses, la différence de revenu disponible après dépense de bases est encore accrue, et l’inégalité d’accumulation de capital devrait être encore plus marquée que l’inégalité de revenu.

Jacen

Ça peut être biaisé par la richesse des couples. Si les couples pauvres font la méthode 1 et les riches la 3, alors on peut avoir une majorité de couple fonctionnant en 1, et que l’écart sur le patrimoine soit plus faible que celui sur les revenus.

Gabbro

Il me semble que vous négligez une données importante qui est que le capital est transmissible, une grande partie s’hérite :

  • Soit des parents (on peut penser notamment à Liliane Bettencourt …)
  • Soit par au décès du conjoint (les femmes vivant en moyenne plus longtemps que les hommes il fréquent qu’elle hérite de leur mari/conjoint décédé).
+0 -0

Le premier point aurait une importance si les ancêtres d’hommes étaient plus riches que les ancêtres de femmes, ou alors si la loi Française autorisait à déshériter les femmes au profit des hommes.

Le second va jouer dans le bon sens, mais pas assez pour expliquer le si faible écart entre les sexes, étant donnée la disparité de revenu initiale.

Par contre si on note qu’il y a plus de 23 millions de personnes mariées, que les personnes non mariées en France comprennent notamment les mineurs (15 millions), et que le gros de l’accumulation de capital se fait une fois le couple marié, ça rapproche beaucoup le capital des hommes et des femmes. Ce qui va dans le sens de mon intuition que les dépenses communes ne sont pas faites à part égales en général dans les couples (ce serait d’ailleurs difficile pour les 14% de femmes de 20–59ans qui sont au foyer, et dont l’activité n’est pas rémunérée).

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