Loi travail, quel est votre avis ?

Le problème exposé dans ce sujet a été résolu.

Elegance, merci de stopper le hors sujet. Ce sujet ne traite pas des élections ou des promesses ou mensonges de Hollande. Tout au plus de la pertinence des mesures prises, ce sont deux choses fort différentes.

Je l'ai déjà demandé une fois, je ne vais pas le répéter dix fois.

Maintenant en ce qui concerne

@Mewtow: Tout à fait, ces mesures sont sensées. Il faut demander à tous les pays comme l'Inde, la Chine, et quelques dizaines d'autres de mettre en place ces idées.

C'est d'une naïveté. C'est comme leur dire "Hé respectez le protocole de Kyoto", les droits de l'homme, etc.

Ils ne vont certainement pas s'aligner sur la France. Chaque État évolue selon des considérations propres. Tu ne pourras les convaincre car le mode de fonctionnement n'est pas le même, de même que les situations politiques, économiques, leurs théories et visions politiques, leur doctrine (etc.) sont différentes.

Et après, quand ils l'auront fait, quand ces pays seront alignés sur le modèle français, on pourra sans problème mettre plus de social chez nous.

La France n'est pas un modèle socio-économique, ni le centre du monde. Faut arrêter un peu de mettre la France sur un piédestal. Elle n'a pas un meilleur modèle que d'autres. Et aucun des modèles de sécurité sociale des pays européens se sont révélés suffisamment flexibles pour éviter d'avoir un tel "poids budgétaire" pour les gouvernements.

mais pour les notaires (et dans une certaine mesure les avocats), je ne comprends même pas pourquoi ce n’est pas encore fait.

Ils doivent garder une indépendance vis à vis de l'autorité. En faire des fonctionnaires irait à l'encontre de ce principe. Cela vaut surtout pour les avocats mais aussi pour les notaires dans certaines missions confiées.

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Ils doivent garder une indépendance vis à vis de l'autorité. En faire des fonctionnaires irait à l'encontre de ce principe. Cela vaut surtout pour les avocats mais aussi pour les notaires dans certaines missions confiées.

Pourtant, les juges sont bien fonctionnaires. :-) C’est évidemment à un statut de ce type que je pensais.

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Les juges et magistrats sont indépendants vis à vis des autres pouvoirs et organes de l'Etat, mais ils représentent l'autorité judiciaire et exercent une parcelle de la puissance publique.

Les avocats sont des auxiliaires de justice, ils sont totalement indépendant de toute autorité (aussi bien le ministère des finances que les tribunaux dans lesquels ils vont plaider).

Nombre de justiciables ont tendance à mettre en doute les motivations des avocats pour les défendre (si, si). Ils se disent qu'il y a de toutes façons des collusions (c'est faux, même si les avocats et magistrats se connaissent, ils respectent une "distance professionnelle" lorsqu'ils sont aux palais de justice). Faire de l'avocat un fonctionnaire comme un autre nuirait à cette indépendance et appuierait cette perception que l'on retrouve du justiciable.

Or, l'avocat a besoin de gagner la confiance de son client et de lui montrer que si la robe est similaire, c'est pas le cas du boulot. ;)

C'est moins vrai pour les notaires qui sont des officiers ministériels, au même titre que les greffiers (qui eux sont fonctionnaires).

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Plus que plafonner les salaires, il serait sans doute plus efficace et plus équitable de renforcer l’imposition sur les très hauts revenus et les très hauts patrimoines. En effet, en plafonnant les salaires, tu n’agis pas sur la rémunération par le biais d’actions de l’entreprise, qui sont des revenus mais pas des salaires, et ne supportent pas de charges sociales. Le plafonnement se fera de lui-même s’il n’y a aucun intérêt à gagner plus de 6 ou 10 fois le SMIC.

Dominus Carnufex

Sauf qu'il n'est pas impossible de faire les deux en même temps. Et la forte imposition des revenus a quelques désavantages que le plafonnement n'a pas. Premièrement, l'impôt sur le revenu peut se frauder facilement, ce qui n'est pas le cas du salaire versé. Deuxièmement, les niches fiscales et autres possibilités de ristournes réduisent la progressivité de l'impôt. Mélange ces deux possibilités et tu peux facilement en déduire qu'il y a toujours intérêt à gagner plus de 6 ou 10 fois le SMIC. Et je doute que des réformes fiscales y changent quoi que ce soit : cela limitera le problème, mais les footballeurs et PDG et autres haut-fonctionnaires seront toujours payés des millions sur le dos des employés.

Ensuite, plafonner les salaires a des effets positifs sur l'entreprise que les impôts n'ont pas. En effet, l'argent économisé par le plafonnement pourra servir utilement à l'entreprise, pour investir, consolider sa trésorerie, mieux rétribuer ses salariés (la prime versée par PSA récemment suite à la limitation de la rémunération de son PDG en est un bon exemple), etc. Ce qui positif pour les entreprises et leurs employés. Augmenter les impôts n'aura pas ces effets sur les entreprises (même si cela pourrait aider à éviter de creuser le déficit). Pire : cela pourrait forcer les cadres et autres salariés bien payés à demander une augmentation de salaire pour "compenser" le fort taux d'imposition.

Supprimer l'apprentissage avant 18 ans, qui est totalement inutile professionnellement, inadapté au monde actuel (même si c'est bizarrement bien vu des employeurs) et source d'un gâchis humain considérable ;

Tu peux expliciter ?

Dominus Carnufex

Les statistiques montrent qu'en France, l'apprentissage ne permet pas une bonne insertion sur le marché du travail et est surtout utilisé comme effet d'aubaine par les employeurs. Une fois l'apprentissage terminé, une bonne partie des apprentis est simplement virée et n'est pas embauchée par l'entreprise qui a formé l'apprenti. Cela vient du fait que les apprentis sont une main d’œuvre ouvrière pas chère, fortement subventionnée par l'état, qui donne droit à des baisses de charges : les entreprises ont plus intérêt à faire un roulement d'apprentis que d'employer ceux-ci une fois l'apprentissage terminé. Et si les chances de retrouver du travail pour l'apprenti sont plus élevées à niveau de qualification égal, les filières qui permettent d'apprentissage sont généralement des filières qui mènent vers le chômage : faire un vulgaire BTS donne de meilleurs résultats en terme d'insertion sur le marché du travail qu'un BEP/CAP en apprentissage.

Après, les politiques aiment bien l'apprentissage car ils comparent la France à l'Allemagne, où l'apprentissage est très développé. Mais ce genre de modèle ne fonctionne que parce que la demande de la part des entreprises est forte et l'économie dynamique. Dans un pays avec une bonne crise de la demande, cela ne peut pas marcher.

Et puis arrêter l'école à 14 ans, comme la loi le permet, me pose clairement problème : l'école est censée former des citoyens, pas de la main d’œuvre pas chère. De manière générale, je suis pour un système scolaire avec une filière unique jusqu'en fin de lycée permettant de réellement former des citoyens, seul le supérieur servant de formation professionnelle. Et supprimer les filières d'apprentissage au lycée/collège est une mesure permettant d'arriver à ce but. Et sachant que la plupart des mineurs ne savent pas quoi faire plus tard, mieux vaut éviter d'orienter trop tôt. Quand je vois ce que cette orientation précoce donne sur les élèves de STMG-SIG, dont seul un cinquième s'intéressent à la matière, je me dis clairement qu'il y a un problème.

Pourrais-tu expliciter un peu plus ce point ? Personnellement, j’ai très peu d’expérience des stages dans le privé (une demi-journée en 3e, et quelques jours en 2de en Allemagne…), ayant fait tous mes stages de formation dans le secteur public, et j’en ai un bon souvenir. Du coup, en quoi juges-tu que c’est une mauvaise chose dans le cadre de la formation ? (Parce que sinon, on est d’accord, en dehors de la formation, ça ne devrait même pas exister…)

Dominus Carnufex

Pour le stage de troisième, il s'agit d'un stage d'observation qui est critiqué de toute part, que l’inspection cherche à améliorer par tous les moyens et qui désorganise la répartition annuelle de l'enseignement. Il y a eu récemment un rapport du CNEE sur le sujet, commenté par Slate.

Pour les autres stages, il n'y a a priori que les stages en cours de formation comme en licence ou en BTS (fin de première et seconde année en BTS, et dernier semestre de licence). Et leurs défauts sont assez nombreux. Déjà, cela fait perdre pas mal d'heures de cours et de TD/TP (mes élèves de 1ère année de BTS finissent les cours fin mars), ce qui réduit la qualité de la formation. Cela apprend peu de choses aux élèves (la lecture des rapports de stage est assez édifiante) que ce soit en terme de connaissances (on pourrait faire mieux avec des heures de cours) qu'en terme de perception de la vie de l'entreprise (toutes les entreprises sont différentes et rien de ce qui est appris dans une entreprise n'est généralisable). Ensuite, le travail fait par les élèves est souvent mauvais vu que les élèves ont peu de connaissances en milieu de formation (mais les entreprises aiment bien du travail gratuit ou mal payé, même mauvais). L'effet sur la motivation est assez variable suivant les élèves : certains élèves reviennent plus motivés et investis, d'autres restent les mêmes, et d'autres sont clairement démotivés.


Sinon, pour revenir sur mes limitations à la liberté d'entreprendre, je tiens à signaler que celle-ci ne viennent pas de nulle part. Je me base essentiellement sur les recherches en psychologie de la décision. Il faut savoir qu'aux états-unis, seules 20% des entreprises crées par des entrepreneurs survivent plus de 5 an et que les chiffres sont encore plus bas si on regarde sur le long-terme. Et pourtant la quasi-totalité des entrepreneurs est persuadée de pouvoir réussir à faire survivre son entreprise sur le long-terme. La cause en est un biais cognitif (le biais d'optimisme). Et plus celui-ci est marqué, plus les entreprises crées ont de chances de chuter dans les années qui suivent leur création. Plus de références ici : Excès de confiance et création d’entreprise : une synthèse des approches cognitives.

Contraindre l'entreprenariat me semble donc être une contre-mesure capable de réduire l'optimisme des entrepreneurs, ce qui permet aux entreprises crées de survivre plus longtemps, ainsi que de réduire la création d'entreprises par des entrepreneurs trop confiants en leurs capacités. Une des preuve en est que le taux de survie des entreprises après 2 ans d'existence est fortement plus élevé en France, où l'entreprenariat est difficile, qu'au états-unis, pays s'il en est de l'entreprenariat : 52% de taux de survie en France, contre 19% aux états-unis.

Sachant que le problème principal de l'économie mondiale est un manque de travail, causé par une démographie en panne couplée à des augmentations de la productivité et une croissance bloquée dans une stagnation séculaire, la seule chose à faire est de répartir le travail.

Aie, ça fait mal de lire ça… :(

Le problème n'est pas qu'il manque du travail, mais surtout que une partie croissante de la population ne trouve pas à s'employer au salaire en vigueur car pas assez productive. Une partie de plus en plus faible de la population profite des gains de productivité alors qu'une autre partie de la population en subit le coût. Si l'effet global est positif, cela pose la question de la redistribution entre gagnants et perdants. Le chômage n'a in fine pas grand chose à voir avec la redistribution du temps de travail. Typiquement les 35h ont eu un impact négatif sur l'emploi plutôt que positif…

+1 -5

Typiquement les 35h ont eu un impact négatif sur l'emploi plutôt que positif…

Demandred

Selon l'INSEE, les 35 heures ont crée 200 000 emplois directs. De plus, il faudra m'expliquer pourquoi la durée du temps de travail diminue régulièrement depuis quelques décennies dans tous les pays industrialisés, que ce soit les états-unis, le Japon, la Corée, l’Allemagne, et j'en passe.

Le problème n'est pas qu'il manque du travail, mais surtout que une partie croissante de la population ne trouve pas à s'employer au salaire en vigueur car pas assez productive. Une partie de plus en plus faible de la population profite des gains de productivité alors qu'une autre partie de la population en subit le coût.

Demandred

Dans ce cas, pourquoi une hausse du salaire minimum n'a pas d'effet sur le chômage ? Regarde toute la littérature sur le sujet réalisée aux états-unis, tu m'en diras des nouvelles. Ça a commencé avec l'étude de Card et Krueger de 1992 et s'est poursuivi avec un paquet d'études diverses et variées. Les méta-analyses réalisées disent clairement qu'il n'y a pas d'effet d'une variation du salaire minimale sur le chômage aux états-unis. Et ces études sont notamment fortement utilisées par les courants militants qui veulent une augmentation du salaire minimal. Pourquoi cela serait différent en France ou dans les pays européens ?

Une partie de plus en plus faible de la population profite des gains de productivité alors qu'une autre partie de la population en subit le coût. Si l'effet global est positif, cela pose la question de la redistribution entre gagnants et perdants.

Exactement. La "partie de plus en faible de la population [qui] profite des gains de productivité", c'est les patrons et leurs actionnaires. C'est eux les "gagnants". "La population [qui] en subit le coût", c'est strictement tous les autres. Employés, demandeurs d'emplois, hommes/femmes au foyer, étudiants, retraités, bénéficiaires des assurances sociales, … tous les autres. C'est eux les "perdants".

Mais comme tu l'as très justement dit plusieurs fois dans ce sujet :

C'est une vision typiquement française de voir le sujet comme "patron vs travailleurs", comme il s'agissait d'une opposition frontale.

et

Il faut arrêter d'opposer ainsi travailleurs et entrepreneurs et d'avoir cette vision binaire des choses

C'est assez dans la lignée de ton argumentaire jusque là, et que je vais me permettre de résumer :

  1. Il faut plus de CDD, les CDD sont très mauvais pour les employés.
  2. Il n'y a pas de gagnants et de perdants, juste des gagnants et des perdants.
+3 -2

Selon l'INSEE, les 35 heures ont crée 200 000 emplois directs. De plus, il faudra m'expliquer pourquoi la durée du temps de travail diminue régulièrement depuis quelques décennies dans tous les pays industrialisés, que ce soit les états-unis, le Japon, la Corée, l’Allemagne, et j'en passe.

Sauf que ces études sont assez peu fiables et oublient de prendre en compte pas mal d'effets pour mesurer correctement l'impact des 35h. Je te laisse lire les travaux d'Etienne Wasmer sur le sujet, qui est un spécialiste de l'économie du travail et à la pointe sur les méthodes économétriques d'évaluation des politiques publiques :

http://controverses.sciences-po.fr/cours/35heures/WASMER_INTERVIEW.html

Dans ce cas, pourquoi une hausse du salaire minimum n'a pas d'effet sur le chômage ?

C'est un peu plus compliqué que ça : le salaire minimum à un impact sur l'emploi toutes choses égales par ailleurs, mais en pratique les réponses des agents font que cet effet est difficile à mesurer. La hausse du salaire minimum est compensée en général par une hausse de la productivité, une réorganisation du temps de travail, une baisse du turn over etc. Mais les études récentes qui arrivent à isoler ses effets via de nouvelles méthodes économétriques arrivent à mettre en évidence ce genre d'impact (un peu comme ce que fait Wasmer sur les 35h).

http://dev.takeactionminnesota.org/wp-content/uploads/2013/10/Why-Does-the-Minimum-Wage-Have-No-Discernible-Effect-on-Employment.pdf

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Et ces études sont notamment fortement utilisées par les courants militants qui veulent une augmentation du salaire minimal. Pourquoi cela serait différent en France ou dans les pays européens ?

Mewtow

Pourquoi ça aurait un impact différent en France ?

Imagine d'une part un pays, où le SMIC est bas, et seulement 5% des salariés sont au SMIC, et d'autre part un pays où le SMIC est élevé, et où 15% ou 20% des salariés sont au SMIC, tu auras la réponse à ta question.

@arius, quand je disais que telles ou telles mesures devraient être prises en Chine ou en Inde, je savais parfaitement que la France n'a pas le pouvoir de décider de la politique du travail dans ces pays… faut essayer de lire entre les lignes quand tu lis des trucs qui te surprennent

On trouvera toujours des études de gens sérieux pour expliquer de manière argumentée et très convaincante les effets de n'importe quelle mesure politique-économique-sociale. Sauf que oui, prendre en compte tous les aspects de la vie relève de l'impossible et selon le côté où l'on se place, les études donnent des versions radicalement différentes. Pourtant dire que l'une est plus vraie que l'autre, ça n'a aucun sens.

Bref, c'est l'énorme problème de l'économie, on teste et on regarde les effets après coup. Mais quoi qu'en dise la théorie tissée par des mecs issus du dernier courant de pensée à la mode, les résultats en situation réelle sont toujours assombris d'effets de bord imprévus.

Je pense que quand on aura compris que ça ne sert à rien de discuter 107 ans des mêmes choses mais d'un point de vue différent, on prendra conscience que tout le monde est d'accord sur le fond des soucis. Et le fond ce sont les problèmes que l'on constate aujourd'hui dans une société qui avance à cloche pied les mains dans le dos. Il devient urgent de raisonner sur le long-terme et d'arrêter les politiques de court terme pour contenter telle ou telle partie de la population. Un projet de réforme doit constituer un tout, et quand il s'agit du travail, "profiter" à tous. Une entreprise n'est rien sans ses salariés, la réciproque est aussi vraie. Et une ambiance de merde entre les deux n'aide pas à avancer, peu importe la flexibilité, les filets, ou les dernières études sur le partage des fruits de la productivité qui perd de la vitesse. En gros personne n'a tort, personne n'a raison, mais chacun veut défendre ses acquis sans en démordre.

Donc qu'on identifie les problèmes rencontrés des deux côtés, qu'on réfléchisse à comment y remédier des deux côtés, qu'on prenne les leçons du passé pour les deux côtés, et construisons quelque chose pour que ça se passe mieux des deux côtés. Mais je doute que ce soit sur des mandats de 5 ans que l'on y arrivera. Je doute même de la capacité des économistes à y parvenir. D'ailleurs, faire une confiance aveugle aux économistes sous prétexte que c'est leur métier ou qu'ils ont reçu certaines distinctions, c'est aussi con que de faire confiance aveuglement à n'importe qui. Après tout, tout le monde a le droit à l'erreur, et tout le monde en fait. Changer une société et en améliorer le climat, ça passe par des études de terrain, qui nécessitent donc de sortir d'un bureau et des études statistiques d'autres bureaux pour comprendre ce qui se passe.

Enfin voilà, je suis aussi économiste et je fondais beaucoup d'espoirs sur la théorie économique. Ça parait simple de régler tous les soucis du monde, en théorie… Il suffit de prendre ce qui se fait bien ailleurs et voilà, mais en fait non (pourquoi ? culture, pays, situation géographique, politique, population, tissu industriel, état d'esprit, …, …, …).

Et lorsqu'on commence à travailler pour du vrai on se rend compte que la théorie, elle vaut ce qu'elle vaut mais elle perd vachement en pertinence (je précise que mes situations personnelle et professionnelle sont satisfaisantes, que je n'ai pas de mauvais venin à déverser, ni que je défends tel ou tel parti).

Mais je doute que ce soit sur des mandats de 5 ans que l'on y arrivera. Je doute même de la capacité des économistes à y parvenir.

La question est plutôt dans le camp des politiques que des économistes. Les économistes ont simplement un rôle de conseil et d'évaluation des mesures. Ici comme bien souvent on sait quels sont les problèmes et globalement ce qu'il faudrait faire pour y remédier. Le problème est plus de comment passer de la théorie à la pratique :

  • Comment réformer à long terme avec des mandats de 5 ans ?
  • Comment répartir les gains des mesures entre les différents acteurs ?
  • Comment faire en sorte que ceux qui ont des privilèges ne défendent pas leurs acquis ? Typiquement on identifie facilement les perdants qui vont protester et peu les gagnants qui ne vont rien dire, ce qui rend les négociations asymétriques.
  • Comment réformer dans un pays qui ne fait ni confiance aux politiques ni aux experts (en particulier les économistes) ?

La plupart des pays qui ont réussit des réformes profondes (Canada, Suéde, Danemark etc.) ont bénéficier d'un climat international favorable et ont pris le temps du consensus et du dialogue. En France le dialogue et le consensus semble bien compliqué car tous projet est caricaturé (typiquement "flexibilité = précarité") et chacun reste sur ses positions. Tout compromis est vu comme une reculade et une trahison de ses idées. Comment réformer un pays dans ses conditions ?

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Les économistes sont tout aussi responsables que les politiques quand ils proposent et préconisent des mesures de court terme, ou quand ils manquent de pragmatisme face à la situation réelle en faisant des recommandations qui suivent un courant de pensée plutôt qu'en répondant à un problème. Il n'y a qu'à voir le FMI, sa politique défendue selon une idéologie pendant plusieurs années, et les désastres causés dans de nombreux pays asiatiques et africains, ou même en Grèce ayant suivi leurs recommandations (c'est bien de reconnaître après coup toute la merde que ça a répandu, mais c'était avant qu'il fallait réfléchir). Pourtant au FMI, ce ne sont pas les derniers des abrutis qui y sont (on revient à la confiance aveugle). Autrement je connais le rôle qu'a un économiste, merci. Seulement son conseil et son évaluation sont bien trop souvent biaisés par le courant idéologique auquel il adhère, ce qui est une sacré restriction.

On sait à peu près ce qu'il faut faire pour remédier aux grands problèmes, dans les grandes lignes seulement. Sinon tout serait maîtrisé depuis longtemps et on arrêterait de se tromper. La répartition des gains ne se pose pas quand une vraie négociation est bien menée. C'est quelque chose qui doit être discuté en amont (quand on parle de court terme encore une fois on s'y retrouve en réformant et en éludant dans le même temps tout un pan de questions cruciales). Une négociation n'est pas correctement menée tant que les partis n'y trouvent pas leur compte, l'asymétrie doit se régler dans le cadre de la négociation… Si on se contente d'une situation qui ne convient qu'à une partie, on ne peut pas dire que la négociation ait été utile ou prise en compte.

Que les gens défendent leurs acquis est normal et ce qu'il y a de plus humain. Maintenant si de l'autre côté on arrêtait de faire des promesses à la con et qu'on était un minimum cohérent à moyen-long terme, on arrêterait de vouloir contenter tout le monde à court terme et de s'efforcer à le faire. Ce que je dis là c'est qu'à force de mesures servant à avoir des impacts pour le lendemain, on perd tout horizon cohérent à moyen et long terme. Tout le monde reste sur ses acquis mais on en vient à la situation où contenter tout le monde pose un problème structurel, de fond. Pour autant revenir en arrière est insensé, on ne peut pas demander à une partie de renoncer à des acquis quand l'autre les conserve voire même en gagne… Non il faut réfléchir un peu plus et sortir de la théorie, la flexibilité n'a pas que du bon et une fois encore il y a tout un tas d'études qui disent tout et son contraire par des gens tout aussi honorables les uns que les autres. Et ce n'est pas pour autant que certains ont raison et les autres tort, mais qu'il faut travailler tous les aspects du problème.

La France n'a ni le fonctionnement d'un pays nordique ayant eu succès en mettant en place ce type de réforme, ni la même population (en nombre et niveau démographique). Il faut donc prendre le temps de la rendre compatible (en préparant le terrain j'entends) si on veut s'engager dans cette voie (et c'est quelque chose qui reste discutable), et de discuter. Mais le dialogue vient avant la réforme et est suffisamment encadré et écouté. Si chacun campe ses positions, c'est parce que chacun est devant le fait accompli. Flexibilité = précarité n'est pas une caricature mais un risque.

Les gens ne font plus confiance aux politiques ou aux experts parce qu'ils sont grillés et qu'ils n'inspirent plus confiance après d'innombrables échecs. La vision est tellement portée sur le court terme qu'on en vient à modifier les manières de calculer les grandeurs communiquées par la presse, si ce n'est pas le comble du ridicule… Et la faute est à partager ici, si on reste sur du "non ce n'est pas moi c'est l'autre" tu vois bien qu'on n'avancera pas davantage.

. Il n'y a qu'à voir le FMI, sa politique défendue selon une idéologie pendant plusieurs années, et les désastres causés dans de nombreux pays asiatiques et africains, ou même en Grèce ayant suivi leurs recommandations (c'est bien de reconnaître après coup toute la merde que ça a répandu, mais c'était avant qu'il fallait réfléchir).

Mwouai… C'est un peu facile de dire ça je trouve. La Grèce serait dans une situation bien pire sans le FMI et aurait simplement fait faillite. Le FMI à au moins éviter cela (ce qui évite aussi le risque de contagion au reste de la zone euro) ce qui est pas mal et probablement moins coûteux qu'une faillite pour le pays.

Les économistes sont tout aussi responsables que les politiques quand ils proposent et préconisent des mesures de court terme, ou quand ils manquent de pragmatisme face à la situation réelle en faisant des recommandations qui suivent un courant de pensée plutôt qu'en répondant à un problème.

Je ne sais pas de quels économistes tu parles, mais j'ai rarement vu des économistes raisonner à court terme, au contraire. Pour le courant de pensée la majorité des économistes sont mainstream, et ont la même vision des choses dans les grandes lignes même si différentes sensibilités peuvent s'exprimer.

Les gens ne font plus confiance aux politiques ou aux experts parce qu'ils sont grillés et qu'ils n'inspirent plus confiance après d'innombrables échecs. La vision est tellement portée sur le court terme qu'on en vient à modifier les manières de calculer les grandeurs communiquées par la presse, si ce n'est pas le comble du ridicule…

Quand je parles d'économistes je parle de théoriciens qui font de l'enseignement et de la recherche. Pas des "experts" et professionnels en conseils qu'on voit dans les plateaux télé ou des énarques et autres technocrates qui sont expert du bidouillage de statistiques ou de variable pour arriver au résultat demandé. Ni même de ses économistes qui passent plus de temps à écrire des livres grand public qu'à publier… Si ils ont responsabilité pour moi c'est plutôt celle de ne pas assez contribuer au débat public… on voit plus souvent Attali et autre dans les médias que des économistes reconnus et compétents.

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Je ne sais pas de quels économistes tu parles, mais j'ai rarement vu des économistes raisonner à court terme, au contraire. Pour le courant de pensée la majorité des économistes sont mainstream, et ont la même vision des choses dans les grandes lignes même si différentes sensibilités peuvent s'exprimer.
Si ils ont responsabilité pour moi c'est plutôt celle de ne pas assez contribuer au débat public… on voit plus souvent Attali et autre dans les médias que des économistes reconnus et compétents.

Demandred

Qui sont les économistes compétents ? Quand on voit que Jean Tirole veut empêcher les théories non mainstream de prospérer

C'est du grand n'importe quoi cet article, ce qui ne m'étonne pas vraiment venant du monde diplo… Ca montre bien que la plupart des gens qui parlent d'économie n'ont qu'une vague idée de comment ça fonctionne.

  • L'économie "néoclassique" ne repose pas sur la concurence parfaite et la rationalité parfaite, il s'agit juste des bases théoriques et du cadre de référence. Une fois qu'on maitrise ce cadre on s'éloigne et on commence à regarder le monde tel qu'il est.

  • Tirole à bien raison de s'opposer à la création de cette section. Le problème n'est pas les hétérodoxes, mais les hétérodoxes compétents qui sont assez rare (surtout en France). Regarde des gens comme Thomas Pikety : il est plutôt hétérodoxe, comme les gens de l'école de la régulation mais pourtant ces gens publient tous et ont des postes importants. Quand tu es bon, hétérodoxe ou pas tu es reconnu en général. http://econoclaste.org.free.fr/econoclaste/?p=12483

  • Si l'hétérodoxie est moins présente de nos jours c'est par ce que le courant mainstream à beaucoup évoluer depuis les années 70 et à réussit à intégrer beaucoup de critiques pour se réformer. Ce qui fait qu'il arrive à fédérer la majorité des économistes. On a plutôt un courant mainstream assez large plutôt qu'une réelle séparation entre hétérodoxes et orthodoxes qui mériterait une guerre des chapelles stupide.

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  • L'économie "néoclassique" ne repose pas sur la concurence parfaite et la rationalité parfaite, il s'agit juste des bases théoriques et du cadre de référence. Une fois qu'on maitrise ce cadre on s'éloigne et on commence à regarder le monde tel qu'il est.

C'est pas le sujet de l'article.

  • Tirole à bien raison de s'opposer à la création de cette section. Le problème n'est pas les hétérodoxes, mais les hétérodoxes compétents qui sont assez rare (surtout en France). Regarde des gens comme Thomas Pikety : il est plutôt hétérodoxe, comme les gens de l'école de la régulation mais pourtant ces gens publient tous et ont des postes importants. Quand tu es bon, hétérodoxe ou pas tu es reconnu en général.

Tu es reconnu en général mais t'as pas le droit de l'enseigner parce que les orthodoxes veillent au grain. Super. Ça fait très sérieux de réduire ses adversaires au silence. C'est pas du tout un aveu de faiblesse, la peur d'avoir tort ou la peur de perdre un peu d'influence politique.

D'ailleurs c'est une pratique courante est très censée dans le monde de la science. S'il n'y a que quelques "bons" chercheurs dans un domaine, il faut interdire de l'enseigner et leur donner le moins de visibilité possible. Sinon c'est l'enfer, si tu leur donnes de moyens on court le risque qu'ils aient de bons étudiants qui deviennent de bons chercheurs, et ce domaine risque de prospérer et de faire de l'ombre à ceux qui détiennent la vérité absolue, ceux qui ont "raison™".

  • Si l'hétérodoxie est moins présente de nos jours c'est par ce que le courant mainstream à beaucoup évoluer depuis les années 70 et à réussit à intégrer beaucoup de critiques pour se réformer. Ce qui fait qu'il arrive à fédérer la majorité des économistes. On a plutôt un courant mainstream assez large plutôt qu'une réelle séparation entre hétérodoxes et orthodoxes qui mériterait une guerre des chapelles stupide.

Parce que les traffics d'influence, lettres aux ministres et autres pour empêcher une école économique de faire entendre sa voix c'est pas une guerre de chapelle stupide ?

+5 -0
  • L'économie "néoclassique" ne repose pas sur la concurence parfaite et la rationalité parfaite, il s'agit juste des bases théoriques et du cadre de référence. Une fois qu'on maitrise ce cadre on s'éloigne et on commence à regarder le monde tel qu'il est.

Demandred

Un peu comme Ptolémée : le géocentrisme est le cadre de référence, mais pour correspondre au réel, on rajoute des épicycles.

Exemple : la théorie naïve de l'offre et de la demande n'explique pas le chômage. Celui-ci est donc dû a des frictions du monde réel (salaire minimum, rigidité du CDI,…). Donc éliminons ces frictions pour correspondre au cadre de référence : donc flexibilité, tout ça…

On se repose donc bien toujours sur le cadre de référence mainstream, aucune remise en question.

C'est pas du tout un aveu de faiblesse, la peur d'avoir tort ou la peur de perdre un peu d'influence politique.

Tu peux voir les choses autrement : si demain le ministère de l'enseignement indique qu'on va enseigner l'homéopathie en médecine les médecins ne vont pas être super content qu'on dépense des ressources à des choses peu sérieuses pour rien. Sans aller jusque là dans le parallèle c'est un peu ça : dépenser des ressources pour faire plaisir à un loby qui refuse de se plier à l'exercice de la publication et à la critique par les paires.

S'il n'y a que quelques "bons" chercheurs dans un domaine, il faut interdire de l'enseigner et leur donner le moins de visibilité possible.

Comme le dit le lien que j'ai mis avant, il y à quelques années c'était la situation inverse entre hétérodoxes et orthodoxes en France. Et les choses ont changés petit à petit. Comme le dit l'article les grands penseurs actuels hétérodoxe n'ont pas former de nouvelle génération pour prendre la relève ce qui fait que le niveau de l'hétérodoxie est trés médiocre et ne se renouvelle pas. Je ne vois pas pourquoi on devrait leurs donner une section et des postes juste à eux. Cela deviendrait une voie de garage pou économistes peu compétents et incapable de publier ou d'enseignement autrement.

Parce que les traffics d'influence, lettres aux ministres et autres pour empêcher une école économique de faire entendre sa voix c'est pas une guerre de chapelle stupide ?

C'est une minorité qui veut modifier les règles pour eux car ils sont incapables de publier des choses sérieuses (et que la moitié ne doit pas parler anglais…). La critique peut très bien se faire en interne pour peu qu'elle soit correct et basée sur des choses solides. Plutôt que de faire des choses de qualités les hétérodoxes préferent faire pression pour avoir le droit de faire leurs choses dans leurs coins, ne pas publier et se voir réserver des postes d'université. C'est juste inadmissible.

PS : J'ai moi même certains penchant pour l'hétérodoxie, mais pour les bons hétérodoxes, qui connaissent ce qu'ils critiquent et qui ont des choses intéressantes à dire. En France ces gens là sont assez rare… Aux US le courant hétérodoxe est bien plus vivant, des gens plutôt à gauche comme Galbraith aux économistes autrichiens. Et ils n'ont pas besoin d'une section spéciale pour renouveler leur pensée et contribuer au débat économique.

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À défaut de répondre directement à la question de quel modèle économique appliquer et quelles réformes où je n'ai aucune compétence, je trouve que ce débat est l'occasion de parler de la façon dont le(s) gouvernement(s) en France font leur réforme - désolé de changer partiellement de sujet mais je crois pas que ce point ait été abordé. Jusqu'à présent on a le mécanisme suivant :

  • une situation ne va pas
  • une réforme est donc nécessaire
  • ma réforme est donc nécessaire (comprendre : celle qui a été conçue bien sagement dans un ministère par des hauts fonctionnaires plus ou moins intouchables qui ont une vision à la Excel des gens qu'ils gouvernent plus que comme des êtres humains)
  • les gens qui sont contre sont des conservateurs/pseudo-intellectuels/vilains-méchants-pas beaux
  • si jamais les gens sont franchement pas contents, on peut essayer de discuter et de retirer quelques points pour les modifier par d'autres, ça fait un joli patchwork Frankeinsteinesque.

On a eu ça avec la réforme du collège l'an dernier - mais comme les grèves ont moins d'ampleur ça n'a pas le même tapage médiatique. Dans une moindre mesure on a la même chose avec le texte sur la déchéance de nationalité : entre l'Assemblée qui veut retirer la nationalité dans tous les cas et le Sénat qui retoque le texte en y ajoutant la mention "si ils ont une autre nationalité en plus de la nationalité française". Le plus fort, c'est qu'une journaliste a interviewé deux personnes de l'Assemblée à ce sujet (je parviendrai probablement à retrouver la séquence vidéo mais ça dure mons de 30 sec, voilà le truc) "-ALors vous en pensez quoi du Sénat ? - C'est des irresponsables ! Ils veulent pas faire d'efforts pour un consensus ! - Et vous, vous pourriez faire un pas vers le Sénat ? - Ah bah non !"…

Et si vous pouvez mettre les étudiants dans la rue c'est le jackpot. Lycéens, étudiants de la fac ; peu importe, il suffit que l'UNEF demande à tous les étudiants qu'il prétend représenter en leur disant que la loi est inique (si on peut en profiter pour mettre des mots peu usités pour faire savant c'est parfait), que c'est pas bien, donner une occasion en or à certains pour faire sauter quelques cours et transformer le tout en un bordel et bim ça fait des chocapics. Si vous arrivez à ça vous êtes sûrs de franchir l'étape "ils ont tort de critiquer ma méthode j'y toucherai pas" pour "on peut peut-être discuter et faire un texte pour plaire à toutes les minorités".
Désolé pour le petit changement de sujet - et je vous rends le micro.

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les gens qui sont contre sont des conservateurs/pseudo-intellectuels/vilains-méchants-pas beaux

Voire carrément des racistes/misogynes qui s'ignorent, pour peu que le ministre fusible utilisé pour la réforme (du collège ou du travail) soit une femme de couleur.

Edit : je vois que je suis bas-voté, donc un premier exemple, un deuxième exemple, ça fait plusieurs fois que le PS utilise cette stratégie. Le PS joue littéralement sur le genre des communiquants ministres qu'il met en place pour défendre telle ou telle mesure, c'est pas moi qui l'invente.

+0 -2

Sachant que le problème principal de l'économie mondiale est un manque de travail, causé par une démographie en panne couplée à des augmentations de la productivité et une croissance bloquée dans une stagnation séculaire, la seule chose à faire est de répartir le travail. Ainsi, on doit :

  • permettre aux employés de refuser les heures supplémentaires qui leur sont actuellement imposées par l'employeur ;

Mon contrat est de 37h, j'en ai fait plus à certains moment sans être payé ni même que ces heures supp' soient déclarées. Tu veux faire respecter ces horaires ? Si y a pas trop de charge c'est possible, si y a beaucoup de charge, on va te faire comprendre que ce n'est pas trop l'esprit d'entreprise et sans être viré, tu risque d'avoir des sanctions comme des projets/missions pourries, des augmentations quasi-nulles, etc.

En fait, quand tu ne badge pas, les heures supp' n'existent pas.

  • renchérir le cout des heures supplémentaires en augmentant fortement leur rémunération (passer à +50%, voire + 100% de sur-rémunération par heure sup) ;
  • rendre la sur-rémunération des heures sup progressive : la sur-rémunération (par heure sup) doit augmenter fortement avec le nombre d'heures ;
  • faire revenir le plafond des heures supplémentaires par semaine et par an à ce qu'il était il y a quelques années, voire le rendre encore plus strict ;

Si les heures supp sont régulièrement et dénote le manque de personnel, oui ça incitera peut-être quelques boîtes à embaucher, et encore.
Il faut savoir que recruter quelqu'un ça coûte de l'argent, le temps que passent les employés à faire le tri des CVs, passer les entretiens, etc. Donc dans une petite boîte où il n'y a pas de service de recrutement, la solution de facilité sera de payer plus les heures supp'.

  • limiter le nombre d'heures de travail par jours à 6/8 heures, voire moins suivant l'avis des autorités sanitaires ;

Ouai alors faut voir aussi le temps de transport, se taper 2h A/R pour 4h de boulot…

  • augmenter la durée des congés payés et les caler sur le calendrier scolaire ;

Euh, non désolé mais je préfère pas prendre mes vacances en même temps que tout le monde, si j'en ai la possibilité, quitte à avoir moins de vacances.
Après quand tu vois que des profs ont un petit job pendant les vacances scolaires, on voit bien que pour certains il y a trop de vacances.

  • passer aux 32, voire 30 heures, de préférence en conservant un salaire horaire identique (oui, cela signifiera parfois baisse de salaire) ;
  • interdire les contrats à temps partiel au-delà de 24 heures par semaine (et non en-dessous, comme actuellement) et favoriser fortement les contrats à temps partiel avec des baisses de charge ;

Le contrat 0h britannique ? Oui c'est une réussite…

  • de manière générale, faire sauter toute limitation administrative qui empêche ceux qui veulent travailler moins de pouvoir le faire (quitte à ce qu'ils soient payés moins).

Lol.

Il faudrait aussi renchérir les mesures socialement/sanitairement nuisibles utilisées massivement par les entreprises, afin de limiter les abus. Pour cela, on peut notamment :

  • interdire tout stage en entreprise, qui remplacent souvent les CDD et l'intérim, y compris pour la formation (la purge que c'est en BTS, mon dieu) ;

Ouai enfin c'est quand même bien d'avoir une expérience de l'entreprise pendant ses études.

  • supprimer le statut d'autoentrepreneur, fortement utilisé pour les abus ;
  • restreindre fortement le travail de nuit, voire l'interdire totalement hors police/gendarmerie/hôpital/autres secteurs où c'est justifié ;

Bah le travail de nuit doit être déjà motivé par certaines raisons.

  • supprimer l'apprentissage avant 18 ans, qui est totalement inutile professionnellement, inadapté au monde actuel (même si c'est bizarrement bien vu des employeurs) et source d'un gâchis humain considérable ;

Pourquoi ? Ceux qui veulent un métier comme cuisinier, boulanger, mécano, y a pas besoin de faire des années et des années d'études, et certains métiers demandent de la pratique, donc c'est à ça que sert l'apprentissage. Et plutôt que de faire la pratique dans une école (ce qui pourrait enlever tout but dans l'apprentissage), tu le fais dans une entreprise, ce qui te prépare un peu mieux au monde professionnel que de rester en permanence sur un banc de l'école.

Pour répondre aussi à ce que tu as dis à Dominus, le fait que les apprentis ne soient pas embauchés à l'issue de l'apprentissage est aussi le fruit d'une certaine logique : une boulangerie, ou un garagiste, par exemple, a-t-il besoin d'un employé supplémentaire tous les ans ?
Certains vont recruter parce qu'ils ont un besoin, d'autre ne recruteront pas parce qu'ils n'ont pas de besoin à ce moment. Mais ils continuent à prendre un apprenti pour former des gens à leur métier. Oui un apprenti ne coûte pas cher, mais n'oublions pas qu'il ne travaille pas en permanence dans la société et que d'autre part il doit être formé par son responsable en entreprise. Certains sont des connards et s'en foutent, d'autres prennent cela à coeur et forment très bien leurs apprentis.

  • multiplier les embauches dans la fonction publique, la police, l'armée, l'hôpital, l'enseignement : on manque énormément de médecins et d'infirmières, au point qu'on est largement en-dessous des normes imposées par l'OMS (qui demandent de limiter le nombre d'infirmières et de médecins par patient à 3/4).

Mewtow

Oui on manque de certains fonctionnaires dans plusieurs domaines, mais dans d'autres domaines y en a trop.

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