Pierre : les élections législatives françaises fonctionnent par circonscription. Dans chaque circonscription, on vote pour un élu. Ça correspond globalement aux limites des communes/arrondissement/cantons (pas (trop) de tripatouillage comme aux États-Unis d’Amérique).
La blague, c’est que peuvent se maintenir au second tour tous les candidats ayant eu au moins 12,5 % (ou les deux ayant eu le plus s’il n’y en a pas deux ayant atteint ce score). D’où la présence de triangulaire ou quadrangulaire (3 ou 4 candidats au second tour). Sachant qu’est élu au second tour le candidat ayant le plus de voie.
Ce système un peu bizarre est là pour des raisons historiques. En gros, lors de la 3e République, le Parlement faisait et défaisait les gouvernements. Ce système donne une majorité claire à un parti ayant seulement un peu d’avance dans l’opinion (le FN a deux élus pour 14 % des voies à l’époque – ce n’est pas représentatif). Ça évite le jeu des alliances. Le vainqueur peut appliquer son programme en négociant seulement avec ses alliés habituels (UDI pour la droite LR, radicaux de gauche pour le PS).
Allez, un petit troll pour finir : ce système n’est peut-être pas représentatif, mais nous, on ne s’est pas retrouvé avec des négociations de 541 jours pour former un gouvernement.
On en est encore à décentraliser (lentement, et le peu qui est fait veut être défait par un paquet de candidats), et voilà que certain parle de fédération… Doucement, les gens, laissez-nous un siècle ou deux.
Pour les compromis, ce n’est clairement pas dans la culture politique française. Ça ne doit pas aider à la compréhension de l’UE, d’ailleurs…