Une étude de l'attractivité de Zeste de Savoir : le cas des auteurs

Essayer de comprendre si Zeste de Savoir parvient à attirer de nouveaux auteurs sur sa plateforme

Chers agrumes, récemment une conversation que j’ai pu lire sur Twitter m’a motivé à produire ce billet qui s’intéresse la situation des auteurs de Zeste de Savoir.

Le "fonds de commerce" de Zeste de Savoir est le partage du savoir. La plateforme met très souvent en avant l’aspect communautaire, mais quand on parle de chiffres on regarde trop souvent le nombre de membres sur le site ou encore le nombre de pages vues, mais on ne met pas toujours l’accent sur le nombre d’auteurs, qui produisent les contenus sur le site.

Je me suis donc lancé dans une étude assez modeste pour essayer de comprendre à quel point Zeste de Savoir est attractif pour les auteurs. Est-ce que le pari de l’ouverture (informatique, sciences, …) qu’a fait la plateforme incite à écrire concrètement ? La diversité des formats des contenus (tuto, article, billet) constituent-ils des catalyseurs d’écriture ? Quelle fonctionnalité de la plateforme a eu une influence notable sur l’arrivée de nouveau contributeurs ?

La suite du billet, commence par expliquer la méthode utilisée, puis présente les résultats des observations.

La méthode de travail

Les données utilisées pour cette méthode

Collecter l’information

J’avais besoin d’informations sur les auteurs de contenus, et n’ayant pas accès à la base de donnée du site (avec laquelle tout ceci aurait été plus pratique, mais moins fun) je me suis rabattu sur le scraping des pages du site. Je vois d’ici l’équipe technique qui me dévisage, mais ne vous inquiétez pas, je me suis contenté de bombarder le serveur de beta :p .

J’ai codé rapidement un script (ne faites pas trop attention à la propreté du code c’était un one shot) python3 qui matraque l’ensemble des pages de contenus pour extraire les métadonnées (date de publications, auteurs, catégories, …) utiles à mon étude.

L’exécution de mon script me permet donc d’avoir ces fichiers au format csv, qui sont l’ensemble des contenus publiés sur le site depuis sa création, avec leurs métadonnées.

Le traitement de l’information

C’est le moment le plus fun.

Avec les informations collectées, j’ai dû classer les catégories en domaines (SHS, Sciences de la nature, Informatique et Autres), et consolider le nombre d’auteurs cumulés toutes les semaines pour savoir comment ils ont évolués sur la durée.

Les limites de la méthode

  • L’étude se base uniquement sur les projets de rédaction qui ont abouti a quelque chose : les membres dont les projets d’écriture n’ont jamais passé la validation ne seront donc pas considérés dans cette étude
  • L’étude ne prend pas en compte l’historique de validation d’un contenu : c’est-à-dire qu’un contenu qui a subi une mise à jour majeure sera considéré comme ayant été publié a cette date pour la première fois. Notons que finalement ça a très peu d’impact sur les résultats obtenus.

L'évolution des auteurs dans chaque type de contenus

Zeste de Savoir permet aujourd’hui de rédiger dans trois types de contenus. Les tutoriels, les articles et les billets. Les articles et les tutoriels font partis des contenus qui sont validés par l’équipe et les billets sont des contenus qui ne sont pas passés par le filtre de la validation.

Je me suis lancé dans une représentation de l’évolution du nombre d’auteurs dans le temps en fonction du type de contenus.

Nombre d’auteurs par type de contenus

On peut faire quelques observations :

  • Le site possède tout de même près de 170 auteurs différents : je pense que de ce côté là, on peut en être fier. J’ignore les statistiques sur d’autres sites, mais pour une communauté de près de 8000 membres, je trouve ça formidable d’avoir autant d’auteurs qui publient quelque chose sur le site.
  • Il y a beaucoup plus d’auteurs de tutoriels que d’auteurs d’articles 1 : Et pourtant on sait bien qu’arriver au bout d’un tutoriel est bien plus compliqué que d’arriver au bout d’un article, mais ça n’a pas l’air d’être un frein pour certains auteurs.
  • Comme on peut le voir sur les courbes violette (tous les auteurs) et bleu (auteurs de billets), le format "billet" est parvenu à attirer de nouveaux auteurs sur le site.
  • En comparant la ligne orange (auteurs d’articles) et bleu (auteurs de billets), on se rend compte que les articles attirent moins d’auteurs depuis l’arrivée des tribunes.

  1. En même temps il y a beaucoup plus de tutoriels publiés que d’articles. 

L'évolution des auteurs dans chaque domaine de savoir

La particularité de Zeste de Savoir est de ne pas se limiter à une seule discipline. Sur ce site il y a trois gros domaines de savoir : Les sciences de la nature, les sciences humaines et sociales, et l’informatique. Tout le reste est classé dans "Les autres".

Il est donc intéressant de savoir si le pari de la pluridisciplinarité de Zeste de Savoir est payant. Et si les auteurs sont réceptifs à cette ouverture.

Evolution des auteurs par domaine de savoir

Ces courbes nous apprennent certaines choses :

  • Il y a beaucoup plus d’auteurs en informatique qu’ailleurs et ils évoluent beaucoup plus vite que dans les autres domaines : on sent que la communauté est formée essentiellement d’auteurs en informatique.
  • C’est un peu la misère chez les auteurs en SHS. Il y a eu un sursaut en mi 2016, qui a permis de remettre la courbe sur de bon rails, mais il y a encore du boulot. Aujourd’hui en SHS, en 2017, on arrive à peine à faire aussi bien que la section informatique en fin 2014.
  • La section "Autres" semble attirer beaucoup plus d’auteurs que la section sciences de la nature. Il serait peut-être intéressant de savoir si l’on ne devrait pas extraire quelque chose de plus précis dans ce domaine "Autres"

L'impact de la technique et de la communication sur l'arrivée d'auteurs

Maintenant nous nous intéressons à l’impact d’éléments externes (techniques, communication) sur l’arrivée de nouveaux auteurs sur Zeste de Savoir.

J’ai identifié, depuis la création du site, plusieurs mesures qui ont été prises pour encourager la production de contenu, et attirer de nouveaux auteurs. Il y a eu :

  • Les concentrés de savoirs: l’idée était d’organiser des gros mouvements de rédaction communautaires autour d’un thème.
  • La nouvelle page d’accueil : qui permettait de mettre en avant des contenus. Un élément de communication fort qui pourrait encourager de nouveaux auteurs à se lancer.
  • La ZEP 12 : qui permettait d’introduire un format de tutoriel "moyen" et qui répondait à un besoin des auteurs.
  • Le Capitole du Libre : une grosse présence de Zeste de Savoir lors d’un événement IRL qui a permis de communiquer sur Zeste de Savoir de manière large.
  • Le lancement des tribunes libres : une demande des auteurs aussi qui souhaitaient s’exprimer dans un autre format.

En posant sur les courbes précédentes les dates d’arrivée des éléments externes, on peut faire certaines observations, et confirmer/infirmer si elles ont eu un impact sur l’arrivée des nouveaux auteurs.

Les résultats restent tout de même à prendre avec des pincettes, car entre le moment ou le contenu est envoyé en validation et le moment ou ce dernier est publié il peut s’en passer des semaines et parfois des mois.

Auteurs par domaine annoté
Auteurs par type annoté

Qu’est-ce qu’on peut voir dans tout ceci ?

  • L’arrivée des tribunes libres a donné un coup de boost aux auteurs en informatique. La courbe des auteurs en informatique s’est tendue encore plus dans le bon sens. On voit aussi que les tribunes on un impact non négligeable sur des auteurs de contenus de type "Autres". Par contre, les billets ne semblent pas avoir changé les habitudes des scientifiques.
  • Le premier concentré de savoir a été très bénéfique pour les scientifiques. Le deuxième a été moins attractif pour de nouveaux auteurs de manière générale.
  • Quelque chose s’est passé en 2016, mais je n’arrive pas à mettre la main dessus.

Les auteurs de Zeste de Savoir sont-ils fidèles ?

Maintenant on va s’intéresser à la question de savoir si les auteurs du site rédigent juste une fois et quittent le navire, ou est-ce que leur première expérience les pousse à renouveler la chose.

Pour cela, j’ai construit un diagramme2 qui montre en abscisse le nombre de contenus publiés, et en ordonnée, le nombre d’auteurs qui ont publiés autant de contenus.

Nombre de contenus publiés par les auteurs

Pour ceux qui ont du mal à lire le graphique, la première barre signifie qu’il y a 91 auteurs qui ont publié un seul contenu sur le site, la seconde barre signifie qu’il y a 23 auteurs qui ont publié deux contenus sur le site, et ainsi de suite.

On peut faire les observations suivantes :

  • Un peu plus de la moitié de nos auteurs publient un contenu et ciao, bye bye. Ils ne renouvellent pas l’expérience.
  • On a pas mal d’auteurs qui ne s’arrêtent pas à leur première expérience, c’est très encourageant. On arrive à fidéliser un peu moins de la moitié de nos auteurs.

J’en profite pour nommer les cinq plus gros1 auteurs sur ce site.

Auteur Nombre de contenus (tutoriel, article ou billet) publiés sur Zeste de Savoir
Eskimon 32
SpaceFox 30
Arius 24
victor 20
Gabbro 20

Un grand merci à eux.


  1. Gros en nombre de contenus publiés, ce qui peut être différent des gros auteurs en volume de contenu. 

  2. Fichier csv contenant la liste des auteurs et le nombre de contenus publiés 

Qu'en est-il du rythme de publication dans tout ça ?

Pour remettre tout ceci en perspective avec les publications, un graphique qui montre l’évolution des contenus publiés par rapport à l’arrivée des auteurs.

Nombre de publications vs Nombre d’auteurs

Les tribunes libres, en plus d’attirer des auteurs ont aussi permis de faire décoller franchement le nombre de contenus publiés sur la plateforme.


On pourrait continuer à chercher des choses à partir de ces données, mais ce billet commençait vraiment à devenir très long. C’est pour cela que je fournis les données en entrée sur lesquels je me base pour ceux qui souhaitent faire des analyses plus poussées1:.

Quoiqu’il en soit, au terme de ce billet, la seule chose que l’on puisse dire avec certitude est que , dans l’ensemble, sur la plateforme Zeste de Savoir, le nombre d’auteurs évolue à un rythme régulier depuis le départ. Je n’ai pas pu trouver dans les opérations qui ont été menés jusqu’aujourd’hui un réel booster d’auteurs. Ce qui semble avoir le mieux marché dans l’ensemble est l’arrivée des tribunes libres qui ont amené de nouveaux auteurs de manière générale.

Il reste tout de même du travail à faire pour pousser les auteurs à renouveler leur expérience d’écriture.

Je terminerai donc sur cette question qui s’adresse surtout aux auteurs  :

Qu’est-ce qui vous a motivé au départ à publier sur Zeste de Savoir ? Et pourquoi avez-vous/n’avez-vous pas renouvelé l’expérience ?


  1. On pourrait par exemple réaliser le même travail sur les données d’un autre site communautaire histoire d’avoir des points de comparaison. 

37 commentaires

Est-ce que c’est la conversation dont tu parles ? Il y a plein de choses dans cette conversation, notamment une petite partie sur les billets qui n’ont pas eu l’effet escompté sur les autres publications. Est-ce que tu penses que ça correspond à ce que tu dis sur les billets/tribunes qui parlent d’informatique ? Plus précisément : est-ce qu’on peut craindre que les auteurs en informatique se contentent de contenu plus facile (des billets) au détriment du reste ?

Est-ce que c’est la conversation dont tu parles ?

Yep.

une petite partie sur les billets qui n’ont pas eu l’effet escompté sur les autres publications.

Si j’en crois les courbes produites, les billets n’ont pas eu d’impact notable sur la production des autres formats.

Plus précisément : est-ce qu’on peut craindre que les auteurs en informatique se contentent de contenu plus facile (des billets) au détriment du reste ?

D’après les observations cette crainte n’est pas fondée. Le rythme de recrutement des auteurs pour les tutoriels et articles est resté constant pour l’instant. Les billets ne font que rapporter des auteurs qui visiblement n’auraient pas forcément écrit dans un autre format.

Les interviews sont classées dans « Autre », et inclut dans leurs auteurs les interviewés et les intervieweurs, de même pour les articles de version de ZdS avec toute l’équipe technique, d’où un grand nombre d’auteur dans cette catégorie, je pense.

Ensuite, je rappelle que ce genre de stat doit être pris avec du recul : je suis officiellement un auteur de SHS, avec 1 article sur le système électoral, alors que ce n’est pas vraiment ma spécialité.

Si j’en crois les courbes produites, les billets n’ont pas eu d’impact notable sur la production des autres formats.

Le nombre d’auteur d’article semble quand même à la baisse depuis les tribunes, d’après tes graphes.

Je me suis amusé à tracé les auteurs en fonction du nombre de contenu publié afin d’avoir le nombre total : ça me permet de dire que les auteurs ayant publié 1 à 4 contenus représentent la moitié des contenus (441) à 215, alors que les auteurs ayant publié 5 contenus ou plus représentent l’autre moitié (426) à 35 auteurs. 14 % des auteurs font la moitié des contenus. Et si on considère les auteurs à 13+ contenus, on peut dire que moins de 5 % des auteurs font 25 % du contenu. Et ça, c’est pas hyper bon : on est quand même pas mal dépendant de quelques auteurs. :(

Camembert à lire ainsi : les auteurs ayant écrit un contenu sont en bleu foncé, et représentent environ 25 % des contenus totaux.
+5 -0

Le nombre d’auteur d’article semble quand même à la baisse depuis les tribunes, d’après tes graphes.

Effectivement, les on a du mal a recruter de nouveaux auteurs d’articles depuis l’arrivée des tribunes. Par contre, je ne sais pas trop quoi en conclure.

Je me suis amusé à tracé les auteurs en fonction du nombre de contenu publié afin d’avoir le nombre total : ça me permet de dire que les auteurs ayant publié 1 à 4 contenus représentent la moitié des contenus (441) à 215, alors que les auteurs ayant publié 5 contenus ou plus représentent l’autre moitié (426) à 35 auteurs. 14 % des auteurs font la moitié des contenus. Et si on considère les auteurs à 13+ contenus, on peut dire que moins de 5 % des auteurs font 25 % du contenu. Et ça, c’est pas hyper bon : on est quand même pas mal dépendant de quelques auteurs.

Bonne remarque ! Effectivement c’est moins glorieux.

Pour cela, j’ai construit un diagramme2 qui montre en abscisse le nombre de contenus publiés, et en ordonnée, le nombre d’auteurs qui ont publiés autant de contenus.

Oo la belle loi de puissance ! :)

+1 -0

Cela dit, certes on a peu de contenus en SHS, mais je vois souvent des retours élogieux et il y a une demande en terme de lectorat. Il serait intéressant de voir le ratio nombre de lecteurs par auteurs/contenus dans chaque branche, pour voir les plus « rentables » ?

+3 -0

Je comprends facilement comment catégoriser les contenus en info / shs / sciences naturelles / autres, mais quelle a été ta méthodologie pour classer les auteurs ? Par rapport à la catégorie la plus utilisée dans leurs contenus ?

Aussi, l’arrivée de tribunes a eu un effet net sur le ombre de contenus, mais je ne constate pas d’augmentation flagrante sur le nombre d’auteurs. Si on regarde ton dernier graphique, la courbe rouge continue de suivre la même tendance. Ce sont surtout les auteurs existants qui ont profité des billets.

Enfin, pour répondre à tes questions sur pourquoi écrire, et pourquoi continuer à le faire :

  • Pour mon premier contenu, j’avais potassé la documentation de Python, ses interfaces, et rêvais de mettre tout ça à plat depuis un moment ;
  • Mes trajets quotidiens font que j’ai beaucoup de temps à consacrer à du travail hors-ligne ;
  • Ça me permet aussi de contribuer au site / à l’association.

Je comprends facilement comment catégoriser les contenus en info / shs / sciences naturelles / autres, mais quelle a été ta méthodologie pour classer les auteurs ? Par rapport à la catégorie la plus utilisée dans leurs contenus ?

entwanne

Un auteur qui publie un contenu dans 2 catégories (SHS et Informatique par exemple) sera considéré comme étant nouveaux auteurs dans ces deux catégories.

Aussi, l’arrivée de tribunes a eu un effet net sur le ombre de contenus, mais je ne constate pas d’augmentation flagrante sur le nombre d’auteurs. Si on regarde ton dernier graphique, la courbe rouge continue de suivre la même tendance. Ce sont surtout les auteurs existants qui ont profité des billets.

entwanne

On le voit mieux sur le premier graphique. Sur la courbe violette qui représente le nombre d’auteurs TTC (Tout contenu Confondu), on voit qu’à l’arrivée des billets la tendance a été modifiée. ça n’a certes pas eu d’impact sur le nombre d’auteurs dans les autres formats, mais de manière générale, on peut s’attendre a de nouveaux auteurs dans les prochaines semaines (qui se contenteront de rédiger des billets par contre).

[…] mais de manière générale, on peut s’attendre a de nouveaux auteurs dans les prochaines semaines (qui se contenteront de rédiger des billets par contre).

Ou qui préparent un tutoriel ou un article. La production de contenu validé est longue, entre l’idée du tutoriel, la phase de recherche, la rédaction et la validation. En tout cas plusieurs mois. Et peut-être (mais c’est trop tôt pour le dire) que l’écriture de qq tribunes libres, moins contraignantes, peut donner envie de faire quelque chose de plus important.

Je répondrai à la question quand j’aurais un ordi à disposition mais il faudrait renouveler ceci pour avoir une tendance. Peut-être en effet que les billets vont permettre d’amener de nouveaux auteurs.

En tous cas, j’ai personnellement mis en pause mes contenus info pour me concentrer sur les sciences et SHS et les Concentrés de savoir que j’espère en organiser un.

Un sondage pourrait être utile à organiser, aussi. Clairement, faut améliorer l’attrait et pour cela, faut qu’on ait des retours. Beaucoup de retours.

+1 -0

Bon, étant cité je me dois de réagir : Je triche :D

Je suis quand même auteur-spectateur de nombreux contenus, sur les versions du site ou encore les interviews.

Sinon, ça n’a que peu à voir avec les auteurs, mais les encarts de mise en avant sur la home page me semble être assez bénéfique pour relancer des contenus. J’ai souvent eu l’impression qu’il y avait un regain d’intérêt / d’activité lorsqu’un tuto/sujet était mis en avant (mais ça se joue souvent dans les premiers jours de la mise en avant j’ai l’impression).

+0 -0

Bon, étant cité je me dois de réagir : Je triche :D

Je suis quand même auteur-spectateur de nombreux contenus, sur les versions du site ou encore les interviews.

Eskimon

C’est donc la technique officielle pour être dans le top 2 des auteurs de ZdS :D

mais les encarts de mise en avant sur la home page me semble être assez bénéfique pour relancer des contenus. J’ai souvent eu l’impression qu’il y avait un regain d’intérêt / d’activité lorsqu’un tuto/sujet était mis en avant (mais ça se joue souvent dans les premiers jours de la mise en avant j’ai l’impression).

Eskimon

C’est un effet connu et qui date d’il y a très longtemps, il fonctionnait déjà sur le SdZ à l’époque.

C’est ce qui me motiverait à réserver un des blocs de mis en avant de la home (disons, le 3ème, pour laisser de l’éditorial d’abord et qu’il soit quand même visible sur mobile) à un « contenu du jour » choisi (semi)aléatoirement dans nos contenus édités (par exemple : « un contenu aléatoire parmi tous les contenus édités, non mis à jour de façon majeure ni passé en une depuis au moins 3 mois »).

Une publication sur les RS (même automatique) de ce contenu tous les jour à heure fixe permettrait en prime de régulariser l’activité des comptes, ce qui mine de rien est important.

Qu’est-ce qui vous a motivé au départ à publier sur Zeste de Savoir ? Et pourquoi avez-vous/n’avez-vous pas renouvelé l’expérience ?

J’ai publié un gros moyen-tuto ( o_O ) de maths. Au départ, je l’ai fait parce que j’étais convaincu que le thème traité, habituellement abordé dans l’enseignement supérieur, pouvait être expliqué à niveau moindre pourvu de s’y prendre correctement. Je n’arrivais pas à m’y prendre lorsque je voulais expliquer la chose rapidement à l’oral à des gens au hasard, et j’ai fini par me dire que l’écrit serait probablement un bon support.

Pourquoi je n’ai pas renouvelé l’expérience ? J’y vois au moins trois raisons. La première, évidemment, c’est le manque de temps. La deuxième, c’est tout simplement le manque d’inspiration : en maths il y a plein de choses dont on peut parler, mais la plupart sont soit déjà vulgarisées, soit inaccessibles sans avoir des prérequis énormes ; je manque d’idée originales. La troisième, c’est la paresse : le seul tuto que j’ai rédigé, j’ai mis plus d’un an à en venir à bout pour cause de procrastination. Et il a failli ne jamais être publié, c’est Holosmos qui m’a motivé à le terminer.

On pourrait par exemple réaliser le même travail sur les données d’un autre site communautaire histoire d’avoir des points de comparaison

billet

M’étant aperçu que mes scripts étaient facilement adaptable à LinuxFR, j’ai refais un peu le même exercice.

LinuxFR : depuis sa création jusqu’à nos jours

Liste d’auteurs par type de contenus (news et journaux) depuis 1999
  • En 18 ans, ils ont réussi à engranger environ 2900 auteurs différents TTCC.
  • Ils ont presque autant d’auteurs de news que de journaux (près de 1700 auteurs pour chaque type de contenus)
  • Il y a eu visiblement en 2008 chez eux quelque chose qui a complètement changé la donne en les propulsant sur une courbe sympa.

LinuxFR : depuis la création de ZdS jusqu’à nos jours

Liste d’auteurs par type de contenus (news et journaux) depuis 2014 (création de ZdS)
  • En trois ans, sur la même période, pendant que ZdS recrute 170 auteurs au total, LinuxFR en recrute environ 400. Pour un site qui démarre, ce n’est pas si mal pour ZdS.

Fidélité des auteurs

Courbe de fidélité
  • Près de la moitié des auteurs de LinuxFR ne renouvellent pas non plus leur expérience d’écriture. On retrouve sensiblement la même loi de puissance que sur ZdS.

Qu’est-ce qui vous a motivé au départ à publier sur Zeste de Savoir ? Et pourquoi avez-vous/n’avez-vous pas renouvelé l’expérience ?

Réponse d’auteur avorté: j’ai essayé de l’être , et une remarque absolument juste sur le fond (manque de maîtrise du sujet), mais pas très cool sur la forme m’a complètement découragé.

Ça m’a permis de me rendre compte que rédiger sur ZDS, c’est une affaire d’universitaires, et d’ingénieurs, c’est pas de mon niveau. Ajoutons à cela les discussions sur la typo qu’on a lu à un moment, j’en ai conclu qu’il était inutile de perdre mon temps essayer de rédiger quelque-chose qui n’aura pas la qualité suffisante pour être publié.

Ça ne m’empêche pas d’essayer d’avoir apporter mon aide autrement dans la rédaction de certains contenus, mais clairement, être auteur ici n’est pas à la porté de tous.

J’ai un une expérience un peu similaire, sur un tout petit type de contenu.

Et pour le coup c’était l’effet inverse "pas accessible du tout au plus grand nombre".

Je suis pas du tout un bon exemple d’auteur (comprendre : c’est pas du tout mon domaine et je ne suis pas franchement doué pour ça) donc c’est vraiment un cas à la marge. Mais c’est juste pour généraliser ton message : je ne pense pas que ce soit affaire d’ingénieurs ou d’universitaires, mais simplement de public cible.

J’ai l’impression qu’il faut, pour que l’article soit "bon" (reçoive un bon accueil) qu’il soit lisible, compréhensible et intéressant par/pour tout le monde (et je suis le premier à avoir critiqué un article de SpaceFox à ce sujet d’ailleurs hein !) et ça c’est vraiment d’une difficulté gigantesque.

Tu as reçu ce type de retour, j’ai fait l’expérience inverse, d’autres se sont sans doute heurtés à d’autres discussions de fond. C’est vraiment ça que je trouve rebutant. En publiant sur un blog à soi, on s’affranchit un peu de ce genre de considérations, sans doute que les tribunes personnelles joueront aussi ce rôle, je l’espère, mais là, j’ai eu l’impression de devoir arbitrer entre différents utilisateurs qui avaient des niveaux de lecture totalement différents d’un article, et je ne voyais pas de solution. Du coup en message de forum ça passait mieux.

+1 -0

J’ai l’impression qu’il faut, pour que l’article soit "bon" (reçoive un bon accueil) qu’il soit lisible, compréhensible et intéressant par/pour tout le monde (et je suis le premier à avoir critiqué un article de SpaceFox à ce sujet d’ailleurs hein !) et ça c’est vraiment d’une difficulté gigantesque.

Javier

Pour moi c’est plus compliqué que ça, parce que la réaction va dépendre de qui te parle. Quand tu essaies de publier sur ZdS, tu vas avoir :

  • Des gens qui vont tout faire pour que ton sujet soit accessible à l’Univers entier et hurler si ton contenu nécessite des prérequis un peu velus – avec pour argument qu’un contenu trop technique va faire fuir les visiteurs ;
  • Et en même temps des gens qui vont militer pour que tous types de sujets soient publier et hurler pour pouvoir publier des contenus de haut vol – avec pour argument que trop vulgariser n’est pas toujours intéressant et que la masse de travail nécessaire pour rendre certains sujets très accessible les disqualifie de fait, aucun auteur n’ayant le temps et le courage de le faire.

Comme l’association n’a jamais donné de ligne directrice claire à ce sujet – même si les indices laisseraient plutôt penser qu’elle pencherais du côté des seconds, ça n’a à ma connaissance jamais été explicité – cette situation est impossible à démêler. D’autant que les deux partis ont des arguments qui se tiennent.

Ajoutons à ça que :

  • Avoir des retours pertinents c’est difficile.
  • Faire des retours pertinents, c’est difficiles aussi (il faut se mettre à la place du lecteur cible, pour commencer, et laisser tomber ses propres attentes).
  • Tout ça est souvent dit de façon assez peu diplomate… ou perdu dans des circonvolutions.
  • Tous les retours ne sont pas pertinents (voire franchement contradictoires !), donc on ne peut pas tout prendre en compte…
  • … mais les gens ont tendance à râler quand les retours sont ignorés…
  • … et parfois à raison.
  • Il y a pas mal de frilosité face à l’expérimentation (sur la forme et le fond).

Conséquence : même avec toute la bonne volonté du monde, le processus de rédaction sur ZdS est d’abord peu engageant, puis continue trop facilement en prise de tête avec une « communauté » qui ne sait pas ce qu’elle veut.

Ce qui n’aide ni à engager des auteurs, ni à conserver ceux qui rédigent.

Quelque part, ça rejoint divers problèmes plus ou moins identifiés :

  • Pas de ligne éditoriale claire.
  • Pas de gestion « propre » des contenus à haut prérequis – qui ont une valeur ajoutée indéniable, mais abscons pour le lecteur moyen.
  • Comment rendre les retours utiles ?

@Javier que tu aies commenté un de mes contenus en ce sens ne me dit absolument rien, si tu sais retrouver l’exemple ça m’intéresse !

Perso mon expérience d’auteur ZdS est pas mal biaisé. En effet, je suis arrivé sur le site en connaissant son historique, en ayant déjà un contenu publié (le big tuto arduino) et en plus en connaissant à la fois les contraintes techniques (je faisais parti des devs) et les contraintes humaines (ayant été un peu staff / valido au lancement) (hell, j’ai même fait parti du CA).

De mon côté, je fais parti des gens qui aiment "écrire pour partager". J’aime diffuser ce que je sais et le sentiment du travail bien fait (et la satisfaction) quand on me dis que ce que j’ai écris est clair et/ou utile. Il n’y a rien de plus agréable que quelques remerciements ou reconnaissance dans les commentaires. J’ai aussi je pense quelques facilité à la vulgarisation ce qui rends mon travail d’écriture moins difficile pour contenter le public ZdS.

Cependant, je jouis aussi d’un certain côté privilégié inhérent à mon passé sur le site (désolé). Ayant eu des affinité avec toutes les équipes je me doute bien que mon contenu ne sont probablement pas relu de la même façon que pour une personne dont c’est le premier article/tuto. Une certaine confiance m’a été offerte ce qui fait que je ne vis probablement pas la [longue parfois] étape de validation de la même façon, et la frustration qui pourrait en découler. Toutefois tout cela est inhérent à n’importe quelle communauté je suppose.

Bref, écrire c’est sympa, être lu [et apprécié] c’est encore mieux, et se faire des copains dans le process c’est la fête :D .

+3 -0

Tu as reçu ce type de retour, j’ai fait l’expérience inverse, d’autres se sont sans doute heurtés à d’autres discussions de fond. C’est vraiment ça que je trouve rebutant. En publiant sur un blog à soi, on s’affranchit un peu de ce genre de considérations, sans doute que les tribunes personnelles joueront aussi ce rôle, je l’espère, mais là, j’ai eu l’impression de devoir arbitrer entre différents utilisateurs qui avaient des niveaux de lecture totalement différents d’un article, et je ne voyais pas de solution. Du coup en message de forum ça passait mieux.

Javier

En effet, mais lorsque l’on publie sur un blog à soi, le public et la cible ne sont pas les mêmes. En général, les lecteurs d’un blogs sont principalement des habitués ou des koupaings des Internets. Ici, la cible est potentiellement beaucoup plus nombreuse et donc la portée plus grande. Et de fait, on n’est moins libres parce qu’il y a une phase de validation.

  • Pas de ligne éditoriale claire. @Javier que tu aies commenté un de mes contenus en ce sens ne me dit absolument rien, si tu sais retrouver l’exemple ça m’intéresse !
SpaceFox

Ça, à mon avis, c’est plutôt une force justement. Si un membre souhaite publier quelque chose ailleurs que dans les tribunes, il peut tenter sa chance et sa publi sera refusée si et seulement si elle contient des choses fausses ou mal expliquées.

C’est de là que viennent ces débats interminables dans les commentaires : trop difficile, trop de prérequis, trop élémentaire, etc. Cette liberté laissée aux auteurs, que personnellement j’aime beaucoup, implique de fait que les contenus sont de natures variées.

  • Pas de gestion « propre » des contenus à haut prérequis – qui ont une valeur ajoutée indéniable, mais abscons pour le lecteur moyen.

Ça, c’est un problème en effet, mais lorsqu’il sera résolu, la problématique des lignes éditoriales sera caduque.

Attention à ne pas mésinterpréter mes propos :

  1. Je ne dis pas qu’ajouter une ligne éditoriale devrait interdire les contenus difficiles d’accès.
  2. Une ligne éditoriale pourrait être – et selon moi, devrait être – quelque chose comme « tous les niveaux de contenus sont acceptés ».

Et c’est parce qu’il manque cette ligne éditoriale qu’il y a des débats dans les commentaires ou les bêtas. Avec elle, on pourrait tuer les embryons d’embrouilles en expliquant que soit effectivement le contenu doit être vulgarisé, soit il faut respecter les prérequis voulus par l’auteur (selon la ligne choisie), et que dans tous les cas il n’y a pas lieu de débattre sur ce point.

PS : Ce sont ces débats et l’inconstance des demandes qui sont pénibles, et pas le fait de devoir se conformer à un certain niveau de qualité.

Je songe à demander une réunion de l’asso pour mettre ça au clair une bonne fois pour toutes, d’ailleurs.

PPS : Clarification du premier point.

Perso, je préfère ZdS qu’un blog. En passant par une phase de review, même non technique (c’est pas vraiment des peer review parce que pas des gens dans la même discipline), on a des retours qui améliore le contenu. Personnellement, ZdS m’a apporté dans mon expression écrite et mes efforts de vulgarisation.

+2 -0

Je suis très surpris de me voir dans le top 5 des auteurs. Ça ne représente pas du tout mon activité, à mon avis.

J’ai bien écrit quelques billets, oui, mais à part ça je considère avoir écrit un seul article comme contenu, c’est tout.

En lisant ce billet je me reconnais clairement parmi les auteurs qui ont fait l’expérience une fois, ont trouvé ça très pénible et qu’on ne les y reprendra plus.

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En lisant ce billet je me reconnais clairement parmi les auteurs qui ont fait l’expérience une fois, ont trouvé ça très pénible et qu’on ne les y reprendra plus.

Quelles en sont les raisons ? Uniquement celles mentionnées ici ou d’autres ?

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Quelles en sont les raisons ? Uniquement celles mentionnées ici ou d’autres ?

Arius

Je vois pas l’intérêt d’entrer dans les détails. Il y a la partie validation qui a été tellement pénible que ça a failli ne jamais être publié d’abord, puis menacé d’être dépublié sitôt après. Et il y a la partie "outil de rédaction" qui est mal foutu.

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