La solitude impacte-t-elle votre productivité semi-/professionnelle ?

a marqué ce sujet comme résolu.

Je ne sais pas ce qu’il en est réellement des autres formations, mais je peux t’assurer que non, les cours que je suis ne voient pas de changement (à part l’annulation des visites de terrain, qui sont pas une grande perte). Le prof a le même diapo, et fait le même cours (et ils se sont pas préoccupés du matos des étudiants, il y en a un qui ne pouvait pas suivre les cours au début et mon responsable n’était même pas au courant - promoe de 28 étudiants). Sur les évaluations, j’ai un module où ça a changé. Mais j’ai peut-être un cursus un peu particulier, et c’est vrai que notamment j’ai pas de matière "vraiment" scientifique, pas d’exercice d’application. Mais quand on me dit qu’on maintient 8h de cours en visio tous les jours, ça ne me semble pas normal.

Pour ce qui est de la déprime chez les profs, ça c’est aussi un vrai sujet, nos profs récurrents ont tendance à déprimer aussi, on essaye de mettre nos caméras au moins en début de cours maintenant pour les aider là-dessus ^^

EDIT : je suis peut-être trop critique parce que j’en ai marre des cours nazes de mon master, tu as raison sur le fait que je ne sais pas ce qu’il se passe réellement en coulisses

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Si pendant que tu travailles tu as envie de tourner en rond ou de jouer, c’est peut-être simplement car ton boulot ne t’intéresse pas assez pour lutter contre les distractions en télé-travail.

Tout ça j’y ai pensé. Le problème c’est qu’en début d’année où j’allais en cour, j’adorais tout ce que j’apprenais, j’adorais me lever le matin et je trouvais l’organisation de ma filière exceptionnelle. J’aimais débattre sur la science avec les autre, faire de nouvelles rencontres, etc. Depuis le confinement, j’ai la sensation de vivre pour travailler uniquement. Et ça c’est extrêmement mauvais qu’on soit étudiant ou employé (même à son compte d’ailleurs). Je n’ai pas non plus envie de tourner en rond, je le fais quand même: c’est psychologique, je ne saurais pas l’expliquer.

Concernant les jeux vidéos (ou autre), je ne trouve pas de temps à ça et j’en trouve peu pour les films ou séries (sauf les week-ends, mais bon… Faut réviser).

Si ça peut aider à relativiser, pense aux handicapés, aux gens qui ont de graves problèmes de santé, qui sont à la rue ou surendettés, qui doivent travailler jour et nuit pour faire survivre leur entreprise, ceux qui vivent dans des zones de conflits…

Je suis entièrement d’accord avec toi, le cas des étudiants est certainement moindre que beaucoup d’autres (et encore, probablement que certains étudiants ont des handicaps et d’autres sont à la rue). Toutefois, il serait biaisé de dire que sous prétexte que certains cas sont très dégradés, il ne faudrait pas demander d’améliorer un cas même s’il est moins dégradé.

Et puis ici on a deux cas indépendants pour le moment, et qui je pense, risquent fortement de se rejoindre si l’on ne fait rien. Il faut agir sur tous les champs d’actions possibles dans le but d’améliorer l’ensemble des différents cas. Il ne faut jamais attendre que l’ensemble se dégrade.

Au niveau de vos projets persos et/ou professionnels, constatez-vous une baisse de productivité dont vous appréhendez l’origine première comme étant due à la solitude avant/pendant le(s) confinement(s) ?

HerbeQuiBenchEtSquat

Non : je suis plus productif quand je suis isolé chez moi ou dans un bureau personnel non partagé. Ce n’est pas si étonnant : personne ne peut me déranger, je rentre dans un état de flow plus facilement.

Mais attention, je parle ici d’un effet de court-terme. À long terme, l’isolation devient pesante et la grande productivité semble vide de sens. Il y a quelques semaines, nous avions eu des petites visioconférence avec toute les équipes de l’entreprise, réparties sur la semaine. Je pense que cela a été un grand bol d’air frais pour nous tous. Nous n’étions pas productifs, car nous tombions dans des bavardages pendant des heures. Heureusement, la direction est assez cool (et ils étaient avec nous) et je pense que ça nous a tous permis de « charger un peu les batteries » pour la semaine qui a suivi.

Mais la chose intéressante à noter ici est le fait qu’une visioconférence a eu de tels effets : il n’a pas été nécessaire de se voir IRL. Nous riions dans une ambiance qui pour moi était parfaitement naturelle et humaine, même physiquement derrière un écran.

Quant aux projets persos : aucune différence pour un casanier comme moi, je crois que mes weekends confinés sont comparables à ceux que j’ai toujours eus :B

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@HerbeQuiBenchEtSquat:

Aujourd’hui on peut faire des conversations vidéo de groupe en temps réel et gratuitement, autant qu’on veut, avec tout le monde. Y’a quelques décennies tout ce qu’on avait c’était le courrier.

Si tu te sens seul tu peux contacter n’importe quelle personne de ton entourage instantanément et avoir une conversation vidéo, tu peux même le faire en groupe, faire des apéros, etc. Si tu ressens de la solitude rends-toi compte que tu as la chance d’avoir à ta disposition et sans limite tous les outils à la pointe de la technologie possibles pour lutter contre.

Je ne cherche pas à te dire que tu as tort de chercher des solutions ou du soutien, tout ce que je veux te dire c’est qu’une partie de la solution est déjà de relativiser. Si tu ne peux pas changer le monde, change ta vision du monde et tes habitudes.

@ pouces rouges :

Vu, pour la plupart d’entre nous, nos conditions de confort et de moyens de conserver une activité à peu près normale (télé-travail, moyens extensifs de communication, divertissements numériques, cours en ligne, et j’en passe), et vu que tout ça est en plus mis en place pour protéger la santé du plus grand nombre : c’est clairement pas parfait mais franchement ça pourrait être pire. Il y a des millions de gens bien plus mal lotis, en temps normal et pas juste trois mois en 2020 et après tout va bien. Et d’habitude tout le monde s’en fout. Et il y a aussi des gens qui subissent un impact bien plus sérieux que la plupart, et qui ne s’arrêtera pas dans deux semaines. Or dans deux semaines tout le monde pourra aller au ciné et n’en aura plus rien à faire. Enfin, les crises passées (guerres, épidémies, et j’en passe), pas plus tôt que quelques décennies en arrière, étaient sans commune mesure dans leur impact sur la vie des gens.

Certains en ont fait un sport, mais pleurnicher contre le confinement quand on n’a pas de raison sérieuse de le faire (patron de petit commerce par exemple) ou de réels arguments (meilleure solution à proposer), juste parce que d’un coup on découvre ce que sont la souffrance et l’impuissance que l’on n’a jamais vécues et qu’on est incapable de supporter, et / ou parce que tout ce qui vient du gouvernement est automatiquement de la merde, et / ou parce que c’est plus facile de se plaindre que de chercher des solutions ; dans nos pays développés et à notre époque, personnellement je trouve ça indécent, et ridicule.

En plus, pour un certain nombre de gens c’est aussi malhonnête, ils veulent juste pouvoir retourner au ciné, et ça ne les dérange aucunement pour cela de nier toute dangerosité du virus mais de brandir les millions de suicides à venir comme s’ils étaient concernés.

J’en vois à longueur de journée tout autour de moi des gens comme ça. Mon message est là pour mettre un peu de plomb dans le crâne à ceux qui tomberont dessus et qui pensent de cette façon.

Pour les autres, ce que je veux vous dire c’est relativisez et évitez le plus possible de participer à ça.

Allez, faites chauffer le compteur de pouces rouges.

Tu veux dire que non seulement on est confiné avec des règles stupidement bureaucratiques (auto-attestation libre de 3 heures), on va être en couvre-feu, les cas COVID remontent, mais en plus, on n’a pas le droit de se plaindre… X/

Et c’est quoi, une raison sérieuse ? L'impact psy, c’est sérieux ? Ne plus voir sa famille pendant des mois, parce que pas question de traverser la France en partant d’une région particulièrement touché, c’est sérieux ? Voir l’effet de ce petit truc en plus sur nos proches, qui avaient déjà des problèmes, c’est sérieux ?

Et puis bon,

d’un coup on découvre ce que sont la souffrance et l’impuissance que l’on n’a jamais vécues et qu’on est incapable de supporter

J’ai mon totem d’immunité pour ce genre de propos. Et j’en ai ma claque du confinement. Des absurdités du gouvernement, aussi. Quant aux solutions, à mon échelle, à part faire attentions, qu’est-ce que je peux faire ?

Ne pas fêter Noël en décembre. Et bien justement, c’est ce qui est prévu.

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En tout cas perso je cherche à faire des rencontres dans ma ville @Society donc en fait je suis vraiment seul et n’ai en gros personne à contacter. Donc bon la solitude peut être réelle en dépit de la technologie. A moins que tu connaisses une appli, et si oui je serais ravi que tu en parles dans mon autre topic ou même ici.

Pour info à ce sujet, si ça intéresse des gens, j’ai vu que Bubble propose justement un mode Se faire des potes ("BFF").

Si ça peut aider à relativiser, pense aux handicapés, aux gens qui ont de graves problèmes de santé, qui sont à la rue ou surendettés, qui doivent travailler jour et nuit pour faire survivre leur entreprise, ceux qui vivent dans des zones de conflits…

C’est sûr, le confinement a des conséquences néfastes, mais ça m’agace un peu la tendance générale au désespoir et à la pleurnicherie, "le confinement va me tuer". Faut arrêter un peu de passer son temps à se plaindre contre des événements contre lesquels on ne peut rien, et qui ont un impact quand même très limité. Pour l’immense majorité des gens ça reste très confortable au quotidien, on a largement ce qu’il faut en moyens de communication pour lutter contre la solitude, et ce n’est l’affaire que de quelques mois avant que la vie redevienne normale. Si vos seuls soucis sont de ne pas pouvoir aller au cinéma ou boire un verre avec vos amis, prenez un peu sur vous les gens.

Ce que tu dis dans ce message puis dans le suivant n’est pas faux en soi : des gens qui se plaignent pour rien il y en a toujours eu et il y en aura toujours. Cela dit, je ne comprends pas très bien ce que ça vient faire dans le sujet de quelqu’un qui semble réellement souffrir de la solitude et qui a du mal à trouver des stratégies pour diminuer sa souffrance.

Oui, il y a des gens qui abusent parce qu’ils refusent qu’on touche à leur petit confort, mais ce n’est pas pour autant que tous les gens qui expriment une souffrance psychologique ou sociale affabulent. Le confinement a un impact désastreux sur les gens qui ont des fragilités psychologiques : des maladies psychiatriques, un isolement social… En l’occurrence, ça semble ici être le cas, et je ne suis pas convaincu que proposer à l’OP de penser aux problèmes d’autres personnes, fussent-ils pires de ton point de vue, ne soit vraiment de nature à l’aider.

Herbe > Je n’ai pas de solution miracle à te proposer, mais en ces temps de confinement où il n’est pas conseillé de sortir, peut-être essayer de retrouver un semblant de vie sociale sur des jeux en ligne ou avec des amis sur les communautés virtuelles que tu fréquentes (je pense par exemple aux forums de muscu dont tu nous as parlés). Bon courage, la période n’est agréable pour personne…

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Salut ! Oui, c’est pareil pour moi, je n’ai plus aucune motivation et j’envisage sérieusement d’abandonner mon master. Les cours sur Zoom sont irréalistes, impossibles à suivre. Et le gouvernement a bien montré tout le mépris qu’il avait pour les étudiants dans sa procédure de déconfinement. La « dernière étape » est annoncée pour le 15 janvier, mais les universités réouvriront 15 jours plus tard. Toutes les enquêtes sur la santé mentale des étudiants montrent que le confinement a des effets très anxiogènes et dépressiogènes, et pourtant, on passe « après les derniers »…

rezemika

Les témoignages que j’ai vus qui parlent d’étudiants en train de craquer, c’était surtout les universités qui faisaient n’importe quoi (certains avec des cours visio de 8h à 20h, par exemple).

EDIT : c’est un exemple sur ce que j’ai vu passer, je me demande s’il y a des études approfondies. Moi le distanciel m’arrange mais parce que mes cours sont nuls et que je préfère ne pas les suivre chez moi que ne pas les suivre dans une salle de classe.

Phigger

Je n’ai qu’un seul exemple en tête (mais je pourrai en chercher d’autres si tu veux), c’est celui de l’Observatoire de la Vie Étudiante, qui a conduit une enquête en juin dernier sur la vie des étudiants durant le premier confinement, que tu peux retrouver ici : La vie d’étudiant·e confiné·e. La partie sur la santé est édifiante : 50% des étudiants ont ressenti de la solitude, et près d’un tiers étaient « souvent ou en permanence » nerveux, tristes, ou épuisés.

J’en profite aussi pour partager le lien d’une tribune qui a beaucoup tourné sur le ressenti des étudiants concernant les cours en distanciel : Du malaise en milieu étudiant.

Du reste, je plussoie fortement @entwanne : le problème est bien loin de se résumer aux cours en distanciel. C’en est l’élément le plus visible, mais pas le plus marquant. Ce qui me manque, et ce qui semble manquer à beaucoup d’autres, c’est tout le cadre social qui accompagne les cours. Le fait de structurer sa journée autour des déplacements à la fac, le fait de se rendre physiquement dans un lieu symboliquement associé à l’apprentissage et d’y passer du temps, le fait d'être là, en face de son prof, le fait de pouvoir voir et échanger avec ses camarades, de passer du temps avec entre les cours, de manger ensemble, d’être physiquement ensemble.

De mon point de vue, la différence entre suivre un cours en distanciel et suivre un cours à la fac est comparable à la différence qu’il y a entre voir un documentaire sur un évènement et être présent à cet évènement. Même les meilleurs profs ont bien du mal à recréer une ambiance de travail aussi présente qu’en présentiel. C’est extrêmement compliqué de rendre une vidéo immersive : pour s’en convaincre, il suffit de regarder la masse de travail fournie pour produire un film de cinéma, ou même une vidéo sur Youtube.

Aujourd’hui on peut faire des conversations vidéo de groupe en temps réel et gratuitement, autant qu’on veut, avec tout le monde. Y’a quelques décennies tout ce qu’on avait c’était le courrier.

Si tu te sens seul tu peux contacter n’importe quelle personne de ton entourage instantanément et avoir une conversation vidéo, tu peux même le faire en groupe, faire des apéros, etc. Si tu ressens de la solitude rends-toi compte que tu as la chance d’avoir à ta disposition et sans limite tous les outils à la pointe de la technologie possibles pour lutter contre.

Society

Il faut certes reconnaitre que la technologie favorise énormément le contact. Toutefois, pour prendre la suite de ce que je disais, elle ne peut pas suffire. Aussi agréable soit-elle, une conversation par vidéo interposée ne peut pas remplacer une véritable interaction, ce n’est rien de plus qu’une image en deux dimensions affichée sur un écran. Pour donner la sensation de présence, pour permettre de se sentir réellement « avec » l’autre, notre cerveau a besoin de bien plus que cela. Il faut voir la personne en trois dimensions, l’entendre directement, sans bruit parasite et sans micro saturé, il faut pouvoir décoder sa gestuelle, son expression non-verbale, pouvoir la toucher ou la prendre dans ses bras, partager une activité commune, dans un lieu commun… Une interaction sociale, c’est tellement plus qu’un simple échange de mots. Qu’on le veuille ou non, chez l’être humain, la fonction sociale est une fonction vitale. Ce n’est pas pour rien qu’elle est le sujet de plusieurs disciplines d’études entières, à commencer par la psychologie sociale et la sociologie.

Par ailleurs, on peut tout à fait s’inquiéter du nombre de morts causés par la Covid-19 et s’inquiéter des conséquences sur la santé mentale du confinement. Les deux ne sont pas incompatibles, et elles me paraissent même essentielles. Et il faut aussi voir la façon dont c’est fait. Faire une communication hyper anxiogène, ne laisser aucun horizon clair (fusse-t-il lointain), envoyer des messages contradictoires à quelques semaines d’intervalle (en passant de « ça ne sert à rien de porter un masque » à « le masque est obligatoire, ne pas le porter vous vaudra une amende »), ça a forcément des conséquences.

Je réfléchis d’ailleurs à faire un petit billet sur un point de vue sociologique sur la situation sanitaire actuelle, si j’ai l’énergie de m’y mettre. ^^

J’en profite pour partager cette vidéo que j’ai trouvé intéressante sur les effets du confinement sur la santé mentale.

Alors oui, encore et toujours, j’ai un point de vue de sociologue là-dessus, mais du coup, ça se complète bien avec celui de mes camarades. La Covid-19 étant un problème collectif, j’ai tendance à penser que la solution à celui-ci est nécessairement collective (non pas que j’ai quoi que soit contre la psychologie ou la psychiatre, simplement je pense, en toute amitié, qu’elle ne tape pas toujours à la bonne échelle ; mais la critique inverse peut aussi être faite à la sociologie ; aussi je pense que les deux sont tout à fait complémentaires). ^^

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@Gabbro :

Je n’ai pas dit qu’on n’avait pas le droit de se plaindre @Gabbro, mais trop de monde se contente de se plaindre en permanence pour de mauvaises raisons et au moyen des premiers arguments fallacieux qui passent et qui vont dans le sens de leur intérêt personnel.

Évidemment le confinement a un impact psychologique et social, et oui le gouvernement (et les gouvernements précédents) ont fait des erreurs. On peut critiquer ce qui nous a amenés là, les restrictions budgétaires sur la santé, les institutions qui nous donnent de mauvais gouvernements, l’absence de démocratie dans la gestion de la crise, certaines incohérences pratiques, on peut aussi s’inquiéter de l’avenir des libertés…

Concernant l’article que tu cites, je ne suis pas abonné au Parisien donc je ne peux pas le lire. Mais ce qu’indique son introduction c’est que le taux d’anxiété était deux fois supérieur à la normale au début de la crise, en particulier chez les femmes, les jeunes et les plus précaires. OK, cependant rien de surprenant à ce qu’une crise inédite et de grande ampleur qui survient cause de l’anxiété, surtout dans une société qui n’est plus habituée à ce genre d’adversité.

Mais le plus grave dans le confinement c’est la situation de ceux que ça met en grande difficulté économique, dans une grande incertitude quant à leur emploi, etc. C’est chez eux qu’il y a un grave impact psychologique. Pas mal de gens s’approprient abusivement cette souffrance et prennent leur impatience pour de la détresse psychologique afin de mettre fin aux restrictions et de retrouver leur petite vie normale, sans se soucier des éventuelles conséquences.

Non, ne pas voir ses amis et sa famille en chair et en os et ne pas pouvoir aller au cinéma pendant quelques semaines, ce ne sont pas des raisons sérieuses de se sentir mal. Ne pas trouver de travail et ne pas savoir comment payer son loyer, ne pas savoir comment on va éponger ses dettes et faire survivre son activité, avoir un proche qui déclare un cancer, avoir une zone de combat à quelques kilomètres de sa maison, dormir dans la rue par -5°C, ne pas manger à sa faim, ça oui.

On peut émettre des critiques argumentées, mais c’est indécent de transformer sa contrariété en détresse psychologique parce qu’on ne pense qu’à sa gueule, et de tout oublier dès qu’on déconfine. D’autant plus quand on est jeune, qu’on ne s’intéresse jamais à la politique, et que tout va bien dans notre vie, ce qui constitue une bonne partie des gens que je critique ici.

@Ekron :

Effectivement la forme de mon premier message était agressive, le sujet m’a fait penser à ce genre de comportements qui me mettent en colère et j’ai sorti le bazooka sans viser. Excuse-moi @Herbe.

@Herbe :

Ce que je veux te dire finalement, c’est d’une part de faire attention à ne pas tomber dans ce biais qui consisterait à tout mettre sur le compte du confinement et à se contenter de s’en plaindre ; et d’autre part de faire preuve de recul et de résilience, déjà par respect pour ceux qui sont beaucoup plus impactés ou qui ont des soucis plus graves et plus immédiats, et aussi car c’est selon moi le seul moyen de traverser des difficultés quand tu ne peux rien faire contre.

Si tu cherches des moyens de combattre ta solitude c’est très bien, c’est nécessaire, c’est pro-actif, et j’espère que tu vas y arriver malgré la situation, mais se plaindre de la difficulté que t’apporte pour cela le confinement ne fait pas partie des solutions et ne t’apportera rien. ;)

@rezemika :

Je ne nie pas les impacts psychosociaux, et je suis d’accord avec toi sur le fait qu’il faille s’inquiéter du Covid-19 et de ces impacts. Ce qui est gênant ce sont ceux qui récupèrent ce sujet pour le mettre en avant en opposition, et non en complémentarité, au reste.

+1 -3

Tu veux dire que non seulement on est confiné avec des règles stupidement bureaucratiques (auto-attestation libre de 3 heures), on va être en couvre-feu, les cas COVID remontent, mais en plus, on n’a pas le droit de se plaindre… X/

Je pense que les interventions de Society utilisent des éléments de langage qui sont mal placés. On ne peut pas considérer que se plaindre peut être « fallacieux », nécessite une « raison sérieuse » ou est « malhonnête », alors que c’est l’expression d’une émotion et qu’elle résulte juste d’un choix de registre de langage, et plus largement d’une structuration de la pensée.

Par contre, je n’ai pas interprété le message de Society (dans son intention) comme un appel à considérer qu’il y a des raisons formelles, irrationnelles et irréfutables à ne pas se plaindre, mais plutôt à considérer qu’un même sujet peut être abordé sous plusieurs angles, négatifs ou positifs, et abordés différemment. Et comme une démonstration de fait plutôt qu’un argumentaire.

Ici, on peut constater que l’auteur du sujet a choisi immédiatement d’abord le sujet en utilisant des termes relevant d’un pathos important, avec une forte charge émotionnelle (« la solitude », « appréhension » ou « mal-être »). Il aurait aussi pu aborder le sujet en utilisant des mots neutres ou positifs (fait de travailler seul, autonomie, problème) ou au contraire plus négatifs (misère sociale, isolement, citer du Houellebecq ou encore passer dans le registre de l’insulte vis à vis de sa condition). Il s’agit de la différence entre valeur d’information et valeur de connotation.

Bien entendu, le fait de répéter une information perçue ou exprimée négativement toute les journée, ou de façon régulière a un impact sur le moral d’une personne. Il suffit de le faire pour le constater, ou de passer du temps à observer les personnes qui le font. On peut émettre plusieurs hypothèses

  • Nécessité de manipuler régulièrement une information pour former un raisonnement construit => Passage fréquent dans la boucle phonologique => Renforcement d’une idée => Renforcement ici d’une perception négative
  • Fait de verbaliser une information => Fait également de l’entendre => Fait d’observer et de constater qu’elle fait partie du réel => Déclenchement d’un mécanisme de perception => Renforcement important d’une idée => Renforcement ici d’une perception négative

À partir de là, tous les principes basiques de psychologie behavioriste (conditionnement, renforcement…) s’appliquent. C’est pour ça que les choix de langage d’une personne ont aussi une influence directe sur sa propre perception du monde et son ressenti au quotidien.

On peut considérer la complainte comme un mode d’expression associé à des connotations, plutôt que le fait de simplement pointer quelque chose qui peut être perçu négativement. À partir de là, on peut en inférer plusieurs conditions simples et couramment observables :

Dans la vie de tous les jours, il y a des cas où la complainte a un effet positif et irréfutable :

  • Lorsqu’elle a pour objet de déclencher un mécanisme compassionnel chez l’interlocuteur qui dispose d’un levier de décision, d’influencer un choix et plus largement de débloquer une situation ou de résoudre une situation.

Dans la vie de tous les jours, il y a des cas où la complainte peut mener à des effets positifs mais il peut être équivalent ou préférable de l’exprimer en utilisant d’autres modes d’expression :

  • Lorsqu’elle survient comme une incitation spontanée à évoquer une problème pour ce qu’il revêt comme valeur d’information, et ainsi à confronter sa perception à celle des autres, afin de redresser et relativiser ses propres éléments d’analyse, ou en récupérer des nouveaux et structurer sa compréhension d’un sujet.

Dans la vie de tous les jours, il y a des cas où la complainte peut avoir à la limite des bribes d’effets positifs indirects sur la perception et le ressenti d’une personne, mais que ces effets sont très relatifs :

  • Lorsqu’elle est répétée souvent et en utilisant des éléments de langage semblables .à chaque fois, alors que la personne reste imperméable ou presque aux éléments de perception extérieurs.

Dans la vie de tous les jours, il y a des cas où la complainte peut avoir des effets carrément délétères :

  • Lorsqu’elle n’est utilisée par le sujet que comme un moyen d’auto-renforcer des idées négatives en lien avec soi ou les autres en indépendance complète des retours obtenus. Elle peut mener, dans les pires des cas, mener à des conditions comme la dépression ou au renforcement de toute autre perception négative.

C’est pour ça que le choix de la manière de s’exprimer et le tact dans le fait de présenter un problème, ses attentes et les éléments objectifs de son questionnement est important. Et que l’expression d’un problème peut être fait de nombreuses manières différentes, elle est souvent utile en soi car elle aboutit à la communication d’une idée ayant valeur d’information, et d’autres éléments de mise en perspective objectifs (et on ne peut pas reprocher la recherche de ce mécanisme qui est vertueux), mais elle n’est jamais neutre, et elle gagne souvent à être réfléchie et améliorée sur sa forme, autant qu’il le faut.

+0 -0

@Society,

Je me sens visé à chacun de tes messages puisque tu prends le soin de parler à chaque fois de cinéma et que je suis le seul à l’avoir évoqué. Je doute que ce soit la peine d’essayer de me faire passer pour le dernier des connards pour autant.
Oui j’ai parlé du cinéma comme exemple pour se rafraîchir les idées, et différentes activités propres à chacun qui font qu’on arrive à travailler plus sereinement ensuite. Pour @HerbeQuiBenchEtSquat il s’agissait par exemple de se rendre régulièrement à la salle de musculation.

Je ne pense pas être en train de pleurnicher quand je constate ça… C’est sympa alors de m’accuser de ne penser qu’à mes problèmes / à ma gueule, de faire de la récupération sur les suicides, d’oublier tous les plus mal lotis quand je pourrai reprendre mes activités, de ne pas m’intéresser à la politique ou que sais-je encore.
Donc merci de sortir le bazooka pour me mettre du plomb dans la tête mais non merci. :)

@HerbeQuiBenchEtSquat nous parle d’une baisse de motivation qu’il ressent suite au confinement et à l’isolement, et tout ce que tu trouves à dire c’est « T’as pensé que ton boulot pouvait juste être nul ? Et arrête de te plaindre y a des gens dans de pires situations que toi ». C’est pas toi qui serait un peu indécent ?

Et franchement Society, tout ce que tu dis montre juste une méconnaissance et un mépris des difficultés psychologiques. Et oui, c’est franchement inutile et indécent de ta part.

Surprise pour toi : même les gens bien lotis peuvent souffrir de dépression, mais t’as raison ils feraient mieux de le fermer et penser à autre chose qu’à leur gueule.

EDIT : par ailleurs, je rappelle que les interactions sociales sont un besoin vital de l’être humain.

EDIT 2 : Je plussoie la remarque de viki et je vais boire de l’eau pour me modérer.

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@Society mais du coup est-ce que t’as une idée pour tchatter avec des jeunes de mon âge dans ma ville, de sorte à les rencontrer après la cov19 ? J’ai trouvé quelques solutions : créer un serveur de type "communauté" / "publique" sur Discord mais après il va falloir que ça passe par la pub & le bouche à oreilles etc. donc c’est pas gagné (à ce sujet je crois qu’il y a pas mal d’étudiants dans la fac de ma ville sur… ZdS :-° ). Aussi, l’appli Bubble propose de faire des rencontres pour se faire des potes, mais personne de ma ville (de taille moyenne et connue pourtant). Après on m’a proposé de jouer etc. dans l’espoir d’augmenter la proba de rencontrer qlq de ma ville ou alentour sur internet mais c’est selon moi voué à l’échec + j’ai peur de redevenir addict aux JV (je préfère travailler sur mon temps perso sur des projets semi-pros).

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Non, ne pas voir ses amis et sa famille en chair et en os et ne pas pouvoir aller au cinéma pendant quelques semaines, ce ne sont pas des raisons sérieuses de se sentir mal. Ne pas trouver de travail et ne pas savoir comment payer son loyer, ne pas savoir comment on va éponger ses dettes et faire survivre son activité, avoir un proche qui déclare un cancer, avoir une zone de combat à quelques kilomètres de sa maison, dormir dans la rue par -5°C, ne pas manger à sa faim, ça oui.

Plusieurs points, car c’est l’élément central de ton discours.

Le problème principal dans ton propos, tu généralises sans connaître. Tu parles ici à des gens qui ont (ou ont eu) des maladies graves, qui ont perdu des proches récemment (peut être même du COVID), certains sont probablement précaires économiquement, d’autres ont une mauvaise passe très difficile dans leur vie, certains peut être ont subi des mauvais traitements jeunes, etc.

Non seulement je sais que c’est vrai pour certains ici, mais statistiquement il est peu probable que quand tu t’adresses à des gens, tu ne croises que des gens pour qui leur principal problème dans la vie c’est le manque de loisirs extérieurs.

Donc tu essaye de faire la morale à des gens en essayant de penser à pire alors qu’ils ont déjà connu le pire que tu évoques. Que faire de ton argument alors ? Rien, à part ajouter de l’huile sur le feu.

Après, si personnellement j’ai connu pire dans ma vie, et si je suis favorable aux mesures actuelles pour des raisons évidentes, je ne dirais jamais à quelqu’un qui en souffre que cela n’est rien. Oui il faut prendre du recul et essayer de temporiser au maximum, mais parfois tu craques, tu lâches un peu, ça arrive, c’est humain. Certains arrivent mieux à gérer les émotions négatives que d’autres, c’est une réalité. D’autant plus que la soupape d’anxiété est souvent des loisirs ou des proches, en gros des activités qui sont moins accessibles aujourd’hui.

Car c’est une situation qui ne dure pas que quelques semaines. Depuis mars 2020 la situation est difficile. Oui il y a eu du relâchement en juin - septembre, cela a fait du bien, mais de nombreuses activités restaient interdites, de nombreuses personnes ont réduit les contacts avec leurs proches quand même pour les protéger, eux mêmes ou par bonne conscience sociétale, et même les activités normales se faisaient dans un cadre moins sympa car il fallait appliquer des gestes barrières. Et cela risque de durer encore jusqu’au printemps facilement ainsi. Cela fait long pour beaucoup de gens et ça se comprend. D’autant que certains en subiront des conséquences même après à cause de la situation économique (ou s’ils ont perdu des proches à cause du COVID).

Alors oui, il ne faut pas se plaindre de tout et n’importe quoi en permanence, mais la situation actuelle est difficile de manière totalement objective. C’est assez inédit, dur et contraire à la manière dont nous avons été éduqués et au fonctionnement de notre société, et même à celui de notre espèce qui est une espèce sociale.

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Mais le plus grave dans le confinement c’est la situation de ceux que ça met en grande difficulté économique, dans une grande incertitude quant à leur emploi, etc. C’est chez eux qu’il y a un grave impact psychologique. Pas mal de gens s’approprient abusivement cette souffrance et prennent leur impatience pour de la détresse psychologique afin de mettre fin aux restrictions et de retrouver leur petite vie normale, sans se soucier des éventuelles conséquences.

Non, ne pas voir ses amis et sa famille en chair et en os et ne pas pouvoir aller au cinéma pendant quelques semaines, ce ne sont pas des raisons sérieuses de se sentir mal. Ne pas trouver de travail et ne pas savoir comment payer son loyer, ne pas savoir comment on va éponger ses dettes et faire survivre son activité, avoir un proche qui déclare un cancer, avoir une zone de combat à quelques kilomètres de sa maison, dormir dans la rue par -5°C, ne pas manger à sa faim, ça oui.

On peut émettre des critiques argumentées, mais c’est indécent de transformer sa contrariété en détresse psychologique parce qu’on ne pense qu’à sa gueule, et de tout oublier dès qu’on déconfine. D’autant plus quand on est jeune, qu’on ne s’intéresse jamais à la politique, et que tout va bien dans notre vie, ce qui constitue une bonne partie des gens que je critique ici.

Je comprends ta logique et je comprends ton agacement, mais malheureusement la psychiatrie et la psychologie ce n’est pas comme ça que ça fonctionne : la détresse psychologique de quelqu’un n’est pas proportionnelle à l’intensité des stresseurs qu’il vit. La résilience - qui est propre à chacun - est également un facteur déterminent et dépend elle-même de nombreux autres facteurs.

Comme je te l’ai dit dans mon précédent message, bien entendu, il existe des gens qui se plaignent pour rien et c’est désagréable de devoir passer du temps à les écouter geindre, mais à côté il y a également des gens pour qui des choses qui paraissent totalement anodines ont engendré une véritable souffrance. Et il est parfois difficile de faire la différence entre les deux sans écouter, sans questionner et sans essayer d’aider. À titre personnel, je préfère perdre mon temps avec quelqu’un qui finalement va bien (même si c’est pénible, on est bien d’accord) plutôt que risquer de passer à côté de quelqu’un qui souffre.

Si l’on prend comme indicateur de la souffrance psychologique les hospitalisations en service psychiatriques et les tentatives de suicide, les personnes qui souffrent le plus de la crise ne sont pas forcément celle que l’on croit1.

Typiquement, les personnes sans-abris sont en grande souffrance de manière générale et sont en souffrance encore plus grande depuis le confinement parce qu’il leur a fait perdre tous leurs repères (sans vouloir faire ma propre promotion, j’ai écrit un billet qui parle notamment de ce sujet si ça t’intéresse) mais ce sont des personnes qui ont l’habitude de devoir se débrouiller au jour le jour et qui ont développé des stratégies d’adaptations à la fois au niveau social et psychologique (ces dernières ne sont pas toujours bénéfiques à long terme, mais au moins, à court terme elle leur permettent d’éviter le pire).

Les gens qui ont des difficultés économiques sont en grande détresse psychologique et sociale également. On n’a jamais vu d’augmentation aussi rapide des bénéficiaires de l’aide alimentaire par exemple, c’est catastrophique. Il est probable d’ailleurs que le taux de suicide des classes moyennes qui basculent dans la frange pauvre de la société ou alors des gens qui y étaient déjà augmente mais, d’expérience ce ne sont pas eux qui vont le plus souffrir psychologiquement de cette crise. Je n’ai pas forcément d’explication à donner à leur résilience, c’est probablement une combinaison de facteurs, l’un des plus importants étant pour moi le fait qu’ils sont généralement entourés par une famille.

Enfin, en ce qui concerne les proches qui développent des maladies, j’ai probablement vu ce qu’il y avait de pire à voir en la matière pendant ce confinement : appeler des familles pour leur dire qu’on allait mettre un de leur proche en coma artificiel sans qu’elles puissent venir le voir avant et tout en sachant qu’il y avait des chances pour qu’il ne se réveille jamais… Et rappeler quelques jours plus tard pour annoncer le décès et devoir expliquer que non, ils ne pourront pas voir la personne qui vient de partir et ne pourront lui dire au revoir qu’à travers un cercueil scellé. C’est déchirant à faire (et j’en ai fait des cauchemars) et je n’ose même pas imaginer à quel point c’est déchirant à vivre. Mais pourtant, ces personnes que j’ai eu au bout du fil ne sont pas non plus les plus impactés psychologiquement par cette crise quand bien même faire son deuil dans ces conditions est terrible.

Non, les plus impactés ce sont les gens qui ont des maladies psychiatriques connues mais sans être hospitalisés en permanence (mais bon ça, malheureusement, c’est pas surprenant) mais également des gens qui couvaient sans le savoir un truc qui peut passer inaperçu comme une dépression ou un trouble bipolaire (notamment cyclothymique) qui ont pour certains décompensé de manière extrêmement violente (jusqu’à faire des tentatives de suicides) parce que les stratégies d’adaptations qu’ils avaient développé jusque là (aller voir un proche, un film…) ne fonctionnent plus. C’est peut-être bête à dire, mais des choses aussi anodine qu’aller au cinéma ou au parc, ça peut permettre à des gens d’éviter de s’enfoncer dans un état dépressif. Voir des gens également : si on sort de cadre pathologique, la seconde population la plus impactée ce sont les gens qui souffrent d’isolement social, en particulier les étudiants (et rezemika en parle bien mieux que moi) ou les personnes âgées, notamment hospitalisées en EHPAD qui pour certaines se sont laissées mourir de détresse.

Alors bien entendu, personne n’espère que le PO en soit arrivé à un point où il a des idées aussi noires (et j’espère également qu’il me pardonnera ma longue digression dans son sujet) mais derrière des tourments qui te paraissent futiles, peuvent se cacher une véritable souffrance et c’est pour ça qu’on y fait attention. ;)

C’est pour ça que le choix de la manière de s’exprimer et le tact dans le fait de présenter un problème, ses attentes et les éléments objectifs de son questionnement est important. Et que l’expression d’un problème peut être fait de nombreuses manières différentes, elle est souvent utile en soi car elle aboutit à la communication d’une idée ayant valeur d’information, et d’autres éléments de mise en perspective objectifs (et on ne peut pas reprocher la recherche de ce mécanisme qui est vertueux), mais elle n’est jamais neutre, et elle gagne souvent à être réfléchie et améliorée sur sa forme, autant qu’il le faut.

La théorie que tu développes n’est pas fausse (même si très datée) mais la base de la psychologie (et même du simple soutien moral) c’est de laisser quelqu’un exprimer ce qu’il a envie de dire de la manière dont il a envie de le dire et de faire à partir de ça. C’est plus facile d’adapter son langage quand on est l’écoutant que quand on est l’écouté.

@HerbeQuiBenchEtSquat > Si ton but est de revenir sur les outils qui permettent de construire un réseau amical, je crains malheureusement que nous n’ayons épuisé nos idées dans ton précédent sujet. Le numérique ne peut pas tout faire et si tu veux rencontrer des gens dans ta ville, le mieux à faire c’est probablement de sortir (quand ce sera de nouveau possible), faire du sport en équipe, adhérer à une association…


  1. Et à partir de là, je ne me base que sur mon expérience personnelle et non pas sur des données chiffrées, donc c’est pour ça que je reste mesuré dans mes propos par la suite.
+4 -0

@Society,

Je me sens visé à chacun de tes messages puisque tu prends le soin de parler à chaque fois de cinéma et que je suis le seul à l’avoir évoqué.

entwanne

Absolument pas ! Le cinéma c’est juste un exemple, ne prends ma critique pour toi.

@HerbeQuiBenchEtSquat nous parle d’une baisse de motivation qu’il ressent suite au confinement et à l’isolement, et tout ce que tu trouves à dire c’est « T’as pensé que ton boulot pouvait juste être nul ? Et arrête de te plaindre y a des gens dans de pires situations que toi ». C’est pas toi qui serait un peu indécent ?

entwanne

Tu caricatures ce que j’ai voulu dire.

Et franchement Society, tout ce que tu dis montre juste une méconnaissance et un mépris des difficultés psychologiques. Surprise pour toi : même les gens bien lotis peuvent souffrir de dépression, mais t’as raison ils feraient mieux de le fermer et penser à autre chose qu’à leur gueule.

Phigger

Pas du tout. Si tu souffres de dépression, tu n’es pas si bien loti. Les gens dont je parle ne souffrent pas de dépression, et ne pensent en effet qu’à leur gueule.

@Society mais du coup est-ce que t’as une idée pour tchatter avec des jeunes de mon âge dans ma ville, de sorte à les rencontrer après la cov19 ? J’ai trouvé quelques solutions : créer un serveur de type "communauté" / "publique" sur Discord mais après il va falloir que ça passe par la pub & le bouche à oreilles etc. donc c’est pas gagné (à ce sujet je crois qu’il y a pas mal d’étudiants dans la fac de ma ville sur… ZdS :-° ). Aussi, l’appli Bubble propose de faire des rencontres pour se faire des potes, mais personne de ma ville (de taille moyenne et connue pourtant). Après on m’a proposé de jouer etc. dans l’espoir d’augmenter la proba de rencontrer qlq de ma ville ou alentour sur internet mais c’est selon moi voué à l’échec + j’ai peur de redevenir addict aux JV (je préfère travailler sur mon temps perso sur des projets semi-pros).

HerbeQuiBenchEtSquat

Non désolé, je n’ai pas d’autres idées… À part le voisinage.

Non seulement je sais que c’est vrai pour certains ici, mais statistiquement il est peu probable que quand tu t’adresses à des gens, tu ne croises que des gens pour qui leur principal problème dans la vie c’est le manque de loisirs extérieurs.

Donc tu essaye de faire la morale à des gens en essayant de penser à pire alors qu’ils ont déjà connu le pire que tu évoques. Que faire de ton argument alors ? Rien, à part ajouter de l’huile sur le feu.

Renault

Je dirais plutôt l’inverse, ceux qui connaissent d’importantes difficultés sont statistiquement minoritaires. Non ?

Je comprends ta logique et je comprends ton agacement, mais malheureusement la psychiatrie et la psychologie ce n’est pas comme ça que ça fonctionne : la détresse psychologique de quelqu’un n’est pas proportionnelle à l’intensité des stresseurs qu’il vit. La résilience - qui est propre à chacun - est également un facteur déterminent et dépend elle-même de nombreux autres facteurs.

Comme je te l’ai dit dans mon précédent message, bien entendu, il existe des gens qui se plaignent pour rien et c’est désagréable de devoir passer du temps à les écouter geindre, mais à côté il y a également des gens pour qui des choses qui paraissent totalement anodines ont engendré une véritable souffrance. Et il est parfois difficile de faire la différence entre les deux sans écouter, sans questionner et sans essayer d’aider. À titre personnel, je préfère perdre mon temps avec quelqu’un qui finalement va bien (même si c’est pénible, on est bien d’accord) plutôt que risquer de passer à côté de quelqu’un qui souffre.

Ekron

Tu as raison. Mais si on passe du temps à écouter ceux pour qui ça va, est-ce qu’on ne les incite pas à geindre plutôt qu’à chercher des solutions ? Et est-ce qu’on ne noie pas dans la masse ceux qui ont de vrais problèmes ?

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La théorie que tu développes n’est pas fausse (même si très datée) mais la base de la psychologie (et même du simple soutien moral) c’est de laisser quelqu’un exprimer ce qu’il a envie de dire de la manière dont il a envie de le dire et de faire à partir de ça. C’est plus facile d’adapter son langage quand on est l’écoutant que quand on est l’écouté.

Je sais bien que c’est daté. Mais je vois LaMatrice importer tous les deux posts un élément de langage venant de JVC. Comme d’autres plateformes sociales, c’est un terrain de jeu grandeur nature pour toutes les techniques de conditionnement par le langage. Il y a des minorités bruyantes de membres qui s’amusent à créer des élémens de langages extrêmement négatifs et dépréciateurs. En retour, il y a des termes qui reposent sur des bribes de théories sociales peu structurées à peu près condamnables à tous les niveaux qu’on ne trouve que là-bas (je pense par exemple à « ingésclave » et pas mal d’autres). Ces expressions ont tendance à finir par se répandre de manière virale et ce que j’ai l’impression de voir, c’est que des personnes qui à priori n’avaient pas ces comportements retors finissent par les intégrer à leur propre langage par rétroaction.

En fait, même si toute la théorie sous-jacente date des années 30, ces techniques sont en train d’être appliquées grandeur nature (parce que c’est les seules qui se répandent facilement pour créer du conditionnement de masse, si on omet tout ce qui est conditionnement par les images utilisé par des mouvances plus extrêmes, mais qui répondent souvent à des logiques assez semblables). C’est pour ça qu’il faut commencer à fournir aux gens les outils pour eux permettre les expliquer et les comprendre (à défaut de les appliquer dans le sens inverse, ce n’est pas ce que je suggère mais pour une personne qui l’a fait dans le mauvais sens, il faut faire comprendre que c’est possible aussi).

Tu as raison. Mais si on passe du temps à écouter ceux pour qui ça va, est-ce qu’on ne les incite pas à geindre plutôt qu’à chercher des solutions ? Et est-ce qu’on ne noie pas dans la masse ceux qui ont de vrais problèmes ?

Je pense que n’écouter personne c’est pire puisque qu’on passera encore plus à côté de ceux qui ont de vrais problèmes. Écouter et responsabiliser me paraît être la meilleure option et, bien entendu, il y aura toujours des gens pour refuser d’accepter qu’ils râlent pour rien, mais il n’y pas de solution parfaite.

Dans un domaine un peu différent, c’est la façon de faire des Urgences finalement : elles accueillent tout le monde même si une grande proportion des gens qui y vont n’y vont pour rien. Mais au moins, ça permet de ne pas passer à côté de celui qui vient pour quelque chose.

C’est vraiment usant, mais c’est nécessaire pour les gens qui en ont besoin.

Je sais bien que c’est daté. Mais je vois LaMatrice importer tous les deux posts un élément de langage venant de JVC. Comme d’autres plateformes sociales, c’est un terrain de jeu grandeur nature pour toutes les techniques de conditionnement par le langage. Il y a des minorités bruyantes de membres qui s’amusent à créer des élémens de langages extrêmement négatifs et dépréciateurs. En retour, il y a des termes qui reposent sur des bribes de théories sociales peu structurées à peu près condamnables à tous les niveaux qu’on ne trouve que là-bas (je pense par exemple à « ingésclave » et pas mal d’autres). Ces expressions ont tendance à finir par se répandre de manière virale et ce que j’ai l’impression de voir, c’est que des personnes qui à priori n’avaient pas ces comportements retors finissent par les intégrer à leur propre langage par rétroaction.

Je n’ai jamais mis les pieds sur JVC, est-ce que tu pourrais m’éclairer sur les éléments de langage venant de là-bas que tu vois dans ce sujet et qui te semblent problématiques ?

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Je sais bien que c’est daté. Mais je vois LaMatrice importer tous les deux posts un élément de langage venant de JVC.

Hein quoi n’importe quoi

Si tu fais allusion à "gomuscu" tout le monde même IRL le dit et y a rien de péjoratif, ça désigne juste qlq qui fait de la muscu.

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@Society avant de commencer mon message, je vais m’excuser pour le précédent, qui n’était pas correct et ne faisait certainement pas avancer le débat.

En fait, je pense en continuant de te lire, qu’il y a une différence dans notre façon d’aborder le post. Je pense, ce n’est que mon avis, que ta réaction est hors-sujet.

Il y a des gens qui se plaignent beaucoup, on les entend/lit énormément en ce moment. Moi aussi ils m’énervent quand ils râlent pour leur petit confort sans prendre en considération la situation globale, qui est une crise. Il y en a d’autres qui se plaignent parce qu’ils ne sont pas d’accord avec le confinement, mais ont un avis argumenté dessus. Je ne suis pas d’accord avec eux, mais leur position peut s’entendre (ça dépend de comment ils l’argumentent).

Et derrière, il y a des personnes qui souffrent réellement de tout ça, parce que le confinement a un impact très fort sur la psychologie. Comme je le disais, les interactions sociales en physique sont un besoin vital de l’humain. C’est d’autant plus difficile pour certains, comme Herbe, qui avaient déjà des difficultés en temps normal.

Quand je disais que tu méprisais ce ressenti, c’est parce qu’on parlait de quelqu’un qui souffre réellement, qui est en détresse psychologique, mais que tu as ramené ça à des geignements. Je ne pense pas que ce soit le cas, et je ne pense pas non plus que le fait que d’autres gens aient des grosses difficultés veut dire pour autant que Herbe ne doit pas souffrir. Bien sûr, relativiser est important, notamment en le sens qu’il aide à accepter le confinement. Mais ça n’empêche pas pour autant qu’il peut y avoir beaucoup de souffrance et des besoins d’aide, même chez les gens qui ont un certain confort et pas de difficulté économique particulière.

Edit : je réagis assez vivement sur ce sujet parce que je suis moi-même passé par une période comme ça, et que j’ai grand besoin d’aide alors que je suis très privilégié. Je n’apprécie pas beaucoup qu’on minimise la souffrance qu’on peut ressentir dans ces moments.

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