La france et les réformes des notes à l'école

que faut-il en penser ?

a marqué ce sujet comme résolu.

Bonjour à tous,

J'ouvre ce sujet pour discutter un peu des réformes des notes à l'école.

Si vous n'êtes pas au courant, le CSP, à transmis à la ministre de l'éducation nationale en France un rapport qui vise à changer le système de notation à l'école.

L'idée est simple, plutot que de noter les élèves avec des notes sur 20, on noterait les élèves avec des niveaux de 1 à 6, ou encore de A à F. La matrice de correspondance deviendrait donc quelque chose comme ça :

Nouvelle note Ancienne note sur 20
F 0 - 9
E 10 - 11
D 12 - 13
C 14 - 15
B 16 - 17
A 18 - 20

Les avantages de la nouvelle notation

  • Les niveaux bas sont encouragés, car la notation les rapproches psychologiquement des "moyennes". Le fait qu'on n'a qu'une notation "négative" crée moins de clivage avec les meilleurs
  • En général les enseignants sont très différents, certains donnent des epreuves difficiles (souvent impossible de dépasser 15) et d'autres des epreuves réalisable par celui qui a appris ses leçons. On est donc souvent obligés de comparer sa note avec la meilleure note pour avoir une idée de notre niveau. Si j'ai eu 10/20 alors que la moitié de la classe à obtenu 8/20, ce n'est pas pareil que si j'ai 10/20 alors que la moitié de la classe à 19/20. Le nouveau système permettrait de corriger ça.
  • Les bons élèves gardent une marge (5 niveaux) de progression et peuvent bien évoluer

Les inconvénients de la nouvelle méthode

  • L'élève pers la précision qu'il avait sur la notation de ses travaux.
  • Celui qui a une noteation à "E" peut facilement être comparé au cancre de la classe qui méritait 0. Ce n'est pas valorisant pour lui
  • Les parents auront un peu de mal à comprendre les notes, puisque l'appréciation n'est plus basée uniquement sur les métriques, mais elle peut être rapportée à la moyenne. Par exemple, sur une epreuve ou le prof donne des exercices volontairement difficiles, si personne ne trouve, il pourrait le considérer (l'exercice) comme facultatif, et donc ramener la note globale. Coté parent, c'est pas évident à assimiler.

Je m'arrète là, mais j'aimerai savoir ce que vous en pensez ? Certains d'entre vous avez déjà vécu dans des pays ou ce système est appliqué ? N'hésitez pas à partager votre point de vue.

En général les enseignants sont très différents, certains donnent des epreuves difficiles (souvent impossible de dépasser 15) et d'autres des epreuves réalisable par celui qui a appris ses leçons. On est donc souvent obligés de comparer sa note avec la meilleure note pour avoir une idée de notre niveau. Si j'ai eu 10/20 alors que la moitié de la classe à obtenu 8/20, ce n'est pas pareil que si j'ai 10/20 alors que la moitié de la classe à 19/20. Le nouveau système permettrait de corriger ça.

J'ai pas très bien compris en quoi cette matrice "corrigerait" ça (à moins qu'elle soit adaptée en fonction du contexte).

De mon côté, je n'ai jamais vécu avec un système comme ça appliqué, donc mon avis ne sera que "théorique". J'ai beaucoup de mal avec ce genre de notations où on essaye de caresser les élèves (et surtout les parents j'ai l'impression) dans le sens du poil. Ca me donne l'image que certes, on ne veut pas démotiver les élèves avec des notes < 5 mais je suis pas sûr qu'une refonte du système des notes soit la bonne méthode pour ça. Sans une réforme de l'enseignement en général (mais là on entrait dans un débat beaucoup plus long j'imagine), c'est plus poser une rustine sur un pneu qui se dégonfle plutôt que de corriger des problèmes.

En résumé, ça me donne plus l'impression qu'on essaye de niveler par le bas.

Han c'est curieux comme changement. Ça a été voté et sera appliqué bientôt ?

Il y aura un mécanisme de +/- pour différencier un "bon B" d'un "mauvais B" par exemple ?

Personnellement j'aimais bien le système français avec ses notes sur 20. Avec 20, sur un devoir on peut facilement faire des calculs (bon/faux, demi-point…).

J'ai eu la chance d'avoir vécu dans plusieurs pays, soit pour étudier, soit en y côtoyant ses étudiants…

  • En Grande Bretagne par exemple, tu es note en % (ou "sur 100" si tu préfères). Au final ca donne une grande palette de notes possible et je trouve que l'on s'y perd un peu (genre youpi j'ai eu 68%, c'est bien ou pas ? Et mes collègues ont quoi ? 56 et 72 ok… relativement chui dedans alors etc…). Bref "trop de points" peut être
  • En Pologne c'est un système similaire a ce nouveau système. Les notes vont de 1 a 5, 1 étant "echec" et 5 étant "travail d'excellence". Avoir 5 est rare, avoir 4,5 montre déjà un travail excellent (oui les demi-points sont autorises). Donc l'enseignant doit corriger son exercice puis le ramener sur 5 et y ajouter son coefficient de bonne humeur et comme ca on a une note peu transparente. Au final tout le monde a une note plus ou moins similaire.

Et c'est un peu ce que je reproche a ce genre d’échelle. On perd la transparence que l'on a avec un système a 20 points. Sur ce dernier, la note est directement égale a tes réponses/fautes (dans le cas des matières scientifiques et beaucoup de matière si le barème est explicite). En perdant cette transparence, j'ai peur que le prof fait un peu ce qu'il veut pour contenter tout le monde.

On a une idée de ce qui a vraiment encourage cette reforme et d'ou vient-elle ?

+2 -1

L'élève pers la précision qu'il avait sur la notation de ses travaux.

En a-t-on besoin? Quand on a une échelle à 40 niveaux ($0, 0.5, 1 ... 19.5,20$) pour noter quatre exercices de math, voire à 80 niveaux ($0, 0.25, 0.5, 0.75 ... 19.75, 20$) pour noter les TP de physique, qu'apportons-nous à l'élève?

Franchement, j'ai passé le First Certificate Of Cambridge, j'ai eu C.

Avec la "précision" (parce que ESOL donne une note à la Française avant de transformer ça en lettre), j'ai appris que j'ai manqué de 3 points (soit une faute en grammaire et une faute à la compré orale) pour avoir B. Cette précision donne un sentiment de déception "ah, j'aurai dû avoir B" alors qu'avec le C, je savais que j'avais validé la compétence mais sans y briller. Et même à trois points près, c'est effectivement ce qu'il s'est passé, puisque j'ai foiré l'expression écrite.

Je suis pour une notation à 6 ou 7 niveaux, en tout cas à un nombre de niveaux non divisible par 5.

Le but n'est pas de "corriger" les problèmes d'échec scolaire, mais d'adapter la notation à ce qu'est devenu l'école : une fabrique à compétence plutôt qu'à résolveur de sujet de math. J'aime les math, mais les maths collège/lycée sont profondément chiants. Ayant un esprit "scientifique" (du moins c'est ce que disaient mes profs), je faisais mes devoirs en classe car un exercice sensé prendre 10 minutes, je le terminais en 2 sans erreur ou presque. (Une fois dans l'enseignement supérieur, ça a été une autre histoire…). A quoi ça rimait de jouer entre les trois/quatre "tête de classe" qui se bataient pour savoir qui avait eu 19.5, 19, 18.5 ou 18 alors que le niveau est clairement le même. La compétition c'est bien. Mais quand la marge de manoeuvre n'est que d'un demi point, soit un niveau sur 40 possibles la compétition est stérile et ne relève pas de l'émulation.

Après, il y a les parents. Il est clair qu'on veut soigner leur égo avec ça en réduisant le nombre de niveaux "faibles". L'élève qui aura un F se sentira aussi mauvais qu'un élève qui a 5 aujourd'hui et ce même si aujourd'hui il a 9. Par contre, les parents, eux, se diront que leur enfant avait 9.5 et que la prochaine fois, avec un petit effort, il aura E.

Vous avez oubliez de préciser quelque chose : dans la proposition de changement de système de notation, il est aussi spécifié que la moyenne générale devrait être supprimée, dans le sens ou ce n'est pas la moyenne générale qui te fait passer a la classe suivante ou non mais le fait de valider toutes les matières. C'est a dire avoir au moins E dans CHAQUE matières. Ainsi un élève mauvais en math ne peut plus compenser avec un bon niveau un français.

Ce changement est discutable, mais ce système apparait aujourd'hui dans la plupart des études supérieures, ou il faut avoir la moyenne (10) et en plus avoir au moins 8 dans chaque module (c'est le cas en fac de médecine par exemple, et dans mon école d'ingénieur).

Moi j'aime bien ce systeme personnellement, il permet de garantir un minimum de niveau dans toutes les matières et oblige les élèves a travailler sur leurs points faibles, par exemple les 'intellos' (j'aime pas cette expression) qui ne font aucun effort en sport parce qu'ils ont quand même une bonne moyenne générale.

L'élève pers la précision qu'il avait sur la notation de ses travaux.

En a-t-on besoin? Quand on a une échelle à 40 niveaux ($0, 0.5, 1 ... 19.5,20$) pour noter quatre exercices de math, voire à 80 niveaux ($0, 0.25, 0.5, 0.75 ... 19.75, 20$) pour noter les TP de physique, qu'apportons-nous à l'élève?

Franchement, j'ai passé le First Certificate Of Cambridge, j'ai eu C.

Avec la "précision" (parce que ESOL donne une note à la Française avant de transformer ça en lettre), j'ai appris que j'ai manqué de 3 points (soit une faute en grammaire et une faute à la compré orale) pour avoir B. Cette précision donne un sentiment de déception "ah, j'aurai dû avoir B" alors qu'avec le C, je savais que j'avais validé la compétence mais sans y briller. Et même à trois points près, c'est effectivement ce qu'il s'est passé, puisque j'ai foiré l'expression écrite.

Je suis pour une notation à 6 ou 7 niveaux, en tout cas à un nombre de niveaux non divisible par 5.

Le but n'est pas de "corriger" les problèmes d'échec scolaire, mais d'adapter la notation à ce qu'est devenu l'école : une fabrique à compétence plutôt qu'à résolveur de sujet de math. J'aime les math, mais les maths collège/lycée sont profondément chiants. Ayant un esprit "scientifique" (du moins c'est ce que disaient mes profs), je faisais mes devoirs en classe car un exercice sensé prendre 10 minutes, je le terminais en 2 sans erreur ou presque. (Une fois dans l'enseignement supérieur, ça a été une autre histoire…). A quoi ça rimait de jouer entre les trois/quatre "tête de classe" qui se bataient pour savoir qui avait eu 19.5, 19, 18.5 ou 18 alors que le niveau est clairement le même. La compétition c'est bien. Mais quand la marge de manoeuvre n'est que d'un demi point, soit un niveau sur 40 possibles la compétition est stérile et ne relève pas de l'émulation.

Après, il y a les parents. Il est clair qu'on veut soigner leur égo avec ça en réduisant le nombre de niveaux "faibles". L'élève qui aura un F se sentira aussi mauvais qu'un élève qui a 5 aujourd'hui et ce même si aujourd'hui il a 9. Par contre, les parents, eux, se diront que leur enfant avait 9.5 et que la prochaine fois, avec un petit effort, il aura E.

artragis

Pourquoi parler des maths ou de la physique ? Il n'y a pas que ça à l'école, notamment en primaire et au collège.

Comment noter une rédaction de français ou d'anglais ? Si on enlève de la note les fautes d'orthographe/grammaire, comment apprécier un texte avec une note précise ? Qu'est-ce qu'y fera qu'un texte aura 11 et un autre 12 ? Pour le coup, une lettre comme note qui donne plus une appréciation "globale" du travail me semple plus adaptée. C'est pareil en histoire au lycée quand on fait une rédaction, la note représente plus une appréciation générale.

Pour les matières scientifique une note en chiffre est quand même plus "pratique" puisqu'en général on va attribuer 1 point à une réponse, soit elle est bonne soit elle est fausse. Donc c'est "simple" à noter et il est difficile, je trouve, de juste donner une appréciation globale du devoir.

Néanmoins vouloir mettre des lettres à la place d'une note sur 20 et donner une matrice de correspondance c'est déjà un aveux d'échec…

Je ne vois pas non plus en quoi c'est avantageux pour les petites notes : en-dessous de la moyenne tu as F, mouai, je veux bien comprendre que tu as "fail" mais entre le mec qui a eu 9 et celui qui a eu 2, y a une différence. Au final le prof devra sûrement mettre une petite explication.

+1 -1

J'ai pas très bien compris en quoi cette matrice "corrigerait" ça (à moins qu'elle soit adaptée en fonction du contexte).

Xalfen

La matrice corrige ça dans le sens ou, c'est à l'enseignant de rééquilibrer les notes en amont pour que le rendu (aux parents et aux enfants) donne une meilleure vision du niveau.

En résumé, ça me donne plus l'impression qu'on essaye de niveler par le bas.

Xalfen

Personnellement, je suis dubitatif, n'ayant pas connu un tel système, je ne suis pas aussi catégorique que toi, mais je vois des bons et des mauvais cotés.

Han c'est curieux comme changement. Ça a été voté et sera appliqué bientôt ?

Eskimon

Ce n'est pas encore voté, c'est juste un rapport en cours d'analyse, et si ça s'applique ça sera plutot pour la rentrée 2015, il me semble.

Et c'est un peu ce que je reproche a ce genre d’échelle. On perd la transparence que l'on a avec un système a 20 points. Sur ce dernier, la note est directement égale a tes réponses/fautes (dans le cas des matières scientifiques et beaucoup de matière si le barème est explicite). En perdant cette transparence, j'ai peur que le prof fait un peu ce qu'il veut pour contenter tout le monde.

Eskimon

Oui, c'est ce a quoi ça me fait penser aussi. Et ça peut être nuisible pour les personnes qui ont un bon niveau. Je sais pertinemment que Mr X est très mauvais, car il ne sait même pas lire, si M. X a un F et moi un E, j'ai l'impression d'être presqu'aussi mauvais que lui

Le but n'est pas de "corriger" les problèmes d'échec scolaire, mais d'adapter la notation à ce qu'est devenu l'école : une fabrique à compétence plutôt qu'à résolveur de sujet de math

artragis

Tu veux dire que l'école à évolué ? Je n'en suis pas si certain. Si on oriente l'école comme tu le dis, vers une fabrique de compétence, ça signifie que dans quelques dizaines années il n'y a plus personne qui a les capacités ni l'envie de faire de la recherche.

Ce changement est discutable, mais ce système apparait aujourd'hui dans la plupart des études supérieures, ou il faut avoir la moyenne (10) et en plus avoir au moins 8 dans chaque module (c'est le cas en fac de médecine par exemple, et dans mon école d'ingénieur).

Zayon

Le fait qu'on voit ça dans les écoles supérieur est normal, car en école supérieur, tu es déjà dans une spécialité, et donc tu dois avoir au moins à la moyenne dans toutes les matières. Avant le BAC par contre, tout est très très vague. Je ne suis pas certain que bloquer un élève parce qu'il a en dessous de la moyenne en sport est une bonne chose, par contre, après le BAC, quelqu'un si s'oriente dans une école de commerce, si elle a en dessous de la moyenne en anglais, management, marketing, droit, etc. ça ne doit pas passer.

Salut,

Pour avoir connu deux systèmes, je trouve qu'un combo est une meilleure solution que l'une ou l'autre. Quelque chose du type note sur 20 + appréciation par rapport au groupe + appréciation personnelle me paraît pas mal.

J'ai étudié en France, où le système est basé sur 20. Cela permet de savoir si on est juste ou si on est large sur une matière, avec assez de précision. Et si on veut se tirer la bourre avec un camarade ça peut être amusant (j'ai perdu d'ailleurs :D). Ça ne permet par contre pas de se situer dans le groupe. Dans mon école d'ingénieur, le classement grossier entre élèves est fait justement à l'aide d'une lettre : A les 10% les meilleurs, B les 20% suivants, C les 30% suivant, D les 20% suivants, E les 10% restant et F les échecs. Je peux vous dire que quand on valide à 10/20, mais avec un E, ça fait relativiser sa réussite, tout comme d'avoir un B alors qu'on a 17/20, alors que par exemple, avoir un A avec 16/20, ça fait plaisir.

J'ai bien aimé le système en prépa scientifique (je précise scientifique, parce que j'ai entendu dire que les profs de prépa littéraire étaient tous des crevards). Les notes ne veulent pas dire grand chose, et le but est de progresser. J'ai déjà eu une camarade s'entendre dire "Le travail est décevant", alors qu'elle était dans le top 5 de la classe, parce qu'elle avait moins réussi que d'habitude. Alors que quelqu'un qui est presque dernier, mais qui a progressé s'entendra dire "C'est bien, continuez comme ça". C'est l'appréciation qui compte plus que la note.

Actuellement, je suis en Allemagne (apparemment ça ressemble à la Pologne), et la notation c'est sur 5, 1 signifiant "Travail exceptionnel", 4 signifiant "Travail suffisant, mais lacunaire", et 5 signifiant "échec". Il y a également des sous-échelles (1 ; 1,3 ; 1,7 ; 2 ; 2,3 ; …) qui permettent d'affiner le jugement, et on se retrouve quand même avec une dizaine d'échelon… Le truc, c'est que de ne pas avoir de placement par rapport aux autres, ça transforme toute note inférieure à 2,7 (note moyenne, plus ou moins équivalent à avoir un 12 ou 13), en mauvaise note. Par exemple, 3,3 est une note qui valide le module, mais c'est vécu par pas mal d'élèves comme un échec. Surtout quand on sait que les notes comptent quand même un peu pour les premiers employeurs… Avoir de mauvaises notes à son Master, c'est mal partir pour le début de sa carrière. Alors qu'avoir 3.3 quand tout le monde à 3.7 c'est pas une mauvaise note du tout en pratique.

Le problème des classements, c'est que c'est dur comparer autre chose que les élèves d'une même promo entre eux… Et pour moi, le classement, c'est quelque chose d'essentiel pour comparer ses compétences, au delà du fait qu'on a fait le minimum pour valider. Ça répond à la question : "Est-ce que je suis vraiment bon ?".

En fait, le problème de la notation, dans des groupes de niveau hétérogène pour moi c'est ça :

  1. comment ne pas décourager les moins bons ? (quelqu'un y a déjà fait allusion plus haut)
  2. comment encourager encore les meilleurs ? (au collège, j'ai arrêté d'apprendre quand j'ai vu que j'obtenais le même résultat avec ou sans travail personnel, alors que j'aurais pu progresser autrement)
  3. comment permettre de mesurer les progrès ? (si on change pas de note, à quoi bon se fatiguer ?)
  4. comment situer un élève dans un groupe ? (sans classement individuel, mais grossier)
  5. comment donner un niveau absolu ? (suffisant/insuffisant)

La notation actuelle permet de répondre à la question 3, on peut également avec ça répondre à la question 4 et la question 5. Pour la question 1 et 2, il s'agit plus d'un commentaire du prof. Quoi qu'il en soit, je pense pas que changer de notation répondra à ses problèmes.

Du coup, la question : quel est le véritable objectif du CSP ?

EDIT : J'ai un avis sur les notations en anglais (encore la prépa), mais j'ai pas le temps de répondre.

Avant toute chose, et afin de préciser mes "conflits d'intérêt", je tiens à signaler que je suis marié à une prof de lettres classiques.

Comme l'a évoqué zeqL, il n'y a pas que les maths à l'école. En particulier, pour un devoir de français, un échelle aussi pauvre est tout à fait inadaptée. Parce que oui, contrairement à ce que l'on pourrait penser, quand un prof de français prend son boulot au sérieux, les rédactions sont corrigées selon un barème détaillé dans lequel interviennent des tas de critères. Et si l'on veut que chacun de ces critères puisse exprimer plus qu'un bon/pas bon, genre nul à chier/médiocre/moyen/bon/parfait, il faut une précision au niveau du point voire du demi-point.

En outre, il est proprement scandaleux de fourrer toutes les notes inférieures à la moyenne dans le même sac. Il existe des élèves faibles. Le genre qui même en faisant des efforts arrivent péniblement à 8 ou 9 dans ta matière. Mais qui font des efforts quand même. Et il est inacceptable, en particulier vis-à-vis d'eux, de leur donner la même note que les sales cons qui ont 3 parce qu'ils n'ont rien branlé.

Au bout d'un moment, il y en a marre d'inventer des combines et d'invoquer la « psychologie » des enfants pour refuser d'admettre qu'il y a des élèves mauvais et/ou des connards de 16 piges. Dans pas mal de rectorats, il n'est plus possible de donner un zéro à un élève, parce que tu comprends, c'est traumatisant : si un gamin de 1ere te pond un commentaire littéraire de trois lignes en tout et pour tout, tu dois quand même lui donner 0,5 « parce qu'il a fait quelque chose » ; et s'il dessine une bite sur sa copie pour seule réponse, tu peux lui mettre zéro, mais tu dois lui faire passer un nouvel examen rien que pour lui pour qu'il se rattrape. On marche sur la tête…

Et c'est pire au Bac. Peu avant les corrections, le rectorat contacte les profs pour leur dire quelle doit être la moyenne de leur paquet de copies. Et l'an dernier, en lettres, il était interdit de mettre moins de 5 aux élèves, parce que tu comprends, c'est traumatisant…

EDIT :

Si on oriente l'école comme tu le dis, vers une fabrique de compétence, ça signifie que dans quelques dizaines années il n'y a plus personne qui a les capacités ni l'envie de faire de la recherche.

Pas si le système de compétences est bien conçu. La capacité d'abstraction, la capacité à trier l'information valable, la rigueur scientifique, etc. ce sont aussi des compétences.

(je précise scientifique, parce que j'ai entendu dire que les profs de prépa littéraire étaient tous des crevards)

C'est marrant, en prépa lettres/SHS on raconte que les profs de taupe sont des malades et des sadiques. ^^

+10 -0

Salut, (voici mon avis sûrement faussé par des années d'écoles à être noté sur 20). Je suis plutôt d'accord quand on parle de nivellement par le bas, on y est depuis longtemps avec le bac. Au bac un exo difficile sur 4 points et une exo facile sur 2 points si la majorité des élèves se sont plantés sur l'exo à 4 pts et ont réussi celui à 2 pts ça fout la merde avec des notes trop basses pour le bac. La solution : on va changer la notation : exo facile 4pts et exo dur 2pts, les moins bons sauvent leur fesses et les meilleurs "baissent".

J'ai longtemps fait parti de l'équipe des perdants et j'ai eu mon bac sûrement grâce à cette technique d'égalisation et de lissage des notes : tant mieux pour moi mais je trouve ça tout de même dommage. Avoir son bac c'est bien mais avec 10.00 (BAC S) comme j'ai pu l'avoir bah ça ne sert pas à grand chose. La plupart des écoles post-bac me riaient au nez et claquaient la porte etc …

La meilleure notation (pour moi) est celle qu'utilisait plusieurs profs pendant ma scolarité : des notes rondes sans virgules. Il pouvait y avoir des questions sur x points ou 1/2 point ou 1/4 de points mais finallement la note de la copie était toujours arrondie au point. Exit les 12.5 ou 12.75 et compagnie. Comme ils le répétaient c'est prétentieux d'assurer pouvoir évaluer une copie au 0.25 ou 0.5 point près. A part en maths où c'est plus ou moins binaire, exo sur 1 point, t as tout bon = 1 pt, t'as fais nawak=0pt, t'étais bien partis mais tu t'es vautré à un moment=0.5pt. Mais noter une copie de français 7.25 (comme j'ai pu le voir sur des dissert')…

Le système des lettres est (pour moi) un peu trop "gentil". 9 ou 0 = F, c'est dur de savoir quelle marge on a pour passer au E, il restera bien entendu l'appréciation pour faire la différence mais quand même. Difficile pour les parents de déceler un début d'échec chez ses enfants et d'essayer de les aider. Un élève ayant 9, il faut pas grand chose pour le passer à 10, un élève ayant 1 ça ne sera pas aussi évident, d'où l'importance de voir cela rapidement afin d'intervenir si possible.

En maternelle, par chez moi on utilise des smileys ":)" ":|" ":(" et des couleurs un ":) vert" = ok, "un :| orange" = bof, un ":( rouge" = nok pas besoin de plus mais ensuite dans les études passé le CM2 je pense qu'il faut une notation sur 20.

Idéalement, je verrais bien un système évolutif : maternelle les smileys, début de primaire pourquoi pas des notes mais avec le système comme dans les films + et - et des profs qui alertent les parents car (je me répète) F presque 10/20 et F presque 0/20 ce n'est pas la même chose.Progressivement (vers le CM1) on bascule les élèves vers un système ayant une échelle plus grande : /20 (sans 0.5 et 0.25) ou autre chose échelle sur 10 valeurs (0 à 10 - A à J). Ensuite une fois le bac en poche ça fonctionne souvent en UE à valider, dans ce cas on peut rebasculer sur une échelle de lettres, mais là encore, l'étudiant doit être en mesure en recevant sa note de savoir si son F est plutôt 9/20 ou 1/20 pour qu'aux exams/TP suivants ils corrigent le tir en travaillant plus ou beaucoup plus. En licence pro on recevait nos notes (TP surtout) mais rarement nos copies donc savoir où on a faux n'est pas évident, si l'étudiant à un F comment fait il ?

+1 -1

Je vais peut-être faire du HS, mais pourquoi toucher aux notes alors que cela ne résoudrait en rien le problème (ou les problèmes) de l'école en France notamment sur la baisse de niveau croissante depuis des décennies? Et le soutien aux élèves en échec? Je pense que cette réforme ne résoudrait en rien le problème de fond, c'est juste la forme qui est modifiée…

Je vais peut-être faire du HS, mais pourquoi toucher aux notes alors que cela ne résoudrait en rien le problème (ou les problèmes) de l'école en France notamment sur la baisse de niveau croissante depuis des décennies? Et le soutien aux élèves en échec? Je pense que cette réforme ne résoudrait en rien le problème de fond, c'est juste la forme qui est modifiée…

Solid

C'est pas vraiment HS, tu as raison, au primaire il ne faut pas faire redoubler un élève plus d'une fois. En seconde, avec l'appel la plupart des élèves qui devait redoubler passent, mais souvent se vautrent l'année suivante. Arriver en fin de 1ere on te laisse le choix de passer ou non en terminale avec un avis des profs. Donc prenons un exemple classique dans mon ancien lycée : Eleve redoublant la 2nde, il fait appel, il passe en 1ere,k en 1ere il devrait reboubler mais ne veut pas, il passe en term, en term les profs mettent qu il doit faire ses preuves au bac, il a son bac ou non, il galère pour post bac …

Le soutien est une bonne idée, à voir comment c'est mit en place par la suite.

+1 -1

[…] que cela ne résoudrait en rien le problème (ou les problèmes) de l'école en France notamment sur la baisse de niveau croissante depuis des décennies

C'est pas une légende urbaine dite et répété depuis l’antiquité ça ?

Sinon j'aime bien le double système explique par Aabu, avec les points pour soi et la lettre pour se situer. Au moins tu as les avantages des deux, tu as une valeur absolu de ta performance et un indicateur relatif par rapport aux autres (et donc peut-être indicateur de la difficulté globale de l'examen). Je trouve ca pas con du tout.

+5 -2

Firm1, tu es vraiment sûr que le CSP recommande l'abandon de l'échelle de notation traditionnelle ? Parce que ce n'est pas du tout les échos que j'avais eu, ni ce que j'ai vu dans la presse. Vérifie bien tes sources, on ne sait jamais.

Le document du CSP est censé être celui-ci : Premières propositions du Conseil supérieur des programmes pour l’évaluation et la validation de l’acquisition du projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

Aucune trace de remplacement des notes habituelles, et encore moins de l'échelle mentionnée dans le premier post. Au contraire, il est dit dans le document que l'évaluation en cours de cycle peut utiliser les notes, comme s'en passer : les enseignants peuvent choisir et décider de la forme de notation qu'ils veulent utiliser.

Par contre, le CSP propose :

  • remplacement du brevet par le socle ;
  • interdiction des moyennes générales (incompatibles avec la logique même du socle) ;
  • des évaluations bilan sommatives pour l'acquisition du socle, dont au moins une en fin de cycle ;
  • une évaluation finale en fin de cycle 4, composée de deux projets interdisciplinaires, d'examens basés sur des banques d'exercices nationales, et d'un examen final.
+2 -1

[…] que cela ne résoudrait en rien le problème (ou les problèmes) de l'école en France notamment sur la baisse de niveau croissante depuis des décennies

C'est pas une légende urbaine dite et répété depuis l’antiquité ça ?

Sinon j'aime bien le double système explique par Aabu, avec les points pour soi et la lettre pour se situer. Au moins tu as les avantages des deux, tu as une valeur absolu de ta performance et un indicateur relatif par rapport aux autres (et donc peut-être indicateur de la difficulté globale de l'examen). Je trouve ca pas con du tout.

Eskimon

Il me semble que ce système de lettre pour le classement général est un truc européen qui va de pair avec les crédits ECTS. Mais dans mon école d'ingé, on n'y faisait pas vraiment attention, sauf à la fin de l'année quand on avait le relevé final des modules.

Vos témoignages sont très interessant à lire. Il y'a pas mal d'aspect que je n'avais pas pris en compte (merci rockisnotdead).

Je vais peut-être faire du HS, mais pourquoi toucher aux notes alors que cela ne résoudrait en rien le problème (ou les problèmes) de l'école en France notamment sur la baisse de niveau croissante depuis des décennies? Et le soutien aux élèves en échec? Je pense que cette réforme ne résoudrait en rien le problème de fond, c'est juste la forme qui est modifiée…

Solid

L'idée est aussi (et surtout) de lutter contre le décrochage il me semble.

mewtow

Dans le document que tu linke (merci, je ne le retrouvais plus), ils disent :

Ces épreuves et situations doivent permettre de valider lors du dernier conseil de classe de l’année de troisième la maîtrise des huit blocs de compétences du socle. L’application du principe de non‐compensation entre les blocs implique que l’usage de la notation chiffrée soit repensée voire remplacé et exclut le recours aux  coefficients qui induiraient la prééminence d’un bloc ou d’un autre.  

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Après pour le système en lui même de validation, rien n'est très précis, je te l'accorde.

Ces épreuves et situations doivent permettre de valider lors du dernier conseil de classe de l’année de troisième la maîtrise des huit blocs de compétences du socle. L’application du principe de non‐compensation entre les blocs implique que l’usage de la notation chiffrée soit repensée voire remplacé et exclut le recours aux  coefficients qui induiraient la prééminence d’un bloc ou d’un autre.  

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Oui, pour les examens finaux, projets ou interrogations qui permettent de valider le socle, ce qui était déjà le cas avec le LPC : celui-ci ne notait pas, mais utilisait des critères comme acquis, non-acquis, en cours d'acquisition. Mais cela ne dit rien sur la forme de l'évaluation en cours d'année, celle des interrogations et DS donnés par l'enseignant hors du socle, qui est laissée à la liberté de l'enseignant. Dans le début du document, ils font la distinction entre évaluation d'apprentissage, de certification, et d'orientation : toute la suite est basée là-dessus.

Et le but de la réforme n'est PAS de limiter le décrochage ou de diminuer le coté "traumatisant" ou "démotivant" des notes. Le but du CSP est de transformer l'évaluation de manière à rendre celle-ci plus formative 'attention : ici, formative est à prendre dans son sens technique, opposé à sommative). D’où l'utilisation de l'évaluation par compétence via un socle, particulièrement mal en France, certes. Si c'est bien fait, cela peut réellement faire progresser les élèves plus facilement, comme toute évaluation formative.

+1 -1

Ce qui me gène dans ce système, c'est qu'a mon avis la démarche n'est pas la bonne … Pourquoi faire une grille avec des correspondance à des notes chiffrées alors que le but c'est de s'en affranchir ?

Si c'est juste pour noter sur 20 au brouillon puis mettre une lettre sur la copie en accord avec la grille, autant garder l'ancien système puisque rien ne changera à part pour l'élève qui aurait du avoir 9 car il n'a pas fini son devoir, pourtant sans fautes, à temps qui verra une note identique à son voisin qui aura rendu feuille blanche avec son nom … j’appelle pas franchement ça un avantage et je trouve pas forcément ça encourageant.

Surtout quand on sait que les notes comptent quand même un peu pour les premiers employeurs…

Si il y a bien une légende urbaine, c'est celle là. Soit tu sors de l'école partenaire préférée de l'employeur et on vient te chercher, soit t'es pistonné, soit tu es chanceux/tu as beaucoup d’expérience (80 % du temps, pas de réponse, même négative, sans piston). Les notes ils en ont rien à faire à part les scores au TOEIC ou au TOEFL si il y a besoin de l’anglais pour le poste et encore, il leur suffit de faire l'entretien en anglais pour se faire une idée du niveau du candidat.

+3 -1

Bonjour,

deux anecdotes vécues (pour dédramatiser le sujet ! ) :

  • un prof nous a dit un jour : "la meilleure note que vous puissiez avoir c'est 18. Moi, c'est 19 et Dieu c'est 20."

  • un autre, prof de math, nous a expliqué comment il notait. Dans un premier temps il notait comme tous les profs, élèves après élèves, selon son barème. Ensuite il recadrait toutes les notes pour arriver au plus près d'une courbe de Gauss parfaite avec l'écart-type voulu. Plus sa courbe était belle, plus il était content. Avec le recul, je pense qu'il se foutait complètement de nous !

Maintenant, pour en revenir au sujet, je voudrais qu'on m’explique à quoi sert la note. Quel est son rôle ?

Une fois qu'on a défini le rôle d'une note, on peut se poser la question de la "bonne" note. Ou plutôt de la "bonne" notation.

  • question 1 : pourquoi sommes-nous notés ? (sous-entendu : à quoi c'est utile ?)

  • question 2 : où sommes-nous notés ? (propositions : école, examen/concours divers, vie professionnelle, permis de conduire, etc…)

  • question 2 bis : qui nous note ? (lié à la question 2 : où )

Si je pouvais orienter le débat sur ces sujets de base, ça m'intéresserait plus que "A-E c'est mieux que 0-20 ou 0-5"

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