Très bon tutoriel.
Beaucoup de bons conseils émanent des commentaires également, j'appuierai simplement certaines remarques.
Les vêtements
Je rejoins à 100% ShigeruM.
L'important est d'être bien habillé et d'être à l'aise dans ses fringues, spécialement si on est de nature à être stressé. On peut lire partout sur le net que le costume agit parfois comme un uniforme de super héros. Je pense que c'est vrai pour certaines personnes et c'est surtout vrai si vous y avez pensé en l'achetant. Je vais pas jouer les Barney Stinson (à vrai dire je ne porte quasiment jamais de costume) mais si vous êtes amené à porter un costume, choisissez-le bien et portez-le bien.
La cravate ne me semble pas du tout obligatoire, par contre un costume qui vous va très bien me paraît essentiel. J'ai vu des gens qui étaient clairement portés par leur costume. Je me suis déjà fait la réflexion : "ouais, clairement, le mec s'est mis en costume pour l'occaz parce qu'il fallait le faire, j'aurais préféré qu'il se mette en jean ou hoodie limite… si c'est pour avoir un costume trois fois trop large aux épaules alors qu'il est plutôt mince, … en fait il s'en tape". Bon, c'est pas ce qui me fera choisir une personne, mais tant qu'on en est à essayer de se montrer sur son meilleur jour, autant faire un effort.
Le meilleur conseil que j'aurais à donner : allez l'acheter avec une amie, votre petite amie, fiancée ou femme. Ou même un ami de confiance qui porte des costumes et que vous savez de bon goût.
On ne peut pas faire confiance aux vendeurs… Donc fiez-vous à votre entourage (et pas votre maman, qui vous trouverait mignon avec un sac à patate). Et rappelez-vous en, c'est le but du jeu. Au moment d'enfiler un costume rappelez-vous de votre ami(e) qui vous a dit "Franchement, t'as la classe avec ce costard". C'est un micro-rien-du-tout, mais dans un moment où vous avez besoin de confiance en vous, ça devient extrêmement important.
La vérité
Retour sur la remarque de Kje.
Oui, il faut impérativement insister là-dessus. Pour moi il n'y a qu'une et une seule raison de ne pas mentir en entretien : ce n'est pas rentable. Ni pour vous, ni pour le recruteur.
Peu importe qu'il puisse nous coincer ensuite, … Ça n'est pas le plus important. Si vous mentez, trafiquez vos expériences, vous risquez de vous retrouver dans une position ennuyeuse. On pensera que vous savez quelque chose alors que ce n'est pas le cas. Vous risquez de décevoir vos futurs collègues, patrons, etc. C'est complètement contre-productif, et pour vous autant que pour votre (futur) entourage professionnel. Si vous n'avez pas le job en étant honnête "non, je ne connais pas bien cette techno" c'est que vous auriez été bien emmerdé si vous l'aviez eu. Si la personne estime que la connaissance que vous avez suffit, alors vous aurez une chance (période d'essai ou autre), prenez la, ou pas. A vous de choisir. Mais ne mentez pas. Il n'y a aucun intérêt à baratiner votre interlocuteur.
Retours sur le tutoriel
Excellent dans l'ensemble, j'ai quelques points de désaccord.
Les qualités et les défauts
Encore une fois, l'honnêteté prime sur TOUT le reste. Quitte à blaguer un peu. Je ne pense pas qu'il faille éviter à tout prix de parler de sa personnalité. En fait ça dépend de la personne à qui on fait face (cf. plus bas).
Tout le monde a des défauts, et tout le monde le sait. Ce que je cherche à savoir à travers cette question, c'est si le candidat en face de moi sait se remettre en question et sait progresser et avancer (et travailler). L'introspection (pas à trop forte dose quand même) est une vraie qualité, en soi. Être conscient de ses défauts est aussi une qualité. Si tant est qu'on sache quoi faire pour :
- y remédier, ou ne pas se laisser influencer / submerger par son/ses défaut(s)
- s'en servir. Car oui, certains défauts sont utiles. Un très bon ami administrateur système est paranoïaque (vraiment hein, des fois c'est inquiétant) dans son métier ça peut servir de qualité. Exemple (presque pas fictif) : Je suis par exemple défaitiste. C'est chiant, mais c'est vrai. Je veux qu'un futur recruteur le sache si je suis amené à bosser avec lui, car parfois un mot ou un encouragement "nan t'en fais pas, on va livrer dans les délais" ça peut me rebooster. Lui, de son côté, viendra me voir pour trouver un verrou technique : "dis donc, toi qui voit des problèmes partout, tu veux pas jeter un oeil sur ce CdCF ?"
Honnêteté et pragmatisme encore une fois. Je ne pourrai jamais reprocher à quelqu'un de m'avoir énoncé un défaut s'il est honnête avec lui-même et qu'il sait faire avec. Même (et surtout) s'il a dit que c'est un défaut.
Adaptez vous à votre (vos) interlocuteurs
Ca manque je trouve dans le tutoriel.
On ne parle pas à une directrice RH comme on parle à son futur N+1 ou au DG de la boîte.
Si vous êtes amené à parler technique avec quelqu'un qui ne l'est pas, ne vous contenter pas de balancer "les mots qu'il veut entendre", style "j'ai fait du Hibernate", "expert JEE". C'est extrêmement condescendant et ça donne une mauvaise image de vous.(en gros "Voilà, jt'ai balancé tes keywords, ça y est t'es content, tu m'envoies voir le responsable technique maintenant ?"). Adaptez votre discours. "Dans ma première expérience j'ai travaillé sur une plateforme de e-commerce, c'est là que j'ai utilisé Hibernate, et ça m'a bien plu, c'est un framework assez élégant, du coup j'ai demandé si d'autres missions étaient disponibles et c'est là que je me suis spécialisé dans ces technologies".
Bon, l'exemple est simple et bateau, mais pensez-y. Les RH ont leur mot à dire aussi et ne sont pas qu'un filtre à charlatans.
Avec un responsable technique, montrez votre passion. Montrez que vous aimez bricolé fouiller, chercher des solutions, vous adapter, que vous savez ré-flé-chir et que vous avez du recul sur les technos que vous utilisez et qu'il recherche. Pas simplement que vous connaissez la doc par coeur. Quitte à la/les critiquer.
Avec un directeur, décideur. Montrez que vous êtes quelqu'un de raisonné, intelligent et engagé. Il cherche un collaborateur dans son entreprise, pas une machine. Quelqu'un qui ne met pas l'entreprise en péril, qui fait avancer les choses.
L'enthousiasme
Bien abordé par firm1, j'aimerais presque en remettre une couche. J'ai vu une pelleté de candidats qui tiraient la tronche.
Dans ces cas là j'ai qu'une envie (vraiment hein) c'est d'écourter l'entretien. Si ça vous barbe de passer des entretiens barrez-vous ! Il m'est même arrivé de poser la question "non mais vous êtes là pour vous entraîner à passer des entretiens ? parce que si c'est le cas c'est raté".
Si un poste ne vous intéresse pas ne faîtes pas perdre leur temps aux gens :
- c'est pas sympa…
- c'est pas forcément bon pour vous. Vous vous êtes entraîné oui, mais à quoi ? Si vous n'y croyez pas, vous y êtes allé en dilettante, félicitations, vous vous êtes entraîné à décrocher un job qui ne vous plaît pas. Maintenant on va passer au job de vos rêves, stressés à mort, avec un interlocuteur différent, aïe, pas sûr que vous puissiez capitaliser. Jouez le jeu, vous pourriez être surpris.
On m'a fait plusieurs fois cette remarque en fin d'entretien (dont une fois le dg de l'entreprise) : "merci beaucoup, j'ai passé un excellent moment". C'est la meilleure des conclusions à un entretien. (NB : vous noterez la similitude avec un premier rencart d'ailleurs. Dans les deux cas si cette remarque est sincère ça veut dire second rencart).
Gardez ça à l'esprit. Des candidats sérieux et austères y'en a plein. Des charlots qui font des blagues et qui croit que ça les sauve aussi (et oui…). Par contre des gens sérieux et souriants et contents d'être là, bah en fait c'est le moins fréquent, et de loin le plus plaisant.
Attitudes
Celles qui sont notées sont bonnes. J'ajouterai le regard haut. Encore une fois ça paraît stupide. Mais quelqu'un qui regarde ses chaussures est "victimisé" (NB : regardez des portraits pris en plongée ou contre-plongée, regardez l'impression de puissance des portraits pris "d'en dessous").
Marchez la tête haute, conservez le regard droit. D'une ça donne de la confiance (c'est infime, mais c'est pas si faux que ça en a l'air). Ne traînez pas les pieds (c'est du vécu…).
Dédramatiser
Je pense que cette section n'est pas vraie pour tout le monde. Mais c'est ce qui m'aide le plus.
Un entretien c'est une expérience. Comme une autre. Comme (j'y reviens) une rencontre, un rencard. Si vous y partez en voyant la future femme de vos enfants ("'tain tu sais la fille de la comm', je l'ai invitée à dîner, jcrois que je vais la demander en mariage") vous admettrez que c'est un peu too much il en va de même pour un entretien.
Même si c'est le job de vos rêves, n'oubliez pas que ce n'est qu'un entretien. Que ça peut mal se passer, que peut-être aujourd'hui vous ne convenez pas pour ce poste.
Ce n'est pas la fin du monde. Par contre si vous êtes tellement stressé ou démoli par une question technique, là ça peut tourner au calvaire, et vous pouvez :
- laisser à votre interlocuteur une impression catastrophique
- vous ruiner le moral
Si jamais ça vous arrive, ne baissez pas les bras. OK, c'est pas un drame.
Il m'est arrivé dans un entretien de me faire éclater techniquement. Vraiment éclater. Le mec m'a inondé de questions sur un code que j'avais écrit et sur les mauvais patterns (ou leur absence) dans mon code. C'est dur.
Autant dire qu'au bout de 30 minutes c'est irrécupérable. Dans ce cas là, profitez de la situation. Je pense avoir pris ce jour là la bonne décision en lui disant : "OK, j'ai conscience de mes lacunes techniques, j'ai conscience aussi que pour le job c'est cuit, maintenant est-ce-que vous avez le temps qu'on passe en revue un peu ce qui ne va pas". Il s'est avéré qu'une fois la barrière levée le mec était une crème et m'a donné énormément de bon conseils professionnels.
Capitalisez sur un entretien, toujours, toujours. Ne pas avoir un job c'est pas une perte de temps, sortir d'un entretien sans n'avoir rien appris (sur soi, sur une société, sur une techno, …) ça c'est une perte de temps.
Si vous êtes de nature stressée alors rien que le fait de partir dans cet état d'esprit devrait vous soulager.
Et ça se verra.