ce qui suis n'engage encore et toujours que moi
Eh bien même si Holosmos y va un peu fort, je trouve qu'il y a une part de vérité dans ce qu'il dit (envoyez les pouces rouges) : la liberté d'expression, c'est le droit de voir des choses comme CH exister. La liberté d'expression, c'est également le droit de ne pas aimer le travail de CH et d'avoir le droit de le dire. Il est assez mal vu de dire du mal de CH actuellement sous peine de se faire incendier. Je trouve ça dommage, parce que ça voudrait dire que certaine personne n'ont pas compris la liberté d'expression, ou bien que je la conçois mal. Ça, c'est un peu dommage quand même.
Le problème de ce genre de raisonnement, c'est qu'on est toujours près de la limite et qu'on la touche même d'un orteil ou deux. La liberté d'expression est son propre piège : elle cautionne des choses comme la manif pour tous ou pire (internet étant le repaire du meilleurs comme du pire, cet argument est très employé). Alors … Qu'est ce qu'on a le droit de dire ou pas ? Et qui a le droit d'en décréter ? Et ce que je vois sur deux pages, ce n'est que ça : des définitions différentes de la liberté d'expression qui s'affrontent.
Et je rejoins ceux qui disent que de toute façon, c'est a un juge de trancher, les lois servent à ça.
Je me sens également obligé de réagir sur le point de vue de Dominus Carnufex : si, il est possible de "critiquer" une religion, et certains le font très bien. D'ailleurs, au contraire de la religion catholique, la religion musulmane est basée sur un texte fondateur, mais aussi et surtout sur le discours des imams qui y ajoutent différentes choses (j'adore du coup la phrase de Colorless "islam qui a autant de pluralité que de croyants", parce qu'elle est vraie), donc qui en font la critique.
Alors on pourra me répondre que c'est un peu facile, parce qu'il n'y a que les religieux qui peuvent critiquer leur propre religion, mais c'est pour moi tout à fait normal ! Transposé à d'autres domaines, c'est même assez logique : il n'y a que les scientifiques pour remettre en question la science, que les économiste pour se permettre de critiquer (convenablement) leur disciplines et ainsi de suite. Pourquoi est ce que la religion échapperait à ça ? Pourquoi est ce qu'un mec lambda pourrait se permettre de dire des choses sur une religion qu'il ne connait à priori pas, alors que ça ne lui viendrait à l'idée de remettre en cause que "2+2=4" ?
Et qui a vraiment lu la bible, le coran, la torah, sinon les imams, rabbins, prêtre et ainsi de suite ? Qui d'autre a cherché à comprendre ce qu'il y avait derrière et ainsi de suite ? Qui est encore assez fou pour donner une lecture litérale à ce qu'il est écrit, alors qu'il est évident que ça doit être lu dans le contexte de l'époque et d'une manière symbolique ? J'ai eu, à l'école, des cours de religion. J'ai détesté ces cours (vraiment), mais j'ai au moins compris ça : pour pouvoir parler d'une religion sans dire des bêtises, il faut au moins l'avoir comprise.
Puis, une religion, c'est bien plus qu'un texte, c'est une culture, des habitudes de vivres, et ainsi de suite. Celui qui critique la religion pour ce qu'elle est n'as absolument rien compris, surtout pas dans un pays ou on ne travaille pas le dimanche, ou on fête noël, ou le calendrier est peu ou prou relié à des fêtes religieuses et ou le mariage religieux est un truc, sinon légal, tout à fait toléré. La France a beau ce déclarer laïque, elle est de tradition chrétienne qu'on le veuille ou non (et à ceux qui me rétorquerai que je suis belge et qu'il m'est bien facile de critiquer un pays qui n'est pas le mien, je répondrait qu'en Belgique, on ne s'en cache même pas, puisque par exemple les vacances s'appellent toujours "vacances de noël" et qu'il existe un réseau d'enseignement catholique).
Dès lors, que quelqu'un ce sente choqué et en appelle à la laïcité de la France quand on parle de repas "halal" dans une cantine scolaire me fait bien rire. Déjà, ça dérange personne, c'est pas plus mauvais que le reste (pour avoir fait à plusieurs reprise des colonies de vacances, je vous prie de croire qu'à coté de ça, les ersatz végétariens ne sont vraiment pas bon), ça leur fait plaisir, et puis c'est un juste retour des choses : les musulmans sont obligés de travailler le vendredi, alors que les chrétiens ont bien droit à leur jour de congé le dimanche pour aller à la messe et pratiquer leur culte comme bon leur semble. Dans un état laïque, rappelons le.
Au delà de tout ça : ce que représente aujourd'hui cet événement est devenu plus que ce qu'il n'était à la base (aka défendre CH). On l'as bien vu il y a quelque page quand on débattait du sens du "#jesuischarlie" : ce hastag englobe aujourd'hui quelque chose de beaucoup plus large que ce pourquoi il n'as été pensé à la base. En vrac : liberté, paix, unité, respect des différences, … Je pense que si j'étais français aujourd'hui, j'aurai passé l'après midi à recueillir dans la foule de la manif une explication du sens de celle-ci. Et je suis certains que j'aurais eu des réponses toutes différentes, et pas forcément complémentaires. Si c'est ça qui en dérange certain, ok : le message d'origine a changé. Certains diront même qu'il a été détourné et récupéré, soit, l'avenir nous le dira. Et puis ? Et puis mince : les gens sont descendu dans la rue. Énormément de gens. Rassemblé autour d'un objectif plus ou moins commun. Désolé, mais moi, ça force mon admiration. Bien sur, il y en aura toujours pour rejeter le message ou le détourner à leurs fins, mais zut quoi. Ça a quelque chose de … Bien, de voir autant de gens dans la rue pour une même cause, unis malgré qu'ils sont différents.
Le tout, c'est que les gens s'en souviennent dans quelques semaines/mois/années.