Projet de Loi sur le Renseignement

Qu'en pensez-vous ?

a marqué ce sujet comme résolu.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Situphen

Que le terrorisme a bon dos, que c'est un prétexte bon à faire passer n'importe quel projet de loi ou à attirer les citoyens dans des manifestations ineptes (nous somme tous Charlie §§), et que le fond du problème n'est pas un n-ième projet de loi liberticide. Le fond du problème, c'est la paranoïa ambiante entretenue par la population elle-même, et dont personne ne semble s'offusquer. Qui, aujourd'hui, dénonce publiquement le maintient stupide de Vigipirate ? Quasiment personne.

Bonne chance avec les appels aux députés. N'ayant pas essayé moi-même, je n'imagine même pas le dialogue de sourd que ça doit être.

katana

Tout à fait d'accord. D'ailleurs, c'était quoi l'idée ? Des soldats planqués derrière des sacs de sable avec des fusils d'assaut pour faire la peau à ces vilains djihadistes qui traînent devant les synagogues ? La lutte contre le terrorisme doit se faire bien en amont, le plan Vigipirate n'est destiné qu'à rassurer les gens. Et pourtant, laisser des gens avec des armes de combat en pleine ville, c'est pas le top en matière de sécurité :(.

Je te conseille de lire quelques livres de philosophes déterministes, et notamment, si l'on veut directement le lien avec le socio-économique, ceux de Lordon. Résumé avec les mains: toute catégorie sociale est soumise à des affectes (vocabulaire spinoziste), et se comporte de facto en réponse à ces facteurs. En l'occurrence, ces facteurs sont les institutions.

Place le peuple dans une structure institutionnelle qui l'empêche de réfléchir et il se comportera comme tel. Place des financiers dans un cadre institutionnel sans entrave de circulation de capitaux et tu observeras de la spéculation et 98% de circulation fictive (cas des matières premières par exemple).

L'avantage de ce genre de vision est qu'on occulte l'attente d'une immanente prise de conscience morale des agents et qu'on se contente de changer les règles du jeu pour mécaniquement faire converger les agents vers le comportement désiré, modulo les fluctuations à d'une échelle sociétale microscopique.

Il apparaît dès lors qu'il n'est pas plus à blâmer le citoyen lambda a qui l'on a supprimé la quasi-totalité de sa souverainté, et à qui on demande de s'intéresser à la politique une fois tous les 5 ans, que les financiers qui recherchent en permanence un rendement du capital le plus élevé, indépendamment de l'impact sur l'économie réelle (dans le cas présent, c'est au zèle des traitres socialistes Delors et Lamy, couplé à l'opportunisme du nazisme de l'idéologie ordolibérale allemande qu'il faut en vouloir car c'est lui qui a conduit à cette possibilité (il s'agissait de moderniser l'article 67 du traité de Rome qui limitait les mouvements des capitaux libéralisés aux seules nécessités de l'économie réelle, à savoir le financement du commerce international et des investissements directs - fin de citation -, en supprimant toute limite à ces mouvements intra ET extra-européens, retranscris dans l'article 63 du traité de Lisbonne - ex-article 56 du traité de Nice, aka le plus gros fist fucking democratique de l'Histoire -).

Ainsi, par exemple, sans citer explicitement le rapport au déterminisme et au façonnage des institutions, David Van Reybrouck dans « Contre les élections » démontre le côté anti-démocratique du réferundum tout en pointant du doigt son inutilité effective. Clairement, on oppose le groupe des pensants - ceux qui propose le texte à adopter - au groupe des non-pensant - ceux qui se contente de dire oui ou non -.
En posant la question à des gens qui n'ont pas travaillé le sujet et pensé la solution adoptée, il n'y a aucune chance que ceux-ci disent oui en majorité pour la simple et bonne raison qu'ils n'ont pas assisté aux problèmes réels - idéologique ou pratique - à l'élaboration du projet de loi et ne voit certainement pas toutes les raisons et justifications (si ce n'est aucune en réalité) de la forme du projet qui est proposé. De facto, on obtient un vote de toute manière décorrelé de qu'il devrait refléter, à savoir l'adhésion (ou le rejet) pour l'intérêt général.
Si l'on s'en réfère à la décision précise de la démocratie, le référendum n'en est pas un outil, en tout cas pas sous sa forme française et pas définitivement pas pour l'adoption de textes.

Bref, pour résumer en deux mots: nous sommes tous soumis à des forces qui nous dépassent et qui réduise notre illusion de libre arbitre à peu près au néant. Blâmer le peuple est donc à la fois facile, lâche mais aussi une aberration complète (parce qu'avant de s'intéresser aux problèmes institutionnels, il faut déjà avoir assez de sous pour manger et garantir un minimum de besoins matériels, chosue l'on ne peut faire vaguement qu'après à minima 8h par jour de travail, ce qui par ailleurs n'aide pas à prendre sur le peu de temps libre qu'il reste pour participer activement).

Höd

Serait-ce la conception philosophique qui juge les faits, comme la guerre, inévitables, car découlant de faits passés ? Je confonds peut-être…

+1 -2

Serait-ce la conception philosophique qui juge les faits, comme la guerre, inévitables, car découlant de faits passés ? Je confonds peut-être…

Une guerre ne vient pas du passé, mais ce sont des patterns (= modèles) qui peuvent se répéter dans le temps. D'où comprendre le passé pour appréhender l'avenir. Mais je ne comprends pas tellement ta question, Höd évoque le déterminisme de notre société. Ce système complexe n'est pas des plus facile à étudier. Nous pouvons donner (comme sur une carte de géographie) une analyse précise ou plus générale et ça nous n'aurons pas les mêmes résultats. Prendre pour partie la vie des êtres humains et de l'autre refuser les immigrés, ça peut porter à confusion - tout comme se protéger contre le terrorisme et vendre des armes dans le monde entier. N'oublions pas que nous sommes 1er. Alors quel partie prendre en compte ? C'est là toute la difficulté. Sans compter que les moyens médiatiques tel que la radio ou la télévision, donne une sortie à tous les problèmes de sociétés. Les gens ne se posent pas de question, puis-ce que l'on dit que "tout va bien !" - ils voient les problèmes à court terme et sans corrélation. Lorsque par contre on pointe du doigt la société, soit les gens se défendent, soit ils restent enfermer dans leurs cocons jusqu'à ce quelqu'un les "sortent de là".

Ma crainte au-delà de cette loi anti-terroriste c'est la multiplication des lois instantanées, irréfléchies qui peut conférer - si on n'y prend pas garde - à des pouvoirs politiques plus important. N'oublions pas 1789 et la séparation des pouvoirs. :) n'oublions pas. Et il faudra probablement un jour mettre les pendules à l'heure - pourquoi pas changer de politique ?! Le référendum, je suis d'accord, ça ne sert à rien ; on n'a pas besoin de limiter le pouvoir politique, mais plutôt de l'encadrer, nuance.

Une certaine séparation des pouvoirs existait déjà avant 1789.

Comment changes-tu de politique ? Par la suppression de l'article 11 de la Constitution ?

Solid

Effectivement, c'était partagé avec l'église. Mais comme l'économie est à la politique aujourd'hui, ça n'a que très peu de différence de vivre dans une société fondé sur la consommation.

Pour changer de politique, il faut que tout s'effondre … et il faudra reconstruire par dessus. Quand tu vois notre société, ce n'est ni une éventualité ni une nécessité. Ça tombera tout seul ! Un système qui ne marche pas, tombe de lui même. Par contre, on doit réfléchir à ce que l'on reconstruira plus tard. :) il ne s'agit pas d'instaurer l'anarchie sous prétexte que nous n'avons plus de structure politique. Et ce sera pas facile.

+1 -0

il ne s'agit pas d'instaurer une société anarchiste sous prétexte que nous n'avons plus de structure politique.

Yarflam

Merci de ne pas faire de contre-sens. Le mot que tu recherches est "anomique", ou "chaotique".

Par ailleurs, le discours de "ça va tomber tout seul, c'est pas un système viable", un certain nombre de gens prônant une révolution le disaient déjà il y a… un siècle et demi, preuve de sa stabilité. Le système capitaliste n'est pas juste, ça c'est certain, mais il marche très bien et rien n'indique qu'il ne va pas continuer.

+3 -0

Merci de ne pas faire de contre-sens. Le mot que tu recherches est "anomique", ou "chaotique".

Par ailleurs, le discours de "ça va tomber tout seul, c'est pas un système viable", un certain nombre de gens prônant une révolution le disaient déjà il y a… un siècle et demi, preuve de sa stabilité. Le système capitaliste n'est pas juste, ça c'est certain, mais il marche très bien et rien n'indique qu'il ne va pas continuer.

germinolegrand

Yep, merci pour ta correction.

Dans l'idée, un système qui s'effondre ça peut arriver de différente manière. Révolution, appauvrissement, création d'une société à l'intérieur de l'autre. La dernière solution me semble la plus acceptable, puis-ce que nous n'aurons pas à nous battre. Ce serait une manifestation silencieuse. Un contre-système, une société alternative. Et ça se fait déjà avec les mouvements altermondialistes, comme Colibri. Reste à savoir comment étendre le processus. ;)

Merci de ne pas faire de contre-sens. Le mot que tu recherches est "anomique", ou "chaotique".

Par ailleurs, le discours de "ça va tomber tout seul, c'est pas un système viable", un certain nombre de gens prônant une révolution le disaient déjà il y a… un siècle et demi, preuve de sa stabilité. Le système capitaliste n'est pas juste, ça c'est certain, mais il marche très bien et rien n'indique qu'il ne va pas continuer.

germinolegrand

Yep, merci pour ta correction.

Dans l'idée, un système qui s'effondre ça peut arriver de différente manière. Révolution, appauvrissement, création d'une société à l'intérieur de l'autre. La dernière solution me semble la plus acceptable, puis-ce que nous n'aurons pas à nous battre. Ce serait une manifestation silencieuse. Un contre-système, une société alternative. Et ça se fait déjà avec les mouvements altermondialistes, comme Colibri. Reste à savoir comment étendre le processus. ;)

Yarflam

L'idée d'une société à l'intérieur d'une autre est intéressante, mais cela signifie qu'elle est acceptée par la société-cadre, en l'occurrence dominée par le capitalisme. Or, ce système est très stable, comme l'a souligné germinolegrand. Pourquoi toujours opposer les systèmes entre eux ? Une véritable révolution ne se produirait qu'en cas de grosse crise, et malgré les adjectifs aux tons catastrophiques avec lesquels on désigne la montée du chômage (en France), la baisse de la croissance, etc., je n'oserais dire que le capitalisme est satisfaisant sur tous les aspects, mais en tout cas, il est assez correct pour permettre la subsistance de la société telle quelle.

+1 -0

L'idée d'une société à l'intérieur d'une autre est intéressante, mais cela signifie qu'elle est acceptée par la société-cadre, en l'occurrence dominée par le capitalisme. Or, ce système est très stable, comme l'a souligné germinolegrand. Pourquoi toujours opposer les systèmes entre eux ? Une véritable révolution ne se produirait qu'en cas de grosse crise, et malgré les adjectifs aux tons catastrophiques avec lesquels on désigne la montée du chômage (en France), la baisse de la croissance, etc., je n'oserais dire que le capitalisme est satisfaisant sur tous les aspects, mais en tout cas, il est assez correct pour permettre la subsistance de la société telle quelle.

MisterRiz

Alors qu'est-ce que tu proposes ? :)

Au sujet de la société alternative, elle est déjà en marche. Et ce n'est pas demain qu'elle s'arrêtera … accepté ou pas. On veut tous la même chose, il me semble : le bonheur.

La société alternative, c'est colibri ?

Solid

C'est mesquin …

Bien sûr que non ! Ce n'est pas seulement Colibri. Ce sont des gens qui veulent changer le monde ou qui vivent en bordure de la société. Faut-il des noms pour justifier leurs actions ? Ils partagent leurs idées, ils inventent des monnaies alternatives, ils produisent des produits bio ou inventent des nouvelles écoles. Pierre Rabhi et sa fille sont par exemple dans cette société alternative. Mais pas seulement, on peut aussi prendre exemple sur Cyril & Mélanie. Participer c'est déjà avoir l'esprit ouvert à une nouvelle société.

(N'oublions pas que l'armée a craché sur les Gripen pendant des années et que le ministre de la Défense a tergiversé en nous disant tout et son contraire pendant des années aussi.

Oui, aussi. ^^

Bref, pour moi, la Suisse a l'un des meilleurs modèles en Europe (outre certaines votations), c'est pour cela que - si j'ai des doutes quant aux référendums - je ne suis pas catégorique sur ce point. Ce système marche plutôt bien globalement. Si l'on peut l'améliorer, j'dis pas non mais ce n'est pas une piste à écarter. :)

Arius

Un propos avec lequel je suis totalement d'accord (le +1 n'était pas suffisant).

Le referendum a de gros avantages et la Suisse nous le prouve. On pousse le citoyen à s'intéresser aux problèmes de son pays (ça fait partie de l'éducation), on responsabilise les électeurs (fini les accusations de députés, de ministres, etc . On est tous responsable ), ça brise les individualité (oui je pense à ceux qui descendent dans la rue uniquement le jour la loi les touche directement).

Au final on se retrouve avec un peu mature, et responsable qui fait des choix et les assume (même quand ils choisissent de la merde ^^ ).

Le projet de loi va passer crème en France (faut pas se leurrer), et comme d'habitude on dira "C'est la faute du gouvernement ou des députés", "Ils sont débiles", etc. Et comme les lois un peu techniques, la grosse majorité des gens s'en foutent sur le moment tant que ça ne les impactent pas directement.

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