Pire, le système fini par former une oligarchie où seul un petits nombres de partis ont accès au Parlement, les élections servant juste à relancer un jeu de chaise musicale entre ceux-ci. Alors, oui, le système permet en théorie l'émergence de partis alternatifs, mais dans les faits ils ne disposent jamais de suffisamment de sièges pour initier un changement et ce, justement à cause du système proportionnel.
Cela force malgré tout à mettre de l'eau dans son vin. Quand le Parlement et de fait, le gouvernement, n'est pas sous le joug d'un seul parti, ils doivent être plusieurs pour gouverner. Cela demande la mise en place de compromis et de fait les idées alternatives se répandent petit bout par petit bout par ce biais.
Parce que faire campagne à l'échelon national demande un effort important et des moyens substanciels, souvent uniquement à disposition des partis ou des nantis. Se faire connaître est un chemin de croix quand on a des idées qui visent à modifier le système en place.
Si la population dans son ensemble veut vraiment du changement, à l'ère d'Internet, elle peut exprimer une autre voie et la question du coût de la campagne devient dérisoire si la population soutient l'idée. Encore faut-il le vouloir vraiment.
Sans compter que la population peut adhérer aux partis politiques, mêmes majeurs, et forcer la main pour avoir d'autres candidats au sommet. Cela demande à la population de s'investir dans les partis, mais si elle veut vraiment du changement, ça en serait pas par là qu'il faudrait aussi commencer ?
Oui, parce que si cela est bien géré, cela fait joli sur le CV pour l'élection suivante.
Donc on est d'accord que le problème vient de la population qui approuve ce genre d'actions ?
Je pense que la méfiance et l'agressivité envers l'Union Européenne est (très) loin de provenir d'un système politique centralisé.
Je parlais de l'UE en tant que possible État fédéral bien organisé, où les français pensent qu'il est impossible d'obtenir une telle structure à cause des différences entre les peuples et nos propres États. Et cette méfiance est due à la méconnaissance de ce qu'est un État fédéral. Je ne parle pas des autres problèmes de l'UE, qui sont hors sujet.
Heu… Non, en Belgique, cela ne fonctionne clairement pas bien. Le fédéralisme belge est un foutoire sans nom où les différents organes finissent par perdre plus de temps pour savoir qui est compétent dans quelle matière plutôt que de réaliser les tâches qui leur incombent. Sans parler des pinaillages sur les questions linguistiques…
La Belgique, sa politique et son histoire, ce n'est pas que les 10 dernières années. Le pays reste malgré tout assez stable pour un pays qui a justement une différence linguistique assez prononcée.
Je parlais entre autre de la situation avant l'instauration du fédéralisme, selon moi la réforme politique belge est trop complexe et du coup inefficace.
Bien sûr, avant 1992 tu me trouveras des dossiers rigolos en Belgique, aucun pays ou système politique n'est parfait.
Le second demande un investissement plus important, c'est vrai, mais permet à toute personne de peser dans la prise de décision ce qui encourage à mon sens l'investissement de ces dernières dans le processus.
Et pourtant en Suisse, la participation est ridiculement faible pour les scrutins populaires, preuve que l'investissement de tous n'est pas réellement possible à large échelle ?
Personnellement, j'ai du mal à considérer comme démocratique un pays où le chef suprême peut être élu en ayant moins de voix que son adversaire, mais passons…
La politique des États-Unis ne se résume pas au seul scrutin présidentiel, quand bien même, la démocratie n'est pas non plus la dictature de la majorité. Sans compter que nul part j'ai mentionné que la situation américaine était parfaite, mais c'est un État où l'exécutif est fort et qui n'a pas les mêmes travers que la France. Preuve que ce n'est donc pas un problème de régime mais plutôt de mentalité associée au régime.
Le Gouvernement avait toujours la mainmise sur le Parlement, ils appartenaient au même parti.
Le rapport de force entre Parlement et gouvernement à ce moment là était plus complexe. Le Parlement avait plus l'initiative car libéré de la pression présidentielle qui a un pouvoir contraignant sur le Parlement. Le gouvernement n'était pas non plus le sous-fifre du président ce qui lui laisser plus de marge de manœuvre également ce qui est bénéfique.
Personnellement je m'en fous, mais pour être totalement honnête, il faut préciser qu'un tel mode de scrutin donnerait 15 % des sièges au FN. Ce qui peut donner des résultats plutôt funky…
Et ? Le FN est populaire car justement ils n'ont jamais eu véritablement leurs chances et qu'ils sortent vainqueur de la victimisation politique. Je pense que la technique politique de els isoler pour les faire taire échoue, leur donner une parole plus grande devant le Parlement voire même avec l'exécutif permettra plus facilement de décrédibiliser ce parti. Il faut les battre avec un débat et un bilan de leur politique, pas en les ballonnant.
Parce qu'on est pas chez les Bisounours. Pour te donner un exemple, en Haute-Garonne, c'est dans une large mesure le section locale du PS qui décide qui sera candidat sous leur bannière à telle élection, selon des critères liés à leur politique interne.
La population ne peut pas adhérer aux partis et modifier leurs fonctionnements internes si cela ne fonctionne pas ? Si c'est trop dur pour la population en investissement, je n'ose pas imaginer la difficulté d'une démocratie directe pour elle !
Le Luxembourg fait à peine la taille d'un (tout petit) département français, c'est pas comparable.
Et alors ? Il y a pourtant des différences linguistiques qui n'empêchent pas le bon vivre ensemble.
La Belgique est déchirée à tous les niveaux par la rivalité ethnique entre Flamands et Wallons, et possède des partis nationalistes de premier plan à côté desquels le FN peut aller se rhabiller.
La réforme fédérale Belge a été un échec et c'est cela qui a précipiter la crise politique moderne du pays. La Belgique n'a pas que 10-20 ans d'âge, elle a vécu dans une bonne stabilité tout ce temps malgré les différences culturelles et linguistiques. C'était ce que je voulais souligner, pas que la situation était idyllique.
Le Royaume-Uni est en butte à une forte volonté indépendantiste de l'Écosse et a subi la même chose avec l'Irlande un siècle plus tôt. L'Espagne a de gros problèmes avec ses collectivités, en particulier la Catalogne qui, étant globalement plus riche que le reste du pays, veut se barrer pour ne plus se traîner un boulet.
Le Royaume-Uni et l'Espagne sont confrontés à des mouvements internes relativement récents au regard du temps qu'ils ont vécu de manière unie. Et souvent c'est lié au fait qu'en période de crise, les gens se replient sur soi et rejettent la solidarité. Ce sont des mouvements qui existeront toujours plus ou moins, en France aussi on a quelques volontés indépendantistes plus ou moins marquées suivant les périodes. Cela ne change pas grand chose à l'affaire.
Bref, je n'ai jamais dit que les pays ou exemples que je citais étaient parfaits. Aucun système ne l'est. Et il est selon moi tout aussi insultant de résumer l'histoire de ces pays là à quelques années de difficultés par rapport à des siècles de vies communes.