Après je pense qu'on passe aussi à côté du sujet, à savoir du rôle de l'école et de l'éducation qui est l'essentiel de la critique du posteur initial.
Concernant la fameuse capacité à raisonner par soi même, je pense déjà qu'il y a un soucis de diagnostique. L'école pré-bac n'empêche pas de raisonner par soi même, il n'est pas rare qu'un prof accepte une réponse juste ou construite logiquement même si elle ne correspond pas au cheminement intellectuel attendu.
Cependant, je pense qu'il faut être raisonnable vis à vis de cette attente. Avant 18 ans, les élèves sont mineurs, avec des capacités de raisonnement moindre et un recul réduit. Les matières sont souvent les bases de la base des matières en question dont il est difficile pour un élève de percevoir la matière au delà du cours chose qui est nécessaire pour développer son propre jugement et donc son propre raisonnement.
Globalement c'est au lycée que le raisonnement personnel commence à se développer sur les matières comme le français, l'histoire, les langues ou la philosophie. Ces exercices sont souvent déconcertants à cet âge là, le faire donc encore plus tôt me paraît nuisible d'autant que cela se ferait au détriment des bases des matières considérés. Il paraît évident qu'avant donner son avis ou son interprétation sur une œuvre il faille comprendre le contexte historique, les ressorts stylistiques et les sous-entendus de l'auteur par exemple.
Ensuite il y a un soucis de moyen. L'école et l'éducation ne peuvent pas s'adapter parfaitement à chaque élève suivant son niveau, ses envies et ses besoins. Tout d'abord, parce que cela conduirait à renforcer les inégalités sociales et de niveaux entre les élèves. Après il y a le fait qu'avant le lycée, il est illusoire de croire que l'élève va faire le meilleur choix pour son avenir et comprendre les tenants et aboutissement de sa scolarisation. Un élève qui rejetterait tôt les maths pour se concentrer sur autre chose par exemple pourrait le regretter amèrement rapidement même si sur le court terme cela paraît profitable.
Enfin, je dirais que le but de l'école n'est pas réellement d'épanouir les élèves (cela n'empêche pas d'essayer de le faire, mais cela n'est pas le but). Je pense surtout que l'école doit donner une culture et des savoirs de bases assez généralistes pour être un bon citoyen d'une part, et que l'élève soit capable sur son temps libre et son parcours ultérieur de développer les compétences qu'il souhaite pour s'y épanouir par lui même cette fois. Il y a également l'aspect social, avec l'apprentissage de la hiérarchie, du respect, des interaction sociales, des règles et des us et coutumes de la vie en société en général. Chercher en l'école une source d'épanouissement universelle me semble utopique, en plus de ne pas être forcément souhaitable.
@Drulac, tu dis que tu t'ennuies en cours. Rien ne t'empêche d'aller plus loin que le cours si jamais tu tiens la cadence. Il m'est arrivé durant les cours d'une matière que je lise un bouquin sur la matière mais plus avancée que le cours en question. Les profs peuvent être ouverts à ce genre de chose, tant que cela ne nuit pas à tes résultats. Ensuite, le collège et le lycée ne sont pas réputés pour être difficiles scolairement parlant. Si tu cherches de la stimulation intellectuelle, cela restera faible car tu n'étudies que les bases des matières étudiées. Mais justement, quitter l'école si tôt te priverait de l'accès à l'enseignement supérieur qui est elle très riche en raisonnements personnels, études et cours complexes mais passionnants. La France a justement un cursus scolaire réputé comme élitiste, à savoir qu'il écrème un peu injustement les élèves en difficultés dans des voies de garages tels que le bac professionnel, technologique voire littéraire pour favoriser des cursus prestigieux comme médecine ou les classes préparatoires. SI tu recherches du défi intellectuel, tu pourrais y être servis dans de tels lieux.