Ici, on analyse ce débat entre gens diplômés/éduqués. Notre prisme est déformé.
MLP s’adresse aux laissés pour compte de la mondialisation, les gens qui n’ont pas de formation, les salariés de Whirlpool ou autre qui vivent les mauvais côtés de la mondialisation. Son objectif était de séduire cet électorat là. Pour cette cible là, présenter son programme, avec des arguments techniques, posés, ça ne rapporte pas énormément. Dire que la situation actuelle, le chômage, la délinquance, le terrorisme, c’est la faute de ceux qui sont au pouvoir depuis 30 ans, la faute de Macron et ses soutiens, ça parle plus à cette cible là.
Par ailleurs, elle voulait déstabiliser Macron. On le pensait peu habitué à ces discussions de PMU, où c’est celui qui parle le plus fort qui a raison, où les insultes fusent. Elle voulait qu’il craque, qu’il parte en pleurant au milieu du débat. Et il a tenu le choc de façon impressionnante. C’est ça la surprise de ce débat.
Elle a parfaitement appliqué sa stratégie extrêmement offensive. Mais il a encaissé les coups, sans jamais tomber.
Pour la première fois dans ces débats du 2nd tour, on pouvait voir les 2 candidats en même temps à l’écran. Habituellement, les réalisateurs s’engageaient à ne pas montrer X pendant que Y parlait. Ce n’est pas un hasard si ces 2 ’boxeurs’ ont voulu modifié cette règle.
Dans un débat entre techniciens, la caméra ne montre pas X pendant qu’il consulte ses fiches. Dans un débat entre boxeurs, on n’a plus la même réserve, on montre tout.
Les journalistes n’ont pas parlé écologie ? Ces débats sont extrêmement préparés. Que ce soit la température sur le plateau, la disposition des personnes, face à face ou non, la distance entre les 2 candidats, les noms des journalistes, la liste des question, dans quel ordre, le timing et encore plein d’autres choses. Tout cela est négocié/préparé avec les représentants des 2 candidats. Et il n’est pas question qu’un des 2 journalistes pose une question qui n’est pas prévue dans l’agenda.