[Maths] Marathon de problèmes

a marqué ce sujet comme résolu.

Merci à vous, j’avais bien identifié l’équation différentielle $y=-y'' + k$, mais je ne sais pas vraiment comment m’en démêler.

@InaDeepThink, en fait j’ai défini $G$ comme étant la primitive s’annulant en 0, mais c’était probablement déjà une première erreur puisqu’il faudrait tenir compte des autres primitives possibles.

Banni

@entwanne

On ne perd rien à supposer que $F(0)=0$ (et $G(0)=0$). C’est bien de le faire, ça simplifie. Toute solution $f$ a une primitive $F$ (unique) telle que $F(0)=0$. Donc on ne rate aucune solution. On raisonne par équivalences : on note $G$ la primitive double de $f$ telle que $G'(0) = 0$ et $G(0) = 0$, et l’équation posée est équivalente à $G'' + G = 1$. On résout ça, on trouve un et un seul $G$ par solution.

Ok, tu peux proposer un nouveau problème :)

InaDeepThink

Bon, ce n’est pas quelque chose de très dur et je n’étais pas beaucoup inspiré, mais ça m’est venu en voulant réaliser un gâteau multicolore.

Problème 10 :

Je souhaite réaliser des gâteaux formés de six couronnes concentriques tangentes les unes aux autres. Chaque couronne sera colorée d’une certaine couleur, représentant ainsi un arc-en-ciel. Toutes les couronnes ont une épaisseur de quatre centimètres.

Pour colorer mes gâteaux, je dispose de trois tubes de colorants : un bleu, un rouge et un jaune. Tous les tubes contenaient initialement cent gouttes, mais une mauvaise manipulation fait que le jaune en contient maintenant dix de moins.
En mélangeant équitablement ces colorants deux à deux je peux mettre au point trois nouvelles couleurs : violet, orange et vert. Je veux que chacune de ces six couleurs soit présente sur chaque gâteau. Elles doivent respecter l’ordre des couleurs de l’arc-en-ciel (du rouge au violet ou du violet au rouge).

Les deux types de gâteaux multicolores

Les couleurs sont considérées comme saturées à partir d’une goutte de colorant par $16\pi$ centimètres carrés (ouais, ils sont précis sur la notice), c’est à dire qu’il n’est plus nécessaire d’ajouter de gouttes de colorant au-delà de ce seuil. Je veux que toutes les couleurs présentes sur les gâteaux soient saturées.
Les gouttes sont la plus petite quantité de colorant possible, elles sont indivisibles.

Combien puis-je faire de gâteaux au maximum avec mes réserves de colorants (en respectant toutes les contraintes), et comment dois-je arranger les couleurs sur les différents gâteaux ?

Pour le gâteau qui est violet au centre, il faut 6 gouttes bleues + 14 jaunes + 16 rouges. Le détail pour le rouge par exemple : une demi-goutte pour la bande centrale, 11 gouttes pour la bande périphérique, et 4.5 goutte pour la bande orange.

Et pour l’autre , il faut 18 gouttes bleues + 10 jaunes + 8 rouges.

Pour faire 2 gâteaux, un de chaque couleur, il faut donc 24 gouttes de chaque couleur.

On peut donc faire 8 gâteaux, 4 de chaque couleur. Il reste 4 gouttes de chaque couleur, soit 12 gouttes.

Si on combinait les gâteux différemment, pourrait-on faire un 9ème gâteau ? Non. Il faut 36 gouttes par gâteau, soit 324 gouttes pour faire 9 gâteaux, et on n’en a que 300.

Je passe la main, sauf si par miracle il me vient une idée.

Oh, je pensais l’avoir précisé dans mon message (je vais le rajouter), mais les gouttes sont indivisibles, pas de demi-goutte possible.

Ça change le résultat final, mais globalement ça ne change presque rien au problème.

C’est vrai qu’une goutte, c’est par principe indivisible.

Pour faire le disque extérieur violet du deuxième gateau, il faut normalement 11 gouttes. Si on utilise 6 gouttes rouges et 5 bleues, ou l’inverse, il ne sera pas parfaitement violet, et il faut donc 6 gouttes rouges, et 6 gouttes bleues, c’est ça ?

Comme je ne veux pas prendre la main, je laisse les volontaires finir les calculs :)

En plus, je m’étais planté, on n’a pas 100 gouttes de colorant jaune, mais seulement 90. Avec la nouvelle précision, ça ne change rien, mais avec ma version, ça changeait le résultat.

Banni

Problème 11.   Sur une feuille de papier quadrillée, on dessine un repère orthonormé et on choisit un entier $n$. Pour chaque $a,b ≥ 0$ tels que $a+b=n$, on trace une ligne joignant $(a,0)$ et $(0,b)$. Quelle est l’équation de la courbe qu’on voit apparaître ?

+0 -0

J’ai une solution, mais j’ai l’impression de manquer de précision par moment. En plus, je crois que j’ai pris des chemins détournés. :D

En reliant $A(a, 0)$ et $B(0, b)$, on forme une droite d’équation :

$$f_{a, b}(x) = b - \frac{b}{a} x$$

Ce faisant, on exclut $a=0$, ce que je réglerai plus tard.

Comme $a + b = n$, on peut reparamétrer cette famille de droite par $a$ seulement :

$$f_a(x) = (n-a) - \frac{n-a}{a}x$$

La courbe que l’on cherche est le graphe de la fonction suivante, qui correspond à la bordure de la zone balayée par les droites :

$$ g(x) = \max_a f_a(x) $$

Pour trouver le maximum, on considère $x\in[0, 3]$ et on commence par dériver $f_a(x)$ par rapport à $a$ :

$$\frac{\mathrm{d}f_a(x)}{\mathrm{d}t} = -1 + \frac{x n}{a^2}$$

La seule valeur positive qui annule la dérivée est $a = \sqrt{x n}$. Une étude du signe montre que l’annulation se fait en changeant de signe de positif vers négatif, et donc il s’agit d’une valeur où la fonction atteint son maximum.

Ainsi, on peut calculer que :

$$ g(x) = \left(\sqrt{n} - \sqrt{x} \right)^2 $$

Autrement dit, l’équation cartésienne de la courbe que l’on cherche est :

$$ y = \left(\sqrt{n} - \sqrt{x} \right)^2 $$

On peut voir à ce moment là que $a = 0$, qui donne le point $(0, n)$ ne pose pas de problème car il vérifie bien l’équation.

Après quelques transformation et en remarquant que tous les signes sont positifs, on obtient :

$$ \sqrt{y} + \sqrt{x} = \sqrt{n}$$

pour $x \in [0, 3]$.

Après une recherche laborieuse, on reconnaît une courbe de Lamé, ce qui montre que la courbe recherchée est un arc de parabole d’équation :

$$ (x - y)^2 + n^2 = 2n(x + y) $$

pour $x \in [0, 3]$, ce qu’on peut aussi montrer par calcul en mettant deux fois au carré l’expression avec les racines carrées.

Banni

@Aabu

C’est bien ça ! À toi de proposer un truc.

J’avais une approche différente. Ce qu’on voit apparaître s’appelle l’enveloppe de la famille de courbes. Les points de cette enveloppe sont obtenus en regardant la limite du point d’intersection de deux droites de la famille lorsqu’elles convergent vers une même droite. La caractérisation que tu as prise est équivalente à l’autre définition donnée sur Wikipédia, à savoir la courbe qui est tangente à chaque droite de la famille.

Déjà on commence par se réduire à $n=1$ par une homothétie. L’équation de la droite passant par $(a,0)$ et $(0,b)$ est $ay+xb=ab$. On prend une autre droite de la famille, d’équation $a'y+xb'=a'b'$. Leur point d’intersection $(x,y)$ vérifie

$$\begin{pmatrix}b & a \\ b' & a'\end{pmatrix} \begin{pmatrix}x \\ y\end{pmatrix} = \begin{pmatrix}ab \\ a'b'\end{pmatrix} \text{.}$$

Ça donne

$$\begin{align*} \begin{pmatrix}x \\ y\end{pmatrix} &= \frac{1}{ba' - b'a} \begin{pmatrix}a' & -a \\ -b' & b\end{pmatrix} \begin{pmatrix}ab \\ a'b'\end{pmatrix} \\ &= \frac{1}{ba' - b'a} \begin{pmatrix}aa'(b-b') \\ bb'(a'-a)\end{pmatrix} \text{.} \end{align*}$$

En substituant $b$ par $1-a$ et $b'$ par $1-a'$, on trouve $b-b' = (1-a) - (1-a') = a'-a$. On trouve aussi $ba' - b'a = (1-a)a' - (1-a')a = a' - aa' - a + a'a = a'-a$. Le tout se simplifie donc et on obtient

$$ \begin{pmatrix}x\\y\end{pmatrix} = \begin{pmatrix}aa'\\bb'\end{pmatrix} \text{.} $$

On vérifie bien que $\frac{aa'}{a} + \frac{bb'}{b} = 1$ et symétriquement $\frac{aa'}{a'} + \frac{bb'}{b'} = 1$.1

En prenant $(a',b') = (a,b)$, on obtient $(x,y) = (a^2,b^2)$. Ça donne comme paramétrisation de la courbe, en refaisant l’homothétie du début à l’envers, $t ↦ (nt^2, n(1-t)^2)$.

Quand on regarde les matrices réelles $2×2$ et qu’on regarde si elles ont des valeurs propres, on voit apparaître un truc similaire. Soit $M$ un endomorphisme linéaire de $ℝ^2$. Soit $u$ et $v$ les images de $(1,0)$ et $(0,1)$. Pour savoir si $𝜆$ est une valeur propre, on regarde si $u-𝜆(1,0)$ et $v-𝜆(0,1)$ sont colinéaires, soit si la droite passant par ces deux vecteurs passe par l’origine (sauf cas dégénéré où ils sont confondus). Ça fait apparaître une généralisation des courbes de ce problème.


  1. Peut-être qu’il y a une interprétation de ces calculs en imaginant qu’on a une machine $A$ produisant une unité de bidule en $a$ unité de temps et une machine $B$ produisant une unité de bidule en $b$ unité de temps. L’équation $x/a + y/b = 1$ a pour solution l’ensemble des $(x,y)$ tels que si on fait fonctionner les machines $A$ et $B$ respectivement $x$ et $y$ unités de temps, on obtienne au total une unité de bidule. Par exemple le point d’intersection de la droite $x=y$ avec $x/a+y/b=1$ s’interprète comme ça : il s’agit de trouver en combien de temps les deux machines, si on les fait fonctionner en parallèle, produisent au total une unité de bidule. C’est la somme harmonique de $a$ et $b$. Les vitesses $1/a$ et $1/b$ s’ajoutent, ça donne $\frac{1}{1/a + 1/b}$

Problème 12. Soient $a$ et $b$ deux entiers naturels tels que $ab + 1$ divise $a^2 + b^2$. Montrer que $\dfrac{a^2 + b^2}{ab + 1}$ est le carré d’un entier.

Indice (parce que c’est pas évident) :

Montrer que $\dfrac{a^2 + b^2}{ab + 1} = \gcd(a, b)^2$

Mais ce n’est probablement pas la seule manière de résoudre ce problème.

+2 -0

Supposons PA que si $ab+1 \mid a^2+b^2$ alors $\frac{a^2+b^2}{ab+1} = k$ avec $k$ un entier qui n’est pas un carré. On fixe maintenant $a,b, k$ en prenant $a+b$ minimal et WLOG $a \geq b$. On a va maintenant faire une descente infinie pour aboutir à une absurdité. On a : $a^2+b^2-k \cdot a \cdot b -k = 0$, donc $a$ est une racine du polynôme : $x^2-k \cdot b \cdot x +b^2-k$. Or par viète une deuxième racine $r$ de ce polynôme vérifie :$ r \cdot a = b^2-k$ donc $r < a$, ce qui contredit notre hypothèse de départ disant que $a+b$ était minimale.

Problème 13 :Soit $H$ et $K$ deux sous-groupes distingués de $G$ avec $H \cap K = \{1\}$. Prouver que pour tout $x \in K$ et $y \in H$, $xy = yx$

+0 -0

Marrant ce problème

Soient $k\in K$ et $h\in H$ (je préfère ces notations à $x$ et $y$). Soit $g_1 = h^{-1}kh$ qui appartient à $K$ par hypothèse et soit $g_2 = k^{-1}hk$ qui appartient à $H$ par hypothèse.

On a $hg_1 = kh$ et $kg_2 = hk$. On veut donc montrer que toutes ces quantités sont égales. En particulier, il suffit de montrer $hg_1=kg_2$.

Pour utiliser $H\cap K=\{1\}$, il faut une façon astucieuse de trouver une quantité appartenant aux deux groupes simultanément. Pour ça, on peut regarder par exemple :

$$ (hg_1)^{-1}(kg_2) = (kh)^{-1}(kg_2) = h^{-1}g_2 \in H$$ $$ (kg_2)^{-1}(hg_1) = (hk)^{-1}(hg_1) = k^{-1}g_1 \in K$$

et comme ces deux quantités sont inverses l’une de l’autre, elles sont en fait dans $H\cap K$ et sont donc égales à $e$. Donc $hg_1=kg_2$ ce qu’il fallait démontrer.

Je ne comprend pas bien ta preuve, ça veux dire quoi a+b minimal?

D’où tu déduit que r < a? Dans quelle mesure tu utilises une descente infinie? Désolé d’être lent à la compréhension. J’avais en tête une preuve constructive.

+0 -0

Ca veut dire que parmis tous les couples $(a,b)$ on prend celui qui minimise la somme $a+b$. Par les relations de Viete c’est immédiat : $r \cdot a = b^2-k$, or $a \geq b$ donc $r = \frac{b^2-k}{a} < a$. Ce n’est pas vraiment une descente infinie mais c’est la même idée dans le sens ou je construit un nouvelle solution plus petite.

@ Holosmos Parfait :D Tu peux proposer un nouveau problème, ça serait sympa si tu en avais un de théorie des groupes sous la main :)

Hum, ça commence à remonter, mais j’ai trouvé ça :

Problème 14.

Soit $p$ un nombre premier. Montrer qu’un groupe de cardinal $p^2$ est commutatif

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