Bon, je pense que blog yhg avait une bien meilleur idée en tête, mais voilà l’idée que j’avais.
Rappelons rapidement les conditions, pour partir sur une même compréhension du problème qui est posé. On peut jeter un étudiant d’une fenêtre et celui-ci peut soit mourir soit survivre, si il meurt on a un étudiant en moins, si il survit on peut le réutiliser.
On essaie de déterminer l’immeuble le plus grand possible (en nombre d’étages) tels qu’il est possible avec $n$ lancés de déterminer, l’étage fatal de cet immeuble, tels que :
- dans tous les cas le dernier étage de l’immeuble est fatal, donc si un immeuble à $m$ étages et qu’un étudiant suivit au à tous les étages $ \leq m-1$ alors on peut directement en déduire que le $m$-ième étage est fatal.
- si l’étudiant survit à tous les étages de l’immeuble alors le premier étage est fatal, puisqu’on considère que dans un immeuble dans tous les cas au moins un étage est fatal.
Ceci étant dit, commençons par trouver une formule donnant le nombre maximal d’étage que peut avoir un immeuble si on nous donne $k$ étudiants et $n$ lancés.
On note $f : \mathbb{Z}^2 \rightarrow \mathbb{N}$ la fonction, qui à tout couples de la forme : $($nombre d’étudiants, nombre de lancés$)$ associe le nombre d’étages maximal qu’on peut obtenir.
Par exemple : $\forall k \in \mathbb{N}^*, f(k,1) = 2$, avec la convention : $f(a, b) = 0$ si $a \leq 0$ ou bien si $b \leq 0$.
Si on a $n+1$ lancés, remarquons qu’on a alors : $f(k, n+1) = f(k-1, n)+f(k, n)$. Effectivement, lorsqu’on lance notre premier étudiant d’un étage , soit il meurt et dans ce cas là il nous reste $n$ lancés et $k-1$ étudiants, donc on se retrouve à calculer $f(k-1, n)$, ou bien il survit et dans ce cas on se retrouve donc à calculer $f(k, n)$. On a donc $f(k, n+1) = f(k-1, n) + f(k, n)$ (on notera que c’est bien une somme disjointe car si l’étudiant survit alors on doit déterminer le nombre d’étages que l’on peut obtenir "au dessus", et si il meurt on doit déterminer le nombre d’étages "en-dessous").
En utilisant la condition initiale, $ \forall k \in \mathbb{N}^*, f(k, 1) = 2$ on trouve (c’est pas trop compliqué, je mettrai dans la semaine les détails des calculs) :
$$\displaystyle f(k, n) = \sum_{0 \leq i \leq n} {k \choose i}$$
Essayons de prouver que c’est la même formule qui donne le nombre de régions délimités par $n$-hyperplan, en comprenant le lien avec les étudiants et l’immeuble.
2.
Introduisons la relation d’équivalence : $\sim$, on dira que deux mots $a$, $b$ sur l’alphabet $\{0, 1\}$ sont tels que $ a \sim b$ si et seulement si :
- si $a = b$
- ou bien si $a = m \overbrace{0 \ldots 0}^{k \text{ fois }} c$ et $b = m \overbrace{0 \ldots 0}^{k \text{ fois }} d$ ou $m \in \sum^*$ et $c, d \in \sum^{+}$.
On a alors : $f(k, n) = \sup\{ \mid E \mid : E \subset \sum^+, \forall m \in E, \mid m \mid = n, \not\exists a, b \in E, a \sim b \} = \mid E/\sim \mid $.
En fait, ce résultat se voit si on représente $0$ comme un étudiant qui meurt et $1$ comme un étudiant qui survit. Si on se trouve dans un immeuble à $m$ étages et que l’on arrive à déterminer quel étage est fatal, ça veut dire qu’on arrive à trouver un mot binaire nous permettant de trouver cet étage, soit une succession de $n$ lancés étudiants qui soit valide.
Par exemple prenons le cas ou $(n, k) = (2,2)$ , dans ce cas là on peut avoir au maximum $4$ étages. Supposons que l’étage fatal soit l’étage numéro $2$.
Bon on commence par jeter un étudiant au deuxième étage, il meurt on a donc pour l’instant le mot $0$. Ensuite on jette le dernier étudiant qu’il reste au premier étage, cet étudiant survit et on en déduit que le deuxième étage est fatal grâce au mot $01$.
Maintenant, il faut comprendre que la relation d’équivalence introduite est très importante. En effet elle s’assure de supprimer les suites non valides. Si on a $k$ fois le caractère $0$ dans une de nos suites, ça veut dire que $k$ étudiants meurent, mais dans ce cas il est impossible de jeter plus d’étudiants puisqu’ils sont tous morts, donc les caractères qu’il y a derrière ces $k$ $0$, ne servent à rien, ainsi c’est pourquoi on "identifie" ces mots à un seul puisqu’un de ces mots détermine un seul étage.
On comprend mieux pourquoi, $f(n, k)$ est égal à l’ensemble des classes d’équivalences de $E$ par $ \sim$, effectivement, qu’importe ou se trouve l’étage fatal on doit avoir une suite de $0$ et de $1$ (donc une suite d’étudiants qui meurent ou survivent) de taille $n$ (on a que $n$ lancés) tels qu’il est possible d’identifier cet étage, on a donc bien : $f(n, k) = \mid E / \sim \mid$, ou $E = \{m \in \sum^+ \mid \mid m \mid = n\}$ .
A partir de cette nouvel "visualisation" du problème (comme le cardinal de l’ensemble des classes équivalences d’un ensemble par une relation bien choisit), on va mieux comprendre le lien avec $2.$.
Effectivement on va montrer que le nombre de régions délimitées par ces $n$ hyperplans, détermine exactement ce cardinal.
On commence par noté $g:\mathbb{Z}^2 \rightarrow \mathbb{Z}$ la fonction qui à un couple donne le nombre de régions que l’on peut délimité dans $\mathbb{R}^k$ avec $n$ hyperplans.
Maintenant on peut identifier un lancé à un hyperplan, et une intersection à une suite. A chaque fois qu’un hyperplan sépare l’espace en deux parties on peut associer ces deux parties à : l’une représente le cas ou un étudiant meurt et l’autre à celle ou il survit.
Pour $(n, k) = (2, 2)$ on peut donc avoir la figure suivante :
On remarque que pour des petites valeurs de $k$, on a un lien entre le cardinal de $E/\sim$ et $g(k, n)$, on va essayer de comprendre pourquoi c’est vrai pour des valeurs plus grandes.
Maintenant l’idée c’est que lorsqu’on rajoute un hyperplan, pour maximiser le nombre de régions il faut clairement que cet hyperplan intersecte tous les hyperplans déjà en place, on rajoute alors un $1$ à chacun de ceux-ci (on a alors des mots de $n+1$ caractères).
Pour les autres nouvelles régions délimitées, on y rajoute à $0$, mais il faut savoir lesquelles peuvent obtenir un $0$ (càd faire mourir un étudiant), or ce nombre est tout simplement de $f(k-1, n)$, puisque c’est le nombre d’anciennes régions se terminant n’ayant pas encore de sous mots avec $k$ $0$.
Ainsi en gros, un hyperplan représente le lancé d’un étudiant, on peut lire l’intersection des hyperplans comme une suite de $0$ et de $1$, tels que le $0$ représente la mort d’un étudiant et le $1$ la survit de celui-ci. Lors de l’ajout d’un hyperplan, si l’on veut maximiser le nombre de région il faut que ce nouvel hyperplan intersecte tous les autres hyperplans déjà en place, en bref ce $n+1$ième hyperplan coupe l’espace en deux, d’un côté on a l’espace d’origine (même nombre de région), cela correspond au cas ou on rajoute un $1$, car le lancé du $n+1$ième étudiant survit, et dans le cas ou il meurt on a exactement le nombre de régions délimités par $n$ hyperplans dans $\mathbb{R}^{k-1}$ (ça se voit assez bien sur un dessin, même si pour $k \geq 3$ c’est un peu plus chaud :D), ainsi on rajoute un $0$ à l’ensemble des mots n’ayant pas $k$ $0$ comme sous mot et qui ne sont pas égaux par $\sim$.
Donc on a clairement : $g(n,k) = \mid E/\sim \mid$
Je me permet de directement de proposer un nouveau problème car ça fait longtemps qu’on en a pas proposé un:D