[Maths] Marathon de problèmes

a marqué ce sujet comme résolu.

Je ne suis pas un grand fan de l’approche par partitions de l’ensemble initial.

Parce que même si on regarde les parties de l’ensemble initial $[1,n]$ et qu’on passe à $[1,n+1]$, la propriété, d’avoir une triple intersection jamais nulle et donc une intersection totale non nulle, reste vraie

Banni

Tout ensemble ordonné fini a un élément maximal. J’en prends un quelconque, pas besoin de définir $A$ uniquement.

Ok je vois, si tu note $B$ l’ensemble des éléments ayant cette propriété tu en prends un quelconque.

Voilà.

A l’inverse : $(P(\Omega), \subset))$, n’’est pas ordonnée, c’est juste un treillis.

Comment ça ? Un treillis est un ensemble ordonné.


D’accord pour ta preuve. On retrouve un peu les mêmes idées dans les deux preuves, mais j’ai la flemme d’étudier le lien (avec tous ces passages à la contraposée, au complémentaire, par l’absurde, toutes ces manières de formuler les choses, les liens ne sont pas immédiats).

Quelle est ta preuve avec laquelle tu obtiens une borne de $5 · 2^{n-4}$ ?

C’est pas vraiment une preuve, c’est juste qu’on peut montrer que c’est un minorant pour que la propriété soit vraie.

Ah d’accord, j’avais cru que tu avais une preuve de la propriété avec $|\mathcal{F}_n| ≥ 5 · 2^{n-4}$.

Effectivement pour tout $n \geq 4$, on peut prendre : $\mathcal{F} = \{ A \cup B \mid A \subseteq \{1, 2, 3, 4\}, \mid A \mid \geq 3 \text{ et } B \subseteq \{5, ..., n \} \}$. Trois éléments de cet ensemble ont une intersection non vide, et pourtant l’intersection de tous ces éléments est vide, et $\mid \mathcal{F} \mid = 5 \cdot 2^{n-4}$. C’est la même idée d’un de tes posts en haut si je ne me trompe pas.

Ouais, j’avais pas vu que ça se généralisait à tout $n$ et donnait $5 · 2^{n-4}$.

Sinon à toi la main.

J’ai trois problèmes qui sont indépendants mais que je trouve similaires dans les intuitions en jeu. Est-ce que je peux les poser en même temps ?

@Holosmos

Je ne suis pas un grand fan de l’approche par partitions de l’ensemble initial.

C’est laquelle ? J’ai pas compris.

@Holosmos

Déjà, on reformule la question en terme des complémentaires des éléments de $\newcommand{\Fc}{\mathcal{F}}\Fc$. Soit $\Fc' := \{∁ X\,|\,X ∈ \Fc\}$. On suppose que $|\Fc'|= 2^{n-1}$. On veut montrer que si pour tout $A, B, C ∈ \Fc'$, on a $A∪B∪C \neq [\![1,n]\!]$, alors on a $⋃_{A ∈ \Fc'} A \neq [\![1,n]\!]$. En passant à la contraposée, ça donne qu’on veut montrer que si $⋃_{A ∈ \Fc'} A = [\![1,n]\!]$, alors il existe $A, B, C ∈ \Fc'$ tel que $A ∪ B ∪ C = [\![1,n]\!]$.

Une solution en prenant cette reformulation :

(J’écris $\Fc$ au lieu de $\Fc'$.) Soit $𝛺 ≔ [\![1,n]\!]$. On considère la relation d’équivalence induite par la partition $\{\{A,∁A\}\,|\,A⊆𝛺\}$ de $2^𝛺$. Comme $|\Fc| = |2^𝛺|/2$, soit il y a deux éléments de $\Fc$ qui sont dans la même classe d’équivalence, soit chaque classe d’équivalence contient exactement un élément. Dans le premier cas, on a $A, ∁A ∈ \Fc$ et donc c’est terminé car $A ∪ ∁A ∪ A = 𝛺$.

Si on est dans le deuxième cas, alors pour tout $A⊆𝛺$, on a $A ∈ \Fc$ ou $∁A ∈ \Fc$. Soit $A ∈ \Fc$ maximal (aucun élément de $\Fc$ ne contient $A$). Si $A = 𝛺$, on a terminé. Sinon, il existe $a ∈ 𝛺⧵A$. Par hypothèse de maximalité, $A ∪ \{a\} ∉ \Fc$, et donc $A' := 𝛺⧵(A ∪ \{a\}) ∈ \Fc$. On a donc trouvé deux parties donc l’union contient tout sauf $a$. Mais comme $\Fc$ couvre $𝛺$, il existe $B ∈ \Fc$ contenant $a$, donc $A ∪ A' ∪ B = 𝛺$.

(En fait on a même que si l’union de deux éléments de $\Fc$ n’est jamais $𝛺$ entier, alors $\Fc$ est un segment initial de l’ensemble des parties de $𝛺$.)

blo yhg

Oui c’est pas une partition à proprement parler, mais c’était sur cette idée que je rebondissais

@ blo yhg C’est juste que je faisais la distinction entre partiellement ordonné et totalement ordonné.

Mais sinon, effectivement tu peux tous les mettres :D

@Holosmos Au contraire, moi j’aime bien cette démonstration parce-que je trouve que ça se visualise assez bien, par rapport à une démonstration par récurrence. Après, pour le coup c’est vraiment une question de "goût":p

Banni

Problème 21. Il est seulement demandé des réponses intuitives, sans justification formelle.

  1. Combien de points faut-il spécifier au minimum pour qu’il y ait au plus une ellipse qui passe par ces points ? Il faut une réponse sans calcul (les calculs très simples sur $ℕ$ ne comptent pas).
  2. Dans le plan, on a $n$ cercles (distincts). Combien peut-il y avoir au maximum de points qui sont à l’intersection de deux cercles ?
  3. On souhaite colorier le plan $ℝ^2$. Une étape de coloriage consiste à choisir une droite, un point, et colorier tous les points qui sont plus proches du point que de la droite. Montrer qu’on ne pourra jamais colorier tout le plan en un nombre fini d’étapes.
+0 -0
Banni

Je suis désolé d’avoir bloqué le sujet, voici les réponses et quelqu’un peut poser un nouveau problème.

Pour le 1, on regarde la dimension de « l’espace des ellipses ». Une ellipse peut être paramétrisée par deux points (ses foyers) et un rayon, ce qui fait 5 réels. La dimension est 5 : étant donné une ellipse, on a 5 « directions » dans lesquelles bouger. Quand on fixe un point sur une courbe, ça ne compte pas comme deux paramètres (le nombre de coordonnées) mais que comme un seul car il y a une direction dans laquelle on peut bouger sans changer la courbe. Formellement, on forme le produit de l’espace des ellipses avec le plan, on considère le sous-espace de codimension 1 « le point est sur l’ellipse », intersecté avec le sous-espace de codimension 2 « le point est égal à $p$ » (pour un certain point $p$). Il faut donc spécifier 5 points au minimum. (Avec le cercle, ça donne bien 3 paramètres réels (un centre et un rayon par exemple) et donc 3 points.)

Pour le 2, il n’est peut-être pas très difficile de montrer que lorsqu’on prend $n$ cercles de même rayon, avec leurs centres alignés et assez proches, ça donne $\binom{n}{2}$ points d’intersection. Mais même si on doute du fait que chaque point d’intersection est distinct, on peut perturber un peu la situation. Pour chaque couple de points d’intersection, le sous-espace constitué de l’ensemble des configurations dans lesquelles ces deux points d’intersection sont confondus est d’intérieur vide (de dimension strictement inférieur à la dimension de l’espace des configurations). L’union de tous ces sous-espaces ne peut donc pas être l’espace des configurations en entier (au voisinage de la configuration considérée). Il y a donc une configuration au moins dans laquelle tous les points d’intersection sont distincts.

Pour le 3, chaque zone coloriée est l’« intérieur » d’une parabole (wikipédia). On ajoute un point « à l’infini » à $ℝ^2$ pour chaque direction (orientée). Alors chaque zone coloriée ne va colorier qu’un point à l’infini, donc au bout d’un nombre fini d’étapes il y aura un point à l’infini (une direction) non couverte, et en allant très loin dans cette direction on trouvera forcément des points non coloriés. [On pourrait se dire qu’apparemment, ça fonctionnerait aussi pour un nombre dénombrable d’étapes, mais en fait on utilise que l’union finie de fermés est fermée, pour pouvoir dire que pour un point à l’infini non colorié, il existe un voisinage non colorié (contenant donc des points finis non coloriés).]

Les problèmes avaient l’air intéressant, juste je n’ai pas eu le temps de chercher :'( Mais je n’ai pas regarder les solutions donc je pense je soumettrai dès que j’ai trouvé quelque chose.

En attendant voilà un très joli problème :

Soit $P \in \mathbb{R}[x]$ tels que $P(0) = 0$. De plus la suite $(\cos(\pi P(n)))_{n \in \mathbb{N}}$ admet un nombre fini de valeurs d’adhérence. Montrer que $P$ est à coefficients rationnels.

+0 -0
Banni

Soit $P = a_1 X + a_2 X^2 + ⋯ + a_m X^m ∈ ℝ[X]$ vérifiant les hypothèses.

On commence par se ramener à l’hypothèse que l’image de $(P(n))_n$ dans $ℝ∕ℤ$ (modulo $1$) a un nombre fini de valeurs d’adhérences. Soit $(b_n)_n$ l’image de $(P(n))_{n∈ℕ}$ dans $ℝ∕2ℤ$. La suite $(\cos(𝜋 P(n)))_n$ se retrouve comme image de $(b_n)_n$ par $x ∈ ℝ∕2ℤ ↦ \cos(𝜋x)$. Comme chaque point de $[0,1]$ a au plus deux antécédents par $x ∈ ℝ∕2ℤ ↦ \cos(𝜋x)$, la suite $(b_n)_n$ a un nombre fini de valeurs d’adhérence (si elle en avait un nombre infini, son image aussi). Cela équivaut à ce que l’image de $(2 P(n))_n$ dans $ℝ∕ℤ$ ait un nombre fini de valeurs d’adhérences. En multipliant les coefficients de $P$ par $2$, on se ramène à l’hypothèse voulue.

Commençons par supposer que $a_2,…,a_m$ sont rationnels et montrons que $a_1$ l’est aussi.

Lemme. Soit $(u_n)_n$ et $(v_n)_n$ deux suites dans $ℝ∕ℤ$. Si $(u_n)_n$ a un nombre fini de points d’accumulation et que $(v_n)_n$ en a un nombre infini, alors $(u_n + v_n)_n$ a un nombre infini de points d’accumulation.

Preuve. Comme $(u_n)_n$ a un nombre fini de points d’accumulation, on peut partitionner la suite en un nombre fini de suites convergentes. Ça donne une partition de $ℕ$ en un nombre fini de parties $A_1,A_2,…,A_k$. L’ensemble des points d’accumulation de $\{v_n\}_{n∈A}$ est l’union des points d’accumulations de chaque $\{v_n\}_{n∈A_i}$ et donc il existe un $i$ tel que $\{v_n\}_{n∈A_i}$ ait un nombre infini de points d’accumulation. On s’est réduit au cas où $(u_n)_n$ converge vers un certain point $a$. Il existe une infinité de points $x$ avec une sous-suites de $(v_n)_n$ convergeant vers $x$, et la sous-suite correspondante de $(u_n + v_n)_n$ converge vers $a+x$. Donc $(u_n+v_n)_n$ a un nombre infini de points d’accumulation.

Remarque. Il se peut que $(u_n)_n$ ait un nombre fini de points d’accumulation et que $(v_n)_n$ soit d’image dense dense, mais que $(u_n+v_n)_n$ soit d’image non dense. Si les deux suites ont un nombre infini de points d’accumulation, il se peut que la somme en ait un nombre fini, par exemple avec $u_n = -v_n$.

Comme $a_2,…,a_m$ sont supposés rationnels, on peut écrire $(a_2,…,a_m) = (p_1,…p_m) ∕ q$ avec $p_i, q ∈ ℤ$. Alors la suite $(\frac{a_2 n^2 + ⋯ + a_m n^m}{q})_n$ a un nombre fini de points d’accumulation car son image est dans $(\frac{1}{q} ℤ) ∕ ℤ ⊆ ℝ∕ℤ$ qui est fini. Si $a_1$ était irrationnel, alors $(a_1 n)_n$ aurait un nombre infini de points d’accumulation, et donc il en irait de même pour $(P(n))_n$ d’après le lemme, contradiction.

Pour traiter les cas restants, on remarque que si $(a_n)_n$ a un nombre fini de valeurs d’adhérence, alors $(a_{n+1} - a_n)_n$ aussi. Soit $𝛥P(X) ≔ P(X+1) - P(X)$. Supposons que $P$ ne soit pas à coefficients rationnels et soit $k$ maximal tel que $a_k$ soit irrationnel. Si $k=1$, on a une contradiction d’après ce qui précède. Sinon, alors dans $𝛥P$ :

  • Le coefficient de $X^{k-1}$ est $∑_{i=k}^n \binom{k-1}{i} a_i$, somme dans laquelle tous les termes sont rationnels sauf $k a_k$.
  • Chaque coefficient d’une puissance supérieure de $X$ est rationnel.

Par récurrence sur $k$, on obtient une contradiction et donc $P$ doit être à coefficients rationnels.

Désolé pour le retard de la réponse, mais sinon rien à redire c’est parfait et très clair/facile à suivre.

Tu peux prendre la main :)

NOTE : c’était un exercive d’oral de l’ENS de l’année dernière ou cette année je ne sais plus.

+0 -0

Bon, je propose un problème mais promis c’est le dernier :D (en espérant, que blo hyg ne voulait pas en proposer un).

Je préviens, c’est plus de l’algo, mais aucune connaissance est requise et il est facile.

Le problème est de déterminer à partir de quel étage d’un immeuble sauter par une fenêtre est fatal. Vous êtes dans un immeuble à $n$ étages (numérotés de $1$ à $n$) et vous disposez de $k$ étudiants. Il n’y a qu’une opération possible pour tester si la hauteur d’un étage est fatale : faire sauter un étudiant par la fenêtre. :p (oui c’est un peu malsain) S’il survit, vous pouvez le réutiliser ensuite, sinon vous ne pouvez plus. Vous devez proposer un algorithme pour trouver la hauteur à partir de laquelle un saut est fatal en faisant le minimum de saut, lorsque $k = 2$.

Montrer qu’on peut trouver un algorithme en $\mathcal{O}(\sqrt{n})$, pensez-vous qu’il est possible de faire mieux ?

+1 -0
Banni

en espérant, que blo hyg ne voulait pas en proposer un

J’aurais pu choisir de proposer celui que tu viens de donner. ^^ D’ailleurs voici un autre problème, et le défi que je propose est de trouver le lien avec le précédent (indice : $k$ est le nombre d’élèves et $n$ le nombre de tests permis).

Dans $ℝ^k$, combien de parties peut-on séparer grâce à $n$ hyperplans ?

Bon, en vrai c’est un de mes amis (qui prépare l’ENS tiens) qui m’avait parlé de ce problème, donc je n’ai pas grand honneur à proposer de solutions (et en plus j’ai pas d’idées de problèmes :'( ), mais poster ici me permettra d’avoir les notifications disons :D

On définit $m$ comme étant le plus petit entier vérifiant :

$$\sum_{i=1}^mi\geqslant n$$ On se place au $m$-ième étage et on jette l'infortuné étudiant. S'il survit, on monte de $m-1$ étages et on recommence. S'il ne survit pas à son dernier saut, on teste un à un les étages possibles, c'est-à-dire ceux entre les deux dernières tentatives. À chaque fois que l'on fait une étape de plus, on réduit le nombre d'étages à tester lors de la deuxième étape de l'algorithme de $1$. Ainsi, quel que soit l'étage auquel le premier étudiant meurt, la complexité dans le pire des cas reste la même. Ainsi, en supposant que le premier étudiant meure dès le premier lancer, il reste $m-1$ étages à tester un à un. Dans le meilleur de cas, on a une complexité constante puisqu'on ne fait que deux "lancers", et dans le pire des cas, on fait $m$ opérations. Or on a (à $1$ près selon si l'inégalité du début est une égalité): $$m=1+\left\lfloor\frac{-1+\sqrt{8\,n+1}}{2}\right\rfloor$$

On en déduit donc que dans le pire des cas, cet algorithme est de complexité $O(\sqrt{n})$.

Ensuite, en essayant d’adapter l’algorithme pour répondre au cas $k$ quelconque, j’ai tenté ce qui suit :)

On définit $m$ comme le plus petit entier vérifiant :

$$\sum_{i=1}^mi^{k-1}\geqslant n$$ On a $m=O\left(\sqrt[k]{n}\right)$. On suppose qu'avec un nombre $k\leqslant K$ d'étudiants le problème se résout en $O\left(\sqrt[k]{n}\right)$ et on se place dans le cas $k=K+1$. On applique la même méthode, à savoir que l'on monte d'abord de $m^k$, puis de $(m-1)^k$, etc ... Le nombre d'étages à tester une fois que le premier étudiant est mort (mettons à l'étape $M$) est de : $$M^K-(M-1)^K=\sum_{i=1}^{K-1}\begin{pmatrix}K-1\\i\end{pmatrix}\,M^{K-i}\,(-1)^{i+1}$$

Ici, monter d’un étage en fait économiser beaucoup (en $O\left(n^{K-1}\right)$ comme on a $K+1$ étudiants), donc le pire des cas est là où on économise le moins, à savoir le cas où le premier étudiant meure dès le premier "lancer". Il reste donc $m^k$ étages à tester avec $K$ étudiants, le problème se résout donc en $O\left(M\right)$ soit en $O\left(\sqrt[k]{n}\right)$.

+0 -0
Banni

@c_pages : C’était un souvenir assez lointain d’un truc que j’avais fait. J’avais constaté une similarité pour les formules puis j’avais essayé de l’interpréter. Je viens de refaire le truc et en fait il faut compter non seulement le nombre de zones délimitées mais aussi le nombre de sous-espaces affines qui sont intersection de ces hyperplans (sans compter l’intersection vide). Les deux types d’objets qu’on compte correspondent en fait à deux types d’étages dans la solution pour l’autre énigme.

edit : Bon après ça reste une énigme, je ne dirais pas que c’est profond, juste joli/amusant.

+0 -0
Connectez-vous pour pouvoir poster un message.
Connexion

Pas encore membre ?

Créez un compte en une minute pour profiter pleinement de toutes les fonctionnalités de Zeste de Savoir. Ici, tout est gratuit et sans publicité.
Créer un compte