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ZEP | 41 |
Titre | Workflow éditorial |
Révision | 1 |
Date de création | 16/01/16 |
Dernière révision | 16/01/16 |
Type | Process |
Statut | Rédaction |
L'objectif de cette ZEP est de formaliser le workflow éditorial, et notamment de mettre en place le rôle de correcteur introduit dans ce sujet.
État de la situation
Entre le moment où un auteur a une idée de contenu et celui où l’on peut considérer le travail éditorial comme abouti, un certain nombre d’étapes doivent être franchies.
- Rédaction du contenu.
- Acceptation du contenu quant au fond, ce qui regroupe :
- qualité de la pédagogie ;
- organisation logique du propos ;
- correction factuelle des informations ;
- nombre et nature adéquats des illustrations (images, codes d’exemple, etc.).
- Acceptation du contenu quant à la forme, ce qui regroupe :
- clarté des formulations ;
- correction linguistique des propos ;
- justesse orthographique de l’écrit ;
- correction de la typographie ;
- mise en forme optimale du contenu.
- Choix d’une date de publication du contenu.
- Mise à disposition de formats alternatifs du contenu (PDF, ePub, etc.).
- Publicité de l’existence du contenu.
- Lecture du contenu par son public.
- Retours du public sur le contenu.
L’ordre donné ci-dessus correspond globalement à ce qui est considéré, d’après les différentes demandes d’avis faites jusqu’à présent, comme l’ordre optimal dans lequel les étapes doivent être franchies. À noter qu’il est tout à fait possible de procéder à des retours en arrière à différentes étapes : un format alternatif de publication peut justifier une nouvelle mise en forme ; un contenu publié depuis longtemps peut être remis sous les feux de la rampe ; les retours sur le contenu peuvent amener à reprendre la rédaction du contenu de manière plus ou moins importante.
Cette chaîne éditoriale fait intervenir un certain nombre d’acteurs, dans l’état actuel des choses sur ZdS, chaque personne pouvant être partie intégrante de plusieurs de ces acteurs.
- Le ou les auteurs.
- Le ou les illustrateurs.
- L’éditeur ZdS, représenté par le CA de l’association, et qui confie une partie de ses missions à d’autres acteurs :
- les validateurs ;
- l’équipe de com.
- Les lecteurs.
Dans l’état actuel des choses, voici comment interviennent les différents acteurs.
- Les auteurs et illustrateurs sont seuls intervenants de la partie rédaction.
- Les deux phases d’acceptation font intervenir à la fois les lecteurs, par le biais de la bêta, lorsqu’elle est mise en place par les auteurs, et les validateurs, lors de la procédure de validation officielle.
- La date de publication des contenus semble être prise en charge par les validateurs de manière collégiale.
- La mise à disposition de formats alternatifs est actuellement à l’état d’ébauche.
- La publicité des contenus récents est gérée automatiquement sur la page d’accueil, et manuellement par l’équipe de com, par le biais de messages sur les réseaux sociaux. Cette publicité peut être réitérée par la suite par de nouveaux messages sur les réseaux sociaux ou par le système des unes. Les lecteurs peuvent également contribuer à cet effort, au moyen des boutons de partage.
- La lecture se fait naturellement par les lecteurs, et semble être l’aspect le plus simple à traiter.
- Les retours après publication sont aussi le fait des lecteurs, qui peuvent commenter les contenus, faire des remarques par le biais du bouton « Signaler une faute » ou encore contacter directement les auteurs par MP.
Objectifs et solutions
L’objectif d’un bon workflow est de répartir le rôle de chacun des acteurs de manière à assurer la progression la plus efficace possible des contenus le long de la chaîne éditoriale, en évitant notamment que l’on se « marche sur les pieds ». L’objectif d’une bonne plate-forme d’édition, c’est d’offrir à chacun des acteurs les moyens de jouer son rôle dans les meilleures conditions possibles.
Un certain nombre de ZEP et discussions ont déjà abordé la plupart des étapes de ce workflow : la ZEP-05 et ce sujet sur les formats alternatifs, ainsi que la ZEP-28 dans une certaine mesure, ZEP-22 sur les retours, ZEP-03b sur la phase de rédaction, etc. La question ici serait plutôt centrée sur les deux phases d’acceptation.
En effet, le fait que les deux étapes ne soient pas clairement séparées, et que lecteurs et validateurs marchent sur les mêmes plate-bandes, pose un certain nombre de problèmes, ainsi qu’en témoigne le nombre de corrections sur la forme apportées lors de l’étape des retours de la part du lectorat, censément la dernière.
- Il y a une tendance manifeste des relecteurs en bêta à donner pêle-mêle des retours concernant le fond et concernant la forme, et ceci malgré le fait que l’on ait abondamment répété qu’il est inutile et contre-productif de corriger formellement un texte qui va potentiellement disparaître.
- Les validateurs doivent assumer la triple fonction d’expert reviewer sur le fond, de correcteur ortho-typographique et d’organisateur d’un ordre du jour éditorial, ce qui fait beaucoup de compétences à réunir dans la même personne. L’expérience montre que c’est généralement le deuxième point qui est délaissé.
- La bêta a un statut bâtard. Elle reste le meilleur moyen de réunir un grand nombre d’avis, tant de personnes compétentes que de lecteurs du public cible. Mais en fin de compte, le validateur garde une position prépondérante, et peut même être amené, dans le cadre de la ZEP-20, à constituer son propre panel d’experts pour effectuer une nouvelle revue par des pairs, rendant ainsi quelque peu futile le travail des relecteurs en bêta. En outre, un certain nombre d’auteurs ont signalé qu’un contenu qui ne reçoit aucun retour en bêta peut être décourageant pour ses auteurs.
- Lorsque les relecteurs se restreignent sur la correction formelle, celle-ci passe généralement à la trappe, faute que l’auteur signale le moment où il estime qu’elle doive intervenir, le fond étant définitif. Et à vrai dire, comme le validateur peut être amené à faire modifier encore le fond indépendamment de ce qui a pu être dit en bêta, rien ne garantit que la correction alors apportée puisse être définitive.
Dans ces conditions, il apparaît nécessaire de démêler l’imbroglio que constitue cette phase d’acceptation d’un contenu. Et à mon sens, cela passe par deux actions (et la mise en place de quelques outils pour en faciliter la mise en œuvre).
Étape 1 : correcteurs agréés
La première de ces actions serait d’introduire un nouvel acteur dans la chaîne éditoriale, en la personne de correcteurs agréés par l’éditeur. Ceux-ci prendraient en charge la phase d’acceptation du contenu quant à la forme (cf. plus haut), avec éventuellement une aide ponctuelle des relecteurs de bêta pour la clarté des formulations. Cette seconde phase de l’acceptation d’un contenu serait par conséquent retirée aux validateurs et aux relecteurs, la bêta ne portant plus alors que sur le fond.
Pourquoi avoir des correcteurs spécifiquement identifiés ? Précisément pour décharger les validateurs de ce travail, qu’ils trouvent généralement pénible, et pour lequel nombre d’entre eux, soit ne sont pas très à l’aise avec les règles orthographiques et typographiques, soit sont sensiblement plus lents que ne le serait un correcteur. Ainsi, les validateurs pourraient être recrutés pour leur maîtrise d’un domaine, sans se soucier outre mesure de leur maîtrise de l’orthographe et de la typographie. Et parce qu’en reportant la phase de correction formelle après que le contenu a été entièrement validé sur le fond, on garantit que chaque contenu soit corrigé au moins une fois, et qu’il ne soit pas corrigé inutilement car trop tôt.
Pourquoi ceux-ci doivent-ils avoir un bandeau vert ? En premier lieu et avant tout pour leur donner une légitimité : de même que les paroles d’un validateur sur le fond ont plus de poids que celles d’un simple relecteur, un « validateur de la forme » doit avoir une certaine autorité morale. En deuxième lieu, parce que cela permet en contrepartie à l’éditeur d’imposer un code déontologique à ses correcteurs agréés (cf. plus bas). En troisième lieu, la relecture formelle étant un travail très peu gratifiant, il est impératif que celle-ci puisse s’opérer dans de bonnes conditions, afin de ne pas entamer la motivation des correcteurs par des désagréments bassement techniques (j’ai malheureusement constaté une certaine réticence de la part de nombreux auteurs à ce que les correcteurs puissent travailler correctement, sans aucun doute pour des motifs peu avouables d’ego…).
Quelle déontologie pour les correcteurs ? Le système d’historique permet d’avoir un suivi précis de toute modification que ferait un correcteur. La déontologie pourrait donc se limiter à l’essentiel, à savoir qu’est-ce qu’un correcteur peut modifier et comment ? A priori, c’est assez simple :
- pour les formulations peu claires et l’organisation des illustrations, le correcteur peut suggérer des modifications, que l’auteur est libre d’accepter ou non ;
- pour les formulations linguistiquement incorrectes, le correcteur peut suggérer une formulation plus correcte, et l’auteur peut soit l’accepter, soit en employer une autre, mais pas refuser la correction en bloc (sauf motif légitime, bien sûr) ;
- pour le reste, le correcteur est autorisé à modifier unilatéralement le texte, l’auteur restant bien sûr libre de contester une correction, de même qu’il peut contester une demande du validateur sur le fond.
Quels outils pour les correcteurs ? Avoir les permissions nécessaires pour modifier le texte directement est indispensable. Une charte typographique minimale est en cours de rédaction, devra être validée par ZdS en tant qu’éditeur, et permettra aux correcteurs d’avoir quelque chose à opposer aux éventuels contestataires sur la question litigieuse de la typographie. Une évolution du markdown prenant en charge une partie de la typographie française de manière automatique permettrait de considérablement simplifier ladite charte typographique.
Réponse à quelques craintes soulevées. Comment recruter des correcteurs compétents ? De la même manière que l’on recrute des validateurs compétents. Comment s’assurer de les conserver à long terme ? En leur donnant les outils nécessaires pour travailler correctement, et en évitant de contester à tout bout de champ leur action (typo-grammar nazi, plus qu’une passion, c’est un art de vivre). Que faire si aucun correcteur ne se présente ? Ce qu’on fait quand aucun validateur ne se présente. Ça va encore allonger la validation !? Pas nécessairement : les validateurs pourront se concentrer sur le seul fond, sans chercher à traquer les fautes, et laisser ce travail-là à des gens qui en ont l’habitude, et travaillent donc plus vite ; s’adresser à Eskimon ou victorlevasseur pour un témoignage de première main sur le temps que prend une correction complète.
Étape 2 : bêtas repensées
La deuxième action à mettre en place serait un recentrage de la bêta comme outil de pré-validation du contenu. L’existence de correcteurs agréés supprimerait ainsi le besoin de signaler les fautes lors de la bêta : on ne pourrait pas totalement empêcher les relecteurs de signaler celles qu’ils voient, mais à tout le moins, ceux qui se sentent habituellement le devoir de le faire pourraient se concentrer sur le fond.
La première chose à mettre en place serait un outil : l’amélioration déjà proposée du bouton « Signaler une erreur », qui permettrait de commenter le contenu depuis le contenu lui-même, plutôt que de faire des allers et retours entre le contenu et le moyen de communication avec l’auteur (forum-bêta ou MP). L’idée a été approuvée aussi bien par des relecteurs que par des validateurs.
Viendrait ensuite une évolution des pratiques : lorsque l’auteur a pris la peine de mettre son contenu en bêta, et a fortiori quand celle-ci a généré une participation importante des relecteurs, il serait de bon ton que les commentaires du validateur soient également postés sur la bêta, de manière à pouvoir être commentés si besoin par les autres relecteurs : cela s’intégrerait parfaitement dans la dynamique de la ZEP-20. En outre, cela valoriserait le travail des relecteurs, en plaçant le validateur dans une position de primus inter pares.
Le sujet de bêta contiendrait ainsi les remarques des relecteurs et des validateurs. On peut étendre le concept en y intégrant les remarques intervenant après la publication. En somme, ce sujet rassemblerait toutes (la grande majorité des) les remarques concernant le contenu, et ne pourrait donc pas être fermé une fois la publication franchie.
Afin de limiter les interférences entre validation et bêta, étant entendu qu’il est appréciable qu’un contenu reste accessible en bêta jusqu’à l’heure de sa publication, on pourrait également mettre en place un système qui fait que le sujet de la bêta est gelé à partir du moment où un validateur réserve un contenu, mais la bêta reste accessible en lecture pendant ce temps-là. Le sujet serait rouvert lorsque le validateur abandonne le contenu ou poste son commentaire dans le sujet de bêta (ce qui pourrait se faire automatiquement via l’outil mentionné deux paragraphes plus haut).
Dans l'optique de suivre l'évolution d'un contenu, des messages automatiques seraient ajoutés. Notamment, un contenu envoyé en validation, et à fortiori réservé, ne devrait pas être prioritaire pour recevoir des remarques. Afin de suivre facilement toutes ces évolutions, un historique pourrait être tenu dans le premier message et des tags ajoutés au sujet selon l'étape courante.
Concluons
Il reste quelques points particuliers à traiter, notamment les messages automatiques et les tags, mais je crée la ZEP tout de suite afin que vous puissiez faire vos retours sur le principe (déjà bien ébauché).
Certains auront peut-être discerné la patte du Carnufex dans ce texte. Il m’a effectivement largement aidé dans la rédaction de cette ZEP et je le remercie grandement pour cet excellent travail.