Présidentielles 2017

Débat sur les candidats

a marqué ce sujet comme résolu.

Le problème c’est que je ne connais aucune banque qui finance le temps de préparation à la création de ton entreprise. Je me souviens d’une conférence récente au salon de l’entreprenariat ou la plupart des représentant du secteur de financement (banques, crowdfunding, etc.) étaient unanimes pour dire : préparez vous bien avant l’immatriculation (porte feuille clients, carnet de commandes, plans de comms, etc.), car une fois que ton entreprise est crée tu es sous pression constante (normal ton BFR commence à s’épuiser et tu dois rentabiliser au plus vite).

Par contre le temps de préparation, est à tes propres frais. Tu peux décider de cumuler ton temps de préparation et ta vie de salarié, mais en général ça ne fait pas bon ménage.

firm1

Tu as enfin compris le probleme en France: c’est assez facile de lever des fonds, mais ils ne permettent pas de facilement demarrer une activite. Aux USA l’approche est differente: beaucoup plus qualitatif pour la levee de fond, mais elle est beaucoup englobante et genereuse pour aller vite. C’est le fail-fast.

Mais la encore, je persiste: ce n’est pas a l’etat a palier cela. Ou alors via un revenu universel qui peut des lors servir pour cela, mais certainement pas via un mecanisme detourne sur le chomage qui ne dit pas son nom. Je n’ai aucune envie de financer les echecs de mes compatriotes sans contrepartie, et je ne dois pas etre le seul. Donc un type qui touche le chomage par choix pour servir a financer sereinement sa creation d’entreprise: non.

D’ailleurs d’experience, on introduit le salaire du ou des dirigeants dans le Business Plan (sauf si reserves suffisantes) sans soucis (sous une forme ou une autre, mais ca c’est du detail juridique).

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Mais le capitalisme n’est pas une question économique, il dépasse largement ce cadre, c’est une question d’organisation de la société, de rapport de force et de domination.

Mouais. Tu sais depuis Marx, pas mal de choses ont changé dans notre monde et dans les théories économiques et sociales. Personnellement je ne crois plus à la grille de lecture de Marx comme modélisant correctement la société et comment elle doit évoluer.

Alors, je vais recadrer tout de suite, par « question de société », j’entend les questions liées à ce qui est appelé « les moeurs », à savoir, pour les plus « populaires » : l’avortement, le mariage homosexuel et l’euthanasie.

Pourtant tu as des candidats qui remettent en cause des droits fondamentaux, les Droits de l’Homme (le FN comme Fillon souhaitent se débarrasser de la Cour Européenne des Droits de l’Homme), le droit d’asile, la justice (faut voir les propos à propos des affaires de Fillon et Le Pen concernant l’indépendance judiciaire), etc.

Ces sujets ne sont pas de conforts et secondaires, ils sont fondamentaux. C’est bien plus important que l’âge de départ à la retraite. C’est ce qui fait la différence entre vivre dans un État de droit, démocratique et selon moi civilisé du reste. Tu ne peux espérer que ton combat aboutisse dans ces garanties.

Et pourtant… non. D’après toi, quel rôle joue le capitalisme dans le prix et la disponibilité des médicaments ou encore dans l’orientation de la recherche dans ce domaine ? Si tu ne te focalises que sur le financement de la sécurité sociale, tu perds en visibilité.

Sauf que tu mets sous le tapis que l’État a mainte fois fait baisser le coût des soins (dont des médicaments) et fixe d’elle même pas mal de paramètres (ton médecin ne peut pas fixer ses tarifs comme il l’entend sans conséquences). Si le capitalisme existe dans le secteur pharmaceutique, c’est loin d’être un secteur non règlementé et où les entreprises font ce qu’elles veulent.

Bref, oui, la politique de Sécurité Sociale peut se détacher de la question du capitalisme car l’essentiel des sujets ayant traits à la Sécu n’ont pas de liens avec le capitalisme (certains oui, mais pas tous).

Que va te proposer typiquement une personne en faveur de celui-ci ? Un rapprochement entre l’école et les entreprises pour que l’enseignement soit plus « adapté à la réalité des entreprises », par exemple via des partenariat public/privé, des stages d’immersions, etc.

Rien n’empêche à un communiste de proposer la même chose techniquement. Il n’empêche qu’il y a beaucoup de choses que l’on peut discuter sur l’Éducation, qui est un sujet très vaste et bien au delà de la question du lien avec les entreprises, sans parler du capitalisme.

Donc si, on peut parler de ce sujet sans aborder la notion de capitalisme.

Je suis effectivement convaincu que ces personnes sont au chômage car en « inadéquation avec le marché du travail », cela doit sûrement être La Raison.

Quand tu as des filières, dans le supérieur, où le taux de chômage est ahurissant car pas de débouchées, oui c’est qu’il y a bien inadéquation entre la formation de certains élèves et les besoins du monde du travail. Pourtant jusqu’ici on n’a pas fermé ces formations ou réduit les places et les élèves sont libres de s’y rendre. Donc dire que l’Éducation est liée au capitalisme, il faut je pense arrêter. Si c’était le cas tout le monde serait en alternance, formation professionnelle ou dans les secteurs ayant un débouché. Les filières comme l’Histoire-Géo n’accueilleraient qu’une poignée d’étudiants par an sur tout le territoire. Pourtant ce n’est pas la réalité du terrain.

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Je n’ai aucune envie de financer les echecs de mes compatriotes sans contrepartie, et je ne dois pas etre le seul. Donc un type qui touche le chomage par choix pour servir a financer sereinement sa creation d’entreprise: non.

Comme toute mesure, il faut s’attendre à ce qu’il y ait des dérives. Mais pour moi elle va dans le bon sens. Je préfère partir sur une mesure concrète et applicable comme celle là, même si elle n’est marketingement pas révolutionnaire permet de faire avancer dans le bon sens, plutôt que de se lancer dans des gros projets (la plupart du temps flous et pas trop réalistes) mais qui font très révolutionnaires.

En gros, la France a besoin de pragmatisme.

D’ailleurs d’experience, on introduit le salaire du ou des dirigeants dans le Business Plan (sauf si reserves suffisantes) sans soucis.

Oui mais c’est le chat qui se mort la queue. Les entreprises capables de rémunérer correctement leurs dirigeants au lancement de l’activité ne courent pas les rues.

Je n’ai aucune envie de financer les echecs de mes compatriotes sans contrepartie, et je ne dois pas etre le seul. Donc un type qui touche le chomage par choix pour servir a financer sereinement sa creation d’entreprise: non.

Comme toute mesure, il faut s’attendre à ce qu’il y ait des dérives.

Je ne parle meme pas des derives mais du principe. Les aides sociales payees par les cotisations sont une forme de solidarite pour l’aide aux besoins materiels primaires et essentiels. Un type qui quitte son boulot pour lancer sa boite, 1) ce n’est pas un besoin materiel primaire et un choix s’il se met dans la precarite 2) je n’en tire strictement aucun benefice ni materiel ni moral.

Si une personne n’a pas une idee suffisamment bonne et structuree pour convaincre des banques ou VC d’inclurent dans son financement initial de quoi payer sa reproduction materielle, je doute qu’elle aille loin de toute maniere, et c’est pas a moi, qui cotise pour le chomage de gens qui perdent vraiment leur emploi, de prendre un risque que ne prendraient meme pas des acteurs dedies a cela…

Que l’Etat s’occupe de la protection sociale, les banques et autres acteurs du refinancement de l’economie. On peut pas vouloir a la fois le beurre et l’argent du beurre, i.e. empecher l’Etat de s’auto-financer pour derriere lui donner le role de financeur de type mecene.

Oui mais c’est le chat qui se mort la queue. Les entreprises capables de rémunérer correctement leurs dirigeants au lancement de l’activité ne courent pas les rues.

firm1

Correctement pour une startup c’est payer l’hebergement et la bouffe. On ne parle pas de 1000 et de 100. On parle de faire un BP sur 2 ans solide qui inclut une estimation correcte des BFR notamment. D’ailleurs dans bien des entites, le dirigeant est oblige de se remunerer au moins via des honoraires.

EDIT: Juste pour dire que l’on n’a pas besoin de Marine Lepen pour avoir les droits de femmes et droits fondamentaux menaces. Oui, oui, une blague de plus de la part de l’ONU.

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Alors, il va falloir que tu m’expliques comment tu classes les keynésiens comme libéraux, parce que bon, quand on parle de régulation, en général, cela signifie moins de liberté.

C’est simple, Keynes lui-même se défini comme libéral. Tu as une vision "classique" du libéralisme (ou Autrichienne), pour toi le libéralisme consiste simplement à déréguler et laisser le moins de place à l’état possible. Cela fait 50 ans au moins que plus aucun économiste académique ou presque ne soutient cette vision là. Car les économistes ont intégré l’idée que le marché est imparfait et que ces imperfections doivent être corrigées. Il n’y en fait que sur internet que les gens pensent que "libéral" veut dire "aucune régulation".

Dans ce cas, tu as visiblement râté pas mal d’écrits à commencer par la définition de Wikipédia.

Tu as du loupé alors la partie de l’article où ils disent que le terme est très flou et celle où ils disent que Keynes se revendique libéral (Le terme de Néo-libéral n’aurai pas de sens à l’époque de Keynes, quand il parle de "New liberal" c’est bien par opposition au libéral "classique" de Marshall et autres. Qui est encore différent de celui des autrichiens au passage.).

Sinon, si je suis ton raisonnement, tout le monde est libéral, donc ? Sauf Philippe Poutou et Nathalie Arthaud. J’ai peut-être une vision étriquée du capitalisme, mais visiblement tu as une vision assez « personnelle » (pour ne pas dire autre chose) du libéralisme…

Économiquement, plus ou moins oui. Même si on peut trouver chez la plupart des candidats des mesures non libérales, dans l’ensemble ils sont pour la liberté d’entreprendre, la propriété privée des moyens de productions et un rôle majeur des marchés. On est même chez Mélanchon bien plus proche d’une économie de marché que d’autre chose. Il va de soi que pour différencier tous ces candidats, il faut avoir une approche un peu plus précise et fine qu’un gros terme fourre tout comme "néo-libéraux".

Le problème est que tu parles de libéralisme sans avoir véritablement pris le temps de te renseigner sur le sujet. Comme en fait tous ceux qui critiquent le libéralisme, ou presque. Bien souvent, ils ne savent pas de quoi ils parlent et n’ont jamais étudié l’histoire de la pensée économique ce qui les conduit à faire des gros contresens comme dire que Keynes ne serait pas libéral (le pauvre).

Ton but en employant ce terme n’est pas de qualifier correctement les choses, mais uniquement de trouver un terme repoussoir derrière lequel les gens vont se retrouver. C’est un terme qui n’est utilisé que de façon négative, pour se définir en opposition à lui. Tu te défini comme anti libéral, comme luttant contre les "néo-libéraux". De façon positive, personne ne se revendique jamais comme "néo-libéral", car personne ne sais ce que ça peut vouloir dire.

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Vous vous focalisez sur la création d’entreprise que permettra cette mesure, mais n’oubliez pas que cela n’est pas la seul raison qui peut pousser une personne a démissionner. Cela peut être pour faire de la formation (parce que son secteur d’activité est bouché et que l’on veut se réorienter), pour changer de boulot (actuellement, si on démissionne pour changer d’entreprise et que l’on n’est pas gardé pendant la période d’essai, on n’a pas le chômage), quand on déménage, quand on veut faire jouer la concurrence pour améliorer son salaire, etc.

Bref, c’est une mesure qui est plus générale, qui va dans le sens d’une plus grande adaptabilité/dynamisme du salarié, en diminuant les risques de quitter un boulot.

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Bref, c’est une mesure qui est plus générale, qui va dans le sens d’une plus grande adaptabilité/dynamisme du salarié, en diminuant les risques de quitter un boulot.

gbdivers

Je le vois précisément comme la généralisation du petit confort dont on peut jouir dans le domaine de l’ingénierie informatique à l’heure actuelle, où lorsque l’on se trouve sur un marché en pénurie de dev, on a le privilège de devenir exigeant sur notre qualité de travail ("si mon boulot ne me plait pas, je n’ai qu’à activer mon profil sur ChooseYourBoss et laisser une petite mention sur LinkedIn, et le problème sera résolu dans 1 à 2 semaines, avec augmentation de salaire en prime").

Socialement parlant, je ne vois aucun effet pervers qu’une plus grande facilité à changer de boulot pourrait introduire : c’est justement un moyen de redonner le choix de démissionner à ceux qui ne l’ont pas aujourd’hui et qui sont obligés de subir une situation précaire et insatisfaisante.

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Je vois mal comment. Le fait de pouvoir quitter un boulot et toucher les droits au chômage pour lesquels on a cotisé, à raison d’une fois tous les 5 ans max (pour éviter les abus), je le vois uniquement comme le gain d’une liberté fondamentale : celle de pouvoir choisir un travail dans lequel on se sent bien, ou, à défaut, mieux.

Si ça peut éviter à des gens de partir dans une spirale de dépression/arrêt maladie en attendant que leur employeur se décide à les licencier, je suis pour.

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Certes, mais ça fonctionne en informatique parce qu’il y a beaucoup de boulot et peu de devs, surtout quand tu cherches un dev pour faire plus que « pondre du code ».

Mais que se passe-t-il si tu appliques ces principes à des marchés qui n’ont pas cette chance ? (i.e. la majorité du marché du travail actuel).


De ce 1er tour, je retiens deux choses qui me paraissent importante :

  1. L’extrême-droite fait 7 643 276 sur sa seule candidate principale. Et pour la majorité des français, ça semble être juste une information comme une autre. Personnellement je trouve ça flippant (le score et le manque de réaction).
  2. On peut arriver au 2ème tour de l’élection présidentielle, récolter 8 433 346 voix (18,21 % des inscrits) tout en n’étant pas soutenu par la puissance d’un appareil de parti établi depuis des décennies. Certes, ça nécessite de savoir bien jouer avec les médias ; non, ça ne préjuge en rien de la qualité (ou du manque de qualité) dudit candidat ; mais je trouve que c’est quand même un bon signe sur la santé de notre de démocratie, qui si elle a plein de soucis n’est pas verrouillée par les partis comme on peut le voir ailleurs.

Je n’ai probablement pas choisi ma comparaison judicieusement. Bien sûr dans le monde du dev la situation du marché nous place dans une niche confortable, où en plus il est possible de retrouver un travail en quelques jours ou semaines.

Mais dans le cas où les gens s’apprêtent à rester un an au chômage… Eh bien je vois deux choses :

  • ils le savent probablement au moment de démissionner et peuvent le faire en connaissance de cause,
  • s’ils ont cotisé suffisamment longtemps auprès de leur caisse de chômage pour y avoir droit pendant un ou deux ans, au fond, ils devraient pouvoir être libres d’envisager cette option au lieu de rester bloqué ou pire, pousser leur employeur au licenciement si celui-ci refuse la rupture conventionnelle. Tu ne penses pas ?

Alors il y aura toujours des "autres", qui n’auront pas assez de droits ou juste aucune garantie de retrouver un boulot tout court derrière. Certes. Ce n’est pas la mesure du siècle qui changera la France (c’est Macron, ça se saurait…), mais je le vois quand même clairement comme un progrès.

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Cette mesure est une mesurette. Elle touche une frange infime de la population. Elle peut éventuellement avoir un double effet : le type qui réussit à créer une entreprise grâce à cette mesure pourra ensuite créer des emplois, qui profiteront donc à d’autres personnes. Mais ça reste marginal.

Et le gars qui est au chômage, qui rame … et qui vote MLP parce qu’il ne croit plus en personne, il se fout complètement de cette mesure.

  1. On peut arriver au 2ème tour de l’élection présidentielle, récolter 8 433 346 voix (18,21 % des inscrits) tout en n’étant pas soutenu par la puissance d’un appareil de parti établi depuis des décennies. Certes, ça nécessite de savoir bien jouer avec les médias ; non, ça ne préjuge en rien de la qualité (ou du manque de qualité) dudit candidat ; mais je trouve que c’est quand même un bon signe sur la santé de notre de démocratie, qui si elle a plein de soucis n’est pas verrouillée par les partis comme on peut le voir ailleurs.
SpaceFox

L’appareil visible peut être pas, mais l’invisible…

Le grand ami de Macron c’est Attali, lui même grand "pote" de Mitterrand, de Sarkozy et d’Hollande alors bon… (et les mauvaises langues diraient même que Macron est la marionnette).

Donc le constat peut être autrement plus amère : quelques soit ceux qui arrivent au second tours, dessous ce sont les même personnes qui les conseillent (c’est sans doute une signe de la qualité de leurs conseil :-° ).

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@elegance

Bien sur que c’est une "mesurette". Mais de toute façon, celui qui se pointe en disant qu’il a une une mesure qui révolutionne complètement le monde du travail, ca sera probablement du pipo. Les choses changeront avec pleins de "mesurettes". Tant qu’une "mesurette" a un impact (même petit), je prends.

Cela va dans le sens, a mon avis, d’un constat plus généraliste : de nos jours, on ne peut plus envisager de faire toute sa vie dans une seule entreprise, voire dans un seul domaine. Les besoins de la société évoluent et il faut s’adapter en conséquence. Lutter contre ce phénomène est probablement une perte de temps, les "mesurettes" qui aident à la flexibilité des salariés sont probablement nécessaire et indispensables.

"L’avantage" en informatique, c’est que cette évolution est extrêmement rapide. Une grande majorité des informaticiens savent qu’ils ne bosseront peut être plus sur les memes technos dans 10 ans. Donc ils ont intégré dans leur mode de pensées qu’ils doivent s’adapter aux technos. Dans beaucoup d’autres domaines, cette façon de penser n’est pas encore comprise.

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@Demandered : je précise ma prensée pour toi, donc : le néolibéralisme fait pour moi référence à son sens le plus récent, à savoir le courant de pensée qui s’est manifesté politiquement à la fin des années 70 et qui a été magnifiquement mis en oeuvre par Margaret Thatcher et Ronald Reagan (entre autre). Les deux plus grandes influences de ce courant de pensée sont pour moi l’école de Chicago et l’école autrichienne. Tu y retrouves en conséquences ce que je décrivais plus haut à savoir une intervention réduite de l’État, un secteur publique qui fond et, j’avais oublié le plus important, une politique monétaire stricte visant à réduire drastiquement l’inflation.

Tu sais depuis Marx, pas mal de choses ont changé dans notre monde et dans les théories économiques et sociales. Personnellement je ne crois plus à la grille de lecture de Marx comme modélisant correctement la société et comment elle doit évoluer.

Renault

Le fond n’a pas changé : tu as toujours une accaparation des moyens de production par un petit nombre d’individus, tu as toujours un salariat qui n’a aucun mot à dire sur la production ni sur la répartition et l’usage des bénéfices et tu as toujours la sacro-sainte concurrence comme guide suprême vers le progrès et l’efficience.

Ces sujets ne sont pas de conforts et secondaires, ils sont fondamentaux. C’est bien plus important que l’âge de départ à la retraite. C’est ce qui fait la différence entre vivre dans un État de droit, démocratique et selon moi civilisé du reste. Tu ne peux espérer que ton combat aboutisse dans ces garanties.

Renault

Ces sujets sont subordonnés à la question du pouvoir et à sa répartition. Tu n’auras pas de justice efficace si le pouvoir est détenu par le capitalisme. Regarde ce qui passe au niveau des fraudes fiscales, de la transaction pénale ou de la « criminalité en col blanc », on ne peut juste pas appeler cela une justice qui fonctionne.

Nul ne peut être astreint à accomplir un travail forcé ou obligatoire.

CEDH, article 4, paragraphe 2

Pareil pour les droits fondamentaux, c’est quand même bizarre que l’article 4 paragraphe 2 n’ai jamais été invoqué avec succès pour interroger la Cour sur la question du salariat, non ?

Sauf que tu mets sous le tapis que l’État a mainte fois fait baisser le coût des soins (dont des médicaments) et fixe d’elle même pas mal de paramètres (ton médecin ne peut pas fixer ses tarifs comme il l’entend sans conséquences). Si le capitalisme existe dans le secteur pharmaceutique, c’est loin d’être un secteur non règlementé et où les entreprises font ce qu’elles veulent.

Renault

Bien entendu, ce secteur est règlementé (encore une fois, heureusement). Cela n’empêche toutefois pas les abus ni le fait que le capitalisme influence via cette position les politiques de la sécurité sociale (et ce n’est pas le seul canal disponible pour le faire). À nouveau, pourquoi les plus grands investissements dans le secteur sont réalisés pour des pillules bleues ou des médicaments visant à réduire le cholestérol ? Sûrement pas pour le bien être de la population.

Bref, oui, la politique de Sécurité Sociale peut se détacher de la question du capitalisme car l’essentiel des sujets ayant traits à la Sécu n’ont pas de liens avec le capitalisme (certains oui, mais pas tous).

Renault

Pour moi, non. Il est impossible de mettre en place une politique de protection de l’emploi et une couverture de santé efficace si des pans entiers de l’économie sont aux mains d’un nombre restreint de personnes, à plus forte raison si ces dernières contrôles la fabrications et la recherche de médicaments.

Quand tu as des filières, dans le supérieur, où le taux de chômage est ahurissant car pas de débouchées, oui c’est qu’il y a bien inadéquation entre la formation de certains élèves et les besoins du monde du travail. Pourtant jusqu’ici on n’a pas fermé ces formations ou réduit les places et les élèves sont libres de s’y rendre. Donc dire que l’Éducation est liée au capitalisme, il faut je pense arrêter. Si c’était le cas tout le monde serait en alternance, formation professionnelle ou dans les secteurs ayant un débouché. Les filières comme l’Histoire-Géo n’accueilleraient qu’une poignée d’étudiants par an sur tout le territoire. Pourtant ce n’est pas la réalité du terrain.

Renault

Tu parles de filière « poubelle » où l’on tape ceux dont on ne sait que faire ?

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(Entre nous soit dit je préfère une cinquantaine de mesurettes votées à la loyale en assemblée plutôt qu’une réforme gargantuesque enfoncée à coups de 49.3, même partant d’un bon sentiment…)

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Cette mesure est une mesurette.

Elle n’est pas là pour lutter contre le chômage, mais plus pour redonner du pouvoir et de la liberté aux gens. Conceptuellement parlant, elle est quand même assez symbolique je trouve, même si sa portée pratique sera sans aucun doute limitée.

Pour la lutte contre le chômage, Macron propose quand même un changement assez total, avec une inspiration claire et nette du coté des pays nordiques. Cela consiste en :

  • A prestation universelle, financement universelle via la CSG au lieu des cotisations sociales. Cela fait des années que les économistes le demande, c’est le premier à le faire et ça fait plaisir de voir les politiques avoir un peu de bon sens des fois.
  • Universalité de la couverture : possible pour les chômeurs et les indépendants. Cohérente avec le point précédent.
  • L’argent de la formation est ré orienté vers les chômeurs et non vers les travailleurs déjà qualifiés. C’est la condition principale pour sortir les gens du chômage, les former. On va voir en pratique ce que ça va donner, mais l’idée est là.
  • Contrepartie de la formation de qualité et de l’universalité : on doit accepter un emploi après deux refus de postes compatibles.
  • Fin de la gestion via les syndicats, ce qui est cohérent. L’assurance chômage devient universelle, elle doit donc être pilotée par l’état.

Bref, on a une réforme ambitieuse, profondément inspirée des pays nordiques et des recommandations de l’immense majorité des économistes. On va bien voir en pratique ce que ça va donner, et chacun sait la différence entre la théorie et la pratique, mais en l’état c’est très difficile de dire sérieusement que Macron ne propose rien sur le sujet. :)

@Taurre

Les deux plus grandes influences de ce courant de pensée sont pour moi l’école de Chicago et l’école autrichienne.

Malheureusement l’école autrichienne n’a pas grand chose à voir avec l’école de Chicago. En temps que grand fan de Milton Friedman je peux te dire que je suis assez mal vu par les autrichiens (qui n’existent plus que sur internet de nos jours :D ), et vis versa. Friedman défend par exemple le revenu de base ou le chéque éducation, et s’inscrit globalement dans une lignée qui reconnait les interventions de l’état pour lutter contre les limites du marché et en assurer le bon fonctionnement. Les Autrichiens refusent cette vision et pensent que le marché arrivera toujours à faire mieux que l’état (je caricature un peu leur position mais l’idée est là). C’est un peu comme nommer une orque et un requin "poisson méchant" par ce que c’est assez gros et que ça à des dents. On voit l’idée, mais ça risque d’être assez pauvre comme description du monde.

j’ajouterai que de nos jours, plus personne ne se revendique de l’école de Chicago au sens monétariste du terme. L’école de Chicago à progressivement incorporée les courants de l’école de Harvard et de la nouvelle économie classique (coucou Lucas) ainsi que les courants de l’école de la synthèse (Samuelson et autres) et autres branches dérivée du Keynésianisme. Tout ceci forme ce qu’on appel le courant "mainstream", qui comporte une certaine diversité (En finance typiquement entre des économistes comme Fama et Shiller, tous deux prix Nobel) mais qui rassemble l’écrasante majorité des économistes universitaires. Ils ne sont donc ni monétariste (personne ne se revendique ainsi de nos jours vraiment, même à Chicago) ni Autrichien (sauf pour faire des blagues^^). Je suis toujours étonné de voir le décalage profond qu’il existe entre entre la réalité des courants universitaires actuels en économie et l’image que le grand public en a.

Donc malheureusement je ne craint que ton "néo-libéralisme" n’existe que sur internet et dans la bouche de certains politiciens. Cela avait peut être un peu plus de sens dans les années 70 (où tout le monde n’avait pas forcement accepté les défaillances des marchés), mais en 2017 c’est vraiment très dur de trouver une signification réelle à ce terme.

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Bon, je réponds une dernière fois, car bon discuter de la lutte des classes devient non seulement HS mais cela ne m’intéresse pas vraiment d’autant qu’on tourne vite en rond.

Le fond n’a pas changé : tu as toujours une accaparation des moyens de production par un petit nombre d’individus, tu as toujours un salariat qui n’a aucun mot à dire sur la production ni sur la répartition et l’usage des bénéfices et tu as toujours la sacro-sainte concurrence comme guide suprême vers le progrès et l’efficience.

Et pourtant entre l’époque de Marx et aujourd’hui on vit mieux, l’ensemble des salariés ont des conditions de travail qui se sont grandement améliorés, etc. Malgré le capitalisme et ses excès.

Preuve s’il est est que le capitalisme n’est pas forcément le problème pour vivre bien et heureux en corrigeant ses excès. Et pour le moment on manque de société démontrant que la société pensée par Marx vit correctement et que sa population est heureuse.

Bref, tu l’auras compris, Marx n’est pas ma religion et je ne considère pas ses textes comme une vérité absolue et comme un guide. Je pense qu’un peu de recul (sans forcément renier Marx pour autant) te ferait un peu de bien.

Ces sujets sont subordonnés à la question du pouvoir et à sa répartition.

Justement, on parle de candidats qui justement veulent détruire les contre pouvoirs en place.Que Mélenchon ne semble pas désapprouver outre mesure.

Tu n’auras pas de justice efficace si le pouvoir est détenu par le capitalisme. Regarde ce qui passe au niveau des fraudes fiscales, de la transaction pénale ou de la « criminalité en col blanc », on ne peut juste pas appeler cela une justice qui fonctionne.

Une justice peut fonctionner avec du capitalisme, ce n’est pas parce que la France n’est pas un modèle du genre que c’est impossible. Plusieurs pays, en particulier les nordiques, ont une égalité et une justice plutôt efficace alors qu’ils sont capitalistes. Tu noteras aussi qu’enfin la France et l’UE se réveillent un peu sur ce sujet. Ça prendra du temps mais ça commence à porter ses fruits.

Le communisme ou l’anarchisme ne garantissent rien à ce sujet non plus tu noteras.

Pareil pour les droits fondamentaux, c’est quand même bizarre que l’article 4 paragraphe 2 n’ai jamais été invoqué avec succès pour interroger la Cour sur la question du salariat, non ?

Peut être parce que juridiquement cela n’a pas de sens ? Le salariat n’est pas forcé, ni obligatoire, tu peux vivre du RSA seulement, travailler à ton compte, démissionner, etc.

Ce dont tu parles fait plus référence à l’exploitation et l’esclavage qui sont vraiment subis, sans voie de recours et sans choix.

À nouveau, pourquoi les plus grands investissements dans le secteur sont réalisés pour des pillules bleues ou des médicaments visant à réduire le cholestérol ?

Car c’est ce que les gens achètent et donc demandent ? Si le capitalisme répond aux besoins de la population, la stupidité du besoin n’est pas de la faute de l’industrie pharmaceutique mais bien du consommateur. Note qu’un système non capitaliste ferait probablement la même chose (ce n’est aps parce que les moyens de production et le capital est détenu par tout le monde ou les employés que cela induit une production efficace et utile à tous).

Tu parles de filière « poubelle » où l’on tape ceux dont on ne sait que faire ?

Merde, les techniciens en informatique sont des éboueurs. Pardon. Et sinon tu as mieux à opposer ?

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(Entre nous soit dit je préfère une cinquantaine de mesurettes votées à la loyale en assemblée plutôt qu’une réforme gargantuesque enfoncée à coups de 49.3, même partant d’un bon sentiment…)

nohar

Et une cinquantaine de mesurette appliquées par ordonnance ?

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(Entre nous soit dit je préfère une cinquantaine de mesurettes votées à la loyale en assemblée plutôt qu’une réforme gargantuesque enfoncée à coups de 49.3, même partant d’un bon sentiment…)

nohar

Est-ce que tu mets dans le même panier les ordonnances et le 49.3 ?

EDIT: Merde grillé.

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Les exemples de sociétés véritablement libertaires ou communistes (donc exit l’URSS) ça existe, il suffit de les connaître : la révolution ukrainienne de 1917, certaines communes aragonaises pendant la révolution espagnole de 1936, les ZAD, etc.

Sache aussi que l’anticapitalisme ne se limite pas à la pensée marxienne, et bon nombre d’anticapitalistes se désolidarisent du marxisme dogmatique qu’on peut rencontrer. Bien sûr le capitalisme n’est pas la cause de tous les problèmes sociaux tels que le sexisme, le racisme et autres formes d’oppressions, mais il participe au fait qu’aujourd’hui notre société est composée d’oppresseur-euse-s et d’opprimé-e-s et cette société n’a rien d’une société saine. Après, peut-être que tu ne le sens pas au quotidien dans ton cas personnel.

Quand au salariat, c’est pas vraiment un choix que tu fais quand tu as pas l’occas de faires études supérieures, si tu vois ce que je veux dire.

Par contre je te trouve relativement condescendant dans certains de tes messages, ce serait sympa de freiner là-dessus.

+2 -0

Bon, je réponds une dernière fois, car bon discuter de la lutte des classes devient non seulement HS mais cela ne m’intéresse pas vraiment d’autant qu’on tourne vite en rond.

Renault

Techniquement, je ne me base pas spécialement sur Marx ou sur la lutte des classes, mon problème c’est le pouvoir non justifié (à mon sens) induit par la propriété privée des moyens de productions. Rien de plus, rien de moins.

Et pourtant entre l’époque de Marx et aujourd’hui on vit mieux, l’ensemble des salariés ont des conditions de travail qui se sont grandement améliorés, etc. Malgré le capitalisme et ses excès.

Renault

En effet, oui, parce qu’il y a eu un contre-pouvoir suffisant pour imposer ces contraintes.

Preuve s’il est est que le capitalisme n’est pas forcément le problème pour vivre bien et heureux en corrigeant ses excès. Et pour le moment on manque de société démontrant que la société pensée par Marx vit correctement et que sa population est heureuse.

Renault

Mon problème n’est pas le bonheur, mais la liberté. Une population peut être « heureuse » sans être libre et inversément. Par ailleurs, encore faut-il définir le bonheur et là, on est pas rendu.

Bref, tu l’auras compris, Marx n’est pas ma religion et je ne considère pas ses textes comme une vérité absolue et comme un guide.

Renault

Moi non plus, je te rassure.

Le salariat n’est pas forcé, ni obligatoire, tu peux vivre du RSA seulement, travailler à ton compte, démissionner, etc.

Renault

Ouais, il n’est pas juridiquement obligatoire.

(ce n’est aps parce que les moyens de production et le capital est détenu par tout le monde ou les employés que cela induit une production efficace et utile à tous).

Renault

J’ai personnellement un meilleur espoir pour une production et une recherche plus censée avec le second système.

Merde, les techniciens en informatique sont des éboueurs. Pardon. Et sinon tu as mieux à opposer ?

Renault

Ce n’était pas un argument, c’était une vraie question.

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