Dans ce chapitre, nous allons aborder la notion de réseau, en commençant par une question toute simple : c’est quoi un réseau ?
C'est quoi un réseau ? Ça sert à quoi ?
Avant toute chose, il est indispensable de répondre à la question suivante : qu’est-ce qu’un réseau ? On pourrait définir le mot « réseau » en une phrase : un réseau est un groupe d’entités en communication.
C’est quoi une entité ?
Une entité peut désigner une « chose » parmi d’autres. Par exemple, une personne dans un groupe de personnes est une entité de ce groupe. Pour rester dans cet exemple, on parle de réseau quand deux ou plusieurs personnes parlent ensemble.
C’est tout, un réseau c’est juste quand on parle ensemble ?
Oui, mais n’oubliez pas que « parlent ensemble » c’est aussi « s’échangent des informations » ! Donc, en gros, un réseau consiste en l’échange d’informations, et il existe (dans la vie courante) plusieurs moyens d’échanges d’informations, sans faire intervenir la technologie (Internet, téléphone, etc.). Si on veut vous donner un livre, on prend le livre, et on vous tend la main, puis vous prenez le livre. Vous l’aurez compris, il existe plusieurs manières de partager des données entre les humains, sans les technologies.
Ce qui est intéressant, c’est que je peux envoyer (transmettre) un livre à André, en passant par Pierre.
Eh Pierre, si tu vois André, passe-lui le livre, et qu’il te le remette quand il aura fini de le lire.
Ce qui se passe dans ce cas est :
- Je donne le livre à Pierre
- Pierre trouve André et le lui donne
- André a fini, il rend le livre à Pierre
- Pierre vient me rendre le livre
Nous allons supposer dans ce cas présent qu’André et moi ne nous voyons pas, donc, Pierre est dans ce cas un intermédiaire. Justement, le principe d’intermédiaire est un des fondements des réseaux informatiques. Vous allez rapidement vous en rendre compte.
Pour communiquer, les 2 entités doivent parler la même langue. Ou alors, l’intermédiaire doit parler la langue de chacun de ses interlocuteurs. En réseau informatique, c’est pareil, sauf qu’on ne parle pas de langue mais de protocole.
Si vous avez compris ce qu’est un réseau avec des humains, vous avez tout compris. Un réseau informatique est exactement pareil, sauf qu’il faut remplacer les humains par des machines. Hé oui.
Mais… mais… et les câbles, les adresses je-ne-sais-pas-quoi… ? On en fait quoi ?
On ne va pas se compliquer l’existence tout de suite hein. Pour l’instant, on reste dans l’approche globale du réseau ; les liaisons et la configuration, on verra plus tard. Vous ne voulez quand même pas que l’on monte un réseau d’entreprise dès le premier chapitre, si ?
Concrètement, un réseau informatique, ça sert à quoi ?
Eh bien, sans réseau informatique, vous ne seriez pas en train de lire ce tuto, déjà.
De manière globale, un réseau informatique permet l’échange d’informations à distance. On peut trouver plein d’applications à un réseau : discuter avec une personne, s’échanger des documents, jouer en ligne…
Retenez bien le terme d’application de réseau ! Une application est l’utilisation (voire l’exploitation) d’une ressource pour en faire quelque chose de concret. Ici, on exploite un réseau informatique pour discuter par exemple. En mécanique, on peut exploiter du matériel pour faire une voiture : c’est une application de la mécanique (le rédacteur ayant écrit ça n’y connait absolument rien en mécanique, si quelqu’un veut refaire l’exemple qu’il n’hésite pas ).
Internet et réseaux privés
Dans un tutoriel sur les réseaux informatiques, on ne pouvait pas manquer de parler d’Internet, bien évidemment. Mais si on le connait un minimum pour l’utiliser au quotidien, on sait moins qu’une énorme partie des échanges passe par des réseaux parallèles. Ça fait peur, hein ?
Internet
Internet, c’est toujours compliqué à définir. Alors on va dire ça de manière très pragmatique : Internet, c’est un ensemble de réseaux. Nous voilà bien avancés, hein ? C’est pourtant bien une interconnexion de réseaux (inter-network) de tous types qui permet de relier le monde. On peut y transmettre toutes sortes de données : vidéo, texte, images, sons, etc. Mais ce qu’il faut garder en tête, c’est que c’est un réseau public. Cela veut dire que n’importe qui peut y accéder et communiquer avec n’importe qui. Et cela implique (en théorie) une neutralité du réseau. C’est-à-dire que toutes les communications se retrouvent mélangées indistinctement et personne n’est mieux loti qu’un autre.
Vous allez vite vous en rendre compte, dans ce cours, nous faisons beaucoup d’analogies. Faisons un parallèle entre Internet et la voie publique, autrement dit, la rue. Oui, vous savez, le monde dehors qu’on peut voir quand on lève la tête de son téléphone. Quand vous vous déplacez dans la rue pour aller de chez vous au supermarché, vous êtes mélangé à tout le monde et vous devez respecter les mêmes règles que tout le monde : s’arrêter au stop pour les véhicules, ne pas traverser n’importe comment quand on est à pied, etc. Pourquoi dit-on cela, alors que ça parait évident ? Eh bien, parce qu’en dehors d’Internet, c’est pas comme ça.
Réseaux privés
Quand on parle de réseaux privés, on pense naturellement à des petits réseaux chez soi. Ceux dont on va parler ici n’ont rien à voir. Il faut savoir qu’il existe, chez certains opérateurs de télécommunications, des réseaux distincts qui ne servent qu’aux entreprises, généralement pour relier différents sites entre eux. Quand le PDG d’une grande société est en visioconférence de crise parce qu’un service critique est défaillant dans son entreprise, vaut mieux pas que les employés qui glandent sur les réseaux sociaux ne saturent la connexion ! Sur les réseaux privés, on peut librement faire de la discrimination selon les communications. On peut décider par exemple que les visioconférences seront prioritaires en cas d’utilisation importante du réseau.
Pour continuer avec notre analogie précédente, supposons que vous ayez un très grand terrain privé avec des voies de circulation. Eh bien, rien ne vous empêche de décider arbitrairement que sur ce terrain, on circule à gauche et que la vitesse maximale des automobiles est de 200 km/h. C’est chez vous, après tout. Par contre, dès que vous sortez du terrain, vous devrez impérativement respecter les règles de la voie publique. C’est pareil si un réseau privé est interconnecté avec Internet : toute discrimination ou spécificité dans le trafic ne pourra pas se transmettre sur le réseau public.
Il y a bien une distinction physique entre les liens servant à Internet et les liens utilisés pour les réseaux d’entreprise. Mais chaque entreprise ne dispose pas d’infrastructures propres pour interconnecter ses sites ! Les réseaux privés des opérateurs télécoms mutualisent les connexions de leurs clients. Tout ce trafic est bien cloisonné par des procédés logiciels, une entreprise ne risque pas de pouvoir espionner son concurrent.
On espère que ce chapitre ne vous a pas ennuyé, car il est primordial si l’on veut avancer dans le cours. Nous avons abordé le fonctionnement de la transmission des données, en nous inspirant de la vie courante. L’exemple n’était certes pas original, mais il est tout de même très pratique pour comprendre les adresses, les protocoles, etc. Vous n’allez pas tarder à vous en rendre compte !
Maintenant que nous avons défini ce qu’est un réseau, nous allons pouvoir étudier de quoi c’est composé.