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ZEP | 43 |
Titre | Gestion des prérequis et objectifs |
Révision | 1 |
Date de création | 29 janvier 2016 |
Dernière révision | 29 janvier 2016 |
Type | Process |
Statut | Rédaction |
Au cours des six derniers mois, la question des prérequis a été abordée à de nombreuses reprises dans divers débats sur le site, en particulier celui (houleux) sur le problème des débutants. Il est plus ou moins admis que, du fait de la grande diversité des contenus, tant sur le niveau que sur la démarche et les sujets abordés, il peut être assez difficile de s’y retrouver et un « débutant », quoi que cette notion recouvre, ne saura pas où donner de la tête.
Parmi les solutions proposées, l’une d’entre elle revient régulièrement : permettre de déterminer rapidement si un contenu sera adapté à soi, en particulier sur le point des connaissances nécessaires à sa compréhension (prérequis) et sur la démarche pédagogique adoptée par le contenu (objectifs). En juillet, Vayel1 s’était donné beaucoup de mal pour tenter de parvenir à un consensus sur les solutions pratiques à adopter, en particulier à travers deux sujets.
Mais ce travail est globalement resté lettre morte, et à l’heure actuelle, on en est plus ou moins au même point que cet été sur ces deux questions. Et je trouve cela profondément dommage. Cette ZEP a donc pour but de réunir en un seul endroit les solutions proposées, afin d’aboutir aussi prochainement que possible à leur mise en place par les auteurs : cette ZEP est de type Process, car il n’y aura que peu voire pas de développement nécessaire, seulement un peu de bonne volonté de la part des auteurs.
Bloc de pré-requis
Cette solution est déjà mise en place ici, ici, là, là et dans tous mes tutos publiés, de manière moins formalisée ici et là, sous une forme graphique différente ici, ainsi que peut-être dans d’autres contenus dont je n’ai pas connaissance. Il s’agit de placer à la fin de l’introduction du tutoriel un encart permettant au lecteur d’un simple coup d’œil de déterminer si le contenu lui est destiné et adapté.
Cet encart peut comprendre au maximum cinq champs, et au minimum deux, à adapter en fonction des spécificités du cours.
- Prérequis. Il s’agit là des compétences et savoirs qu’il est indispensable de maîtriser pour aborder la lecture du tuto. Pour atteindre l’objectif fixé plus haut, les prérequis doivent être brefs, pris individuellement, mais la liste doit être assez détaillée pour ne pas passer sous silence des prérequis qui paraissent « évidents » : un niveau de lycée en biologie n’est pas nécessairement acquis par tout le monde, et doit donc être présent dans les prérequis2. Afin de ne pas surcharger, il est bien sûr possible de passer sous silence les prérequis « inclus » dans un autre item : si un tuto demande de maîtriser la dérivation, il n’est pas besoin de préciser qu’il faut savoir compter, maîtriser la notation algébrique des maths et le concept de fonction.
- Prérequis optionnels. Comme leur nom l’indique, il s’agit là de compétences et savoirs qui faciliteront la compréhension du texte, mais ne sont pas absolument nécessaires. Ce champ est optionnel.
- Objectifs. Sans doute le plus difficile à définir, ce champ est néanmoins indispensable : il s’agit de présenter en quelques brefs points les compétences et savoirs que le lecteur maîtrisera à l’issue de la lecture du cours. Il est important de le déterminer de manière précise, entre autres car c’est ce qui permettra aux relecteurs divers de déterminer si le tuto remplit effectivement le rôle qu’il s’est assigné.
- Aspects non traités. Champ optionnel. Si le titre du tuto pourrait laisser à penser que certaines compétences et savoirs seront abordées, mais en fait non, il peut être judicieux de le préciser dès l’introduction, afin de ne pas créer de déception.
- Démarche. Champ optionnel. Particulièrement utile si vous avez fait un choix pédagogique particulier, que le lecteur a besoin de connaître pour se faire une idée juste de votre contenu3.
Voici le code markdown d’un bloc complet.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 | [[i]] | **Prérequis** | Prérequis 1. | Prérequis 2. | | **Prérequis optionnel(s)** | Prérequis optionnel 1. | Prérequis optionnel 2. | | **Objectif(s)** | Objectif 1. | Objectif 2. | | **Aspect(s) non traité(s)** | Aspect non traité 1. | Aspect non traité 2. | | **Démarche** | Point à noter sur la démarche. |
Notez les doubles espaces à la fin des lignes pour permettre le retour à la ligne sans créer trop de blanc.
Il est entendu que ce « bloc de prérequis » n’a pas vocation à se substituer à une introduction en bonne et due forme, mais seulement à tenir lieu de descriptif d’enseignement, légèrement formalisé afin d’être plus utilisable, comme on en trouve dans toute structure d’instruction qui se respecte.
La principale question qui reste ouverte, c’est de savoir si on rend un tel bloc obligatoire pour les tutos ?
Je sais que certains sont réfractaires à tout ce qui pourrait s’apparenter à une contrainte posée sur les auteurs, mais je serais tout de même partisan de l’imposer, au même titre que le choix d’une catégorie où ranger le tuto. En effet, même si (presque) tout le monde s’accorde à dire qu’il faudrait formaliser les prérequis, dans la pratique, peu d’auteurs le font. J’ai donc peur qu’une simple recommandation ne soit pas suivie.
En tout état de cause, il serait judicieux de mettre à jour les tutos déjà publiés pour leur adjoindre un bloc de prérequis.
Code couleur
Le problème du bloc de prérequis, c’est qu’il s’adapte mal aux articles (et ne parlons pas des tribunes libres…), entre autres à cause — précisément — de son formalisme excessif. Il existe donc un autre système, moins formel et moins précis, mais plus immédiat à la lecture, qui pourrait s’ajouter à ces blocs de prérequis, ou s’y substituer dans le cas des articles.
L’idée est de préciser au moyen d’un code couleur à quel niveau approximatif de prérequis se trouve le contenu concerné. La proposition initiale était fondée sur la couleur des pistes de ski, mais il manquerait alors un niveau ; je propose donc plutôt un système proche des ceintures en arts martiaux.
- Ceinture blanche : ne nécessite aucun prérequis autre que ceux nécessaires de toute façon pour venir sur ZdS. Mais genre, vraiment aucun : la maîtrise de l’addition n’est pas nécessaire pour venir sur ZdS.
- Ceinture jaune : les prérequis ne dépassent pas le niveau d’instruction primaire. En France, ça veut dire accessible dès la sixième.
- Ceinture verte : les prérequis ne dépassent pas le niveau de fin de la scolarité obligatoire. En France, ça veut dire accessible dès la seconde.
- Ceinture bleue : un niveau correspondant à la fin du secondaire dans la spécialité qui met le plus en avant cette matière (donc S pour les maths, L pour la litté, ES pour l’économie, etc.) est nécessaire pour aborder ce contenu.
- Ceinture noire : deux ou trois années d’études supérieures dans le domaine sont nécessaires pour aborder le sujet.
Comme cela apparaît clairement, il s’agit d’une classification approximative, qui n’a pas vocation à être plus précise que cela. Il semble cependant nécessaire de préciser quelques points, pour en faciliter l’usage par les auteurs et la compréhension par les lecteurs.
- Le code couleur décrit uniquement le niveau des prérequis nécessaires pour aborder le contenu, il ne décrit pas le niveau atteint par le lecteur à l’issue de sa lecture.
- Il y a une certaine tolérance dans la classification : on ne va pas passer en ceinture verte parce qu’il y a une ou deux notions de 5e, surtout si l’auteur fournit des liens vers une ressource permettant de les acquérir.
- Si votre contenu aborde plusieurs domaines (par exemple, les maths et l’économie), choisissez la couleur correspondant à la matière où les prérequis sont les plus élevés : une ceinture bleue serait inadaptée à un contenu de niveau L3 en économie, même si elle n’utilise que des notions mathématiques du secondaire.
- Si le domaine de votre contenu n’est pas abordé dans l’enseignement général, trois choix s’offrent à vous.
- La matière n’est enseignée que dans le supérieur, parce que même ses aspects les plus basiques nécessitent au minimum d’avoir le Bac (p. ex. la médecine) : ceinture bleue au minimum.
- La matière n’est enseignée que dans le supérieur, mais il est possible d’en présenter certains aspects de manière très simple, et accessibles à M./Mme Toutlemonde (p. ex. du droit basique de type éducation civique) : un vrai cours dans le domaine sera au minimum une ceinture bleue, mais un article vulgarisateur pourra être une ceinture verte, voire jaune.
- La matière ne demande pas vraiment de prérequis dans l’enseignement général (p. ex. coiffure, forge, élevage de poules…) : tous les niveaux peuvent être utilisés, et un contenu introductif pourra être une ceinture jaune, voire une ceinture blanche pour certains contenus très simples (p. ex. « faites pousser votre propre blé dans un pot »). Pour des contenus avancés sur ces sujets, on se fondera sur le nombre d’années d’apprentissage dans le domaine nécessaires pour l’aborder : un cours de musique/solfège de niveau troisième cycle sera sûrement une piste bleue, par exemple.
Cette qualification ceinturesque sera adoptée en accord avec les relecteurs, et en particulier les validateurs, et pourra apparaître sous forme d’une simple icône ou assimilée dans l’introduction du contenu. Cependant, s’il était possible que ce code couleur apparaisse sous forme par exemple d’un bandeau près du logo du contenu, tant sur sa propre page que sur la page d’accueil et les différentes listes de contenus, ce serait encore mieux.
En outre, si les ceintures sont intégrées au logiciel, il sera possible de s’en servir pour filtrer des contenus, en particulier dans le cadre de la ZEP-15.
Notez bien que mettre une ceinture à un article ou une tribune libre n’a pas toujours de sens, par exemple, pour les articles bilans sur l’évolution de ZdS. Il serait donc possible de ne pas en mettre, lorsque le contenu ne s’y prête pas.
Sigilla approbationis4
Jeunes lecteurs
Il y a cependant un point que ce code couleur ne prend pas un compte : ce n’est pas parce qu’un contenu ne demande pas de prérequis supérieurs à du primaire qu’il est nécessairement adapté à des enfants de 11 ans pour autant. Peuvent être en cause la maturité intellectuelle des jeunes lecteurs, le niveau de langue adopté ou les présomptions faites sur la compréhension du monde extérieur par le lecteur, etc.
Par exemple, un cours sur la féodalité, même avec très peu de prérequis, ne serait pas compréhensible par un gamin de 12 ans, parce qu’il nécessite une certaine expérience des réalités politiques du monde et des modes de domination sociale. Techniquement, il s’agit de prérequis, mais qui sont très difficiles à formuler et n’apparaissent pas nécessairement clairement comme tels.
Aussi, l’idée serait de prendre le contre-pied, et de pouvoir déclarer qu’un contenu donné est réellement accessible à un enfant/adolescent de l’âge que laisse présager le niveau de prérequis exigé. A priori, cela prendrait la forme d’un logo, présent dans l’introduction, ou quelque chose du même acabit. Là aussi, une solution avec un peu de dev serait plus ergonomique, mais pas indispensable.
Programmes officiels
L’idée a par ailleurs été évoquée début octobre de pouvoir signaler qu’un contenu donné traite un aspect des programmes officiels dans la matière, et constitue donc une alternative valable aux manuels existants. Cela prendrait également la forme d’un sceau quelconque, mais le plus important serait de définir le champ d’application précis de cette « qualification ». Je propose ceci.
- Le contenu aborde le sujet jusqu’au niveau prévu par le programme et pas au-delà, sauf éventuellement à la marge. Par exemple, le cours de Micmaths sur les fonctions ne pourrait recevoir ce sceau, car il va sensiblement plus loin que ce qui est prévu dans les programmes du secondaire.
- Le contenu traite principalement de sujets au programme, et ce de manière assez complète : un tuto d’histoire des sciences qui aborde en passant la réforme de l’enseignement sous Charlemagne ne peut pas être considéré comme un support adapté pour traiter le chapitre « L’époque carolingienne » du programme d’histoire (si ça existe encore, après la réforme…).
- Un niveau précis (p. ex. 4e) peut être donné, à condition de préciser dans quel pays il s’applique, car la Francophonie est vaste. Sinon, dans le doute, on se contentera d’une indication générale, comme « collège ».
Les programmes scolaires sont assez simples à trouver pour la France, le Québec, l’Ontario et la Belgique, plus difficilement pour la Suisse et le Luxembourg, et pas du tout pour l’Afrique. Il serait donc envisageable de faire une étude détaillée des programmes dans les différents pays, matière par matière, afin d’arriver à un programme « trans-Francophonie » qui pourrait servir de base programmatique à la rédaction de contenus de niveau ceinture blanche à ceinture verte.
Cela demanderait cependant beaucoup de travail, et n’entre pas vraiment dans le cadre de cette ZEP : cela devrait se faire dans les différents forums. Si vous avez besoin d’aide organisationnelle, n’hésitez pas à me contacter par MP.
Conclusion
Voilà tout pour cette ZEP. Elle ne nécessite que très peu de dev, et encore celui-ci n’est-il pas totalement indispensable. Aussi, elle pourrait être validée et mise en place assez rapidement, afin de favoriser quelques « bonnes pratiques » chez les auteurs. À terme, elle pourrait être intégrée au guide du contributeur.
Vos commentaires, remarques, idées et insultes sont attendus, alors lâchez-vous !
EDIT (29/01 11h11) : précisions sur le fait que les ceintures et le bloc de prérequis ne sont pas adaptés à tous les contenus.
EDIT (31/01 11h43) : deux nouveaux exemples de blocs de prérequis.
EDIT (31/01 19h29) : cinq nouveaux exemples de blocs de prérequis.
EDIT (31/01 22h53) : ajout d’un schéma, pour ceux que les mots embrouillent. Et ajout d’un peu de souplesse dans le système des ceintures.
EDIT (02/02 21h12) : ajout du code markdown pour un bloc de prérequis, à la demande de Vayel.
EDIT (08/02 10h06) : ajout d’un nouvel exemple de bloc de prérequis.
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Merci à lui pour ce qu’il fait pour améliorer la production de contenu sur ZdS en général, et pour son aide sur cette ZEP en particulier. ↩
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D’autant plus qu’il est tout à fait envisageable (et souhaitable !) que ZdS héberge des cours de niveau collège, lycée, voire pourquoi pas primaire, preuve en est que les notions enseignées dans ces cursus ne doivent pas être considérées comme acquises par principe. Même le tutoriel d’introduction à la programmation a des prérequis, aussi absurde que cela paraisse à première vue. ↩
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Par exemple, le passage « Pour information, l'article est purement mathématique et n'est rattaché à aucune application de la vie courante. » de l’article sur Stern-Brocot rentre dans ce cadre. Ou encore, le fait que le cours sur la conjugaison allemande n’est pas adapté à un public novice, du fait de son organisation. ↩
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Alias, seals of approval dans un obscur dialecte saxon. :-° ↩